dimanche, 13 mars 2011

Lapsus ?

Le 10 mars, dans le journal de la nuit de la VRT, le présentateur Jan Becaus, un vétéran respecté, a fait un lapsus pas piqué des verts. À propos de la manifestation de la NSV qui se déroulait à Gand, il a dit : «Dans le centre de Gand, l'association d'étudiants nationalistes SS… S… (hésitation)… NSV, plus justement dit, tenait ce soir sa manifestation annuelle.» 

Les étudiants de la SS… euh non, de la NSV étaient quelques 300 à scander leur «België barst» habituel. La contre-manifestation, de gauche, regroupait plus de 700 sympathiques jeunes Flamands qui avaient décidé de montrer qu'à Gand, on se bouge volontiers pour contrer les SS… euh, non, les NSV. 

Pour une fois que ce n'est pas moi qui atteins le point Godwin en premier, je vous propose de revoir ce joli lapsus en boucle, dans la videozone du site d'info de la VRT. Un régal ! 

Merci à D.L. pour l'info !

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Commentaires

Jacques Lacan aurait appeler ça un lapsus révélateur.

Écrit par : zinneke | dimanche, 13 mars 2011

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Mmmm, je ne connais pas ce monsieur, mais ne peut-on penser qu'il l'a "fait exprès"?
C'est délicieux en tout cas!

Écrit par : Mélusine | dimanche, 13 mars 2011

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Trop bon!

Écrit par : DonBlacksad | lundi, 14 mars 2011

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@ Marcel

Le point Godwin peut-être pas, mais le point Greenpeace assurément.

Le plus désopilant de l'histoire (ceci dit en toute sympathie), c'est que vous-même (faut-il en conclure que vous êtes écologiste?) avez fait un superbe lapsus (calami celui-ci, ou plus exactement "tastieri"). Ledit Jan Becaus a certes quant à lui fait un lapsus, mais non "pas piqué des verts" ... je suppose que c'est "pas piqué des vers" que vous vouliez écrire.

De là à dire que les Écologistes sont anti-SS ... euh pardon, anti-NSV, ... en effet, il n'y a qu'un pas.

Quoi qu'il en soit, c'est à des lapsus de ce genre (celui de Jan Becaus plus que le vôtre) que l'on prend la mesure du fait que le ver est bel et bien dans le fruit.

Écrit par : Tournaisien | lundi, 14 mars 2011

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@Tournaisien, quand je fais un beau lapsus, je le laisse… Pas piqué des Verts ou pas piqué aux Verts ? (selon Christophe Mincke)…

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 14 mars 2011

@ Marcel

Je vous accorde que les points de moisissure peuvent être verdâtres et que l'on est en droit par ailleurs de parler d'un aliment qui est "piqué de moisissures". Mais de là à écrire "piqué des verts" au lieu de "piqué des vers", parlant "des verts" (sans majuscule) comme on le ferait "des vers", au sens ici de vermine ? Les "verts" constitueraient-ils donc une variété spécifique de "moisissures", peu appréciée si l'on en croit l'expression consacrée (quoiqu'orthographiquement peu orthodoxe) et pourtant ô combien comestible et succulente dans le cas du Roquefort par exemple. Allez dire cela aux "Verts" ! Pensez-vous vraiment qu'ils "goûteraient" la comparaison? Voyez donc où risquent de nous entraîner parfois les homonymies ! Je vous disais cela bien sûr à mon cor défendant ... euh pardon, "à mon corps défendant". Allez, c'est entendu, je ne le proclamerai pas à corps et à cris ... euh, sorry, "à cor et à cris".

J'espère sincèrement que vous n'avez pas été piqué au vif. Quant à moi, je vous le promets, ma discrétion l'impose : je me mets au vert (non pour autant, je vous rassure, que je veuille jouer à l'anguille ... à l'anguille au vert, vous aviez compris je suppose).

Écrit par : Tournaisien | lundi, 14 mars 2011

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Excellent :-)

J'espère qu'on saura un jour si c'était volontaire ou pas !

Écrit par : Kwaice | lundi, 14 mars 2011

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Au moins, les hannetons seront contents... On ne leur aura rien piqué.

Écrit par : Karine | lundi, 14 mars 2011

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En plus de ce savoureux lapsus, je trouve le reportage lui-même très révélateur. À laquelle des deux manifs y avait-il la meilleure ambiance, à votre avis ? ;-)

Écrit par : Franck Pastor | lundi, 14 mars 2011

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@ franck

j'ai commencé mes études dans la fac de doit à Anvers en 89..... j'ai participé aux manifestations anti-VB... il y avait des NSV etc.. dans le Lange Koepoortstraat au Leeuw van Vlaanderen (avec le fameux SS) et ils étaient peut-être 200 personnes... les anti-VB était au moins 1000 personnes.... par après ils ont tous (gauche et droite) détruit le quartier avec des charges au cheval et "waterkannonen"... pour un gars de 18 ans c'était assez impréssionant....

le NSV, c'est de la folkore facho mais pas du tout représentatif de la population flamande.... de l'autre côté les gauchos flamands sont quand même aussi fatiguant... ;-)

Écrit par : des | lundi, 14 mars 2011

Les syllogismes de Guy Spitaels - 13 mars 2011

Guy Spitaels, l'un des derniers hommes d'Etat wallons à avoir eu une vision d'avenir pour sa région, a donné son analyse de l'actualité politique belge au journal Le Soir :

1. Il n'est pas du tout certain de la survie de la Belgique ("Je crois en la Belgique éternelle", a dit sottement Louis Michel lors d'une récente interview à Matin Première).

2. Il est persuadé que la Wallonie ne s'en sortira pas (ndlr : en dépit des effets d'annonce du gouvernement wallon et de la voix unique des médias contrôlés par le PS).

3. Le R.W.F. complète cette amorce de syllogisme : seule une union de la Wallonie avec la France assurera la sécurité économique et politique de sa population.

Que ceux qui épousent la thèse bégayante d'une Wallonie indépendante ou, pire encore, "konfederaal", se préparent dès aujourd'hui à sortir les deniers de leur poche pour compenser la baisse prévisible du niveau de vie qui attend leurs concitoyens dans ce cas de figure...

http://archives.lesoir.be/le-monde-selon-spitaels-avec-ou-sans-la-belgique_t-20110312-019Z9F.html?query=spitaels&firstHit=0&by=10&sort=datedesc&when=-1&queryor=spitaels&pos=0&all=3651&nav=1

Écrit par : dissy | lundi, 14 mars 2011

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@ dissy

La parole de Dieu n'est pas parole d'Évangile. Je trouve par ailleurs singulier de la part de quelqu'un qui a mené le PS là où il est arrivé en 1987 (44,9%), avec tout ce que cela a entraîné en termes de culture politique et de dégradation des relations politiques avec le nord du pays, d'oser jouer aujourd'hui les Cassandre. Le retard économique de la Wallonie, c'est aussi et avant tout, ne l'oublions pas, une culture politique qui a tué dans l'oeuf, dans notre région, le sens du risque et du travail. Trouvez-vous normal qu'en Wallonie, les allocations sociales soient accordées sans plus quasiment qu'aucun organisme de contrôle ne veille à une répartition justifiée et à une gestion équilibrée de la solidarité collective. Combien de chômeurs ont-ils des boîtes-aux-lettres fictives, tandis qu'ils vivent en concubinage, pour toucher les pleins droits ? Vous me direz sans doute que ceci est du populisme démagogique. Non et mille fois non. C'est cette dérive de la gestion des affaires publiques et d'une solidarité mal comprise qui a non seulement contribué au retard considérable de développement économique en Wallonie mais qui a aussi entraîné l'impasse de dialogue aujourd'hui avec la Flandre, assurément plus dynamique et plus active. N'oubliez jamais que si la Flandre veut larguer les amarres, c'est d'abord et avant tout pour des raisons socio-économiques (l'identitarisme et le nationalisme ne seraient jamais devenus ce qu'ils sont sans cela). Et cette situation, qu'on le veuille ou non, est le fait en Wallonie d'un déficit grave de démocratie. Le PS a occupé tous les rouages et tient tous les leviers de commande, par la mise sur pied d'une politique systématique de nominations habiles, de clientélisme à tous les échelons de la fonction publique et de cadeaux donnés. La mainmise sur la gestion politique en Wallonie par le PS est une vraie fatalité, que nous payons aujourd'hui très cher, et que nous paierons demain encore beaucoup plus cher, quand la Flandre décidera de claquer la porte.

Et c'est Spitaels qui nous sort ce couplet ! Franchement, il est gonflé.

Écrit par : Tournaisien | lundi, 14 mars 2011

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@ tournasien

je ne vais pas commenter sur vos plaintes concernant la gestion wallonne, mais une chose pour moi est sûr et certain..... si en Belgique on aurait une proportion plus égale gauche-droite, ce qui n'est pas le cas, on devrait pas combattre le clivage linguistique et droite-gauche au même temps....

en ce qui concerne le clivage gauche-droite je suis plutot rassuré parce que l'Europe (sous la guidance des marchés et l'Allemagne, principalement) va forcer beaucoup de changements en Belgique qu'on pourrait jamais décider sur ce niveau nous seules.... limitation des allocations dans le temps, fini les prépensions, etc...... on pourrait me retorquer ces soit-disant dogmas (flamands), mais malheureusement c'est la réalité...

et entretemps Milquet intervient en disant deux trucs:

"Naast de hervorming van de Belgische instellingen is er volgens Milquet nog op een tweede vlak moed nodig: 'de hervormingen die nodig zijn om het conservatisme te breken en waarvoor 15 tot 18 miljard euro bezuinigingen nodig zijn'."

"Wat er momenteel in Vlaanderen aan de gang is, illustreert volgens Milquet wat er zich ook elders in Europa afspeelt: 'een tsunami van nieuw eenheidsdenken, extreemrechts, populistisch en demagogisch'.

Zonder partijen bij naam te noemen veroordeelt ze 'dat soort van populisme à la Marine Le Pen dat men kan herkennen bij sommige formaties in het noorden van het land'.

j'attends avec impatience quel sont les plans du clan Di Rupo-Milquet concernant une réduction de 15-20 milliards.. la seule chose que j'ai entendu de leur part est que personne pourrait s'appauvrir... comment est-ce qu'on fait la cadrature du cercle?

Écrit par : des | lundi, 14 mars 2011

@ Tournaisien,

Ce qui m'échappe, c'est le fait que les différents partis, ayant toujours exercé le pouvoir avec le PS (au fil du temps, via diverses coalitions), ne se soient jamais révoltés, n'aient jamais dénoncé les excès que vous soulignez, quitte à faire, en se retirant, tomber le gouvernement régional au besoin ?

Écrit par : Denis | lundi, 14 mars 2011

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t'inquiète Denis , Doorniké fait partie des gros malins qu'ont tout compris : la Wallonie c'est Cuba Libre au centre du monde libre plein de junkies anti-entrepreneuriaux ...

Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 14 mars 2011

@ des Replacez d'abord les paroles en question dans leur contexte (« personne ne doit s'appauvrir » ) et ce sera peut-être plus clair. Si je me souviens bien, de telles paroles ont été prononcées quand DiRupo négociait la loi de financement. D'après mon interprétation, il voulait dire qu'aucune région ne doit s'appauvrir au bénéfice d'une autre, « toute choses étant égales d'ailleurs » comme disent nos « économistes-experts» . La loi de financement a pour but de répartir entre l'état fédéral, les Régions et Communautés l'impôt et autres recettes de l'état .
Si vous me suivez toujours, il ne saurait être question dans la loi de financement de tenir compte d'efforts particuliers à faire, liés à la situation budgétaire présente ou financière internationale. Le budget annuel est prévu pour cela.

Écrit par : Dr_Schprountz | lundi, 14 mars 2011

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Ca fait plaisir de voir que des gens se mobilisent contre ces abrutis flamingants, en plus bien plus nombreux que ceux de ce N-SS-V de mes deux.

Proficiaat !

Écrit par : Sunto | mardi, 15 mars 2011

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Je comprends mieux pourquoi, à la vision de ce genre de reportages, nous, les francophones, sommes des faignants (je ne parle pas du sujet traité dans la vidéo, ni du lapsus; ou si peu). Nous sommes des gros faignants, car pendant que certains de nos amis flamands se "cassent le cul" à défiler lion en tête pour toute une série de "revendications" qui nous passent (et dépassent) au-dessus de la tête, nous essayons stupidement de profiter de la "vie". Je m'explique: Quoi de plus glorieux que de se lever de bonne heure le week-end pour glorifier Moeder Vlaanderen, alors que les petits wallons font la grâce mâtinée (pourquoi se lever quand on est tous chômeurs?)? Quoi de plus vivifiant, plutôt que de faire un barbecue débilitant entre amis, que d'aller faire un bon gordel avec drapeaux et tambours pour emmerder du périphériste bruxellois. Quoi de plus chouette, durant les mornes soirées d'hiver, que de préparer des plans de bataille pour faire mousser la haine entre communautés au lieu de visiter un musée ou d'aller au cinéma (voir même skier à la Baraque Fraiture; quand il neige bien sûr)? Nous, francophones, sommes décidément très fainéants. On a beau voir et revoir ce genre d'images et, malgré la forme de colère qu'elles nous inspirent, on ne parvient pas à se mobiliser pour défiler au pas de l'oie. La fainéantise nous pousse loin, elle nous accule à ne pas éduquer nos enfants. Alors qu'avec un peu de courage, on pourrait dresser nos mômes au "front de la jeunesse wallonne combattante (qui reste à inventer, mais, fffffff, c'est fatigant), on préfère par facilité les emmener à la pêche ou dans un parc d'attraction, si pas à la piscine ou dans une bibliothèque. Naturellement, ce mauvais esprit se retrouve chez nos étudiants qui, au lieu de militer pour l'ordre nouveau, préfèrent aller se bourrer la gueule dans les guindailles universitaires qui ne rapportent que des gueules de bois (et non pas de romantiques victoires nationales). Il faut noter qu'il est vivifiant de constater à quel point les NSV sont motivés, mais, hélas, on arrive pas à démarrer pour leur emboîter le pas. Dix minutes après la vision du reportage, alors qu'on s'apprêtait à astiquer la hampe du fagnion nationaliste bruxello-wallon, on retombe, par un subtil effet gravitationel, dans nos habitudes de flémard. D'ailleurs, je vais aller me coucher, je suis fatigué... Bien à toi Marcel! OUUUahhh.

Écrit par : François | mardi, 15 mars 2011

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Bien écrit, tout est dit. Je suis d'accord avec vous François!

Écrit par : Fred | mardi, 15 mars 2011

@ Tous

Je l'ai déjà écrit sur ce blog ... la première vision critique que nous, Francophones, Wallons et Bruxellois, avions à projeter sur notre pays, c'était sur nous qu'il importait d'abord de la focaliser. Il est tellement facile de stigmatiser "l'autre" (quand bien même, je vous l'accorde, nos amis flamands ont viré dans l'excès depuis quelque temps).

Écrit par : Tournaisien | mardi, 15 mars 2011

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J'y reviens ...

Le problème communautaire, au-delà de ses relents identitaires (pour le meilleur et pour le pire), est aussi un problème de nature socio-économique. La Flandre, globalement, paie pour le sud du pays. Et qu'on ne vienne pas me dire que ceci relève d'un pur fantasme, que ce type de commentaire est inexact, procède d'un schématisme savamment entretenu par nos amis flamands. Si tel était le cas, vous pensez bien que les Francophones ne mettraient pas autant d'énergie à résister face aux exigences flamands dans le cadre de la négociation.

La solidarité est une richesse et un trésor. Certes. D'aucuns sur ce blog, à raison, n'ont pas manqué de le rappeler. Mais la solidarité implique aussi la responsabilité. Tout le problème est de savoir, ou d'évaluer, ce qui peut être apprécié en tant que disparités objectives et des disparités qui au contraire ne le sont pas. Qu'entendre par disparités objectives ? Celles, notamment, qui découleraient d'une configuration géographique plus ou moins propice à un développement économique efficace, ou d'une configuration géographique qui imposerait en certains endroits d'entretenir un patrimoine nature incompatible avec un développement économique efficace. Prenons le cas des Ardennes et du Condroz. Il ne s'agit pas là d'une région à forte valeur ajoutée sur le plan économique (quoique le chômage y soit moins important qu'ailleurs en Wallonie), mais bien par contre d'une région de ressources naturelles remarquable, essentielle à la qualité de vie dans l'ensemble de notre pays. Cette disparité-là peut être appelée objective, à savoir qu'elle justifie donc pleinement à l'échelon global que s'exerce la solidarité en sa direction. Autre exemple : les régions qui ont posé des problèmes de reconversion d'un type d'activité économique très lourde (vieux bassin industriel fondé sur la sidérurgie et le charbon). Ici encore, l'objectivité tiendrait en partie au fait qu'ailleurs en Europe, quels que soient les pays concernés, les vieux bassins industriels du même type ont posé exactement les mêmes problèmes (Midlands en Angleterre, Nord et Pas-de-Calais en France, bassin de la Ruhr en Allemagne, Silésie en Pologne ...). Que considérer alors disparités in-objectives ? La question porte ici plutôt sur une évaluation de la gestion politique et socio-économique des difficultés issues de ces différences: politiques de l'emploi, bonne (ou mauvaise) gouvernance, contrôle des éventuelles fraudes sociales ...

Il est évident qu'il n'est pas aisé de faire la part des choses et, d'autre part, que la Wallonie ne rejoindra pas de si tôt les standards économiques de la Flandre. Néanmoins, il nous était possible, moyennant une ligne politique rigoureuse, d'impulser plus de volontarisme et de civisme collectif dans nos rapports sociaux (lutte tant contre les fraudes fiscales (riches) que contre les fraudes sociales (pauvres)). Ainsi aurions-nous pu à tout le moins réduire les disparités à des facteurs "les plus objectifs possibles". Symboliquement et politiquement, le bénéfice en eut été considérable. La Wallonie, depuis quarante ans, aurait beaucoup moins prêté le flanc à une perception négative, qui a largement contribué (schématismes à l'appui et commentaires du café du commerce à l'appui, il est vrai) à alimenter le ressentiment de la Flandre. Et c'est en cela en grande partie que des pratiques totalement inciviques et iniques telles que le clientélisme politique, le dévoiement de certaines gestions d'administrations des affaires sociales, portent une responsabilité considérable dans la crise à laquelle on est confronté aujourd'hui. Or ces pratiques, je suis désolé de devoir l'affirmer, elles portaient et portent aujourd'hui des initiales à deux lettres : PS !

Le blocage de la négociation actuelle tient également, en grande partie, non seulement aux conséquences de ce que je viens de décrire plus haut, mais à une posture qui reste fondamentalement attachée à ce qui a fait et continue à faire le ressort du clientélisme politique de ce parti. Il est symptomatique à cet égard que le PS soit prêt à lâcher les allocations familiales pour prix du maintien au fédéral de la caisse du chômage. Or, si l'on y regarde bien, c'est ce même parti, lors de la fédéralisation du pays, qui s'était engouffré dans la brêche créée par la perspective d'une régionalisation des politiques économiques, des ministères régionaux qui furent toujours tenus par des mandataires socialistes, trop heureux de jouer aux grands managers (Happart, Marcourt ...). Le paradoxe ou du moins la contradiction sont patents. Comment peut-on prétendre régionaliser les matières socio-économiques sans vouloir en assumer les conséquences directes, à savoir la gestion de l'emploi et surtout la gestion de la caisse chômage. Il est évident que cette part essentielle des transferts nord-sud constituée par le chômage doit rester pour le PS au niveau fédéral pour des raisons qui demeurent essentiellement d'ordre financier, cette manne de redistribution lui permettant d'assurer à sa base électorale le minimum de protection sans laquelle c'est tout leur électorat qui se déliterait.

Or il ne peut y avoir de régionalisation des matières socio-économiques sans la responsabilité qui l'accompagne, c'est-à-dire la prise en charge des politiques de l'emploi et du coût social représenté par le chômage. S'il y a lieu de régionaliser partie de la Sécu dans ce pays, fort logiquement, c'est donc bien cela qu'il faut scinder et pas le reste. En effet, tant les pensions que les allocations familiales ressortissent à un niveau de solidarité que l'on pourrait appeler "inter-générationnelle" (les vieux paient pour les jeunes, les jeunes paieront pour les vieux). La Santé de même (secteur par ailleurs grosso en équilibre entre le nord et le sud) a à rester au niveau national. Ainsi, la Sécurité sociale maintiendrait au niveau fédéral les matières personnalisables, tandis que seraient régiojnalisées tout ce qui est du ressort des matières socio-économiques (chômage). En optant pour un tel dispositif, nos négociateurs wallons s'engageraient certes à devoir assumer un coût (un coût qui serait relativement important), mais corrélativement, il y a de fortes chances que cette objectivation de la Sécurité sociale, plus logique et donc plus solide, plus facile à argumenter, rencontrerait l'accord de la majorité des acteurs politiques en Flandre (Spa, Groen, Open VLD et même le CD&V).

Ceci impliquerait bien sûr que du côté francophone, on accepte d'assumer sa part de responsabilité ... et ceci entraînerait à n'en pas douter, du côté wallon, une réévaluation des politiques sociales dans le sens d'une plus grande rigueur de gestion (lutte contre la fraude sociale en particulier), réévaluation à laquelle le PS s'est toujours refusé car susceptible de le fragiliser au niveau de son électorat de base.

Vue sous cet angle, on s'aperçoit que l'incohérence est aussi en grande partie du côté francophone (ceci ne retirant rien aux excès du nationalisme flamand, souvent nauséabond, je le rappelle). Tel était le sens de mon commentaire quand j'écrivais qu'il nous fallait d'abord commencer, nous francophones, à développer un retour critique sur nous-mêmes.

Écrit par : Tournaisien | mardi, 15 mars 2011

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D'accord sur la nécessité de plus de rigueur politique.

Il n'en demeure pas moins que d'un point de vue purement économique un Km de voie ferrée ou de route coûte plus cher en Wallonie pour des raisons purement topographiques: pourquoi avoir fait des clés de répartition per-capita et non sur des critères objectifs de coût.

La dernière clé de répartition de la future vignette automobile est quand même interpellante : Flandre 52%, Wallonie 38% et Bruxelles 10% : où est la logique ?

Il me semble que l'ensemble de ces politiques de répartition participe aussi à un certain ras-le-bol du côté francophone.

Écrit par : regloups | mardi, 15 mars 2011

Tournaisien,

"Il est tellement facile de stigmatiser "l'autre""

vous ne vous focalisez pas sur les Flamands, (c'est plus sage)
puis vous nous focalisez sur le PS...à chacun son "autre"! (à moins que vous nous gratifiiez de quelques bonnes phrases nous expliquant que comme vous votez socialiste vous ne reportez pas la faute sur les autres)
En tout cas au Bilinguistan Occupé où je vis (en arrogant francophone du Rand travaillant à Bxl et payant mes impôts en Flandre) chez moi c'est aussi chez les autres et chez moi c'est toujours les autres qui me trouve autre, ya "facilité" à stigmatiser....

Écrit par : Uit'tZuiltje | mardi, 15 mars 2011

... d'accord avec vous que la Wallonie doit se réveiller et se réévaluer. Mais n'oubliez pas non plus que la Flandre a pu profiter de la richesse de la Wallonie d'antan pour construire son économie, ses ports d'Anvers et de Zeebruges, son réseau autoroutier et ferroviaire. L'"état-CVP" faisait tout pour rendre la Flandre attractive et compétitive, mais rien pour moderniser la Wallonie. On disait "Ce qui est bon pour la Flandre est bon pour la Belgique"... Malheureusement, quand l'économie wallone s'est effondrée l'état unitaire s'est régionalisé et "fédéralisé", et la Wallonie s'est retrouvée toute seule... On a maintenu des industries moribondes et on a crée des emplois à l'état. Mais disposait-on vraiment des moyens nécessaires pour investir dans une économie nouvelle et en même temps éviter un bain de sang social? Il faut au moins poser la question, surtout si l'on considère qu'entre 59 et 79 les aides ont été attribuées selon une clefs... 60/40! Si si, la Flandre a eu de l'argent pour devenir encore plus gros et la Wallonie a eu de l'argent pour accompagner les fermetures...
La Wallonie n'a pas toujours été PS, par contre la België a toujours été CVP...
Comprenez moi bien, mon but n'est pas d'attribuer la faute uniquement aux dirigeants flamands, mais bon, il faut remettre les choses un peu à leur place aussi.

Écrit par : Axle | mardi, 15 mars 2011

@Tournaisien : bien sûr qu'il faut se regarder en face, mais tous les problèmes possibles sont utilisés par le nationalisme. On ne peut fonctionner correctement tant que le nationalisme nous menace. Et croire qu'en résolvant les problèmes internes à chaque région, on diminuera le nationalisme flamand, c'est se mettre un doigt dans l'œil.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 mars 2011

Le P.S Wallon vu de France c'est le RPR années 80, "Pasqua Style" (Ou le PS Français Mitterand aussi années 80) : Magouilles, copinage, clientelisme, immobilisme. En deux mots sclérose et calcification de la vie politique.

Je trouve bien peu de Wallon pour partager mon avis ne serait-ce que du bout des lèvres, à croire que chez vous la nature humaine est différente : on peut monopoliser le pouvoir à tous les échellons pendant des décénies, en étant entre soit le tout sans aucune dérive ni déficit démocratique. Bizarre partout ailleurs ça conduit à des disfonctionnements. Le politique Wallon est de qualité supérieure ?

Je rejoins tournaisien et d'autres quand ils disent qu'ils serait bon que les Wallons se bougent aussi chez eux sans forcément taper sur les Flamands ou rejeter systématiquement en bloc et sans nuance toute critique sur la gestion PS, justement par allergie/amalgame avec le discours caricatural Flamand et leurs histoires de voitures payées aux Wallons en allocs.

J'en connais du liégois qui braille sur ces "faschos de Flamands", suit tout des dérapages et des négociations mais n'est absolument pas au courant du moindre fait d'actualité dans sa région et fait de grand yeux quand on lui dit que le PS wallon sent la poussière.

Pour nuancer un peu, visiblement c'est un mal généralisé en Belgique et pas qu'au PS : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_liens_familiaux_entre_politiciens_belges
(Je vous rassure en France aussi on a nos fils de qui font de la politique, ça semble être un mal européen de vieille démocratie stagnante)

Bref pas facile d'être autocritique quand le clivage gauche droite s'accompagne d'un clivage géographique, culturel et linguisitique... Plus antagoniste tu meurs, et par réaction ça pousse au "chauvinisme" (ou au moins à la focalisation sur l'autre) des deux côtés...

Écrit par : ElGringo | mardi, 15 mars 2011

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Pour le vivre de l'intérieur, je peux aussi vous assurer qu'il y autant de magouilles du côté du MR, comme par exemple dans une commune bruxelloise dirigée par le FDF.

Je suis sûr que l'on trouve des cas similaires en Flandre.

Écrit par : Guillaume C. | mardi, 15 mars 2011

@Guillaume C : en effet : 22 prévenus à Aarschot. Quel journal francophone en a parlé ?

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 mars 2011

http://xkcd.com/385/

Écrit par : Lieven | mardi, 15 mars 2011

On ne parle que de ceux qui se font prendre!
J'ai pu constater par moi-même,disons des zones d'ombres chez Ecolo et au MR dans une commune bruxelloise...
On m'a bien fait comprendre que je n'arriverais à rien.
Je pense qu'il y a ce problème dans n'importe quel parti,quelque soit sa tendance.
Le fait que les autres partis dénoncent le PS me fait penser à une diversion.
Il y a,dans le PS, des gens trop gourmands ou trop maladroits mais pas plus malhonnêtes qu’ailleurs et heureusement il yen en a d'autres.
Il ne faut pas prétendre être parfait pour pouvoir être droit dans ses bottes devant les flamingants, il faut assumer sans complexes que si certains font des conneries, cela n'implique pas tout les autres,ni tout le PS, ni tout les francophones.
Ce serait faire les mêmes généralités qu'un extrémiste.

Dénoncer les erreurs du PS en Wallonie,c'est évident, il n'y a quasiment qu'eux à dénoncer.
Si, par exemple, la place avait été occupée par le MR, on casserait du MR à tout les coups!

Écrit par : zinneke | mardi, 15 mars 2011

@ ElGringo

Nous sommes parfaitement sur la même longueur d'ondes.

J'ai adoré l'expression "calcification de la vie politique". C'est vraiement de cela qu'il s'agit.
Vous avez également raison quand vous insistez sur le fait que "le clivage gauche-droite s'accompagne d'un clivage géographique, culturel et linguistique". Il est vrai qu'une telle situation n'aide pas à remettre le curseur là où il n'aurait jamais dû cesser d'être.

Il y a deux réponses possibles dans la situation politique actuelle que nous connaissons: (a) ou bien faire le constat (en faisant ou non notre auto-critique) que la Flandre est allée trop loin et qu'il n'est plus l'heure de tenter de récupérer la sauce (plan B) ; (b) ou bien y croire encore, ce qui implique du côté francophone une réponse très forte et une auto-critique sans complaisance, avec des changements radicaux de comportements socio-économiques et politiques à la clef.

Je ne suis pas libéral mais c'est néanmoins bien de cela qu'il s'agissait quand, un peu imprudemment il est vrai, Didier Reynders proclamait que les lignes politiques en Belgique devaient bouger et qu'elles étaient bel et bien en train de se déplacer. On connaît la suite. La crise financière, présentée de façon honteusement démagogique par le PS comme l'expression d'un mépris du pouvoir de l'argent (sur le fond, ils n'avaient pas tort, mais sur les conséquences à en tirer, c'était bien autre chose), a permis au PS de repartir à la hausse. Le mouvement qui était semble-t-il en train de s'esquisser dans le sens d'un rééquilibrage des forces politiques a été stoppé net.

La responsabilité de ce point de vue d'un parti tel que le cdH, arrimé depuis Milquet au PS, est considérable. Le cdH, nouvelle imposture politique en Wallonie (sa clientèle chrétienne, traditionnelle, se trouve littéralement grugée par cette posture politique, malhonnêteté électorale à la clef), a littéralement dévoyé la plateforme du débat des idées en Wallonie. Il arrivera un jour où il faudra faire les comptes, et croyez moi, la responsabilité de Milquet finira par apparaître au grand jour. Elle est énorme.

Ce qu'il faut aujourd'hui à la Wallonie, c'est un parler vrai, un parler clair, d'abord faire le constat et l'analyse de nos manquements, de nos incuries (et Dieu sait si elles sont considérables ... regardez encore le train des dernières nominations "politiques" à la RW voici deux mois ... manifestement ils n'ont toujours rien compris, ou pire, ils ne veulent toujours pas comprendre). Il est vraiment temps que les Wallons se réveillent. D'une certaine façon (quoique très maladroitement et d'une manière qui n'est pas acceptable), c'est aussi cela que la Flandre veut nous dire. La Flandre qui, à force de voir ce PS se maintenir au pouvoir (grâce en partie aux transferts de solidarité du nord vers le sud), en a perdu patience et s'est décidé, pour notre plus grand malheur (ou bonheur à moyen et long terme), à nous donner un grand coup pied dans le cul. Sorry, mais, sans être sensible aux éructations identitaires de la Flandre, je ne peux pas leur donner tout à fait tort.

Écrit par : Tournaisien | mardi, 15 mars 2011

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vous avez bien résumé, selon, moi, la situation.

Écrit par : Sido | mardi, 15 mars 2011

Tournaisien, ElGringo,
Je partage absolument votre analyse. Pour ma part, je ne crois pas que l’on va s’en sortir de sitôt, car nous (les gens) sommes proprement cornaqués par une oligarchie constituée en partis politiques divers qui ne lâcherons le morceau que par une insurrection qui ne vient décidément pas…

Écrit par : Waharday | mardi, 15 mars 2011

@ tournaisien

très bien écrit..... comme vous êtes surpris ou dégouté de certains évolutions en Flandre (parce que bien trop de droite) je suis vraiment surpis et dégouté que les politiques proposées par les partis francophones sont à plus de 80% de gauche et même au MR on peut encore s'en douter.... il n'y a plus d'équilibre... et cela aussi doit être très rare qu'un peuple vote si majoritairement à gauche....

Écrit par : des | mardi, 15 mars 2011

@Tournaisien : question à deux centimes : est-ce que la région Ile de France, qui distribue à toutes les autres, crie que le PACA est mal géré ? L'ascendant de la Flandre n'est pas normal dans une fédération !

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 mars 2011

@ Sido

Telle est aussi, potentiellement, la vertu d'un tel blog, même s'il était plutôt profilé sur des questions tournant autour des problèmes politiques strictement communautaires (et sur les dérives flamingantes, que je ne nie pas).

La question communautaire est indissociable de la question socio-économique, elle-même indissociable du problème posé par le déficit démocratique en Wallonie. Car n'ayons pas peur des mots : c'est bien de cela qu'il s'agit au sud du pays : un dérficit de la démocratie, dévoyée par des comportements politiques scandaleux et un incivisme généralisé qui va de paire. "Qui de la poule ou de l'oeuf ?". L'électeur peu regardant sur ses propres devoirs vote d'abord pour ses intérêts immédiats, et l'élu porté au pouvoir par ce même électeur le lui rend bien. Ce petit jeu d'une médiocrité sans nom dure, en Wallonie, depuis plus de quarante ans, les quarante ans qui ont vu de plus en plus la Flandre s'éloigner de la rive "Belgique". Il n'y a pas là qu'une simple concomitance ... il y a là, manifestement (et ceci sans dénier par ailleurs la composante "nationaliste", qui ne fait que compliquer la donne), un lien de cause à effet dont on prend aujourd'hui la mesure concrète des conséquences. Et ce ne sont pas les gesticulations qui ne mange pas de pain d'une Milquet, lorsqu'elle en appelle au courage politique, qui nous convaincront du contraire. Bon Dieu, mais qu'elle se taise !

Écrit par : Tournaisien | mardi, 15 mars 2011

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"La question communautaire est indissociable de la question socio-économique, elle-même indissociable du problème posé par le déficit démocratique en Wallonie. "

Faux : aucun politicien Wallon ou Bruxellois ne se soucie des sommes pharaoniques dépensées pour étudier l'Oosterweelverbinding qui n'en est toujours, depuis des décennies, qu'à l'état de plan.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 mars 2011

@ Uit'tZuitje

Mes commentaires (il est vrai très remontés contre le PS) ne retirent rien à la situation du "rand". Pour moi, ce sont deux problèmes qui, s'ils présentent des points de contact, sont assez différents. En clair, il est parfaitement possible de défendre la position qui est la vôtre (que je comprends) tout en tenant le discours que je tiens. Car, que vous le vouliez ou non, il y a au moins une chose à laquelle on n'échappe, c'est le rendez-vous avec la responsabilisation, c'est-à-dire avec le "principe de réalité". Seuls les combats justes de ceux qui sont droits sur leurs quilles méritent d'être menés ... le vôtre, d'une certaine façon, dépend également du nôtre, hélas entaché de bien des incohérences. Une Wallonie parfaitement respectable et réconciliée avec elle-même, faisant preuve d'un sens rigoureux de l'état et de la responsabilité, aurait autrement de poids pour défendre la cause des francophones de la périphérie. Ne perdez jamais de vue que les vestales qui se donnent le beau rôle en brandissant la bannière de la défense de vos droits traînent le plus souvent derrière leurs toges des casseroles ... Comment voulez-vous dans de telles conditions que la parole qu'ils portent soit prise au sérieux ?

Écrit par : Tournaisien | mardi, 15 mars 2011

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d'un côté des gens veulent être riches entre eux,qu'il fussent flamands ou autres, grand bien leur fasse, mais il n'y a aucune raison qu'ils embarquent dans leurs futurs territoires où tout sera miel et bannières dorées, ceux qu'ils excluent de leur communauté...

En arrogant francophone du Rand, j'ai bcp de mal à gérer l'aspect individuel et l'aspect collectif de mes points de vue... j'assume que Flamand=Néerlandophone et je reconnais par là une réalité qui me nie et c'est franchement un engagement politique difficile à faire admettre par mes proches qui à tort ou à raison n'ont aucune confiance envers la Flandre.

Je n'ai rien contre les individus qui plus ou moins légitimement sentent qu'ils appartiennent au Peuple flamand, j'ai de l'amitié pour quelques uns d'entre eux depuis des années quotidiennement et nos disputes ne sont pas toujours liées aux crises identitaires... je ne sais rien en conclure de collectif, sinon que je suis seulement convaincu de la superstructure “mysticisme flamingant” mènant la Flandre contre le mur. L'adversaire existe et il est majoritaire, c'est pas le moment d'être masochiste et moraliste

Écrit par : Uit'tZuiltje | mardi, 15 mars 2011

@ Uit'tZuitje

J'ai bien entendu votre discours. Cette réalité, hélas, n'existe que trop. Loin de moi la volonté de la nier. Mais tout est dans tout, et vouloir dissocier les choses, aboutit à schématiser comme le font précisément ceux qui sont porteurs de discours discriminatoires et identitaires (ce qui va de paire). À l'inverse, un discours qui s'inscrirait en opposition contre cela ne peut, pour être efficace, s'identifier lui-même à une communauté en particulier, ou si la situation l'y contraint à son corps défendant, il se doit, pour tenter d'être efficace et de toucher l'autre par ses arguments, de se faire son propre avocat du diable. Une telle attitude, loin d'être un aveu de faiblesse, constitue la seule manière d'avancer. Que croyez-vous que les discours ânonés par di Rupo sur le ton du "soyons raisonnables", "équilibres subtils", "sens de la responsabilité (à sens unique)" ont comme chance de toucher au coeur les Flamands ? Disons le tout de go: de tels discours ont autant de chance de pénétrer la cervelle du Flamand moyen qu'une démonstration mathématique le cerveau d'un Fennec ou des pingouins des îles Kerguelen. Ceux qu'il faut convaincre, ce ne sont pas ses propres électeurs (sa propre clientèle, sorry), mais bien l'adversaire politique dès lors que le but à poursuivre est celui d'un compromis, non pas le plus juste possible, mais qui ait d'une chance de participer à une configuration équitable et surtout cohérente du paysage socio-économique du pays. Et que je sache, qu'on le veuille ou non, la question de Bruxelles et de sa périphérie s'inscrit dans cette vaste problématique. Telle est bien la raison pour laquelle vos récriminations, pour être efficaces, ne peuvent être dissociées de la crédibilité du pouvoir politique en Wallonie. Une fois encore, force est de le rappeler, tout est dans tout et rien n'est éternel. L'état PS, de ce point de vue, est emblématique d'une certaine vision, soeur de l'immobilisme en politique, qui conduirait à imaginer que les choses étaient définitivement acquises et que, donc, l'assiette au beurre était là, tel uin énorme gâteau de miel, dont il leur suffisait par une habile stratégie de dévoiement des institutions de se garantir in aeternum les dividendes. Mais les choses ne vont pas comme ça. Il suffit de regarder la cascade des événements au niveau mondial (pays arabes, Japon, etc.). Rien n'est éternel et la facture finit par pénétrer toujours par la voie d'entrée qu'on n'aurait soupçonnée. En l'occurrence, cette facture que le PS finit par porter au compte de tous les Francophones ... aura pris la forme du nationalisme en Flandre, d'une intransigence implacable, de Bart De Wever, etc. Pourquoi, très sincèrement, croyez-vous que la NV-A ait été créditée en 2010 de près de 30% des voix en Flandre ? À cause du seul nationalisme en Flandre, de ce seul prurit identitaire? Non et mille fois non! Le vote NV-A est d'abord un vote de refus devant ce que le Flamand moyen, à tort ou à raison (et à vrai dire pas tout à fait à tort), identifie à une hémorragie qui alimente la gabegie wallonne. Certes, il y a dans cette vision une part de schématismes. Il n'empêche que moralement, la pratique politique en Wallonie étant discréditée, les Francophones du sud du pays ont donné aux Flamands les verges pour les battre. La lucidité impose d'en faire le constat et de voir les choses en face.

Écrit par : Tournaisien | mardi, 15 mars 2011

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@ Tournaisien

vous êtes payé à la ligne ou au mot ?

" les Francophones du sud du pays ont donné aux Flamands les verges pour les battre."
décliné à toutes les sauces dans vos logorrhées, dites-"nous", entre nous, qui vous a demandé de phagocyter ce blog ? allons, ne prenez pas (tous ?) les lecteurs de ce blog pour des naïfs, vous ne leurrez personne, enfin, je pense...

Écrit par : anti-virus | mardi, 15 mars 2011

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Ah vous revoilà ! Je pensais que le grinçant anti-virus (un sobriquet qui en dit long) avait décidé de tirer le rideau.

Quant à leurrer les gens ...! Leurrer pour quoi, leurrer sur quoi ? Vous me prenez sans doute pour un Flamand de la 3e colonne infiltré sur ce blog pour contaminer les esprits ? Eh bien non !
Et d'ailleurs, en quoi mes discours seraient-ils si heurtants ou scandaleux ? Qu'y a-t-il de scandaleux à dénoncer une gestion calamiteuse depuis 40 ans ? Ce discours-là serait-il donc par avance condamné à être voué aux gémonies (histoire de laisser la machine ronronner bien tranquillement)? Sans doute préférez-vous continuer à vous focaliser sur les excès flamands, pour mieux ignorer nos propres errances. Il est vrai que peut-être la coloration de mes propos ne rencontre pas votre sensibilité politique. Feriez-vous donc partie de ce tiers de la population francophone qui ne supporte pas qu'on mette le doigt dans la plaie (celle du clientélisme généralisé, des affaires de Charleroi ou d'ailleurs ...). En ce cas, tenez le vous pour dit, votre mépris me laisse totalement de marbre et je vous le renvoie bien volontiers.

Écrit par : Tournaisien | mardi, 15 mars 2011

"" Non et mille fois non! " écrit Tournaisien.

euuuh, çà va bien ? cela frise l'hystérie, non ?
cela se soigne en tous cas.

Écrit par : anti-virus | mardi, 15 mars 2011

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@ tous les anti-ps primaires et/ou anti-wallons ps rabiques

Dans une démocratie, on se doit de respecter le choix des électeurs. Si la victoire du PS dérange une certaine flandre, qu'elle dépose sur la table une proposition de scission du pays, sachant que BXL est aussi gérée par une majorité de gauche.
Autant dire que BXL n'a pas pour vocation de servir de capitale à la Flandre anti-ps.

Un minimum de cohérence et de courage de la part d'une Flandre nationaliste, est-ce trop demander ?

Écrit par : anti-virus | mardi, 15 mars 2011

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@ anti-virus

OK merci ! Vous avez enfin fait tomber les masques. Pas trop tôt !

Oui je suis un anti-PS ("primaire" comme vous dites) ... parce que j'aime trop ma région, cette Wallonie où il fait bon vivre, sa population qui a le sens de l'accueil, de la fête, de l'entreprise ...

Et non, monsieur anti-virus, non ... la démocratie, la loi du nombre. Trop facile d'invoquer cela (un credo que je connais fort bien) quand le parti que vous défendez a si bien phagocyté (un verbe qui vous appartient) pendant si longtemps le pouvoir par des pratiques déloyales. Non monsieur anti-virus, le clientélisme n'est pas quelque chose de banal. Oui, cela a contribué à pourrir le sens collectif, à dénaturer ce qui n'aurait dû cesser d'être civisme. Oui, ces méthodes sont profondément iniques, injustes, inéquitables, contre-productives. Oui la reponsabilité de ceux qui se sont prêtés à ce jeu-là (PS en tête) est énorme et les conséquences en sont aujourd'hui tangibles pour tous les habitants du sud du pays.

Oui monsieur anti-virus, je vomis cette culture-là de la politique. Oui, je la considère comme quelque chose qu'il faut combattre. Oui, je suis de ceux qui pensent qu'il est trop facile aujourd'hui pour ce parti, qui porte cette responsabilité, de se draper dans une toge blanche en jurant ses grands dieux qu'il est attaché au sens de l'état. Oui, je pense que la responsabilité, celle-là, celle de la mal-gouvernance, doit passer par une sanction qui s'appelle "séjour prolongé dans l'opposition".

Vous vouliez savoir qui j'étais. Voilà, vous le savez ! Jamais je n'ai voté PS et jamais je ne voterai pour ce parti que je considère comme un ramassis de parvenus, d'opportunistes, de profiteurs et de médiocres.

Voilà un credo au moins qui a le mérite de la clarté.

Écrit par : Tournaisien | mardi, 15 mars 2011

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Tournaisien
Le ps est une calamité parmi les autres. Le lien est rompu entre les citoyens et leurs représentants. Il existe un profond décalage entre les partis et les électeurs.
L’irresponsabilité politique des dirigeants s’accroît de jours en jours. Des élections ont lieu régulièrement mais les citoyens n’ont pas de prise réelle sur la marche des choses. C’est peut-être parce que nous nageons dans une pseudo-démocratie qui est le terreau où s’est développé une oligarchie de politiciens héréditaires qui œuvrent exclusivement à leur seuls avantages et favorisent certains industriels de tous poils. Les partis politiques ne représentent plus la réalité du corps social. Ils ne représentent plus qu’eux-mêmes et leurs affidés. Nous devrions penser à leur reprendre le pouvoir.

Écrit par : Waharday | mardi, 15 mars 2011

@ Waharday

A 100% d'accord avec vous ... Cette démocratie est dévoyée.

Écrit par : Tournaisien | mardi, 15 mars 2011

@ anti-virus

Et figurez-vous qu'en prime, je ne suis même pas libéral. A vous de deviner ! ... Ecolo ou cdH (mais si vous m'avez lu plus haut, à propos de Milquet, peut-être pourrez-vous vous faire une idée de mon pedigree ... un peu inhabituel, je vous le concède).

Et jusqu'à preuve du contraire, la démocratie (que vous brandissez avec tout votre mépris), c'est encore la liberté d'exprimer sans entrave son opinion (pour autant qu'elle ne tombe sous le coup de l'ignominie raciste ou négationiste ... que je sache, cela ne me concerne pas).

A bon entendeur !

Écrit par : Tournaisien | mardi, 15 mars 2011

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@ anti-virus

Je vous cite : "Autant dire que BXL n'a pas pour vocation de servir de capitale à la Flandre anti-ps. Un minimum de cohérence et de courage de la part d'une Flandre nationaliste, est-ce trop demander ?"

C'est à vomir ! Et là, vous abattez encore plus clairement le masque. Ainsi, mieux vaudrait foutre ce pays en l'air puisque la Flandre ne veut pas se soumettre au dictat du PS à Bruxelles ou ailleurs. Vous l'avez bien écrit : "Le PS est le fossoyeur de ce pauvre pays". De cela, j'étais déjà convaincu, mais je ne m'attendais pas à rencontrer quelqu'un sur un blog qui l'affirme aussi clairement.

La Belgique était à l'origine un superbe projet humain. Le nationalisme étriqué de la Flandre et l'intolérance et le phagocytage généralisé du PS en Wallonie en ont fait un cloaque, un merdier. C'était pourtant un pays que j'aimais. J'y ai des amis tant au nord qu'au sud. Mais voilà, c'était sans compter sur la médiocrité et la veûlerie des uns et des autres.

Les gens comme vous sont vraiment des nuisances. Maintenant c'est moi qui vous l'écris: allez vous faire foutre ! Ecrivez ce que vous voulez ... je ne veux plus avoir à faire à quelqu'un de votre espèce.

Écrit par : Tournaisien | mardi, 15 mars 2011

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@Tournaisien/antivirus : ohlà ! On se calme un peu. On doit pouvoir respecter l'opinion de l'autre sans tomber dans l'agression, au moins ici. Merci.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 mars 2011

@ Anti-virus . Personnellement je commence à trouver notre «Tournaisien» un peu envahissant, tant sur la quantité (quel beau cas de logorrhée pathologique) que sur le plan des idées. Je ne suis pas spécialement PS ( ni MR, ni CdH, ni écolo, etc) mais je pense que ce parti n'est certainement pas pire qu'un autre. J'aimais bcp « Vous êtes payé à la ligne ou au mot ? :-))) » Continuez.
@ Tournaisien . Vous rendez le PS responsable de tous les maux en Wallonie. Et même en België, si je vous ai bien compris. Et que les Wallons doivent se réveiller . Très bien . Et après vous préconisez quoi ? Vous semblez détester Milquet (ouh làlà « qu'elle se taise !» ). Il reste donc écolo ou MR . Pas très convaincant.
Désolé Tournaisien, si j'ai beaucoup apprécié vos premières interventions, vos dernières semblent relever d'une certaine hystérie dirigée contre le PS. Et vous manquez singulièrement d'humour.
Mais cela peut encore s'arranger... Pourquoi ne pas vous remettre (un petit peu) en question ? Pour la Wallonie, on verra après , hm ?
Sinon, vous pouvez me traiter aussi de « nuisance » comme Anti-virus . J'adorrre . Cela montre vos dispositions éminemment démocratiques pour le dialogue contradictoire. Bien à vous.

Écrit par : Dr_Schprountz | mardi, 15 mars 2011

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Vous avez certainement raison ... le prurit printanier sans doute. Il est vrai que je suis très sensible à l'imposture de certaines postures, au point que j'en perds parfois mon calme.

Je reste néanmoins convaincu, pour rester dans des propos généraux, qu'il y a depuis pas mal de temps en Wallonie dévoiement de la démocratie, et que c'est cette dérive, entre autres, qui se trouve à la source d'un certain nombre de nos maux, y compris sur le plan communautaire.

Sur ce point, je crois que beaucoup ne pourront que me suivre. Maintenant, que faire avec cela ? Il est vrai que la solution n'est sans doute pas pour demain.

Écrit par : Tournaisien | mercredi, 16 mars 2011

@ Tournaisien

Allez, supposons que l'on vous suive sur le constat (Etat-PS, pouvoir absolu corruption absolue, etc.).
Vous proposez quoi pour en sortir ?

Écrit par : Sobchak | mercredi, 16 mars 2011

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Concrètement ... dans le cadre de la négociation (je l'avais exposé), accepter côté francophone d'assumer à fond les conséquences de la régionalisation des matières socio-économiques (chômage) et se battre en revanche pour maintenir au fédéral (solidarité à l'échelle du pays) toutes les secteurs de la solidarité qui relèvent des matières personnalisables (pensions / allocations familiales et santé). Ceci serait plus logique, conduirait en outre à une plus grande responsabilisation côté wallon et remettrait peut-être un peu de sens commun dans ce pays.

Le troc des allocations familiales contre le chômage par le PS est, je trouve, tout à fait scandaleux ... et à court terme d'ailleurs, connaissant nos amis flamands, une sottise tactique que l'on paiera cher (non seulement les allocations familiales seront scindées mais le chômage ne tarderait à l'être). Tant qu'un parti comme celui-là continuera à raisonner en terme de clientèle électorale, nous irons dans le mur.

Pour le reste ...?

Écrit par : Tournaisien | mercredi, 16 mars 2011

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