samedi, 05 avril 2014

Bart et les médias flamands : finie l'idylle ?

Capture d’écran 2014-04-05 à 13.31.03.pngArticle paru dans M… Belgique du 21 mars 2014

Autrefois chouchou des médias flamands, Bart De Wever doit désormais faire face à la critique « comme tout homme politique », précise Ivan De Vadder. « Il a mangé son pain blanc », ajoute ce journaliste politique de la VRT. Alors, finie l’idylle ?

Analyse avec Leen Vervaeke (De Volkskrant), Dave Sinardet (politologue), Ivan De Vadder (VRT) et Jörgen Oosterwaal (Knack).

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mardi, 01 avril 2014

Exclu : Marcel Sel 4e sur la liste N-VA à Bruxelles !

«Allez, mec, crache ta valda : t'es flamand, fieu !» dit-il brusquement. Oui, Bart De Wever lui-même ! Nous étions à table, lui, Jan Jambon et moi dans un restaurant bruxellois bien sympathique et un Waterzooi de poisson venait de nous être servi. Le nom du plat n’avait pas heurté Bart De Wever «Bruxelles est bilingue… s’y-z-écrivent ‘Waterzooi’ en flamoutch, y peuvent bien ajouter ‘de poisson’ en français. Chuis un démocrate, hein !»

 

Jan Jambon était moins content. 

 

— Du Waterzooi avec du poisson ! Voilà bien la vision arrogante d’un francophone sur un plat flamand ! Comme si le Waterzooi originel au poulet était moins élégant. Godverdomme ! C’est bourgeois !

— Qu’est-ce que Geert a à voir dans cette histoire ? fit Bart.

 

C’était une plaisanterie. Nous avons ri.

 

Bart De Wever était toutefois moins compréhensif quant à l’accent du serveur. Il dit, en anversois : «Encore un franchouillard qui a appris le flamand à l’école ! Mais ! mais ! mais ! Et c’t’accent ! C’est nullard !» Il faut dire que le garçon nous avait suggéré le «vatèrzouille van vis». Il avait ajouté : «Het iz eune lekkeure guerekt». Mouais… 

 

Vous vous demandez probablement comment j’en suis arrivé à manger avec deux NVA. Explication… 

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vendredi, 28 mars 2014

La Wallonie française n’est pas une valeur actuelle (lettre à Éric Brunet)

Menu Belgique.jpgDans Valeurs Actuelles, le «journaliste» Éric Brunet commettait vendredi passé une chronique «politique» titrée Vive la Wallonie française ! Un condensé de poncifs qui commençait par «Poutine annexe la Crimée ? Hollande doit s’emparer de la Wallonie […] en franchissant l’Escaut à la tête de nos forces terrestres, le président libérerait nos 4 millions de frères francophones du joug flamand.» Comme je lisais sa bulle dans mon bain, j’ai spontanément réagi en chantant «Putin ! Putin ! On est quand même tous des Européens !» J’aurais bien commencé mon article par là, mais comment expliquer ce jeu de mots arnosien à notre chroniqueur français de droite décomplexée ? Pourtant, Éric Brunet a clairement besoin d’un bon gros cours de belgitude. Il permettra d’instruire aussi ceux d’entre nos voisins français qui croient que tout être humain qui parle la même langue qu’eux est forcément français quelque part au niveau du vécu. Et ce faisant, je rends aussi service aux Suisses, notre chroniqueur étant encore capable de recommander à Hollande de traverser le lac de Zurich pour aller délivrer les Genevoises du joug alémanique ! Vous allez comprendre… 

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jeudi, 20 mars 2014

Pour dé-discriminer la mère, la Belgique donne le pouvoir au… père !

Pour se conformer à la Convention sur l’élimination de toutes les forces de discriminations à l’égard des femmes (CEDAW) ratifiée par la Belgique en 1985 (eh ouais), notre pays avait jusqu’à octobre 2012 pour autoriser de donner le nom de la mère aux nouveaux nés. Nous avons aujourd’hui plus d’un an de retard. Après de multiples résistances, particulièrement dans le chef de chrétiens-démocrates, un nouveau coup de théâtre semble devoir annuler tout le bénéfice obtenu lors des travaux en commission. Jusqu’ici, les parents allaient être libres de donner, au choix, le nom du père, le nom de la mère, ou les deux dans la combinaison de leur choix. En cas de désaccord, la combinaison «nom du père + nom de la mère» était la règle par défaut. Autrement dit, si les parents ne s’accordaient pas sur un choix particulier, l’enfant prenait les deux noms.

Mais hier, coup de théâtre. La ministre de la Justice Annemie Turtelboom introduisait un nouvel amendement, qui ramenait la future loi à la proposition initiale et erratique : si les parents ne tombent pas d’accord, ce sera uniquement le nom du père qui sera donné à l’enfant. L’amendement fut voté en commission dans la plus grande confusion, PS votant pour (!), CD&V votant contre. Le problème avec cet amendement : si le père refuse de donner le nom de la mère, elle pourra faire des pieds et des mains, son nom ne se transmettra pas, jamais. Cela revient à dire que le père garde le pouvoir absolu, et légal, de continuer «sa lignée» patrimoniale. Il suffira qu’il n’accepte aucune autre combinaison pour que l’enfant porte son nom et uniquement le sien. Je vais m'énerver…

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dimanche, 16 mars 2014

Bart De Wever en panda. Analyse d'un discours populiste.

Capture d’écran 2014-03-16 à 11.55.50.pngC’est l’émission qui récompense les «étoiles de la télévision flamande» sur la chaîne privée Vier. Au moment de présenter le programme «le plus populaire», on voit arriver deux pandas. L’un d’entre eux tombe dans un trou du décor, se relève un peu difficilement, aidé par son comparse. La salle applaudit. Le panda s’approche du pupitre, fait un peu le singe, dodelinant. Puis, il retire son masque et l’on entend une clameur. La salle rit, certains sont plus perplexes, mais l’effet est réussi : plusieurs personnes portent les mains au visage, l’air de dire «Oh ! Non ! C’est dingue ! Il l’a fait». Devant eux, en costume de panda, c’est Bart De Wever !

 

La chaîne Vier, qui ne s’est pas engagée à respecter la période de prudence d’avant élections pendant laquelle on donne à tous les partis une chance plus ou moins égale et une représentation équitable, a donc choisi «le politicien le plus populaire de Flandre» pour présenter le programme le plus populaire. Les esprits populaires trouveront ça logique. C’est néanmoins lui donner l’occasion de briller et de faire un de ces coups politiques dont Bart De Wever a le secret. Alors qu’on aurait pu s’attendre à ce qu’il fasse un discours sur la popularité, sur la télévision, sur le succès ou sur lui-même, il en a profité pour donner un speech politique et pour, une fois encore, parler de lui, sous couvert d’humour. Un speech très soigneusement rédigé, une très belle leçon de populisme.

 

Bart De Wever : «Je n’étais donc pas à l’hôpital… enfin… pas encore… [gros applaudissements]. [Hors micro:] je suis tombé, c’est vraiment arrivé… [Il reprend son discours :] je n’étais pas à l’hôpital, je n’étais pas non plus en Suisse, j’étais à Mons [en français dans le texte] où mon ami Elio m’a offert un travail à durée indéterminée. Sept cent mille euros par an, et autant pour mon camarade Xing Hui. Chez Bpost, ils peuvent toujours rêver d’un tel salaire… Et une escorte de police pour arriver à temps partout, quand tu veux aller dormir à la maison au zoo d’Anvers. Formidable ! Il n’a pas précisé cependant que c’était pour un programme de reproduction, donc, pour nous, c’est charrette ce soir, alors, sans attendre, voici les nominations pour le programme télé le plus populaire.»

 

À première vue, pas mal d’humour. En tout cas, si Bert Kruismans avait dit un texte similaire, la plupart des Belges en aurait ri. Sauf que ce n’est pas un humoriste qui parle.  Et du coup, ça mérite une analyse. Car cet événement est particulièrement révélateur de la mentalité Bart De Wever…

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samedi, 15 mars 2014

Les flèches du désamour. Quand la politique s'empare du sport.

Capture d’écran 2014-03-15 à 12.55.34.pngBraîne l’Alleud. Dimanche 16 février 2014. Le championnat de Belgique de tir à l’arc indoor est annulé suite à un appel à la « résistance » d’un arbitre flamand. Ce trublion n’a rien trouvé de mieux que de se placer entre les tireurs et les cibles, invitant les participants flamands à faire de même, pour faire arrêter la compétition dont il contestait l’organisation. Un acte fou de la part d’un arbitre : les flèches de compétition sont potentiellement mortelles… Le ton est alors monté au point qu’on appela la police pour éviter un remake de la prise de Nottingham par Robin des Bois.  La veille déjà, le championnat junior dérapait suite au mécontentement «d’une minorité de Flamands», nous enseigne L’Avenir, un tantinet partial…

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mardi, 11 mars 2014

Maroy dans l’arène. Le journalisme mis à l'épreuve.

Ils vous le diront rarement ouvertement, mais il y a des journalistes qui arrondissent leurs fins de mois en travaillant pour des partis, ou comme le disait Bertrand Henne ce matin sur La Première (article à lire absolument), en donnant des formations à des hommes politiques, qui consistent, par exemple, à leur expliquer comment ne pas se laisser piéger par… des journalistes. D’autres vous expliqueront, toujours en confidence, que tel ou tel journaliste de leur journal ou magazine est «très PS» ou «très MR» et que, par conviction plus que par mauvaise volonté, il ne parvient plus à prendre ses distances et publie sans nuances des opinions inspirées directement par tel-le politicien-ne, chef-fe de groupe, ministre ou député-e. C’est, comme le dit Bertrand Henne, le côté obscur de la force, celui qui n’est pas révélé au public et ne permet pas de prendre toute la mesure de la tendanciosité de l’information. Bien sûr, il y a des gradations dans ces implications, et certains journalistes parviennent mieux que d’autre à faire la part des choses. Chaque cas est particulier, ce qui complique notre affaire.

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jeudi, 06 mars 2014

Geert Bourgeois, francophobe de service.

train Anvers.jpgJohan Swinnen, spécialiste de la photo avait organisé une expo sur La Flandre en 175 photos au Musée de la Photographie de Charleroi. Suite à la défection de 20 photographes néerlandophones (ou flamands) — ce qui rendait l'expo impossible — le directeur du musée, Xavier Canonne a annulé l'événement. L'éditeur flamand qui devait réaliser un recueil des 175 clichés a fait de même. Les 20 photographes en question ont refusé de participer parce que Johan Swinnen n'est pas uniquement professeur, il est aussi secrétaire de la fraction N-VA à la Chambre. Le refus est motivé parce que cela pourrait amener ces artistes à travailler involontairement au profit d'un parti politique.

Le problème, c'est que la nouvelle s'était à peine répandue que Geert Bourgeois, vice-ministre-président flamand, chargé des affaires intérieures, de l'intégration et de la périphérie twittait «Après la levée de boucliers contre Hendrik Vuye, voilà le boycott de l'expo de l'historien de la photographie Johan Swinnen, francophonie intolérante» avec un lien vers l'article du Standaard. Le journaliste Eric Donckier, du Belang van Limburg, qu'un journaliste d'une chaine nationale m'a un jour présenté comme «un vrai modéré (sic)», a surenchéri ; «L'expo photo à Charleroi est annulée parce que le curateur Johan Swinnen est, non seulement professeur expert, mais aussi N-VA. Ça se passe comme ça en Wallonie». J'ai retwitté les deux messages qui datent d'hier, le premier en ajoutant «xénophobie», le second en préfaçant «ceci n'est pas un journaliste». Le premier cas me paraît le plus grave, et révélateur. il s'agit d'un vice-ministre-président flamand et N-VA. À ce titre, il n'hésite pas à abuser d'une défection artistique (flamande en l'occurrence) pour fustiger "la francophonie", faisant un amalgame qui ne peut être qualifié autrement que de «xénophobe» et attribuant au fait d'être francophone une tare — l'intolérance — naturelle. J'attends les protestations de la ministre de la culture francophone, si prompte à organiser un concours antiquatremer, à moins qu'elle ne devienne lâche quand l'attaque vient de plus près. 

Le twit d'Eric Donckier est plus ou moins de la même nature, sauf qu'il a pris soin de parler de «Wallonie», ce qui peut être interprété comme «l'administration wallonne». Techniquement, on n'est plus dans la xénophobie, sauf bien sûr s'il pense «les Wallons», mais ça, c'est entre lui et sa conscience. J'estime par ailleurs que le journaliste a un droit d'opinion. Encore faut-il qu'elle soit réaliste. Or, je le répète, le directeur du musée n'a tiré cette conclusion inévitable que suite à la défection de photographes qui n'étaient ni francophones, ni wallons ! Sa réaction n'est donc pas d'un journaliste.

À tout le moins, on attendait des deux sieurs un correctif lorsqu'il est apparu que Xavier (que je croise de temps en temps à CQFD sur La Première et que j'apprécie — comme ça, c'est clair) n'était pour rien dans l'annulation de l'événement. D'autant qu'il savait qui était Johan Swinnen avant de lancer le projet et qu'il s'agissait tout de même d'une expo destinée à montrer la Flandre autrement, aux nombreux visiteurs de ce musée renommé. Le procès d'un ministre et d'un journaliste (mais les commentaires de bien d'autres nationalistes flamands sont plus violents encore) est donc tout à fait à-côté de la plaque. Scandaleux. Révélateur.

Oui, révélateur. Car ceci montre que, quoi que les Francophones ou les Wallons fassent, aux yeux des N-VA et de leurs soutiens journalistiques, ce ne sera jamais bon, pour paraphraser Stromae. On m'a déjà quelquefois accusé d'alimenter la N-VA (le pouvoir astronomique attribué à ce petit blog me flatte presque) parce que je la critiquais avec virulence (mais toujours avec des arguments et des faits). On a souvent crié haro sur tel(le) ou tel(le) commentateur ou ministre parce que ses déclarations faisait «grossir la N-VA», allant jusqu'à les (me) qualifier d'«antiflamand». On le voit ici, ce que disent ou font les Francophones n'a aucune espèce d'importance, c'est la manière dont ces choses sont interprétées et l'ampleur qui leur est donnée par une partie (de moins en moins importante, heureusement) de la presse néerlandophone qui sert de haut-parleur récolteur de voix pour les nationalistes. Un article autocritique de Destexhe dans un journal flamand les rend hystériques de bonheur, à De Barricade, le siège du parti. Les nationalistes, au final, ne sont jamais décevants quand il s'agit de taper sur le voisin.

Ces derniers temps, plusieurs commentateurs avaient presque réussi à me convaincre que la N-VA était un parti «démocratique», «normal», «qui n'a rien contre les Wallons ou les Francophones». Je pense qu'aujourd'hui, je peux répondre tout haut ce que j'ai tout de même pensé tout bas à chaque fois : «et mon cul, c'est du poulet ?» Boah… on dira que même si je suis de Bruxelles, mon cul est peut-etre bien c'est du coq… wallon.

Ah oui, une remarque. Quand un professeur en photographe artistique  s'engage dans un parti politique si prompt à fustiger la Wallonie, il est très, très mal placé pour critiquer les artistes qui décident, par liberté de conscience, de ne pas vouloir collaborer avec lui. Quand on mêle art et politique, on n'a pas le droit de reprocher aux artistes de faire de la politique à leur tour ou de au contraire, de ne pas vouloir y être mêlé, de près ou de loin. Begrepen ?

 

Photo amateur mais néanmoins copyrightée : «Gare D'Anvers. Votre train vous attend à l'étage.», Marcel Sel, 2013.

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mardi, 04 mars 2014

Comment la Belgique massacre ses très petites entreprises.

verstrikken.jpgOn entend les partis belges fustiger le «coût de l’emploi» et nous expliquer qu’en le réduisant, on permettra aux très petites entreprises (TPE) d’engager plus facilement. Ce n’est évidemment pas faux. Mais c’est très loin d’être complet. Pour l’entrepreneur, le statut d’indépendant lui-même est le premier obstacle à l’emploi. Y compris à la pérennité voire à l’intérêt même de son propre emploi. Car en matière d’indés, la Belgique écrase les plus petits revenus qu’elle parvient, sur le papier du moins, à imposer à, par exemple… 1000 % ! Je vous parle de sécurité sociale. Enfin, sécurité…

 

Première constatation : qu’il gagne quelque chose ou rien, l’indépendant avancera, dès sa première année, environ 2.600 € de sécu. S’il ne gagne que 2.600 € sur l’année, ça revient à 100 % de son revenu. S’il a encore plus raté son entrée dans l’entrepreneurialisme et qu’il finit avec un résultat de 1300 €, sa sécu lui aura été facturée à un taux de… 200 % ; très largement au-dessus du record mondial toutes catégories. Et, oui, il est possible la première année de ne pas faire mieux. On me dira qu’il peut demander une dispense, mais elles sont difficiles à obtenir. Quant aux intérêts de retard, ils sont de 12 % l’an. La suite est atterrante…

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lundi, 03 mars 2014

Les Belges victorieux aux Oscars ou Le Chauvinisme de la Frite

Drapeau belge.jpg

«Le Belge n’est pas chauvin» est probablement la phrase que j’ai entendue le plus souvent quand on évoque le patriotisme du plat pays. Partout, on vous assure que le Belge se moque bien du drapeau, des rites, de la mythologie belgicaine. On vous dira qu’il ne se prend pas au sérieux. Que tout ça, c’est bon pour les Français, les Hollandais, les Anglais, les Allemands. Mais nous, ohlàlà, non ! On ne mange pas de ce pain-là !

Vous avez remarqué ? Dans le paragraphe précédent, j’ai fait une distinction entre «le Belge» et d’autres nationalités. Et j’ai pris une phrase assez commune en Belgique : «nous, les Belges, on n’est pas comme ça». Autrement dit, oui, nous sommes des Belges, oui, nous sommes différents des autres nationalités, mais nous au moins, on ne fait pas comme eux. Sauf que, bien sûr, en affirmant cette différence, et même en la suraffirmant («on n’est pas comme eux, on fait mieux parce qu’on fait moins»), nous avons inventé le chauvinisme 2.0, celui qui utilise la négation de lui-même pour mieux se promouvoir ! Ce soi-disant antipatriotisme est en réalité un surpatriotisme. Un truc que tout le monde gobe et qui pourtant ne correspond pas à la réalité. Ça fait des années que j’entends des gens rappeler «à nos amis français» que beaucoup d’artistes qu’ils croient français sont en fait belges. Avec quelques entorses à la réalité, comme la soi-disant belgitude de Johnny Hallyday. À ce train-là, Sarko est hongrois ! On m’a même assuré que Georges Brassens était belge. Comme quoi, «nos amis français» ne font pas franchement pire que «nous». Mais aujourd’hui, nous avons eu une brillante démonstration de ce chauvinisme de la frite…

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