dimanche, 02 décembre 2012

Geert Noels, l'artiste et le citoyen normal.

L’économiste flamand Geert Noels a posé une bonne question aujourd’hui sur Twitter : «Zou er nu een artiest rechtstaan en een column schrijven dat hij belast wil worden zoals alle gewone burgers in dit land ?» Traduction un peu libre : «Y a-t-il un artiste qui se lèverait pour écrire dans une chronique qu’il veut être taxé comme tous les citoyens normaux de ce pays ?» Étrange question de la part d’un économiste. Parce que d’abord, c’est quoi, un «citoyen normal» ? En quoi un artiste serait «un citoyen anormal». Ou alors un «pas-citoyen quoique normal» ? Et c’est quoi, un «artiste» ? On parle bien entendu des 15% d’impôts (précompte mobilier) sur le droit d’auteur. Et qui est concerné par ce droit ? Les «artistes» ? Eh non. Pas tout à fait. Ce sont les auteurs qui sont concernés. Mais alors, pourquoi Geert Noels s’autorise-t-il à viser «les artistes» ? Parce que c’est une cible si facile quand on veut défendre «les citoyens normaux» ? Parce que ce sont des emmerdeurs qui disent ce qu’ils pensent sur la société ? Il y a donc, pour M. Noels des «citoyens normaux» et des «citoyens artistes», ces derniers étant si «largement» privilégiés que le courage reviendrait, chez eux, à se lever et à crier : «taxez-moi plus» ?


Alors, soit. Je vais me lever et dire : oui ! Geert Noels ! Je vais dire à la Taxerie : «Je vous ai compris» ! Ich bien ein Büsinesser ! Vive le Quel Mec libre ! Mais je vais poser une condition à cet engagement : celle que vous me démontriez que le système de taxation est généralement moral, équitable, et «normal» pour tout le monde. Je ne vais quand même pas renoncer à un avantage fiscal unilatéralement ! Je ne gagne que 30.000 euros par an. Que les plus riches que moi commencent ! Or, le nôtre de système est, je l’affirme, un fabricant d’inégalités. Et il est réparti de façon immorale. Car imaginons (je vais être très audacieux, là) que notre morale soit basée sur le travail — à vous écouter, c’est à ça que ressemble votre credo. Et puis, ne dit-on pas que «tout travail mérite salaire» ? Et sur l’équité, ne prônons-nous pas  «à travail égal, salaire égal» ? Donc, taxation égale. Hélas, le travail est plus taxé — incroyablement plus — que la rente. Vous ne me contredisez pas, n'est-ce pas ? Ouf ! Je peux déjà me rasseoir et hésiter à exiger de payer plus d’impôts. Pire : seul le travail, cette vraie valeur morale dans le rapport à l’argent, est assujetti à la sécurité sociale. Et pas la rente. Bon, je me recouche, je ne ressens déjà plus aucune obligation de me lever pour défendre une taxation à 40 ou 50 % sur le droit d’auteur. 

 

Prenons l’héritage, par exemple. Une somme coquette qui représente un an de salaire reçue d’une tante simplement parce qu’elle est votre tante ne sera grevé que de 30% (grosso modo) d’impôt, et de 0% de sécurité sociale. Quel travail avez-vous donc fait pour mériter un traitement aussi clément, vous qui êtes par ailleurs taxé (sécurité sociale incluse) à environ 50% sur le travail que vous accomplissez chaque jour ? Je ne comprends pas en quoi la seconde activité serait tellement moins noble que la première (qui consiste à ouvrir les mains pour recevoir, avec quelques désagréments toutefois, comme les disputes familiales et les formalités) qu’elle mérite une imposition souvent deux fois plus importante — du moins pour «le citoyen normal». Le fils à Nabab paye plus, me direz-vous. Vrai. Mais il touche parfois des centaines de millions juste pour avoir été de la famille d’untel. Pourquoi ne demandez-vous pas quel fils à papa va se lever pour exiger de payer plus sur son héritage ?

 

Il en va de même pour les plus-values de vente d’immeubles. On achète 300.000 euros, on revend quelques années plus tard 600.000 — j’en connais qui se sont immensément enrichi rien qu’en faisant ça. Hormis la recherche de biens et leur aménagement, le gros de la plus value ne provient pas tant du travail que de la spéculation. Mais la taxation est ici de zéro pour cent. Zéro. Pas quinze. Zéro. Il en va de même sur la plus-value encaissée à la vente d’actions, d’obligations et autres produits financiers. Zéro. Pas quinze. De même, un entrepreneur qui vend son entreprise ne paye rien. Et je ne parle même pas des stock options de M. Dehaene, par exemple, très avantageusement taxées. Allez-vous demander, cher Geert Noels, quel chef d’entreprise, spéculateur, ex-premier ministre va enfin se lever et exiger d’être taxé comme un «citoyen normal» sur ces bénéfices inespérés et défiscalisés ? Que fait la Voka ? Qu’attend le patron de la FEB ? 

 

Il en va de même pour les dividendes d’actions et les coupons d’obligations. Il s’agit des intérêts et des participations que l’on reçoit lorsqu’on investit ou lorsqu’on épargne. Pour les obtenir, il faut avoir une somme d’argent au départ. Plus cette somme est élevée, plus le revenu l’est. Mais aucun effort, aucun travail ne sont requis en échange de ces revenus-là. Aucun. Seulement, dans certains cas, une prise de risque (destinée à s’enrichir, quand même). Ils sont néanmoins taxés à 21% aujourd’hui (25% demain), et sur ceux-ci, aucune sécurité sociale. Cet enrichissement-là reste pour 75 % dans la poche de celui qui avait déjà (ne fût-ce qu’un peu) d’argent. Et contrairement au travail qui est imposé progressivement, aucune progressivité dans cet impôt-là : vous pouvez percevoir 100 millions par an, vous ne serez toujours grevés que d’un quart. Un employé, un indépendant, un ouvrier en fin de carrière, lui, verra son effort quotidien amputé d’une moitié de sa valeur. Et sur des revenus qui ne permettent pas, loin de là, de vivre comme un poussah dans notre belle société équitable.

 

Pire encore. Si vous avez fraudé le fisc en exportant votre capital, vous pourrez bientôt revenir blanchi en payant un tiers de votre fraude. Inégalité ? Oui ! Immoralité ? Oui. Mais Geert Noels ne demande pas (ici) si un fraudeur courageux se lèvera enfin et écrira une chronique demandant d’être amendé, taxé, jugé comme un «citoyen normal». Il ne pense pas à fustiger l’argent de la chance, celui qui tombe du ciel (dans tous les sens du terme). Il pense au contraire très fort que la vraie noblesse aujourd’hui consiste à demander, en tant «qu’artiste» à être payé comme le «citoyen normal». Or, contrairement au rentier, à l’héritier, à l’épargnant, les droits de l’auteur, eux, proviennent bel et bien de son travail.

 

Comme je l’ai dit, ce droit d’auteur concerne relativement peu d’artistes (les droits d’interprétation sont plus une aumône qu’autre chose). Il concerne avant tout les auteurs. Autrement dit, toute personne physique ou morale (société) qui produit un bien physique ou virtuel protégé par ce droit. La grande majorité des ayants droit sont des entreprises. Juste 65% à la SABAM, par exemple. Il y a aussi les héritiers. Fils et filles d’artistes, neveux, nièces, autres. Eux ne paieront toujours que 15% sur les 54.000 premiers euros annuels, non pas grâce à leur travail, mais du simple fait d’hériter. Il n’y a pas de droits de succession sur ces sommes. Donc, un auteur qui perçoit des droits sur ce qu’il a produit de son vivant (sur son travail, donc) est taxé exactement de la même manière que ses héritiers qui n’auront fait que naître enfant d’artiste. Là encore, inégalité morale. Mais rassurez-vous, les artistes ayant été suffisamment célèbres pour produire du droit d’auteur après leur mort se comptent sur les doigts d’une main par génération. Ce sont, par exemple, Hergé ou Franquin. Ah ! Geert Noels faisait-il alors allusion aux richissimes héritiers de ces grands ambassadeurs de la BD belge qui fructifient intensément ? Pourquoi j’ai comme un doute ?

 

Voyons de plus près ce qu’est le droit d’auteur. C’est le prix de la reproduction d’un travail de création à des fins généralement commerciales. Ainsi, un auteur-interprète qui presse 50 CD pour les vendre lui-même touchera quelque 40 euros en droits d’auteurs. Ooooh ! Le vilain artiste anormal ! Quand la FNAC vend 20.000 CD d’un chanteur, elle versera via la SABAM le droit d’édition à l’éditeur et le reste aux auteurs des chansons (et non pas au chanteur). Le droit d’auteur est donc proportionnel au prix final de vente et à la diffusion. C’est en fait la part qu’on donne à l’auteur pour la montagne de fric qu’on a éventuellement fait grâce à son travail. Sur le PIB d’un CD, l’auteur touche au mieux 8%. Le reste va à l’éditeur, au producteur, au distributeur, à la chaîne de magasins et… à l’emploi. Autrement dit, quand un auteur de chansons perçoit 0,8 euro, 9,2 euros vont à des entreprises, des employés, des studios, bref, à l’économie. Et je ne parle même pas du cinéma, une industrie si attrayante qu’elle fait l’objet en Belgique d’exonérations presque totales sur les… investissements des entreprises. Quand une chanson est diffusée à la radio ou à la télévision, l’auteur perçoit à nouveau un droit. Son travail sert donc de support à des entreprises et crée des emplois et de la valeur. Au passage — et on l’oublie souvent —, la création elle-même aura fait l’objet de perceptions fiscales à plusieurs niveaux. Et aura fait vivre un nombre important de personnes.  

 

Pour vous donner l’exemple du livre, que je connais bien, sur un ouvrage vendu 20 euros en librairie, l’auteur percevra entre 1 et 2 euros selon son contrat et sa notoriété (je schématise). La plupart des livres écrits par des Belges sont vendus de 100 à 1000 exemplaires. Conclusion : écrire un livre rapporte généralement de 100 à 2.000 euros, très rarement plus, à son auteur (belge). Or, il faut au minimum plusieurs mois, sinon des années pour rédiger son premier roman, ou un essai. Le droit d’auteur est donc généralement une obole, rien de plus. Ceci apparaît dans les chiffres de la SABAM et de la SACD qu’on va voir un peu plus loin.

 

Voyons aussi ce que gagne le «citoyen normal». Supposons que Geert Noels parle d’un employé moyen. Ce serait alors quelqu’un qui gagne 13,85 fois un salaire mensuel de 3.103 euros bruts par an en moyenne, soit 42.000 euros pour faire simple. Là-dessus, il paye mettons 13% d’ONSS, soit 5.460, restent 36.540 €. S’il a un enfant à charge, il payera quelque 12.123 € d’impôts. Si l’on considère que l’artiste qui ne vivrait que de ses droits (c’est rare) doit se charger lui-même de sa sécurité sociale, en comparant, il aurait payé pour la même somme de départ grosso modo la moitié de ce que paye le «citoyen normal», soit 6.300 €. Privilège, donc. Sauf qu’on vient d’étudier un cas qui n’existe pas. Presqu’aucun artiste ne vit «que» de ses droits d’auteurs. Ainsi, à la SACD (auteurs d’Art dramatique), l’auteur moyen touche… euh… 1.626 euros par an. Je vous fiche mon billet que le «citoyen normal» de Geert Noels touche au moins ça en dividendes divers, revenus d’épargne, ou en avantages en nature peu taxés (une voiture de société, des chèques-cadeaux, etc.) 

 

Et si vous voulez savoir combien «d’artistes» vivent de leurs seuls droits d’auteur, un petit tour à la SABAM (musique, scénarios, image, réalisation, littérature) s’impose. En 2011, seuls 65 membres sur les 16.751 ayant perçu quelque chose ont touché plus de 50.000 euros de droits d’auteur. Ça vous fait 0,4% des «artistes». De ces 16.751, 16.229 ont récolté moins de 10.000 euros. Ce sont donc 97% des adhérents ayant droit qui ont touché un revenu somme toute limité. Pire : plus de la moitié ont touché moins de 25 euros ! En définitive, le nombre de ces «artistes anormaux» qui perçoivent l’équivalent d’un revenu de «citoyen normal» en droits d’auteurs (soit de 20.000 à 50.000 €) est de… 182 ! À ajouter aux 65 personnes qui ont gagné plus que 50K€.

 

Ah ! Quelle horreur, Geert Noels ! Rendez-vous compte : il y a 247 artistes qui ont pu vivre plus ou moins convenablement de leurs droits SABAM l’an passé ! Et — enfer et putréfaction, cher économiste, il y en a quand même 24 qui ont touché plus de 100.000 euros ! Vingt-quatre ! Soit à peu près ce que la Belgique compte de ministres, vice-ministre et secrétaires d’État. Parmi ces gros revenus, espérons qu’il y ait quelques autres pointures (Arno, Deus, Adamo…) qui ont, de leur vivant, fait bien plus pour l’image de notre pays que l’ensemble de nos économistes, ministres et sinistres, et chefs d’entreprise réunis. Mais ce n’est pas tout. Contrairement aux métiers ci-devant, il y a peu de chances qu’un auteur se prenne le jackpot (ou même un revenu normal) deux ans d’affilée. L’activité d’auteur est en effet hautement incertaine de deux manières. Tout d’abord, rien ne dit que son œuvre suivante sortira dans l’année. Ensuite, rien ne dit qu’elle aura autant de succès. Il faut souvent des années pour concevoir un album de musique ou écrire un livre (roman, essai, que sais-je ?) Et quand ce travail est terminé, il faut faire le tour des maisons de disques ou des éditeurs. Chaque année, des dizaines de milliers de manuscrits sont envoyés aux maisons d’édition francophones. Et chaque année, quelques dizaines de ces manuscrits sont publiés. Côté musique, à l’époque où ça allait encore plus ou moins bien pour le secteur, j’ai un jour été voir une productrice assez connue. Elle m’a montré une série de piles de cassettes qu’elle n’écouterait même jamais. C’était ce qu’elle avait reçu en un an. Il y en avait des centaines. Elle en produira un. Les centaines d’autres auront travaillé… pour rien. Le jackpot est bien réservé à quelques chanceux.

 

Car lorsque, malgré tout ça, le disque ou le livre est bien édité et distribué, les chances qu’il nourrisse son homme en droits d’auteur sont proches du zéro absolu. À moins de 20.000 exemplaires vendus, ce ne sera pas le cas. Et les livres d’auteurs belges (francophones) qui se vendent aussi bien se comptent chaque année, aussi sur les doigts d’une seule main. C’est pareil pour les CD. C’est même pire : dans ce secteur, la proportion de musique téléchargée «gratuitement» a carrément vampirisé le secteur.

 

Les «artistes», beste Geert, ne sont donc en effet pas des «citoyens normaux». En règle très générale, ils se démènent comme des fous pour quasi rien, avec quasi aucun espoir d’en sortir un revenu digne de ce nom. Ils bossent comme des débiles pour une carotte qu’ils n’atteindront très probablement jamais. Et chaque année, ils se remettent en danger. Parce qu’ils repassent par le même chemin à chaque fois. Ils doivent écrire au moins aussi bien, convaincre leur éditeur ou en trouver un autre, et si leur œuvre sort, le succès n’est jamais garanti.

 

En 2002, j’ai commencé la rédaction d’un roman. Il m’a fallu trois ans pour en finaliser une première version. Trois ans de vacances, soirées, nuits, weekends consacrés non pas à améliorer ma petite entreprise, ni à jouer au squash, ni à faire de la voile, mais à me concentrer sur un but unique : devenir auteur. Ou plutôt, selon les critères de Geert Noels, artiste. J’ai laissé reposer ce travail, je l’ai confié à quelques lecteurs et un an plus tard, je me suis rendu compte que je faisais fausse route. J’ai donc réécrit mes 400 pages. Ensuite, un éditeur s’y est intéressé. Il m’a demandé de changer une partie du principe. Encore deux ans de réécriture, à un rythme cette fois plus raisonnable (pas toutes les vacances, pas tous les week-ends). Dix ans après avoir commencé, je suis encore en train de finir mon travail. S’il paraît un jour, le lecteur aura entre les mains un exemplaire — mettons un sur 10.000 (soyons optimiste) qui m’aurait coûté mettons l’équivalent de deux années de boulot. Si j’estime que je vaux 40.000 € bruts par an (ce qui correspond au salaire du «citoyen normal), pour rentrer dans mes frais horaires, il faudrait donc que mon éditeur vende mon livre entre 40 € et 80 € pièce pour payer mon travail au prix qu’il vaut. Mais personne n’achètera un livre 40 €, laat staan 80. Je devrai donc me contenter d’un revenu de 10.000 à 20.000 € brut. Et ça, c’est si mon bouquin est un méga succès. 

 

Les Secrets de Bart De Wever s’est vendu à quelque 5.000 exemplaires la première année. De l’avis de tous, un beau buzz en Belgique francophone pour un livre politique. Mettons que je touche 10% sur les ventes (hors TVA), je serai à moins de 10.000 euros. Je n’aurais pas pu écrire ce livre, et je n’aurais pas eu un tel lectorat si je n’avais pas lancé mon blog, à fonds perdu. Mon blog, c’est un tiers-temps non payé depuis 2009. Soit plus d’un an de travail, et pour moitié de recherche. Pour rédiger le livre, il m’a fallu un mois et demi, à raison de 15 heures par jour, samedi et dimanche inclus. Ce faisant, j’ai dû suspendre mon revenu normal, que j’ai donc perdu. Je compte donc trois mois. La correction, relecture, etc. a représenté un mois de travail supplémentaire. La promotion (les interviews, les passages télé, les invitations ne sont pas payées) a représenté au minimum deux mois supplémentaires, à intervalles réguliers. Au total, on peut estimer la valeur réelle du travail que représente ce livre, et sa promotion, à 6 mois, pour une valeur de 40.000 par an, soit 20.000 euros. Ayant eu de la chance, et pas mal de soutien, je m’en sors plutôt bien avec moins de 10.000 euros bruts. Admettons maintenant que je déclare cette somme en revenus «normaux», il m’en resterait mettons 5.000 euros pour 6 mois. Soit l’équivalent d’un salaire mensuel de 602 euros par mois, au salaire d’un employé (payé 13,85 mois par an), ou encore 3,76 euros de l’heure. Moins qu’un homme ou une femme de ménage. En fait, moins que le prix d’un loyer à Bruxelles. Et c’est vrai que l’auteur nettoie les chiottes mentales de la société. Mais tout travail mérite un salaire décent, non ? 

 

Dites-moi, Geert Noels, vous décrochez votre téléphone pour 3,76 euros de l'heure ? Est-ce que vous levez seulement le petit doigt pour ce prix ?

 

La réalité est que la plupart des artistes qui touchent des droits d’auteurs touchent aussi, par ailleurs, un salaire quelque part. Soit parce qu’ils ne sont artistes qu’à temps partiel, sinon, ils crèvent. Ou alors parce qu’ils trouvent d’autres sources pour «vendre» leur art. Prenons l’exemple le plus avantageux, celui d’un petit créatif professionnel. La SACD recommande de ne pas toucher plus de 30% de ses factures de création en droits d’auteur. C’est anormal, parce que le droit d’auteur devrait être proportionnel à l’usage qui est fait de la création, et non pas aux heures de travail qu’il a représentées. Mais le fisc a ses limites. Cela signifie donc que ce qu’on pourrait considérer comme un «privilège» (par rapport à un «citoyen normal») ne porte en réalité que sur un tiers de ce que gagne l’auteur. On a vu que les «auteurs privilégiés» de cette année sont au nombre de 247. De ceux-là, une bonne partie ne touchera pas une somme «viable» l’an prochain. Tout ça, dans un contexte de baisse constante des droits : -20% en 2011 pour les droits SABAM.

 

Bien sûr, il y a ces satanés journalistes indépendants. Des stars, pour certains. Mais pour info, ils gagnent de 70 à 150 euros sur un article qui peut représenter une bonne journée de travail. Difficile de s’en sortir dans ce cas. Si l’on veut défendre la culture — et c’est un secteur qui rapporte, mais pas à tout le monde, et moins aux artistes qu’à d’autres… — le seul moyen est de limiter la taxation de ces «citoyens anormaux». Sinon, ils vont tout simplement grossir le rang des chômeurs. Ou alors, moi je veux bien qu’on paye notre travail à sa juste valeur. Ça doublera le prix d’un journal, ça triplera le prix d’un livre ou d’un CD, et la place au concert de jazz d’une petite formation douée, mais peu connue passerait, par exemple, de 10 à 40 euros. Eh oui. Un musicien professionnel payé 100 euros pour une prestation, trois répétitions, des heures d’apprentissage d’un morceau, ça n’est pas acceptable. Eh oui, un article qui a pris une ou deux journées de travail de recherche, et ensuite d’écriture, ne devrait pas être payé 70 à 150 euros, mais (pour un indépendant), au strict minimum 400 euros. Mais ça, notre société pourtant avide de création et d’information n’en est pas capable. Tout doit être gratuit, ou presque. Alors, le «citoyen normal» qui veut du fun mais n’accepte pas d’en payer le prix peut aussi comprendre que celui qui le lui offre n’a pas à être rejeté dans le coin misérable de notre samenleving.

 

Monsieur Noels, vous aimez les entreprises, n'est-ce pas ? Eh bien, dans les années 90, une musique originale pour une pub (de grosse entreprise) se vendait de 2500 à 5000 euros. Ça permettait de bien travailler et, à côté, de préparer des projets artistiques. Aujourd’hui, il faut faire aussi bien pour… pfff… 750 euros. Et payer son studio, ses logiciels, sa sécu, ses instruments, ses musiciens, e tutti quanti. Ce sont, là encore, les entreprises que vous défendez qui ont cessé de payer la création de leur propre promotion à son prix normal. La pub, quoi. Cette activité qui signifie pour le créatif de signer de son sang avec Faust et de se vendre, autrefois pour un prix correct, aujourd’hui pour une misère. Les entreprises se plaignent ? La belle affaire ! Qu’elles commencent par ne pas paupériser les gens qui produisent cette chère publicité qui alimente si bien l’économie et soutient leurs ventes. Je ne parle même pas du monde du film de pub : il est carrément laminé.

 

La création n’est pas une activité comme une autre. C’est tout simplement, en moyenne, et de très loin, la moins rentable de toutes. Pour autant, elle est vitale pour la société. Que serait-elle sans ses dessinateurs, caricaturistes, journalistes, écrivains, essayistes, philosophes, réalisateurs, peintres, éditorialistes et autres ? Ce n’est pas non plus la moins intéressante pour l’économie — loin de là. Que l’on impose plus les «artistes» qui ont de gros revenus, et sur plusieurs années, d’accord. Mais ceux qui, une ou deux fois dans leur vie, touchent 10.000 ou 20.000 euros pour avoir achevé, vendu, promu un travail dont ils savaient pertinemment qu’il leur ferait perdre d’autres occasions, qu’il minerait leur vie de famille, qu’il leur ôterait toute chance de faire carrière dans un autre domaine, faute d’énergie, méritent bien une ristourne supplémentaire sur une (petite) partie de leurs impôts. Cette ristourne, c’est un subside égal pour l’ensemble du monde créatif. Le meilleur des subsides : il n’est pas politisé. Ça devrait vous plaire, ça, non ?

 

Alors, désolé, finalement, je ne vais pas être cet «artiste» courageux qui va se lever pour exiger qu’on l’impose plus sur ce travail qui ne paye presque jamais son homme. Mais j’ai quand même une bonne nouvelle pour vous. J’ai trouvé l’auteur qui pourrait, et même, qui devrait le faire. Vous, Geert Noels. Oui, vous ! En 2008, vous avez publié un livre intitulé Econoschock. Vous l’avez vendu à 30.000 exemplaires. Si vous êtes un bon négociateur, il a donc dû vous rapporter quelque 50.000 euros. Eh oui, voilà le plus drôle de toute cette histoire : vous êtes au même niveau que les 247 «riches» de la SABAM. Allez, vite, faites-nous votre show. Levez-vous. Écrivez-nous donc cette belle chronique si généreuse. Et exigez de payer le triple de ce que vous avez payé en droits d’auteur sur ce livre.

 

Eh oui. Voilà ce qu’il en coûte de s’attaquer aux «artistes» pour marquer un point sur Twitter et faire croire aux «citoyens normaux» que ces méchants créatifs leur volent leur argent : vous vouliez arroser ? Vous voilà trempé ! Allez. Pour vous réchauffer, écoutez donc un bon Aznavour. Je vous recommande «je m’voyais déjà». Vous entendrez la complainte de 99% des artistes que vous ne lirez, n’écouterez ou ne regarderez jamais.


19:37 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (89) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

@ Marcel,

d'accord, un bouquin vendu à 2500 exemplaires pour 6 mois de travail plein-temps (50h par semaine) rapporte 5000€ fixe et 10% de la vente dépassant ce nombre d'exemplaires

M. Noels est invité à expliquer qui est ce citoyen normal. Celui qui a son comptable pour éviter un max de tax? ou celui qui demande son "salary split" ou qui se constitue en société pour une déductibilité à fond? M. Noels opère-t-il en bvba au sein de sa nv? y a-t-il des options?

un salarié n'a qu'une option: celui de payer
un chômeur ou retraité également: celui de recevoir, car il lui est interdit de travailler

l'injustice ne se trouve pas dans les 15% pour les artistes, mais dans les 42% qu'on devrait payer mais qu'on sait réduire à 13% ou même négatif par la pléiade d'exceptions et de mesurettes de relance et d'investissement qu'on à instauré pour les grosses entreprises, et dans le fait qu'on refuse de taxer les nantis à travers le revenu de l'immobilier et autres.

Je ne suis pas tt à fait d'accord avec ton commentaire sur les héritages. Le revenu doit être taxé en tant que revenu, celui qui s'est acquité des taxes lors de la constitution du revenu doit pouvoir le tranférer sans trop de taxes additionelles. Le transfert d'un bien immobilier d'un parent vers ses enfants doit pouvoir se faire sans trop de surcharges, si l'enfant le met en location il génère des bénéfices en son propre nom qui devraient être taxés.

Écrit par : wallimero | dimanche, 02 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

Wallimero : sur l'héritage, je partais du principe que l'on accorde au travail une valeur fiscale supérieure (et donc un taux plus avantageux) à celui du gain sans travail. En fait, je reprends la logique très à la mode du "on est trop taxé" faisant mine de "protéger" le "gewone burger", tout en se gardant bien de toucher aux vrais privilèges qui touche effectivement un certain nombre d'auteurs, mais beaucoup, beaucoup moins qu'il ne préserve des financiers, économistes, administrateurs et… riches héritiers. Pour le reste, bien évidemment, la maison familiale, qui est un bien acquis le plus généralement avec un argent de travailleur déjà lourdement taxé, ne devrait pas être imposé au moment de l'héritage au point que les enfants soient forcés de le vendre comme c'est le cas souvent aujourd'hui. Mais c'est un mécanisme global que je démonte.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 02 décembre 2012

Je n'ai pas encore fini de lire, mais dans votre comparaison entre salaire et droit d'auteur concernant "Les secrets de Bart De Wever" il y a comme qui dirait une faille.

Les 20.000€ du "travail normal" ne seront au final que 10.000€, alors que les 10.000€ du droit d'auteur deviendront 8.500€. Et donc, pour un investissement équivalant, on arrive à une différence de .... 15%

Mais bon, le fait est que en Belgique, les "gens normaux", l'employé moyen qui travail pour un patron, c'est une toute petite minorité de la population. De l'ordre de 10%, pas beaucoup plus.

Le mécanisme des droits d'auteurs est effectivement un des exemples parmi d'autres du système inégalitaire mit en place en Belgique par nos Seigneurs (et avant qu'on vienne me traiter de populiste, merci de faire une comparaison objective entre le féodalisme et le système belge).

Et vous oubliez aussi que le droit d'auteur touches tous les citoyens, auteurs ou pas, nous payons tous une taxe droit d'auteurs sur tout appareil permettant de copier quelque chose, de l'imprimante au disque dur en passant par la photocopieuse, smartphone,... Je ne sais pas s'il sont déjà arrivés au crayon et au papier.

Écrit par : Nicolas | dimanche, 02 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

Nicolas, ma comparaison (réelle au demeurant) sert à montrer qu'avec la taxation actuelle, je gagne déjà moins en net que si j'avais travaillé comme employé et que si on appliquait le même tarif que les gens normaux, écrire serait réservé à quelques nantis. Et je prends un exemple assez exceptionnel : les 5000 exemplaires sont déjà de très, très bonnes ventes en Belgique francophone. Refaites le calcul avec 500 exemplaires (plus proche de la moyenne) et vous verrez que c'est totalement intenable, y compris avec les 15%.

Je n'étais pas d'accord avec le droit de copie (photocopieuse), mais le fait est que des ouvrages entiers sont copiés de cette manière. C'est plus flagrant encore pour les CD et DVD. Mais remarquez que sur Internet, vous obtenez des masses d'informations qui ne vous coûtent pas un centime. Il est normal que vous payiez quelque part. A moins que vous pensez que les artistes, journalistes et autres doivent travailler gratuitement pour vous ?

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 03 décembre 2012

Oh non, je suis loin de penser que qui que ce soit doive travailler gratuitement (si ce n'est peut-être nos très chers politiciens).

Je fais simplement remarquer que l'on fait payer tout le monde parce que certains copient.

Et concernant internet, le problème majeur n'est pas les gens qui copient, mais plutôt les gens qui interdisent d'acheter.
Parce qu'on n'est pas dans le bon pays, qu'on ne parle pas la langue qu'on est supposer parler, on n'a pas le droit d'acheter quelque chose.

Sans parler des fameux DRM. Ces "protections" pour le droit d'auteur. Je ne sais pas si vous connaissez Barns & Nobels, qui vendent des livres électroniques pour leur Nook.

Et bien, leur DRM, par exemple, fait que même si vou avez acheté et payé un livre, une fois votre carte de crédit expirée, vous n'avez plus le droit de le lire.

Et c'est pareil pour les contenu vidéo légaux. Achetez donc un film sur iTunes. mauvaise qualité, une seule bande son, jamais la bonne, et en plus impossible de regarder le film que vous avez payé sur autre chose qu'iTunes. Même votre home cinéma à 10.000€ n'a pas le droit de le lire.

Avouez que dans ces conditions, le consommateur, l'acheteur, lui, s'il ne veut pas être le dernier des pigeons, n'a d'autre choix que de télécharger ce qui l'intéresse sans DRM, et donc, piraté.

Et dans un système pareil, il devient effectivement absurde de payer des gens qui vous empêchent de profiter de ce que vous avez acheté.

Travailler gratuitement, c'est une chose, devoir payer à chaque fois qu'on veut lire le livre que l'on a acheté, s'en est une autre.

Écrit par : Nicolas | lundi, 03 décembre 2012

@Nicolas : retirons donc tout le contenu gratuit d'internet, ce blog compris, et rendons-le payant, et ensuite, on pourra supprimer les droits de copie. Sur Barnes & Nobels ou iTunes, ce sont des stratégies commerciales et non artistiques. Elles sont évidemment parfaitement absconses, mais elles n'ont rien à voir avec le débat. Je vais vous prendre un exemple : le film "do you want to know more about Belgium" a généré des coûts pour tous les intervenants, mais malgré 2 millions de téléchargement, avec publicité, aucun membre de l'équipe n'a touché un kopeck. Internet, tout comme la câblo-distribution ou la télévision apporterait, sans droits, une montagne de contenu produit par les auteurs pour zéro francs au spectateur ou aux téléchargeurs. Faire payer tout le monde pour l'ensemble du contenu me semble le seul moyen de rémunérer ce contenu. A part Facebook, il est pratiquement toujours le fruit d'un travail.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 03 décembre 2012

C'est un peu facile de prétendre que cela n'a rien à voir.

Si les gens pouvaient facilement acheter, les droits d'auteur n'auraient plus à être une machinerie tellement complexe qu'une personne normale ne puisse s'y retrouver.

Moi aussi, j'écris, sur internet.
J'écris un blog, sur internet, et je ne touche pas de droit d'auteur.

J'écris aussi du code. Et il est disponible gratuitement.
Parce qu'étrangement, le fait qu'une machine puisse lire ce que j'écris, et l’interpréter semble faire en sorte que cela n'est plus une œuvre de l'esprit. Ce n'est plus sujet aux droits d'auteur.
Et même si je m'inscrivait la la SABAM, je ne toucherais rien.

Pourtant, la programmation a de nos jours beaucoup plus à voir avec le style et l'art de l'écriture qu'avec les mathématiques.

C'est le plus souvent ce qui fait la différence même au niveau économique.

Mais bon, comme les langues dans lesquels j'écris sont faites pour des ordinateurs, je n'ai pas droit à la manne des droits d'auteur que je paye pourtant pour pouvoir écrire.
Même si en réalité, ce sont des humains qui lisent ce que j'écris.

Vous dites qu'il est difficile pour un auteur de pouvoir survivre avec ces gains, et qu'il est donc normal qu'ils soient bien moins taxés que les revenus du travail. Désolé, mais je ne saurais être d'accord.

Oui, il est normal que les rentes telles que les droits d'auteur soient taxés à 15%, comme il seraient normal que les revenus des travailleurs soient taxés à 15%. Pas à 50%.

Et même si dans la majorité des cas, cela ne dure pas très longtemps, les droits d'auteur, c'est durant toute la vie de l'auteur, et pendant 70 ans après sa mort.

Imaginez donc la fortune que je me ferais si le fruit de mon travail pouvait me rapporter pour le reste de ma vie, et 70 ans après. Mais il ne peut pas, il doit payer les cotisations, pour les autres, tous les autres, et ensuite les taxes, pour les autres, tous les autres. Et il doit aussi servir de prêt forcé à l'État, pendant seulement quelques années bien-sûr, et à 0% d'intérêt, évidemment.

Parce que oui, c'est une autre, petite, différence entre les taxes sur les droits d'auteur et les taxes sur le travail. Sur les droits d'auteurs, et autre rentes, on paye sur ce que a gagné, après avoir toucher ce que l'on a gagné.

Mais quand on travaille, pour le privé, on a un usurier qui vient prendre notre argent, avant qu'on le touche en nous disant, on vous remboursera la différence dans quelques années, ne vous tracassez pas. Et en attendant, et bien, serrez-vous donc la ceinture.

Vous proposez de retirer tout le contenu "gratuit" d'internet (entre guillemet, parce qu'on paye aussi des taxes pour aller sur internet, si on paye le double de nos voisins pour une connexion, ce n'est pas parce que le câble coute plus chers) et bien moi, je vous propose plus simple. Supprimons donc le travail dans le secteur privé.

Fini les 50% de taxe, fini les inégalités. Tous à la rue, ce sera encore bien plus simple.

Écrit par : Nicolas | lundi, 03 décembre 2012

Et pour revenir sur le fait que les stratégies commerciales des éditeurs/distributeurs n'ont rien à voir avec le débat, je ne suis pas d'accord.

Vous justifiez un faible taux d'imposition par le fait d'un faible gain à la base.
Ce gain faible, il est dû aux stratégies commerciales de vos éditeurs et de vos distributeurs. C'est donc bien lié.

Vous gagnez de moins en moins parce que vos distributeurs refusent de s'adapter au monde actuel.
Mais le système mit en place via les fameux droits d'auteur, leur permet de pouvoir continuer dans cette voie. Aucune raison de se prendre la tête à essayer de vendre plus et mieux si l'on sait que de toute façon l'état s'occupera de balancer l'argent prit chez le commun des mortels.

Et c'est cela qui dans le système des droits d'auteur est affligeant.

Écrit par : Nicolas | lundi, 03 décembre 2012

"Et même si dans la majorité des cas, cela ne dure pas très longtemps, les droits d'auteur, c'est durant toute la vie de l'auteur, et pendant 70 ans après sa mort"
--> vous continuez à toucher des droits pour votre oeuvre proportionnellement à sa diffusion, ce n'est quand même pas un ticket gagnant tous les ans, surtout de nos jours où les oeuvres passent de mode plus vite qu'il n'en faut pour le dire. Imaginons que vous ayez écrit le tube de l'été, on ne parle plus de vous l'été prochain et vous avez beau toucher vos droits à vie, vous ne serez pas riche pour autant.

Écrit par : Thomark | mardi, 04 décembre 2012

Marcel,

Je vais me permettre (pour une fois) de me faire l'avocat du diable et vous exposer ma situation. Ensuite, vous me direz ce que vous en pensez.

Il y a 6 ans, mon amie et moi avons investi dans un immeuble de rapport. A l'époque, nous vivions dans un 60m2 que nous payions quelques 400 € mensuels, soit un loyer ridicule. Après avoir mordu sur notre chique et économisé pendant quelques années, nous avons donc pu nous payer cet immeuble, afin d'en louer les différents studios. Nous avons préféré l'investissement au confort, puisqu'après avoir acquis et loué l'immeuble, certains "résidents" jouissaient d'un appartement/studio plus grand que celui dans lequel vivaient les propriétaires, soit nous. Mais cela fait partie du jeu et nous l'avons accepté. Bien entendu, la banque a financé 85% de la somme pour acquérir le bien. Le reste (TOUT le reste) a été obtenu par notre travail. Aucun euro n'a été reçu d'une quelconque partie tierce.

Aujourd'hui, il nous reste 14 années de remboursements. Les locations ne permettent pas encore d'arriver au "break-even", mais cela encore fait partie du jeu, car, comme vous vous en doutez, lorsque le bien sera intégralement payé, nous jouirons d'une rente confortable, que je vois comme notre pension...

En attendant, nous devons supporter le(s) risque(s) : dégradations, chômage locatif, locataire défaillant, etc. ainsi que le travail de location, remise à neuf lors des entrées/sorties, dérangements pendant les week-ends pour changer une ampoule ou pour venir ouvrir à un locataire qui a oublié sa clé, etc, etc.

Bref, dans 14 ans, vous nous considéreriez comme rentiers, alors que je pense juste que nous aurons été prévoyants, et (je l'espère) malins.

Ma question est la suivante : pensez-vous que je devrais être taxé aujourd'hui, ou dans 14 ans, alors que cet immeuble a été acquis avec de l'argent taxé à la base, à la sueur de notre front, et que nous en avons supporté intégralement le risque ?

Merci de votre réponse.

Frédéric

Écrit par : Frederic | lundi, 03 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

@Frédéric : et je précise qu'à mes yeux, ça ne peut en aucun cas concerner la maison d'habitation principale, sinon, l'impôt imposerait qu'on réemprunte pour acheter un immeuble de même valeur, ou qu'on descende petit à petit vers un immeuble moins cher. Cela dit, cet impôt existe aujourd'hui sous la forme de droits de succession. Il faut re-répartir ça pour permettre aux héritiers de garder la maison paternelle et/ou maternelle d'une part, et mieux taxer les bénéfices purement commerciaux sur l'immobilier. Clairement, dans votre cas, vous ne ferez pas de bénéfice avant des années, et il n'y a pas de légitimité à taxer ce bénéfice sans une déduction exacte des travaux effectués. D'ailleurs, le régime de taxation des plus-values compte une augmentation de valeur de 5% par an (ce qui est excessif) et décompte tous les travaux.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 03 décembre 2012

@Frédéric: il faudrait que vous m'expliquiez comment vous faites pour être taxé sur la plus-value si vous ne faites pas de plus-value -c'est à dire si les risques que vous évoquez se concrétisent-


ça m'interroge.

Écrit par : javi | lundi, 03 décembre 2012

Selon moi, le principe d'équité voudrait que tous les revenus (revenus mobiliers, revenus immobiliers, revenus du travail) soient globalisés pour calculer l'assiette de cotisation.

Le revenu immobilier devrait être calculé après déduction des charges de remboursement de l'emprunt, puisque c'est dans ces conditions que vous avez procédé à l'achat.

Mais à terme, pour les achats futurs, cette déduction devrait disparaître aussi.

Le principal problème, c'est que l'on procède à des achats en se basant sur les règles en cours, qui permettent de calculer les revenus futurs.

Modifier ces règles ne peut se faire que sur une longue durée en garantissant une visibilité aux acheteurs/revendeurs. "Mieux vaut une mauvaise loi qui dure, qu'une loi qui change tout le temps."

Cette intervention de l'État (déduction des charges de l'emprunt du revenu imposable) a pour principale conséquence de faire grimper les prix de l'immobilier et donc des loyers.

Résultat, les revenus ne sont pas investis dans la production de biens et de service, ce qui générerait de l'emploi.

Ceux qui ne bénéficient pas de cet abattement sont ceux qui ne sont pas propriétaires de leurs logements : les jeunes et les plus pauvres. Ils en subissent indirectement les conséquences, comme l'a prouvé cette enquête de l'OCDE qui estime que les prix de l'immobilier en Belgique sont 60% trop cher.

Les plus-values ne devraient pas être taxées : elles sont la plus-value dégagée de votre investissement, de votre diligence et de votre prévoyance et bénéficient au PIB de l'État.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Imp%C3%B4t_n%C3%A9gatif_sur_le_revenu

Écrit par : Pfff | mercredi, 05 décembre 2012

@Pfff mais il faudrait aussi que les revenus d'un travail portant sur plusieurs années soit mis en compte sur plusieurs années. L'auteur est doublement puni : il est payé très tard pour un travail pouvant porter sur un temps très long, et quand enfin il touche son revenu de deux, trois ou quatre ans de travail, il serait, dans votre système, globalisé, et le ferait passer dans la tranche supérieure d'imposition immédiatement. Il faut pouvoir pré-amortir des revenus, ce que les entreprises font avec leurs investissements pour rester en équilibre bilantaire.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 05 décembre 2012

Frédéric, tout d'abord, je n'ai pas dit que tout investissement immobilier devait être taxé. J'ai seulement sous-entendu qu'il fallait une taxation équitable sur la PLUS-VALUE que vous faites au moment d'une vente éventuelle. Je vais préciser la façon dont je vois une telle plus-value :
1. Les travaux effectués doivent pouvoir être déduits
2. le montant de l'achat doit être indexé (ex. Vous payez 300.000 aujourd'hui, ça représentera par exemple 600.000 dans 20 ans, et la plus-value doit partir de 600.000 et non de 300.000)
3. Je parle donc bien du bénéfice net que vous obtiendriez à la fin de votre "exploitation" de la maison.

Je prendrais comme contre-exemple celui d'un jeune homme qui a acheté cash un immeuble à 18 millions de francs belges. Il l'a divisé en 6 et a revendu chaque sixième 9 millions. Le bénef était donc de 36 millions. Il a été taxé deux fois : une fois à l'achat (12,5% de 18 mio) et une fois à la vente (16,5% de 36 mio pour avoir vendu avant cinq ans). Quand on voit les sommes dont on parle (près d'un million d'euros de bénéfice), et l'impôt payé dessus (moins de 20%), on se dit que certains revenus sont extêmement peu taxés. C'est de ça que je parle. Il existe déjà aujourd'hui un impôt spéculatif de 33%. Mais même dans ce cas, ça reste très, très inférieur à ce que paye un employé, un ouvrier, un indépendant, etc.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 03 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

Sans oublier que pour générer des droits d'auteur, il faut aussi payer. Mon expérience est que passé un certain temps, les éditeurs et labels oublient 96% de leur catalogue qui ne vivra que grâce aux efforts des auteurs concernés. Donc, il y aura une deuxième vague de remixage, reprise de contacts, promo, propositions à de nouveaux chanteurs, etc. C'est le cas de la fondation Brel, par exemple (bien que les droits d'édition leur sont "revenu" il y a bien des années). C'est un investissement considérable et sans la moindre garantie de réussite.

Écrit par : Michael | lundi, 03 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

Absolument, Michaël. Étant à la fois entrepreneur et auteur, je peux témoigner que les risques que j'ai pris pour monter ma petite entreprise (qui connaît parfois la crise) m'ont rapporté dès la première année. Alors que les risques que j'ai pris en tant qu'auteur, et les années passées à travailler pour rien, ne me seront remboursés que si je vends un jour un livre à au moins 500.000 exemplaires. L'entrepreneur, à côté de l'artiste, est un tout petit zizi.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 03 décembre 2012

Cher Monsieur,
Vous utilisez les arguments classiques de tous ceux qui bénéficient d'une niche fiscale: "le système de taxation est si injuste et me pénalise déjà tellement qu'il est bien normal que je bénéficie d'une exception".
Toutes les autres niches sont fondées sur la même idée : en partant des intérêts notionnels jusqu'au tax shelter, tout le monde invoque à son profit l'iniquité du système général.
Les économistes ont très bien expliqué l'origine de la multiplication des niches par l'étude du marché politique : augmenter d'un pourcent le tarif général de taxation ne coûte aucun électeur, tandis que faire un cadeau de 20 % à quelques uns vous les fidélise immédiatement. Il faut donc aux politiques un tarif très élevé et très injuste, couplé à de nombreuses niches qui vous font gagner des électeurs. Cela rend le système horriblement compliqué et impossible à évaluer sur le plan moral ou économique, mais si c'est bon pour les élections, c'est le principal...
Si l'on veut vraiment défendre l'intérêt général, il faut prôner une simplification des régimes d'imposition et une baisse généralisée des taux.

Écrit par : Christophe | lundi, 03 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

@Christophe : la plupart des niches fiscales ont une répercussion sur des groupes de pression plutôt riches (holdings, bourse, tax shelter, intérêts notionels). Celle-ci apporte un peu d'équité à une catégorie de travailleurs qui connaissent 1. des conditions exceptionnelles 2. une chute assez hallucinante des revenus potentiels et du pouvoir d'achat 3. un véritable piratage de leurs travaux notamment via Internet. Quant à une taxation plus honnête de l'ensemble des revenus, vous avez dû mal lire : c'est de ce point de vue là que je pars. Mais même dans ce cas, elle doit aussi tenir compte de la régularité des revenus. J'ai ainsi gagné 4000 euros en 2011 sur mes écrits, sur un travail pourtant commencé en 2007. Chez un employé "normal", ce revenu aurait été réparti sur 4 années fiscales, et très peu taxé. Si je passe 10 ans à écrire un livre, au moment où je le publie, mon revenu est taxé comme s'il s'agissait d'une seule année de travail et je passe immédiatement dans la plus haute catégorie fiscale, alors qu'il devrait être réparti sur les pertes encourues précédemment. Ce n'est donc pas tant une niche fiscale qu'une manière maladroite de rétablir un équilibre : un employé ou un entrepreneur n'attend jamais 10 ans pour récolter les fruits de son travail. Un chercheur, un auteur, oui.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 03 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

Je trouve fascinant ces types de goche qui passent leur vie à vanter les mérites de l'impôt à la belge, qui sont prêt à monter sur les barricades dès que l'on évoque le vol fiscal sur le travail en belgique - parce que ces 30k€ bruttés seraient déjà volés à 45% si le bénéficiaire était taxé au régime général - au nom de l'état social et la défense des services publics, mais qui gueulent quand on leur demande à eux de payer comme les autres et d'abandonner leur petits privilèges.

Écrit par : alex | lundi, 03 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

donc personne ne paie "normalement" ses impôts puisque ceux qui sont censés avoir des impôts normaux sont introuvables

je comprendrais jamais rien, perso je connais aucun artistes qui veut être normal, sauf exceptionnellement à vouloir se donner un genre... aucun qui veut être fonctionnaire, salarié etc... mais je connais beaucoup de gens qui râlent de payer l'impôt, d'autres parfois les mêmes qui râlent de ce qu'ON fait avec leurs impôts, et encore d'autres parfois les mêmes qui râlent contre ceux qui en paient moins qu'eux... ça fait en tout cas pas trois conditions nécessaires pour être artiste

j'ignorait que les économistes flamands avec des propos d'experts populistes étaient des "artistes"...

Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 03 décembre 2012

@Alex Pour rappel, la grosse partie de mon revenu est taxé à 45% comme tout le monde. C'est seulement celle qui porte sur le droit d'auteur qui bénéficie de cet avantage. Le droit ne paye déjà presque jamais celui qui en bénéficier par rapport au travail qu'il a réalisé. Que je sache, un employé a droit à un salaire décent. Quant à la critique sur l'impôt en Belgique, si vous avez bien lu l'article, elle est dans le second paragraphe.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 03 décembre 2012

"Le droit ne paye déjà presque jamais celui qui en bénéficier par rapport au travail qu'il a réalisé."

C'est exactement le problème: ce n'est pas que les 15% soient mauvais per se, c'est tout le système au dessus qui est tordu.

Car, sauf cette niche droit d'auteur (qui est la rémunération de l'auteur au sens strict du terme et en droit d'auteur - pourquoi en serait-il autrement fiscalement?), le droit fiscal belge connait un nombre impressionnant de niches applicables au travail: chercheurs, marins, forfait expat, défrayements, etc., plus tous les mécanismes fiscaux qui ont été mis en place au niveau fédéral mais qui bénéficient spécialement à la Flandre, et à son industrie automobile, travail en équipe, travail de nuit et système des voitures de société (nos amis du nord sont très discrets sur ces mécanismes fédéraux à leur seul bénéfice)...

C'est tout le système qui devrait être remis à plat, tous revenus confondus (immobiliers aussi, tiens.)

Écrit par : alex | lundi, 03 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

Moi, j'aime bien les écrivains. Ce sont des idéalistes qui n'hésitent pas à lutter contre la pauvreté, les injustices, le racisme, l'inégalité, le racisme, les fraudeurs, Israël, les néo-nazi's, la pollution, les privilèges.

Dommage qu'ils protègent un système fiscale qui implique l'inégalité.

Un petit employé qui gagne 2.400 euro par mois paie plus de taxes qu'un écrivain qui gagne 1400 euro (un job part-time, dans une bibliothèque par exemple) et qui gagne, en surplus, 1.000 euro par moi comme écrivain (2.400 euro en total, comme le petit employé).

Les privilèges, quel saloperie, ...

Mais je respecte le courage de M. Sel de défendre ses privilèges ; la grande majorité des écrivains ne l'osent pas. Un débat a lieu sans eux ; drôle, n'est-ce pas. Ils ont toujours une opinion Sacré, maintenant, ils se taisent.

La lâcheté, quel ....

Écrit par : MUC | lundi, 03 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

@MUC : le jour où vous rencontrez un écrivain qui gagne 13.850 euros par mois en Belgique, vous me ferez signe. Moi, j'ai gagné moins que ça en trois ans. Je connais aussi peu d'employés qui travaillent 10 ou 12 heures par jour. Et quelques-uns qui touchent du noir ou rentrent des fausses notes. Là, c'est du zéro pourcent. Mais bon, les auteurs paient pour les autres.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 03 décembre 2012

Je voulais bien sûr dire 13850 par an (13,85 x 1000).

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 03 décembre 2012

"Un petit employé qui gagne 2.400 euro par mois paie plus de taxes qu'un écrivain qui gagne 1400 euro (un job part-time, dans une bibliothèque par exemple) et qui gagne, en surplus, 1.000 euro par moi comme écrivain (2.400 euro en total, comme le petit employé)" --> Avec un exemple pareil, on peut dire que vous avez trouvé un vrai privilégié (dans le sens "chanceux"!). 1000€ par mois en écrivain? Combien de temps pensez vous que ça dure un revenu en droits d'auteur? Et en prime, un job part time à 1400€? Dites-moi où, je signe tout de suite! Je suis musicien compositeur avec du boulot régulier et je ne gagne pas la moitié de ce que vous affirmez avec assurance, et pourtant je bénéficie de diffusions importantes par rapport à d'autres souvent plus talentueux que moi... Privilégié vous dites?

Écrit par : Thomark | mardi, 04 décembre 2012

@ Thomark,

Le revenu personel moyen (!) des Belges est 3.103 euro (chiffres venant de l'administration fédéral, 2011). Un job part-time à 1.400 euro n'est donc pas vraiment "exagéré. Mon épouse est pharmacienne, elle travaille comme employée dans une pharmacie, elle reçoît 1.850 euro. Dans le secteur des fonctionnaires, les écoles, ... vous trouverez d'autres exemples.

En tout cas, les "artistes" choisissent volontairement leur métier. Et tout le conséquences de leur choix.

Malheureusement, il y en a trop ; ils sont avec des milliers. Des milliers d'amateurs , des semi-professionals, des artistes ratés, des vrais artistes....Voilà ce qui cause leur "low budget". Leur nombre énorme.... et le fait que le public ne semble pas vraiment intéressé....

Et l'étât leur donne quelques privilèges (les joueurs de foot en ont aussi : leurs attributions à la sécurité sociale sont limitées, par exemple). Un fait facile à constater.

Je n'ai pas de problèmes avec "vos" privilèges, mais ne venez pas vous complaindre.

Un auteur qui vend bien (il y en a, ...) paie moins de taxes qu'un "petit salarié".

Les protestes contre l'augmentation de leur taxes d'un niveau symbolique à un niveau acceptable étaient à la fois efficaces, mais aussi très égoistes.

Tout le monde doit faire des efforts, exept the self-declared artists....

Écrit par : MUC | mardi, 04 décembre 2012

Donc cher MUC, si je vis dans des conditions difficiles, c'est que j'ai choisi un métier de loser alors que j'aurais pu faire d'autres choix beaucoup plus "enviables" (prof, pharmacien ou autre compagnie d'assurance)? Quelle triste société vous nous dépeignez là. J'ai eu ce choix à un moment de ma vie et je ne regrette rien.

Si plus haut vous parlez d'un salaire part time de 1400€ brut alors je veux bien vous croire, mais en net ce n'est pas pareil. Vous parlez de chiffres, savez vous que les personnes qui ont effectivement un "statut" d'artiste sont estimées à près de 8000 en Belgique? C'est trop pour vous? Quelle est votre limite?

Autre chose, vous associez l'art à l'esthétiquement beau qui est une valeur discutable. Un photographe, un graphiste, ce ne sont-ils pas des artistes? Ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas les plus plébiscités qu'ils ne méritent pas. Ces gens là entrent aussi dans la catégorie "artiste", ces gens qui travaillent à mettre en page vos affiches de pub, magazines, etc. De plus, entre les "amateurs , les semi-professionals, les artistes ratés, les vrais artistes", on peut être amateur et très pertinent, on peut être une star internationale complètement artificielle et inintéressante, c'est vous qui décidez de qui peut ou pas? Combien d'artistes ont été reconnu de leur vivant? Si vous pensez qu'il suffit d'être bon pour réussir, demandez aux fraîchement diplômés du conservatoire s'il est facile pour eux de se trouver une place. Et si vous trouvez que les radios passent trop d'artistes belges, dites moi laquelle... Est-ce que ça sous entendrait que les belges n'ont pas l'âme d'artistes (dites-le moi, j'ai beaucoup de contre exemples à vous communiquer). Où est votre part d'implication dans la culture locale?

Bref, votre discours est complètement réducteur mais je vous reconnais une pointe de vérite lorsque vous sous entendez que l'art n'intéresse plus grand monde. En effet, on est submergés de toute part, surtout d'artistes internationaux appuyés par de gros lobbys financiers. C'est bien triste mais que proposez vous? Baisser les bras, ne plus soutenir les artistes belges, les écoles d'art? Et moi si je vous disais que je trouve qu'il y a trop de banques? Le monde ne serait-il pas meilleur si on les supprimait? Vous voyez, tout dépend de quel côté on se range.

Votre manque d'empathie pour la condition des autres témoigne bien de votre état d'esprit. Vous devez être le premier à râler lors d'une manifestation contre l'austérité, ou une grève des trains. A propos, évitez le centre ville aujourd'hui, il y a une manifestation des artistes contre le plan d'austérité de Mme Lanan (-45% de subsides à la culture pour rappel). Je ne vous souhaite pas que votre entreprise fasse un jour pareil avec vous, mais je reconnais que je ne compatis avec les autres en cas de coup dur, ce qui n'est pas votre cas visiblement.

Écrit par : Thomark | mercredi, 05 décembre 2012

@MUC

"Malheureusement, il y en a trop ; ils sont avec des milliers. Des milliers d'amateurs , des semi-professionals, des artistes ratés, des vrais artistes....Voilà ce qui cause leur "low budget"."

la rétribution des artistes (et il n'y a pas que les droits d'auteurs) n'est pas ce qui pousse les artistes à faire de l'art, il n'y a pas que des "low budget" il y a de tout, un peu de tout, très peu de situations confortables 100% artistique...

j'ose espérer que l'économiste flamand qui dit des trucs à l'emporte pièce sur les artistes pensait aux quelques artistes visiblement mieux lotis, de toute façon s'il n'a jamais entendu d'artiste qui demande pour payer des impôts normalement, c'est parce qu'il n'entends pas ceux qui seraient ravi d'avoir à payer des impôts grâce à une certaine reconnaissance économique...

la capacité artistique n'a pas plus ni moins de raison d'être taxée que le capital tout compte fait...

bàv

Écrit par : Uit'tZuiltje | mercredi, 05 décembre 2012

MUC

je me permets encore de vous reprendre sur certaines choses:
"Un auteur qui vend bien (il y en a, ...) paie moins de taxes qu'un "petit salarié""
Vous comparez toujours des choses incomparables. "Un auteur qui vend" est associé a une activité commerciale et en ce sens, il est taxé comme n'importe quel citoyen.

Par contre, ce sont les "privilèges" des droits intellectuels qui vous chipotent. Considérez ça comme des brevets? Allez, un peu de lecture pour vous http://fr.wikipedia.org/wiki/Propri%C3%A9t%C3%A9_intellectuelle.

Savez vous que l'éditeur (en musique en tout cas) empoche la moitié des droits d'auteur sans rien faire d'autre que gérer un catalogue d'oeuvres et d'avoir des contacts en diffusion? Savez vous que les droits d'auteur sont souvent difficiles à rapatrier à la SABAM (quand ils ne tombent pas simplement dans l'oubli)? Vous ignorez tout de ce milieu, pourquoi ne pas vous abstenir de prendre position? C'est un peu comme si je m'insurgeais contre les représentants pharmaceutiques qui sont dressés à faire pression sur les médecins pour leur vendre tel ou tel produit à tout prix (en même temps, ils gagnent bien mieux leur vie que moi et ne se plaignent évidemment pas, mais est-ce vraiment honnête?).

Mais vous savez, dans notre société matérialiste, ça ne m'étonne pas que le concept de droit intellectuel vous semble un "privilège". Mais comme vous le dites si bien vous même: "les artistes l'ont choisi, ce mode de vie".

Écrit par : Thomark | mercredi, 05 décembre 2012

@Zuiltje : s'il pensait aux artistes mieux lotis, Geert Noels se plante. Comme lui, ils ont des entreprises et sont taxés tout à fait normalement. Et comme lui, auteur aussi, il est plus que probable qu'ils fassent appel à de l'ingénierie fiscale. Eh oui, c'est ça, la mentalité entrepreneuriale : fermer grand sa gueule sur ce que les plus fortunés font et s'attaquer aux plus fragiles qui, en plus, ont souvent la détestable habitude de renvoyer à la société une image qui ne lui plaît pas, parce qu'elle est trop vraie. Relire d'urgence "le Rapport de Brodeck"…

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 05 décembre 2012

@Thomark : je confirme : j'ai mis plus de trois ans à recevoir mes droits de Danone Suisse qui avait "oubié" de les déclarer. Je n'ai jamais touché mes droits italiens, espagnols ni allemands sur plusieurs projets. J'ai eu beaucoup de mal à toucher des droits français d'une grosse boîte suédoise que je ne citerai pas. L'entreprise ne m'a pas tout payé. C'est vrai que l'État m'a épargné, mais l'argent, pour grosse part, est allé enrichir ces entreprises plutôt que mon petit portefeuille. Contre ça, même la SABAM ne peut rien. Et ce n'est pas faute d'essayer. Je ne parle même pas des projets de la Commission européenne (voilà, je suis grillé) qui nie carrément dans ses contrats le droit patrimonial et exige une cession de droit pour le monde entier, revente de CD inclus pour… euh… tiens… moins de 1000 euros !Bref, avant même de toucher nos droits d'auteurs, on est spoliés, et les administrations publiques ne sont pas les dernières à pratiquer ce genre de vol à l'étalage de sentiments. Mais voilà, on n'a pas la puissance d'un FEB ou d'une Voka pour défendre nos droits. Ni d'une FGTB. On n'a que la SABAM et la SACD qui sont sans arrêt la cible des populistes de tout bord. Cherchez l'erreur.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 05 décembre 2012

Ah ça Marcel, je commence à bien connaître le milieu (d'ailleurs je suis passé à la SACEM depuis peu, eux au moins se bougent le cul pour les diffusions à l'étranger). Je saurai d'ici un an ou deux si j'ai bien fait ou pas...

Écrit par : Thomark | mercredi, 05 décembre 2012

Saint-Nicolas, Potlatch, le Soir, Baudelaire et Bukowski

Quand je vois la diarrhée progressiste qui tient lieu de pensée à notre sous-intelligensia, je me dis que s'en prendre directement aux petits sous de la presse subsidiée, c'est faire oeuvre salubre.

Après la RTBF qui nous fait des reportages digne de la propagande Brejnevienne (aussi à la fine pointe du combat progressiste en son temps, on l'oublie trop vite) sur le sapin de la Grand Place, voilà Le Soir qui s'en prend au grand Saint-Nicolas.

Débusquer, culpabiliser, interdire, moraliser, tiquer, problématiquer, gourmer, prêcher, pointer, dénoncer, griller de lecture : voilà le rôle de ce phare du genre humain, ou du moins qui se prétend tel, qu'est devenu le Soir.

http://www.lesoir.be/132524/article/actualite/belgique/2012-12-05/notre-grand-saint-nicolas-passéiste-et-raciste

Saint-Nicolas, c'est le seul à faire Potlatch !

http://www.bmlisieux.com/litterature/baudelaire/moraljou.htm

"- Il y a des parents qui n'en veulent jamais donner. Ce sont des personnes graves, excessivement graves, qui n'ont pas étudié la nature, et qui rendent généralement malheureux tous les gens qui les entourent. Je ne sais pourquoi je me figure qu'elles puent le protestantisme. Elles ne connaissent pas et ne permettent pas les moyens poétiques de passer le temps. Ce sont les mêmes gens qui donneraient volontiers un franc à un pauvre, à condition qu'il s'étouffât avec du pain, et lui refuseront toujours deux sous pour se désaltérer au cabaret. Quand je pense à une certaine classe de personnes ultra-raisonnables et anti-poétiques par qui j'ai tant souffert, je sens toujours la haine pincer et agiter mes nerfs. "

P.S.: L'idéologie révolutionnaire est devenue la pire ennemie de la théorie révolutionnaire.

Comme dans la fameuse querelle, les Modernes ne sont pas ceux qui se présentent comme tel.

"On s'emmerde comme en URSS, non ?" C. Bukowski (qui aurait fait un très beau Saint-Nicolas, avec sa belle geule de prélat taillée à la serpe)

Que Dieu dégueule la bière tiède, la rédaction du Soir et les Delerm, père et fils.

Amen.

Écrit par : Pfff | mercredi, 05 décembre 2012

Marcel

Cession de droits pour le monde, c'est normal, paternité de l'oeuvre, c'est de l'exploitation et ces pratiques de voyous devraient être dénoncées.
Pour récupérer les droits d'auteur plus facilement, un BON éditeur peut être utile mais il te bouffe la moitié de tes droits d'auteur sur base d'un contrat qui doit être déposé à la sabam. C'est la règle et tout le monde l'accepte même si c'est un gros pourcentage (ça peut tjs se négocier). Bref, courage!!!

Écrit par : Thomark | mercredi, 05 décembre 2012

@Pfff

merci pour "griller de lecture"
merci pour le beau texte de brejnev

«Zou er nu een sinterklaas rechtstaan en een column schrijven dat hij belast wil worden zoals alle gewone burgers in dit land ?»

merci pour l'odeur de la diarrhée progressiste, est-ce celle du protestantisme ?
merci père fwétard d'être noir pour rappeler que le grand saint-nictamère n'était pas tout à fait blanc

Écrit par : Uit'tZuiltje | mercredi, 05 décembre 2012

@ Thomark,

Non, je n'ai pas une "manque d'empathie", ... Au contraire !

Nous vivons dans un monde dominé par certains réalités économiques. Si vous offrez une service, un produit populaire ou nécessaire (du pains, de l'éducation, des soins médicales, ...) vous aurez des intéressés, des clients. Si votre service est bonne, vous gagnerez bien votre pain.

Si, par contre, vous offrez des produits que personne n'aime (des lvres, poëmes que personne lit, ..), vous aurez des difficultés énorme à les vendre.

Le monde ses "artstes" est, de plus, un monde avec énormement de concurrence. Une situation unique. Il y a des dixaines de milliers de would-be et de vrais artistes ; leur marché ne connaît pas la même croissances que leur propre nombre.

Le résultat : peu d'entre eux savent gagner leur pain. Le marché est gaspillé... Si les paysans produisent trop de lait, le prix du lait tombe et les paysans protestent, certains s'arrêtent, ... des faillissements, ...

Le chute des prix dans l'art plastique (je viens de visiter Campo, Bernaerts, Campo Campo, Amberes, ce weekend à Anvers) est dramatique. A Campo Campo, il y avait une vente aux encheres en faveur de Child Focus... 14.000 euro de revenus, certains oeuvres se sont vendu pour 50, 80 euro, ... même pas le coût des productions (un Jan Fabre pour 1000 euro, ...)

Demander à la société d'intervenir, et de soutenir / subsidier "les artistes" encore plus que maintenant est dégoûtant dans un pays ou 1 sur 7 est pauvre, ...

Les artstes ont le droit de se prendre (trop) au sérieux, la population a le droit de refuser ses moyens limités à eux, et de subsidier les gens qui n'ont pas le luxe d'essayer de faire de leur hobby leur profession. De echte sukkelaars.

note ; je ne considère pas le "droit intellectuel" comme un privilège ! Je considère la manière priviligée de taxer les revenus de ces droits intellectuel un privilège. Je préfère une société qui considère out le monde qui travaille comme des égaux, et les mêmes tarifs pour tout le monde ...

Écrit par : MUC | mercredi, 05 décembre 2012

Et encore: "Nous vivons dans un monde dominé par certains réalités économiques. Si vous offrez une service, un produit populaire ou nécessaire (du pains, de l'éducation, des soins médicales, ...) vous aurez des intéressés, des clients. Si votre service est bonne, vous gagnerez bien votre pain"

--> je suis d'accord avec vous là dessus. Et croyez moi que les artistes "wanna be" comme vous dites se démènent pour trouver leur target et leur rentabilité. Les formes d'art ont connu une évolution majeure ces 20 dernières années avec l'avènement du net, les anciens produits comme les cd's et livres papiers disparaissent petit à petit et il faut s'adapter... Les métiers artistiques connaissent une vraie mutation et chacun essaye de trouver sa place (web designers, infographistes, parolier, musiciens, arrangeurs, producteurs, mixeurs, éclairagiste, maquilleur, écrivain, pigiste, éditeur de partitions, photographe, compositeur de musique à l'image, réalisateur, monteur image, caméraman, directeur photographique, monteur son, prof de musique). Je parie que vous n'aviez jamais pensé à toutes ces catégories de métiers comme des artistes (dans le sens "qui travaille dans le domaine artistique"). Pour ma part, il m'a fallu 3 ans de galère pour trouver ma spécialité. Tous ces gens se battent durement pour gagner leur vie, je n'en connais pas qui se laissent porter par la société comme vous le sous-entendez. Ne critiquez pas sans savoir juste parce que vous avez en tête un "artiste raté pour qui vous payez des impôts", c'est simpliste et réducteur.

Écrit par : Thomark | mercredi, 05 décembre 2012

ah les niches fiscales!

le citoyen normal? Mais c'est sans aucun doute le pigeon.

Le plus mal payé?
A ne pas confondre avec le plus subsidié...

Écrit par : Salade | mardi, 04 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

@Salade : le plus subsidié ? J'aimerais vos sources.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 04 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

je ne visais aucune catégorie en particulier.

mais on pourait parler de certains agriculteurs

ou de mittal.

Écrit par : Salade | mercredi, 05 décembre 2012

@Thomark : j'ajoute que les subsides concernés par la manifestation représentent 1/360 millième (ou : millième) du PIB de la Belgique. Ça donne toute la mesure du "problème".

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 05 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

"Il y a des dixaines de milliers de would-be et de vrais artistes" --> Et c'est vous qui allez faire la différence? C'est un peu comme le bon et le mauvais chasseur... Le mauvais chasseur, il voit qqch qui bouge il tire, mais bon, c'est pas comme le bon chasseur, il voit qqch qui bouge, il tire et c'est un bon chasseur!

Blague à part, c'est bien ce que je disais plus haut MUC, vous ne connaissez rien de la réalité des artistes auteurs. Vous persistez à considérer les revenus de droits intellectuels comme des biens réguliers qui devraient être taxés comme un revenu sur un immeuble mis en location. Je ne peux être d'accord avec vous car je connais la réalité du terrain: Imaginez vous travailler sur un projet qui vous tient à coeur, sans rémunération autre que vos fonds propres ou alors rémunération jamais en adéquation avec le temps passé à travailler (bien inférieure, comprenons nous bien), souvent bien inférieure à un minimex. imaginez une prime sur votre travail qui vous serait peut être versée 2 ou 3 années plus tard si votre travail a plu a suffisamment de monde, avec la probabilité de ne pas vous arriver en mains, sachant aussi que vous n'avez aucune idée du montant de cette prime et que cette prime sera amputé de moitié par votre éditeur. C'est ça la réalité de TOUS les artistes, certains percent, parfois plus par leur volonté plus que par leur talent, mais et les autres? Je trouve que vous jugez bien vite leur situation. Votre seul conseil à tous ces gens est de "trouver un autre boulot" et "faire quelque chose de rentable"? Certains le font, d'autres persistent avec raison, ou pas. VOUS N'EN SAVEZ RIEN, vous avez juste une image d'un artiste raté en tête.

Mais si tous ces Jean Foutre (j'extrapole votre pensée là) qui essayent de pratiquer leur hobby et parfois deviennent de véritables artistes reconnus, quelle est la place de ceux qui n'ont pas de reconnaissance de leur vivant? Je vais vous le dire moi, ils vont grossir les rangs des chômeurs tant il est vrai qu'il n'y a pas de travail pour tout le monde dans notre société. Et dans ce cas, vous préférez soutenir un chômeur sans espoir de boulot "parce que pour vous, l'art c'est un hobby et pas un métier" ou soutenir un artiste qui a une faible chance de faire un parcours qui va lui permettre de s'en sortir (et au passage peut être faire parler de son pays, sa culture)?

"Demander à la société d'intervenir, et de soutenir / subsidier "les artistes" encore plus que maintenant est dégoûtant dans un pays ou 1 sur 7 est pauvre, ..." --> dégoûtant, comme vous y allez! Personne ne demande de subsides supplémentaires, où avez vous lu ça? Et puis, je suis sur que le 1 sur les 7 est souvent un artiste ;)

Pour ma part, je pourrais m'indigner de donner mes impôts à l'armée, aux cultes religieux étant pacifiste et non-croyant. Mais voyez vous, je pense qu'une population non négligeable y voit une utilité donc je me tais. Faites pareil svp!

Écrit par : Thomark | mercredi, 05 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

Monsieur Thomark !

Au 16 siècle, un de nos plus grand artistes, un certain Rubens a expliqué à un ami français ( Nicolas de Peires) son deuxième marriage avec Helena Fourment, une Anversoise de 16 ans (lui , il avait déjà 52). On peut considérer cette lettre comme une des plus belles jamais écrites "... j'ai prix une jeune femme, honnête, mais bourgoise, ... bien qu'on ait cherché de me pousser à faire mon choix à la court. Mais je craignais de me heurter à l'orgueil, ce vice inhérent de la noblesse, surtout chez les femme. Je voudrais une femme qui ne rougirait pas en me voyant prendre mes pinceaux".

Voilà un artiste qui ose utiliser le mot "orgueil".

Ceux qui produisent des produits que personne ne semble de vouloir acheter sont à la fois sympathiques (des rêveurs) mais aussi naifs et ... souvent arrogant.

La question qu'on pourrait poser à chaque artiste qui ne sait pas gagner son pain et préfère que la société travaille pour lui : "Qui vous a donné le droit de vous imaginer d'être artiste". The proof of the pudding is the eating. Si personne ne lit vos livres, il y a un problème.

VOTRE problème !

Comparer votre situation avec les subsides aux réligions, à l'armée, le sport, ... est ridicule. La grande majorité apprécie les réligions (et votre monde laïc est aussi subsidié), la défense et le sport.

Si personne ne veut entendre vos chansons, lire vos poëmes, ... temps de se "mettre en question".

Je vous souhaite beaucoup de succès, beaucoup de revenus, beaucoup de privilèges.

Et s'il y a des travailleurs qui protenstent contre "vos" subsides, n'hésiter pas à utiliser votre argument fantastique : "VOUS N'EN SAVER RIEN".

Un argument très intellectuel

Écrit par : MUC | jeudi, 06 décembre 2012

@MUC : mettons de côté l'orgueil. J'ai une chronique hebdomadaire dans Télépro qui tire à 150.000 exemplaires. J'ai de 16.000 à 25.000 lecteurs uniques par mois sur ce blog, mes livres se vendent de 3.000 à 5.000 exemplaires, et j'ai déjà été interviewé par des journaux d'un peu partout en Europe : France, Grande-Bretagne, Portugal, Espagne, Finlande, ou d'ailleurs : États-Unis, Japon. Le film de Jérôme de Gerlache sur la Belgique dont j'ai écrit le scénario a été vu par au moins 2 millions de personnes sur le web et a été repris par PLUSIEURS DIZAINES de sites d'info, jusqu'au site du Vlaams Belang — c'est vous dire. Quand j'écrivais pour TV Belgiek (ou quand j'en réalisais le son), je participais à une émission qui attirait chaque jour de 300.000 à 500.000 téléspectateurs, sur une chaîne belge. Vous pouvez donc difficilement dire que je ne suis pas lu ou que je suis un "artiste raté", mais malgré tout ça, je ne gagne rien avec le blog, rien avec mes 2 millions de téléchargements du clip Belgium, et si j'additionne tous mes revenus de la création en journaux, magazines, etc, j'arrive péniblement en salaire BRUT à ce qu'une caissière se fait en NET. Expliquez-moi alors l'erreur que j'aurais commise. Ce n'est pas d'avoir trop peu travailler, certainement pas. Ce n'est pas non plus de ne pas avoir un public, sûrement pas. C'est probablement, je vous l'accorde, le fait que l'artiste et sa production est tellement méprisée dans cette société du quantitatif qu'il faut s'appeler Arno ou Deus ou Adamo pour pouvoir en vivre (confortablement dans leur cas — et encore, seulement après des années de galère).

Moi, ce que j'aimerais, c'est que pendant une semaine, on fasse la grève de la création et de l'information, la grève de tous ceux qui sont taxés à 15%. Vous ne pourrez plus lire un article de journal. Vous ne pourrez plus acheter le livre de Geert Noels, ou ceux de Martin Buxant, ni même celui de Bart De Wever sur son régime, taxé lui aussi — eh oui — à 15%. Plus de radio, plus de télé, plus de musique, pas de Standaard, ni même de Doorbraak. Pas de musée ouvert, plus aucune création accessible, un web fermé, pas de lecture, pas de livre, rien.

Il faut parfois en passer par le vide pour que des gens comme vous comprennent ce que la création implique. Et le manque que ça fait quand il n'y en a pas. Eh oui.

Ensuite, côté orgueil, figurez-vous que certains des artistes (je ne parle plus des auteurs) qui ont le plus de succès ne sont pas exportables. Gaston & Leo, De Strangers, Eddy Wally, Bobbejaan ont fait des fortunes, mais une fois en dehors de la Flandre, ils n'existent plus. En revanche, il y a un orchestre de chambre réputé dans le monde entier qui subsiste difficilement, et risque de disparaître sans subsides. C'est La Petite Bande. Rien qu'en janvier, ils jouent en Italie et en Suisse. Ja, vanuit Vlaanderen. Mais sans subsides, ils risquent de disparaître, et pour Bourgeois, ils ne sont sûrement pas assez flamands. Or, ce sont des orchestres comme ceux-là qui portent la culture flamande (et belge) à l'extérieur. Ce sont nos ambassadeurs de l'élégance, pas les Strangers. Ou Luc Tuymans. Ou Jan Fabre. Quand on demande à New York un nom de Flamand, dans la belle société, Jan Fabre est une réponse probable. Or, lui aussi, a été un artiste qui a eu beaucoup de mal à trouver son public. Il y a vingt ans, vous auriez pu dire que c'était un artiste raté et qu'il aurait mieux fait de rester chez lui. J'ai connu des gens qui ont vu Brel en concert à ses débuts et qui m'ont dit qu'il n'irait nulle part. Un artiste raté. Alors, si les spectateurs ne savent pas si un artiste est prétentieux ou pas, comment l'artiste lui-même peut-il le savoir ? C'est même ça, le trouble : être un créateur ou un interprète, c'est soit être sûr de soi en permanence (mais c'est rare que l'on progresse en étant sûr de soi — il y a des cas généralement géniaux comme Mozart ou Picasso, pas faciles à vivre et plutôt orgueilleux) ou alors, douter en permanence, de tout, ce qui est le cas le plus général. Ça demande beaucoup de courage et de persévérance, et ça n'est pas donné à tout le monde. Je connais des artistes qui ont commencé à marcher à cinquante ans. Eh oui, après des décennies d'échecs, ils sont remontés, ont recommencé. Le problème, c'est aussi que l'artiste n'est pas définition pas un bon commercial. Combien d'artistes géniaux n'ont été découverts qu'après leur mort, faute d'avoir trouvé le bon mentor, éditeur ou distributeur ? Vous ne savez pas, ils ne savent pas, personne ne sait si tel ou tel artiste aura, un jour, une rencontre avec son public et s'il en est capable.

L'orgueil ? C'est souvent un simple moyen de défense. Quand on passe son temps à s'interroger sur sa création, sur sa prochaine œuvre, sur la qualité de telle toile, de telle mélodie, de tel arrangement, de telle interprétation, de telle ligne, de tel roman ou de telle poésie, on a parfois besoin, dès qu'on a réussi quelque chose, de le porter avec un excès de fierté. Parce qu'ensuite, les gens qui viennent vous dire que vous faites de la merde se bousculent au portillon, par jalousie, par rancœur, par amitié même parfois. Eh oui, dès qu'on produit publiquement, dès qu'on se découvre, on est tout nu.

Alors, un rien de prétention, une fine couche d'orgueil (qui n'est pas de la prétention, notez bien), ça nous permet de ne pas crever de mal. Merci de votre attention. À présent, vous pouvez aller profiter de tout ce que les artistes sous-payés ont produit pour vous, cette semaine, à la télévision.

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 06 décembre 2012

MUC:

Je déteste les personnes orgueilleuses, artistes ou pas, mais je ne comprends pas bien où vous voulez en venir avec votre lettre de Rubens pleine de fautes d'orthographe. Rubens se plaint dans cette lettre de l'orgueil des nobles de la cour par rapport à son statut d'artiste, raison pour laquelle il a choisi d'épouser une bourgeoise. Ça n'a rien à voir avec son orgueil à lui. Que voulez vous dire?

Votre problème est de croire que réussite rime avec talent alors qu'il n'y a pas de corrélation, vous allez dire que je me répète mais vous n'y connaissez rien de rien. Stromae et Lady Gaga seraient-ils plus méritants qu'un quartet jazz, qui connait vraiment la musique, qui roule sa bosse depuis des années et gagne péniblement sa vie? Y aurait-il une échelle d'art valable et d'art non valable? Dépendant de quoi, du nombre de cd's vendus? des vues sur youtube? Si on reprend vos arguments, pour vous "Gangnam style", la video la plus regardée de tous les temps sur youtube est un exemple parfait d'art moderne vers quoi tout artiste musicien devrait lorgner? Soyez sérieux 5 minutes. Si on devait vous écouter, on devrait faire "comme lady gaga car pour elle ça marche".

Je vais vous dire à quoi tient la réussite pour un artiste: persévérer et développer son art/concept jusqu'à rencontrer une personne influente qui va croire en vous et vous aidera à vous placer aux bons endroits, c'est une subtile conjonction d'éléments (en musique: agent, album, clip, édition, label, radio, langue) qui suppose beaucoup de choses, notamment un minimum de talent mais ce n'est pas le plus important (tristement pour les passionnés d'art). La chance entre donc bien en jeu, et même si on peut mettre toutes les chances de son côté, ça ne veut encore rien dire.

et quand vous dites: "La question qu'on pourrait poser à chaque artiste qui ne sait pas gagner son pain et préfère que la société travaille pour lui : "Qui vous a donné le droit de vous imaginer d'être artiste"", c'est très dénigrant pour beaucoup de gens qui ont suivi des formations musicales assez poussées. Sans compter que vous faites un beau procès d'intention aux malchanceux qui soi disant souhaiteraient que la société les soutienne à ne rien faire. Savez vous que le conservatoire est un enseignement supérieur de type long, un master quoi, et que beaucoup de ces gens vivent de misère, de cours de musique privés et de petits concerts, considérés comme des branleurs par des abrutis comme vous.

Juste une dernière chose: "votre monde laïc est aussi subsidié" --> et je suis contre aussi, ça assimile la laïcité à un culte comme un autre, ça me fait juste penser aux mormons qui assimilent la science à une opinion comme une autre. Je prône une laïcité inscrite réellement dans la constitution. Mais bon, là c'est hors sujet...

Écrit par : Thomark | jeudi, 06 décembre 2012

@ Thomark

Aangezien u mij "pakt" op mijn - uiteraard - ver van perfecte kennis van uw taal ("fautes d'ortographes", in een brief die ik uit mijn hoofd citeer) zal ik eventjes in mijn moedertaal de puntjes op de i zetten. U vindt wel een vertaler. U repliceer ongewijfeld in een perfect nedelands.

1. iedereen kiest het beroep van zijn keuze.
2. het ene beroep verdient meer dan het andere.
3. het ene beroep is leuker dan het andere.

Volgt u Nog ?

4. kunstenaar zijn is een uitermate leuk beroep, helaas verdient men er doorgaans niet veel mee ... dit heeft te maken met het zéér grote aantal kunstenaars, de bikkeharde concurrentie en de kleine vraag naar hun product

5; de andere mensen, die een minder leuk beroep kiezen, moeten dan maar subsidies geven aan de kunstenaars, om hun superleuk beroep uit te oefenenen.

Heeft u zich al afgevraagd waarom niemand uw kuntszinnige producten wenst af te nemen ? Neen ? Vanwege uw zelfingenomenheid ? Allicht begrijpt het publiek u niet. Zo zult u iedere avond in slaap vallen, neem ik aan.

If you can't stand the heath, stay ou of the kitchen.

Overtuig ons van de kwaliteit van uw prodcut, i.p.v. ons te overtuigen dat we u sowieso moeten betalen, omdat u 'kunstenaar' bent. Een beetje nederigheid misstaat niemand. Ook zelfverklaarde artiesten niet.

Écrit par : MUC | vendredi, 07 décembre 2012

Denk dat ook uw Nederlands niet echt te begrijpen zal zijn met de fouten die erin staan ;)
En hou nu verdorie op met uw clichés zo groot als een huis!!! Het is gewoon te belachelijk voor woorden.
Precies of kunstzinnige beroepen zijn alleen maar een leuk tijdverdrijf en de rest van de wereld die moet tegen zijn goesting gaan zwoegen, hoe beperkt kan je zijn in je visie van de wereld, echt meelijkwekkend mensen die zo denken.

Écrit par : Isa412 | samedi, 08 décembre 2012

MUC:
Je vois que rien ne peut vous raisonner à avoir moins d'arrogance, tant pis pour vous, je ne me sens pas l'envie de débattre plus longuement avec vous. Marcel a bien résumé mon avis dans son dernier post.
Je termine en vous révélant mon activité artistique: je gagne ma vie en composant des musiques pour des pubs que vous voyez passer au cinéma, à la télé et des musiques de dessins animés pour vos enfants. Croyez moi, ce n'est pas de gaité de coeur, je préfèrerais approfondir mes connaissances artistiques, mais bon, ainsi va le monde que vous plébiscitez.
Vous voyez donc qu'être artiste/auteur ne signifie pas mendier de l'aide pour faire de l'art incompréhensible? Je ne vous demande pas d'excuses pour toutes les énormités que vous avez énoncées, lisez simplement le dernier post de Marcel...

Écrit par : Thomark | samedi, 08 décembre 2012

@ Thomark,

Alors vous vous trouvez dans un secteur avec beaucoup de compétition, peu de travail vraiment intéressant, certains concurrents qui essaient de faire le même travail "en noir" ou comme deuxième profession, un marché international avec des concurrents dans des pays ou on veut faire le même travail pour des prix encore beaucoup plus bas, .... et les firmes pour qui vous travaillez profitent probablement de cette situation...

C'est la faute de qui ? De personne. C'est tout simplement une situation que personne ne sait changer, sauf ceux qui vous paient. Des firmes privés.

Là il faut vous complaindre....

J'ai tout simplement essayé de vous expliquer comment le marché économique fonctionne. Je n'ai pas vu des arguments , ni de vous, ni de Sel, Isa... qui contredisent ces règles bien simples et reconnus.

Les artises veulent gagner plus, ... veulent garder leur statut fiscal priviligé. Ils veulent plus d'appréciation.

Tout le monde veut savegarder ses privilèges. Tout le monde veut gagner plus. Tout le monde veut plus d'appréciation.

Là vous êtes très conservatif.... :-)

Je vous souhaite beaucoup de succès, j'éspère également de me laisser le droit de soutenir ceux qui ont vraiment besoin de nos sous : les 15 % de pauvres dans notre société.

Écrit par : MUC | samedi, 08 décembre 2012

Muc:

vous le faites exprès ou quoi? je vous dis que personne ne veut gagner spécialement plus (même si on l'espère TOUS), par contre personne ne veut gagner moins pour le même travail, c'est une certitude économique que même vous ne contredirez pas.

Les réformes économiques qui diminuent les salaires, ça suffit, il y a assez de firmes privilégiées qui font des méga bénéfices, alors laissez ceux qui bossent dur gagner leur minimum toléré.

Vous avouez vous même que le secteur artistique a "beaucoup de compétition, peu de travail vraiment intéressant, certains concurrents qui essaient de faire le même travail "en noir" ou comme deuxième profession, un marché international avec des concurrents dans des pays ou on veut faire le même travail pour des prix encore beaucoup plus bas, .... et les firmes pour qui vous travaillez profitent probablement de cette situation." --> Tout à fait, doit-on arrêter pour autant?

Vous êtes vraiment un drôle de personnage, soutenir les très pauvres est noble, soutenir les un peu moins pauvres est "dégoûtant" selon vos termes, demander aux plus riches un peu de soutien c'est simplement hors de question. Rien n'a intérêt à changer, accepter les réformes décidées dans des petits bureaux sans broncher, même si ces réformes défavorisent certains. Et après ça, je suis conservateur?

Écrit par : Thomark | dimanche, 09 décembre 2012

@ Thomark

Oui, je le fais exprès. Vous aussi, j'éspère :-) ...

Un artiste paie 15 % d'impôt sur ses revenus (droits d'auteur), un petit salarié paie facilement 40 % sûr ses revenus, ...

Les artistes qui ont beaucoup de succès, qui gagnent beaucoup , eux aussi ne paient que 15 % d'impôts...

Si vous défendez ça, vous êtes - en effet - conservateur. Vous défendez des privilèges inacceptables, si on veut une société avec le mêmes droits pour tout le monde.

Question : pourquoi les artistes "reussis" n'organisent-ils pas de solidarité avec les artistes qui ont des problèmes ? Pourquoi - par example - Adamo, Tura , Tom Lanoye, ... ( qui paient 15 % d'imôts sur des revenus bien élevés, ..) ne vous soutiennent pas ?

Non, ce sont les ouvriers, les petits employés (qui ne sont pas intéressés à acheter vos produits, me semble-t-il) qui doivent vous soutenir.

J'éspère que ceci vous donne un très bon sentiment.

Le jour que vous serez reconnu comme le E. Morricone Belge, en gagnant beaucoup de fric, vous allez sûrement soutenir les autres artistes Belges qui ne gagnent ce que tout le monde gagne dans notre pays. En payant moins d'impôtes sur les mêmes revenus.

Écrit par : MUC | dimanche, 09 décembre 2012

En 2011, Anvers a enregistré un chiffre d’affaires record de 56,5 milliards de dollars pour son secteur diamantaire... Le secteur diamantaire anversois qui emploie 27000 personnes, il représente en effet plus de 5 % du PIB national Belge ! Dans les faits, près de 10% du PIB flamand ...
Avec un taux de tva à 0% pourquoi encore protéger un secteur économique mono régional avec de généreuses mesures fédérales alors que tant de secteurs d'activités concernant les trois Régions crèvent sous les taxes ou le manque de rentrées. Il est évident que nous ne vivons bien que grâce à la lumière et la chaleur intellectuelle que nous apportent nos artistes et donc un secteur d'activité économique à soutenir.

Écrit par : Philippe | dimanche, 09 décembre 2012

@Muc : vous êtes bouché, je pense.

Les 15% sont uniquement valables sur les DROITS D'AUTEUR, qui pour certains artistes sont de zéro, et pour les auteurs (Bart De Wever, Geert Noels, Paul Magnette, Christophe Deborsu, Bart Maddens, etc.) sont taxés à 15% JUSQU'A 54.000 EUROS MAXIMUM et UNIQUEMENT s'ils ne sont pas en société. À partir de 54.000 euros, ils sont taxés comme n'importe quel autre contribuable. Donc, non, les artistes qui marchent très bien ne paient pas 15% d'impôts, ils paient plus probablement 50% d'impôts et sécu. La plupart des auteurs ont un revenu moyen de 1500 à 2000 euros, et C'EST UNIQUEMENT Là-DESSUS QU'ILS NE PAIENT QUE 15%. Pourquoi, je l'ai expliqué. Mais arrêtez de tordre la réalité juste pour avoir raison, c'est lassant.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 09 décembre 2012

@MUC : je parlais bien entendu de 1500 à 2000 euros par AN, pas par mois (revenu moyen en droit d'auteur de la SACD par an : 1600 et des poussières. J'espère pour vous que vous ne gagnez pas plus en avantages de toute nature ou en noir.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 09 décembre 2012

Sacré Muc:

On ne vend plus de cd's savez-vous, du moins pas assez pour gagner sa vie. Même le groupe radiohead a compris ça et du coup donne ses musiques à télécharger sur le net. Que voulez vous, il faut s'adapter, et les artistes s'adaptent.

"les ouvriers, les petits employés qui ne sont pas intéressés à acheter vos produits, me semble-t-il" --> intéressés ou pas, ils regardent la télé et les pubs et donc écoutent ce que je fais, ça marche pour tout le monde, mon objectif est atteint. Pour gagner ma vie, je ne fais pas de la musique pour moi, mais sur commande. Je rêve qu'un jour vos enfants vous emmerderont pour écouter une musique que j'aurai composée, ce sera ma petite revanche sur votre mauvaise foi ;)

Bref, on a compris votre rengaine: "système de taxation de droits d'auteur = privilèges inacceptables blablabla", vous ne réfléchissez pas plus loin que ça, vous n'y connaissez rien et nous ne serons jamais d'accord. Merci de déverser votre haine des privilégiés sur d'autres sujets où votre input sera peut-être plus "pertinent", ici, vous n'êtes vraiment pas à votre place...

Écrit par : Thomark | lundi, 10 décembre 2012

@ Thomark

Voilà l'argument finale, ... votre "ici vous n'êtes pas à votre place" est encore plus intellectuel que votre "vous n'en savez rien". Wat een bewijs van intellectuele machteloosheid...

Vous vous comportez comme les aristocrats du 19ième siècle. Comme les échevèques.... vis-à-vis le peuple.

En effet, il n'y a pas de discussion possible. Vous avez raison, tout à fait.

Ceux qui osent vous critiquer doivent se taire.

Je vous souhaite beaucoup de succès avec votre carrière musicale qui vous donnera (espérons-le) à un jour un peu de contentement, un peu de respect, beaucoup de gloire, peut-être une petite fortune...

En attendant ce moment de gloire, n'hésitez pas de profiter de vos privlèges que d'autres gens qui travaillent aussi dûr que vous (les infirmières, par exemples) n'ont pas.

Des privilèges, subsidies par les petites infirmières leurs taxes.

Neem nooit het woord "rechtvaardigheid" in de mond, ....

Écrit par : Sacré MUC | lundi, 10 décembre 2012

Beste Muc,
Ik heb hier persoonlijk al het een of het ander van onwetendheid zien passeren, maar u hebt echt de palm gewonnen, proficiat zou ik zeggen ;(
Ik begrijp dan ook volkomen de reactie van Thomark dat u hier niet op uw plaats ben, en hij bedoelt uiteraard in dit onderwerp, want u weet of ik heb eerder het gevoel wil niet weten waar het over gaat, dat is natuurlijk veel makkelijker om u in uw eigen wereldje verder te kunnen ergeren op dingen die u denkt te zien, maar die vooral niet bestaan maar dat hebben uw hersentjes blijkbaar niet door helaas.
Dat u zelf niet inziet dat u absoluut niet begrijpt waar het hier over gaat, dat gaat mijn petje echt te boven.
Maar bon we zullen de discussie maar staken want u bent zo geweldig overtuigd van uw gelijk dat daar helaas weinig aan te doen is daar u de meermaals voor u uitgestippelde uitleggen blijkbaar echt niet kan verwerken in uw breintje.
Een prettig voortbestaan nog in uw oh zo bekrompen wereldje en erger u maar niet teveel aan de voordelen die u of de zogezegde verpleegsterkes moeten missen (tjonge, tjonge, tjonge het voornaamste bewijs dat u zelf niet weet over wat u spreekt)

Écrit par : Isa412 | mardi, 11 décembre 2012

Et voilà que je me fais reprocher de ne pas être assez intellectuel par un type qui cite une lettre de Rubens sans même en comprendre le sens...
MUC, il n'y a pas de débat possible car vous n'acceptez pas l'approfondissement de vos principes de départ, tout celà tient à la notion de "propriété intellectuelle" qui, tout au long de l'histoire a évolué, a été rémunérées de différentes façons, pour en arriver à ce que vous reprochez aujourd'hui au monde entier (sans le savoir). Vous le sauriez si vous aviez ne fut-ce que jeté un coup d'oeil à wikipedia dans ma première réponse. Non seulement, vous attaquez un principe de survie de nos artistes belges déjà souvent contraints à l'exil pour réussir une carrière digne de ce nom, mais en plus vous remettez en cause un système qui a été adapté, ajusté au fil des siècles par différentes civilisations et modes de pensée, qui est généralement accepté par tous les pays qui possèdent des sociétés de droits d'auteur (et ils sont nombreux). Vous préférez en rester au stade simpliste de "privilégiés" contre "pauvres travailleurs qui payent des taxes", vous n'avancez pas d'arguments autre que vos ressentiments à-priori infondés sur "les artistes autoproclamés", vous confondez "secteur artistique" et "esthétiquement beau", notion toute subjective, vous crachez à la figure de milliers de personnes qui travaillent dans l'ombre pour agrémenter vos lectures, radios, sorties, etc.
Oui je pense que vous ne savez pas débattre car vous n'argumentez pas (en même temps, c'est normal, comme je le répète, vous n'y connaissez rien ;)). Allez, time to move on, on clôture ce post?

Écrit par : Thomark | mardi, 11 décembre 2012

@ Thomark
@ Isa...
@ Sel

Ik hoop dat er ooit iemand jullie de basisbeginselen van ons economisch systeem duidelijk maakt.

Als je iets maakt waar weinig vraag naar is, dan verdien je altijd weinig.

De wet van "vraag en aanbod".

Een bakker die aangebrande taarten aanbiedt, gaat ten onder. Een goede bakker zal zijn kostje verdienen.

Kunst is - voor 80 % van de bevolking - een "luxeproduct". Je kan dit betreuren ; het is helaas altijd zo geweest. Bovendien zijn er gigantisch veel kunstenaars... ze concurreren elkaar kapot.

Opdrachtgevers en klanten profiteren daarvan. Voor enkele honderden euro kan je op de vrije markt (veilingen) een mooi schilderijtje kopen. De prijzen zijn de laatste jaren gekelderd, mede door de crisis. Tenzij het om geniale werken gaat.

Vergelijk het met de melkproducenten ; ook zij kampen eigenlijk met hetzelfde probleem. Een te groot aanbod, een te kleine vraag, ....

Normaal zuivert de markt zich dan, en verdwijnen er producenten, zodat de balans vraag en aanbod zich herstelt.

"Helaas" zijn kunstenaars doorgaans vastbesloten lui. Ze gaan koppig door, hetgeen te bewonderen is.

Ze zouden de volwassenheid en eerlijkheid moeten hebben om er de gevolgen van te dragen, in plaats van te verwachten dat de hele samenleving ervoor opdraait. Kunstenaars zijn echter niet "zwak" ; ze zijn trots en volhardend.

Om alles in één zin te zeggen : doe rustig voort, wees gelukkig en sla aub in uw "artistieke carrière".

Betaal eens wat belastingen voor de medemens, ....

Tenslotte : de meeste "kunstenaars/artiesten/auteurs" blijven onbekwaam om hun brood te verdienen, ondanks het gunstige fiscale systeem, .... misschien toch het bewijs dat er iets grondig fout zit (te groot aanbod, ....), of niet ?

Écrit par : MUC | jeudi, 13 décembre 2012

@MUC : du grand n'importe quoi. Tout d'abord, l'art n'est pas un produit économique comme un autre, il n'est même pas réellement économique. Il est sociétal avant tout. Ensuite, on te parle des produits que nous réalisons et qui sont très largement distribués, sauf que les entreprises qui en bénéficient ne veulent plus en payer le prix. Pourquoi ? Parce qu'Internet a introduit une culture de l'art gratuit.

Enfin, la création n'est pas un produit de luxe. Vous en consommez tes tonnes sans le savoir dès que vous allumez la radio et la télé. Mais que ceux qui le produisent et qui sont "succesfull" ne puissent pas gagner leur vie, c'est votre credo pourri. Je vous le laisse. Éteignez tout, vous ne méritez pas la musique, le théâtre, le cinéma, même pas un épisode de De Heren van Zichem.

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 14 décembre 2012

@MUC : du grand n'importe quoi. Tout d'abord, l'art n'est pas un produit économique comme un autre, il n'est même pas réellement économique. Il est sociétal avant tout. Ensuite, on te parle des produits que nous réalisons et qui sont très largement distribués, sauf que les entreprises qui en bénéficient ne veulent plus en payer le prix. Pourquoi ? Parce qu'Internet a introduit une culture de l'art gratuit.

Enfin, la création n'est pas un produit de luxe. Vous en consommez tes tonnes sans le savoir dès que vous allumez la radio et la télé. Mais que ceux qui le produisent et qui sont "succesfull" ne puissent pas gagner leur vie, c'est votre credo pourri. Je vous le laisse. Éteignez tout, vous ne méritez pas la musique, le théâtre, le cinéma, même pas un épisode de De Heren van Zichem.

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 14 décembre 2012

Tjonge, tjonge, tjonge en echt volharden in de onwetendheid, het is eigenlijk een plezier om te zien hoe uitgebreid u deze ten toon stelt, het maakt het ons makkelijk om te beseffen (en ik zou bijna zeggen, hoe achterlijk u bent op dit gebied maar dat zou nogal ongepast zijn vrees ik ;)) dat u nog steeds niet beseft dat u echt niet weet waarover u praat omdat uw oogkleppen u steeds weer bij het woord kunst maar in één richting duwen die maar een héél klein stukje, een miniem stukje beslaat van wat kunst in onze hedendaagse maatschappij allemaal omvat. U ziet kunstenaars alleen maar als mislukte schilders, zangers of toneelspelers blijkbaar.
Vele héél vele mensen die prachtige talenten hebben doen dit bij naast hun gewone job omdat men daar heel moeilijk van kan leven meestal inderdaad en betalen dan zeker belastingen zoals u en ik, plus nog belastingen op het enorme aantal uren dat ze in hun gave steken. Dat die mensen met hun belastingen mensen met zo weinig inhoud zoals u later hun pensioen gaan moeten betalen dat is nu eenmaal eigen aan onze maatschappij, helaas zou ik bijna zeggen, maar gelukkig maar want als men alleen maar zou bijdragen aan mensen die iets inhoud hebben dan zou u wel eens heel erg in de kou kunnen blijven staan. Voor de rest kan ik u inderdaad maar een verder heel leuk leven wensen, maar dan zonder muziek, tv, kleding (ah ja inderdaad wat dacht je? ;)) en alles wat u dagelijks omringd waar u met uwe beperkte visie zelf niet bij stilstaat.

Écrit par : Isa412 | vendredi, 14 décembre 2012

@ Isa

Ik heb deze ochtend met plezier het interview met Kristien Hemmerechts, in De Standaard (weekblad) gelezen, ... geniet u even mee... Mocht u haar niet kennen, een vrij toonaangevende schrijfster in Vlaanderen.

vraag : "U had, anders dan de meeste kunstenaars, geen probleem met een verhoging van de belastingen in de cultuursector.""

antwoord : "Ik ben er mij heel goed van bewust dat wij voor veel mensen wereldvreemde wezens in ivoren torens zijn.... Dus ik vind dat we de maatschappij vooral niet de indruk mogen geven dat KUNSTENAARS EEN UITZONDERINGSSTATUUT verdienen. Het zijn moeilijke tijden, iedereen moet besparen, WAAROM WIJ NIET ?"

vraag : "velen vinden dat u net wel vanuit een ivoren toren spreekt. U bent een van de weinige schrijvers die vlot van hun pen kunnen leven"

antwoord : ... dat is ook altijd een BEWUSTE KEUZE geweest. ... ik heb altijd een grote mate van vrijheid nageleefd, één van de redenen waarom ik nog altijd deeltijds lesgeef"

ET MAINTENANT, FASTEN SEAT BELLS, MARCEL, THOMARK, ISA, ....

"er zijn in de pers verhalen verschenen van schrijvers die amper 1000 eur per maand verdienen. Dan denk ik, ... waarom ga je niet een paar uur per week WERKEN IN EEN VERPLEEGTEHUIS ? Je zult er misschien nog dingen zien die je inspireren, jes sociale statuut is in orde en je houdt tijd over om te schrijven."

PLUS LOIN, ELLE DONNE L'UPPERCUT

"en dat speciale belastingtarief blijft een FISCAAL PARADIJS"


Donc, mes chers amis, je suppose que vous aller accuser madame Hemmerechts, ... de quoi exactement ? Je suis vraiment curieux. Is ze soms ook zo dom / achterlijk / onwetend als ondergetekende ?

Écrit par : MUC | samedi, 15 décembre 2012

@MUC : pour moi, c'est surtout une conne arriviste qui ferait bien elle-même de descendre un peu dans les méandres obscures de la création moins "médiatique" que la sienne. Putain ! Si les auteurs qui gagnent 1000 euros par mois doivent se mouiller !

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 15 décembre 2012

MUC

Pour justifier votre point de vue, vous choisissez de prendre l'avis d'UNE artiste déjà aboutie (certainement subsidiée par la communauté flamande), je suis sûr qu'on pourrait trouver une multitude d'autres avis (certainement une grosse majorité) n'allant pas dans ce sens, venant d'artistes ou pas, parvenus ou pas. Bref, au moins, son avis à elle, même si je ne le partage pas a le mérite d'être un avis d'une personne ayant déjà été confrontée à la problématique.

Par contre, on sait bien que le monde dans lequel on vit est en crise, qu'il y a des pauvres dans le besoin, etc. Pourquoi ne militez vous pas également pour que ceux qui gagnent TROP d'argent aillent travailler dans un centre hospitalier? Oh wait, je sais pourquoi: "on peut JAMAIS gagner TROP d'argent, d'ailleurs personne ne se plaint de gagner trop --> CQFD!!" Par contre on peut très bien ne pas en gagner assez, c'est tout à fait acceptable pour vous. Il peut tout à fait vous paraître méprisable de vouloir conserver un semblant de dignité ou un semblant de choix dans ses possibilités de carrière, tout est dicté par les lois commerciales de l'offre et de la demande. Conclusion de MUC: quand on n'a pas de fric, on n'a pas le droit de se plaindre, on ne doit pas essayer de faire ce qu'on fait de mieux dans la vie, on ne doit pas espérer une quelconque émancipation via son talent personnel, on doit juste penser miséricordieusement à ceux qui gagnent encore moins et aller faire un job qui rapporte des sous, ce qui va nous donner un droit de... ne pas se plaindre (vu qu'on n'en aura plus besoin). Merci MUC et joyeux Noël, pensez bien à éteindre la radio pour les fêtes, vous allez nourrir sans le savoir des artistes fainéants.

Écrit par : Thomark | samedi, 15 décembre 2012

@ Thomark
@ Sel

Voilà le plus ancien truc du monde. Si quelqu'un a un point de vu qui est difficile à contredire, ... on attaque l'auteur... ("une conne arriviste", je ne veux même pas citer les autres termes implolies, vulgaires que M. Sel a écrit) .

De plus, elle n'est pas seule. Un certain Tom Lanoye (probablement aussi un con) a dit dans un interview de radio qu'il se posait aussi des questions. Dans un article contre B. De Wever, il mentionne (self defense ?) qu'il payait des taxes comme tout le monde.

D'autres écrivains connus se taisent. Très malin, ...

Et, pour la dernière fois, je n'attaque pas "les artistes". J'attaque un système fiscal "priviligé" (oui, il y en a aussi d'autres). Quand on gagne 4.000 brut par mois comme employé, on reçoît (environ) 2.200 net (sécurité social, taxes personelle, taxes communale, ...). Un écrivain qui reçoît 4.000 brut "droit d'auteur" reçoît 3.600 euro.

La sueur de l'employé a-t-elle moins de valeur pour la société que la sueur d'un écrivain ?

Si la grande majorité des artistes n'est pas content de leurs revenus, .... croyez-moi, la grande majorité des "petits employés" trouve la même chose.

Le système actuel "favorable" ne soutient que les artistes qui gagnent beaucoup.

Ceux qui ne gagnent que "mille euro par mois", ... ne paieraient
jamais beaucoup de taxes dans le système "normale" de taxation sur les revenus personelles.

Bref, le système est favorable aux auteurs "riches". Les autres se trompent quand ils la défendent.

Et en ce qui concerne mes "conclusions" que Thomark vient d'inventer, .. Thomark se trompe. Mes conclusions ; quand on choisit une profession qui ne paie pas beaucoup, on ne doit pas se complaindre après. On le sait quand on commence.

Le choix pour une carrière "sportif" ou "artistique" est très courageux / dangereux. On prend un risque. Un très petit pourcentage des sportifs / artistes, ... arrive au sommet, et devient "riche". Les autres pas, ... that's life.

Nous sommes tous responsables pour les choix que nous faisons.

Écrit par : MUC | samedi, 15 décembre 2012

Beste Muc
Dom en achterlijk niet maar zeer wereldvreemd zal ik het maar gepaster uitdrukken sprekend uit haar ivoren toren inderdaad en zo ken ik ze al sinds altijd.
Als je in de buurt waar zij woont een huis kan kopen dan mag je al van een serieuze ivoren toren spreken amai nog niet en kan ze zich waarschijnlijk begot nog niet eens voorstellen dat moesten die mensen 1000 euro per maand verdienen ze zichzelf al bij de grote gelukkigen zouden rekenen, maar dat kunnen mensen die nog nooit op zo'n "voet" hebben moeten leven zich niet voorstellen inderdaad. Wil ze eens weten hoeveel mensen die dan in haar ogen "echt" werk doen amper meer dan die 1000 euro verdienen en daar heel gelukkig mee zijn of wel moeten zijn omdat dat nu eenmaal de standaard is voor vele jobs, ook nog in deze tijd.
Want uw gemiddelde dat u onlangs aanhaalde, u weet ook dat velen die bezig zijn met statistiek dit een zeer duidelijk vertekend beeld vinden, maar veel liever een mediaan zouden zien in dergelijke gevallen, want ik ken praktisch niemand ook niet diegene die gestudeerd hebben die boven de 3.000 bruto verdiend, om nog maar te zwijgen van diegene die dus in de zorgsector werken. De dikke buiten proportie lonen trekken het gemiddelde voor de gewone mens ook buiten proportie omhoog.
Alleen deze uitspraak al maakt dat al haar verdere uitleg in het niets valt, dom en achterlijk op een zekere manier inderdaad.
Wat ik het allergrappigst vind want begot zo denigrerend voor die andere soort mensen die ze hier in haar vergelijk meesleept is diegene die dan in een verpleegtehuis werken, denkt ze nu echt dat je daar niets voor moet geleerd hebben, dat alleen mensen die niets kunnen daar blijkbaar terecht kunnen, awel chapeau voor al diegene die zich daar uit de naad werken na de nodige opleidingen, tjonge, tjonge, tjonge toch, maar ja u zal wel deel uitmaken van die ivoren toren en daarom juist aanvoelen wat zei bedoelt.
Dat hadden we hier al langer begrepen, helaas.

Écrit par : Isa412 | samedi, 15 décembre 2012

@MUC : http://www.nrc.nl/boeken/2012/12/11/kristien-hemmerechts-verbiedt-toneelstuk/

Eh oui. Faire usage de son droit d'ayant-droit, elle le fait quand ça lui paraît "justifié".

Son père était déjà un ponte à la VRT, elle a eu plus facile que bien d'autres à trouver les contacts pour "bosser". Aujourd'hui, elle crache sur les petits créateurs. J'appelle ça une conne, et je le répète. Dire que les "petits" doivent faire un boulot d'infirmier pour connaître les problèmes sociaux, c'est être conne. Les problèmes sociaux, croyez-moi, ces créateurs connaissent. Elle pas. Si quelqu'un devait aller faire du volontariat quelque part, c'est elle.

Quant aux écrivains qui gagnent 4400 euros brut par mois, POUR LA CINQUANTIEME FOIS, ce n'est pratiquement JAMAIS sur leurs seuls droits d'auteur. Ils touchent donc bien moins que 3600 euros. Sans compter que pour gagner ça, il faut avoir vendu 20.000 exemplaires. C'est plus que rarissime en Belgique, et c'est quelque chose qu'on fait une ou deux fois sur sa carrière. Votre calcul est donc complètement tronqué. Comme toujours.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 16 décembre 2012

En effet on va le lui dire pour la cinquantième mille fois, on peut toujours espérer qu'a un moment il va comprendre qu'il ne sait pas de quoi il parle:
MUC auteursrechten verdien je niet per maand, en diegene die daar dan zelf als je het zou verdelen aan 4.000 euro per maand mee komen die zijn op één hand te tellen bijna en dat valt één of twee keer voor in je leven, als ze een vergoeding krijgen voor wat ze doen valt die niet onder de belastingsberekening van "AUTEURSRECHTEN !!!!!" djeezes toch we weten echt niet in welke taal we het u nog moeten uitleggen, triestige mensen toch ze.

Écrit par : Isa412 | dimanche, 16 décembre 2012

@ Isa...

J'apprécie vraiment vos effort sympathiques de m'écrire en néerlandais. Je voudrais quand-même vous demander de m'écrire en français. Certains de vos phrases sont vraiment "onverstaanbaar". Et je ne parle pas des "spelfouten", je répète : onverstaanbaar. (oui, je sais, mon français est "très" loin d'être parfait, j'avoue, ...)

En ce qui concerne "la maison" de Kristien Hemmerechts, dans la Cogels-Osylei, Zurenborg (je pourrais même vous donner le numéro de rue, ..) en effet, actuelement, les prix immobilières y sont bien élévés.... Mais Kristien - et son marie, Herman De Koninck - a acheté la maison il y a plus de trente ans.... Si je ne me trompe pas, c'et la maison de son marie, Herman De Koninck.

Vous devriez avoir l'honnêteté intellectuelle de ne pas l'attaquer pour les bonnes décisions immobiliéres de Kristien & Cie.

@ Sel

En ce qui concerne l'interdiction de Kristien H. d'une pièce de théatre Hollandaises, parce qu'on aurait changé les poèmes de son marie, H. De Koninck, ... elle a bien le droit, n'est-ce pas ? La veuve de Jacques Brel a aussi ce droit...

Wat heeft dat nu met deze discussie te maken ? La preuve ultime qu'elle est "une conne" ????

@ Sel & @ Isa...

Vous attaquez tous les deux K. Hemmerechts (Sel y ajoute même les "fautes", ... de SON PERE (!), heureusement que SEL n'a pas découvert qu'en 1932, l grand-père de Kristien a fait pipi contre la Cathédrale de Bruxelles, que son oncle n'a pas payé ses taxes en 1982) ... par manque d'arguements .

OUI, je sais très bien qu'il s'agit des droits intellectuels, ... si ces droits ne sont pas vraiment tellemnet important, pourquoi la grande guerre contre la taxation NORMALE de ces droits ?

Avez-vous de chiffres ? De quel montant s'agît-il ? Je suis curieux, ...

Écrit par : MUC | dimanche, 16 décembre 2012

@MUC : les chiffres sont simples : 15% sur les droits d'auteur jusqu'à 54.000 euros, impôt normal au-delà. Les droits d'auteur représentent entre 0 et 30% des revenus des journalistes et pour les auteurs, ça varie. J'ai donné en haut la valeur perçue sur les droits à la SABAM et à la SACD (moyenne SACD : 1600 euros environ). J'ai aussi donné le nombre de gens qui gagnent un salaire avec les droits d'auteur, ils sont moins de 200 en Belgique chaque année, et ce ne sont pas nécessairement les mêmes l'année suivante. Sur le père d'Hemmerechts, tout ce que je dis c'est que comme il était bien placé, elle a eu des contacts bien plus facile que l'artiste qui ne connaît personne. Enfin, si vous étiez capable de lire, vous auriez compris ce qu'Isa écrivait : elle est néerlandophone, beste vriend.

@Isa : on les aura ! :-)

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 16 décembre 2012

@ Marcel
On les aura en effet ;))
Want ja beste Muc als u mij al niet begrijpt, uw taalgenoot nochtans, ok dan hoef ik echt niet verder te zoeken waarom u de franstaligen hier niet begrijpt ( en die begrijpen mij zelf meestal ;) ;) )
Moet zeggen dit vond ik nu echt de beste sinds lang, héhéhé :) :)
Maar laten we het inderdaad dan maar houden bij het feit dat u blijkbaar problemen ondervind met lezen :) begrijpend lezen dan vooral :):)

Écrit par : Isa412 | lundi, 17 décembre 2012

MUC est vraiment incroyable ! Sans attaquer sa personne , je dirai que ses propos témoignent d'un caractère d'enfant roi. C'est très désagréable.
Isa " onverstaanbaar" ? C'est mesquin et puéril à la fois d'attaquer quelqu'un sur des fautes ou des tournures de phrases et en plus ici, comme cela ne sert qu'à humilier quelqu'un qui donne son avis, cela témoigne d'un petit esprit frisant le pitoyable.
Isa, je suis jamais tendre avec vous sur quelques sujets que je trouve sensibles (à tord ou à raison) mais c'est toujours sans rancune. Promis !
Sur ce, Joyeux Noël et bravo aux artistes pour le plaisir qu'ils me procurent au fil du temps. Merci M'sieur Sel.

Écrit par : Philippe | lundi, 17 décembre 2012

@ Marcel Sel

J'ai du mal à comprendre où vous voulez en venir exactement avec votre article.

C'est quoi ? Un coup de gueule contre un type qui écrit des âneries ou un chapelet de lamentations sur la condition "misérable" des artistes ?

S'il s'agit d'un coup de gueule, franchement, je ne vois pas l'intérêt d'écrire des centaines de lignes sur l'avis de Geert Noels. Si c'est ce qu'il pense, grand bien lui fasse ! Ce n'est pas lui qui définit les taux de taxation.

Si vous ouvrez une tribune pour vous plaindre du maigre salaire que touchent les artistes (et des taxes qu'ils paient) par rapport au nombre d'heures passées à créer, je pense, pour ma part, que c'est pathétique.
Oui, la plupart des auteurs vivent mal (ou pas du tout) de leur métier. Mais il me semble que, lorsqu'on est auteur ou artiste, on exerce son métier par amour de son art, et non pour générer des profits ! (N.B. : je sens qu'on va me taxer d'idéaliste ou d'idiot). Ceux qui écrivent ou créent en ayant à l'esprit les pièces sonnantes et trébuchantes qu'ils vont amasser feraient mieux de changer de métier. L'homme ou la femme qui se lance dans un métier artistique connaît les règles du jeu avant même de se lancer dans la profession ou dans des études de ce type. Ce sont des métiers durs où même le talent ne suffit pas. Il faut aussi de la chance, faire une bonne rencontre, etc.
Vous parliez également de mauvais payeurs, d'argent qui ne rentre avec quelques mois ou années de retard... bienvenue dans le monde réel Marcel ! Pour ça, on est quasi tous mis à la même sauce (indépendants, entrepreneurs, salariés, etc.) !

Quant aux subsides, c'est très bien qu'ils existent. Toutefois, il ne faut pas confondre "soutien à la création" et "dû". Je lis dans plusieurs commentaires que certains artistes n'ont pas de chance, qu'ils ne s'en sortent pas malgré leur volonté de travailler. C'est à ça que servent les subsides. Mais rien n'empêche de se débrouiller seul et de faire un boulot à la c*n pour subsister. Personnellement, je l'ai fait avec un Master en poche. Plutôt que de toucher le chômage, j'ai préféré bosser comme garçon de café en attendant une opportunité. Mais ça, c'est aussi une question de fierté personnelle. Chacun son truc.

Bref, je ne sais pas à quoi rime votre article, mais je le trouve énervant.

Bien à vous

Écrit par : Moi | vendredi, 07 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

@Moi (sic) : mon article rime à ceci : 1. le mépris pour l'artiste dans une société qui pourtant s'abreuve de son travail. Ça s'appelle la culture 2. La confusion entretenue entre artiste et auteur par des gens qui sont eux-mêmes auteurs (Bart De Wever et surtout ses amis; Geert Noels; des tas d'autres) et qui vont jusqu'à présenter l'artiste comme lâche et lobbyiste alors qu'ils tirent profit des mêmes règles — ce qui rejoint le point 1 ; 3. la mise au rebut de l'artiste, du créatif, dans une société où il est en train de devenir un gêneur.

Tout d'abord, vous faites fausse route quant au travail d'artiste. Je n'ai pas envie d'écrire ou de faire de la musique, je dois écrire et je dois faire de la musique. Ça n'a rien à voir avec l'idée de faire "un chouette boulot". Le processus créatif est au contraire lent, pénible et douloureux.

Ensuite, l'intérêt d'en parler me paraît indispensable. Une pâtissière qui fait de bons gâteaux peut bien gagner sa vie, non ? En quoi l'artiste serait-il exclut de ce bien-être ? En quoi serait-il forcément maudit s'il n'est pas un grand commerçant de son talent ? En quoi est-il logique que pour votre amusement, vous ne payiez que quelques maigres euros pour écouter un orchestre de jazz dont les musiciens, des professionnels, seront payés 50 ou 100 euros pour un à quatre jours de travail ? DANS CE CAS, BORDEL DE MERDE, N'ALLEZ PLUS AU CONCERT, N'ALLEZ PLUS AU CINEMA, N'ECOUTEZ PLUS LA RADIO, NE REGARDEZ PLUS LA TELE, NE LISEZ PAS UN LIVRE, ET N'ACHETEZ QUE DES PRODUITS BLANCE !!!!!!!! Bordel de cul de saloperie de merde de chiasse de crotte de connerie humaine, devrais-je ajouter pour faire légèrement transparaître le courroux dans lequel me plonge vos a prioris.

Oui, quand vous allumez la télé, écoutez la radio, regardez un film, lisez un livre ou une carte blanche, lisez une BD, riez d'un cartoon de Kroll, vous consommez du travail artistique. Encore faut-il savoir que ce faisant, vous exploitez aujourd'hui assez peu solidairement la sueur de gens que, DE PLUS, vous méprisez. Ça me fait penser à certains richards qui trouvent que les ouvriers sont toujours trop mal payés et trouvent logique d'avoir la priorité partout lorsqu'il s'agit de réparer leur jaguar.

J'ai travaillé au Quick, comme disk-jockey, comme garçon de café, comme pubicitaire, comme chauffeur-livreur, et bien d'autres choses. Je ne vous autorise pas à me juger. J'ai aussi une carrière d'indépendant et de chef de mini-entreprise. Je sais ce que coût l'une et l'autre activité. Lorsque je vois que des entreprises n'acceptent plus de payer 250 euros par jour un preneur de son (avec son matériel) pour leurs pubs au prétexte que ce sont des "artistes", eh bien bordel de cul, j'en arrive à souhaiter que cela vous arrive. Que les gens refusent de payer plus de 1 euro la part de gâteau sous prétexte que le boulanger fait un métier qu'il aime. J'en arrive à souhaiter que vos clients viennent vous voir et vous disent : vous faite un beau métier, donc vous allez dorénavant travailler gratuitement. Vous vous plaignez que l'info se résume de plus en plus souvent à des brèves sans analyse ? Mais c'est parce que l'info, plus personne n'est prêt à la payer à sa juste valeur.

Dans notre société postmoderne, on nous parle de l'importance des loisirs ? Ah, mais zut. Sans la création, il n'y a pas beaucoup de loisirs (sauf ceux qui amènent de temps en temps l'une ou l'autre bande de jeune à assassiner un arbitre). Que la société des loisirs culturels payent ceux qui les rendent possibles. Merde.

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 07 décembre 2012

Bravo

Écrit par : Philippe | vendredi, 07 décembre 2012

En effet et un bravo en plus de ma part.
Car je me retiens depuis un temps déjà de traiter ces ignares culturels ici de la même façon que vous, mais bon vous avez l'honneur c'est votre blog.
Je suis stupéfaite de voir à quelle point certains ne se rendent même pas compte que tellement de choses dans leur vie de tout les jours sont la grace à "des artistes", bordel de merde, voila il fallait que je la sorte aussi!!!!!
Je me sens probablement non seulement concerné uniquement par le fait que de un je m'entoure de bcp de ces choses la (donc pas tellement des sorties au musée ou opéra, mais les choses simples) mais en plus parce que mes deux enfants se dirigent dans cette voi la et qu'il faut du courage et de la perséverance même pour ces études, alors le mépris de certains pffff beaucoup trop d'humain manquent vraiment de l'éssentiel malheureusement et vivent vraiment que le nez à ras du sol.
Ils ne se rendent même pas compte que si on devrait parler de mépris je sais en tout cas de quelle coté on devrait regarder en ce ne serra pas du coté "des artistes"!!!!

Écrit par : Isa412 | vendredi, 07 décembre 2012

Cher Marcel,

Tout d'abord, laissez-moi vous féliciter, ainsi que Isa412, pour la politesse dont vous faites preuve dans votre réponse.
J'ai fort apprécié le passage "Bordel de cul de saloperie de merde de chiasse de crotte de connerie humaine, devrais-je ajouter pour faire légèrement transparaître le courroux dans lequel me plonge vos a prioris." Très poétique ! :-) On sent chez vous la maîtrise de soi acquise au fil des ans, la force tranquille de l'homme mûr.

Je vais essayer, tant bien que mal, de répondre à vos commentaires. Ceci dit, j'ai du mal à trouver un point de départ quand je lis avec quelle fureur vous réagissez à mes propos. Si vous ouvrez un débat, n'est-il pas normal que les intervenants aient des opinions différentes des vôtres, voire même totalement opposées ? Bref, je ne répondrai pas à l'insulte par l'insulte.

Pour vous répondre, donc, dans l'ordre :
- Vous dites "Tout d'abord, vous faites fausse route quant au travail d'artiste. Je n'ai pas envie d'écrire ou de faire de la musique, je dois écrire et je dois faire de la musique. Ça n'a rien à voir avec l'idée de faire "un chouette boulot". Le processus créatif est au contraire lent, pénible et douloureux. "

Je suis d'accord sur l'aspect lent, pénible et douloureux du processus créatif. Certains le comparent à un accouchement, une artiste qui a eu des enfants confirmera (ou non). Par contre, vous écrivez parce que vous le devez et non parce que vous le voulez. Pourriez-vous m'expliquer ce que ça veut dire ? Vous devez écrire pour gagner votre vie (alors, c'est franchement triste) ou parce que c'est dans votre nature profonde ?

- Une des phrases qui me font le plus réagir est la suivante : "Une pâtissière qui fait de bons gâteaux peut bien gagner sa vie, non ? En quoi l'artiste serait-il exclut de ce bien-être ? En quoi serait-il forcément maudit s'il n'est pas un grand commerçant de son talent ?". Vous m'avez sans doute mal lu ou je me suis mal exprimé, mais je n'ai pas affirmé qu'un artiste avec du talent ne pouvait pas bien gagner sa vie. Je trouve normal qu'un type qui joue de la clarinette comme un pied ... eh bien gagne sa vie comme un pied. Pourquoi un mauvais écrivain aurait-il droit à une rente confortable et pas l'ouvrier ou le commercial maladroit ?
Ensuite, je ne trouve pas normal qu'un orchestre de jazz professionnel gagne une misère. Mais, et vous le savez, le métier d'artiste comporte ce genre de difficultés. Vous êtes pro, vous êtes bons, et vous gagnez des clopinettes. La faute à qui ? Expliquez-moi ça, Marcel. A qui la faute ? Je connais des gens qui valent bien plus qu'ils ne gagnent et c'est franchement injuste. Est-ce ma faute à moi, qui "ne paie que quelques maigres euros pour écouter un orchestre de jazz" ? Et si, au lieu de payer ces quelques euros j'allais plutôt boire un verre avec des copains ? Ils s'en porteraient mieux, vos musiciens ? Est-ce que je trouve ça injuste ? Oui, bien sûr. Mais vous vous trompez de cible quand vous me dites "DANS CE CAS, BORDEL DE MERDE, N'ALLEZ PLUS AU CONCERT, N'ALLEZ PLUS AU CINEMA, N'ECOUTEZ PLUS LA RADIO, NE REGARDEZ PLUS LA TELE, NE LISEZ PAS UN LIVRE, ET N'ACHETEZ QUE DES PRODUITS BLANCE !!!!!!!!" (deuxième moment de poésie intense). Ce n'est pas moi qui m'engraisse sur le dos des artistes. Ou, et j'aimerais vraiment que vous me répondiez, me fourvoie-je complètement ? Si, comme vous dites, j'arrête d'exploiter "assez peu solidairement la sueur de gens que, DE PLUS, je méprisez", ces gens, comme vous dites, se retrouvent à la rue. J'en profite, au passage, pour relever un procès d'intention à mon égard : je méprise les artistes. Là, je vous avoue que j'ai envie de vous balancer quelques répliques avec la verve qui est la vôtre. Je me contenterai de dire que je trouve déplorable ce genre d'attaque pour quelqu'un de votre accabit.

Il y a plusieurs autres choses qui me chiffonnent dans votre commentaire, mais je m'aperçois que j'ai écrit plus que je ne l'aurais cru. Et, à mon avis, il y a déjà matière à discuter, si vous le souhaitez, bien entendu :-).

Puis-je espérer un peu plus de modération et de politesse de votre part la prochaine fois ?

Sur ce, je vous souhaite un bon week-end !

Écrit par : Moi | samedi, 08 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

@Moi : vous confondez la grossièreté et la vulgarité, vous confondez l'insulte et la grossièreté. Quand je sors une volée de gros mots, c'est une façon d'exprimer une colère, et non de vous insulter. Insulter, c'est traiter quelqu'un de ceci ou de cela. Une bordée de gros mots, c'est exprimer un inconfort extrême avec une violence destinée à donner la mesure extrême de cet inconfort. C'est juste mon ressenti, et j'estime avoir le droit de le diffuser sans être accusé d'exagération ou d'avoir attaqué qui que ce soit.

Le talent n'est pas forcément proportionnel au revenu de l'artiste. Ce qui l'est, c'est la popularité. Celle-ci ne dépend pas forcément du talent, hélas, mais souvent du populisme artistique. Quand le talent permet à l'artiste de vivre (bien), on touche généralement au génie. Encore que le talent, hier, avait plus de poids dans la balance. Brel, Brassens, Ferré, aucun d'entre eux n'aurait la moindre chance de vivre de leur art pourtant génial aujourd'hui. Et ce n'est pas parce que le public a changé : mes enfants écoutent Brel et connaissent des chansons de Piaf par cœur. Non, c'est l'ultracommercialisation qui est en cause. On a sacrifié le génie au rendement des radios. Quand certaines d'entre elles ne passent plus que 50 chansons différentes PAR SEMAINE, pratiquement imposées par les maisons de disques qui tablent sur le rendement de quelques rares pointures généralement internationales, le commerce a noyé le poisson artistique. Vous écrivez :

" mais je n'ai pas affirmé qu'un artiste avec du talent ne pouvait pas bien gagner sa vie. Je trouve normal qu'un type qui joue de la clarinette comme un pied ... eh bien gagne sa vie comme un pied. "
C'est peut-être normal, mais ce n'est pas la réalité. De grandes carrières artistiques se sont construites et se construisent encore sur la médiocrité. Et de grands talents artistiques vivotent toute leur vie. Ce qui est anormal, c'est que des artistes professionnels, qui travaillent 8, 10 ou 12 heures par jour commercialement, voient leur revenu baisser d'année en année. Ça l'est d'autant plus quand il travaillent, par exemple, pour la publicité. Le fait est que ce monde exclut la création artistique. Il n'y a plus autant d'audace qu'autrefois chez les galeristes, dans les radios, voire dans les maisons d'édition. De ce fait, le choix qui est donné à la société est soit de réduire l'impôt sur la création pour la rendre encore possible, ce qui est une méthode égalitaire de subsidiation, soit de ne plus voir paraître que les rentiers-artistes qui ont reçu une fortune de papa et n'ont plus besoin de travailler (ou qui sont connus pour autre chose, comme Van Cauwenberghe). Si c'est cet univers créatif-là que vous voulez voir apparaître, c'est votre choix, ce n'est pas le mien.

Je l'ai dit, une musique originale pour une pub, qui était payée de 2500 à 5000 euros il y a dix ans, et qui représentait parfois plusieurs semaines de travail, se négocie aujourd'hui en Belgique entre 600 et 1500 euros. Je suis d'accord que les moyens sont devenus plus abordables. Mais quand je réalisais des musiques de film et qu'on me donnait 1250 euros pour 3 minutes de musique originale "symphonique", j'ai compris qu'il n'y avait plus de survivance à espérer de ce côté-là. Pourquoi ? Nous sommes-nous mis à mal travailler ? Je ne crois pas. Étais-je dénué de talent ? Dans ce cas, pourquoi ai-je pu en vivre ? Et pourquoi des marques comme Toyota ou Danone ont fait appel à moi ? (et refait appel ensuite) ? Faut-il conclure que la qualité en musique publicitaire n'intéresse plus personne ? C'est probable. Mais la baisse a tout simplement mis des artistes qui vivaient de leur travail sur le carreau en moins de trois ou quatre ans. Et quand je dis "artistes", je dois y inclure l'ensemble du secteur audiovisuel : ingénieurs du son professionnels, cameramen, chef-opérateurs, réalisateurs (baisse de revenus allant jusqu'à 90% dans leur cas), producteurs, scénaristes ("pondez-moi un scénario génial pour 20 minutes de film, j'ai un budget de 500 euros"), et j'en passe.

Un preneur de son professionnel avec 30 ans de carrière m'a dit qu'il ne trouvait plus de travail parce que des jeunes concurrents, pour se faire les dents, acceptent d'être payés 50 euros par jour. CINQUANTE PUTAIN D'EUROS PAR JOUR ! (ça me reprend) Je ne jette pas la pierre à ces jeunes qui ont reçu leur matériel de papa-maman mais aux boîtes (et administrations) qui les engagent uniquement sur le prix et plus sur la qualité, l'expérience, le savoir. Quand j'étais musicien et ingé son, vous ne pouvez pas savoir le nombre d'heures de programme qu'on m'a demandé de "sauver" parce que la prise de son avait été catastrophique.

Je vous concède que la raison pour laquelle on en est arrivé là, c'est qu'il n'y a jamais eu de syndicat d'artistes digne de ce nom capable d'imposer des prix minimums pour tel ou tel type de travail, comme c'est le cas aux USA. Sauf que la musique de stock, la photo de stock, l'idée de stock, les films de stock, tous plus ou moins exempts de droits d'auteur, ont tué le métier. Ajoutez à cela le fait qu'Internet a phagocyté la création et vous comprendrez pourquoi des gens qui ont vécu trente ans durant de leur talent, des vraies bêtes, sont aujourd'hui en difficulté. Côté artiste, le statut en perdition les précipite aujourd'hui dans les zones indécentes du RMI belge ou français. Côté auteurs, on bricole pour s'en sortir un tant soit peu décemment. J'ai créé des musiques originales pour des émissions qui, 5 ans plus tard, sont encore diffusées sur le câble ou à l'étranger. Difficile de dire dans ce cas que j'ai mal travaillé. Mais pour emporter le budget, j'ai dû alors les faire quasi gratuitement. Autrement dit, j'ai fait un pari sur les droits d'auteurs qui sont, pour ces musiques, mon seul vrai revenu, et il est assez maigre. 350 diffusions par an sur une chaîne câblée, c'est moins de 500 euros de droits par an, et plusieurs jours de travail administratif pour les obtenir. Après, qu'on bénéficie d'une taxation moindre parce que tout ce qu'on touche est moindre, c'est la seule garantie de réussite.

Je connais un acteur qui a tourné dans des séries françaises très populaires, qui donne des cours de théâtre, qui s'est retrouvé dans des seconds rôles dans des pièces ou des films prestigieux. Mais il est impossible d'en vivre plus que très approximativement, et un rôle obtenu cache des dizaines de castings décevants. Comment fait-on alors ? On leur dit qu'ils ont droit à la misère, puisque s'ils ne sont pas Alain Delon, c'est qu'ils n'ont pas assez de talent pour faire le métier ? Et on supprime les seconds rôles au cinéma ou à la télé ? Eh non, ce n'est pas ce que la société souhaite. Et vous iriez râler contre le fait qu'on ne produit plus de films qu'avec les 5 mêmes acteurs, et qu'il s'agit toujours de huis clos. Alors, on crée un pseudo-statut qui permet à tout ce petit monde de vivre les mois où il n'y a rien qui rentre.

Voilà quelques pistes de réflexion. Il en va de même pour le journalisme. Dans ce secteur, je vois passer des tonnes d'offres d'emploi pour "stagiaires" et très rarement des CDD. Hasard ? Nouveauté ? Alors, on peut aussi attirer tous ces gens vers la publicité qui paye un peu mieux et leur demander de rédiger des billets sur la souplesse des rouleaux Domex Home pour éponger votre caca en douceur sans irriter les fefesses. Mais ce faisant, le quatrième pouvoir ne fera que perdre encore un peu plus de son pouvoir, au détriment bien entendu de nos libertés et de nos démocraties. Là aussi, la taxation limitée du droit d'auteur leur permet de vivre correctement (sans plus) tout en gagnant moins en brut, parce qu'ils gagnent 5 ou 10% de plus du fait qu'un tiers, maximum, de leur revenu est facturé en droits d'auteurs. Ce n'est pas un privilège de survivre.

Vous me direz que si on ne permettait pas à tous ces gens de gagner un tout petit peu plus en net qu'en brut, ils augmenteraient leurs prix ? Eh bien non, le néolibéralisme ne fonctionne que sur papier : c'est au contraire parce que l'ensemble du marché créatif était en train de se rétamer complètement qu'on a pris ce genre de mesures (ainsi que le tax shelter, par exemple). Et ce n'est pas encore suffisant.

" Ce n'est pas moi qui m'engraisse sur le dos des artistes."
Si vous n'avez jamais téléchargé illégalement, si vous n'avez jamais lu un texte gratuit, si vous n'avez jamais lu un journal en ligne gratuit, si vous n'avez jamais regardé une pub gratuite, si vous n'avez jamais écouté une radio avec passages de chansons gratuites, si vous n'avez jamais regardé un feuilleton ou un film gratuit, vous pouvez dire ce genre de choses. La réalité que vous refusez d'admettre, c'est que vous consommez du travail d'auteur et de créateur et d'artiste à longueur de journée, à longueur d'année, sans même vous en rendre compte, et que des entreprises commerciales, face à ce public de moins en moins prêt à payer l'art à sa juste valeur, sont obligées de restreindre leur production et de la rendre de plus en plus commerciale. Certaines le font évidemment par pur sens financier. Les éditeurs de musique et de livres ne peuvent proposer des produits culturels audacieux qu'après avoir connu des succès sur du moins audacieux. Et de fait, en voyant d'abord le créateur comme un microbe, c'est l'ensemble de la culture qui en pâtit. Plus d'innovation, plus de progrès, plus que de la stagnation.

Quant à la politesse, je ne vous en ai pas manqué. C'est vous qui avez du mal à accepter une expression un tant soit peu créative, sur le mode grossier. Ça dit aussi la normativité qui caractérise de plus en plus une société en panne de mouvement.

Bon week-end.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 09 décembre 2012

@moi (sic) et réponse à :
"Par contre, vous écrivez parce que vous le devez et non parce que vous le voulez. Pourriez-vous m'expliquer ce que ça veut dire ? Vous devez écrire pour gagner votre vie (alors, c'est franchement triste) ou parce que c'est dans votre nature profonde ?"

Parce que quand je n'écris pas, j'ai terriblement mal au ventre, je suis tout simplement malade. Au moment où j'écris, j'ai mal au dos, mal au crâne, mais au moins, ça sort. C'est comme le caca, vous savez. Quand une grosse crotte se bloque dans votre intestin, vous risquez une occlusion intestinale. Quand elle passe le sphincter, elle fait mal, mais vous savez qu'après, vous irez mieux, et au moins, vous n'avez plus l'angoisse de ce poids qui pourrait vous mener à l'hôpital, ou de mourir avant d'avoir pondu votre étron. La comparaison avec l'accouchement est pas mal non plus parce que, comme l'accouchement, le moment que l'auteur aime probablement le moins, c'est quand enfin le travail est sorti, remis à l'éditeur, qu'on en a fini avec ce caca-là, et qu'on a l'intestin vide. La dépression de fin de travail. Une sorte de petite mort. Et l'angoisse d'avoir mal fait son dernier travail.

L'autre angoisse, celle d'être adulé de façon imméritée, de ne pas être celui qu'on croit, elle est pour après.

Et bien sûr, heureusement, le métier a ses moments très gratifiants. Il y a plus de gens qui vous "aiment" et qui vous le disent, parfois avec excès. Il y a plus de gens qui vous respectent aussi, c'est sympathique. Et il y en a plus qui vous détestent. Mais ça, ce n'est pas pour tous les artistes ou auteurs ou journalistes, uniquement pour ceux qui ont un petit peu de notoriété. Ça doit faire 1% à vue d'œil. Les autres, même quand ils gagnent correctement (un gros SMIG, mettons), ils ne sont pas mieux lotis qu'un comptable de banque dans leur soi-disant "travail génial et agréable".

Exemple de vie d'artiste vécu : un groupe de soul-jazz est signé par une grande maison de disque. Enfin le bout du tunnel ! Arrivés au studio, le producteur exécutif passe son temps à leur dire : "ça n'est pas assez boerebal, votre version. On va mettre une grosse caisse à chaque temps, comme ça, ce sera boerebal. De nos jours, ce qui marche, c'est le boerebal" (authentique).

Encore une bonne journée à vous.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 09 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

Vous finissez sur une critique de major. N'est-ce pas là le premier des problèmes déjà : les marges faramineuses (irréelles par rapport aux charges) telles qu'elles existent aussi dans la grande distribution ?

Écrit par : QuentinF | dimanche, 09 décembre 2012

@QuentinF : pas forcément. Ça dépend des grands groupes en question. Mais quand on ajoute la distribution, le revenu même d'un Michael Jackson n'est qu'une toute petite partie du chiffre d'affaires qu'il génère. De l'ordre d'un dixième. Ensuite, il y a de grands groupes pour lesquels la création n'est plus qu'un produit comme un autre. On se fiche de la qualité, on joue la seule rentabilité. C'est une mauvaise évolution.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 09 décembre 2012

Cher Marcel,

J'avoue que je suis davantage d'accord avec vous dans vos derniers commentaires. Seule votre phrase "vous confondez la grossièreté et la vulgarité, vous confondez l'insulte et la grossièreté." m'ennuie car je n'ai rien confondu du tout. Quand vous pondez une phrase genre "Encore faut-il savoir que ce faisant, vous exploitez aujourd'hui assez peu solidairement la sueur de gens que, DE PLUS, vous méprisez. ", vous m'insultez, non seulement moi, mais aussi mon intelligence. Et, il est vrai, vous avez été grossier. Mais, bon, ça ne me choque pas particulièrement.

La situation actuelle au niveau de l'art est désespérante, alors vous savez, un Gert Noels qui est connu par quoi ? 10.000 personnes dans le monde ? Son avis, je m'en contrefiche. Et débattre sur ce qu'il a dit ou écrit me semble inutile. Mon voisin n'aime pas Bach, et alors ? Ça m'en touche une sans déranger l'autre.
C'est pareil pour Bart De Wever. Quand les politiques auront compris qu'il faut cesser de réagir à tort et à travers sur la moindre de ses déclarations, il perdra du poids (au niveau politique). La force de ces gens, c'est justement de semer le doute dans l'esprit des gens en alimentant de fausses polémiques. Bref...

Là où je vous rejoins le plus, c'est sur cette phrase "De grandes carrières artistiques se sont construites et se construisent encore sur la médiocrité. Et de grands talents artistiques vivotent toute leur vie.". C'est une triste réalité qui m'emm**de chaque jour, surtout quand j'allume la radio. Plus c'est mauvais, plus ça passe à la radio.

Bonne soirée !

Écrit par : Moi | dimanche, 09 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

@Moi : je suis désolé, je ne m'adressais pas uniquement à vous quand j'ai parlé de mépris, j'en avais aussi contre MUC et quelques autres qui continuent à tout mélanger pour le plaisir de basher de l'artiste. Cette phrase-là, vous avez raison, était insultante. Je vous présente donc mes excuses, j'ai fais un procès d'intention.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 09 décembre 2012

@ Marcel
Je vous remercie pour ce bon mot.

Passez de joyeuses fêtes !

Écrit par : Moi | jeudi, 13 décembre 2012

Répondre à ce commentaire

@moi : je me remercie :-)

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 13 décembre 2012

Du grain à moudre…

Traditionnellement, les écologistes n’ont jamais apprécié les positionnements communautaires. Depuis leurs créations, Ecolo et Groen ! ont toujours cherché à maintenir des liens au-delà de la frontière linguistique et tenté de cultiver un dialogue plutôt que de s’en tenir à de stériles confrontations.
C’est ainsi qu’en 1997, le regretté Wilfried Bervoets, qui était alors secrétaire politique d’Agalev était intervenu dans le tout premier forum des Etats Généraux de l’Ecologie Politique, organisé de manière symptomatique sur le thème de « Belgique, disparition d’une nation européenne ». Son exposé s’était conclu sur six questions.
Dix ans plus tard, elles restent d’une brûlante actualité et méritent d’être citées in extenso :
1. y a-t-il, dans la population, une volonté politique de rester ensemble au sein d’une nation belge (si elle existe) ?
2. y a-t-il une volonté politique, parmi les décideurs politiques et économiques, de faire fonctionner un État fédéral ?
3. y a-t-il possibilité, soit de créer des partis fédéraux, soit de changer le système électoral, pour qu’il y ait élection ou sanction des personnes qui prennent des responsabilités au niveau fédéral ?
4. sommes-nous d’accord pour remettre en cause le principe de non-hiérarchie des normes (c’est-à-dire des décrets et des lois) ?
5. sommes-nous pour le droit de vote pour tous (reconnaissance du multiculturalisme) ?
6. trouvons-nous indispensable que les ministres fédéraux connaissent les deux (ou trois) langues nationales ? Un ministre de la Justice ne connaissant qu’une seule langue poserait un problème psychologique énorme

Source : http://www.etopia.be/spip.php?article716

Écrit par : Screener | samedi, 19 janvier 2013

Répondre à ce commentaire

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.