mardi, 03 septembre 2013

Pour une expression musulmane plurielle (Humeur invitée)

Ceci est un billet invité. Les signataires sont au bas du texte. Le commentaire de l'envoyeur : "Dans ce contexte où l'islam et la communauté musulmane belge est imaginée en bloc monolithique, il était important pour nous de réaffirmer notre attachement au pluralisme intracommunautaire." 

La diversité d’opinions ainsi que de positionnements rend compte de l’état de maturité d’une communauté. En effet, l’existence de différentes pensées qu'elles soient « traditionnelles », « modernes » ou même « avant-gardistes »  ne doit pas donner lieu à des situations de conflit ou pire d’excommunication. Le conformisme à une pensée unique sacro-sainte a provoqué un déclin intellectuel et sociétal, alors que l’évolution née de la critique argumentée et de la curiosité intellectuelle avait fait et continue à faire en certains endroits la richesse foisonnante des cultures des peuples musulmans. Nous avons l'opportunité et la capacité de renouer avec cette évolution et cette richesse.

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mercredi, 24 juillet 2013

EXCLU «J’ai crié “Vive la république” ».

Intro

(témoignage dans la suite)

C’était devenu une tradition. Lors de la prestation de serment des deux derniers souverains belges, un député ou un sénateur a crié «vive la république». Pour Baudouin Ier, on attribua ce cri au député communiste Julien Lahaut (ce serait en fait Georges Glineur qui aurait lancé le cri, Lahaut ayant suivi avec plusieurs autres). Julien Lahaut fut assassiné sept jours plus tard. Pour Albert II, ce fut le sulfureux député Van Rossem, qui cria «Vive la république d’Europe, vive Julien Lahaut». À son cri, de nombreux députés répondirent «vive le roi» et le président du Sénat, Frank Swaelen, prit immédiatement parti : «Monsieur, votre comportement est inqualifiable et scandaleux, et tout le pays vous jugera !» Au passage, une étrange déclaration dans un État de droit moderne. Pour l’intronisation de Philippe, toutefois, pas de cri au moment de la prestation de serment. Le Vlaams Belang, par exemple, n’était tout simplement pas présent et la N-VA n’avait envoyé qu’une délégation, ce qui en soit valait un «vive la république» plus puissant, même muet : ces deux partis représentent ensemble près de 45 % de l’électorat flamand, la première communauté du pays en nombre.

 

On s’est demandé si la tradition, vieille déjà de plus d’un demi-siècle, serait respectée avec Philippe. La plupart des journaux ont fait comme si pas. Rien à signaler. Il est vrai qu’un député représente plus de monde qu’un quidam. Mais devant la colonne du Congrès, un homme, dans la foule, a bien crié «vive la république». 

 

Réponse : des huées scandalisées, des «vive le roi» et «vive la Belgique» appuyés, une intervention policière rapide et quelques coups. Il faut comprendre que la liberté d’expression en Belgique a ses limites. On n’en appelle pas à la république quand un nouveau roi rend hommage aux Belges tombés pour la patrie, comme chair à canon contre le Kaizer, contre l’ignominie nazie. 

 

En 1914, ils sont tombés après l’assassinat de l’héritier au trône d’Autriche par un Serbe, prétexte pour les impérialistes et les nationalistes, monarchiques ou républicains, qui rêvaient d’en découdre et envoyèrent nos pépés à la boucherie. En 1940, ils sont tombés pour la liberté, la démocratie, et contre le racisme. Mais elle est risquée, la liberté de crier «vive la république» en leur mémoire, au moment où notre chef d’État leur rend hommage. Pourtant, parmi ces morts qu’on honorait, il devait bien y avoir quelques républicains qui doivent en avoir un peu marre qu’on les utilise au bénéfice de la pensée unique d’une Belgique forcément et éternellement monarchique.

 

On comprend que, spontanément, la foule présente se fâche, elle qui admire sincèrement nos souverains, elle que même un grand journal plutôt à gauche entraîne à penser cet événement comme un acte de fusion et de remerciement de la monarchie aux hommes tombés pour elle (et jamais l’inverse : aucun monarque n’est tombé pour la Patrie). Un salut de la nation représentée, ce jour-là, par le roi (des Belges). Mais à la réflexion, il est étrange que le cri n’entraîne pas le débat et, pire, qu’il soit caché aux lecteurs de nos journaux : les Belges républicains n’auraient pas le droit, eux aussi, d’avoir une part de ce gâteau-là, de cet hommage-là ?

 

Pour lancer ce débat, je diffuse ci-dessous une lettre, de P.L., l’homme qui a crié «vive la république» à la colonne du Congrès ce 21 juillet. Il raconte sa journée, le pourquoi, les doutes, sa décision finale. À vous de juger…

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mardi, 28 mai 2013

L’Administration communale d’Uccle, une filiation radioactive

Dans le cadre des Humeurs invitées, voici un billet de Melokotone, citoyenne d'un pays de l'UE, née en Belgique. Elle parle de cette étrange propension de certaines administrations communales bruxelloises à faire sentir aux étrangers nés en Belgique qu'ils ne sont que des étrangers. Un ressenti, une blessure. Est-ce normal dans la "capitale" de l'UE ? À vous de voir !

Imaginez qu’à votre naissance dans un pays étranger, mais ça vous l’ignorez encore, par les règles de filiation de votre pays de nationalité et le choix de vos parents, on vous nomme Marie-Hélène Dupont Richard.

Les services de population, eux, inscrivent une certaine Mary-Ellen Dupont-Charles.

Imaginez qu’à l’école on vous appelle Mary-Ellen, sans que cela ne vous choque jamais, et que deux mois par an vous vous prénommez Marie-Hélène.

Imaginez qu’adolescent, sur la route des vacances vers votre pays d’origine, exceptionnellement, les gardes-frontières vous demandent votre passeport ET votre document d’identité belge.

Je vous promets des explications embarrassantes et l’apparition dans votre tête d’une bulle affichant en gras : « Mais dans quel pays de sauvages est-ce que je vis ? » 

 

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jeudi, 16 mai 2013

Les singes savants ne meurent que deux fois.

J'inaugure par la présente une nouvelle catégorie, les Humeurs Invitées. Ce billet répond à mes billets sur Luc Trullemans.

Par Miguel Ange (@yaaguanto)*


Je ne saurais dire combien de temps j’ai mis pour accepter ma propre duperie. Pour tout avouer, j’étais rentré dans cette Maison par effraction.

 

Dieu y était mort tandis que l’Autre agonisait à l’étage.

 

Couché sur un lit improvisé, l’Autre se préparait à revêtir les étoffes du fantôme. 

 

Mais les fantômes n’existent pas, me répétais-je. Et pourtant, j’assistai aux derniers souffles de l’Autre. Le théocide n’avait pas suffi. Il fallait aussi se charger du résidu immanent de Dieu, l’Autre, L’Inassimilable, Le Différent, Celui qui n’est pas Moi, Celui qui sera toujours contre Moi et qui jamais ne fera partie du Même.

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