Un blog de Sel

Les enfants, nous allons étudier la décolonisation. Le 30 juin 1960, il y a exactement 50 ans, notre colonie s’est détachée de nous et a entamé la route difficile de l’indépendance. Ce fut un chemin tortueux où les tensions interethniques furent le sel sur la plaie de la séparation de nos deux nations sœurs.

Présentement, notre ancienne colonie, la Belgique, est encore confrontée à une lente décolonisation des esprits. Ainsi, les diverses tribus belges en sont toujours à se disputer le pouvoir avec l’âpreté de deux hyènes déchirant une gazelle. En l’occurrence, les Lions Noirs (qu’on appelle Flamands) y affrontent les Coqs Rouges (qu’on n’appelle pas pour ne pas les réveiller) pour des basses disputes frontalières autour du territoire des Dikkeneks, la tribu qui habite Bruxelles dont les 19 communes constituent la banlieue du quartier central des affaires : Matongé (autrefois Lumumba-ville).

Triste est le constat qu’aujourd’hui, notre ex-colonie minuscule (1/75e du Congo) est criblée de dettes, privée d’un gouvernement digne de ce nom depuis des années (et pour la Présidence européenne…), et si pauvre qu’elle a même dû vendre sa banque principale à sa voisine la République française. Sans être condescendant, il faut bien constater que dans certains quartiers de la Capitale, 50 % des jeunes sont sans travail. Côté démocratie, les observateurs de l’OCDE relèvent chaque année des irrégularités dans les élections, qui sont même illégales en Brabant flamand. La Flandre, contrairement au Katanga, n’a pas enterré ses vieux démons séparatistes…

Mais même le Congo ne s’est pas fait en un jour ! Laissons donc aux tribus belges le temps de se rassembler enfin. Vivre sans le soutien congolais n’est pas facile pour eux. Laissons donc sa chance à la Belgique : ça ne fait toujours que 50 ans qu’elle patauge dans la moambe. Mbote na yo !