mardi, 03 septembre 2013

Pour une expression musulmane plurielle (Humeur invitée)

Ceci est un billet invité. Les signataires sont au bas du texte. Le commentaire de l'envoyeur : "Dans ce contexte où l'islam et la communauté musulmane belge est imaginée en bloc monolithique, il était important pour nous de réaffirmer notre attachement au pluralisme intracommunautaire." 

La diversité d’opinions ainsi que de positionnements rend compte de l’état de maturité d’une communauté. En effet, l’existence de différentes pensées qu'elles soient « traditionnelles », « modernes » ou même « avant-gardistes »  ne doit pas donner lieu à des situations de conflit ou pire d’excommunication. Le conformisme à une pensée unique sacro-sainte a provoqué un déclin intellectuel et sociétal, alors que l’évolution née de la critique argumentée et de la curiosité intellectuelle avait fait et continue à faire en certains endroits la richesse foisonnante des cultures des peuples musulmans. Nous avons l'opportunité et la capacité de renouer avec cette évolution et cette richesse.

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jeudi, 29 août 2013

Obertoneke ou la lepénisation de Destexhe - MàJ

Note: l'avant dernier paragraphe avait sauté au moment de la mise en ligne. Il est en italique.


Plus rien ne l’arrête. De carte blanche (extra-blanche) dans La Libre au (re)tweet ouvertement raciste, l’aiguillon radical du MR (avec Jacqueline Galant) prend les chemins les plus épineux sans le moindre scrupule. Il faut dire que ce lundi, sur Bel-RTL, Charles Michel, le président du MR a plus ou moins soutenu son remuant spadassin en déclarant que «c'est la liberté de Destexhe de s'interroger sur la manière dont le Centre pour l'Égalité des Chances utilise l'argent public». Or, dans la dernière opinion de Destexhe dans La Libre, il ne s’agissait pas simplement de «s’interroger sur la manière dont le CECR utilise les fonds publics» : Destexhe proposait carrément sa définition du «racisme». Celui-ci ne porterait que sur la haine des «Noirs» et, tout de suite après, des «Blancs». Eh oui, ce fameux «racisme antiblancs» cher aux nouveaux pourfendeurs de l’antiracisme ! Et puis, il osait : « En Belgique, le racisme est devenu marginal (sic) au même titre que l’homophobie (sic), autre cheval de bataille des professionnels de l’indignation (sic). Un pays homophobe (sic*) pourrait-il avoir un premier ministre homo […] Un pays raciste pourrait-il avoir son JT le plus regardé […] présenté par une femme d’origine arabe ?» 

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mercredi, 28 août 2013

Pourquoi la Belgique n’est pas «sauvée».

Article écrit suite à l'interview de Vincent Laborderie dans L'Écho


Comme beaucoup, j’ai ma vision idéale d’une Belgique gérable. Elle passe par un fédéralisme d’équilibre qui remplacerait les deux grands blocs par plusieurs cantons plus petits afin d’en finir avec la confrontation permanente entre la Flandre et la Wallonie, la communauté néerlandophone et la communauté francophone. Ces cantons pourraient correspondre aux anciennes provinces, avec une exception pour la région germanophone, ou pourraient réunir les anciennes provinces par deux, par exemple. Une province de Brabant bilingue, avec des caractères linguistiques protégés (pour Beersel, par exemple), me plairait beaucoup. On aurait alors un modèle plus proche du suisse ou il y a également des querelles communautaires, mais elles restent plus locales et ne pourrissent pas continuellement l’État. Ce modèle me paraît tout à fait compatible avec les aspirations de Vincent Laborderie avec lequel je me frite (normal, on est en Belgique) depuis un bon moment déjà. Non pas parce que nous ne voulons pas la même chose, mais parce qu’il fait, à mon avis, une analyse tendancieuse des faits. Sinon, Laborderie milite pour une Belgique fédérale à quatre régions et sans communautés, et franchement, faute de mieux, je m’en contenterais également.

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vendredi, 23 août 2013

Le nationalisme Demotte (de beurre).

Ça délire sec au Sud. Voilà que notre ministre-président wallon et francophone exclut les Bruxellois ! Oui, il les exclut de sa «nation» et de son «identité». Obnubilé par une tendance initiée au PS par Paul «Nationman» Magnette (auteur d’un livre sur la grandeur et la misère de l’idée nationale), il a cru devoir inciter les Wallons à un nationalisme, oui, mais attention : celui-ci serait bisounours, sympa, rigolo, youkaidi, youkaida, halli hal… oups, mince, j’allais atteindre le point Godwin sans même m’en rendre compte ! 

Cet appel à la Nation wallonne, Rudy l’a fait en fustigeant, évidemment, le nationalisme flamand qui, lui — houla ! gaffe ! — est un «venin» ! Ce faisant, Demotte n’aura finalement eu qu’à prononcer le mot nation pour derechef faire du nationalisme. Eh oui ! Car le nationalisme (identitaire, s’il faut préciser) implique notamment qu’on fasse du nombrilisme sur son «peuple», sa «nation» à soi et cela impose presque systématiquement une dose au moins infinitésimale d’übermenschitude. Et à entendre Rüdy Demötte, c’est bien «son» nationalisme qui est «meilleur» que celui d’en face. Cette sale habitude überkekchose provient du fait que dès qu’on veut mettre en évidence les caractéristiques pseudovalorisantes de sa «Nation» à soi, l’humain, trop humain, ressent le besoin de le faire en se comparant à «l’Autre», qui est forcément moins bien, évidemment. C’est plus facile à comprendre, hein !

 

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mardi, 30 juillet 2013

Les couillons.

Vous travaillez dans un parti ou une entreprise ? Vous êtes indépendant et vous avez des clients ? Alors, ne tweetez pas ! Bon sang ! Ne vous exprimez pas ! Non, non, non ! Évitez Facebook ! Fermez votre petite gueule de quidam ! Ne parlez pas en public ! Vous n’avez pas droit au chapitre ! Vous êtes péon, plèbe, serf, corvéable, mais en silence ! Si vous parlez, si vous plaisantez, au moindre dérapage, vous risquez de perdre votre emploi ! Finis les soirs au restau ! Bonjour la queue au chômage !

 

En revanche, si vous êtes élu(e), ministre ou député(e), vous pouvez gentiment vous lâcher, comme Alain Destexhe qui, le 13 juillet, retweetait suite au drame de Brétigny : «Un Français de souche ne caillasse pas les pompiers, le SAMU. Encore une grosse différence.» Un piaillement tout ce qu’il y a de raciste. Pas simplement xénophobe, mais raciste. Mais Destexhe est député, donc, il peut…

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vendredi, 26 juillet 2013

Antisémitisme à Aartselaar ? "Elle s'est cassé le nez toute seule" (police).

Billet paru dans Marianne Belgique le 6 juillet 2013 suite à mon interview du commissaire Crabbé et une interview complémentaire de Ruth Sverdloff (1)

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Face au récit hallucinant de Ruth Sverdloff, une police qui «sait».

Mai 2013. L’ancienne championne de tennis israélienne Ruth Sverdloff s’installe avec sa fille et son épouse Cindy Meul dans un immeuble à appartements de deux étages, dans une rue aérée d’Aartselaar, en banlieue d’Anvers. Elles ont la quarantaine. Ruth a cessé de travailler pour s’occuper de sa fille qui a de très graves problèmes de santé. Cindy est une jeune grand-mère, une «vraie Flamande » du cru. Elle revient dans son village natal après vingt ans d’absence.

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mercredi, 24 juillet 2013

EXCLU «J’ai crié “Vive la république” ».

Intro

(témoignage dans la suite)

C’était devenu une tradition. Lors de la prestation de serment des deux derniers souverains belges, un député ou un sénateur a crié «vive la république». Pour Baudouin Ier, on attribua ce cri au député communiste Julien Lahaut (ce serait en fait Georges Glineur qui aurait lancé le cri, Lahaut ayant suivi avec plusieurs autres). Julien Lahaut fut assassiné sept jours plus tard. Pour Albert II, ce fut le sulfureux député Van Rossem, qui cria «Vive la république d’Europe, vive Julien Lahaut». À son cri, de nombreux députés répondirent «vive le roi» et le président du Sénat, Frank Swaelen, prit immédiatement parti : «Monsieur, votre comportement est inqualifiable et scandaleux, et tout le pays vous jugera !» Au passage, une étrange déclaration dans un État de droit moderne. Pour l’intronisation de Philippe, toutefois, pas de cri au moment de la prestation de serment. Le Vlaams Belang, par exemple, n’était tout simplement pas présent et la N-VA n’avait envoyé qu’une délégation, ce qui en soit valait un «vive la république» plus puissant, même muet : ces deux partis représentent ensemble près de 45 % de l’électorat flamand, la première communauté du pays en nombre.

 

On s’est demandé si la tradition, vieille déjà de plus d’un demi-siècle, serait respectée avec Philippe. La plupart des journaux ont fait comme si pas. Rien à signaler. Il est vrai qu’un député représente plus de monde qu’un quidam. Mais devant la colonne du Congrès, un homme, dans la foule, a bien crié «vive la république». 

 

Réponse : des huées scandalisées, des «vive le roi» et «vive la Belgique» appuyés, une intervention policière rapide et quelques coups. Il faut comprendre que la liberté d’expression en Belgique a ses limites. On n’en appelle pas à la république quand un nouveau roi rend hommage aux Belges tombés pour la patrie, comme chair à canon contre le Kaizer, contre l’ignominie nazie. 

 

En 1914, ils sont tombés après l’assassinat de l’héritier au trône d’Autriche par un Serbe, prétexte pour les impérialistes et les nationalistes, monarchiques ou républicains, qui rêvaient d’en découdre et envoyèrent nos pépés à la boucherie. En 1940, ils sont tombés pour la liberté, la démocratie, et contre le racisme. Mais elle est risquée, la liberté de crier «vive la république» en leur mémoire, au moment où notre chef d’État leur rend hommage. Pourtant, parmi ces morts qu’on honorait, il devait bien y avoir quelques républicains qui doivent en avoir un peu marre qu’on les utilise au bénéfice de la pensée unique d’une Belgique forcément et éternellement monarchique.

 

On comprend que, spontanément, la foule présente se fâche, elle qui admire sincèrement nos souverains, elle que même un grand journal plutôt à gauche entraîne à penser cet événement comme un acte de fusion et de remerciement de la monarchie aux hommes tombés pour elle (et jamais l’inverse : aucun monarque n’est tombé pour la Patrie). Un salut de la nation représentée, ce jour-là, par le roi (des Belges). Mais à la réflexion, il est étrange que le cri n’entraîne pas le débat et, pire, qu’il soit caché aux lecteurs de nos journaux : les Belges républicains n’auraient pas le droit, eux aussi, d’avoir une part de ce gâteau-là, de cet hommage-là ?

 

Pour lancer ce débat, je diffuse ci-dessous une lettre, de P.L., l’homme qui a crié «vive la république» à la colonne du Congrès ce 21 juillet. Il raconte sa journée, le pourquoi, les doutes, sa décision finale. À vous de juger…

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lundi, 22 juillet 2013

Philippe Premier, Filip dernier ?

Un moment de fusion nationale. La Belgique qui donne l’impression de vivre. Les journalistes qui en oublient qu’ils sont journalistes. Ils guettent chaque moment positif, oublient de relater les autres. Ainsi, quand le roi abdiquant déclare qu’il faut chérir la liberté de la presse, Claire, épouse de Laurent, fait une grimace amusée du style «eh ben, dis donc, hein, la presse, parlons-en». Dans l’instant qui suit, Laurent lui susurre quelque chose à l’oreille. On est en 2013, pas en 1830. Mais parfois, on a un doute…

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vendredi, 19 juillet 2013

Destexhe ou l’imposture - Mise à Jour

Mise à jour du 19 juillet 2013 (voir en bas)

Il se rappelle à notre bon souvenir régulièrement. Son blog dit «non» au «politiquement correct». Il bataille ferme contre la gauche et le centre. Il adhère au MR, il est député de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il passe son temps à taper sur d’autres, mais que produit-il ? Je vous parle d’Alain Destexhe, l’imposture politique et humaniste dans toute sa splendeur. Revue de détail…

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vendredi, 05 juillet 2013

Antisémitisme à Aartselaar ? Mon enquête dans Marianne Belgique demain.

Mon billet "On est venus finir le travail des nazis" a fait bouger pas mal de monde. Il faut dire qu'il a été lu plus de 100.000 fois en trois jours. La DH et La Libre ont rapidement réagi, la première en m'interviewant et en publiant, dès le lundi, une double page sur l'affaire. Le sujet a même intéressé certains journaux en ligne français, comme Rue 89, Paris Match en ligne, Arrêts sur Image, qui m'ont tous cités. Le Soir a envoyé Marc Metdepenningen rattraper l'absence d'info, m'oubliant au passage. La RTBF et RTL ont également consacré une séquence à l'affaire au journal du soir, indiquant que le sujet faisait rage sur les réseaux sociaux, sans mentionner que c'est ce blog qui a transformé un fait divers en affaire à surveiller. L'aveu par les grands médias que les blogs sont aussi des sources à relayer et à respecter n'est toujours pas rentré dans les mœurs, apparemment… 

Enfin, Joëlle Milquet a annoncé qu'elle lançait une enquête sur les agissements de la police d'Aartselaar, après la publication de mon billet. Ceci n'explique pas forcément cela, mais le constat est là.

Et enfin, Marianne Belgique m'a demandé de continuer mon enquête. Demain samedi, le magazine publie mes nouvelles révélations suite à de nouveaux entretiens avec la police et Ruth Sverdloff. Deux versions opposées, dont l'une semble un peu trop sûre. Car dans cette affaire, la police "sait". Et c'est bien ça qui inquiète. Je ne vous dirai pas un mot de plus, je réserve l'info à Marianne.

Dans le même numéro, Candice Vanhecke prend le pouls de la communauté juive.

Bonne lecture !

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