lundi, 07 février 2011

Le caractère populiste de Wouter Beke.

Article modifié suite à une relecture posée (j'avais écrit un peu vite) et à quelques commentaires pertinents.

Wouter Beke (président du CD&V) s’est fendu d’une déclaration fracassante : le déficit de l'État est un héritage de la «violette». À savoir, des gouvernements libéraux-socialistes de Guy Verhofstadt. Une information impossible à vérifier, après trois ans de Leterme et Van Rompuy — bizarre qu'avec un premier ministre du même parti que Beke au pouvoir depuis trois ans, on n'ait pas pu corriger cet héritage ! Plus étonnant, le président du CD&V confond économie et jeu de hasard : "Les mesures qu'ils ont prises - les intérêts notionnels, la vente des bâtiments publics, la norme de croissance des soins de santé, intenable, l'accord de Lambermont, onéreux, nous ont coûté 3,5% du PIB. Et quel est aujourd'hui le déficit du gouvernement fédéral? 3,5%" comme si un "manque à gagner" sur le PIB (calculée par qui ?) pouvait avoir le moindre rapport avec le déficit public. A moins, bien sûr, de croire que le vogelpik est une science exacte. Il mélange en outre tout et n'importe quoi. Si vendre des bâtiments publics pour les relouer ensuite peut paraître une mesure bizarre (mais n'ayant pas étudié le dossier, je m'abstiens de toute autre opinion), si la norme de croissance des soins de santé ajoute un index à l'index, les intérêts notionels, eux, sont pour beaucoup une mesure utilevoire indispensable. Mais voyons plus large. Le déficit public est une donnée fondamentale dans la gestion de la dette. Alors, si on regardait comment celle-ci évolue ? Coup d’œil sur un graphique de L’agence de la Dette (oui, ça existe).  Source : http://www.debtagency.be/Pdf/rpt2009fr.pdf

Image 169.png 

Jusqu'à 1992, la Belgique est dirigée par Wilfried Martens, CVP (actuellement CD&V) associé au PSC (actuel CDH de Joëlle Milque) et aux socialistes. Et bang, la dette est en pleine explosion. On ne félicite pas Martens, ni le ministre des finances, Philippe Maystadt (PSC). En 1992 arrive Jean-Luc Dehaene (CVP aussi), toujours avec le PSC et les socialistes. Il restera jusqu’en 1999. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il fait plier la dette, qui passe de plus de 130 % du PIB à 113 % environ. On félicite le premier ministre et on change d’avis à propos du ministre des finances de l’époque, qui est toujours Maystadt (PSC) pour ce tour de force dans une période de crise et de taux élevés. En 1999, arrive Guy Verhofstadt, avec une coalition arc-en-ciel (libéraux, socialistes et écolos), puis violette (libéraux + socialistes) et Didier Reynders aux finances, qui va faire plonger le pays dans les abysses de le dette, si l’on en croit Wouter Beke. Eh ben non, figurez-vous !

Lire la suite

18:02 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (44) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

samedi, 05 février 2011

Panic sur le Belgitanic.

Depuis 2007, le Belgitanic se dirige vers un banc d’icebergs communautaires et financiers. Sachant que le navire est lancé à grande vitesse, et qu’un mouvement de gouvernail ne fait son effet que des miles nautiques plus loin, il navigue à l’aveuglette, et très maladroitement. Le 13 juin 2010, malgré tous les efforts du capitaine, le Belgitanic heurte un iceberg. L’équipage, les passagers l’ont bien compris au déchirement métallique qui s’est répercuté sur la montagne de glace. Ils ont un peu peur. Voilà pour la situation. Passons à l’hypothèse. Imaginons que l’avarie sera fatale à l’esquif, à court ou moyen terme. Et examinons ce qui se passe. De votre envoyé spécial.

 

Lire le texte en PDF

Lire la suite

04:34 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (106) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

jeudi, 03 février 2011

Jan Decleir et Raoul Servais. L'exemple vient d'en haut.

Le parlement flamand avait décidé d'octroyer sa Gouden Erepenning (Médaille d'honneur d'or) à l'acteur flamand Jan Decleir. Manque de bol, Jan n'était pas intéressé. Decleir ? Ça ne vous dit rien ? Mais si, vous le connaissez : c'est le génial épicier des Barons, qu'on a également vu dans Sœur Sourire, Loft et, plus anciennement, dans Verbrande Brug. C'est une mégastar en Flandre. C'est même pour beaucoup de Flamands la personnification du mouvement social flamand du XIXe, puisqu'il a interprété le rôle principal du film "Daens", une biographie du Père Daens, défenseur des ouvriers flamands contre les fransquillons, contre Woeste et même contre le pape,  qui n'a pas oublié de prendre aussi la défense des ouvriers wallons.

Une mégastar refuse un prix en Flandre. C'est rare. Interrogé par De Morgen par téléphone, Jan Decleir, bourru comme un épicier des Barons, lâche : "Je ne voulais pas accepter de médaille des mains du président du parlement flamand (Jan Peumans, N-VA). J'ai pas besoin de ce type". Puis un silence. Et, dans un soupir fatigué "bande de chipoteurs". Tout est dit. Et Jan Decleir de préciser qu'il en a, en fait, contre tout le parlement flamand. Entre-temps, il a accepté une décoration de l'Université d'Anvers. Jan Peumans devrait prendre acte.

Trois lauréats ont donc accepté, et été chercher leur médaille. Mais l'un d'eux, Raoul Servais, cinéaste spécialisé dans l'animation, palme d'or du court métrage à Cannes et grand prix du festival d'Annecy, a profité de la tribune qui lui était ainsi offerte pour rappeler à "ce temple de la démocratie" les "déraillements passés du nationalisme flamand" et avertir des dangers "du virus du totalitarisme". Il fut applaudi, écrit De Morgen, "mais certainement pas sur tous les bancs" ! Dites-moi, quel genre de personnes n'applaudissent pas un discours qui met en garde contre l'ordre nouveau et le totalitarisme ?

La Flandre résiste. Un vent frais souffle de Bruges à Gand. Il vient d'en haut. Des intellectuels, des artistes, des cinéastes. Il vient de ceux qui la représentent à l'étranger et lui valent ses lauriers. Elle ferait bien de s'en rappeler. Et si elle ne s'en rappelle pas à temps, au moins, ils auront essayé, envers et contre tous. J'ai les noms. Ampe, Decleir, Hertmans, Lanoye, Brusseel, Servais, Arno, tous les participants à "Niet in onze Naam" et d'autres moins connus, comme Yves Louis et Marc Veschooris. Tous ceux qui, malgré leurs différences, ne se reconnaissent que d'une seule identité. Celle qu'on appelle "l'Humanité".

17:12 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (170) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

mardi, 01 février 2011

Els Ampe, héroïne flamande.

Els Ampe est députée bruxelloise de l'Open VLD. Elle s'était distinguée le 11 juillet 2010, jour de la fête « nationale » flamande, en interrompant brusquement l'allocution très nationaliste du président du parlement flamand, Jan Peumans — très nationaliste lui aussi. Mal lui en avait pris. Elle n'obtint ni le soutien de la presse flamande (ou si peu), ni même la reconnaissance inconditionnelle de son parti , dont le président Alexander De Croo martèle pourtant qu'il est antinationaliste jusqu'au bout des ongles et dont le député européen, Guy Verhofstadt, s'est fait le chantre de l'antinationalisme, en particulier contre le traitement des Roms en France. Celui-ci a même eu le courage d'un jour écrire un article brillant qui visait clairement la N-VA dans un grand journal flamand, allant jusqu'à asséner que « la logique ultime du nationalisme, c'est Auschwitz » mais suite à la violence des réactions politiques et médiatiques, il a préféré s'occuper du nationalisme des autres pays européens. Signe des temps.

L'Open VLD se veut donc, comme je le disais, antinationaliste jusqu'au bout des ongles. Force est toutefois de constater qu'il ne l'est pas jusqu'au bout du Limbourg où habite Marino Keulen, ni jusqu'au bout de la Vlaamse Kust, à en juger par les déclarations d'un certain échevin de La Panne, ni même au cœur du Brabant flamand, où le bourgmestre de Lennik, Willy De Waele, a supprimé le drapeau belge, et affirmé que pour avoir le droit de vivre en Flandre, il fallait non seulement parler néerlandais, mais aussi « penser comme un Flamand ». Voilà un parti que je crois sincèrement antinationaliste, mais laisse le nationalisme œuvrer en son sein.

Heureusement, il y a Els Ampe. Belge venue d'Ostende, elle est Belge de Bruxelles. Sa langue maternelle est le néerlandais. Elle est flamande de cœur au moins autant que de langue. De cette flamanditude que Brel observait d'un œil attendri, charmé, ébloui. Elle a ses idées, elle les défend contre les vents et marées de la Mer du Nord. Avec la Mer du Nord. La culture flamande est une culture de résistance, mais ils essayent de le faire oublieur aux Flamands eux-mêmes. Je parle de ces fous de la Flandre sublime, de ces Ayatollah du flamingantisme religieux, ceux qui étaient « nazis pendant les guerres et catholiques entre elles », ont remplacé le catholicisme par leur croyance en un Walhlalla flamingant, trouvant peut être tentant de ne plus être chrétiens jamais, et nazis tout le temps.

Els Ampe, c'est un cri qui résonne dans ce brouillard mortel. Mortel pour la Flandre, pour la Belgique, et pour l'Europe. Els Ampe, c'est la bouteille à la mer qui doit nous interpeller, parce que le nationalisme guette autant les Bruxellois, les Wallons, les Français, les Hollandais, les Italiens, les Hongrois et les Tchèques. Lisez et relisez son texte intitulé « le nationalisme est mauvais pour la Flandre » (in het Nederlands), que j'ai traduit ce matin et que vous trouverez ici au format PDF, en français. On a cherché sur les forums « le Flamand modéré ». La Flandre nous offre beaucoup mieux : une héroïne. Et une cohorte de Flamands qui l'écoutent.

Note : la virulence de mon propos ci-dessus, et ma critique de l'Open VLD ne sont évidemment que mon opinion, qui n'implique aucunement Els Ampe que je ne connais pas personnellement. 

13:18 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (119) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

jeudi, 27 janvier 2011

80% des députés flamands pour l'examen d'une loi révisionniste (MàJ du 27/1).

Note : ce texte a été enrichi le 27/01 d'un certain nombre d'informations (dont la Loi "d'amnistie" du 30 juin 1961), et de quelques précisions (sur Peumans notamment)

Ils n’ont pas lieu d’être fiers, les politiciens flamands. Le Vlaams Belang a déposé un projet de Loi d’amnistie et d’indemnisation des ex-collaborateurs condamnés après guerre (ce n’est que le énième du genre). Cette Loi prévoit non seulement l’arrêt immédiat de tout effet des peines auxquelles des collaborateurs auraient été condamnés pour «des actes d’incivisme prétendument (sic) commis entre le 10 mai 1940 et le 8 mai 1945», mais en sus, elle propose une indemnisation à l’ensemble des personnes condamnées pour leur collaboration, ainsi qu’à leurs descendants — c’est-à-dire, y compris aux descendants du bourreau de Breendonk, des pires délateurs, des chasseurs de Juifs. On pardonne tout le monde, même les pires, et on paye ! Adolf Hitler doit péter d’aise dans le tas d’immondices qui lui sert de tombeau : les ex-nazis flamands (et wallons en l’occurrence), même s’ils ne se sont jamais excusés, même s’ils n’ont jamais renié leur passé, même s’ils ont continué à militer pour l’ordre nouveau, et en catimini pour l’antisémitisme, sont non seulement pardonnés inconditionnellement, mais en sus, on leur donne du pognon !  Bart De Wever, dont le grand-père était un «petit poisson», certes, mais clairement collaborateur, et condamné, pourra donc demander une indemnisation pour la peine que son pépé a subie ! Et les rares derniers Waffen SS, s’ils ont été internés après-guerre, pourront obtenir «réparation» des dommages juridiques que la «répression belge» leur aura fait subir, qu’ils se soient excusés ou non pour leur participation, de près ou de loin, à la Shoah. J'appelle ça une loi révisionniste.

 

Lire la suite

16:12 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (160) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

lundi, 24 janvier 2011

Petit billet à Simon Vandereecken

Je vous ai charrié, Simon, et je m’en excuse. Vous m’avez pris de haut, vous avez présenté mes critiques comme un manque de respect, et ça m’a sérieusement énervé. Je suis sidéré de voir qu’on doit désormais, dans cette société de l’internet, «modérer» ses critiques et ses assauts. Plus on cherchera à me l’imposer, moins je le ferai. Et quand un «étudiant contestataire» tente de me faire passer pour un vieil imbécile, ou un frustré, parce que je m’exprime toujours en toute liberté, l’étudiant toujours contestataire qui est en moi se révolte, rue, crie, crache et maltraite. 

 

Lire la suite

15:23 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (80) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

vendredi, 21 janvier 2011

Pride !

Ce texte est disponible en PDF

Shame.be ? Honte à la Belgique ? C’est ça, le mot d’ordre ? Je vous en propose un autre : «Pride.be». Car oui, je rêve d’une autre manif. Je rêve d’une manif où l’on dirait qu’on est fiers de notre pays. Un pays de cocagne. Un pays où l’on a tout ou presque, mais où pour certains, ce «tout» n’est pas suffisant. Ils veulent plus, encore plus, toujours plus. Il y a des pays où l’on n’a rien, qui regardent, exsangues, affamés, ces riches Belges se disputer, se déchirer, et pire encore, s’asperger du mot «honte». Shame.be ? Non, je ne suis pas honteux de mon pays, j’en suis fier, au contraire. Pride.be, c’est ça, mon mot d’ordre. Et qu’on sorte les drapeaux, même si les couleurs ne sont pas terribles. Et qu’on hurle la Brabançonne, même si les paroles sont à chier. Et qu’on la chante en trois langues. Et qu’on devienne, enfin, un pays. 

Lire la suite

13:52 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (186) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

jeudi, 20 janvier 2011

La Flandre (littéraire) de réveille.

Les quotidiens semblent surtout s’émouvoir de l’organisation d’une potentielle grande manifestation (dimanche nous dira s’il s’agissait d’un pétard mouillé ou non) pour réclamer un gouvernement belge. S’il est vrai que le seul fait que les Belges descendent dans la rue pour réclamer quelque chose est déjà en soi un événement considérable, celui-ci ne changera rien à la donne, comme je le disais ici, et comme l’expliquait très bien David Coppi dans le 11h02 d’hier sur Le Soir en ligne : c’est la donne politique, posée sur la table par l’électeur, qui rend la formation d’un gouvernement impossible. Ce ne sont pas les politiciens eux-mêmes, ni la «classe politique». Et en ciblant mal le responsable, on risque bien d’organiser une manifestation «contre la politique». Le comble étant que parmi les gens qui défileront, il y aura aussi ceux qui, en élisant particulièrement un parti indépendantiste, ont collectivement causé le problème contre lequel ils s’élèvent aujourd’hui. 


En revanche, un autre mouvement se fait jour, et celui-là est beaucoup plus intéressant, même s’il est encore embryonnaire. Il s’agit d’une série d’initiatives antinationalistes, nées en Flandre même. Car — faut-il le dire ? — les Francophones sont impuissants dans le contexte actuel. Seuls les électeurs «flamands» (puisqu’on a aussi séparé ça) sont en mesure de défaire ce qu’ils ont fait. On peut même difficilement leur reprocher d’avoir choisi De Wever, ils ont simplement usé du droit démocratique d’élire qui ils voulaient. Tout au plus peut-on dire : «votre choix revient à scinder le pays ; ceci ne se fera pas sans violence». Et à «eux» ensuite, de modifier, s’ils le veulent ou s’ils le peuvent, leur comportement électoral.

 

C’est là qu’en une semaine, plusieurs textes ont attiré mon attention (et celle de plusieurs de mes commentateurs).…

Lire la suite

13:15 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (64) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

vendredi, 14 janvier 2011

Les relations sulführeuses de la N-VA (diabolization part 2)

Voici donc la deuxième partie de mon entreprise de diabolisation de la N-VA (ce qui n'implique aucunement ses électeurs qui pour la plupart ignorent ce que j'explique ici). Il faut dire que quand on cherche des arguments pour montrer le caractère extrémiste de ce parti, il nous aide beaucoup. Ce qui est plus étonnant, c'est que les médias flamands (et francophones) semblent systématiquement aveugles dès que l'on peut objectivement établir une relation entre la N-VA et des groupes radicaux, extrémistes. Ou carrément, le nazisme. Il faut dire aussi que depuis longtemps, certains médias flamands ont pris l'habitude de donner la parole aux pires extrémistes, et de les traiter comme n'importe quel autre politicien ou idéologue.  

La complaisance à inviter des extrémistes pour évoquer des moments clés de la délicate (ultime?) négociation belge, me laisse quelquefois pantois. Ainsi, vendredi passé, Terzake invitait Peter De Roover, le secrétaire politique du VVB (Vlaamse Volksbeweging — Mouvement populaire flamand), un groupe radical, qui appelle à l'indépendance flamande avec Bruxelles pour capitale, sachant que les «habitants francophones des 19 communes recevront leur propre structure dans laquelle ils pourront exercer des compétences données en matière d'enseignement et de culture sous la surveillance de l'Autorité Flamande.» Quant aux autres Francophones, de Rhode ou Linkebeek, ils pourront dire adieu à leurs écoles, aux facilités, aux indications bilingues. Et l'on cherchera en vain «Mons» ou «Liège» sur le ring de Bruxelles. En voilà des démocrates !

Mais le plateau de Terzake n'était pas qu'extrémiste. Face à De Roover, il y avait Jos Geysels, ministre d'État et ex-député Groen!, qui batailla dignement, mais que faire face à un ultranationaliste dont les concepts ont peu à peu été répandus dans l'imaginaire politique flamand ? Peter De Roover expliqua qu'il a été désormais démontré qu'on ne pouvait pas trouver de terrain d'entente avec les Francophones. Et de sous-entendre, sans jamais le dire bien sûr, que l'indépendance flamande était la seule issue. Au passage, ceci démontre que je ne me suis pas trompé quand j'ai expliqué que la stratégie de la N-VA était de prouver à l'électeur flamand, non-indépendantiste dans sa vaste majorité, que la seule voie possible était l'indépendance (avec Bruxelles comme capitale) : à peine les négociations ont-elles capoté que le «Mouvement Flamand» se manifeste à la télévision pour tirer les conclusions que, sagement, la N-VA laisse à son «arrière-ban». Car oui, le VVB est très proche de la N-VA, on va le voir plus loin.

Reste donc à se demander s'il est pertinent de donner la parole, à un tel moment de crise, à des organisations aussi sulfureuses que le Vlaamse Volksbeweging dans une émission aussi sérieuse. Et accrochez-vous parce que je vais de nouveau établir des liens objectifs entre l'actuel «Mouvement flamand» et le national-socialisme. 

Lire la suite

00:53 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (232) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

mercredi, 12 janvier 2011

Dans la rue le 23 ou au théâtre le 21 ?

C'est sur la VRT, dans une émission que j'aime bien (oui, ça existe). Reyers Laat. On y voit des têtes qui sont plus rarement invitées à d'autres débats. Là, il y avait Felix De Clerck, l'un des organisateurs de la manif du 23 janvier (SHAME). Il y avait aussi une voix intéressante qui ose se démarquer de celle de son parti, celle de Mark Eyskens. Avec énormément de bonne volonté (et de lyrisme), notre vénérable ministre d'État nous dit qu'il faudrait qu'un politicien flamand de haut vol dise enfin à la télévision qu'il se sent plus solidaire d'un Wallon pauvre que d'un Flamand riche, et précise que c'est son cas. C'est suffisamment rare comme attitude (et il le dit lui même) pour qu'on applaudisse et qu'on ait envie d'accrocher une photo d'Eyskens au-dessus de son lit. Mais ensuite, il prend le contre-exemple, qui pour lui, serait qu'un politicen francophone dise ouvertement qu'il a plus de sympathie pour un Flamand qui va vivre en Wallonie et s'adapte que pour un Francophone qui va vivre en Flandre et ne s'adapte pas, puis demande des droits. Et Felix De Clerck acquiesce. Alors, je me demande pour quoi on va manifester, le 23… Et mon regard se tourne vers le 21… Parce que…

Lire la suite

18:24 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (142) | |  Facebook |  Imprimer | | | |