samedi, 10 mars 2012

Cartes sur table (suite)

Je reviens un moment sur l'article que j'avais écrit sur la carte de Bruxelles et sa réponse d'un Francophone (pour autant qu'on puisse n'être que Francophone dans la vie en Belgique). C'est au fond une histoire qui finit bien. L'auteur de la carte a en effet réagi très vite à mon billet de blog en la faisant retirer de tous les blogs qui l'avaient diffusée.
 
Quelques explications : tout d'abord, il a réalié cette carte, comme on dit, sous l'emprise de la colère suite à la carte de l'Open VLD qu'il a ressenti comme une agression. Il a ensuite diffusé sa carte de façon confidentielle, entre amis. Et il l'a envoyée à Francophonedebruxelles. Très vite, quelques «twittos» l'ont relayée pour la diffuser plus «efficacement». C'est en la voyant ainsi projetée que l'auteur s'est rendu compte qu'elle pouvait être très mal interprétée, parce que dans son esprit, elle parlait de résultats politiques, et non des habitants, qu'elle était violemment satirique et à prendre au deuxième degré, ce que l'absence de texte explicatif ne permettait pas de comprendre. 
 
C'est vrai qu'une explication aurait pu atténuer un peu la violence du propos. L'auteur me précise donc avec beaucoup de sincérité : «Ma carte n'est pas joyeuse. Elle ne montre strictement rien de positif concernant la Flandre, alors que la Flandre est un endroit magnifique. J'ai commencé à visiter cette région (j'allais dire ce pays) à l'occasion de courses à pied (…) Hasselt, Bruges, Anvers, la Côte sont autant d'endroits que j'ai trouvé superbes et où l'accueil des habitants ne m'a jamais déçu et ce bien que je ne parlais pas leur langue. Mais la Flandre est en train de changer et j'en suis mort de trouille, car elle se dirige de plus en plus vers l'extrémisme. C'est juste un constat. Je n'aime pas l'extrémisme, qu'il soit flamand, français ou polonais. (…) Ma carte de Flandre représente la Flandre de mes pires cauchemar, celle dont je redoute l'avènement. Monsieur Sel, en tant que citoyen désespéré par la situation de son pays et dont le rêve le plus cher serait de voir cette stupide frontière linguistique supprimée, le bilinguisme reconnu sur l'ensemble du territoire belge et Bruxelles appréciée à sa juste valeur (…)» Eh oui, l'erreur est humaine, et il est vrai qu'Internet permet aujourd'hui de diffuser très (trop) vite des choses qui mériteraient plus mûr réflexion. Tout est nivellé, on est tous devenus des producteurs d'informations, mais sans les gardes-fou que sont les rédacteurs en chef ou les éditeurs. Le fanzine a la même valeur éditoriale que Le Monde, et cela joue des tours à certaines personnes. Ça m'en a joué à moi-même, et j'écris professionnellement depuis 25 ans… 
 
L'auteur explique aussi que s'il n'a pas fait une carte «humaine» mais bien «politique», c'est parce qu'il ne connaît pas suffisamment la région. Il ajoute : «Je reste vexé de la carte de l'Open VLD mais je tends à être convaincu grâce à vous notamment que ma carte a sa place dans un feu. Analogie : on couche sur papier sa hargne, sa frustration, ses peurs, ses craintes. On se sent bien mieux après. On brûle ensuite le papier sans jamais le montrer à personne».
 
D'où la question : comment en sommes-nous arrivés là ?
 
J'ai toujours eu beaucoup de respect pour les gens qui sont capables de reconnaître leurs erreurs. Par expérience professionnelle, je sais que ce n'est que lorsqu'un travail est diffusé qu'on en prend toute la mesure. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, mais reconnaître ses propres erreurs et tenter de les réparer  requiert intelligence et ouverture, deux qualitésplutôt rares dans le domaine politique de nos jours. Mais cette mésaventure a son utilité : elle pose le constat d'une mécompréhension mutuelle qui peut entraîner des réactions extrêmes sous l'emprise de la colère, de la frustration ou de la simple impression d'avoir été méprisé.
 
L'auteur me demande aussi ce qu'il peut faire [de positif]. À ceux qui posent cette question, je répondrai comme Shalom Arshav : construire des ponts. Mais attention, il ne faut pas les bâtir sur des illusions, et encore moins sur une relation déséquilibrée. Analogie proche-orientale : ça ne sert à rien de construire avec le Likoud ou avec le Hamas. Ces gens ne sont pas intéressés par une solution satisfaisante pour l'autre. Ils ne chercheront qu'à tirer profit des ponts lancés par les bonnes volontés pour avancer dans leur propre combat, comme Bart De Wever le fait à chaque fois que Didier Reynders introduit l'une de ses conférences en Flandre ou quand Alain Destexhe lui offre une tribune libre en lui demandant de préfacer son livre sur le mouvement flamand (très intéressant malgré quelques erreurs dues au sempiternel complexe du francophone colonisateur), tribune que le César anversois n'a pas hésité à utiliser pour prôner le nationalisme identitaire en long, en large et en détail.
 
Et d'autre part, on ne construit des passerelles interculturelles et intercommunautaires qu'entre personnes de respect. Il est vain d'établir des contacts avec des gens qui méprisent ouvertement la Wallonie, Bruxelles, ou la Flandre. La première condition d'une entente mutuelle, fût-ce au niveau d'un petit groupe de gens, c'est le respect partagé, et pour commencer, le respect de soi. Il y a une différence fondamentale entre la fierté et l'arrogance. On peut être à la fois fier et modeste, fier et autocritique, fier et ouvert.

01:19 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (54) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

Mhhh, c'est donc la grosse différence avec l'originale, cette carte était politique et ne stigmatisait pas la population.

Mais, celle-ci était une erreur, et l'autre pas.

Je croyais que les sociétés se construisaient sur des valeurs communes. Là, j'ai un doute.

Écrit par : Nicolas | samedi, 10 mars 2012

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Voilà une lecture qui fait du bien!

Écrit par : Juliette | samedi, 10 mars 2012

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Ce blog est un de ces ponts et je l'aime bien, ce blog. Il permet à tous les participants de confronter leurs mythes, leurs idées préconçues et leurs craintes. En de cette confrontation naît à la longue (les partis pris sont tenaces) une compréhension de l'autre.

Écrit par : Schoonaarde | samedi, 10 mars 2012

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@Schoonaarde : awel Schoonaarde ? Poetische moed op zo'n zaterdag ? (allez, ik zel het zeggen : zoiets lees ik graag).

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 10 mars 2012

Ce texte est intéressant car il donne un bel exemple d'une énorme contradiction qu'on retrouve chez certains francophones "belgicains".
Le monsieur dit qu'il aime la Flandre "où l'accueil des habitants ne m'a jamais déçu et ce bien que je ne parlais pas leur langue". Ensuite il dit "en tant que citoyen désespéré par la situation de son pays et dont le rêve le plus cher serait de voir cette stupide frontière linguistique supprimée, le bilinguisme reconnu sur l'ensemble du territoire belge."
Etre bilingue veut dire qu'on a une connaissance pratique du français et du néerlandais. Mais pas pour ces francophones! Pour eux bilinguisme veut dire qu'ils veulent se faire comprendre en français partout en Flandre. Point barre.

Écrit par : Schoonaarde | dimanche, 11 mars 2012

@Schoonaarde : pas du tout, ça, c'est ce qu'on vous dit de penser dans la Flandre conservatrice. Quand on parle de bilinguisme, on parle des services et de l'administration d'une part. Mais même s'il parlait d'une Belgique où tous les gens seraient bilingue, c'est en regrettant de ne pas connaître suffisamment le néerlandais lui-même. Je suis sûr que dans votre entourage, vous trouverez des Flamands qui veulent une Belgique entièrement bilingue avec une très grande sincérité et qui d'autre part ne sont pas capables d'aligner cinq mots de français correctement.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 11 mars 2012

Schoonaarde... C'est la base même du pacte des Belges .... Le Français !
Pourquoi l'a t'on appliqué en Wallonie et refusé en flandre ? Faudrait il récompenser les voleurs, les tricheurs ou ceux qui abusent d'un système ou pire de la naïveté des autres ..? ;-)

Écrit par : Philippe | dimanche, 11 mars 2012

C'est amusant, parce que cette réaction est également typique des flamingants.

Confondre l'état et la population.

Comme si le peuple devait invariablement se soumettre a l'état ou en être une composante.

C'est même très curieux que les flamingants se réclament souvent du libéralisme, et contre le communisme et même le socialisme, mais en même temps, ils semblent considérer que tout habitant devient automatiquement un fonctionnaire là pour servir et obéir au gouvernement local.

Ce n'est qu'une démonstration supplémentaire qu'on n'est toujours pas sorti du modèle féodal.

Ce culte de l'obéissance et de la soumission est pour le moins inquiétant.

Écrit par : Nicolas | dimanche, 11 mars 2012

Toch een punt voor Schoonaarde.

En nog een tweede erbij voor zijn "SOMMIGE belgicains".

;)

Écrit par : Moventoh | dimanche, 11 mars 2012

@Schoonaarde

« en tant que citoyen désespéré par la situation de son pays et dont le rêve le plus cher serait de voir cette stupide frontière linguistique supprimée, le bilinguisme reconnu sur l'ensemble du territoire belge (…)»

je partage absolument votre impression, Schoonaarde, néanmoins je vous trouve très vachard avec les FR :« bilinguisme veut dire qu'ils veulent se faire comprendre en français partout en Flandre » vous êtes féroce mais pas totalement injuste, «bilinguisme» ne veut effectivement pas dire la même chose pour les NL et les FR,

-la version FR du droit de parler votre langue en territoire bilingue, ne veut pas dire qu'on trouve toujours forcément toujours quelqu'un pour vous la parler, un bon comportement BIL est de tout mettre en oeuvre pour vous aider à la parler si vous ne comprenez pas la langue usuelle...
-la version NL c'est : en territoire bilingue tout le monde parle les deux langues, et pourquoi faudrait-il parler FR espèces d'arrogants FR à capacité intellectuelle inférieure! (parole de premier belge),

... vu que les NL sont démographiquement majoritaires, inutile de chercher pourquoi tant de territoire belge est "unilingue"...

La frontière linguiste est donc peut-être plus réaliste flamande que "stupide",et je le dit bien qu'habitant dans les zes, un flou FR stupide de cette frontière

bàv

Écrit par : Uit'tZuiltje | dimanche, 11 mars 2012

« (pour autant qu'on puisse n'être que Francophone dans la vie en Belgique) » Ah bon ? Point de salut en dehors de la caste des bilingues ?

Écrit par : Pierre lison | samedi, 10 mars 2012

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@Pierre : ben non, je disais que s'identifier à sa seule langue est un tantinet réducteur.

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 10 mars 2012

(pour autant qu'on puisse n'être que Francophone dans la vie en Belgique).
!

Écrit par : Pierre lison | samedi, 10 mars 2012

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Pierre,

Je pense que Marcel Sel entend par là qu'on ne peut réduire une personne à la langue qu'elle parle. L'auteur de cette carte est peut-être communiste ou ultra-libéral, voire même bilingue, mais ça importe peu ici, puisqu'il se positionnait surtout dans le cadre de sa carte en tant que francophone "désespéré".

Écrit par : Moventoh | dimanche, 11 mars 2012

Francophone désespéré.

Avec Bart, on va sortir du pléonasmique belgicisme pour se replonger dans nos authentiques latines wortels :

Minus habens. Vae victis.

Écrit par : Pfff | lundi, 12 mars 2012

Ce qui s'est passé là est emblématique de l'actuelle culture médiatique, qui a connu une mutation profonde depuis l'arrivée et la montée en puissance du web (mails, blogs, réseaux sociaux). Cette évolution est à la fois porteuse de plus de démocratie (rapidité de l'information, prise de conscience planétaire, pétitions en ligne, etc.) mais elle engendre aussi, comme toujours, des effets pervers : trop d'information tue l'information, tendance parfois au n'importe quoi, désinformation qu'il est de plus en plus difficile de filtrer, etc.

D'où, une fois encore, et sans flagornerie, les félicitations que je vous réitère, Marcel, pour le blog structuré, à la ligne éthique parfaitement balisé, que vous animez. C'est incontestablement la richesse du contenu de vos interventions et vos exigences sur le plan éthique qui vous font sortir du lot.

Écrit par : Tournaisien | samedi, 10 mars 2012

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Quand on relit l'Histoire du "No Man's Land" belgique, on constate que les populations romanes et germaniques vécurent en plus ou moins bons termes. Je ne parle pas de l'expansionisme de la Flandre en Brabant et en Artois / Picardie ni de l'expansionnisme du Brabant vers Cologne au Moyen-Age. Les problèmes relationnels apparurent dès l'imposition du modèle jacobin (fin du 18e siècle à nos jours) qui permit à une classe de puissants et de possédants francophones des provinces nordiques de s'entendre avec leurs homologues wallons sur le dos des trois ethnies composant la population du royaume. En avance sur le temps, la Belgique préfigura le despotisme de l'UE actuelle. Tant qu'ils vécurent en voisins, les Wallons et les Flamands se respectèrent. Mais, il furent mariés de force ! Les mariages forcés donnent rarement des unions heureuses, l'Histoire de l'Europe nous l'a montré abondamment. Les nationalistes flamands souhaitent redevenir nos voisins, c'est sans doute la solution la plus humaine et la plus raisonnable. D'autant que la despotique UE nous conduit assurément vers des confrontations que nous souhaitions révolues.

Écrit par : Wallon | dimanche, 11 mars 2012

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C'est votre Wallonie qui est un no man's land, vous avez beau nous épuiser avec vos considérations de cuistre sempiternellement étalées, ça n'en fait nullement une entité.

S'ils parlent leur patois, le Montois et le Liégeois ne se comprennent pas, et il y a autant d'identité commune entre un Mouscronnois, un Wavrien et un Ardennais qu'entre un poisson, une pomme et une cage à lion. Tout au plus un gouvernement régional commun, ce que vous dénoncez précisément pour la Belgique et pour l'UE.

Si vous ne pouvez vous empêcher de répéter la même chose à chacune de vos interventions façon wallingant basique, un minimum de cohérence serait toutefois bienvenu.

Écrit par : Moventoh | dimanche, 11 mars 2012

La frontière linguistique traversait tous les divers territoires féodaux qui se partageaient le territoire de l'actuelle Belgique, sauf peut-être celui du Luxembourg (qui avait sa propre frontière linguistique germano-romane). Comté de Flandre, Principauté de Liège, Comté de Hainaut, Duché de Brabant… Les Wallons et les Flamands se sont donc trouvés « mariés de force » depuis très longtemps.

Écrit par : Franck Pastor | lundi, 12 mars 2012

si c'est même wiki qui dit : « En langage courant, un "no man’s land" peut désigner un sujet (juridique, scientifique, etc.) où personne ne s'est encore aventuré à prendre une décision parce que gouverné par des intérêts opposés mais de validité équivalente »... ne prenons pas no man’s land comme « une zone non habitée située par exemple entre deux frontières ou deux lignes de front » ce que notre pays dense, étriqué et compliqué n'est certainement pas... sauf pour un visionnaire comme Wallon, qui croit sans doute vraiment qu'il n'y a ici que deux pays voisins v & w , avec la belgique comme un papier de cigarette entre les deux...

« mariage forcé » ! mais où se croit-il Wallon? au fond de son douar...
ici FR et NL peuvent « vivre à la colle »

Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 12 mars 2012

Est-il donc si difficile d'admettre une fois pour toutes que la Belgique a vécu ? N'est-il pas préférable de tourner la page ? Sérieusement, l'incommunicabilité entre les différentes composantes de cette expérience de géopolitique à ciel ouvert est à ce point patente qu'elle en est devenue irréparable. Il y a des gens de bonne volonté, et c'est heureux. Il y a des extrémistes haineux et à l'esprit étroit, et c'est regrettable mais pas surprenant. La proportion des uns et des autres est telle qu'on ne peut raisonnablement espérer autre chose que de faire durer encore un peu le branlant échafaudage. L'issue est certains, reste à déterminer le calendrier et les modalités.

Écrit par : JPBWEB | dimanche, 11 mars 2012

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Et revoici l'indispensable délégué du RWF, le parti qui tient ses congrès dans une cabine téléphonique, lequel délégué écrivait en 2009 sur www.planete-ump.fr :

"Il faut vous dire que je suis belge, liégeois plus précisément, mais que je vis à Paris depuis 11 ans. Je me sens tout à fait à l’aise en France et humblement, je crois être un exemple d’intégration réussie...
J’ai donc plus que beaucoup de mes compatriotes belges francophones l’occasion de mesurer au quotidien à quel point est véritablement ténu ce qui distingue un Wallon d’un Français, d’un autre Français pourrais-je dire."

Say no more, say no more...

Écrit par : Moventoh | dimanche, 11 mars 2012

NVa : 38 VB : 10

Écrit par : Pfff | dimanche, 11 mars 2012

Pfff

Vous voulez dire par là qu'en s'alliant la NVA et le VB prendront peut-être bientôt le mayorat de Liège ? :)

Sans rire, il faut patienter un peu : pour les législatives, beaucoup dépendra des réalisations du gouvernement fédéral en place qui est en train de prendre des décisions. Pour les communales, libres aux flamands de voter pour un avenir culturel local fait de chants tyroliens braillés en culottes de peau tout en buvant de la Bavik, avant le bal du 11 juillet avec Eddy Wally et Willy Sommers, sponsorisé par la société de shampooing colorant qui fournit Siegfried Bracke. Tout le monde s'en fout.

Dans tous les cas, un bourgmestre N-VA ne risque pas de dire beaucoup plus de conneries anti-francophones que, disons, l'ancien de Lennik ou l'actuel de Gooik...

Et on offrira sans problème l'asile politique à dEus, Tom Lanoye et Marc Reynebeau. On a tout de même déjà la soeur à BDW, Dimitri Verhulst et les Planckaert, ça ne vient plus à ça.

La NVA opte pour une position de parti poubelle - faisant pour la parade son Caliméro car elle n'a strictement aucun programme réaliste et est donc infoutue de négocier quoi que ce soit, on l'a vu - afin de ramasser les déçus. On y rajoute quelques petites phrases perfides et assassines qui plaisent dans les bistrots et trois bonnes louches de démagogie pour simplets, et on ramasse aussi les crétins.

Et ça donne des trucs genre JM Le Pen au deuxième tour des présidentielles françaises en 2002. C'est pas que flamand.

Mais ces 38 % dans les sondages actuels, comme disait le principal adversaire de Le Pen justement : ça m'en touche une sans faire bouger l'autre.

Écrit par : Moventoh | dimanche, 11 mars 2012

Pfff

On ne sait pas ce qui va se passer en 2014. D'ailleurs BDW a déjà sorti sa meilleure langue de bois fourchue et ça donne :

Le Président de la N-VA, Bart De Wever, a démenti lundi soir avoir l'intention de quitter la politique en cas d'échec aux élections de 2014. Mais il a ajouté que cela n'était "pas impensable". "Si il n'y a pas de vrai changement, alors je n'aurai plus de motivation à faire de la politique", a-t-il dit sur le plateau de l'émission "Ter zake" (Canvas).
http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/article/724007/bart-de-wever-il-n-est-pas-impensable-que-je-quitte-la-politique-en-2014.html

Ce que l'on peut résumer comme suit : en cas d'échec électoral, Caliméro ne quittera pas la politique, ou alors si, ou alors peut-être que non, ou alors peut-être que si tout de même, mais peut-être aussi que non...

La franchise de la N-VA dans toute sa splendeur. :)))

Écrit par : Moventoh | dimanche, 11 mars 2012

En Belgique et ailleurs un parti politique doit gagner les élections sur tous les niveaux pour consolider sa "part du marché". Les élections communales sont extrèmement importantes pour la N-VA: si elle en sort vainqueur elle survivra pendants des années encore, par contre si elle ne réussit pas à créer une base très large au niveau communal elle s'évaporera assez vite.
N'ayant aujourd'hui presque pas de mandataires locaux sa campagne se concentrera sur les problèmes nationaux en espérant que l'effet BDW continue à fonctionner. Le sondage du Soir semble indiquer que cela pourrait réussir.

Écrit par : Schoonaarde | lundi, 12 mars 2012

NVA : 38 + CDV , VB, Lijst de Decker : Mais la Nva peut parfaitement prendre le pouvoir en se posant comme rempart contre l'extrême droite en Flandre.

Bien entendu, au CDV, on est prêt à mourir pour le salut de la Belgique et la solidarité avec les Wallons.

Quand est-ce que les francophones de Belgique cesseront de se mentir ?

Wallon, je vais voter pour le FDF : 1,6 % d'intention de vote. Cela doit être de l'extrêmisme, ou de la folie noire.

Je ne peux pas voter pour le MR tant qu'il y aura ce Iago de Michel à sa tête. Non seulement ils a trahi les francophones, mais ils leur a fait endosser sa trahison.

Écrit par : Pfff | lundi, 12 mars 2012

@Pierre : ben non, je disais que s'identifier à sa seule langue est un tantinet réducteur.
Écrit par : Marcel Sel | samedi, 10 mars 2012

En effet, comme beaucoup, je suis « réduit » dans ma citoyenneté, de belge, et j'aurais été « réduit » à des emplois subalternes si je n'avais pu exercer mes talents dans un domaine unilingue.
Essayez donc, cher Marcel, de concevoir que les unilingues ne sont ni ignares ou incultes pour autant et peuvent exceller dans d'autres domaines.
Essayez aussi, de prendre conscience que le bilinguisme, à la belge, devient de plus en plus discriminatoire en ce qu'il est plus naturel et avantageux de passer d'une langue vernaculaire à une langue véhiculaire que l'inverse et favorise donc les flamands et leur hégémonisme.
Enfin, s'il faut être bilingue pour être belge, je vous cite ! « pour autant qu'on puisse n'être que francophone dans la vie en Belgique », il ne restera que l'exil volontaire ou à œuvrer pour mettre fin à cette chimère belgicaine.

Écrit par : Pierre lison | dimanche, 11 mars 2012

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Pierre Lison : vous êtes borné, vous. Je disais que la langue n'est pas le seul facteur d'identité. Il y en a des tas d'autre. Je ne pense pas que les bilingues soient meilleurs que les autres. Voyez De Wever : il parle (plus ou moins) 6 langues !

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 11 mars 2012

Il en est qui ne VEULENT pas comprendre, Marcel Sel.

Admirez cette liste :
http://www.briobrussel.be/assets/verkiezingen/kamerbhv14lijst%20rwf.pdf

Enfin, surtout le 3ème candidat, haha.

Écrit par : Moventoh | dimanche, 11 mars 2012

« borné » … Oui M. Sel, je me suis borné à relever ce que vous avez écrit :
(pour autant qu'on puisse n'être que Francophone dans la vie en Belgique).

Écrit par : Pierre lison | lundi, 12 mars 2012

@Pierre Lison : ouais, ben ça montre que vous êtes vous-même obnubilé par le lien entre "identité" et "langue". En ce qui me concerne, ça n'est qu'une partie de mon identité. Il y a aussi le lieu où j'habite, l'origine de mes parents, mon histoire personnelle, les lieux où je vais en vacances, mes convictions politiques, mes goûts et pratiques culinaires, ma couleur de cheveux, et bien d'autres choses. D'où l'impossibilité pour moi d'accepter une "nation flamande" ou une "nation francophone". C'est aussi limité que les bandes de jeunes dans les quartiers défavorisés qui mènent exactement le même genre de réflexion, avec les mêmes réflexes de territoire, de soi-disant respect, et d'exclusion. Comme je le dis : le nationalisme identitaire est le degré zéro de la politique. Et de la société.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 12 mars 2012

M. Sel, je n'ai jamais évoqué les questions d'identité et n'ai manifesté aucun nationalisme.
J'ai simplement relevé que, pour vous, il était inconcevable de « n'être que francophone dans la vie en Belgique » … (N'être QUE !)
Je m'en souviendrai en vous lisant par ailleurs.

Écrit par : Pierre lison | lundi, 12 mars 2012

Pierre Lison

S'ils ont tous votre compréhension affûtée au RWF, plus rien ne m'étonne. Hin hin.

Pour la xième fois, "on ne peut pas être que Francophone dans la vie en Belgique" !

En effet, on peut aussi être patron, ouvrier, alpiniste, musulman, cruciverbiste, malade, ministre, échangiste, professeur, scientologue, écolo, footballeur, ultra-libéral, etc.

Et le tout, pour votre plus grand bonheur, sans même parler une seconde langue !

Définit-on clairement une personne en disant qu'elle est cruciverbiste ?

Peut-on n'être QUE cruciverbiste dans la vie en Belgique ?

Question subsidiaire : est-ce qu'en écrivant cela, Marcel Sel impose aux cruciverbistes de se mettre aussi au ski de fond ?!

Écrit par : Moventoh | mercredi, 14 mars 2012

@ JPBWEB

Quand on lit ceci (http://www.voorpost.org/1/357), on ne peut que vous donner raison ... hélas !

Écrit par : Tournaisien | dimanche, 11 mars 2012

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Tournaisien

Ne me dites pas que vous découvrez aujourd'hui les néo-nazis flamingants du Voorpost, continuateurs du VMO et entre autres partisans de l'unification de la Flandre, des Pays-Bas et de...l'Afrique du Sud en une Grande Néerlande, haha.

Ce cloaque à peste brune a été fondé par Karel Dillen en 1976, c-à-d il y a 35 ans, et a toujours appelé à la haine du francophone.

Franchement, rien de neuf sous le soleil.

Écrit par : Moventoh | dimanche, 11 mars 2012

@Marcel

« C'est en la voyant ainsi projetée que l'auteur s'est rendu compte qu'elle pouvait être très mal interprétée, parce que dans son esprit, elle parlait de résultats politiques, et non des habitants, qu'elle était violemment satirique et à prendre au deuxième degré, ce que l'absence de texte explicatif ne permettait pas de comprendre. 

C'est vrai qu'une explication aurait pu atténuer un peu la violence du propos. »

je partage vos propos sur la capacité de remise en question de l'auteur de cette carte (dont j'ai précisé ailleurs sans trop prendre la peine d'argumenter ce que j'en pensais)... merci de nous relater l'honnêteté (appréciable)et la contrition (plus ambigüe) de son auteur inconnu.

...de toute manière, toute carte qui nécessite un mode d'emploi (je ne parle pas d'une légende ou autres attributs) sera toujours plus utile à nos sensations qu'à notre intelligence... c'est pourquoi les critiques que vous émettez à l'encontre de cette carte «colèrique» de la vl, sont tout à fait valables pour celle «humour vld» de bxl...

inutile d'attendre d'excuse de ma part d'avoir ce point de vue

Écrit par : Uit'tZuiltje | dimanche, 11 mars 2012

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Au fait, pour ceux qui voudraient encore fermer les yeux sur la réalité flamande...
"En Flandre, le parti nationaliste réalise une véritable razzia et s'affirme, plus que jamais, comme le premier parti flamand avec 38,4% d'intentions de vote, soit 10% de plus que lors des élections de juin 2010. Les nationalistes flamands profiteraient du mécontentement d'anciens électeurs de l'Open Vld, qui passe de 13,9% en juin 2010 à 10%, talonné par le Vlaams Belang qui poursuit son lent déclin (9,9 au lieu de 12,6%). Le CD&V reste le deuxième parti de Flandre avec 15,7% devant le sp.a (13,3%). Avec ses 8,1% d'intentions de vote, Groen s'installerait à la 6e place."
Source: lalibre.be/actu/politique-belge/article/725269/sondage-la-n-va-monte-encore-un-peu-plus-en-puissance.html

Écrit par : Philippe | dimanche, 11 mars 2012

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Dernier sondage IFOP : la NV-A est créditée de 38,4 % d'intentions de vote, et le VB de 9,9 %. Total des votes nationalistes en Flandre : 48,3 %. Si la sous-estimation des votes en faveur de la NV-A se vérifie comme lors des dernières élections, la Flandre sera nationaliste à plus de 50 %. Bref, qu'on le veuille ou non, la Belgique arrive à son terme. La Flandre force son destin, et le problème de Bruxelles n'est toujours pas réglé. Un bel imbroglio en perspective. Espérons que cette fois, on en tire les conséquences de façon concrète. Il ne sert à rien de maintenir un malade en état de mort clinique sous respirateur?.

Écrit par : Tournaisien | dimanche, 11 mars 2012

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Surtout, avec toutes les concessions que les francophones ont fait, ils sont à genoux avant même de commencer les nouvelles négociations.

Une pantalonade lamentable.

Les francophones sont (dé)servis par une clique politique francophone qui se soucie des gens qu'elle représente comme d'une guigne et qui n'a qu'un seul objectif, faire tourner son petit business autant qu'elle le peut.

Mais, il y en a (dont Marcel - ce que je déplore) pour en re-demander !

Écrit par : Pfff | lundi, 12 mars 2012

@ Tournaisien

c'est avec un grand plaisir que j'entends enfin de votre part un avis moins pollué par la propagande flamingante qui nous explique (ou prenait la peine d'expliquer, tant qu'il y avait un espoir d'y arriver avec ces déficients intellectuels FR) que les FR sont dans la merde parcequ'ils ne sont pas de droite comme les flamands...

est-ce qu'enfin le voile de maya tombe,mon cher Tournaisien...
le mainstream de ce pays où la flandre domine c'est : les NL sont supérieurs aux FR ... mais tout ça ne tient pas deux secondes la route pour quiconque constate que le flamand de base est aussi con et fainéant que le wallon de base pour ce qui est de l'intelligence face à l'évolution du monde...

partager la dette et le territoire dans la dignité entre NL et FR serait la seule solution où nous pourrions tous sortir la tête plus ou moins haute... mais nous sommes tous trop fiers sans doute...

ps: j'attends les présidentielles RF, que va devenir l'UE avec un sark'orban ou un hollande pas NL... ailleurs est toujours plus réjouissant

bàv

Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 12 mars 2012

Cher Tournaisien,

vous souvenez-vous d'Ariel Sharon ?
Officiellement il n'est toujours pas mort, car il ... respire encore !
http://www.lepoint.fr/monde/que-devient-ariel-sharon-06-03-2012-1438390_24.php

On a bien comparé la formation du gouvernement belge à celle du gouvernement irakien, alors pourquoi pas la survie de la Belgique et celle d'Ariel Sharon ? Je suis sûr qu'il se trouverait bien une officine britannique pour prendre les paris...

Écrit par : Bernard (Rouen) | lundi, 12 mars 2012

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Une majorité est pour le "changement" désormais bah ils vont l'avoir mais il faudra parler sans doute de chaos avec le recul car même la Flandre ne sortira pas indemne d'une indépendance.

Écrit par : Guillaume | lundi, 12 mars 2012

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Schadenfreude

Les dégâts (moindres) que les flamands vont subir ne me consolent pas du tout du désastre concocté par nos politiciens pour les francophones. Regardez l'état de nos finances, notre PIB/hab, nos perspectives économiques, politiques et sociales : les francophones sont à genoux.

Écrit par : Pfff | lundi, 12 mars 2012

@ Schadenfreude

Bien sûr que les Francophones sont à genoux, bien sûr que les Flamands le savent, bien sûr qu'ils ne veulent plus payer pour le sud du pays, bien sûr que cette situation a été en grande partie générée par une mainmise du socialisme sur la Wallonie pendant près de cinquante ans, bien sûr que les pratiques généralisées du clientélisme n'ont pas contribué à faire de l'électeur wallon quelqu'un de volontariste et doté d'un minimum d'esprit critique, bien sûr que la démagogie ambiante va nous coûter cher, très cher ...! Mais quand on dit cela, les "bons esprits" de la gauche bien pensante vous rient au nez. À vrai dire, aujourd'hui, nous sommes au pied du mur, et le pire c'est que certains continuent à ne pas vouloir l'admettre, préférant continuer à se bercer de douces illusions ou de beaux principes.
La Grèce n'a rien fait d'autre pendant cinquante ans, on voit où elle est. Et le pire, c'est qu'aujourd'hui, l'incivisme des uns a fini par mener à l'incivisme des autres : depuis le début de la crise, l'hémorragie des capitaux en provenance de Grèce, vers d'autres oasis de la finance, Londres en particulier, est paraît-il vertigineuse, compromettant de façon très inquiétante le plan de relance concocté au niveau européen.

Écrit par : Tournaisien | mardi, 13 mars 2012

A pfff,

Côté francophone, il est clair que ce sera immédiat mais la Flandre n'est soudée actuellement que parce qu'elle a une communauté contre laquelle elle peut se liguer ou faire la comparaison. En étant indépendant, les tensions internes à la Flandre vont repartir de plus belle et l'histoire se répétera car la Flandre n'est absolument pas un bloc soudé. Dans l'histoire, elle a raté énormément d'occasions à cause de son provincialisme maladif, les grandes villes se battant entre elles et puis Anvers n'est pas vraiment bien considérée par les non-anversois. Donc il y aura des conséquences sur le moyen terme aussi en Flandre. J'espère simplement que côté francophone, cela donnera un électrochoc nécessaire car on ne pourra plus dire non plus que c'est la faute des Flamands comme excuse (et inversément pour les Flamands) ... En Flandre, on croit encore au sauveur un peu comme les français avec leur système présidentiel, là où les francophones n'y croient plus du tout ce qui peut à terme mener à une reconstruction de la société civile.

Écrit par : Guillaume | mardi, 13 mars 2012

La vie rêvée de la gôche

Le point de départ de toute la bien-pensance de gauche part de ce postulat, qu'elle partage avec le secteur du luxe : "Il y en a qui peuvent payer."

Résultat, ne nous inquiètons pas de trop pour nos déficits, il sera temps de faire rendre gorge à un moment ou un autre aux "riches."

Résultat, la dette et les déficits publics filent. La fonction publique, les pensions, le système de la sécurité sociale croient exponentiellement sans que cela puisse être remis en cause.

Cette vision des choses méconnait trois fondamentaux de l'économie politique.

1. Lorsque la productivité par travailleur croit, l'emploi croit. Lorsque du fait de la répartition des charges sur le travail, le travail ploie sous les charges (travailleur et entreprise), l'emploi se raréfie
2. l'endettement profite toujours au Capital : par l'intérêt ou par l'inflation, ce sont toujours les have-not qui trinquent par rapport aux possédants
3. mieux vaut un mauvais système qui perdure, qu'un système idéal qui modifie constamment les règles du jeu et qui perturbe complètement les espérances des agents économiques

Donc, la gôche obtient toujours l'effet inverse de ses intentions. Sa mauvaise gestion, détachée des contingences budgétaires (prévision des cycles de crises, nécessité de provisionner, "on ne dépense pas plus que ce que l'on a" et "dans le doute sur l'utilité de ton action, abstiens-toi de dépenser les deniers publics"), conduit à l'endettement de l'État, garanti par la force publique sur l'argent des impôts, au bénéfice du "Capitalisme mondial". Non seulement la gôche se porte volontaire pour être l'huissier de tous les créanciers de la terre auprès des prolétaires, mais par-dessus le marché, les discours sur un retour messianique de la justice sociale entretiennent le fantasme d'une vie "autre" et le ressentiment entre citoyens, entre ceux qui "réussissent" et ceux qui sont des "parasites". Discours faux car notre "système social" peut être adapté, mais pas réformé de fond en comble, sous peine de s'écrouler, ce que l'on sait à gauche, comme à droite. Mais que l'on feint d'ignorer à gauche, au non de la "Morale".

Écrit par : Pfff | mardi, 13 mars 2012

"Dans l'histoire, elle a raté énormément d'occasions à cause de son provincialisme maladif, les grandes villes se battant entre elles et puis Anvers n'est pas vraiment bien considérée par les non-anversois."

L'avènement du nationalisme flamand est à bien des égards une histoire flamando-flamande. Avec les forceps BDW, la Flandre est accouché d'un 19e siècle. Je suis à peu près sûr qu'elle ne retournera pas au moyen-âge.

Le nationalisme flamand se dissoudra de lui-même, quand il en aura marre d'être con, et qu'il sera évident pour tout le monde que la Flandre n'a pas d'autre ennemie qu'elle-même.

Écrit par : Pfff | mardi, 13 mars 2012

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« Je suis à peu près sûr qu'elle[la flandre] ne retournera pas au moyen-âge. »

très intéressant ... la flandre est au m-â, ce que la grèce est à l'antiquité et l'italie à la renaissance...

la féodalité n'est-ce pas notamment lorsque que les sujets ont un statut inégal (FR, NL, etc...)et sont assignés au territoire de leur seigneur (le pouvoir régional par ex.)...

Écrit par : Uit'tZuiltje | mardi, 13 mars 2012

Bart Don Quixote ?

"très intéressant ... la flandre est au m-â, ce que la grèce est à l'antiquité et l'italie à la renaissance... "

Age d'or ? Le moyen-âge, la féodalité et le gothique ont été dénigrés par toutes les époques suivantes, comme un vilain interlude, un age obscur qui coupait la culture occidentale en deux, l'empêchant de voir ses pieds grec et romain. Dénigré par tous sauf par le romantisme du 19e. Un grand nombre d'horreurs architecturales (le collège Saint-Michel) ou littéraire (De Vlaamse Leeuw, ou l'illisible Water Scott) témoignent de ce triste regain. Souvent les livres en français du 19e sont plus illisibles que ceux du 18e ou 17e. La somme d'ânerie et de préjugés dans les livres de cette époque sont effrayants si on les compare au joyeux cynisme lucide du 18e. Le comportement des gens dans les fictions de l'époque (19e) nous paraît plus éloigné du nôtre, incompréhensible et aliéné (évanouissement comme ressort des actions sociales, moralisme bourgeois à tous les étages, pleurnicherie à tout va). Je suis sûr que l'on dira bientôt la même chose de nous et que nous ferons figure d'une des plus ridicules périodes de tous les temps. On sent bien que le conformisme moral est arrivé au bout de sa bêtise, que l'aliénation aux images, aux préjugés, ne saurait être plus grande et que toute l'époque tremble de voir se lever un esprit ironique qui lui tendrait un miroir.

On peut dater la fin des haricots de la chevalerie et de la féodalité à la date de la publication de Don Quichotte(1605-1615).

Mais en Belgique, on(Brel) parvient à donner une interpretation mélancholique de cette satire cruelle.

Écrit par : Pfff | mardi, 13 mars 2012

Quelles chances BDW a-t-il d'emporter la mairie d'Anvers en 2012 ?

Écrit par : Bernard (Rouen) | mardi, 13 mars 2012

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Je ne sais pas précisément, cher Bernard, mais au vu des derniers sondages...

http://mediatheque.lesoir.be/v/le_kroll/941mars1212.jpg.html

Écrit par : Juliette | mardi, 13 mars 2012

Sans rapport avec cette note mais avec un article qui vient de paraître dans Rue 89.
De winter y déclare en effet :

« Mon modèle est un mix entre Marine Le Pen, Strache (FPÖ, Autriche) et Bossi (Ligue du Nord, Italie). Mais nous sommes plus à droite que le FN. »

http://www.rue89.com/2012/03/11/ma-plongee-au-milieu-des-identitaires-obsedes-de-lislam-230105

Écrit par : Blop | mardi, 13 mars 2012

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Eh bien, je trouve que la réaction de l’auteur de cette carte de Flandre, aussi impulsive soit-elle, est une bonne leçon de politique interculturelle. Elle apprend qu’un élu au nom des responsabilités et de l’influence qui sont les siennes, au nom des hommes et des femmes qu’il représente, doit impérativement se soucier de savoir s’il est possible de rire de tout. Puisque d’humour communautaire apparemment il s’agit, ne pas comprendre que celui-ci est la chose la plus difficilement partagée en ces temps de stigmatisations persistantes, qu’il n’est pas le même entre élites et citoyens, entre décideurs et usagers, entre ceux qui analysent la détresse engendrée par les chocs culturels et ceux qui vivent quotidiennement celle-ci de plein fouet, ne pas mesurer l’impact et les répercusssions possibles d’un tel lazzi apparaît, à la lumière froide de cette émouvante intervention, d’une légèreté d’analyse politique assez cruelle... On peut se demander, suite à cet acte de colère dont l’explication fait impitoyablement réfléchir, s’il est vraiment si hilarant d’institutionaliser la dérision communautaire quand on connait la somme de frustrations qu’elle engendre chaque jour, quand on sait la complexité du terreau économique, politique et social sur lequel elle repose, quand on sait à quel point le sujet appelle à l’émotion, aux émotions de toutes sortes, s’adressant irrémédiablement aux tripes et obéissant si peu à la raison. Émotion qu’aux mille coins et recoins de l’Europe, les populistes de tous genres ne se privent nullement de titiller, d’éprouver, d’exciter à l’envi. Est-ce vraiment si drôle à l’heure où ce même continent offre toujours plus de voix aux extrémistes, qui, portés par la crise, agitent sans vergogne l’épouvantail du «déversement» des flux migratoires, surfent sans scrupules sur les peurs irrationnelles d’ une immigration incontrôlée, jouent éhontément avec les angoisses d’une possible perte d’identité souveraine, donnent cyniquement naissance à un véritable «big bang de discours xénophobes» (dixit Arno Klarsfeld) ...

Plaisanter ? Vraiment ? Au lieu de détendre, ici visiblement on crispe, on heurte les susceptibilités. On a trouvé à nouveau le moyen de réveiller l’exaspération, de pousser un nostalgique de la Belgique unie, un «citoyen désespéré par la situation de son pays», dans les bras d’un tourment de mauvaise fortune. En politique comme ailleurs, les passions sont humaines. Terriblement humaines. Tout ce jeu était-il vraiment nécessaire dans un contexte déjà suffisamment sous pression, et particulièrement dans l’un des pays d’Europe où la tension identitaire est à son zénith ? N’aurait-il pas été plus constructif, plus fédérateur et moins offensant, de lister les points positifs de tous ces quartiers au lieu d’en faire une compilation satirique qui, en réalité, apporte quoi, à qui ? Quelle est la juste démonstration de la carte OpenVLD ? Que la ville est multiculturelle ? Qu’on y cherche la meilleure manière d’y vivre en symbiose ? Avant de commencer à en plaisanter, n’aurait-il pas été plus habile, plus subtil, de reprendre les étapes de communication une à une, et de se faire comprendre plus explicitement sur ces sujets sensibles ? Puisque beaucoup de réactions, au lieu d’être pacifiées et apaisées, furent ravivées par la déception et l’indignation, peut-on dire, en toute objectivité que ce geste, tout incompris qu’il fût par certains, a vraiment atteint son but ? Ou le pari était-il pour un parti politique en chute de confiance dans les sondages de faire un coup d’éclat, de faire parler de lui ? De ce point de vue-là, et seulement de celui-là, je trouve l’opération réussie. Indélicatement réussie. Et si ce n’est même pas un buzz tactique, alors la fantaisie, après réflexion, tend vraiment à ressembler sinon à de l’inconscience, au moins à de l’inconséquence politique. Aucun acte public ne peut être anodin, désinvolte ou détaché. La charge exige rigueur et dimension. Et d’un coup, je le dis en toute liberté et en toute indépendance, contredisant ma précédente réaction un peu sommaire, cette supposée décontraction politique, en ces circonstances, me fait nettement moins rire. Désolée.

Écrit par : Karine | jeudi, 15 mars 2012

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