dimanche, 04 mars 2012

Cartes sur table

La carte de Bruxelles de l’Open VLD a fait beaucoup de bruit. Olivier Maingain a parlé d’une vision nationaliste. D’autres ont eu peur que le cosmopolitisme révélé par la carte ne servît qu’à minimiser la présence francophone. D’autres encore ont fait comme si l’Open VLD avait des intentions similaires à celles de la N-VA ou du Vlaams Belang. On a aussi regardé cette carte d’un œil très jacobin, arguant qu’elle était stigmatisante, parce qu’elle «instaurait» des communautés. Et personne ne s’est visiblement intéressé préalablement aux auteurs de la carte, ou du moins à ceux qui la signent. Ni au texte qui l’accompagne. Or, c’était par là qu’il fallait commencer. Revue et correction…


Il suffit de consacrer quelques secondes à lire les légendes pour s’apercevoir que la carte est signée par Khadija Zamouri et Ann Brusseel (Open VLD). La première citée peut difficilement être qualifiée de communautariste. Elle en appelle au contraire à la responsabilité de chacun. Elle demande qu’on n’impose pas d’intégration à la 3e génération d’immigrés, et en même temps, elle leur demande de prendre leur destin en main. Elle dit par exemple «Si nous voulons avancer, si nous voulons une société diverse, nous devons nous détacher de la pensée «nous/eux». (…) À partir de la troisième génération, les allochtones doivent prendre leurs responsabilités, de même la société, et d’autres structures d’autorité [doivent prendre le relais] de l’encitoyennement (inburgering) et de l’intégration». Quelles structures ? Khadija répond : «L’enseignement et une véritable mise au travail sont les armes les plus importantes pour aider les gens d’origines autres à avancer». Difficile de lui donner tort. Difficile aussi, voire insupportable, d’entendre suggérer que cette carte aurait pu être conçue par le Vlaams Belang ou la N-VA, à l’opposé même de ce discours. Eux, le multiculturel, ils le rejettent, le haïssent, lui crachent au visage.

 

Dans l’encadré du dépliant où apparaît la carte, Khadija défend au contraire clairement le multiculturalisme. Mais sans mâcher ses mots : «Le vivre ensemble multiculturel n’est pas une légende. Quand on me demande ce que la politique doit faire, je réponds : la politique doit établir des règles de vie plus claires, une éthique de ville que chaque Bruxellois, quelle que soit son origine, sa religion ou conviction, doit respecter. Mais soyons honnêtes : chaque Bruxellois doit faire appel à une bonne dose d’humour et d’autorelativisation quant à sa propre culture et à ses convictions. Car l’humour ne peut probablement pas sauver la ville, mais il aide toujours…» Est-ce donc si grave d’utiliser un langage plus léger en politique ? De dédramatiser ?

 

Pour ceux qui suivent un peu l’actualité, Ann Brusseel a pour sa part maintes fois dit ce qu’elle pensait du nationalisme, des règlements communautaristes du gouvernement flamand (Wooncode) ou de certaines communes (Grimbergen, Dilbeek…) Elle est non seulement à contre-courant des nationalistes (avec Els Ampe, Mathias De Clerck, Guy Verhofstadt), elle s’oppose aussi ouvertement à la vision étriquée qu’une majorité, hélas, de politiciens flamands confortent, voire ont instituée dans la région du Nord du pays. Ce faisant, elle s’est vue chahutée régulièrement au Parlement flamand où elle siège, et snobée par une bonne partie de la presse flamande. Ses opinions lui ont valu bien des inimitiés et bien des bâtons dans les roues. Elle s’est opposée notamment à Brigitte Grouwels qui a écrit d’elle, suite à une interview dans Le Vif : «Pauvre Ann (sic), qu’est-ce qu’elle doit se trouver seule, là, au Parlement flamand, entre tous ces politiciens flamands frustrés et complexés. Heureusement qu’il y a encore un élu UF-FDF (le seul élu francophone du Parlement flamand NDT). Peut-être peut-elle trouver chez lui une consolation.» Un tel traitement de la part de Brigitte «Minder Frans» Grouwels devrait inciter les commentateurs à éviter tout procès d’intention avant de hurler bêtement au flamingantisme.

 

Els Ampe, très proche d’Ann Brusseel, et d’origine ostendaise comme elle, est cette jeune députée bruxelloise qui a crié en plein discours de Jan Peumans lors des célébrations de la fête «nationale» flamande : «vous salissez les Flamands avec votre nationalisme». Elle non plus n’est pas très soutenue par les médias du Nord, et ignorée par ceux du Sud. À la VRT, le journaliste qui, le soir même, commentait cet incident n’a rien trouvé de mieux que de dire qu’elle avait dû avoir des vapeurs. Misogynie et défaut d’information. Personne dans ces médias si objectifs n’a pensé à analyser plutôt le discours de Peumans pour en révéler un identitarisme digne de Marine Le Pen. Bref, quand on me dit en Francophonie que j’ai du courage et de la patience de m’attaquer aux nationalistes flamands, j’ai envie de répondre que le vrai courage, il n’est pas chez moi. Je suis en quelque sorte de l’autre côté du mur. Je peux compter sur un certain nombre de soutiens dans «ma communauté» (idée que je rejette, mais dont je suis, comme beaucoup dans ce pays, victime). Ann Brusseel, Els Ampe, Freya Vandenbossche, Patrick Dewael, les Tuymans, Arno, Mark Eyskens et tous ceux qui ont émis des idées qui s’opposaient au nationalisme (y compris pour Eyskens, celui de son propre parti), sont au contraire présentés comme des fous au sein même de leur environnement quotidien. On en fait des comiques, des «pauvres gens», comme dit Grouwels, des femmes souffrant de vapeurs, des papys gâteux, des mauvais flamands, ou pire encore dans l’esprit d’une Grouwels, des Francophones ou des FDF en puissance ! Le courage, le vrai, c’est eux qui nous l’enseignent. 

 

Alors, avant de regarder cette carte, il fallait, cher Olivier Maingain, regarder en priorité de qui elle provenait avant de crier au nationalisme. Le texte d’Ann Brusseel qui est joint à la carte se termine par «Bruxelles est, tout comme New York, atypique par rapport au reste du pays. À Bruxelles, l’on peut sans problème constater que ce ne sont pas nos origines, mais bien notre avenir [commun] qui nous lie». Un texte qui m’a fait penser à une phrase de De Gaulle : «Il y a deux sortes de Français : ceux qui pensent qu’il y a deux sortes de Français, et les autres, dont je suis». Un texte que je peux signer des deux mains. Ann Brusseel a bien conscience d’être une «nouvelle Bruxelloise » au même titre que la majorité des Bruxellois. Elle ne considère pas, en tant que «Flamande», que Bruxelles lui «appartient» de droit, mais elle considère en tant que citoyenne qu’elle participe avec l’ensemble des citoyens, «nouveaux» et «anciens», à la construction d’un vivre ensemble. Et elle se verra fustiger son soi-disant «nationalisme bruxellois» par les flamingants (Bart Maddens par exemple) qui enragent de voir que des «Flamands» installés à Bruxelles cessent de penser qu’il s’agit là d’une ville «flamande de droit» et en constatent l’originalité, pour avancer sur une voie où la multiculture est un enrichissement.

 

Partant de là, on ne peut plus lire la carte comme l’ont fait une série de Francophones, à savoir comme une incitation au communautarisme, voire au racisme. Tout d’abord parce qu’il y a la caution de Khadija Zamouri qui n’est certainement pas islamophobe, certainement pas nationaliste flamande. Ensuite parce qu’absolument rien dans la carte ne suggère un amalgame, ou une discrimination. Au contraire. Les «Turcs» de la chaussée de Haacht, les «Marocains» de Molenbeek sont «traités» de la même manière que les «Français» d’Uccle, les «pajottenlandais (flamands)» d’Anderlecht ou les «Congolais» de Matonge. Les auteurs de la carte ne fustigent pas les «ghettos» en les présentant comme autant de chancres, mais au contraire les mettent tous au même niveau. Les communautés eurocrate, anglaise, française, espagnole, marocaine, portugaise, flamande, turque, sont ici sur pied d’égalité dans une projection positive. S’il y a le nom de «Essaouira» (station balnéaire bien connue du Maroc) dans le quartier «Casa of Casablanca», ce n’est pas pour souligner les «problèmes» dus à la présence «d’allochtones», mais pour en révéler le caractère propre, assumé, l’exotisme, comme on le ferait pour Chinatown, Little Italy, Little India, ou le quartier français de la Nouvelle-Orléans. Ce n’est pas seulement différent de l’approche de la N-VA, c’est simplement tout le contraire. Khadija et Ann posent simplement le constat que nous vivons dans une ville cosmopolite, et que c’est le point de départ de toute politique sensée. Ce ne sont pas les «allochtones» qui doivent s’intégrer, au-delà d’un certain temps, ce sont les Bruxellois qui doivent trouver à s’intégrer mutuellement.

 

C’est exactement là que le politiquement correct francophono-français intervient. L’intérêt d’un pays biculturel est justement de confronter des perceptions différentes et d’en tirer le meilleur — quand tous les acteurs sont volontaires, bien sûr. Là où un Francophone démocrate influencé par le jacobinisme républicain trouve stigmatisant de préciser : «untel est d’origine Congolaise», ou «tel quartier est très arabophone» — parce que l’idée de la République à laquelle les Francophones belges sont perméables, est de gommer les différences pour créer une égalité — un Néerlandophone démocrate, inspiré par la vision anglo-saxonne, laisse à chacun le loisir de gérer ses racines, acceptant l’expression des différences, pour les gérer ensuite dans un esprit inspiré du libéralisme anglais. Bruxelles peut profiter d’une telle approche, voire d’un mixage des deux. La République et sa vision intégrative ; le libéralisme et sa vision multipolaire. Le bon vieux jacobinisme a pour défaut d’interdire jusqu’à la description des différences par crainte de dérives. Ce n’est pas idiot, loin de là, mais entre démocrates, on peut parfaitement constater la diversité sans en faire un instrument de discriminations, mais une base de travail. Car si l’on ne peut établir de constat clair, on peut difficilement rechercher de solutions efficaces. Il est temps de considérer tous les Bruxellois sur pied d’égalité, et de les traiter de façon égale. Entendre les musulmans et résoudre leurs problèmes (désemploi, rejet, racisme, ghettoïsation) comme ils sont en droit de l’attendre en tant que citoyens égaux est le premier pas à poser avant que nous puissions prétendre «leur» demander de prendre leurs responsabilités. 

 

Derrière ce politiquement correct qui a peur de son ombre se cache toutefois un autre soupçon. Certains ont cru voir dans cette carte une attaque contre la francophonie bruxelloise, et particulièrement le FDF. Il faut dire que les auteurs de la carte ont trouvé amusant de créer une «enclave FDF» autour de la maison communale. Pour ma part, ayant travaillé longtemps en Flandre, ça m’a fait éclater de rire, et si j’avais une carte de membre du FDF (ce que je n’ai pas), je vous assure que j’aurais ri de bon cœur. Ensuite, j’aurais quand même râlé. Car dès lors que la carte se trouve dans un pamphlet politique, y mentionner le FDF comme seul parti politique était une erreur. Parce qu’immanquablement, pour un certain nombre de lecteurs néerlandophones, cela correspondra à l’image du FDF comme parti trublion, ultrafrancophone, antiflamand voire raciste diffusé en Flandre. Et ça, c’est maladroit. Mais en politique, ça n’a rien de «scandaleux». Si j’étais Ann Brusseel, je présenterais donc mes excuses à Olivier pour ne s’être moquée que de son seul parti. Mais de même, si j’étais Olivier Maingain, je présenterais mes excuses à Ann pour avoir insinué qu’elle était nationaliste.

 

Quant à ceux qui pensent que la carte cherche à minimiser le caractère francophone de Bruxelles, je leur dis : regardez d’un peu plus près. C’est une carte en néerlandais. Or, qu’est-il écrit sur le quartier Dansaert ? «Quartier flamand». Eh oui. En français, et non en néerlandais. Une double note humoristique. D’abord, parce qu’en effet — et tout le monde peut le constater — le quartier Dansaert a bien quelque chose d’un Quartier Latin. C’est là que ça bouge, c’est là qu’on respire un air culturellement progressiste. Ensuite, parce qu’il n’est pas écrit «Vlaamse wijk» en néerlandais. Eh oui, à Bruxelles, on dit bien plus souvent «quartier flamand» que «Vlaamse wijk». Cela montre bien que les auteurs de la carte reconnaissent la primauté du français, un fait indéniable, qui ne signifie pas que le français soit la seule langue parlée à Bruxelles ni ne lui donne tous les droits. Un peu d’humour, que diable. Et un peu d’intelligence aussi…

 

Bien sûr, la carte de l’Open VLD ne dit pas expressément que «95,5% des Bruxellois choisissent le français comme langue véhiculaire ou dans leurs relations avec l’administration». Ce constat-là, l’Open VLD a choisi de ne pas le faire publiquement. Allons bon. Mais les Francophones peuvent-ils être un peu moins communautaristes et comprendre que cette carte émane d’une minorité ? Sinon, que veut-on ? Que l’Open VLD se fasse crucifier sur l’autel de l’intolérance par les flamingantissimes qui le transpercent déjà suffisamment souvent de leurs flèches ? Ou même qu’il ouvre grand la porte à une certaine mentalité francophone qui considère déjà aujourd’hui le «Flamand» comme un immigrant à Bruxelles, consacrant un jacobinisme bruxellois-francophone qui ne serait rien d’autre que le pendant de l’intolérance flamande en Périphérie ? Ce sont les majorités qui oppressent. Jamais les minorités. Ou alors, il faut qu’elles soient très riches. Ce n’est pas parce qu’on est politicien néerlandophone à Bruxelles qu’on fait forcément partie de la «cinquième colonne» insensément proflamande animée par des CD&V, des N-VA, des Vlaams Belang. On peut aussi être politicien(ne) authentiquement bruxellois(e) tout en ne parlant pas français à la maison, mais néerlandais. La première façon de remercier les Flamands qui se soulèvent contre l’intolérance flamingante, c’est me semble-t-il de ne pas leur faire l’affront de les confondre avec ce qu’ils ont toujours combattu.

 

On ne combat pas non plus le nationalisme par un autre nationalisme. Même si je comprends que répondre au communautarisme par le discours de division qu’il engendre est la réaction la plus évidente a priori, ce n’est pas la plus intelligente, ni la plus productive, et je ne vise pas ici que le FDF, mais l’ensemble des partis francophones. Je vise y compris Écolo qui a mis au gouvernement bruxellois une ministre incapable de s’exprimer dans la langue de la minorité. Il n’y a pas lieu d’en être fier. Je comprends bien sûr que quand on entend Brigitte Grouwels et son «moins de français», on se sente assiégé dans sa propre culture. Même Bruno De Lille (Groen!) semble chercher à nier le caractère franchement francophone de Bruxelles. Mais mettez-vous à la place des Flamands de Bruxelles. L’obsession de bien des Francophones bruxellois n’est-elle pas de nier leur existence ? De nier le caractère flamand de notre passé ? Encore du politiquement correct absurde. Des Francophones pensent apparemment que crier «Bruxelles est francophone» est une façon efficace de lutter contre ceux des Flamands qui crient tout aussi imbécilement que Bruxelles appartient à la Flandre. Je crois plus efficace de reconnaître tout l’apport culturel flamand, comme le font les Lillois, et de reconnaître qu’en tant que capitale d’un pays bi- et même tricommunautaire, nous nous devons d’offrir un service bi- et même trilingue. J’ajouterais l’anglais. Reconnaître qu’aujourd’hui encore, l’apport culturel des Néerlandophones de Bruxelles est précieux et contribue à l’originalité de notre ville n’a rien d’une faiblesse, c’est au contraire ça, le vrai courage.

 

Car étant assiégés en tant que Francophones majoritaires dans une enclave revendiquée par le gouvernement flamand, «nous» sommes aussi assiégeants. Tout ce qu’un Francophone de Bruxelles peut avoir comme angoisses par rapport à une mainmise flamande, un Néerlandophone de Bruxelles l’a par rapport à une mainmise francophone. Plutôt que nous diviser, cela devrait nous rapprocher. Le jour où le FDF soutiendra l’enseignement flamand à Bruxelles comme une chance plutôt que comme un ennemi potentiel, on aura fait un énorme pas en avant. Mais bien sûr, il faudrait aussi que l’enseignement flamand cesse de se comporter comme un enseignement antifrancophone et arrête d’interdire, par exemple, le français dans les cours de récréation. Mais ça, ces Open-VLD-là peuvent très bien le comprendre, et défendre d’autres solutions plus ouvertes pour rendre l’afflux de Francophones dans l’enseignement néerlandophone bruxellois profitable plutôt que de choisir des «solutions» qui ont montré leurs limites au XIXe siècle en Bretagne et ailleurs. 

 

La rancœur ne peut guider les pas des défenseurs des libertés. Seule la beauté de la liberté, seule la force d’un espoir d’égalité peut les guider efficacement vers autre chose que le communautarisme exacerbé et — à l’arrivée — une réponse haineuse à une question haineuse. Ici, on est allé plus loin. À une question qui ne portait aucune haine, ni rancœur posée par l’Open VLD avec sa carte, certains Francophones répondent aujourd’hui en renvoyant une «carte de Flandre» censée en être l’équivalent [j'ai retiré le lien à la demande de l'auteur ; je m'en expliquerai dans un billet ultérieur]. Or, là où Ann et Khadija avaient exclu toute rancœur (hormis peut-être pour l’enclave FDF — je ne l’ai pas perçu comme ça), et avaient été placer Lindemans et Cantillon à Anderlecht, des œufs, de la farine et de la bière chez les étudiants ou encore une grosse moustache aux vieux bruxellois des Marolles, la carte «Flanders not cosmopolitan» qui se prétend être du même style n’est qu’une accumulation aigre de reproches politiques. On y assène que dans chaque province, le Francophone est rejeté. On oppose ici une lecture purement politique à la lecture plutôt citoyenne du VLD. Et le point Godwin est au rendez-vous, à peu près à chaque ligne. Là, je ne suis plus fier du tout qu’on me classe parmi les «Francophones». Je suis triste au contraire. Car, voyons, c’est ça, «notre» humour ? Cette croix gammée sur Anvers ? Une ville qui, si elle est la plus «noire» d’Europe, est aussi la plus «rouge». Et que je sache, le socialisme y a toujours plus de succès que le nationalisme d’extrême droite. L’amalgame est donc dégueulasse, rien de moins, pour une majorité d’Anversois qui justement ont à vivre au quotidien cette insanité brune qu’ils haïssent. Cette carte n’est que rancœur, et rancœur encore : elle présente la Flandre comme un tout-mal, alors que Khadija et Ann présentaient Bruxelles comme un tout-mixte. Ça n’a juste rien à voir. La carte de Flandre ignore sciemment l’humain, la fête, la bière, Madeleine, les tours de Bruges à Gand, les babelutes, l’accueil, la simplicité. Elle montre surtout une méconnaissance crasse du voisin, une méchanceté rancunière et sordide, une absence totale d’humour. Ou alors, si c’est de l’humour, il sied mieux à Dieudonné qu’à Coluche. Parce que contrairement à la carte de l’Open VLD, qui ne manquait pas de poésie et de tendresse, celle-ci n’est que parano, démago et violence [j'ai appris depuis que la carte de Flandre en question avait été réalisée sous le coup de la colère par une personne tout à fait honorable qui a mal pris, et mal compris la carte de Khadija et Ann. J'y consacrerai un billet].

 

Enfin, j’ai toujours pensé que l’Open VLD bruxellois était l’allié objectif d’un parti comme le FDF, pourvu que ce dernier comprenne (et pas mal de ses militants le comprennent déjà) qu’on ne peut pas défendre une minorité sans défendre toutes les minorités. À ce titre, il était maladroit de la part d’Olivier Maingain de parler de la «nation francophone» chère à Jean Gol. Cette «nation» est désormais anachronique. Nous avons mieux à faire. Nous avons à opposer au nationalisme non pas un autre nationalisme, mais une société de valeurs qui ne se fonde plus sur une langue ou une identité. Nous devons montrer une générosité interne envers les minorités, et d’abord envers la langue qui est censée être traitée (dans la mesure du possible) à égalité avec le français à Bruxelles. Le gouvernement flamand refuse d’accorder aux périphériens leurs droits fondamentaux ? Prenons-en acte. Luttons là-bas pour les droits qu’on «nous» doit. Mais partout où le gouvernement flamand n’est pas compétent, évitons de mener des politiques semblables, d’user de mots comme «nation», de prétendre à une suprématie «francophone». Prônons au contraire une plus grande ouverture. Parlons et apprenons le néerlandais. Proposons des projets communs avec ces organes néerlandophones qui me paraissent bien plus ouverts que la large majorité des organes francophones, j’ai cité par exemple TV Brussel, le KVS ou le centre culturel flamand de Saint-Gilles. C’est là que notre avenir réside. Et là, l’exemple nous vient de «Flamands». De ceux que nous devons suivre, entendre et soutenir. Car avant d’être quoi que ce soit d’autre, ils sont nos simples concitoyens.


Note : merci à Court Mémoire qui m'a très justement fait remarqué que ce n'était pas Mathijs, mais bien Mathias De Clerck.

23:13 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (41) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

".. tous ceux qui ont émis des idées qui s’opposaient au nationalisme (y compris pour Eyskens, celui de son propre parti), sont au contraire présentés comme des fous au sein même de leur environnement quotidien."

Eh ben, ça me rappelle un autre pays, situé davantage vers l'Est et solidement tenu par un faux-démocrate neo-dictateur (oui, parce qu'une "démocratie dirigée" ça ressemble en tous points à une dictature) pour qui les dissidents sont forcément "inadaptés", "psychologiquement fragiles ", "fantaisistes" ou fous. Drôle de constat. Museler les opposants semble être devenu aussi le sport favori des nationalistes flamands.

Sinon intéressante mise en perspective des deux cartes, elles n'ont bien sûr rien à voir. Il est évident que la nature et les combats des émetteurs, (ici, des émettrices Open-VLD), imposent une grille de lecture en adéquation avec les valeurs qu'elles défendent.

Écrit par : Karine | lundi, 05 mars 2012

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Beaucoup de blabla pour dire que Bruxelles est une Région différente de la Wallonie et de Bruxelles, et qu'elle mérite une politique culturelle propre.

Écrit par : Stéphane Dohet | lundi, 05 mars 2012

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Le problème est que le second degré passe toujours difficilement dans un tract électoral. Le second degré, on l'utilise avec ses proches connaissances ou alors on marche sur des oeufs. Il y aura toujours une personne à qui le débat tient plus à coeur qu'une autre et qui se sentira blessée. De plus, l'humour 'géographique' des flaminguants (carte de belgique intégrant bruxelles en flandre, atlas scolaire de boeck présentant la wallonie comme walbanie, wallifornie, walabama et toutes autres mesquineries) témoigne souvent d'une envie de tourner l'autre en dérision, comme s'il n'était pas crédible (pourquoi apprendre à ses enfants une carte de la wallonie?). Donc, Marcel, je comprends bien tes arguments et j'aime bien Els Ampe et Ann Brusel mais il faut avouer que cet humour tombe un peu à plat (autant que la "réponse" francophone je te l'accorde).

Écrit par : Thomark | lundi, 05 mars 2012

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@Thomark
je partage votre avis,
de plus en belgique pour la politique communautaire, on doit discuter des domaines de pouvoir mais jamais de leurs territoires, représenter sur une carte ce qui est onbespreekbaar ne peut jamais être innocent... l'humour sur ça sera toujours maladroit

Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 05 mars 2012

"Le problème est que le second degré passe toujours difficilement dans un tract électoral. Le second degré, on l'utilise avec ses proches connaissances ou alors on marche sur des œufs." (Thomark )

C'est tout le problème, en effet!
L'humour implique une forme de connivence d'esprit avec celui à qui l'on s'adresse; pas nécessairement une connivence d'idées, mais je dirais plutôt une complicité culturelle, une tournure d'esprit proche de celui à qui l'on destine le message. Et en matière de politique, surtout sur un sujet "qui fâche", c'est assez risqué...
Sauf à vouloir débusquer et révéler les esprits étriqués, auquel cas c'est un moyen efficace, trrrrèèèès efficace!

Écrit par : Juliette | lundi, 05 mars 2012

Merci Marcel d'être l'aiguillon qui nous remet sur le droit chemin du dialogue ;)

Écrit par : Guillaume | lundi, 05 mars 2012

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Bien que pas d'accord avec tout ce qui y est écrit j'ai bien aimé ce texte.

Écrit par : xavier castille | lundi, 05 mars 2012

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@Xavier : Pouvez-vous préciser ? Avec quoi n'êtes-vous pas d'accord ?

Personnellement, j'ai trouvé que le texte était un bel appel à la tolérance et remettait bien les pendules à l'heure en ce qui concerne cette fameuse carte de l'open-VLD.

Écrit par : Geoffrey | lundi, 05 mars 2012

Rien à ajouter sur ce billet dont je partage totalement le point de vue.

Bravo Marcel !

Écrit par : Franck Pastor | lundi, 05 mars 2012

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je vois que Lieven va (encore) venir s'attaquer au texte, sans se soucier des virgules des points et du contexte, ....

Sinon, Bruxelles aux Bruxellois et la terre appartient à ceux qui vivent dessus, puis basta, ...

Bruxelles est une mégalopole qui doit avoir la capacité de s'agrandir pour le bien de tous (y compris des flamands)et ce même si les flamingants rêvent (tout haut) de s'approprier le morceau sous prétexte qu'un jour elle a été flamande, ... à quoi je réponds : un jour elle a été remplie de dinosaures et cela n'en fait pas un dinoland pour autant :-)

pour le reste toute carte est réductrice car la liberté (chérie) ne devrait jamais s'encombrer de frontières... (à Méditer)

Écrit par : JP_Allonsius | lundi, 05 mars 2012

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@Jean-Paul : Dinoland :-))))

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 05 mars 2012

@JP: "dinoland" merci pour cette tranche de bon rire!!
Heureux de voir que le "bon sens belge" n'est pas (encore) mort!
Ni son humour, d'ailleurs! lol :P

Écrit par : Lachmoneky | lundi, 05 mars 2012

@JP

Voor de zoveelste keer en ik hoop de laatste keer: ik zou Brussel nog niet toestaan tot Vlaanderen te behoren al smeekten ze erom. Vlaanderen moet dat kankergezwel wegsnijden en zonder Brussel onafhankelijk worden.

Écrit par : Lieven | lundi, 05 mars 2012

Mathijs De Clerck ? Je suppose que vous parlez de Mathias De Clercq ? Petit-fils de Willy De Clerck ?

Écrit par : Court Mémoire | lundi, 05 mars 2012

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@Court Mémoire Bien sûr. Merci de me le faire remarquer. Je suis sûr que c'est pour me soutenir.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 05 mars 2012

@ Marcel Sel

Avec plaisir. Matthijs De Clerk est un maçonnier en retrait de 78 ans qui vit à Adegem. (vu le fait que j'ai des dossiers personnels de tout le monde, ....)

Écrit par : Court Mémoire | lundi, 05 mars 2012

@Marcel

j'ai trouvé la carte de «FRdebxl» totalement nulle, si elle répond à celle du vld de bxl encore plus nulle...
n'empêche je trouve que la carte du vld aurait pu s'intituler carte des « clichés flamand sur bxl », par ex. votre impression sur l'humour d'écrire vl-wijk en FR oublie qu'il n'y a pas de quartier flamand, et le qualifier de «quartier latin» montre aussi une certaine soumission à un mainstream qui veut imposer son existence... l'obsession d'un eigen karakter national pour chaque quartier(interprétation du cosmopolitisme ?) ...
qualifier les bobo's du centre de «bourgeois bohémiens» est probablement de l'humour involontaire, mais qualifié les ucclois de parijzenaar n'est-ce pas de l'humour sur un corps FR étranger ?

et puis cette carte est accompagnée de cartouches...

bruxellaars op basis van afkomst : 2/3 bxl sont d'origine étrangère, half en half européens (quel europe, quid les turcs) en non-européens+réfugiés (pas mal l'amalgame)
bruxellaars op basis van nationaliteit:belge, EU,niet-EU(ici il y a les moldaves)

j'aurais vraiment cru à de l'humour s'il y avait eu un cartouche franstalige brusselaars x%, etc...

je trouve maingain dans son rôle , les vl «sympas parceque pas nationaliste» ont-elles reçu des critiques des vl «pas sympas parceque nationalistes» ?

j'ai trouvé la carte de «FRdebxl» totalement nulle, et celle du vld très flamande...et votre impression que le vld et le fdf pourrait être sur la même longueur d'onde, hilarante.

« la géographie sert à faire la guerre »

Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 05 mars 2012

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@Zuiltje : je persiste et signe : contrairement à Didier Reynders qui se pavane à chaque intervention de Bart De Wever en Wallonie, cette partie bruxelloise de l'Open VLD est bien plus sincèrement et effectivement antinationaliste. Par ailleurs, si Maingain est sincère, ce que je crois, et si les Open VLD de Bruxelles sont sincères, ce que je crois aussi, ils ont un intérêt stratégique commun à rechercher des solutions au-delà des clivages communautaires absurdes. Du reste, l'échevin néerlandophone de Woluwe, qui dit souvent du bien d'Olivier Maingain est aussi Open VLD.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 05 mars 2012

Il faut juger du document dans son ensemble et pas de la carte seule dès lors qu'elle est présentée dans un environnement très précis avec un message clair de la part des signataires. Il s'agit d'un tract politique qui finalement ne fait, ni plus ni moins, que préconiser la recherche d'un vivre-ensemble harmonieux, au-delà des origines. Et c'est le plus important. Rien de nationaliste là-dedans. Proposant, en prime, un poke humoristique et assez décomplexé vis-à-vis du FDF. Je trouve (mais ça n'engage que moi) ;-)

Écrit par : Karine | lundi, 05 mars 2012

@ marcel

d'accord avec vous, sauf sur la sincérité de Maingain... il déteste les néerlandophones et "wants to cut them down to size"....

@ uit

je pense que les "dansaert vlamingen" ont fait beaucoup pour augmenter la qualité de vie dans un quartier de la ville bien sinistrée il y a dix ans.. je me rappelle le quartier très bien entre '96 et '02 (juste en face de la bourse)..... des vrais bruxellois néerlandophones qui adorent la ville et qui ont été traité par Thielemans dans l'humo comme des habitants d'un ghetto flamand à Bruxelles (parce qu'ils se concentrent dans un quartier).. il faut dés lors pas s'étonner que Thielemans fait tout pour éviter que la Bourse ne soit pas utilisé par le Vlerick Management School comme pied à terre à Bruxelles...

on a acheté la Bourse pour EUR 7 million pour y installer je ne sais plus quoi et le personne en charge du "je ne sais plus quoi" n'en veut plus..... loin de justifier les actions des flamingants, il y a aussi pas mal de francophones qui sont "ziek in hetzelfde bed"...

Écrit par : des (flamingant) | lundi, 05 mars 2012

excusez-moi Marcel, je n'avais pas compris que c 'était de l'humour  : )

si les FR acceptaient comme pain bénit toutes propositions NL sincères, il n'y aurait plus de «clivage communautaire absurde», il n'y aurait pas de fdf et olivier maingain pourrait même devenir sincérement o-vld puisqu'ils sont plus sincères qu'au mr...
mais je sais pas si guy vanhengel serait sincèrement d'accord ou un peu chèvre-choutiste (mais avec sincérité toutefois)...

Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 05 mars 2012

@Des : en ce qui concerne Maingain, détrompez-vous. Je l'ai entendu de mes propres oreilles défendre des droits pour les néerlandophones de Wallonie (et bien sûr de Bruxelles). C'était lors d'une réunion à Charleroi où un tel discours n'avait rien de facile à faire passer. Il faut arrêter de projeter sur Maingain les haines des N-VA, VB et de certains CD&V. Tout le monde n'est pas comme ça.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 05 mars 2012

Merci des(flamingant) de m'expliquer où se trouve la rue dansaert, si vous pensez que l'on en parle que depuis dix ans, je comprends qu'on puisse aussi inventer sur une carte humoristique un quartier flamand pour rejoindre la dansaertstr à l'havenlaan avec ses platanes chers à brigitte minderfrans...

la bourse de bruxelles peut-elle décemment devenir un édifice récupéré par la culture flamande, voilà un excellent sujet à discuter en FR(humour cosmopolitain) devant une bière avec un student NL en histoire dans un café de st-catherine...

Écrit par : Uit'tZuiltje | mardi, 06 mars 2012

Super article monsieur Sel. Bravo!

Écrit par : Lemm | lundi, 05 mars 2012

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Bravo, texte très juste.

Écrit par : David C. | lundi, 05 mars 2012

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Finalement, cette carte m'a fait bien marrer. Mais je doute fort de la lecture qu'en sera faite en Flandre (multicul). C'est vrai qu'on s'en prend au seul FDF et que les francophones, je ne les vois pas sur cette carte.

Donc, je comprend la réaction du FDF ; d'autant que les auteurs se sont déclarées ravies d'avoir offensé le FDF, parti des franconissimes, méchants impérialistes francophones anti-flamand, insignifiants, etc.

Écrit par : Pfff | lundi, 05 mars 2012

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Marcel,

Je suis d'accord avec vous pour le bilinguisme bruxellois FR/NL, notre histoire et culture sont en partie flamandes et nous devons en faire une richesse plutôt que de renier nos racines.

Mais cela fait 50 ans (depuis 1963) que la Flandre avance vers son indépendance au détriment des francophones et le temps de tendre l'autre joue est dépassé, le meilleur moyen de défense est l'attaque.

Il faut corriger les erreurs du passé:
-1963 frontière linguistique tout en refusant le recensement, les Bruxellois sont isolés en Flandre
-années 70 statut bilingue renforcé pour Bruxelles, les Bruxellois perdent leur job en faveur de la Flandre
-1970, 1980: fédéralisation mais pas pour les Bruxellois
-années 80: loi de financement qui appauvrit Bruxelles
-1989: Bruxelles devient enfin une région mais moins que les autres
-2001: sur-représentation flamande à Bruxelles en échange d'un refinancement de la communauté française. 50% des ministres bruxellois doivent être flamands
-2012: les Bruxellois de HV pourront au mieux voter UF, au pire ils devront voter blanc ou voter flamand. Les Bruxellois de HV devront demander au juge flamand s'ils peuvent être jugés en français
-2012: responsabilisation des régions sauf pour Bruxelles, les impôts des salaires gagnés à Bruxelles resteront dans les régions voisines (nouvel appauvrissement programmé de Bruxelles )

Et j'en oublie beaucoup...

A force de se laisser faire on perd tout, regardez ce gouvernement bruxellois, personne n'ose contrecarrer un ministre Flamand du gouvernement bruxellois de peur qu'il bloque Bruxelles (collégialité).

La solution idéale était le Brabant bilingue réunifié mais les Flamands n'en veulent pas, ils ne veulent pas partager, ils veulent tout.

C'est la raison pour laquelle il faut un combat bruxellois contre toutes les injustices qui nous sont imposées par la Flandre.

Écrit par : Een Echte Brusseleer | lundi, 05 mars 2012

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@Een Echte Brusseleer : Tout ce que vous dites est exact. À ceci près que nous n'avons pas les cartes en main (sic) pour faire changer quoi que ce soit. Votre combat bruxellois est institutionnellement perdu d'avance. Sauf, bien sûr, si nous trouvons des alliés à Bruxelles qui sont en mesure de nous soutenir, et inversement. À moins bien sûr que quand vous parlez de "combat", vous n'envisagiez de le mener les armes à la main ou en-dehors de la légalité.

De toute manière, si Bart gagnait les élections de 2014, et que la Belgique se scindait à ce moment-là, être en conformité avec les droits de l'homme sera un atout. Et pour cela, les Bruxellois doivent dès aujourd'hui penser autrement que "francophone". Wallonie-Bruxelles est aujourd'hui communautaire parce que constitutionnellement, ce n'est pas possible autrement, mais en cas de scission, cela deviendrait territorial, avec plusieurs minorités, dont la minorité flamande. À nous tous bruxellois de décider si nous voulons franciser à la Kris Peeters ou à la Geert Bourgeois ou si nous avons un projet un tant soit peu plus moderne.

Ne croyez donc pas que je perde de vue les multiples scandales flamingants. Simplement, quand quelqu'un les dénonce, je ne me pose pas la question de savoir si il ou elle est bleu(e) vert(e), a six doigts ou douze. Je prends simplement acte qu'un allié objectif apparaît, et je recommande de coopérer. Est-ce tellement idiot ? Je ne le pense pas.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 05 mars 2012

@ Echte Brusseleer
@ Echte Marcel Sel

Je peux me tromper, mais si on accepte que tous les faits que vous venez de donner ... sont des erreurs / injustices, ... "imposées par La Flandre", ... ils étaient où, vos politiciens ?

Pourquoi ont-ils perdu chaque combat politique contre "la Flandre" ?

Des "injustices" imposées par "la Flandre" ? Des "gaffes" commises par vos politiciens, vos chefs, vos élus.

"een volk heeft de leiders die het verdient"

Écrit par : Court Mémoire | mardi, 06 mars 2012

Dans une démocratie, on a aussi les leader qui traduisent une certaine réalité en "actes politiques". A savoir, une majorité flamande, avec de gros penchants nationalistes contre une minorité francophone en pleine abandonite aigue, qui ne peut que se payer de mots pour éviter de regarder les injustices en face.

Lisez Marcel : il n'est question que de sauver la Belgique. Peu importe visiblement que les "concessions" francophones enferment dès aujourd'hui les francophones dans un endettement structurel. Un grand discours de Demotte sur la volonté de volonté de redressement en Wallonie et toute la gauche fera semblant d'y croire, malgré 4 décénies d'expérience contraire.

Les "réformes" sont acceptées ; il n'est question que de rétablir le vivre-ensemble, sous les conditions qui nous ont été dictées et qui sont désastreuses pour les francophones de Belgique.

De mon point de vue, peu importe que la NVa finisse par subir une érosion ; son instrumentalisation par les autres partis a fonctionné au delà de toutes espérances. Damage done. Le ver est dans le fruit.

La Wallonie (et Bruxelles) sont dans une situation financière dont on va faire abstraction en relançant la chasse aux riches (gibier de plus en plus rare et qui va s'en aller en stoemeling par les forêts du Luxembourg Belgo-luxembourgeois) et la lutte contre le capitalisme international, qui, en Wallonie, est une brillante victoire locale: plus de capitalisme wallon.

Les socialistes creusent le trou et la Flandre (politique, puisque chez Marcel, il faut faire des circonvolutions) attend que celui-ci soit bien profond pour nous pousser dedans.

Après 40 ans de débacle socialiste en Wallonie (lisez les statistiques, et évitons les contorsions), le préambule des réformes de la Région wallonne commence par "nous ne toucherons pas à l'index (fort bien) et à LA FONCTION PUBLIQUE".

La messe est dite et le déclin assuré. Dans dix ans, nous serons encore plus en retard, relativement et absolument plus pauvres, plus endettés, plus à la merci de n'importe quel diktat flamand.

Marcel chante la Belgique, mais avec un garot flamand autour du cou.

Écrit par : Pfff | jeudi, 08 mars 2012

Marcel,

Je vous lis régulièrement mais n'interviens que très peu.
Je voulais vous faire part de mon avis concernant cette carte ridicule de l'O-vld.
Vous me donnez l'impression de vouloir minimiser ou du moins faire comme si cette carte n'avait rien de choquant et au contraire est dessinée "avec humour". Et bien moi, au vu des actions et comportements de nos voisins du nord ces dernières années je dirais qu'il s'agit d'une énième tentative de démontrer par l'absurde que Bruxelles n'est pas si francophone que ça (vu qu'il y a plein d'étrangers,...). A mon avis un message destiné encore une fois à une flandre nationnaliste et bien loin de la capitale...
Je ne sais pas si les personnes qui ont rédigé cette carte sont bruxellois mais il s'agit ici d'une vision typiquement flamande et décalée de la réalité. Je suis bruxellois. Et je ne connais personne de mon entourage qui pourrait me décrire Bxl comme cela. Même à l'intérieur, cette communauté à une vision de l'extérieur. Triste.

Écrit par : Magun | lundi, 05 mars 2012

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@Magun : eh bien moi, je pourrais décrire Bruxelles comme ça.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 05 mars 2012

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@Marcel
vous n'êtes pas le seul FR que je connaisse qui peut « décrire Bruxelles comme ça »...

tous les clichés flamands de cette carte (correspondant d'ailleurs à certaines stratégies commerciales, c'est dire à quel point le fric inventi est souvent flamand) j'en connais pas mal qui les reprennent en ne s'abstenant pas de commentaires sur le croissant monoculturel infertile, les quartiers homophobes, subsaharyens, les zones de non-droit... mais je ne leur trouve pas toutefois le sens de l'humour trop flamand.

Écrit par : Uit'tZuiltje | mardi, 06 mars 2012

L’usage du terme « multiculturalité » m'agace parfois un peu dans la mesure où il a diverses interprétations possibles et c’est évidemment autour de la nature de ces différences que les divergences d’opinion se cristallisent. On dit souvent qu’aux USA vous pouvez être polonais, maghrébain, juif, russe ou indonésien et organiser votre vie culturelle comme vous le voulez mais que le socle de valeurs et de principes qui fondent l’état reste absolument commun : vous êtes américain avant tout. Le multiculturalisme américain n’a donc pas de connotation politique comme c’est cas en Europe je pense. Il me semble vain de comparer New York avec Bruxelles (où les manifestations politiques communautaires sont récurrentes). C’est cette connotation politique qui dérange bien des gens et non l'idée de vivre dans un environnement social varié. Voilà, c'était mes 5 eurocents pour la journée ;-)

Écrit par : karoly | lundi, 05 mars 2012

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M'Sieur je me reconnais dans votre texte tant sur la forme que sur le fond. Une mixité complète et généreuse ou chacun s'y retrouve avec ses droits et ses devoirs en fonction de ses moyens. Le fait est aussi que la voie du nationalisme est la solution de facilité pour rassembler et faire marcher..!
J'aurais juste tendance à un peu plus de fermeté avec une Région qui à mainte reprises nous a prouvé qu'elle ne nous voulait pas que du "bien"... Il est évident qu'il n'y a aucun cadeau à attendre et que tôt ou tard nous nous "battrons" comme des chiffonniers pour telle ou telle retombée économique, un plan de survol, soit la construction ou non d'une tour, d'un centre commercial, d'une sortie d'autoroute car dieu seul sait jusqu'où la mesquinerie chez les élus flamands nationalistes est devenue valeur en soi.
Pour ce qui est de l'humour cartographique de deux élues de l'open vld, j'aurais aimé qu'elles le poussent jusqu'à faire cette représentation de la Région Bruxelloise en même temps que celle de la Région flamande mais réalisée par d'autres élus de l'open vld élus en flandre cette fois ci plutôt que de pousser tel ou tel quidam à la faute de goût ! ;-)

Écrit par : Philippe | lundi, 05 mars 2012

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Perso, je ne trouve aucun humour dans cette carte et votre tentative d'en minimiser la portée, Marcel, a quelque chose de pathétique...

Si la carte avait repris les contours de la région métropolitaine de Bruxelles, en incluant les enclaves francophones de Crainhem et de Linkebeek, en y associant le Vilvordistan, le Hallesotho et le Swaziverijse... on aurait pu sourire...

Mais rien de semblable.

Au Nord, rien de nouveau. Il faut vous en faire une raison.

Écrit par : HACHIVILLE | lundi, 05 mars 2012

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@thomas : pas publié votre dernière intervention parce que vous associez "french supremacy", Maingain, la "Belgique francophone" et racisme et que ce n'est qu'un procès d'intention. Venez avec des faits, la prochaine fois. C'est dommage parce qu'il y avait un fond intéressant pour un débat sur le fait que "les Flamands" sont parvenus à la reconnaissance du néerlandais par un mouvement populaire.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 06 mars 2012

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@ Des: j'ai parfois l'impression aussi que les 10% de mandataires flamands travaillent pour quatre à Bruxelles. Les initiatives les plus dynamiques, on les doit à De Lille, Jef Van Damme ou la si critiquée Brigitte Grouwels. Qu'on apprécie ou pas, ça fait en tout cas bouger les choses. Le nouveau look des taxis, je dis bravo. Tout comme pour le futur tram 10 à Jette. Les politiques francophones, c'est souvent immobilisme, clientélisme et compagnie. Voyez le cloaque qu'est devenu le centre de Bruxelles avec Thielemans et ses petits copains socialo-écolos-bobos. Et ça me fend le coeur d'écrire ça. Je suis tout sauf flamingant!

Écrit par : francolâtre | mardi, 06 mars 2012

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"Et ça me fend le coeur d'écrire ça. Je suis tout sauf flamingant!"

Cela me fend le coeur d'écrire cela, mais c'est ce que disent 80% des flamingants.

Écrit par : Pfff | mardi, 06 mars 2012

De mon point de vue c'est une carte maladroite Marcel. Même si nous ne pouvons pas douter un instant de l'intention réellement bienveillante des réalisatrices de cette carte, elle n'en reste pas moins maladroite. Car comment va-t-elle être perçue par le public? Petite anecdote: dans mon entourage (où pourtant les gens ne sont pas des ignorants de la chose politique et publique), plusieurs personnes croyaient que cette carte venait en fait de la NVA. Alors je ne sais pas où elles ont été chercher cela précisément, je ne suis pas sûr que cela ne relève que des associations libres.
Nous vivons une époque où la "com" comme on dit est très importante et présente dans tous les partis politiques, alors pourquoi avoir posé ce geste là, pourquoi ne pas avoir réfléchi auparavant. Et si l'on invoque la naïveté des responsables de cette carte, cela me laisse un peu perplexe, car en politique ce genre de geste est toujours analysé et calculé... J'ai utilisé le terme maladroit, cependant j'avais un peu hésité à utiliser le terme d'ambigu. En effet, nous pouvons faire une lecture humoristique de la carte, lecture des deux dames de l'Open VLD et de certains autres, mais une grande partie de la population ne va pas la lire comme cela, cela va plutôt alimenter toute une série d'idées reçues, et qui dit population dit sympathisants ou électeurs potentiels de ce même parti... Naïveté des deux dames donc mais plutôt ambiguïté du parti selon moi... Etant donné que ces derniers temps la ou les logiques nationalistes a/ont infiltrée(s) la sphère politicienne belge et que la Belgique a failli sombrer corps et âme suite aux élections de 2011, qu'un ou une politicienne réagisse aussi naïvement ou dit que jamais il ou elle n'avait pensé qu'on pouvait interpréter cette carte dans le sens du sérieux, cela me laisse un peu perplexe. Ce qui ne veut pas dire que le sujet est tabou ou que l'humour est interdit, simplement qu'il est sensible et qu'il faut y réfléchir à deux fois. D'autant que publier une carte qui fonctionne sur le schéma communautaire pour critiquer le communautarisme, je ne sais pas si c'est très porteur comme attitude. N'est-ce pas le propre d'une "idéologie" régnante que de forcer les autres à venir sur son propre terrain?
En conclusion, je dirais que venant d'un parti politique patenté et non d'une "simple" association de citoyens, alors que nous vivons une époque particulièrement délicate du point de vue communautaire, une carte pareille ne pouvait que faire parler d'elle en terme de maladresse ou d'ambiguïté car il est étrange de vouloir démonter la logique communautariste ou nationaliste en publiant une carte qui découpe Bruxelles en fonction de ces mêmes nationalités et communautés! Désolé pour la longueur.

Écrit par : Yoël | mercredi, 07 mars 2012

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@Yoël : c'est un point de vue parfaitement honorable. Parenthèse indispensable toutefois : s'il y a une chose dont on n'a pas le droit de s'excuser sur mon blog, c'est bien de la longueur :-)))

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 07 mars 2012

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