Un blog de Sel

Il est de bon ton aujourd'hui en Flandre de prôner la rupture du « cordon sanitaire » qui sépare les partis traditionnels de l'extrême-droite flamande. Mais de là à inviter les nostalgiques du Reich à discuter de cette formation, il y avait une marge que Kris Peeters a apparemment franchi. Il est vrai qu'auparavant, Yves Leterme avait lancé une invitation similaire en 2004, que le Partei avait déclinée.

Des Flamands un peu distraits vous expliqueront que Bruno Valkeniers est simplement un homme de droite radicale. Ils ne diront pas « extrême ». C'est pourtant le fondateur des jeunesses nationalistes flamandes, ouvertement homophobes et partisanes du nettoyage linguistique. Le Vlaams Belang est également réputé co-organisateur de l'Ijzerwake, fête ultra-nationaliste annuelle, au cours de laquelle, en 2004, furent honorés deux ex-collaborateurs, dont le führer des Flandres, Staf De Clercq — grand admirateur d'Adolf Hitler et promoteur en chef de la légion SS flamande — que l'on voit sur la photo ci-contre en plein discours démocrate.

Bruno Valkeniers, loin de se distancer de telles célébrations, est co-signataire, avec de nombreux membres du Vlaams Belang (et accessoirement de la N-VA) du Manifeste de l'Ijzerwake et n'a en tout cas jamais regretté publiquement cet hommage impossible. Il n'a pas non plus empêché son parti, le Vlaams Belang, de promouvoir un musée en l'honneur d'August Borms, membre du Gouvernement nazi flamand en exil en 1944, collaborateur déjà en 1917 et surtout, personnage nauséabond qui aurait visité les usines IG Farben d'Auschwitz en 1943. Seuls des personnes très estimées par le régime nazi bénéficiaient alors de telles entrées.

Enfin, d'après un ex-membre du Vlaams Belang, Jurgen Verstrepen, les pontes du parti chanteraient des hymnes nazis, notamment dans un café dont l'étage serait un véritable musée en hommage aux victoires de SS flamands. Rien d'étonnant, du reste, quand on retrouve la photo ci-contre, d'un Filip Dewinter, vice-président du parti prêtant serment au Parlement belge d'un geste qui ne tolère aucune équivoque.

Inviter un tel parti comme s'il s'agissait de n'importe quelle idéologie est un geste lourd, très lourd. Il démontre que, soit la Flandre n'a pas de maturité politique, soit ses représentants les plus élevés hiérarchiquement n'ont aucune espèce de réprobation face aux idées les plus infâmes que l'humanité a jamais développées.

 

 

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