jeudi, 06 janvier 2011

Arrêtez tout !

La note Vande Lanotte vient à peine d'être publiée qu'elle n'existe déjà plus. Les partis francophones disent "oui, mais" à un texte "très flamand", qui ne rencontre que peu des demandes francophones de 2007 — en fait quasi aucune. Le CD&V et la N-VA la trouvent trop compromettante, et exigent qu'elle soit encore plus "flamande". Autrement dit, la mission Vande Lanotte se solde par un échec. Au mieux, le centre gauche francophone aura sauvé les apparences en ne disant pas non. Les partis flamingants (N-VA et CD&V) relancent la manœuvre pour ne pas dire «non» tout de suite, et forcer les francophones à le faire, dans quelques jours. Vande Lanotte n'a donc pas réussi à produire un texte qui rapproche les points de vue, au contraire, les partis nationalistes flamands (la N-VA, auxquels il convient donc désormais d'ajouter le CD&V si l'on veut être raisonnable) refusent ce compromis, et de façon radicale. Il faut, disent-ils, des changements «fondamentaux». Après 206 jours de négociation et 76 jours de conciliation, les nationalistes ont donc en fait dit non. Le Soir écrivait ce matin encore qu'il fallait continuer à négocier. Je dis moi, ce soir, qu'il faut arrêter. Et tout de suite. Voici pourquoi. 

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mercredi, 24 novembre 2010

Europaïsche pagina of the insulte (malaka!)

Ces enflures de Recyclart hébergent ce soir la putain de 5ème rencontre internationale de l'insulte. Celle-ci est notamment «soutenue» par cette connerie de présidence belge de l'imbécile Union Européenne. 

Mon blog servant de temps en temps de lupanar d'invectives à certains de mes cons-mentateurs, j'ai ressenti une putain d'envie de donner l'occasion aux têtes de nœuds qui le veulent de s'en donner à cœur joie, podvermilliaarde. 

Règle du jeu : les enfoirés qui veulent s'insulter, m'insulter ou insulter sans but ont toute fucking freedom ci-après. Il y a toutefois deux règles fondamentales, bandes de schmocks : tout d'abord, seuls les connards qui commentent ci-après peuvent être insultés. (donc, Endadine Akass, si traveller ne pointe pas son nez ici, toute injure à son égard sera bloody effacée.) Ensuite, il est interdit d'insulter une Arschlocht de personne publique sans finir par un smiley, qui revient à dire que l'insulte n'a été émise que dans le cadre de cette journée. :-)

Enfin, il est obligatoire de godvermille truffer vos commentaires de jurons. et si vos têtes d'enclumes en sont capables, d'être drôle. Toutes les insultes sont acceptées, même les politiquements incorrectes, mais alors dans tous les sens: gros, maigre, aveugle, sourd, voyant, entendant, extrémiste, populiste, libéral, centriste, socialiste, communiste, pédé, gouine, bi, hétéro, hermaphrodite, homme, femme, garagiste, ministre, pizzaïolo. A la seule condition que celles-ci n'aient pas un caractère raciste dans le contexte.

Allez tous vous faire mettre chez ces pédés de Grecs, bande d'hétéros mal baisés :-)

La soirée de l'insulte, c'est chez ces connards de Recyclard, rue des Ursulines 25, à 1000 Bruxelles, à 20h.

 

A ce propos, Allonsius JP me fait remarquer que j'ai, dans ma carrière de d'auteur-compositeur-interprète mondialement inconnu, enregistré une chanson composée d'une bonne centaines d'insultes. Bonne écoute !


podcast
 

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mercredi, 17 novembre 2010

Polémique sur une écluse (je l'avais bien dit).

Dans mes derniers billets, je fustigeais la couverture très communautaire des inondations des deux côtés du couloir qui sépare nos chaînes nationales. Oui, les téléspectateurs sont demandeurs d'infos locales. Oui, les chaînes de télévision sont tributaires de leurs auditeurs. Mais dans le contexte actuel, on devrait profiter, peut-être, de tout geste positif envisageable envers l'autre communauté. Parce qu'on l'a vu aussi bien à la RTBF qu'à la VRT, des deux côtés de cette satanée frontière linguistique, il y avait des Néerlandophones et des Francophones qui, tous, vivaient le même drame, et étaient invariablement aidés par des Francophones et des Néerlandophones, inconditionnellement. C'est donc bien une catastrophe nationale que nous avons vécue et elle aurait dû rappeler que si tous les Belges ne sont pas totalement égaux face à la Loi, ils le sont face aux catastrophes naturelles. Face aux malheurs de petites gens (ceux qui en ont les moyens prennent généralement soin d'habiter les hauteurs), on aurait dû taire certaines circonstances.

On m'a rapidement accusé de communautariser les inondations parce que, dans mon billet d'il y a deux jours, je disais que si l'info était aussi scindée sur les chaînes nationales, les critiques d'une communauté envers l'autre n'allaient pas tarder. J'avais raison. Hier, De Standaard y allait d'une petite phrase pas hyper-grave, mais pas spécialement utile non plus, évoquant le fait que les habitants de Leeuw-St-Pierre devaient leur drame, en partie, à des lâchages wallons, et des blocages d'écluses avant Bruxelles. Aujourd'hui, c'est Demotte qui se lance dans ce débat marécageux. En cause ? L'écluse de Lembeek.

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lundi, 15 novembre 2010

Les écluses du séparatisme (bis)

Et ça continue. On se demande si l'on veut donner raison à Bart De Wever lorsqu'il dit qu'il y a deux pays en Belgique. Cette carte de la VRT donne une idée du schmilblick. «Inondations en Flandre». Le ton est donné. Sur la carte, les rivières s'arrêtent à la frontière linguistique. L'autre chaîne de service public, la RTBF, n'est pas en reste. Si elle parle bien de la «Belgique» dans ses titres, les détails portent sur Wavre, Lessines, Deux-Acres. Bien sûr, les téléspectateurs s'intéressent avant tout à leur région. Godverdomme ! Cela empêche-t-il de montrer un peu d'empathie pour les Belges de «l'autre région» ? De montrer un peu d'unité dans le traitement des titres ? D'évoquer, dès le début du journal, le fait que c'est bien tout le pays qui vit la même crise, et que des deux côtes de cette putain de saloperie de frontière linguistique, les détresses, les vocations salvatrices sont exactement les mêmes ? Les catastrophes sont, comme les victoires sportives, les ciments des nations mzdiatisées. Bien sûr, je ne jette pas particulièrement la pierre à l'un ou l'autre. J'établis simplement le constat que, si dans de telles circonstances, on évoque l'Autre du bout des lèvres, un peu parce qu'il le faut bien, le vivre ensemble n'a plus aucun sens. Et advienne que pourra !Image 100.png

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jeudi, 11 novembre 2010

Recherche patronymique nationale pour planbéotiens.

L’un de mes commentateurs éclairés propose qu’en cas de séparation du pays, l’on nomme la partie dite francophone «Belgique du Sud», et la partie dite flamande «Belgique du Nord (Noord-België)». Bon, ça mérite au moins une analyse pataphysique. Allez, zou, je m’y mets. On part bien entendu d’une scission pacifique entre deux entités, la Flandre d’une part, la Wallonie et Bruxelles ensemble, d’autre part. Parce que si le pays devait être séparé en quatre, personne ne s’y retrouverait entre les «Noord-België», «Centraal Belgiëque centrale» (Bruxelles), «Belgique del Sud» et «Ostbelgien». Mais pour une scission dichotomique, mettons que l’idée est intéressante : en gardant le nom «Belgique» pour les deux nouveaux États, on pourrait s’assurer un partage équitable de la dette, une rentrée des deux pays dans l’UE, et ce serait un rappel élégant à l’histoire. Allez hop, voyons de près la faisabilité de la chose. Accrochez-vous, ça va déraper !

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lundi, 08 novembre 2010

Lettre ouverte à Philippe Geluck.

Mon cher Philippe,

 

Je me permets de te tutoyer parce que tu es un humoriste et que, ce faisant, tu te permets d’entrer dans mon intimité, mon intime conviction. Et puis, je fais aussi de l’humour de temps en temps, à mes heures gagnées. 

 

Petite parenthèse pour commencer. Sais-tu qui a dit : «La Société des Nations n’est qu’une couverture pour l’infiltration d’opinions organisées par (…) toute la presse juive. La télévision espagnole et le Washington Post, alimentés par ces médias juifs, tentent de faire passer les Allemands pour des racistes qui organisent la discrimination. (…) Les Juifs considèrent les Droits de l’Homme comme étant leur droit de parler yiddish où ça leur chante et d’exporter leur soi-disant culture» ? (Je te laisse le temps de répondre à cette question). 

 

Revenons à nos moutons. Cet été, je t’ai vu débarquer de France, j’ai lu ta colère dans Télé Moustique. Ta colère, je la comprends, mais je crois que tu te trompes de combat.

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vendredi, 03 septembre 2010

Les Francophones se préparent à la séparation. (mise à jour)

Mise à jour : Elio Di Rupo a remis sa démission au roi et a demandé instamment d'être déchargé de sa fonction de préformateur. Sa déclaration en conférence de presse fait le constat que le prix exigé par les partis flamands nationalistes et confédéralistes (CD&V, N-VA) n'est pas acceptable pour les Francophones. en même temps, Philippe Walkowiak (RTBF) propose qu'on envisage la séparation de la Belgique. Cette éventualité hier encore très hypothétique devient une potentialité. Voici mon article de cette nuit :

II y a des signes qui ne trompent pas. Voici deux semaines, à un Bart De Wever qui menaçait d'en finir avec la Belgique, Laurette Onkelinx répondait que le PS s'y préparait. Ce matin, et La Libre, et Le Soir préconisent de «préparer le plan B», à savoir, de commencer à nous habituer à la scission du pays. Ce matin encore, outre Philippe Moureaux qui disait se préparer au divorce national, Mark Eyskens, sur Bel-RTL, avait un point de vue étonnant. Après avoir affirmé que la scission de la Belgique n'était pas possible, il ajouta en substance : «mais ce qui est possible, c'est que la Flandre fasse sécession». Et d'avertir de l'aventure que cela constituerait, soit la perte de Bruxelles, de la Périphérie Sud, et même de la perspective d'être affiliée à l'Union européenne.

Tout cela n'est peut-être que de la musculation, de la fatigue, de l'abandon, et ne prêtera éventuellement pas à conséquence. N'empêche. C'est la première fois qu'autant de signaux séparatistes s'accumulent dans le ciel médiatique et politique francophone.

Une chose est sûre : ce que j'annonçais dans Walen Buiten, écrit il y a deux ans, et publié en mars de cette année aux Éditions Jourdan est de plus en plus perceptible : les Francophones ont perdu, et l'espoir, et la volonté de faire entendre leur voix auprès de la Flandre institutionnelle, qui a, par ses attaques permanentes, ses insultes larvées, sa condescendance insupportable, fini par avoir raison de l'envie des Francophones de partager encore quoi que ce soit avec elle. Si la scission s'annonce vraiment, au-delà des combats, peut-être physiques, qu'il faudra mener pour soustraire Bruxelles et certaines communes périphériques à l'unilinguisme et à l'obscurantisme de la moitié du paysage politique flamand actuel, il y aura celui de protéger la minorité flamande de Bruxelles et d'ailleurs en Wallonie, faute de quoi la Petite-Belgique ne sera qu'une copie en négatif de la Flandre rabique.

Par manque de courage d'une presse concentrée, de part et d'autre, sur sa conception de la Belgique, incompatible avec celle de l'autre, par excès flamingant et par absence de prévision francophone, nous sommes donc peut-être déjà en train de dire au-revoir à un pays qui aurait pu, ou plutôt dû, être formidable.

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jeudi, 02 septembre 2010

Échec et mat (des bourdes fort de café)

NOUVEAU : Téléchargez l'article en Version PDF

Quand on négocie avec Bart De Wever, un stratège brillantissime qui n’est pas tenu de respecter la Vérité dans ses discours (celle-ci étant au service de son nationalisme — voir mon article «Le Silence des Moutons»), il y a des erreurs qu’on ne commet pas. Depuis le 13 juin, Elio Di Rupo en avait déjà commis quelques-unes. Et l’Olivier avec lui. Mais la dernière en date a permis aux nationalistes flamands d’emporter, en douce, une splendide victoire face à leur électorat. Le constat qui en découle, c’est que la négociation menée par les socialistes n’a fait qu’éloigner le pays de la perspective d’une indispensable refondation. C’est déjà un constat d’échec.

Bourde : apparemment, Di Rupo a voulu jouer, justement, aux échecs avec De Wever, en le mettant devant un choix cornélien : soit celui-ci acceptait de revenir sur sa décision de refuser les 500 Mio promis préalablement pour Bruxelles, soit Di Rupo faisait de lui son bouc émissaire de l’échec des négociations. Mais comme je l’ai expliqué, les nationalistes ne fonctionnent pas comme les démocrates, et les petites manigances de ce genre marchent peut-être à l’intérieur du PS, ou dans les sphères franco-francophones, mais dès que l’on entre en contact avec le nationalisme et la machine de guerre communicante de la N-VA, il faut être beaucoup plus subtil que ça. Ou alors plus radical… L’échec était annoncé. Elio s’est mis mat. Quand Bart met pat.

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lundi, 30 août 2010

Presse contre presse

Alors que la royale décision d'imposer à Di Rupo de continuer à négocier (autrement dit, de faire plus de concessions, sinon on ne comprend pas bien la manœuvre) semblait rassurer les politologues francophones, tant à la RTBF (en substance : «c'est difficile, mais vu ce qui a déjà été accompli, on a avancé») que sur RTL-TVI («on n'a pas d'autre choix que de négocier»), De Standaard publie ce matin un article indiquant qu'il sera difficile d'éviter des élections anticipées en automne (soit en pleine présidence européenne, périlleux signal pour le pays), et Bart Sturtewagen termine l'article sur un ton qui a de quoi alarmer tous ceux qui pensent que la Belgique a encore de l'avenir, je cite et je traduis : «Aan de eindonderhandeling over de grote Belgische boedelscheiding zijn we nog niet toe. De geesten en de blauwdrukken zijn niet klaar. Maar we staan er sinds gisteren wel weer een stap dichter bij.» «Nous n'en sommes pas encore (sic) à la négociation finale sur la séparation de la Belgique. Les esprits et les projets ne sont pas prêts. Mais depuis hier, nous en sommes bien un pas plus proches.»

Ai-je tort de lire entre les lignes que ce divorce est inévitable, et qu'il ne serait pas pour déplaire à Sturtewagen ? À vos crayons.

 

Suite à une remarque justifiée de Lieven, j'ai retiré le "encore" après "les esprits et les projets" qui était une interprétation de ma part, et surtout, le "(sic)" qui suivait, que j'ai remonté d'une ligne.

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mardi, 27 juillet 2010

Projet pour une nouvelle Belgique.

Je suis en train de lire Mathématiques congolaises d’In Koli Jean Bofane (Actes Sud), que je vous recommande chaudement. Ce livre a une vertu particulière qui peut nous aider à mieux comprendre la crise belge : l’auteur, à travers son héros Célio Mathématik, traduit les faits sociétaux et politiques en équations mathématiques. Par exemple : «x=-y» où «x» serait le parti du président et «-y» l’opposition. Ces formules permettent au personnage principal de concevoir, pour le président, des méthodes permettant de contrôler, par exemple, l’opposition. J’ai donc tenté d’appliquer les mathématiques congolaises à la Belgique, et je me suis retrouvé confronté à une impossibilité. Car si l’on postule que tout État «E» inclut des régions «R», l’on obtient pour la Belgique : E= 3R. Mais comme la région flamande R(vl) est de fait un État E, on peut remplacer 3R par 2R + 1E et l’expression devient : E = 2R + E => 2R = 0. Dans cette formule, les deux régions R(wal) et R(bru) sont donc de valeur 0, et dans ce cas, le montage n’avantage que R(vl). L’on peut aussi considérer que R(wal)+R(bru)=E, mais dans ce cas, on obtient 2E=E, ce qui nous donne une idée de l’infini, puisque cela implique que ∞ = 2∞ ou encore que ∞=∞/2, ce qui suppose que l’infini est fini, puisqu’il est divisible. Je vous sens perdu ?

D’accord, je vais le dire autrement : aucune négociation ne peut être satisfaisante, parce qu’une région ne peut pas négocier avec un État dans l’État : les positions de négociation ne sont par nature pas compatibles. Alors, quoi ? Pas de solution ? En fait, non. Mais cela signifie qu’on pourrait peut-être faire quelque chose d’intelligent : inventer un pays. On appellerait ça «la Belgique». Exploration…


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