mercredi, 08 septembre 2010

Inge Faes et La Meuse s'envase.

La Meuse est tombée un peu facilement dans un panneau grossier, en accusant Inge Faes, députée N-VA, de «négationnisme» sur son site internet. Résumé : lorsqu'on clique sur l'adresse web de Inge (http://www.ingefaes.be) reprise sur le site du Sénat belge, on tombe sur une page d'un kitch à faire pâlir les Rubettes (voir ci-dessous). En cliquant là où on peut (le site est si mal fait qu'on ne sait pas trop où ça clique), on tombe sur des pages carrément négationnistes. D'où la conclusion de La Meuse : Inge est une négationniste patentée. Sauf que, quand on s'intéresse au propriétaire de l'affreuse réalisation web (en faisant une recherche WHOIS dans DNS.BE), on découvre que celui-ci n'est autre qu'Herbert Verbeke, négationniste condamné, grand admirateur de Vincent Reynouard, autre révisionniste condamné. Et quand on va voir le site du sieur Verbeke (qui appartient, lui aussi à Verbeke Herbert, d'après WHOIS.ORG), on retrouve le même goût du design sobre et clair, et des textes du style (traduction de l'allemand) : «L'axe américano-sioniste a phosphorisé les enfants allemands, atomisé les enfants japonais, traité les enfants vietnamiens à l'agent orange et les enfants irakiens à l'uranium affaibli» pour finir par évoquer (les dégueulasses gardent toujours je «meilleur» pour la fin) «le mythe de la "Shoah"». Je vous rassure tout de suite : la sénatrice nationaliste n'a rien à voir là-dedans (du moins, c'est ce que je crois). Que s'est-il passé ?

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L'état intellectuel d'Yves Leterme à la BBC

Dans le célèbre programme de la BBC HARtalk, où l'exercice consiste à mettre un homme politique face à ses contradictions, Yves Leterme n'a pas fait forte impression. Tout d'abord, il n'a pas pu répondre aux attaques relatives à sa célèbre interview de 2006 dans Libération (Jean Quatremer). Non seulement, il n'a pas retiré ce qu'il a dit sur la capacité intellectuelle des Francophones, mais en plus, il s'est largement emmêlé les paluches en affirmant que le problème (qui l'a amené à affirmer que les Francophones n'étaient apparemment pas en état intellectuel d'apprendre le néerlandais) venait du fait que les gens ne parlaient pas le… français (au lieu du néerlandais), particulièrement les politiciens, et que c'était un problème de langue qui n'avait rien à voir avec la réforme de l'État, qui elle, selon ses dires, doit permettre à la… Flandre (!) de gérer ses problèmes. Ce faisant, il n'a pas regretté ses propos d'il y a 4 ans. Pire, il les a en quelques sortes remis sur le tapis, en réaffirmant que si ces Francophones ne parlaient pas le néerlandais (en substance, puisqu'il a dit «French» au lieu de «Dutch»), c'était forcément soit une question de volonté, soit une question de capacité intellectuelle.

Je signale à Yves Leterme qu'en Belgique, il y a trois régions, sans compter la communauté germanophone, et que donc, une Réforme de l'État ne doit pas servir la Flandre, mais bien toutes les régions. On est stupéfait que vu son rôle européen, il en arrive encore à se focaliser sur sa région d'origine à la BBC ! Je lui ferai ensuite remarquer que les Francophones, contrairement à ce qu'il prétend, parlent tous plutôt bien «French», surtout les politiciens. Enfin, à l'issue de cette interview d'un premier ministre censé représenter la Belgique en pleine présidence tournante de l'Union, l'on en vient à se demander si Yves Leterme est en état intellectuel de répondre à une interview de niveau international en anglais. Après la bourde de Karel de Zucht («Charles-le-soupir» pour ceux qui ne seraient pas en état intellectuel…) sur les lobbies juif et la «croyance de la plupart des Juifs d'avoir [toujours] raison», après l'absence de réaction coupable d'Herman Van Rompuy face à Nigel Farage qui le traitait de serpillère au Parlement européen, on en vient à se demander si la Belgique n'est pas en train, du moins au niveau communicationnel, de concurrencer la Tchéquie en matière de pire présidence européenne jamais enregistrée.

Et enfin, même sans être un Francophone rabique, on aura noté que tous ces personnages sont flamands : les Francophones ne sont pas, ou peu représentés au niveau international, bien qu'ils représentent 42% de la population belge. Mais qu'on n'en déduise rien de particulier : c'est heureusement un autre flamand, Guy Verhofstadt qui rendit ce lundi à notre pays un peu du lustre que tous ces politiciens à l'étoffe très locale lui font perdre.

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samedi, 04 septembre 2010

Un grattage qui démange : le lotto au Gordel.

La Loterie Nationale belge sponsorise le Gordel. Tout comme la Sabam soutient la Fête du Chant Flamand, qui réunit le gratin du flamingantisme extrémiste, de la N-VA au Vlaams Belang — des chants nazillards s'il en est. La différence, c'est que la Sabam représente les artistes, et que visiblement, ceux-ci n'en ont pas grand chose à cirer du fait qu'on utiliser (peut-être) leur apport à cette société privée pour aider les âmes brunes à entonner les chants de l'exclusion. Pour la Loterie Nationale,c 'est différent. Il s'agit bien d'une société anonyme de droit public, mais sous la tutelle de… vous allez rire… Didier Reynders ! Ce n'est pas un parastatal, mais il s'agit clairement d'une entreprise représentative de tous les Belges. À ce titre, sponsoriser un événement flamingant est parfaitement inacceptable.

Comme le disait Carla Galle, administratrice générale du Bloso (Adeps flamande) «Le Gordel est un événement purement sportif et festif. Mais aussi inextricablement lié à l'engagement flamand dans les communes de la périphérie.» Autrement dit, c'est un événement purement sportif qui ne l'est pas purement, puisqu'il est inextricablement politique. Limpide, non ? Lier la politique au sport n'est pas très démocratique. C'est au contraire un mélange assez malodorant des genres.  Politique ? Oui : à Carla Galle qui évoque le fait qu'une scission de BHV rendrait le Gordel inutile", Eric Van Rompuy répond : «C'est en partie vrai, mais d'un autre côté, nous devons continuer à préserver le caractère flamand de cette région et les Francophones ont encore toujours l'ambition de rattacher ces communes à Bruxelles». Comme le dit l'un de mes commentateurs : le Gordel est du niveau d'une marche orangiste en Ulster, à ceci près qu'on a fait croire à de braves cyclistes et marcheurs que ce n'était rien d'autre qu'une promenade. Le Gordel est un événement éminemment politique, ségrégationniste, antidémocrate, et facteur de séparation du pays (les indépendantistes s'y manifestent chaque année avec vigueur». Le sponsoring du Lotto est donc clairement un soutien de la Loterie Nationale à un événement flamingant. À partir de ce jour et à titre tout à fait personnel, je boycotte donc la Loterie Nationale. Malheureusement, ça ne va pas leur faire grand tort : je ne joue jamais !

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vendredi, 06 août 2010

Quand la N-VA aime ces cons de Francophones.

Dans le journal d'extrême-droite ultraflamingante 't Pallieterke, le député N-VA Mark Demesmaeker se lâche à propos du Wooncode (avril 2010) :

«La connaissance de la langue est un instrument essentiel pour trouver sa place dans la communauté. Pour trouver du travail, communiquer avec les voisins, etc. En fait, on devrait nous être reconnaissants et saisir les chances que nous offrons [en imposant l'apprentissage du néerlandais pour bénéficier d'un logement social] des deux mains. Le fait qu'on ne le fasse pas dit beaucoup de la mentalité qui domine côté francophone»

Ah ! mais c'est vrai, enfin ! Qu'attendent donc ces cons de Francophones pour se prosterner aux pieds de Mark Demesmaeker, leur bienfaiteur ? Voilà encore un politicien flamand qui vient s'ajouter à la longue liste de ceux qui n'hésitent pas à utiliser l'amalgame envers «les Francophones».

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jeudi, 22 juillet 2010

A l'examen, les Flamands ne sont pas si bilingues que ça.

Une étude, un peu ancienne il est vrai, de la VUB (financée par le gouvernement flamand) relevait qu'en août 1994, douze Néerlandophones et quarante-cinq Francophones se présentèrent à l'éxamen linguistique requis pour pouvoir devenir agent de police. Trois Néerlandophones réussirent, contre cinq Francophones. Si le taux de réussite francophone de cette classe particulière est de 12,3 % (pas top, on va dire), celle des Néerlandophones, dont on colporte qu'ils seraient tous parfaits bilingues, n'est que de 25 %. Voilà deux mythes qui s'effondrent : primo, il ne suffit pas d'apprendre une langue à l'école pour la parler, deuxio, les Néerlandophones ne sont pas si bon bilingues qu'ils disent. Dans une récente étude, près des deux tiers des jeunes Néerlandophones (15-24) prétendaient parler couramment le français, contre un petit tiers des Francophones. Autrement dit, c'est vrai, les Flamins sont deux fois meilleurs bilingues que les Wallins, mais pour stoeffer (se vanter), ils sont tous les deux à égalité !

Et aussi ceci : on suppose que parmi les douze Néerlandophones, un certain nombre vivent dans une ville à 88% francophone. Non, décidément, ces chiffres ne sont pas très bons pour la réputation de bilinguisme des Flamands…

(note 1. Ces chiffres sont très parcellaires, mais je les ai repris parce que pour la partie néerlandophone, ils correspondent à ceux retrouvés sur le site du Vlaams Parlement quant à la difficulté pour les jeunes universitaires flamands à réussir l'examen de français requis à Bruxelles !

note 2. Ces informations ne servent qu'à tordre le cou à quelque légende colportée par les flamingants, et non à critiquer les Flamands, qui restent bien meilleurs bilingues que les Francophones (ce qui est logique dans une certaine mesure, vu la nature différente des deux langues.)

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dimanche, 18 juillet 2010

Quand Belleville se cantonais au mandarin.

Fin juin, des Chinois et des Français d'origine chinoise de Belleville, l'un des quartiers très asiatique de Paris, ont bruyamment manifesté contre la recrudescence de l'insécurité dans leur quartier, et l'inaction de la police. Suite à cette action citoyenne, le gouvernement français a, selon un article du Monde dont Jean Quatremer m'a gentiment fait part, décidé d'établir des formulaires de dépôt de plainte pour vol ou agression dans plusieurs langues ou dialectes. Jusqu'ici, les ressortissants chinois et les français de langues chinoises ne pouvaient en effet déposer plainte qu'en chinois mandarin, que tous ne comprennent pas, loin de là. À ceux qui ont à cœur de prétendre que la France serait un pays qui ignorerait ses minorités, voilà une mesure pragmatique qui prouve le contraire. À Belleville, les Chinois ont des facilités. C'est ça, monsieur Kris Peeters, une société chaleureuse, ouverte, accueillante. Inspirez-vous-en. Paris, wo ai ni !

(P.S. : il n'y a pas faute d'orthographe dans le titre : il y a jeu de mots).

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vendredi, 16 juillet 2010

Mange des tomates mon amour…

coeurdeboeuf.jpgSuite à un commentaire de Ben qui reprochait aux tomates Flandria leur manque de goût, Un Blog de Sel fut le théâtre d'une passionnante chronique sur la tomate, alimentée par des Belges du monde entier. Ainsi, notre commentateur Traveller, Néerlandophone autoproclamé flamand qui réside en ce moment à Cannes, a prétendu qu'il n'y trouvait que des cœur de bœuf trop molles et chères, à pas moins de 9 euros le kilo. Oui, mais bon, c'est Cannes.

Étant moi-même dans une région des plus onéreuses en ce joli juillet, j'ai toutefois trouvé, sur le marché des Portes-en-Ré, l'un des lieux de villégiature le plus cher en France, des cœur de bœuf à 5,9 euros. Oui, mais c'est Les Portes.

J'invite les commentateurs qui trouveraient des cœur de bœuf moins chères à m'envoyer leurs photos à marcelsel@gmail.com . Ce débat a peut-être l'air futile, mais n'oublions pas que le rouge tomate, c'est ce qui fait la différence entre le drapeau des indépendantistes flamands qui veulent opprimer Bruxelles, et celui de la Région flamande qui fondamentalement, si elle n'était pas dirigée et noyautée par de rabiques flamingants, serait l'une des régions les plus sympathiques, créatives et dynamiques d'Europe. Et comme on dit en néerlandais : beste groe(n)ten !

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mercredi, 14 juillet 2010

Terre d'accueil.

Le Nid d'Izel, vous connaissez ? Un lieu de villégiature très sympathique tenu, le dépliant le dit, par «Josée en Marc», des «Vlaamse uitbaters». Et pour être tout à fait clair, vous apprendrez qu'au Nid d'Izel, les Flamands sont chez eux (voir l'illu ci-dessous). Mais où se trouve ce nid si doux où Vondel a ses pénates ? Est-ce à Dilbeek ? Point. À St-Genesius-Rode ? Que nenni ! C'est à Izel. En Gaume. Voilà qui nous étend d'emblée la zone «waar Vlamingen thuis zijn» d'un bon 150 km vers le Sud. Les mauvaises langues trouveront que Josée en Marc sont gonflés, mais faisons taire ces pipelettes : le site de ce Nid si accueillant pour «les Flamands» (pas pour les Néerlandophones, hein : pour les «Vlamingen» !) est même traduit en français ! Merci, Josée en Marc, pour ce bel exemple d'intégration de la Vlaamsgezindheid en Wallonie. A quand un hôtel à Anvers qui prônerait «là où les Wallons sont chez eux» ? (merci à D. pour l'info)

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jeudi, 01 juillet 2010

L'EuroPPE CD&V pour 6 mois.

Dès aujourd'hui, et pour 6 mois, l'Europe aura quatre présidents issus du même groupe parlementaire, le PPE, représenté en Belgique par le CD&V. Celui-ci se taille la part du lion, puisqu'il aura le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, ainsi que le premier ministre de la Présidence tournante (le Roi n'en étant président qu'à titre protocolaire), Yves Leterme. Pour un parti qui s'est engagé par écrit à ne pas respecter le Traité de Lisbonne, c'est quand même plutôt cocasse comme coincidence.

Mieux encore, si l'on se penche sur les deux autre présidents, celui de la Commission et celui du Parlement, sauf erreur de ma part, on aura quatre présidents PPE. Ce groupe est le plus important, avec 30 % des parlementaires européens. Et 100 % des présidents, donc. C'est probablement ce qu'on appelle «la démocratie du compromis». Notez qu'en Belgique, on ne fait pas mieux : Leterme ne représentait pas 30% de l'électorat, et pour l'instant, il en représente à peine plus d'un dixième. Cela pourrait changer si nous pouvions former un gouvernement. Chiche que ça va prendre un peu de temps ?

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samedi, 19 juin 2010

Les Flamands, une minorité à protéger. (Blague belge).

«Dans une lettre ouverte au journal anglais The Guardian, Jill Evans, président de la faction ALE (Aliance libre européenne) au Parlement européen, souligne que l'importance de la victoire électorale de la N-VA ne peut être sous-estimée par l'Union européenne.» Voilà la présentation sur le site de la N-VA d'un communiqué de presse, ou plutôt d'une carte blanche parue ce 17 juin. Le président présente son alliance comme «incluant des membres du Pays de Galles, d'Écosse, de Flandre, de Catalogne, de Corse et de Lettonie» dont l'objectif est de «faire avancer la cause des nations, régions et minorités désavantagées sans État». C'est là qu'on rigole. Toutes les régions évoquées ci-avant sont minoritaires dans leur pays, sauf… la Flandre. Eh oui ! Une nation dont certaines lois sont un exemple d'oppression contre sa minorité (Wooncode, Circulaire Peeters, Wonen in Eigen Streek, etc.)  est allée se nicher parmi des États demandant à juste titre la liberté et le soutien de leur culture. Les Francophones de Flandre, eux, sont les dindons de cette mauvaise farce. Tout subside leur est formellement interdit, les bibliothèques sont clandestines, l'accès aux centres culturels leur est fermé, ils ne peuvent pas s'exprimer dans leur langue dans les circonstances officielles, des prêtres leur refusent même l'enterrement en français. Ahlàlà, que la N-VA est mal placée, entre Cohn-Bendit et le Partitu di a Nazione Corsa. La bergerie était plutôt sympa. Dommage que le loup y soit !

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