vendredi, 04 juin 2010

Indépendantistes à 43%, confédéralistes à 62.

Le sondage VRT-De Standaard qui paraît ce soir annonce 25,2% d'intentions de vote pour la N-VA (nationalistes indépendantistes), 11,5% pour le Vlaams-Belang (nationalistes-xénophobes indépendantistes) et 6,6% pour Lijst De Decker (populistes indépendantistes). La bagatelle de 43% des Flamands s'apprête donc le 13 juin à voter pour des partis ouvertement favorables à la fin de l'État belge. Si l'on ajoute ce que j'appelle les «confédéralistes radicaux», à savoir le CD&V qui veut imposer une Belgique à deux régions, abolissant l'autonomie bruxelloise, on obtient un peu plus de 62% de partis radicaux dont le programme et les principes ne permettent pas d'espérer une continuité de la Belgique à long terme.

Comme je l'ai dit auparavant, il faudra au moins une hexapartite pour dégager une majorité non-nationaliste en Flandre et une octopartite sinon une nonapartite pour une réforme de l'État. S'il faut naturellement attendre le soir du 13 juin pour confirmer ce qui se présente comme une véritable catastrophe, je pense utile d'émettre quelques réflexions par-rapport aux chiffres du sondage.

1. Dès lors que les Flamands veulent un accord sur une réforme de l'État, s'ils ne changent pas d'avis, il est difficile d'imaginer un nouveau gouvernement pour septembre. Une crise de l'ampleur de la précédente devrait se profiler. En effet, mettre 8 ou 9 partis d'accord sur une réforme approfondie de l'État, au vu de la distance actuelle entre les diverses positions, même au sein d'un même groupe linguistique, est en pratique impossible, d'autant que la N-VA fera tout ce qu'elle peut pour faire capoter toute négociation. Elle n'a aucun intérêt à diriger la Belgique, et aucun intérêt à faire la moindre concession aux Francophones.

2. A supposer qu'une hexapartite obtienne l'accord de partis extérieurs sur une réforme dont les grandes lignes auraient été dessinées pour le premier septembre comme l'a exigé Alexander De Croo, elle ne sera pas en mesure de gouverner avec la rigueur et la puissance indispensable pour sortir d'une crise aussi profonde, tant en matière de structure nationale qu'en matière économique. Même si ce gouvernement réussissait à tomber d'accord sur des politiques anticrises efficaces, celles-ci feraient forcément l'objet de compromis, contre lesquels le gouvernement flamand viendrait régulièrement opposer son véto.

3. De multiples hypothèques pèsent en outre sur la validité des élections. Un parti comme le Vlaams Belang, grand perdant annoncé, n'hésitera pas à contester l'organisation des élections, et il se trouvera peut-être des tribunaux flamingants pour le suivre dans cette voie périlleuse, comme on l'a vu lorsque des présidents de tribunaux de première instance ont fait savoir qu'ils considéraient ces élections comme illégales.

4. Face à une telle machine de guerre, les partis comme Ecolo qui partent du principe qu'il faut ne pas «provoquer» les électeurs flamand et qu'il vaut mieux montrer  par leur relation avec Groen! qu'il est possible de créer des accords, sont hors phase : si Ecolo et Groen! étaient en mesure de trouver un accord communautaire, pourquoi leurs deux programmes sont-ils si éloignés l'un de l'autre ?

5. Et corollaire de la précedente : ça ne sert à rien de «cacher» aux Flamands que les Francophones demandent un lien avec la Wallonie. Si c'est une revendication électorale, elle doit être dite, parce que l'électeur francophone doit savoir à quoi s'attendre de la part de chaque parti. Recommander, comme le fait Javaux, de taire cette revendication, c'est interdire aux partis francophones de transmettre leur opinion à leurs électeurs. Dans ce cas, comment pouvons-nous juger en connaissance de cause ? La critique de l'interview de Milquet (qui a d'autres défauts dont on parlera un autre jour) par Jean-Michel Javaux n'est pas une grande preuve de démocratie. C'est même plutôt démagogique de cacher son programme en pleine élection !

6. Prions. Laat ons bidden.

19:22 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (102) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

Pour des moins bons catholiques, les saints protecteurs des causes desesperees sont Saint Jude et Sainte Rita.

Écrit par : Lieven | vendredi, 04 juin 2010

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Quel Saint faut il prier pour que prenne fin la Belgique? Saint Nicolas ? (Sarkozy, bien sûr)

Écrit par : JPBWEB | vendredi, 04 juin 2010

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Morael sur Bel-RTL parle 4 juin d'un "referendum"dans la périphérie de Bruxelles alors que Doulkeridis a toujours dit, pour Ecolo, que "çà nous ferait une belle jambe".Portnawak sur le sujet.

Écrit par : michel henrion | vendredi, 04 juin 2010

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Je m'entraîne déjà à chanter notre hymne national, vous vous souvenez, celui qu'entonnait Leterme ?

Écrit par : melodius | vendredi, 04 juin 2010

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La proposition du couloir c'est une proposition "francophone". Il n'y a pas de solution francophone de ce type qui soit acceptable pour la partie flamande. Le seul point d'équilibre possible (même si difficile) part de l'abandon du rêve d'une Belgique résiduelle (Wallonie + Bruxelles et ... le fameux couloir).

Pour être acceptable, toute solution doit prévoir :
1) le découplage de Bruxelles et de Wallonie (et donc la dissolution de la Communauté française);
2) l'insertion d'une clause de "sortie" de l'Etat belge pour une des trois (ou quatre) région qui en fait la demande (avec des modalités et un calendrier définis) pour mettre un terme aux sentiments d'appartenance obligée;
3) un élargissement de Bruxelles aux communes du Brabant flamand où vivent d'importantes minorités francophones ET à des communes du Brabant wallon (Waterloo, Braine-l'Alleud, Braine-le-Château, Lasne, Rixensart, La Hulpe). En gros le ring Est et le ring Ouest.

Un tel scénario n'est évidemment pas celui d'une cogestion de Bruxelles par la Flandre et la Wallonie. Scénario qui a les faveurs de la NVA bien sûr (et d'autres partis flamands) mais qui ne déplairait pas non plus, on a de fortes raisons de le craindre, au premier parti de Wallonie.

Je ne vois pas d'autres solutions susceptibles de donner des garanties aux "gens".

ps. aujourd'hui j'ai fait une rencontre intéressante sur la ligne 6 du métro. Un candidat aux élections du 13 juin qui ne parlait ni le français ni le néerlandais. Il parlait anglais !

Écrit par : Olivier Dupuis | vendredi, 04 juin 2010

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Mais où sont donc passé les armes volées à l'armée hier ??? Vont-elles être utilisées sur les francophones de ce pays ???

Maintenant, la question n'est même plus de savoir s'il y aura des morts mais de savoir quand? Demandez donc à Lieven qui n'a encore jamais réfuté le fait qu'il songeait sérieusement à la déportation forcée des francophones.

Je pense que lorsque les premiers morts tomberont, la situation risque de dégénérer très rapidement et il n'est pas exclu que nos pays voisins interviennent de façon armée à la demande d'un parlement bruxellois ou wallon. Sarkozy sera ravi de pouvoir faire de la muscu à Bruxelles et en même temps ouvrir le marché belge francophone aux entreprises françaises après que la scission ait été prononcée.

Écrit par : Rodenbach | vendredi, 04 juin 2010

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@Rodenbach,

Tout est bon à prendre, pourvu qu'on soit débarrassé de ces fous !

Écrit par : Florent | vendredi, 04 juin 2010

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Ce n'est pas le marché belge francophone qui intéressera Sarkozy, et ce pour deux raisons. D'une part, honnêtement, la géopolitique, c'est autre chose que des parts de marché, et d'autre part, le marché belge, Flandre y compris, est déjà très largement entre des mains françaises.
Par contre, NS se trouve passablement coincé à deux ans de sa réélection, et il me semble très évident qu'il bondira sur l'occasion de se donner une image d'homme d'état, d'un de ceux qui ont fait la France, une sorte de syndrome de Helmut Kohl. Encore faut il qu'on le lui demande, car évidemment, même NS ne peut pas envoyer ses chars sur l'autoroute de Bruxelles sans y être formellement invité. Mais ça, c'est typiquement une prérogative d'un gouvernement régional.

Écrit par : JPBWEB | vendredi, 04 juin 2010

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@JPBWEB

N'oubliez pas qu'aujourd'hui, toutes les entreprises cherchent de nouveaux débouchés. Si vous étiez français, je pense bien que la partie francophone du pays ouvre des grandes possibilités. Pour le moment, les entreprises flamandes exportent en grande partie vers la partie francophone du pays. En cas de révolte armée, je ne pense pas que ces entreprises flamandes soient encore les bienvenues. Elles seraient remplacées par des entreprises françaises. Celles-ci s'implanteraient d'autant plus facilement que la Belgique est limitrophe avec la France. Ils n'auraient donc pas très loin à se déplacer : Bruxelles est moins loin de Paris que Lyon. Encore plus fort : la culture étant quasiment identique, ils ne devront même pas trop se creuser les méninges pour nous vendre leurs produits. Par rapport aux régions françaises, la Belgique serait la 3° région la plus riche de cette nouvelle entité. Donc, en plus le marché est porteur.
Au niveau geostratégique, c'est encore plus fort : ils augmentent la taille du pays et de la population, peuvent bénéficier d'une frontière directe avec la Hollande et règlent définitivement le problème de la capitale de l'Europe puisque Strasbourg et Bruxelles seraient dans la même entité.

A bien y réfléchir, nos voisins n'ont pas du tout intérêt à ce que le problème belge se règle. Ils ont même plutôt intérêt à ce que ça s'envenime jusqu'à la rupture. Et on sera tellement content de les voir débarquer que tout ça se fera en douceur. Par contre, ceux qui vont vraiment tout perdre, c'est les flamands car non seulement, ils vont se prendre une grosse raclée mais ils devront se contenter de leur territoire sans Bruxelles, sans les communes à facilité et surtout, ils auront perdu une grosse partie de leurs revenus puisque leurs entreprises vont être remplacées par des entreprises françaises.

Les flamands perdront absolument tout, il ne leur restera que leur terre, leur indépendance et leurs yeux pour pleurer. Et nous, nous aurons perdu notre indépendance, c'est le prix que nous aurons à payer pour pouvoir vivre en paix mais nous aurons gagné tout le reste.

Écrit par : Rodenbach | vendredi, 04 juin 2010

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@Rodenbach,
Ce n'est pas à moi qu'il faut vendre l'union de la Wallonie à la France, cher ami ! J'ai déjà acheté et je me suis rattaché tout seul comme un grand il y a déjà longtemps.

D'accord pour le marché local, mais comme je crois quand même que les choses se règleront raisonnablement vite et pacifiquement je suppose qu'un boycott plus ou moins féroce des produits flamands est à exclure. Il est vrai aussi que les filiales de nombre d'entreprises françaises installées en Belgique sont dirigées par des Flamands, qui prennent des décisions conformes aux intérêts qui sont les leurs. C'est quelque chose qui a des chances de changer. Humblement, ici à Paris, je m'efforce de contribuer à cette tâche en éclairant les décideurs français sur la vraie nature de leurs subordonnés flamands, qui ne doivent plus leur apparaitre si sympathiques désormais.

Juste un dernier mot. Vous dites "Et nous, nous aurons perdu notre indépendance, c'est le prix que nous aurons à payer pour pouvoir vivre en paix mais nous aurons gagné tout le reste.". Si le "Nous" signifie les Francophones, il me semble que nous ne sommes déjà pas indépendants. Rejoindre la France, au contraire, signifie devenir citoyens d'un vrai pays, avec tous les droits et devoirs y afférents, dont celui de choisir le chef de l'état, et même d'être candidat à ce poste. Par contraste, en Belgique, on nous dit que si les Francophones veulent qu'un des leurs devienne Premier Ministre, il y aura un prix énorme à payer. De quelle indépendance s'agit il que nous aurions à perdre?

Écrit par : JPBWEB | vendredi, 04 juin 2010

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Moi, ce que je constate c'est que les politiciens français se taisent dans toutes les langues pour envisager ce qu'il pourrait se passer si il n'y avait pas d'accord.
Du côté flamand, c'est clair, c'est le confédéralisme et l'indépendance cachée.

J'ai parfois l'impression qu'il y a de ceci : "messieurs les flamands tirez les premiers" . Cela peut être une stratégie mais j'ai plutôt l'impression que c'est plutôt la politique de l'autruche dans le sud. Mais ce n'est pas clair pour la majorité des électeurs. D'ailleurs ici on a quasiment pas d'affiche, la campagne est inexistante.

Perso, ici, je ne peux pas voter FDF, il n'y a pas de liste et je ne le ferais pas de toute façon car il est accolé au MR. Le CDH, certainement pas, c'est lui encore adossé au CVP de l'époque qui a conduit à la situation actuelle. Milquet peut dire non dans toutes les langues, catho, jamais.
PS, j'ai longtemps voter pour eux mais ils sont prêt à baisser le pantalon pour le poste de premier ministre qui n'est qu'un attrape nigaud.
Je sais que Marcel a dit que le RWF n'avait pas de programme hormis son symbole de rattachement, mais pour ma part, voter pour le RWF, c'est émettre un vote de ras le bol de la situation belge et d'indiquer la porte de sortie.
Décaler en wallonie un vote sanction par rapport à la flandre va encore nous entrainer dans des palabres longs et qui risquent de nous couter très cher au niveau économique mondial.
Pour la petite histoire, pour le Mondial 2018, la Belgique à mon sens peut en faire son deuil.

En tout cas, si les résultats confirment les sondages, on va assister à un drôle de truc. Le palais va devoir réfléchir à nommer comme formateur quelqu'un qui veut la fin de la royauté.... Un peu comme si on devait inviter à dîner le tueur à gage payé pour vous éliminer. On est bien dans un pays surréaliste.

Écrit par : pmf | vendredi, 04 juin 2010

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@JPBWEB

Effectivement, vous avez raison : nous ne sommes déjà plus indépendants et même plus libres. En fait, ils nous ont déjà pris tellement, jusqu'à notre dignité, que la séparation sera une véritable délivrance. Plus les choses avancent et moins nous avons à perdre d'une scission du pays. Ce qui est fou, c'est que les indépendantistes dans ce pays, ça devrait être les francophones et surtout pas les flamands vu tout ce qu'ils ont à perdre.

Écrit par : Rodenbach | vendredi, 04 juin 2010

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@Michel : oui. Pire que portnawak : portnavion :-)))
Welkom op mijn blog.

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 04 juin 2010

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Dans votre deuxième paragraphe, vous imaginez "une véritable catastrophe" .
Pourquoi la disparition de ce non-pays serait-elle une catastrophe ?
Ce serait plutôt une occasion rêvée pour toutes les composantes du belgium actuel de rebondir chacune dans une nouvelle direction pour le plus grand bien de tous.
Et hors de la paralysye qui est la nôtre depuis trop de temps.

Quant à moi, j'entrevois des jours meilleurs.

Écrit par : Pierre | vendredi, 04 juin 2010

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@Rodenbach,
En effet, les Wallons ont tout intérêt à quitter la Belgique et à rejoindre la France. C'était déjà le cas à la libération en 1945 et en 1950, à l'époque de la Question Royale où il en fut sérieusement question. C'est de plus en plus le cas de jour en jour. S'ils ne l'ont pas fait, c'est par apathie générale, par clientélisme politicien et d'autres raisons, mais surtout parce que les Wallons en tant que peuple n'ont pas vraiment conscience qu'ils en sont un ni que les intérêts de ce peuple nec coïncident pas avec l'état dont ils ont la nationalité. Mais c'est en train de changer très vite je crois.
Pour les Bruxellois francophones, c'ets plus trouble. Ils sont en première ligne et devraient être les premiers concernés, mais pendant longtemps ils ont joué un jeu trouble avec la Flandre en s'imaginant être capables de tirer leur épingle du jeu. et évidemment, quand on est la région la plus riche du pays, on voit les choses à travers un certain prisme. Mais là aussi les choses changes et la réalité s'impose.
Par contre, les Flamands ne sont pas indépendantistes. Seule une petite minorité de bas du front souhaite une Flandre indépendante. ce que veulent les Flamands qui réfléchissent, c'est une Belgique flamande, qui n'aurait qu'un seul défaut, la présence inévitable de ces millions de Francophones glandeurs et dégénérés, mais il faut bien une réserve de main d'oeuvre et un marché captif. Les francophones ne seront pas gênants s'ils savent se tenir à leur place et faire ce qu'on leur dit de faire.
Le hic du rêve flamand, c'est qu'il dépend de la bonne volonté des Francophones de continuer à se faire tondre bien ras. A leur décharge, c'est ce qui s'est passé depuis deux ou trois générations, on peut leur pardonner de ne pas avoir saisi qu'il y avait une limite. C'est d'ailleurs une erreur typiquement flamande, ça, ne pas avoir conscience qu'il y a des limites à ne pas franchir. Comme al Flandre moderne est excessive, ou plutôt maximaliste, elle veut tout, tout de suite, pour rien en échange et sans discussion. Sinon, ... Mais sinon quoi en fait? Sinon la Belgique disparait? Mais c'est très exactement ce qu'ils veulent éviter à tout prix...
Du coup, les politiciens francophones bloquent à mort, freinent sur tout, pinaillent les adverbes et les prépositions, rendant fous de rage leurs homologues flamands qui n'ont plus aucune patience, c'est génétique chez eux, et ça fait pschiiit. Leterme démissionne, Alex junior envoie des ultimatums, Bartounet reprend une quatrième tarte au sucre, bref la belle mécanique pour mettre la Belgique en coupe réglée patiemment montée pièce par pièce par les plus grands experts en manipulation flamingante que la terre ait portés, Wilfried 'wii' Martens et ZeanLuk le plombier de Vilvorde grippe, coince, crache ses engrenages et finit par verser sur le côté.
A force de tirer sur la ficelle, à force de tout vouloir et ne rien concéder, les Flamands qui se croient parés de toutes les qualités vont se retrouver avec le minimum, et cela ne sera pas assez pour faire face aux besoins d'un peuple qui se voyait parti pour la gloire.

Écrit par : JPBWEB | vendredi, 04 juin 2010

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@Olivier : vos points 2 et 3 sont tout aussi onbespreekbaar pour au moins 65% des futurs élus. Petit détail : Groen précise dans son programme que la frontière linguistique ne sera plus modifiée.

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 04 juin 2010

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Que demandez-vous dans vos prières, Marcel?

Qu'enfin les francophones choisissent un autre destin et puissent en finir avec les conflits communautaires qui existeront tant que la Belgique existera?

ou qu'une dodécapartite offre un mauvais bois de rallonge à un amalgame en panne de cohésion, appelé Belgique?

Écrit par : Bxxl | vendredi, 04 juin 2010

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@Pierre : ce serait une véritable catastrophe parce que je crois que toute séparation sera violente.

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 05 juin 2010

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Dans mes prières ? Je ne sais pas moi, qu'un avion de Schouppe tombe sur le bâtiment de la N-VA un jour de réunion générale, que simultanément un typhon rase le local du CD&V un jour de réunion générale et qu'une vidéo amateur montre la totalité du staff du Vlaams Belang chanter Hali Halo, et que De Decker soit pris la main dans le sac dans un scandale dont il ne se relèverait pas ; que le SP-A et l'Open VLD aient 95% des vois à eux deux (et le reste à Groen) et qu'on puisse s'asseoir à une table où l'on pourrait discuter d'une refusion du pays. Mais vous avez raison, c'est assez fou, comme rêve, une Belgique réunie. Allons; Soyons raisonnable, mon cher Marcel. n'y pensons plus !

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 05 juin 2010

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@JPBWEB
Je pense sincèrement si les francophones ont fait tant de concessions aux flamands ces dernières années, c'était surtout dans le but d'apaiser les tensions, de montrer leur bonne volonté, en espérant que les flamands se sentent mieux dans notre pays. Je ne pense pas que c'était vraiment par bêtise mais plutôt pour essayer d'amadouer la bête. C'était une erreur mais je pense que les intentions étaient louables. Aujourd'hui, on se rend enfin compte que pour chaque concession qu'on a pu faire, on s'est pris des gros retours de bâton. A chaque fois qu'on a pu faire des concessions pour apaiser les aigreurs flamandes, ils en ont profité pour bafouer leurs accords et pour utiliser ces concessions contre nous. Aujourd'hui, je crois que les francophones ont bien compris que ça ne servait plus à rien de faire des concessions et ça étonne les flamands. Alors ils crient, ils menacent, ils s'énervent comme un enfant capricieux à qui on a refusé un nième bonbon. Encore une fois, je pense que le peuple flamand et ses politiciens n'a pas la moindre idée de l'état d'esprit de la population francophone et je ne suis pas certain qu'ils se rendent compte à quel point nous sommes proche du point de non retour. Je crois que ça va être une énorme surprise chez eux et qu'à ce moment, ils vont vraiment réaliser ce qu'ils vont perdre. Mais à quoi bon vouloir arrêter une voiture qui roule à 200km/h droit dans un mur quand elle n'est plus qu'à 1m du mur....

Écrit par : Rodenbach | samedi, 05 juin 2010

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@Marcel,

La séparation ne sera pas violente si le politique francophone accepte la situation et demande l'aide internationale. Les flamands ne pourront que s'y plier sauf à vouloir se mettre au ban des nations.
Il y aura sans doute quelques manifestations flamingantes qui ne seront pas d'accord avec une ingérence étrangère surtout si elle ne leur convient pas.

En fait je préférerais ce scénario d'ingérence étrangère que ce qu'il se passe actuellement car il s'agit bien d'une guerre larvée qui risque de dégénérer
Il vaudrait donc mieux une scision maintenant plutôt que la continuité des passes d'armes politiques que nous vivons depuis 3 ans et qui vont s'emplifier au vu des sondages.
Il faut que quelqu'un prenne le dessus de la mêlée et dise "maintenant ça suffit"

Écrit par : pmf | samedi, 05 juin 2010

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Les politiciens Fr clairvoyants se taisent. Il reste en effet encore une faible chance de sauver la Belgique. Ils répugnent à provoquer eux-mêmes l'éclatement de la Belgiek peut-être simplement par calcul électoral, mais surtout à cause des conséquences catastrophiques : si la séparation est décidée, quelque soit la voie pour y arriver, notre pays vivrait une période d'instabilité politique et socio-économique d'une durée indéterminée , qui pourrait être fatale - au moins très dommageable - à notre économie. Si en plus on ajoute un risque de guerre civile même embryonnaire...Bref le chaos et l’aventure dans toute sa splendeur . On peut les critiquer, mais je pense qu'ils sont parfaitement conscients que cela pourrait arriver. Mais ce chaos - ou cette révolution - est le prix à payer pour être débarrassé de la Flandre Nationaliste et de sa dictature sur le Fédéral ( je ne vois vraiment pas d'autre mot) et par conséquence sur les Fr.
Ce sera cher. Pas la peine de se faire des illusions.
Mais de toute façon : Non aux diktats van Den Dikke Barst ou de Mme Thyssen. Oui à un lien territorial entre Bxl et Wa .

Écrit par : Dr_Schprountz | samedi, 05 juin 2010

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Je pense qu'il faut en finir au plus vite. Plus les mois avances et plus on entend les mots "guerre", "arme", "morts", "siège", "nationaliste", "extrémiste". Il serait mieux pour tout le monde d'arrêter les frais. Si on reste dans ce climat pourri, les choses risques de dégénérer.

Comme dit un intervenant plus haut, la tactique francophone est clairement "Monsieur les flamands, tirez-donc les premiers", le fusil est chargé, le doigt est sur la gâchette, encore quelques mois et le coup partira. Et là ce sera l'emballement... Reélection, groupuscule flamand devenant plus violent, BDW à plus de 30%, bafouement de la constitution, passage en force, sonnette d'alarme, conflit d'intérêt, interprétation des lois différentes, oubli de la région Bruxelloise, fortes discriminations envers les francophones de Flandre, hausse du ras-le-bol en Wallonie,... Je vous laisser imaginer le chaos...

Si le sondage se confirme, un accord gouvernemental est presque impossible. Il faudra bien à un moment que quelqu'un dise "stop" et qu'on prépare le divorce à l'amiable à l'aide des grandes nations voisines. Je pense que fin juin, les politiciens francophones devraient commencer à se retourner vers le voisin français et allemand pour préparer la fin.

Écrit par : Sido | samedi, 05 juin 2010

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On ne trouvera pas de solution à long terme si cette solution ne répond pas aux peurs et aux attentes de toutes les parties.
La logique nationaliste flamande n'est pas facile à comprendre pour nous, mais nous devons néanmoins essayer d'appréhender leurs craintes et leurs désirs.
Ils doivent faire de même avec nous.
Et donc, les craintes francophones causées par les gesticulations nationalistes flamandes concernant BHV, à savoir un encerclement de BXL suivi par une absorption forcée, doivent recevoir une réponse, à savoir un lien territorial avec l'autre Région du pays, punt aan de lijn. Pas d'accord? Onbespreekbaar!

Écrit par : Pazunbrin | samedi, 05 juin 2010

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Avec des défaitistes comme melodius, florent et pmf, il ne faut même pas les Flamands pour mettre fin à ce pays.

Écrit par : louisvdp | samedi, 05 juin 2010

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@ Marcel Sel : toute séparation sera violente dites-vous. C'est oublier les pays voisins qui ne laisseront pas faire. Je ne peux pas imaginer qu'on laisse se produire des violences en plein cœur de l'UE, à Bruxelles, ou alors c'est vraiment la fin de tout. Vous parliez dans un autre message du premier policier qui prendrait le contrôle de l'armurerie, mais franchement, qu'un seul policier flamand tire sur des Bruxellois protestant contre leur rattachement de force à la Flandre, et la Flandre se retrouverait immédiatement au ban de la communauté mondiale et européenne. En cas d'éclatement du pays, j'imagine qu'il y aura d'extrêmement fortes pressions des voisins, notamment de la France, pour empêcher toute violence. Même Bart De Wever n'est pas suffisamment fou. Si la Flandre avait 80 millions d'habitants, c'est vrai que j'aurais quelques sueurs froides vu la radicalisation croissante de leur classe politique, mais Dieu merci ils ne sont que 6 millions !

Écrit par : Stéphane | samedi, 05 juin 2010

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Je ne pense pas non plus que la majorité flamande ait l'estomac assez solide pour tenter le coup de force - surtout si suite à ce coup de force des bombes explosent à Anvers ou à Gand. Mais il faut se méfier des ultras.

Écrit par : melodius | samedi, 05 juin 2010

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Le dernier post sur Francophone de Bruxelles m'amuse beaucoup. Vous croyez que la Police Nationale fait passer un message à qui vous savez ?

Écrit par : melodius | samedi, 05 juin 2010

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Ne comptez pas sur une intervention internationale à cause du principe de subsidiarité et de non-ingérence. Quant à demander un arbitrage, la Flandre refusera parce que ce serait forcément au détriment de ses frontières sacrées. Un mur de plus...

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 05 juin 2010

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Mon rêve?

Le 13 au soir, les quatre présidents de partis fr annonçant de concert au JT qu'ils prennent acte du résultat des élections, et commenceront dès le lendemain les négociations de scission. Avec un appel solennel au Président de la République française de les soutenir dans la voie de la constitution d'un véritable État. Et plus si affinités.

Écrit par : thierry_bxl | samedi, 05 juin 2010

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@Marcel Sel,
La non-ingérence est en effet un principe très important de droit international. Il est en général contourné à chaque occasion par tous les états qui ont suffisamment intérêt et envie de le faire. Dans le cadre de l'UE, je suppose qu'on s'efforcerait de respecter les formes, et il y a aussi l'ONU, mais sur le fond il n'y a aucun obstacle à une intervention étrangère sous réserve évidemment que le gouvernement fédéral belge ait disparu ou donne l'impression de ne plus être opérationnel. A ce moment là, l'anarchie est le principal prétexte qui sera invoqué pour une intervention conservatoire.
Pour ce qui est du recours à l'arbitrage, il est évident que la Flandre le refusera, mais ça ne veut pas dire qu'elle aura gain de cause. Une fois le niveau fédéral disparu, les régions apparaitront comme les successeurs de fait et de droit. La Flandre n'est qu'une des trois régions belges. La RBC risque de voir son exécutif paralysé, à moins d'un coup de force, et nous revoilà dans le scénario d'anarchie. La Wallonie, dotée d'un exécutif stable et légitime,est en mesure de faire pour son propre compte appel aux instances internationales et plus directement aux puissances riveraines, ce qui entrainera une internationalisation du conflit.

Écrit par : JPBWEB | samedi, 05 juin 2010

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Soyez sérieux Marcel. Vous dites d'une part qu'on ne peut plus continuer avec le nord qui s'enfonce dans le nationalisme et qui exploite de plus en plus violemment sa minorité... le prochain score de BDW et la radicalisation des autres partis (groen compris) dépassent nos cauchemards les plus fous. Tout ça à l'opposé de nos valeurs démocratiques. Et d'un autre coté vous dites que indépendance sera violente, ce que je crois aussi.

Autrement dit entre la peste et le choléra que choisissez vous? Sous citoyen en Belgique néerlandophone ou citoyen libre d'une Belgique résiduelle avec le prix à payer pour?

Qu'est ce qui vous ferez balancer d'un coté plutôt que de l'autre? Quelles garanties assez fortes les flamands peuvent vous donner pour rester dans une Belgique qu'ils dominent? Parce que c'est ça la vraie question. Ce n'est pas les flamands vont ils ou pas déclarer leur indépendance. Et de l'autre coté quelle issue honorable voyez vous à la fin de la Belgique? Comment négocier en douceur sa fin? Quel prix à payer?

Sachant que dans les sondages l'opinion flamande est prête à céder Bruxelles et les communes à facilités. Mais faut aussi savoir que les israéliens sont prêts à céder les territoires occupés pour la paix et ce depuis le début de l'occupation. Manifestement le bon sens populaire ne suffit pas pour sortir honorablement de la crise.

Écrit par : yakari | samedi, 05 juin 2010

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Mais qui vous dit que les gens vont se tirer dessus ? La police, ça suffit amplement !

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 05 juin 2010

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Vous répondez toujours à coté, pour ne pas trancher. Quelle est la voie de sortie la plus pacifique et la plus réaliste de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons? Comment sortir de guêpier sans se renier?

Écrit par : yakari | samedi, 05 juin 2010

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Et il ne faut qu'une minorité agissante de 10 à 15% pour influer sur la direction d'un pays. Et c'est d'ailleurs le score à partir duquel la plupart des partis commencent à compter.

Écrit par : yakari | samedi, 05 juin 2010

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Reprenons calmement les faits. Il y a en Flandre pas mal de politiciens qui sont allés très loin dans le délire nationaliste, qui ont promis monts et merveilles à un électorat chauffé à blanc, qui ont fait fi de la légalité la plus élémentaire (en refusant d'organiser des élections par exemple). Il y a aussi des ultras, pas forcément des gens très futés, mais déterminés à l'action, et probablement équipés et encadrés comme il se doit pour ce faire. Il y a une très grande majorité de l'opinion qui en a ras le bol des palabres et du désordre institutionnel. Et il y a les vrais décideurs, ceux du monde économique, qui s'inquiètent de leurs intérêts qui sont mal servis dans ce contexte là.
Pour moi, c'est clair: la Flandre va passer en force. Si les Francophones refusent, ou même tardent trop à se coucher, ce sera une forme ou l'autre de solution extraconstitutionnelle, donc violente, au moins pour les institutions et éventuellement pour les personnes.

Écrit par : JPBWEB | samedi, 05 juin 2010

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@JPBWEB : mais toute intervention internationale envenimerait la situation à Bruxelles, enclavée en Flandre, que celle-ci exigerait, et dont le gouvernement est, je vous le rappelle, paritaire (autrement dit, il est très probable que les ministres flamands de Bruxelles choisissent le camp flamand en prétendant que sans leur accord, l'autonomie de Bruxelles est sans objet).

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 05 juin 2010

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@Yakari : voici : s'il n'y a plus d'autre issue que la scission, et la violence qui l'accompagnerait, je le reconnaîtrai. Mais tant qu'un espoir persiste, je continuerai à prôner l'union. j'avais déjà dit que les élections de 2009 seraient cruciales. On a vu le résultat : la N-VA au pouvoir en Flandre, la doctine Maddens, etc. Je sais que depuis, les députés européens flamands sont de plus en plus emmerdés par la réputation flamande, le choix d'extrémistes flamands par le GIPN est une grosse gifle à leur encontre. Je me demande dans quelle mesure des Marianne Thyssen sont encore en mesure de revenir à du raisonnable. Je crois que l'on est à un dernier tournant : soit les Flamands réalisent que c'est une vraie négociation (avec de vraies avancées pour les Francophones) ou rien du tout, et acceptent de reparler d'égal à égal, soit la fin est inéluctable. Et violente.

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 05 juin 2010

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@yakari : comment s'en sortir ? Franchement, je n'ai pas de recette. Sinon, je l'aurais donné et fermé ce blog.

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 05 juin 2010

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@Marcel Sel,

Tout juste, Marcel. Vous savez, le droit international, ce n'est pas du préchi-précha sentimentaliste. C'est même une matière assez bien normée et très sérieuse. Il est assez délicat pour un pays d'intervenir dans un autre qui est doté d'un gouvernement stable et légitime, c'est à dire reconnu comme tel selon les critères internationaux. un tel gouvernement peut être le fait de crapules sanguinaires, mais il est et reste légitime. Intervenir légalement dans ces conditions exige de prendre les formes d'usage, qui sont assez contraignantes (vote du conseil de sécurité des Nations Unies etc.).
Par contre, quand un gouvernement n'est plus légitime, ou qu'il est à ce point déstabilisé que son autorité ne dépasse pas le jardin de la résidence du premier ministre, ou encore si ce gouvernement est manifestement incapable de fonctionner selon les propres normes du pays en question, alors c'est différent.
Dans le cas du scénario de la Belgique, le gouvernement fédéral aurait disparu, n'aurait jamais pu être formé ou son autorité serait contestée par les entités fédérées (surtout celle du nord du pays, suivez mon regard). Le gouvernement bruxellois lui aussi subirait le même sort, ce dont le gouvernement flamand se prévaudrait pour annexer Bruxelles en servant une fable à forte teneur en Goed Bestuur etc. Mais des troubles éclateraient qui seraient médiatisés dans le monde entier. Le gouvernement wallon, conjointement à l'exécutif de la Communauté Française de Belgique, que la constitution belge dote de prérogatives internationales, en appelleraient alors à un arbitrage international pour régler le contentieux né de la dissolution de la Belgique et à l'aide matérielle des puissances riveraines pour rétablir l'ordre à Bruxelles et alentours. C'est très logique te très facile à imaginer.
C'est précisément le caractère paritaire du gouvernement bruxellois, le rendant inopérant, qui permet d'activer le droit d'ingérence, dans un premier chef de la part de la Communauté Française et de la Région Wallonne et ensuite des instances internationales.

Écrit par : JPBWEB | samedi, 05 juin 2010

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J'adore les contributions de JPBWEB: clairvoyant et determiné.

Écrit par : Jilou | samedi, 05 juin 2010

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http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20100605_106

Excellente nouvelle, les Flamands tâchent de boycotter les bureaux de vote !

J'encourage les francophones des communes à facilités (et de HV en général) à accepter la présidence de ces bureaux et à désigner un secrétaire et, dans la mesure du possible, des assesseurs francophones (un peu de jugeotte permettra d'opérer une sélection dans la liste transmise par le juge de paix). Ca permettra déjà par exemple d'accepter le scrutin des francophones de l'étranger, évitera des problèmes au sujet de la langue des convocations...

Écrit par : melodius | samedi, 05 juin 2010

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Marcel,

Vous dites que mes points 2 (clause de sortie de l’Etat belge) et 3 (élargissement de Bruxelles à des communes du Brabant flamand et du Brabant wallon) sont onbespreekbaar.

En ce qui concerne le point 2, Mark Eyskens rappelait dans un entretien récent dans le journal Le Soir qu’une déclaration d’indépendance exposerait la Flandre à de très grosses difficultés en termes de reconnaissance internationale. Son admission au sein de l’UE par exemple serait impossible (l’unanimité étant nécessaire) sans l’accord de la Belgique résiduelle.

Introduire une clause de sortie (un équivalent de l’article 49a du Traité de Lisbonne) et, par conséquent, de dissolution de la Belgique, en cas de déclaration d’indépendance de la Flandre (ou de la Wallonie), c’est offrir aux Flamands l’impossibilité d’une Belgique résiduelle qui serait en mesure d’opposer son veto à l’adhésion de la Flandre à l’UE (et pas seulement à l’UE).

Découpler institutionnellement Bruxelles de la Wallonie, signifierait également qu’en cas de sécession de la Flandre (et donc de disparition de la Belgique) Bruxelles ne pourrait pas devenir une ville française, avec et à la suite de la Wallonie. La région Bruxelloise deviendrait une ville-Etat indépendante (avec toutes les limites que cela implique quand on est membre de l’UE, et a fortiori lorsque l’on est la capitale de l’UE). Une ville-région-Etat dont le caractère trilingue serait garanti par la Flandre et la Wallonie (ou leur successeur éventuel) ou, mieux, par l’Union européenne toute entière.

Il s’agit de deux points importants que les francophones pourraient offrir aux Flamands. En contrepartie, les Flamands acceptent l’élargissement de Bruxelles aux communes entourant Bruxelles où vivent d’importantes minorités francophones (cela concerne entre 250 et 300.000 personnes dont la moitié sont des francophones) et les Wallons acceptent l’élargissement à six communes du Brabant wallon (cela concerne 150.000 personnes).

Autre avantage pour les Flamands, ils se débarrassent de la question de la minorité francophone en Flandre, une question qu’ils se sont, comme vous l’avez si bien rappelé, montrés incapables de gérer de façon un tant soit peu démocratique.

Je ne vois qu’une seule alternative à ce scénario. Un énième recours à la technique très bien maîtrisée par la classe politique flamande du saucissonnage. Avec de nouveaux transferts de compétences et de nouvelles garanties qui ne pourront certainement pas garantir plus que ce que la Constitution ne réussit même plus à garantir.

Une dernière chose. Vous avez dit dans plusieurs de vos textes qu’ « il était trop tard » pour (je schématise un peu) faire revivre la Belgique. Plus j’y réfléchi, plus je pense qu’il aura toujours été trop tard. Pour la simple raison que les deux communautés n’appréhendent pas le réel de la même façon. Pour les Flamands, l’indépendance (y penser toujours, n’en parler jamais) n’est pas de l’ordre du rationnel (en dépit de tous les discours, parfois fondés d’ailleurs, sur la malgouvernance du Sud et du centre). C’est une aspiration profonde, viscérale, un rêve. Et le meilleur service que les Wallons et les Bruxellois pourraient rendre aux Flamands, c’est de leur dire que si la majorité d’entre eux souhaitent l’indépendance (via un référendum), ils ne s’y opposeront pas, à condition bien sûr que la région bruxelloise ait été mise en mesure d’assumer son destin.

Écrit par : Olivier Dupuis | samedi, 05 juin 2010

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@ Olivier Dupuis :
1. Les Flamands ne semblent prêts à AUCUNE concession, plus je les lis plus je suis frappé par leur esprit borné et leur incroyable mauvaise foi, c'est un "niet" categorique à tout doublé d'une réponse bateau tout en renvoyant à de vieilles rancoeurs datant de dizaines d'années. Ils n'attendent qu'une chose : que les francophones se couchent, et à mon avis c'est ce qui va arriver, quand je lis les journaux francophones comme le Soir et la Libre Belgique qui leur donnent la parole pour que les francophones se sentent encore plus coupables et les Flamands encore plus sûrs d'eux ...
2. Vos concessions ne sont intéressantes pour les Flamands qu'en cas de scission du pays. Or, comme vous le dites, pour eux "y penser toujours, en parler jamais". J'ai aussi d'ailleurs l'impression que ça devient aussi la situation du côté francophone.
Les francophones mettront le temps qu'il faudra pour se coucher, mais les flamands sont confiants que ça finira par arriver de toute façon.
Quant aux politiciens français, puisque certains en ont parlé, ils ne souhaitent qu'une chose : que vous résolviez vos problèmes sans violence et sans avoir besoin de nous (puisque je suis français), bref on ne serait pas contre que vous vous couchiez aussi. Parce qu'un problème aujourd'hui à Bruxelles, ça serait trop grave pour l'Europe, et la France n'a pas besoin de ça non plus.
Je n'en pense pourtant pas moins à propos des Flamands qui m'écoeurent et qui ne se rendent pas compte à quel point ils sont rétrogrades (y compris Isa412, désolé mais c'est ce que je pense de ses propos, à toujours revenir dans le passé et à une "Flandre idéale perdue"...), et font très mal à leur réputation en Europe, et n'ai donc pas besoin des infos de JPBWeb, mais bon voilà, l'Europe n'a pas besoin que ça s'envenime à Bruxelles.
On n'attend plus que les francophones se couchent, contre un peu d'argent, qui est tout ce que les Flamands sont prêts à offrir.

Écrit par : duong | samedi, 05 juin 2010

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@duong
"on ne serait pas contre que vous vous couchiez aussi"

Ce 'on' généralise un peu vite le point de vue qui prévaut en France. Et en l'occurrence, je ne suis pas d'accord avec vous.

Je crois d'ailleurs qu'on n'en est plus à s'interroger sur la prolongation de la Belgique, avec de tels scores des nationalistes. En toute opportunité, les politiciens français s'adapteront aux circonstances, compte tenu des intérêts français sur sa frontière nord.

A un stade où des leviers économiques importants de la Belgique sont sous contrôle français (en particulier, la banque et l'énergie), et que se pose la question de l'avenir francophone d'un des centres de décision de l'Europe, il me semble incongru d'imaginer que la France s'abstiendra de toute ingérence.

Écrit par : fde | dimanche, 06 juin 2010

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@ Duong

Vous avez tout à fait droit à votre opinion sur moi ou sur quiqonque, je voudrais néanmoins préciser qu'a mes yeux vous n'avez pas beaucoup compris de mes réactions, ou vous les voyez naturellement d'un point de vue différent, ce qui est tout à fait normal, car c'est le problème fondamental de toute la situation, les uns le voyant par leurs lunettes fr, les autres par leurs lunettes nl.
Mais juste pour dire que je suis Bruxelloise néerlandophone de naissance et que je ne peux pas avoir une nostalgie ou autre sentiment quelqonque dans ce genre d'un Flandre idéale perdue, je n'y ai jamais vécu, je me permets néanmoins d'essayer de traduire le sentiment que je perçois qui vit de l'autre côté et par exemple celui de ma soeur vivant dans une commune à facilité dont je peux témoigner.
Le respect l'un pour l'autre qui pour moi à toujours été évident et à toujours fait partie de ma vie de tout les jours et de la grande majorité de gens autour de moi aussi bien nl que fr, et qui par le biais de tout ces problèmes communautaires commence aussi à infiltrer cette vie là. J'essaie surtout de remettre certaines choses mentionnés ici ou la dans leur contexte réel car ça ne méne à rien de mettre de l'eau sur le moulin, il y a déjà assez de problèmes réels pour qu'on doive en rajouter des qui ne le sont pas.
Mais c'est vrai que s'il y a peu je ne m'attardais même pas au fait que je suis nl ( je suis née comme ça et je vis dans ma vie de tout les jours bcp de choses culturelles et autre en nl par exemple tv, musique, théatre, école, amis etc ça n'a rien a voir avec de la nostalgie, les gens fr ne comprennent pas car ne le vivent pas et ne le connaissent pas ) tout ces choses se passant ce dernièrs temps ont fait que pour bcp de gens dont moi nous avons retrouvé un sentiment d'appartenance à un groupe de gens d'ou nous sommes issues et nous voulons que ça sois reconnu (bien que ce n'est pas vraiment le bon mot mais je ne trouve pas directement le mot pour expliquer le sentiment qui regne). Le fait que certains ici ou ailleurs ont des opinions dans lesquels nous ne nous reconnaissons absolument pas (car malgré que Marcel précise souvent qu'on parle des politiciens bcp s'en prennent au gens eux mêmes quand meme)ne fait malheureusement q'exarbercer ce sentiment et mène en effet à un ras le bol bcp plus grand qu'il ne la plus été depuis très longtemps. Peut-être aussi parce que sur le net ici sur ce blog comme ailleurs les gens qui y viennent sont des gens avec des positions assez, je ne dirai pas extrémes, mais bien ancrées et font qu'on à une image peux réelle de la vrai vie. Si vous saviez à quelle point peux de gens dans la vie de tout les jours autour de moi se sentent peux concernées par tout ces problèmes , mais vivent chaque jour en bonne harmonie avec tout le monde autour d'eux, mis à part les petits tracas et aléas qui nous arrivent tous pour l'une ou l'autre raison un jour qu'ils soient communautaires ou pas.

Écrit par : Isa412 | dimanche, 06 juin 2010

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@duong,
Selon toute vraisemblance, les politiciens francophones adoreraient pouvoir "se coucher" comme vous dites. Leurs intérêts de caste iraient dans ce sens, permettant la perpétuation de leur petit business népotiste. Et il ne faut pas se faire trop d'illusion sur leur droiture et leur rigueur morale. Mais depuis juin 2007, ils n'ont pas cédé un pouce alors que leurs homologues flamands ont tenté tous les angles possibles, des cajoleries (très peu) aux menaces (énormément). On a assisté au plus fabuleux dialogue de sourds qui se puisse imaginer. Il parait que les "négociations" qui n'en étaient pas furent homériques et que les Flamands en sont sortis ébranlés. D'ailleurs c'est ce qui a provoqué la crise politique qui nous vaut ces élections de la dernière chance.
Pourquoi les politiciens francophones n'ont ils pas cédé? Difficile à dire, en vérité, mais c'est un fait qu'ils n'ont strictement rien concédé. Des paroles, des déclarations, des intentions, oui, beaucoup, mais des faits, pas l'ombre d'un seul. Pourquoi cèderaient ils maintenant?
Mon avis est qu'ils savent des choses que nous ne savons pas (ou pas aussi précisément) et donc qu'ils savent parfaitement que la Belgique est au bout du rouleau et que toute concession de leur part serait vide de sens mais que l'alternative de la scission dépasse leur capacité à la gérer seuls face à la Flandre qui monopolise le jeu politique dans le contexte de la Belgique. Ils jouent donc la montre et poussent les Flamands à la faute pour pouvoir internationaliser le débat. Ce qui semble fonctionner comme prévu.
Quant à la France, certes elle préférerait que les Belges s'entendent entre eux ou au moins ne créent pas la crise internationale qui exigera que Paris s'empare du dossier, mais ses intérêts géostratégiques sont lourdement engagés en Belgique et la France a déjà plusieurs doigts dans le pot de confiture. Le gouvernement français interviendra le moment venu et il le fera de manière décisive, je n'en doute pas un instant, non pas par altruisme mais parce que c'est l'intérêt direct et manifeste de al France qui est en jeu.

Écrit par : JPBWEB | dimanche, 06 juin 2010

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@ Fde : je pense qu'il s'agit du point de vue de la classe politique française, j'avais lu Moscovici un jour sur le sujet "l'éclatement de la Belgique serait vertigineux". Avez-vous vu la situation de l'Europe aujourd'hui ? Nous sommes au bord de la catastrophe, et une explosion à Bruxelles serait dramatique dans ces conditions. Et quant aux Français, là aussi on a des sacrés problèmes. Dans ces conditions bah si les Wallons-Bruxellois se couchent, tous les autres seront plus tranquilles. D'ailleurs, je pense que cette manière de penser n'est pas éloignée de la manière de penser d'une partie des Wallons : après tout qui souffre vraiment de cette situation ? Les francophones de la périphérie de Bruxelles voire les Bruxellois, mais les autres du moment qu'ils gardent une sécurité sociale commune ...

Pour ce qui concerne Sarkozy, il a une raison supplémentaire de ne pas vouloir du tout d'un rattachement quelconque : les Wallons ont un vote socialiste très ancré (je précise que je vote aussi socialiste en France donc de ce point de vue là ça ne me déplairait pas). Après, et pour le long terme, je crains une "situation corse" car les Wallons sont tout emplis de leurs "spécificités" et ont trop de ressentiment à l'égard de la France. A court terme on a envie d'accueillir de bon coeur, mais à long terme, tous ces spécificités et ces ressentiments poseront inévitablement des problèmes.

@Isa : vous dites tout de manière très aimable, mais vous êtes toute pleine de "patriotisme", et le patriotisme flamand aujourd'hui me déplait au plus haut point.
Et prière aussi de ne pas parler d'une "philosophie fr" à mon égard, mon pseudo est asiatique, ce qui prouve que je suis pas hyper-patriotique. Et puis je suis français, pas "fr" contre "nl", ça n'est pas une question de langue, je ne prétends à aucune proximité avec les Belges francophones, sinon de noter l'évolution à mes yeux déplorable des Flamands.

Écrit par : duong | dimanche, 06 juin 2010

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@JPBWeb : merci de vos réflexions sur les raisons pour lesquelles les politiciens francophones ne se sont pas encore "couchés", j'avoue que c'est une question que je me pose depuis un certain temps.
C'est vrai qu'on a souvent l'impression que toutes les discussions sur le corridor, l'élargissement de Bruxelles ... des francophones se placent dans la perspective d'une scission prochaine. A la limite, depuis un moment, je trouve que les francophones, et notamment les politiciens, parlent plus de sujets relatifs à la scission que les Flamands, ces derniers ont trouvé leur logique dans le "confédéralisme", leur discours est bien borné et ça leur évite de donner l'impression d'autre chose.

@tous les Belges francophones qui fréquentent ce blog : permettez-moi de dire que de bon coeur, je n'aurais pas vu de problème à une "association" ou à un "rattachement", je viens du nord, je me sens plus près culturellement des Wallons que des Marseillais mais bon, j'ai essayé de prendre un peu de recul et de penser plus avec ma raison qu'avec mon coeur. Là ça serait un très mauvais moment, pour l'Europe et pour la France. Et puis bon, il y a tellement de Belges qui aiment cracher sur la France ... Cassandre parle d'un "mariage de raison" plus que d'un "mariage de coeur", mais c'est la même chose qu'en Corse et franchement c'est pas facile à vivre pour les métropolitains, la situation corse ... se faire traiter d'arrogants en permanence, mais bon on ne demande rien, c'est les Corses qui sont demandeurs. Alors si les Belges font la même chose que les Corses ...

Écrit par : duong | dimanche, 06 juin 2010

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@Isa "Si vous saviez à quelle point peux de gens dans la vie de tout les jours autour de moi se sentent peux concernées par tout ces problèmes , (...)"

Autour de vous peut-être, Isa. A l'intérieur de votre pré carré, éventuellement. Mais il faut regarder aussi au-delà, ne pas s'arrêter à une vue trop courte des choses, et peut-être penser à ceux dont les familles se retrouvent bloquées dans leur quotidien par des exclusions et des mesures discriminatoires, érigées en institutions : wooncode, eigen streek, exclusions scolaires, économiques, professionnelles, sociales, culturelles, etc... On ne peut pas continuellement ignorer ce qu'il se passe ailleurs, au seul prétexte que chez soi, il n'y a que de "légers tracas", et donc tout n'est pas si grave... C'est bien trop facile et confortable. Il faut arrêter ce déni. Je vous assure que ce qui est en train de se produire chez vous est très grave. Ouvrez les yeux. La pression est énorme et elle est prête à faire imploser votre pays. Et je vous promets que l'opinion des commentateurs de blogs ne suffit pas à envenimer la situation, les fondements ont été établis depuis quelques décennies déjà. Les commentaires n'influencent pas une politique, les votes, oui. En tant qu'électrice, pensez-y. Votre bulletin a plus de poids dans l'avenir de la Belgique que les quelques réactions, parfois radicales, de ras-le-bol qui s'expriment librement ici. Creusez bien la question.

Écrit par : Karine | dimanche, 06 juin 2010

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@ Karin

Que ça ne vous déplaise mais s'il y a bien qq qui ne vis pas dans un pré carré c'est bien moi, mais bon, jugez, jugez sans savoir et connâitre, faites seulement.

Écrit par : Isa412 | dimanche, 06 juin 2010

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@ Duong
Je me faisais la remarque quand j'avais fini mon texte que j'aurais du précisé dans votre cas même pour les français qui viennent ici dire leur opinion.(mais je ne vous visais pas en parlant de fr/nl et je ne parlais pas non plus de langues mais de francophones/néerlandophones, c'est un peu long à écrire chaque fois ;) ce qui va bien plus loin que la langue en effet) . Le mot patriotisme n'a jamais fait partie de mon dictionnaire, si c'est ce que vous y voyez tant pis, mais moi j'y vois juste mon identité à laquelle j'ai droit comme tout être humain sur cette planéte. Disons que si vous n'admettez pas ceci c'est plutot vous qui êtes dans une voie dangereuse.

Écrit par : Isa412 | dimanche, 06 juin 2010

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@Isa
Je vous juge sur ce que je lis de vous. Je n'ai pas d'autres éléments que ce que vous me donnez à lire.

Écrit par : Karine | dimanche, 06 juin 2010

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@Isa412,
Le patriotisme est un sentiment noble et positif. En tant que Belge francophone, j'ai longtemps ressenti un malaise (j'hésite à écrire que j'ai souffert parce que ce serait grandiloquent) parce que, peut-être plus que d'autres, j'avais conscience que mon pays n'en n'était pas un et qu'il m'était difficile de m'en prévaloir. Un petit pays ridicule en voie d'évaporation, ce n'est pas très valorisant. C'est un vrai manque de ne pas avoir un pays à aimer dont on est fier. Je suppose que pour les flamands, l'idéal de la Flandre bientôt souveraine pallie à ce besoin, mais pour les Wallons, c'est un grand vide.

@Duong,
Je crois que vous faites trop grand cas de ce que vous lisez quant aux spécificités des Wallons, à leur sentiment antifrançais etc. et même au sujet de ce "mariage de raison" qui peut en effet vous donner à penser que les Wallons rechercheraient seulement à changer de sponsor, comme le persiflent certains Flamingants.
Je ne peux pas prouver ce que j'avance, mais je suis très profondément convaincu que les Wallons n'ont en réalité aucune spécificité qui soit de nature à faire obstacle à leur intégration en France. Je suis conscient que je ne peux pas faire de mon cas personnel une généralité, mais je suis wallon liégeois et je vis en France depuis des années. J'ai beaucoup réfléchi et débattu de cette question et j'affirme que pour peu que l'intégration de la Wallonie à la France se fasse rapidement et complètement et qu'on n'essaie pas de faire perdurer des structures hérités de la défunte Belgique, en quelques années il sera quasiment impossible de croire que la Wallonie a jamais été autre chose que française. Vous serez surpris de la capacité d'adaptation des Wallons, qui est à la foi leur plus grande qualité et leur pire défaut. Aucun autre peuple n'aurait accepté sans murmurer qu'on chamboule son paysage institutionnel comme la Flandre l'a fait à la Wallonie. Du jour où on dira aux Wallons: "Voilà, c'est décidé, désormais, ici c'est la France, il y a des départements, des conseils généraux, des préfets, etc. ", les Wallons vont dire" Ah? Bon. Qu'est ce que ça change après tout? Que du bon? D'accord". et ils accepteront leur nouvel environnement, d'autant plus facilement d'ailleurs qu'ils pourront très vite voir des manifestations concrètes de ce changement positif.
Pour ce qui est du vote à gauche, je serais moins affirmatif que vous. Il est difficile de prévoir comment évoluera le corps électoral après un chamboulement total de cette nature et en particulier de l'introduction d'un nouveau mode de scrutin. Dans le système belge actuel, le PS est le premier parti de Wallonie en voix et par conséquent il est prépondérant en sièges puisque c'est la proportionnelle intégrale qui s'applique. Dans un scrutin uninominal à deux tours, le résultat de l'élection pourrait être assez différent de la simple expression d'un nombre de voix et il faudrait pouvoir prévoir l'impact du report de voix. Les deux grands partis wallons (PS et MR) auront probablement tendance à phagocyter l'électorat des petits partis, comme c'est le cas en France. Pour ce qui est de l'élection présidentielle, c'est encore plus délicat, puisque si NS se représentait en 2012 et que les Wallons seraient appelés à participer à cette élection, NS pourrait apparaitre comme le réunificateur (à la Helmut Kohl) et bénéficier d'un apport de voix massif qui pourrait bien consacrer sa réélection. Mais un raisonnement analogue pourrait être suivi pour le candidat de gauche, surtout si c'est DSK, qui est exactement le genre de personne susceptible de fédérer l'électorat wallon (et l'électorat français en général du reste. Vous soyez bien que les Wallons sont des Français comme les autres!)

Écrit par : JPBWEB | dimanche, 06 juin 2010

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@Olivier Dupuis : Ça fait des années que je suis les discussions en Flandre autour de Bruxelles. Vous ne trouverez à mon avis jamais une majorité en Flandre pour tout acte qui pourrait empêcher Bruxelles de devenir un jour 100% flamande. Même Groen! a fini par se ranger à l'inviolabilité de la soi-disant frontière linguistique. Ce midi, sur le plateau de la RTBF, Vande Lanotte expliquait en gros que plus tard on renonçerait à "demander" l'extension de cette frontière, plus on aurait de chances de voir la sécu scindée. Autrement dit, les Francophones n'ont même pas le droit d'utiliser cet argument. C'est un tabou absolu derrière lequel gît la nécessité absurde pour les Flamands de "posséder Bruxelles".
Evidemment, s'ils "perdaient" Bruxelles, c'est toute l'économie du Brabant flamand qui se casserait la figure. Les Flamands ont peut-être une aspiration profonde, non pas à l'indépedance, mais à être flamand avant toute autre chose. Pratiquement tous les partis flamands finissent leurs meetings avec le Vlaamse Leeuw et sur MNM, hier, on donnait la météo : "het is goed weer overal in… Vlaanderen". Le problème, c'est que Bruxelles fait à 100% partie de cet univers. Jamais la Flandre ne se séparera sans revendiquer Bruxelles.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 06 juin 2010

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@Isa : comme dit par JPBWeb, le patriotisme est un joli sentiment, et qui selon moi s'applique complètement à votre pensée. Après, ça peut conduire à être aveugle sur l'ensemble de la situation, à ceraines outrances, et ça me dérange.

@JPBWEb : même si ça n'est qu'une minorité, je crains les minorités agissantes. C'est ce qui se passe en Corse. Surtout si certaines spécificités belges sont abolies comme le roi ... il survivra une minorité agissante très forte.
Plus une majorité râleuse, car dans le fond, elle n'aura jamais vraiment voulu ce rattachement, et elle a le jacobinisme en horreur depuis longtemps (tiens je viens de voir que RM Jennar vient de mettre son grain de sel là-dedans sur le blog de Jean Quatremer : ses propos vont tout à fait dans ce sens, et lui, en terme de râleur, il s'y connait !).
Après les Wallons ne sont pas corses, mais il y a quand même les mêmes ferments ... si vous pouvez continuer votre "petite Belgique", ça serait plus logique.
Pourquoi le rattachement ou l'association serait-elle indispensable aux Belges ? On m'a même dit ici qu'économiquement, il n'y a pas de problème, la Wallonie est la 10e région la plus riche d'Europe, Bruxelles produit de la richesse, et puis il me semble clairement y avoir un certaine "culture belge" commune à cette région, et qui serait même sans doute plus unie sans les Flamands ...
Je ne comprends pas bien pourquoi Cassandre veut le rattachement "pour la raison, pas pour le coeur", si en plus la Wallonie est si riche ...

Écrit par : duong | dimanche, 06 juin 2010

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Ils se rendront rapidement compte que le prix à payer pour garder Bruxelles est plus lourd que le prix à payer de s'en séparer.

Écrit par : yakari | dimanche, 06 juin 2010

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@Duong
"je pense qu'il s'agit du point de vue de la classe politique française, j'avais lu Moscovici un jour sur le sujet "l'éclatement de la Belgique serait vertigineux". "
Nos politiciens sont très prudents vis à vis de la Belgique. Le point de vue commun étant le respect de la souveraineté d'un État reconnu.
Mais avec l'évolution de la situation, ces points de vue évoluent.
Je me souviens d'un article de libé de 2007 sur la Belgique qui présentait une véritable unanimité des politiciens français quant à une Belgique unie.
Mais depuis, on a vu apparaître des points de vue plus transgressifs.
Quoiqu'il en soit, la majorité des politiciens en France resteront prudents tant que la situation ne sera pas irréversible.

"Avez-vous vu la situation de l'Europe aujourd'hui ? Nous sommes au bord de la catastrophe, et une explosion à Bruxelles serait dramatique dans ces conditions."
Il me semble inadéquat de relier les problèmes de l'Europe à ceux de la Belgique. Les belges et en particulier les bruxellois ne peuvent tout de même pas porter la croix de l'Europe en plus de la leur!

"Et quant aux Français, là aussi on a des sacrés problèmes."
Certes nous avons des problèmes, mais nous avons aussi des intérêts (notamment économiques, mais aussi, potentiellement, stratégiques) en Belgique. Bref, nous n'aurons pas moins de problèmes en restant sourds à la situation belge.

Sans oublier la nécessité morale, selon moi, d'être solidaire des francophones de Belgique.

"après tout qui souffre vraiment de cette situation ? Les francophones de la périphérie de Bruxelles voire les Bruxellois, mais les autres du moment qu'ils gardent une sécurité sociale commune"
Logique doublement inacceptable. D'une part parce que c'est une logique de lâchage moralement indéfendable, d'autre part parce que stratégiquement, une ville de Bruxelles majoritairement francophone est intéressante pour nous.

"une sécurité sociale commune"
Vous n'avez pas l'impression de rêver, là?

Écrit par : fde | dimanche, 06 juin 2010

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Vous avez raison fde on n'a plus rien à céder, on est déjà à poil! Je ne voudrais pas parler pour l'ensemble des Bruxellois mais sachez que je n'imagine pas d'avenir de notre ville sans la Wallonie et vice versa. A une seule condition qu'on n'échange pas une domination flamande contre une domination wallonne.

Écrit par : yakari | dimanche, 06 juin 2010

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Marcel,

Là je ne vous suis plus très bien. Votre article a pour titre : « indépendantistes à 43 %, confédéralistes à 62 % ». Sans m’étendre sur le concept de « confédéraliste », il est quand même nécessaire de rappeler qu’il n’existe pas d’Etat confédéral. C’est une pure fiction ou, mieux, un euphémisme utilisé par les partis flamands à la fois pour convaincre en douceur la partie de l’électorat flamand encore un peu effrayé par le mot « indépendance » et pour noyer un peu le poisson dans la relation avec les Bruxellois et les Wallons. Je pense que ces 63 % regroupe des indépendantistes plus ou moins pressés, plus ou moins intransigeants, mais des indépendantistes. D’où mon incompréhension de votre commentaire « Les Flamands ont peut-être une aspiration profonde, non pas à l’indépendance, mais à être flamand avant toute autre chose. »

Et je précise que, même si je la considère un peu désuète, je trouve l’option politique de l’indépendance tout à fait respectable. Là où le bas blesse c’est - comme vous n’arrêtez pas de le dénoncer – dans les manières utilisées et, plus grave encore, dans le type d’Etat indépendant que ces pratiques préfigurent. .

Là où je ne vous suis pas non plus, c’est dans votre constat « vous ne trouverez jamais une majorité flamande pour tout acte qui pourrait empêcher Bruxelles de devenir un jour 100 % flamande ». Cela me semble faire peu de cas du fait que Bruxelles est, constitutionnellement, une région. Je ne vois pas trop comment les Flamands pourraient s’y prendre (à moins d’un lâchage complet des Wallons) pour revenir sur ce point et intégrer la région bruxelloise dans la région flamande. Et les déclarations de Vande Lanotte me semblent plutôt appartenir au registre habituel de la gesticulation. Rien n’empêche en effet les Bruxellois et les Wallons de corréler la fédéralisation de la Secu et celle des pensions.

La question peut peut-être être formulée comme le faisait récemment un forumeur. Les Flamands veulent-ils réaliser leur rêve (avec une Flandre sans Bruxelles et sans quelques communes entourant Bruxelles) ou veulent-ils continuer à rêver d’une Flandre plus « grande » comprenant Bruxelles et son million de francophones et sa périphérie et son encombrante minorité de 150.000 francophones. Dans le premier cas il devrait être possible de refondre l’Etat belge afin de permettre aux Flamands, le moment venu, de faire sécession sans pour autant devenir un Etat paria luttant pour sa reconnaissance internationale. Dans le second cas, les Flamands et les Wallons concluent un accord aux dépens de Bruxelles qui re-deviendrait une région otage avec tout ce que cela comporterait en terme d’augmentation des frustrations sociales, politiques, économiques, … Sans pour autant éteindre la flamme de l’indépendance en Flandre. Après quelques années, celle-ci reprendrait de plus belle avec tout ce que cela comporte (la chanson est malheureusement connue) en termes, notamment, de mesures vexatoires à l’égard de la minorité francophone de Flandre.

Vous dites « Jamais la Flandre ne se séparera sans revendiquer Bruxelles ». C’est bien sûr ce que beaucoup de Flamands pensent ou, mieux, disent aujourd’hui. Mais peuvent-ils dire le contraire ? Dans le climat de surenchère qui accompagne tout mouvement d’indépendance, ce serait suicidaire pour tous les hommes politiques flamands. Sauf pour un homme politique qui incarnerait incontestablement la nation flamande. Il est évidemment très tôt pour le dire mais Bart De Wever pourrait peut-être incarner dans un futur pas trop lointain ce type d’homme politique.

Mais ça c’est l’agenda des Flamands. Les Wallons et les Bruxellois doivent rompre avec la logique de subalternité qui a été la leur jusqu’ici. Ils doivent définir les uns (les Wallons) et les autres (les Bruxellois) leur propre agenda politique, leurs propres priorités. Et si gouverner c’est prévoir, ils doivent impérativement élaborer leur agenda en tenant compte de la possible (probable) sécession de la Flandre. Ce n’est pas dramatique pour la Wallonie qui pourra toujours, comme François Perin le suggérait il y a 30 ans déjà, s’adosser à la France. La question de Bruxelles est beaucoup plus grave parce qu’elle risque de faire les frais d’une entente entre les deux grandes régions et parce qu’elle est enfermée dans un territoire qui ne correspond absolument pas à sa zone de rayonnement économique, social, politique et culturel. Elargir Bruxelles à des communes du Brabant flamand ET du Brabant wallon c’est faire correspondre son territoire à sa zone de rayonnement. Mais c’est aussi créer, en perspective, une ville-Etat capitale de l’Europe viable et « psychologiquement » adaptée, pour reprendre la terminologie de Monsieur Leterme, à une gestion multinationale et multiculturelle indispensable pour la capitale d’une Union européenne qui aura demain 35 ou 40 pays membres.

Cet agenda Bruxellois est fondamental (et urgent) pour commencer l’indispensable travail d’explication auprès de nos grands voisins (Allemagne, France et Royaume-Uni in primis). En l’absence de celui-ci, on ne pourra qu’assister à la poursuite d’une « politique du couvercle » (on met le couvercle et on s’assied dessus pour empêcher que cela déborde) qui a été, notamment, celle de l’Europe face au délire nationaliste de Milosevic. Cette politique est déjà à l’œuvre. Dans les milieux bien informés de la Commission européenne, on peut entendre que lors des tensions communautaires de 2007-2008, l’Allemagne et la France menacèrent tout simplement le gouvernement belge d’un déménagement dans les trois mois de toutes les institutions européennes de Bruxelles vers Bonn et Strasbourg en cas d’éclatement de la Belgique. La petite histoire ne dit pas si à ce bâton ils ajoutèrent la carotte de la nomination d’Herman Van Rompuy à la présidence du Conseil européen !

A+

Écrit par : Olivier Dupuis | dimanche, 06 juin 2010

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@Fde : [Nos politiciens sont très prudents vis à vis de la Belgique. Le point de vue commun étant le respect de la souveraineté d'un État reconnu.]

Ca va au-delà de ça : ce que disait Moscovici, et qui est encore beaucoup plus d'actualité aujourd'hui qu'il y a plus de 2 ans quand il l'a dit, c'est la trouille de ce que des troubles à Bruxelles puissent accentuer la crise européenne.

Que vous le vouliez ou non, il ne s'agit pas de "faire porter aux Belges la croix de l'Europe" mais il y a une réalité : l'Europe va très mal et la capitale de l'UE est le coeur du problème belge.

Je vous suis totalement sur la "nécessité morale d'être solidaire des francophones de Belgique" : c'est pourquoi je dis que le coeur pourrait nous conduire à souhaiter ce rattachement (spontanément mon coeur y était favorable, et j'ai toujours un soutien moral), et sur la honte du lâchage moral des francophones de la périphérie bruxelloise, mais là encore le premier lâchage moral, ça serait celui des autres Belges francophones, pas celui des Français.

Et puis en situation de crise, on y est en plein dedans dans une crise dramatique au niveau européen et mondial, il y a d'autres contraintes qui s'appliquent à la morale.

Je sais que c'est honteux et pas beau, mais bon, aider des gens qui aiment bien vous cracher à la figure, il faut quand même avoir un bon coeur, qui ne me semble pas être celui des Français (et je vous assure que sur le plan de la solidarité, je suis bien plus solidaire en général que la plupart des Français).

Quant aux "intérêts de la France en Belgique", c'est des intérêts pour qui ? Pour les banquiers français ?
Et puis je ne crois pas à une Bruxelles française, elle pourrait rester francophone au sein de Wallobrux.

["une sécurité sociale commune"
Vous n'avez pas l'impression de rêver, là?]

de ce que j'ai lu récemment, qu'il s'agisse des déclarations du CD&V pour la sécu ou du refinancement de Bruxelles, ou encore la volonté de mettre Di Rupo premier ministre, j'ai eu l'impression que le projet des Flamands est d'"acheter" la réforme de l'Etat, donc au moins temporairement garder ce genre de solidarités.

Je suis bien conscient que dans tout ça, c'est Bruxelles la victime, ça fait un bon moment que je le pense.

Écrit par : duong | dimanche, 06 juin 2010

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@Dong,
Je ne peux que vous répéter ma conviction profonde. je n'ai pas les moyens matériels de vous démontrer la justesse de mon point de vue. Mais une chose est sûre, les Wallons sont profondément amorphes et lobotomisés par des décennies de belgitude. Ils ne sont pas pour autant amorphes, et je crois même qu'on ne va pas tarder à s'en rendre compte. La raison de leur passivité est principalement que jusqu'ici ils n'ont pas pris conscience que la Belgique se faisait contre leurs intérêts, mais le ras le bol est perceptible à une infinité d'indices. Mais je suis persuadé que tous les Wallons se fondront très facilement dans la France. Très peu d'entre eux ont une conscience nationale aiguë, et très peu se reconnaissent vraiment dans la Belgique. Et aussi, il ne faut pas aller très loin pour détecter un profond sentiment anti-flamand. Les Wallons se sont sentis belges parce que ça allait de soi. Ils ont une certaine affection pour l'actuel souverain, qui s'affiche comme assez débonnaire, mais nettement moins pour la monarchie en tant que système institutionnel, il n'y a qu'à pour s'en convaincre lire les commentaires lorsqu'il est question de liste civile, de fortune de la famille royale, etc.
J'ai conscience qu'il y a une certaine contradiction dans mon propos. D'un côté je dis que les Wallons sont en fait des Français qui s'ignorent et qu'ils se fondront aisément dans la France, et d'un autre côté qu'il ne faut pas voir chez les Wallons le genre d'obstacle qu'il y aurait s'ils étaient vraiment déjà des Français. C'est un peu subtil et ça demande un certain acte de foi, mais en tout état de cause, je crois que l'hypothèse de travail à retenir est que les Wallons sont dépourvus de conscience nationale. Par conséquent, ils ne s'opposeront pas à l'union de la Wallonie à la France et y trouveront très vite de nombreuses raisons de s'en féliciter, d'autant plus du reste que l'ensemble des forces politiques se sera préalablement rallié à cette solution et aura fait campagne en ce sens.
Pour ce qui est d'une solution Wallobrux, il en va de même. Créer une nation là où il n'y a pas de sentiment national semble assez vain, à mon avis. La Wallonie n'est pas une nation et n'aspire en rien à en être une. Il y a d'ailleurs une défiance profonde pour la classe politique et une absence quasi totale d'une élite "nationale", tant politique qu'économique ou culturelle, ces élites étant pour l'essentiel déjà françaises (d'Albert Frère à Annie Cordy). Je conçois bien qu'une solution Wallobrux arrangerait mieux ceux qui en Europe sont partisans de secouer le cocotier le moins possible, mais il faut quand même prendre conscience du fait que les Belges entre eux sont absolument incapables de s'entendre sur quoique ce soit, et surtout sur les modalités de leur divorce. L'internationalisation du conflit communautaire est donc inévitable, ne serait-ce que pour délimiter la nouvelle frontière d'état séparant la Flandre du reste, afin que celle ci soit indiscutable et ne donne pas lieu à de nouveaux conflits à répétition. Se posera alors la question de savoir quoi faire avec la Wallonie. Il se pourrait qu'elle puisse se constituer en état souverain, mais c'est un exercice qui me semble assez vain et ce nouvel état s'appuierait nécessairement sur son voisin français pour de nombreuses matières (défense, diplomatie, politique européenne, développement économique etc.) par simple convergence d'intérêts. Dès lors, l'option de l'union pure et simple apparaitra très vite comme l'unique solution véritablement praticable.
L'état économique de la Wallonie est ici secondaire. Il est très difficile de s'ne faire une idée précise puisque le meccano institutionnel belge rend quasiment impossible la lecture d'indicateurs socioéconomiques fiables. Il s'agit sans conteste d'une région qui connaît des difficultés économiques considérables mais qui possède aussi de nombreux atouts qui permettront son redressement pour peu qu'elle soit débarrassée de son carcan belgo flamand. Point n'est besoin d'une injection massive d'investissements publics, la simple levée de blocages typiquement belges suffira dans pas mal de cas à faire la différence. Un exemple parmi d'autres, la déserte aérienne de Bruxelles. Une fois Bruxelles hors des griffes flamandes, les survols sauvages depuis l'aéroport de Zaventem cesseront parce qu'un état souverain est maitre de son espace aérien et libre de négocier les couloirs de circulation aérienne qui lui conviennent. Parallèlement, grâce au lien territorial entre Bruxelles et al Wallonie, la SNCF réalisera en quelques mois l'indispensable desserte ferroviaire de Bruxelles vers l'aéroport de Charleroi (à Gosselies), qui est plus proche de Bruxelles que Heathrow l'est de Londres. En fait, une fois le carcan belgo-flamand volé en éclat, beaucoup de choses deviendront possibles, et le contexte de l'union à la France démultipliera cette floraison d'opportunités. Sans la France, ce serait peut-être possible, mais pour que ça marche il faudrait changer la Wallonie pour qu'elle émule la France (mode de scrutin, institutions, etc.) et elle devrait s'appuyer sur elle en bien des matières. Pourquoi dès lors ne pas simplement s'unir à elle?
En dernière analyse, je pense qu'il n'y a pas tellement à plaider pour cette union car j'ai la conviction qu'elle s'imposera si ce n'est pas déjà décidé et qu'on a simplement "oublié" de nous en informer.

Écrit par : JPBWEB | dimanche, 06 juin 2010

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Et que se passerait-il donc si la Flandre s'auto-proclamait indépendante, sans pour autant revendiquer Bruxelles ?
Imaginons le cas suivant : les institutions flamandes quittent Bxl, s'installent à Gand, Anvers ou autre, peu importe, et déclarent ensuite leur indépendance, enclavant de la sorte Bruxelles, partie d'une Belgique résiduelle mais désolidarisée géographiquement du reste du pays.

Écrit par : Florent | dimanche, 06 juin 2010

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@ Duong
@ JPBWEB

J'aurai plus du approfondir mon commentaire sur patriotisme, quand on veux écrire bcp et trop vite n'est-ce-pas?
Si, au fond j'ai toujours eu un sentiment de patriotisme, celui d'être Belge tout simplement.
J'ai toujours trouvé qu'on en était pas fier assez (une des caractéristiques belges parait-il?) mais dans ces temps troubles c'est devenu encore plus difficile.
Mais je n'ai jamais eu un sentiment de fierté spécifique ou encore bien moins de superiorité parce qu' étant néerlandophone.
Je voulais juste préciser.

@ Duong

"aider des gens qui aiment bien vous cracher à la figure, il faut quand même avoir un bon coeur"

Sans avoir jamais partagé ce sentiment mais peut-être pour mieux pouvoir comprendre, ceci est le sentiment de plus en plus présent du coté néerlandophone, ont ils tort? est-ce-que la politique nous à menées en bateau pour arriver à ces fins en nous faisant croire que c'etait comme ça? je ne sais pas et ne sais plus en tout cas c'est un fait qui regne depuis très longtemps et qui n'a dérangé au début q'un petit nombre de nl, mais mon humble avis est que c'est la qu'a été l'erreur coté fr, ils ont balayé ce sentiment comme négligable et n'ont pas vu l'ampleur qu'il prenait, d'ou pour une grande partie la situation actuelle dans l'esprit des gens dans la rue en Flandre. Et les politiciens nl ont trouvé un sol très fertile sur lequel ils ont pu continuer à aller de plus en plus loin dans leurs projets. Sans vouloir les défendre au contraire mais les gens du coté nl qui traitent mal des fr dans leur magasins et restaurant etc le font la plupart du temps parce qu'ils se sentent méprisées.

Sans vouloir m'imiser dans le problème Wallons / France (j'éspere de tout coeur n'être jamais concernée, car étant Bruxelloise ça n'est pas impossible) je crois en effet que ce serais un vrai problème. Ma maman ayant vécu dix ans à la frontière dans le Hainaut et cotoyé aussi bien Français que Wallons l'entente mais surtout le respect est parfois très loin à trouvé.

Écrit par : Isa412 | dimanche, 06 juin 2010

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@JPBWeb : merci pour votre post argumenté.

Pour ce qui est de la "conscience belge", j'ai quand même l'impression qu'elle a une certaine existence ... et pour aller plus loin, mon impression est que cette "conscience belge" chez les francophones est d'abord une conscience de "Belges francophones". Dans ce contexte, je comprends que la prolongation en "petite Belgique" dont parle Marcel Sel ait une certaine logique.

Quant à la "satisfaction" que les Wallons auraient à s'intégrer au sein de la France, le score infime des rattachistes ne me semble quand même pas bon signe.

L'internationalisation du conflit implique d'abord médiation internationale, dont la France ferait partie, mais elle n'implique pas le rattachement. Comme vous l'avez dit, la continuation de la Belgique en "petite Belgique" offre certains éléments de confort, y compris aux autres Européens.

Dans les véritables "raisons" pour souhaiter le rattachgement, je lis deux choses dans vos propos :
- [ce nouvel état s'appuierait nécessairement sur son voisin français pour de nombreuses matières (défense, diplomatie, politique européenne, développement économique etc.) par simple convergence d'intérêts. Dès lors, l'option de l'union pure et simple apparaitra très vite comme l'unique solution véritablement praticable.] c'est un argument mais au moins les trois premiers points relèvent beaucoup de l'Europe, alors l'union à la France serait-elle nécessaire ?
- la défiance vis-à-vis de la classe politique belge, voire chez certains Belges, spécifiquement vis-à-vis du PS ... mais vouloir être rattaché à un autre pays pour éviter ses propres dirigeants démocratiquement élus, me semble nécessairement être ... le souhait d'une minorité. Et puis après on va taxer la France de jacobinisme et de ne pas respecter les démocraties locale ...

En tout cas merci beaucoup d'avoir réfléchi au sujet et essayé de m'éclairer, ma vision reste assez floue.

Écrit par : duong | dimanche, 06 juin 2010

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@Florent,
Le droit international est très clair là dessus. Le seul état internationalement reconnu est la Belgique. Tant qu'il y a un gouvernement belge ou qui se prétend tel, c'est lui qui sera le seul interlocuteur international pour tous les pays qui ont des relations diplomatiques avec lui (c'est à dire la quasi-totalité des pays de la terre). L'entité qui se serait autoproclamée Republiek Vlaanderen serait de jure et de facto exclue de la vie internationale pour les dizaienes d'accords diplomatiques, fiscaux, postaux, aériens, policiers, ferroviaires etc. En pratique, la sécession unilatérale de la Flandre ouvrirait une crise politique majeure en Europe et déclencherait automatiquement l'ingérence étrangère. C'est un scénario tellement cafouilleux qu'il en est quasiment inenvisageable en pratique. Au risque de les faire se rouler de rage, les nationalistes flamands sont contraints encore et toujours d'en passer par le bon vouloir de ces boulets de Francophones même pour ce qui est de déclarer leur indépendance.

Écrit par : JPBWEB | dimanche, 06 juin 2010

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Mais c'est carrément impossible, JPBWEB, dans la mesure où la moitié du gouvernement fédéral est composée de politiciens venant de Flandre. Comment ceux-ci pourraient ils à la fois être politiciens d'une Flandre nouvellement indépendante et d'une Belgique résiduelle ?

Écrit par : Florent | dimanche, 06 juin 2010

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@Duong
"Et puis en situation de crise, [...] il y a d'autres contraintes qui s'appliquent à la morale."

Qu'on soit en situation de crise ou non, la morale n'est qu'une dimension du problème. Je parlerais d'ailleurs plutôt d'un habillage de la situation réelle.

Moi je vous parle bel et bien d'intérêts français. Cette région potentiellement riche est bien positionnée entre les Pays-Bas, la Flandre, l'Allemagne et la France, et par ailleurs cette région se situe à la frontière la plus proche de notre capitale. Quelque soit l'avenir du Wallobrux, il est avantageux pour nous que cette partie de l'Europe nous soit favorable dans le futur.

Et ce ne sera pas le cas si cette région devient un protectorat flamand (avec annexion possible de Bruxelles), et que la population concernée se sent lâchée par la France.

"aider des gens qui aiment bien vous cracher à la figure, il faut quand même avoir un bon cœur"

Vous exagérez un peu là! Vous souhaiteriez recevoir des lettres d'amour?

Les francophones de Belgique n'ont pas encore fait le deuil de leur pays. Tant que cela ne sera pas le cas, ils ressentiront une certaine défiance vis à vis du grand voisin du sud. La situation est concrètement la suivante: ils regardent notre télé, ils vont dans nos banques, ils achètent notre électricité, notre littérature est commune, et leur pays se délite... Dites-vous bien que pour continuer d'exister en tant que belges, ils sont obligés de vivre dans une certaine forme de défiance.

Écrit par : fde | dimanche, 06 juin 2010

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@Duong,
Sur la défiance vis à vis de la classe politique, je crois qu'il me faut préciser qu'il s'agit plus d'une défiance pour le système politique que pour les individus. Les politiciens belges francophones, et j'en connais certains, ne sont ni meilleurs ni pires que ceux d'autres pays. Simplement, la culture politique héritée de la Belgique et le système électoral et institutionnel déplorable qui prévaut les conduit à se comporter d'une manière effroyable dont on n'a à peine idée en France, et le phénomène s'accentue d'année en année. J'ai déjà dit et je répète que la contribution la plus essentielle que peut faire la France pour le redressement de la Wallonie, c'est d'y importer son système politique. Celui ci n'est pas parfait et connait également quelques ratés, mais je suis persuadé qu'avec de nouvelles institution, même les politiciens actuels retrouveront le chemin d'une action politique plus digne de l'estime de leurs concitoyens électeurs. Certes me direz vous, mais il suffirait alors que la Wallonie devenue indépendante adopte le système électoral français pour que les choses s'arrangent, et il y aurait une certaine logique là dedans, mais ce serait présumer de la force de caractère des politiciens wallons que d'attendre que ce soit eux qui sifflent la fin de leur propre récréation.
Pour ce qui est de la délégation à l'UE, bien sûr, mais il ne faut pas oublier que la Wallonie devrait quand même créer ex nihilo un appareil d'état. Vous voyez la Haute Normandie faire ce genre d'exercice? Ouvrir 120 ambassades de par le monde? Créer une armée normande (haute normande spécifiquement)? Adhérer à l'UE, à L'ONU, à la Croix Rouge, à l'union postale internationale, à l'OMS, à l'OTAN, à l'OCDE, etc.? A l'Euro, à Interpol, à Eurostat, ... Et il y en a pas mal d'autres, moins connus. Et pour quoi faire de toutes ces représentations? Suivre en tous points ce que déciderait Paris? Franchement, ce n'est pas que ce soit impossible dans l'absolu, mais pourquoi faire si compliqué alors que la simple union à la France résoudrait automatiquement tous ces problèmes.
Je détecte dans vos objections successives un très légitime et sympathique souci que la France n'apparaisse pas comme impérialiste. J'y vois moi un danger parce que les atermoiements de la France, si noblement motivés qu'ils fussent, risquent de rendre les choses plus difficiles. Au contraire de ce que disent ceux qui peigne de la France le portrait de l'affreux état jacobin liberticide et éradicateur de spécificités locales, la France connait des statuts très variés et différenciés pour ses différents territoires, allant jusqu'à reconnaître des rois polynésiens. Il serait possible et probablement tentant de proposer une telle souplesse institutionnelle à la Wallonie, encore que je me poserais la question de l'opportunité de ce faire étant donner qu'il ne s'agit pas d'un atoll avec quelques cocotiers autour d'un lagon à l'autre bout du monde, mais de 4 millions d'Européens dans un territoire assez vaste contigu au territoire métropolitain. Ce serait à mon sens une faute qu'aucune spécificité wallonne ne justifierait. Qu'il faille adopter quelques subtilités pour gérer de manière adéquate les minorités nationales dont la France hériterait (surtout à Bruxelles et alentours), pourquoi pas, mais de grâce, plus de monarchie, plus de scrutin proportionnel, plus de collusion entre l'Eglise et l'Etat, bref, plus rien qui rappelle la Belgique.

Écrit par : JPBWEB | dimanche, 06 juin 2010

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@Florent,
Bien évidemment vous avez raison. Mais en fait rien ne dit dans la constitution belge que le gouvernement belge doit comporter des ministres flamands. Techniquement, dans le scénario que vous évoquiez, la Flandre serait tout bonnement en état de dissidence insurrectionnelle vis à vis du gouvernement légal de la Belgique. La Constitution belge ne prévoit pas de procédure pour qu'une entité fédérée quitte la fédération. Si la Flandre passait outre, cet acte serait illégal et considéré comme tel par l'ensemble du monde civilisé. Formellement la Flandre ne pourrait pas être reconnue en tant qu'état souverain contre la volonté du gouvernement légal de la Belgique, car il y aurait toujours un état belge reconnu, avec un gouvernement certes amputé de ses ministres flamands, et un parlement déserté de ses députés et sénateurs flamands, mais la Belgique existerait toujours, juridiquement s'entend. Ce ne serait pas forcément une bonne chose pour les Francophones puisque cette Belgique résiduelle hériterait de l'ensemble des obligations internationales de la Belgique, dont le service de sa dette publique. Il y a quelques précédents de sécessions qui ont été reconnues internationalement mais dans des circonstances très différentes de celles de votre scénario, car il est difficile d'assimiler la Flandre au Kosovo ou au Bengladesh pour ne prendre que ces deux exemples.
C'est pour cela qu'une déclaration d'indépendance unilatérale semble particulièrement loufoque, parce qu'elle créerait des turbulences colossales pour l'Europe entière, et donc que les partenaires de la Belgique seraient contraints d'intervenir immédiatement pour y mettre bon ordre.

Écrit par : JPBWEB | dimanche, 06 juin 2010

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@ duong : je n'ai pas beaucoup de temps, et vais donc faire une intervention assez brève.

Je pense que le sentiment anti-français des Belges francophones est très superficiel.
Sinon comment expliquer qu'en Belgique francophone on regarde aussi bien les chaînes de TV belges que françaises.
Vous devez bien réaliser qu'au niveau culturel, quasiment tout vient de France: musique, livres, magazines, télé, films doublés en français ...

Pourquoi croyez-vous qu'à l'étranger, les expats belges FR et français se regroupent inévitablement?

Je suis moi-aussi passé de la méfiance vis-à-vis du Français arrogant et méprisant pour les Belges (bon Coluche et Dechavanne étaient passés par là) à la conviction inébranlable que les Belges francophones sont des Français comme les autres.

Ce qui m'a fait changer d'avis : des séjours en France, où j'ai ressenti un bien-être inégalé; avoir côtoyé des Français à l'étranger, et le fait d'avoir des collègues français.

Le plus beau compliment qu'on m'aie jamais fait : lors d'une discussion avec un collègue français, j'évoquais mon désir de pouvoir décrocher un jour un job en France. Le Français m'a répondu: "c'est vrai que ce n'est pas facile de travailler en France pour des étrangers. Mais bon, les Belges, c'est pas vraiment des étrangers" :-) :-) :-)

Si Napoléon n'avait pas quitté l'Ile d'Elbe, s'il n'avait pas été battu à Waterloo ....

Vous vous fourvoyez quand vous pensez que les problèmes "style BHV" ne concernent qu'un tout petit nombre de francophones : tout francophone de Belgique est susceptible d'un jour "monter à la capitale", et dès lors se trouver en première ligne du champ de bataille communautaire.
Et ne perdons pas de vue que l'origine linguistique a en Belgique un impact direct sur l'égalité des chances, surtout pour les emplois liés au secteur public.
Et donc, oui, tous les francophones de ce pays sont concernés.
Ce problème d'égalité des chances est pour moi d'ailleurs une des motivations les plus fortes au rattachement à la France, parce qu'après tout, les Belges francophones, s'ils ne seront jamais flamands, sont des Français comme les autres!

Écrit par : Pazunbrin | dimanche, 06 juin 2010

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@Fde : je ne souhaite pas recevoir des letres d'amour, mais je me contente de constater que les ferments sont en place pour une nouvelle situation corse, avec de surcroît nostalgie pour une indépendance récente.

Les Français se détestent déjà bien assez (et même bien trop) comme ça à mon avis, pour qu'on en rajoute encore une couche (je viens de lire que Cassandre, future votante RWF, a elle-même rebalancé un cliché anti-français sur le blog de Quatremer)

[Quelque soit l'avenir du Wallobrux, il est avantageux pour nous que cette partie de l'Europe nous soit favorable dans le futur.]

j'ai lu un argument comme quoi il serait avantageux pour les négociations au sein de l'UE d'avoir 3 millions d'habitants en plus face à l'Allemagne. Bof ... au contraire, je pense que l'UE étant ce qu'elle est, il est plus avantageux d'avoir la voix d'UN PAYS qui aura tendance à penser comme nous (pas systématiquement mais souvent).

Quant à dire que cette "petite Belgique" serait un "protectorat flamand" qu'est-ce qui vous fait dire ça ???

Écrit par : duong | dimanche, 06 juin 2010

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@JPBWeb : pour la difficulté de créer des ambassades partout dans le monde, ma foi, d'abord il existe déjà des ambassades de Belgique partout dans le monde, et il y aurait des chances que la "petite Belgique" résiduelle en hérite. Et puis des pays à 3.5 millions d'habitants il y en a de nombreux de par le monde.
Sur la volonté de "ne pas passer impérialiste", ma foi ce n'est pas à titre personnel que ça me gêne, mais c'est que ce sera un argument majeur des anti-Français, et une raison de geignements permanente.

Écrit par : duong | dimanche, 06 juin 2010

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@ Pazunbrin : oui à mon avis les Belges ont une excellente image en France, ça passe notamment par tous vos artistes qui ont eu un grand rôle en France, de Brel à Benopit Poelvoorde en passant par Annie Cordy, souvent des artistes très sympathiques et très aimés d'ailleurs.
Je sais que vous regardez la télé française ... mais c'est aussi le cas des Corses, et même de tous ces provinciaux qui râlent contre les "Parisiens". Je ne pense pas que ce soit contradictoire : ils regardent la "télé des Parisiens" tout en râlant contre ces "Parisiens".

Écrit par : duong | dimanche, 06 juin 2010

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@Duong,
Les ambassades physiques, oui. Le personnel diplomatique nettement moins, car là aussi la "mérule flamande" sévit. Il semble qu'il y a une prépondérance de diplomates flamands qui dépasse le sacro-saint 60-40. pour les ambassadeurs, c'est encore relativement correct, mais en dessous (consuls, chargés d'affaires etc.), depuis que les Affaires Etrangères sont entre des mains flamandes, le service s'est flamandisé. Je ne dispose pas de chiffres précis (qui en aurait?) mais c'est une impression qui semble étayée par des témoignages variés.
pour ce qui est d'hériter d'ambassades belges, la Belgique résiduelle pourrait certes y prétendre, mais que faire face à un ambassadeur flamand qui s'accroche à son ambassade dans un endroit aussi peu anodin que Washington par exemple ? C'est un peu comme le ralliement raté de l'Empire à la France Libre.

Écrit par : JPBWEB | dimanche, 06 juin 2010

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@duong

Notez que je discutais de la nécessité d'une solidarité de la France avec le Wallobrux, et pas spécifiquement de la question de la réunion avec la France.

"je me contente de constater que les ferments sont en place pour une nouvelle situation corse, avec de surcroît nostalgie pour une indépendance récente."

Les sentiments séparatistes en France sont marginaux. Même en Corse. Vous dramatisez d'une manière qui me paraît incompréhensible.

Qui plus est, la constitution française est relativement flexible quant aux statuts des territoires français, et s'adapte au contexte des populations. Ces statuts allant de régions très intégrées comme le sont les départements jusqu'à des statuts de transition vers l'indépendance (possible) comme en Nouvelle Calédonie.

"Les Français se détestent déjà bien assez (et même bien trop) comme ça à mon avis, pour qu'on en rajoute encore une couche"

Et je suis bien perplexe sur cette affirmation d'une prétendue haine entre français que je n'ai jamais ressentie!


"Quant à dire que cette "petite Belgique" serait un "protectorat flamand" qu'est-ce qui vous fait dire ça ???"

Parce que la Flandre contrôle déjà la Belgique.

Écrit par : fde | dimanche, 06 juin 2010

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@duong
"Je sais que vous regardez la télé française ... mais c'est aussi le cas des Corses, et même de tous ces provinciaux qui râlent contre les "Parisiens". Je ne pense pas que ce soit contradictoire : ils regardent la "télé des Parisiens" tout en râlant contre ces "Parisiens"."

Tout le monde râle contre Paris, mais cela ne fait pas de nous des séparatistes en puissance. Et Paris n'est rien d'autre qu'un mélange de toute la France.

Écrit par : fde | dimanche, 06 juin 2010

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@Fde : [Tout le monde râle contre Paris, mais cela ne fait pas de nous des séparatistes en puissance. Et Paris n'est rien d'autre qu'un mélange de toute la France.]

Bon, hé bien vous percevez quand même un élément de détestation des Français vis-à-vis d'eux-mêmes ;-)

Dites que je dramatise si vous voulez mais il y a bien des choses qui me font mal au coeur quand je les lis.

En Corse vous avez vu combien de voix ont fait les listes autnomistes aux régionales ? disons plus simplement les listes anti-françaises puisque c'est leur véritable raison d'être. Et pourtant que de lois leur sont favorables ...

Écrit par : duong | dimanche, 06 juin 2010

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@Florent : la Flandre sans Bruxelles = faillite dans les 6 mois. Plus d'euro, plus d'accord douanier avec l'UE, plus les impôts bruxellois (3 à 8 Mia/an), etc.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 06 juin 2010

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@Olivier Dupuis : les études pointues montrent que 15% des Flamands veulent l'indépendance. Les 65% qui veulent le confédéralisme sont poussés dans cette option par la promesse d'une réforme de l'état, qui n'est pas une nécessité, mais un dogme établi en 1999 par les politiciens, et par la résistance parfaitement compréhensible des Francophones qui ne veulent pas accepter, notamment, les mesures d'apartheid que le CD&V prévoyait pour Bruxelles, et que la N-VA promet toujours. Dans la documentation de la droite radicale flamande, on trouve dès 2007 des plans évoqués pour pousser à l'indépendance un "peuple" qui ne le veut pas (le congrès du Vlaams Belang de 2002 constatait avec amertume le manque d'entrain des Flamands pour le cavalier solo), en lui faisant miroiter une avancée structurelle impossible à obtenir, et en mettant tous les échecs sur le dos des Francophones. C'est dans Walen Buiten, le texte intégral d'un article de l'Ijzerwake magazine de 2007. Le moins qu'on puisse dire, c'est que jamais, les Francophones n'ont été en mesure d'approcher un accord. La dernière fois, de source "off", Dehaene est arrivé avec des propositions dont les Francophones ont pris connaissance et approuvées sur le principe, suite à quoi le monsieur est reparti annoncer ce début de succès aux partis flamands qui ont illico rajouté plusieurs clauses (3 m'a t-ton dit, et non, je ne révélerai pas mes sources), et oui, c'est peut-être une manip, restons prudents.

En tout cas, à chaque négociation, dès le premier jour, on avait compris qu'on n'irait nulle part. Le plus délirant fut l'idée, encore reservie aujourd'hui, que les Francophones doivent garantir aux Flamands qu'il y aura un résultat pour avoir le droit de commencer des négociations. On dirait des Conquistadors imposant leurs conditions aux Aztèques vaincus ! Donc, c'est bien une classe politique qui a pris sa population en otage, et le moins qu'on puisse dire, c'est que quand on croise quelqu'un qui dit "je vais voter N-VA" et qu'on lui demande des explications, à la troisième question, il ou elle se demande s'il n'y a pas un parti plus judicieux !

En cas de scission, aujourd'hui, il n'y a pas de frontières fiables en Belgique, parce que même si les Flamands clament que la frontière linguistique est une frontière d'État, tant que les Francophones la contesteront, tant qu'il y aura des preuves contraires (les facilités, BHV, l'arrondissement judiciaire, la faible majorité francophone lors de l'établissement de la frontière linguistique, le fait démographique, etc.), les frontières pourront être contestées en cas de séparation, et c'est ce qui effraye les partis flamands. Je trouve dinguissime que Groen! soit entré dans ce jeu. Or, la Volksunie a essaimé aussi dans Groen!.

On a donc une situation paradoxale : la scission du pays viendra probablement, alors qu'une majorité de Belges ne la souhaitent pas. La Flandre n'aura certainement pas Bruxelles, probablement pour l'avoir trop ouvertement "désirée". Dans tous les cas, on assistera à des déchirures, et les déchirures sont des choses violentes…

Déménager les institutions à Bonn : d'accord. Avec ou sans les 50 à 100.000 personnes qui gravitent autour des institutions européennes et les font fonctionner ? Avec ou sans les services, le TGV, la connaissance linguistique qui fait si cruellement défaut en Allemagne, unsw? Avec ou sans le ridicule d'une Union européenne de 450 Mio d'habitants obligée de déménager sa capitale à cause d'une poignée de cons nationalistes ? A+

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 06 juin 2010

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@Marcel

Je vais voter N-VA.

Écrit par : Lieven | lundi, 07 juin 2010

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@Lieven,
Merci et bravo ! J'espère vivement qu'il y en aura beaucoup qui comme vous voteront N-VA

Écrit par : JPBWEB | lundi, 07 juin 2010

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@Marcel Sel,
Vous dites "On a donc une situation paradoxale : la scission du pays viendra probablement, alors qu'une majorité de Belges ne la souhaitent pas."
Ce n'est qu'un paradoxe de façade. Les Belges ne souhaitent pas de scission, mais ils ont des conceptions diamétralement opposées de ce qu'est et doit devenir la Belgique. Il en faut un peu plus pour faire fonctionner un pays qu'un vague refus de le voir disparaitre.

Il y a plein de gens qui finissent par divorcer alors qu'ils ne l'ont jamais souhaité, et même après coup ils regrettent d'avoir dû le faire, mais il y a des circonstances dans lesquelles il est simplement impossible de continuer ensemble.

Écrit par : JPBWEB | lundi, 07 juin 2010

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"...
Humblement, ici à Paris, je m'efforce de contribuer à cette tâche en éclairant les décideurs français sur la vraie nature de leurs subordonnés flamands, qui ne doivent plus leur apparaitre si sympathiques désormais.
..."
ça sent vraiment le roussi.
ça a toutes les apparences de généralisation et d'inspiration à la haine contre un groupe.

Écrit par : Hendrik Goris | lundi, 07 juin 2010

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@Hendrik : c'est une phrase un peu sortie du contexte, ici. Le contexte, c'est que toute la politique sécuritaire et étrangère, ainsi qu'un bon morceau du commerce extérieur est flamand en Belgique. Ce n'est pas forcément une problème (ça dépend de la loyauté de chaque ministre, en fait), mais il y a des entreprises où être francophone est une anormalité, et il y a un mouvement économique flamand qui vise à exclure les Wallons et les Francophones bruxellois de certaines entreprises ("In de warande" réunissait des ex-dirigeants de KBC, Bank Card Company, McKinsey, CD&V, Open VLD, un futur Vlaams Belang et Frans Crols, directeur du Trends. Ce n'est pas normal comme assemblage, et ce n'est pas normal qu'un tel club nie la nécessité d'une solidarité.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 07 juin 2010

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@Marcel Sel : la phrase citée par Hendrik Goris ne me semble pas être une de vos phrases, mais une de JPBWeb.

Hendrik Goris est un de ces Flamands qui ne se rendent pas du tout compte de ce que son "groupe" fait. Ce genre de personnes est sans intérêt pour moi, aussi à Paris, je vous précise, Hendrik Goris. Le fait est que je n'ai jamais lu de Flamands un tant soit peu originaux et intéressants sur le sujet, ils ont une aptitude à ressortir toujours les mêmes arguments roussis justement qui me stupéfie.

Sinon Marcel je crois que votre longue analyse sonne très juste et est très éclairante. Ceci dit, j'aimerais bien être une petite souris pour savoir aussi ce que pensent vraiment les dirigeants de partis francophones dans les négociations, comment ils sont prêts à lâcher.

Avec la NVA à 26%, le Vlaams Blang à 15, la liste Dedecker à 4 comme dans le sondage d'hier, ça risque d'être encore plus dur pour eux qu'avec l"agenda initial" des principaux partis flamands.

Écrit par : duong | lundi, 07 juin 2010

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@tous
Non, la Belgique n'est pas encore prête à mourir. Nous allons traverser une période difficile mais, comme d'hab., nos élus Francophones vont baisser pavillon (pour ne pas dire 'froc') et se laisser mener par le bout du nez. Oh, bien sur, ils vont renâcler, s'émouvoir du sort des francophones, exiger quelques sucettes de la part des néerlandophones. Et puis... ben rien, la Belgique sera un peu plus comme les flamands la veulent, la wallonie continuera à suivre, certes en trainant les pieds et en criant 'non' les plus souvent possible. Mais cela ne devrait pas changer de beaucoup pour le bon peuple Francophone.
Pourquoi un tel bilan? Parce que rien n'est fait pour ouvrir les yeux de ces 'braves' Francophones. Regardez la presse, écoutez les discours, il n'est jamais fait mention, en titre principal, de toutes ces ingérences discriminantes de la Flandre sur la gestion Francophone. Certes, ici, les participants, voir les lecteurs, sentent cela un peu plus que les autres, mais ils ne sont qu'une infime partie. Exemple: Posez la question autour de vous, combien de personnes ont remarqué la forme de communication adoptée lors du drame de Bruxelles avec le meurtre d'une magistrate et de son greffier (voir le fils de Marcel). Pourtant, il s'agit bien de responsables Bruxellois et/ou nationaux. Rien dans la presse Francophone, aucunes mentions. On vous dira que ce n'est pas le moment, qu'il n'est pas besoin de remettre de l'huile sur le feu, etc. Mais c'est bien là le problème, ne rien dire de manière à ne pas ouvrir les yeux des Francophones. Si celui-ci devait prendre conscience de ce qui se passe, alors nos élus habituels auraient du soucis à ce faire. Autant conserver le discours de la bonne gouvernance, de la bonne gestion économique, du social, etc.
Si les flamands souhaitent plus d'autonomie, un confédéralisme coopté, pourquoi-pas mais nos conditions devront être prises en compte. Plus de Flamands pouvant bloquer notre gestion interne, plus d'organismes con fédéral dirigés par des flamands pouvant bloquer ou gêner nos décisions. Vous me direz, c'est la séparation! Peut-être, mais au moins la Wallonie (et Bruxelles si elle le souhaite) pourra réellement mener son redressement. Ils veulent les transferts, alors nous devons exiger 'tous' les transferts, y compris ceux qui leurs font mal (les pensions par exemple) et pas sur base du 60/40 mais bien sur base de ce qui est payé dans chaque région.
Il faut s'assumer... Yes we can (non ce n'est pas du BDW)
Stef

Écrit par : Stef534 | lundi, 07 juin 2010

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@Stef : le CD&V a déjà baissé pavillon En 2007, il exigeait des règles différentes pour les Francophones et les Flamands de Bruxelles. Maintenant, il s'y oppose (en même temps, c'est peut-être ce qui va lui faire perdre les élections…)

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 07 juin 2010

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Le CD&V est en chute libre parce qu'il n'a pas pu réaliser ses promesses envers ses électeurs.
Ca pourrait bien être le lot de la NVA dans un futur plus ou moins proche : quel compromis trouver avec quels partenaires pour former un gouvernement après ces élections. Les vues sont diamétralement opposées.
Même si un gouvernement devait se former, quel pourcentage de la politique communautaire de la NVA pourrait devenir réalité ?
La NVA n'aura pas "rempli son contrat", tout comme le CD&V dont les 5 minutes de courage se sont transformées en un chaos interminable.

Écrit par : Florent | lundi, 07 juin 2010

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Lieven, félicitation pour votre vote.
J'espère que 50% + 1 de vos compatriotes feront de même ;-)

Écrit par : Julien | lundi, 07 juin 2010

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Marcel,

En somme, c’est un peu comme si il y avait une analyse pour les jours où on a la forme (15 % de Flamands veulent l’indépendance ») et une analyse pour les jours de pluie (« Indépendantistes 45 % (+2) et confédéralistes 61 (-1) 

Un sacré différentiel en tout cas qui doit sans doute quelque chose au talent de BDW mais pas tout, loin sans faut, me semble-t-il. Quoiqu’il en soit dans le système tel qu’on le connaît (le régime des partis), les chiffres les plus significatifs sont malheureusement ceux qui résultent de l’adition des résultats des différents partis.

Pour tenter de contrecarrer cette logique de surenchère, il faudrait, dans une optique similaire à celle visant à la création d’une circonscription électorale nationale qui, malheureusement, en l’absence de réels partis fédéraux, modifiera très peu le sentiment prévalent d’appartenance régionale ou communautaire, prévoir l’introduction d’un mécanisme référendaire qui devrait obligatoirement sanctionner la décision d’une région de faire sécession. J’insiste sur ce point (la sécession) parce que je pense qu’il est fondamental de rompre avec le climat de conjectures en tout genre, d’hypocrisie et de tabous que la Belgique connaît depuis trop longtemps. L’option indépendantiste étant très largement présente aujourd’hui en Flandre, il importe de créer un climat tel qu’aucun Flamand ne puisse douter que si l’option indépendantiste devenait majoritaire en Flandre, aucun obstacle juridique ou bureaucratique ni, a fortiori, le blocage d’une autre région, ne pourrait la contrecarrer. Un tel mécanisme constituerait certainement un frein aux fuites en avant des partis parce qu’il les obligeraiet à mesurer leur proposition à l’aune de ce que veulent vraiment les citoyens de leur région. Il participerait également à la ré-instilation d’une dose de confiance entre les différentes régions. Et qui sait (le pire n’est pas toujours à venir) il favoriserait peut-être un vivre-ensemble sur de nouvelles bases de la Belgique fédérale.

Les nouvelles bases. …

Etrangement, les programmes des partis en font peu ou très peu état, voire choisissent, comme Elio Di Rupo dans sa récente interview au Soir, le black-out. En tant qu’électeur on peut bien sûr suivre vos conseils de vote  mais on peut aussi avoir envie de savoir comment les uns et les autres entendent reconfigurer le pays.

Il y a bien sûr des propositions dont beaucoup parlent abondamment. Comme la circonscription nationale/fédérale. Mais ça ne mange pas beaucoup de pain.

Par contre sur les trois questions centrales :
A : le transfert de compétences. Pas le code de la route mais la Sécu et les pensions, qu’est-ce qu’on est prêt à régionaliser, comment, dans quel délai, avec quelles garanties ? Mystère !
B. la question de Bruxelles, celle de son financement, de la modernisation des lois linguistiques, de l’instauration d’un trilinguisme de service en lieu et place d’un bilinguisme avec quota ? A part la proposition de Bart De Wever d’une cogestion de Bruxelles par les deux autres régions, on est plutôt dans le flou …
C. la question de la défense de la minorité francophone dans la grande périphérie bruxelloise et, au-delà, de l’avenir de Bruxelles comme région (pays) à part entière et comme capitale de l’Europe. Il y a bien sûr la proposition d’Olivier Maingain d’élargir la région bruxelloise aux six communes à facilités mais que propose-t-on pour les francophones vivant dans les autres communes du Brabant flamand. Demander la signature et la ratification de la Convention sur les Minorités du Conseil de l’Europe que les Flamands ne veulent ni signer ni ratifier, c’est peu être un peu court … Proposer la création d’un couloir ne résout absolument rien hormis pour les quelques francophones (de Rhode) qui auront la chance de se trouver sur le tracé de ce couloir. Que du contraire, cela conforte les Flamands dans leur sentiment que les francophones misent sur une Belgique résiduelle, à charge pour eux, les Flamands, de se « démerder » avec la question de la reconnaissance internationale et de l’adhésion à l’Union européenne. Ca ne résout rien non plus en termes de financement et de viabilité à moyen et long terme de Bruxelles, comme région et comme capitale de l’Europe.

A+

PS. La menace du déménagement à Bonn et à Strasbourg n’était pas une boutade. Et elle n’est sans doute pas étrangère à l’inflexion du plan de carrière d’Yves Leterme. Bien sûr, ce déménagement poserait de gros problèmes (que vous évoquez). Mais une certaine Europe (UE), aveugle, sourde, à courte vue, nous a malheureusement habitués à des scénarios qui semblaient à première vue habiles et efficaces et qui se sont révélés par la suite, comme dans le cas de l’ex-Yougoslavie, tragiques en termes de vies humaines sacrifiées et coûteux en termes politiques et financiers.

Écrit par : Olivier Dupuis | lundi, 07 juin 2010

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Marcel,

En somme, c’est un peu comme si il y avait une analyse pour les jours où on a la forme (15 % de Flamands veulent l’indépendance ») et une analyse pour les jours de pluie (« Indépendantistes 45 % (+2) et confédéralistes 61 (-1) :)

Un sacré différentiel en tout cas qui doit sans doute quelque chose au talent de BDW mais pas tout, loin sans faut, me semble-t-il. Quoiqu’il en soit dans le système tel qu’on le connaît (le régime des partis), les chiffres les plus significatifs sont malheureusement ceux qui résultent de l’adition des résultats des différents partis.

Pour tenter de contrecarrer cette logique de surenchère, il faudrait, dans une optique similaire à celle visant à la création d’une circonscription électorale nationale qui, malheureusement, en l’absence de réels partis fédéraux, modifiera très peu le sentiment prévalent d’appartenance régionale ou communautaire, prévoir l’introduction d’un mécanisme référendaire qui devrait obligatoirement sanctionner la décision d’une région de faire sécession. J’insiste sur ce point (la sécession) parce que je pense qu’il est fondamental de rompre avec le climat de conjectures en tout genre, d’hypocrisie et de tabous que la Belgique connaît depuis trop longtemps. L’option indépendantiste étant très largement présente aujourd’hui en Flandre, il importe de créer un climat tel qu’aucun Flamand ne puisse douter que si l’option indépendantiste devenait majoritaire en Flandre, aucun obstacle juridique ou bureaucratique ni, a fortiori, le blocage d’une autre région, ne pourrait la contrecarrer. Un tel mécanisme constituerait certainement un frein aux fuites en avant des partis parce qu’il les obligeraiet à mesurer leur proposition à l’aune de ce que veulent vraiment les citoyens de leur région. Il participerait également à la ré-instilation d’une dose de confiance entre les différentes régions. Et qui sait (le pire n’est pas toujours à venir) il favoriserait peut-être un vivre-ensemble sur de nouvelles bases de la Belgique fédérale.

Les nouvelles bases. …

Etrangement, les programmes des partis en font peu ou très peu état, voire choisissent, comme Elio Di Rupo dans sa récente interview au Soir, le black-out. En tant qu’électeur on peut bien sûr suivre vos conseils de vote :) mais on peut aussi avoir envie de savoir comment les uns et les autres entendent reconfigurer le pays.

Il y a bien sûr des propositions dont beaucoup parlent abondamment. Comme la circonscription nationale/fédérale. Mais ça ne mange pas beaucoup de pain.

Par contre sur les trois questions centrales :
A : le transfert de compétences. Pas le code de la route mais la Sécu et les pensions, qu’est-ce qu’on est prêt à régionaliser, comment, dans quel délai, avec quelles garanties ? Mystère !
B. la question de Bruxelles, celle de son financement, de la modernisation des lois linguistiques, de l’instauration d’un trilinguisme de service en lieu et place d’un bilinguisme avec quota ? A part la proposition de Bart De Wever d’une cogestion de Bruxelles par les deux autres régions, on est plutôt dans le flou …
C. la question de la défense de la minorité francophone dans la grande périphérie bruxelloise et, au-delà, de l’avenir de Bruxelles comme région (pays) à part entière et comme capitale de l’Europe. Il y a bien sûr la proposition d’Olivier Maingain d’élargir la région bruxelloise aux six communes à facilités mais que propose-t-on pour les francophones vivant dans les autres communes du Brabant flamand. Demander la signature et la ratification de la Convention sur les Minorités du Conseil de l’Europe que les Flamands ne veulent ni signer ni ratifier, c’est peu être un peu court … Proposer la création d’un couloir ne résout absolument rien hormis pour les quelques francophones (de Rhode) qui auront la chance de se trouver sur le tracé de ce couloir. Que du contraire, cela conforte les Flamands dans leur sentiment que les francophones misent sur une Belgique résiduelle, à charge pour eux, les Flamands, de se « démerder » avec la question de la reconnaissance internationale et de l’adhésion à l’Union européenne. Ca ne résout rien non plus en termes de financement et de viabilité à moyen et long terme de Bruxelles, comme région et comme capitale de l’Europe.

A+

PS. La menace du déménagement à Bonn et à Strasbourg n’était pas une boutade. Et elle n’est sans doute pas étrangère à l’inflexion du plan de carrière d’Yves Leterme. Bien sûr, ce déménagement poserait de gros problèmes (que vous évoquez). Mais une certaine Europe (UE), aveugle, sourde, à courte vue, nous a malheureusement habitués à des scénarios qui semblaient à première vue habiles et efficaces et qui se sont révélés par la suite, comme dans le cas de l’ex-Yougoslavie, tragiques en termes de vies humaines sacrifiées et coûteux en termes politiques et financiers.

Écrit par : Olivier Dupuis | lundi, 07 juin 2010

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La NVA siège dans le même groupe européen qu'Ecolo et ce sous la pression d'un élu Groen! ex-VU ...

http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/587801/ecolo-n-va-ca-coopere.html

Ca confirme la gangrène communautaire de Groen! De plus, le message des députés européens sur la situation belge est claire, on s'en fout de ce qui se passe chez vous (pour ceux qui imaginent une intervention extérieure en pleine crise c'est encore plus faux)

Écrit par : Guillaume | mardi, 08 juin 2010

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Et voici un beau petit article où on voit comment le gros Bart se fout ouvertement de la gueule du monde entier :
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20100608_045&channelid=36

Écrit par : Rodenbach | mercredi, 09 juin 2010

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petit a petit il parviendra meme a faire partir les anderstaalingen de Bruxelles et peripherie...

Triste...

http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/588317/la-belgique-menacee-de-perdre-le-siege-de-l-otan.html

Écrit par : Ben | mercredi, 09 juin 2010

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Ces salopards d'indépendantistes sont en train de mener ce pays à la ruine, flandre comprise. Et c'est elle qui payera le plus cher car les indépendantistes vont totalement isoler économiquement moeder vlanderen. Et 25% des flamands vont voter pour ces malades. Et ces fous vont nous entraîner dans leur chute.

Écrit par : Rodenbach | mercredi, 09 juin 2010

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Mais oui, mais oui, mais oui et la politique francophone que nous vivons depuis tant d'années n'a rien à voir naturellement, comme quoi n'est-ce-pas prendre ces responsabilités c'est dur parfois et pour certains impossible.
Comme je le lisais quelque part et si bien dis, BDW c'est le rejeton né de Milquet, je n'aurai pas su mieux le dire.

Écrit par : isa412 | mercredi, 09 juin 2010

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@Isa : bien sûûûr, c'est toujours plus facile de toujours rejeter la faute sur les autres plutôt que de faire un examen de conscience. Vous n'avez même pas l'impression de vous foutre de notre gueule là???

En flandre, vus avez la mémoire tellement courte : c'est pas Leterme qui a amené Bart au pouvoir, non non non. C'est pas à cause de la NVA que les première négociations institutionnelles ont échouées, non non non. C'est pas le CD&V qui était en cartel avec la NVA non non non.

Mais bon, les gens qui donnent leurs voix aux fachistes de la NVA, c'est pas les flamands, c'est les francophones, c'est bien connu voyons !!! D'ailleurs la NVA ne se présente qu'en Wallonie.

Écrit par : Rodenbach | mercredi, 09 juin 2010

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"c'est toujours plus facile de toujours rejeter la faute sur les autres plutôt que de faire un examen de conscience." héhéhéhé bien dis vous avez enfin compris?
Oooh vous ne parliez pas de vous même? Désolée ;)))

Écrit par : isa412 | mercredi, 09 juin 2010

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La rodenbach le matin, ça décoiffe!

Écrit par : wanda (iq moins de 50) | mercredi, 09 juin 2010

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Je crois qu'il est assez vain de chercher à discerner à qui attribuer le blâme pour la dislocation de la Belgique. La triste réalité est que le ver était dans le fruit depuis le début. Je laisse à nos amis flamands le soin d'instruire les torts des Francophones et il est clair qu'il y en a. pour ma part, il semble indiscutable que la Flandre en général (c'est affreusement globalisant comme expression, je sais, mais je ne peux mieux dire) n'a pas fait preuve de beaucoup de loyauté en la matière. Elle a systématiquement orienté la gestion de la Belgique dans son intérêt partisan. Elle a constamment pensé "Flandre d'abord", voire "Flandre exclusivement". Elle n'a pas joué le jeu de la réforme institutionnelle puisque dès le début de la transformation de l'état unitaire, elle a nié dans les faits la seule bonne chose que la Belgique a jamais faite en la matière, c'est à dire la subtile distinction entre les régions, en charge des choses matérielles et dotées d'une compétence territoriale, et les communautés, en charges des affaires de personnes, ce qui était probablement trop subtil et qui surtout allait à l'encontre de la très profonde aspiration de 'nation building' qui sous-tend la vie politique flamande depuis si longtemps.
Finalement, la Belgique, c'est un peu la victime d'un Alien pondu en son torse et sur le point de succomber maintenant que la bestiole est à maturité. Pourvu que tout ça finisse très vite.

Écrit par : JPBWEB | mercredi, 09 juin 2010

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