lundi, 15 février 2010

Conflit droit

Ce vendredi, dans une indifférence apparemment générale, la N-VA annonçait qu'elle demanderait encore un conflit d'intérêt contre le gouvernement fédéral ce mercredi au Parlement flamand. Le CD&V suivrait. En d'autres (Le)termes, la partie flamande de ce parti décidément sans tête irait prier la partie fédérale du même machin difforme de changer sa politique de l'emploi, sous prétexte qu'elle n'est pas purement flamande. On peut s'attendre à ce que le premier ministre use d'ici mercredi de son influence pour obliger Mme Milquet à modifier une fois de plus la Loi et appliquer le principe hallucinant qui revient à ce que les Lois négociées au fédéral ne deviennent valables que lorsque, de surcroît, la Flandre donne son feu vert. Ce véto de fait donne en réalité à la Flandre un pouvoir intolérable sur les politiques fédérales pour lesquelles elle n'est pas compétente. Si les Francophones pensent qu'en acceptant de tels actes, on sauve le pays, ils se trompent lourdement. La seule manière de faire changer le CD&V, c'est de le mettre devant ses responsabilités : s'il veut voter le conflit d'intérêt, qu'il le fasse. Et que le gouvernement tombe. De toute manière, cette direction fédérale est absolument impuissante et le problème de sécurité à Bruxelles le montre : les ministres flamands sont coincés par leurs dogmes nationalistes. En Flandre, Bart De Wever fait le siège de la VRT, assurant que tout ça, c'est à cause des Francophones, incompétents, hautains et bien entendu ennemis de la Flandre. Chaque échec, chaque faiblesse fédéral ajoute de l'eau à son moulin séparatiste. Son argument est irréfutable : le pays n'était pas moins géré au moment de la crise qu'il ne l'est aujourd'hui !

Depuis trois ans, les partis Flamands percent trou après trou dans la barque Belgique. Les Francophones remplissent. On s'épuise à tenir cette chose à flots. Si au contraire, on la laissait couler, peut-être que les partis démocrates flamands se rendraient compte qu'il faut d'abord arrêter de percer la coque. Ou couler ensemble.

02:35 Publié dans Rhumeurs | Lien permanent | Commentaires (9) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

Je pense qu'il est temps que les ministres fédéraux ne défendent plus leurs lois que devant le parlement flamand.

Écrit par : Guillaume | lundi, 15 février 2010

Répondre à ce commentaire

N'oubliez pas que nous avons aussi ce "droit de véto" sur le fédéral et que ce n'est pas uniquement une arme légale flamande. On ne peut pas utiliser nous le conflit d'intérêt et reprocher aux flamands de l'utiliser aussi. Le tout est de savoir si c'est utilisé à bon escient ou pas.

Par contre, je vous l'accorde, nous n'utilisons pas le conflit d'intérêt contre le fédéral puisque nous y avons un droit de regard et nous y sommes présent. Et c'est effectivement anormal que le même parti vote des lois au fédéral et vote en même temps au régional contre les lois qu'il a lui même validé.

Écrit par : Rodenbach | lundi, 15 février 2010

Répondre à ce commentaire

Plus on accepte vite l'idée que l'embarcation va inévitablement couler, plus on sera en mesure de sauver des meubles.

Écrit par : Bxxl | lundi, 15 février 2010

Répondre à ce commentaire

Mon dieu, à quand la fin de ce lent suicide?

Écrit par : benoit | lundi, 15 février 2010

Répondre à ce commentaire

@Guillaume : bien vu!

@Rodenbach : mais l'objectif avoué de la n-va est l'abolition de la Belgique. que le cd&v joue ce jeu, à la limite, c'est leur problème. Mais au moins que les partis francophones réagissent autrement qu'en essayant de sauver la branche que le parti catholique et flamand scie sous lui.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 15 février 2010

Répondre à ce commentaire

Il est évidemment grand temps de mettre fin à cette tragi-comédie qui paralyse honteusement ce belgium.
Tout temps qui passe est devenu du temps perdu.
Et tout cela à cause des velléités flamandes mais aussi de la politique autruchienne francophone.

Écrit par : Pierre | lundi, 15 février 2010

Répondre à ce commentaire

A Rodenbach. Théoriquement, c'est vrai mais le bord francophone ne l'a utilisé que pour BHV et sans doute encore quelque chose. Comme la Flandre représente 60% de la population, il me parait impossible de ne pas suivre d'effet son conflit d'intérêt ce qui n'est absolument pas le cas dans le sens inverse. Le conflit d'intérêt qui ne devait jamais être utilisé (on l'a créé juste pour brandir une menace) est devenu une arme d'imposition car qui croit une seule seconde qu'un conflit d'intérêt francophone sert à quelque chose ?

Écrit par : Guillaume | lundi, 15 février 2010

Répondre à ce commentaire

C'est surtout un jeu dangeureux pour le CD&V. Le N-VA et le SP.A ne risquent rien puisqu'ils sont dans l'opposition federale.Mais si le gouvernement federale ne bouge pas et attend simplement le delai du conflit d'interet, le bal est dans le camp du fraction CD&V federale. Est-ce qu'il voteront contre leur propre gouvernement ou est-ce qu'il voteront contre leur colleges flamands? Franchement, c'est une situation ou ils ne peuvent pas gagner.

Écrit par : Lieven | lundi, 15 février 2010

Répondre à ce commentaire

Nogeneomhetafteleren.
yeyhyd

Écrit par : Jean | mardi, 02 mars 2010

Répondre à ce commentaire

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.