mardi, 01 septembre 2009
Cool down, Flanders ! Doel up, Flanders !
On les entend, on les lit sur ce blog, énoncer toutes les qualités qui font de la Flandre une portion d'état supérieure en tout, tant à Bruxelles (pourtant deux fois plus riche) qu'à la Wallonie. On les entend, et jusqu'à la nausée. De temps en temps, une semaine nous apporte toutefois son lot de consolations (avec « s »). Et l'on découvre que, eh non, elle n'est pas blanche, notre voisine du Nord. Mais aussi qu'elle a parfois un cœur de Ch'ti, un cœur de Borain, là où elle est de petites gens qui risquent de tout perdre, comme à Doel. Le premier billet de la rentrée est un billet coquin.
Commençons par un étonnant soupçon de malversation Ça ne se passe pas à Charleroi, ni à Huy, ni à Bruxelles, mais bien à La Flanders House, à New York, fraîchement inaugurée, et à partir de laquelle la Flandre allait conquérir l'Amérique. Waow ! Bling bling ! Il faut bien reconnaître que les Flamands font donc tout mieux que les Wallons, même leurs arnaques : celle-ci est plus visible, plus classe, plus « anglo-saxonne ». Le directeur de cette Flanders House aurait en effet privilégié une entreprise qui lui appartient en propre et aurait indûment facturé des dizaines de milliers d'euros (alors qu'il est payé 14.000 euros par mois) à son employeur, à savoir, la Maison Flamande en question — qui n'est en fait qu'un bureau au 678è étage d'un immeuble de la 14.890e rue. Pas visible du trottoir, et tout petit sur la carte. A mon avis, tout ça est de l'argent jeté, sachant qu'il y a une mission économique belge qui fonctionne très bien et que tout le monde peut trouver sans se perdre entre un couloir et un ascenseur. Sans compter qu'un New-Yorkais moyen situe la Flanders, soit en Grèce, soit au Canada, soit en Australie. Mais si en plus, on y triche ! Waow ! Bling !
Le pire dans cette histoire de malversation, c'est que Kris Peeters et son gouvernement seraient au courant depuis un petit moment et n'auraient rien dit. Malgouvernance à New-York ! Silence à Brussels ! Quel amateurisme (Je ne sais pas si ça se voit, mais vraiment, là, je me pourlèche) ! Comme si ça ne suffisait pas, on apprend encore que le bâtonnier « flamand » de Bruxelles, Alex Tallon (qui l'a plutôt d'Achille) aurait menacé Renaat Landuyt, éminence de la Commission Fortis, et par courrier, de le poursuivre en justice s'il convoquait l'avocat de l'état ! Voilà donc la séparation des pouvoirs et la discrétion d'une commission parlementaire ô combien importante foulés au pieds par le patron des avocats flamands. Quel mauvaise leçon de démocratie… Je ne me pourlèche plus, je m'attriste.
Et voilà que par-dessus le marché, une école supérieure d'Anvers a, suite à une étude menée auprès de 179 de ses étudiants, conclu qu'un tiers (1/3, een derde, ein Dritte) des élèves de première candidature ne maîtrisaient pas la langue « de manière fonctionnelle ». Etonnant constat pour un enseignement secondaire censé être parmi les dix meilleurs du monde : quand les élèves en sortent, un tiers ne sont pas prêts pour le supérieur. Un tiers ! Et tiens, à propos de sortie d'école, le chômage augmente toujours plus rapidement en Flandre qu'en Wallonie. Qu'est-ce que ça sera quand Opel aura fermé ?
Elles sont bonnes à prendre, ces petites preuves que la Flandre n'est supérieure à personne et qu'elle a aussi ses mauvais gestionnaires, ses idées mal réalisées, son enseignement imparfait, un terreau d'emploi qui craque à la moindre crise.
A ceux qui pensent que j'écris tout ça pour rabaisser les Flamands, qu'ils se détrompent ! Je vais au contraire vous en faire rencontrer, des Flamands, mais des magnifiques. Vous en trouverez une poignée dans ce village qui rappelle les corons wallons, une pauvreté à quatre rues qui se meurt en bord d'Escaut. Je la trouve splendide, cette petite ville martyre de Doel qui se révolte contre Kris Peeters et son gouvernement qui a signé sa destruction pour construire un nouveau bassin pour le port d'Anvers, dont on n'est même pas sûr qu'il se creusera un jour ! Efficacité quand tu nous tiens ! Efficacité quand tu nous crève !
Demain, premier septembre, tous les locataires du village devront avoir déguerpi. Les propriétaires, c'est pour plus tard, mais on ne sait pas trop quand. Alors, il y a de la résistance. De la résistance, comme partout. Avec des tags, des dessins, des idées formidables, comme cette fausse façade de bordel, où les putes sont celles du capitalisme. Pour humer cette Flandre-là qui résiste, qui souffre, qu'on abandonne parce qu'elle ne clinque pas, parce qu'elle ne brille pas comme un diamant pur, je vous invite à suivre la visite virtuelle conçue par De Standaard Online. Ces quelques Flamands de petite fortune, qui vivent dans un bourg pas plus joli qu'un bout de Borinage, qui y tiennent et qui se battent contre l'état pour rester dans ces bicoques où ils et elles sont souvent nés, c'est ça, le diamant pur que les politiciens du Nord ont oublié de préserver !
Et si, plutôt que chercher les différences, on trinquait à l'égalité des intelligences, des dynamismes, des volontés et des âmes ? Celle qui unit Flamands et Wallons et Germanophones de ce petit pays dont, selon Herman Van Rompuy, à la VRT, « c'est la dernière chance, nous n'avons pas le choix. » Ou alors, ceux qui pensent que les Flamands sont supérieurs sont-ils si nombreux en Flandre que cette dernière chance va, elle aussi, être gâchée ?
00:49 Publié dans Rhumeurs | Lien permanent | Commentaires (20) | | Facebook | Imprimer | | |
Commentaires
Je pense meme que le New-Yorkais moyen situe Flanders a cote des Simpsons
Écrit par : Pieter-Jan | mardi, 01 septembre 2009
Répondre à ce commentaire"Le pire dans cette histoire de malversation, c'est que Kris Peeters et son gouvernement seraient au courant depuis un petit moment et n'auraient rien dit"
Votre source ?
C'est J-M Dedecker qui l'a découvert il y a quelques jours, après une visite à New-York (là, les employés du centre l'ont probablement renseigné)
Et dans "De Standaard" de ce matin, on annonce déjà que Kris Peeters va résoudre le problème. Deux jours après la découverte du problème ....
Quand on accuse, il faut avoir des preuves.
Sinon, on applique une méthode fasciste.
Écrit par : From New York | mardi, 01 septembre 2009
Répondre à ce commentaire@From New York: c'est Kris Peeters lui-même qui a avoué être au courant "depuis longtemps", à la VRT. En réalité non, il a pris le journaliste qui l'interrogeait de haut en disant "il n'a pas fallu que JM Dedecker nous le dise pour qu'on soit au courant".
C'est à mourir de rire en réalité, de se prendre les jambes dans le tapis de manière si grossière!
@Marcel: personnellement je suis du même avis que votre dernière phrase: il est trop tard, les flamingants sont trop nombreux. Adieu.
Écrit par : didier | mardi, 01 septembre 2009
Répondre à ce commentaireJe ne fais que répéter les dires de Jean-Marie Dedecker. Vous devriez lire autre chose que les déclarations de Kris Peeters.
Je me suis d'ailleurs bien amusé en lisant « omerta sur la 8e avenue », dans De Standaard, ou comment un journaliste flamand découvre la douceur de ne rien foutre dans la Vlaamse Huis où le visiteur américain (très) éventuel découvrira tout au plus que le soi-disant dynamisme supérieur de la Flandre n'a pas traversé l'Atlantique.
Bonne lecture : http://www.standaard.be/Artikel/Detail.aspx?artikelId=CI2ECOF9
Écrit par : Marcel Sel | mardi, 01 septembre 2009
Répondre à ce commentaireUne Flanders House à New-York (pardon Nieuw Amsterdam)
Une Mison de la Cmmunauté française Wallonie Bruxelles à La Havane (pardon, Nouveau Marcinelle)
Soit 1-1 dans la gabegie.
Écrit par : hughes_capet | mardi, 01 septembre 2009
Répondre à ce commentaireSelon Knack
"De zaak is Peeters niet onbekend. De minister-president zei maandag al signalen te hebben opgevangen dat er iets fout loopt in het Vlaams Huis. Hij zei daarover ingelicht te zijn door de raad van bestuur.
Peeters heeft gevraagd bewijzen te verzamelen. Als blijkt dat de informatie klopt, zal de minister-president maatregelen nemen. Op woensdag 2 september komt de raad van bestuur van het Vlaams Huis bijeen."
Donc, ce Peeters a dit d'avoir reçu des signales LUNDI. AUJOURD'HUI (MARDI) Puis on collecte des preuves. MERCREDI on prendra des mésures, ....
Trois jours donc.......
A la VRT Peeters a dit d'avoir reçu des signales, comme juriste, il a le droit et le devoir de collectioner des preuves, d'entendre l'homme visé avant de décider.
Voilà le fonctionnement d'un rechtsstaat.
Et aujourd'hui, en effet, dans ce Vlaams Huis, tout le monde attend et ne fait rien. Ou est interrogé... Mauvais jour d'y aller pour un journaliste ...
A Fortis, cette période a duré des semaines , monieur Sel ....
Écrit par : From New York | mardi, 01 septembre 2009
Répondre à ce commentaireJe n'ai fait qui suivre Jean-Marie De Decker (vous connaissez ce populiste flamand de droite, ou vous faites semblant de l'ignorer ?) qui a indiqué que cette situation était connue de longue date. Et même si pas, ça reste un magnifique échec pour la Vlaamse Huis : mauvais choix de dirigeant, personnel mou, manque de dynamisme. Argh ! A votre place, je m'étoufferais d'avoir un jour pensé que vous faisiez tout mieux que les Wallons. Et en effet, une maison wallonne à Cuba (ou un consulat belge à Marseille pour faire plaisir à un incasable) c'est tout aussi débile. Je n'ai pas dit que la Flandre avait le monopole de la gabegie. J'ai en fait dit qu'elle n'était pas aussi clean qu'elle tente de le faire croire.
Écrit par : Marcel Sel | mardi, 01 septembre 2009
Répondre à ce commentaireVous avez dit que ce Peeters était au courant "depuis longtemps" sans source.
Si vous suivez J-M Dedecker en laissant tomber votre esprit critique ....
Demain, vous allez croire Dewinter, si cela vous convient ....
Écrit par : From New York | mardi, 01 septembre 2009
Répondre à ce commentaire@ From New York
Vous êtes combien derrière ce pseudo ? C'est très curieux de lire vos posts à la suite : leur style varie d'un commentaire à l'autre.
Vous êtes là pour débattre sincèrement ou juste pour troller le sujet ?
Toujours est-il que je trouve bouleversante la résistance de ces gens de Doel, émouvante comme toutes les luttes inégales du pot (peu) de terre contre le pot de fer.
Là, où certains Flamands ne sont plus chez eux...
Écrit par : Karine | mardi, 01 septembre 2009
Répondre à ce commentaireAvant Doel, il y avait Oordingen et Wilmarsdock, deux autres villages qui ont dû disparaître pour le Port.
Doel comptait 500 habitants il y a quelques ans ; maintenant encore une dixaine.
En général, les compensations payés aux gens sont "convenable." Les 500 sont parties sans "résistance".
Dommage pour les victimes, mais le Port crée du travail pour des dixaines de milliers de gens.
Petite anecdote ; José Happart s'est émigré de la Wallonie aux Fourons après l'expropriation de la ferme de ses parents ... pour l'élargissement de Cockerill-Sambre.
Happart ne s'est jamais complaint, il est devenu riche d'une autre manière, ...
Écrit par : From New York | mardi, 01 septembre 2009
Répondre à ce commentaire"José Happart s'est émigré de la Wallonie aux Fourons "
Rien que cette phrase me donne des boutons....
Écrit par : David | mardi, 01 septembre 2009
Répondre à ce commentaireRemarquez que sans Dedecker, cette affaire n'aurait peut-être jamais été portée à la connaissance du public.
À comparer avec le barouf des affaires Despi, Van Cau, Lizin en Wallonie.
Ça explique peut-être pourquoi la Flandre politique donne l'impression d'être moins corrompue que son vis-à-vis wallon : on y préfère peut-être laver son linge sale en famille, ou à tout le moins hors de vue du public.
Écrit par : Franck Pastor | mardi, 01 septembre 2009
Répondre à ce commentaireAujourd'hui, le chef de corps de la police gantoise, poursuivi et condamné pour avoir fait établir un faux PV sur un accident de voiture dans lequel il était impliqué, a été suspendu par la ministre compétente, Annemie Turtelboom. La presse francophone n'en parle pas, mais voilà encore un exemple qui nous rassure : les Flamands ne sont pas supérieurs. Ce sont des gens comme vous et moi !
Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 02 septembre 2009
Répondre à ce commentaireM'ouais.
Vous imaginez Daerden Ministre de l'Intérieur virer le chef de corps de Liège ?
Écrit par : hughes_capet | mercredi, 02 septembre 2009
Répondre à ce commentaireL'individu est viré. Punt aan de lijn.
Écrit par : Bob | jeudi, 03 septembre 2009
Répondre à ce commentaireDespi, Van Cau, Lizin ont été virés aussi. Mais pas punt aan de lijn : ça a laissé tout le parterre nationaliste flamand de marbre. Il est bien connu que la Wallonie ne fait aucun effort pour lutter contre la corruption…
Écrit par : Franck Pastor | jeudi, 03 septembre 2009
Répondre à ce commentairej'aimerais signaler que bien souvent on parle de "frontière linguistique", cette expression est totalement impropre. Il n'y a pas de frontière car pas de postes de passage, pas de contrôles et cela ne convient certainement pas à une langue dont on dit (sagement) que ses paroles s'envolent, ... à l'instar du nuage radioactif de Tchernobyl (qui ne s'est pas arrêté à nos "frontières" étatiques non plus !),
la langue vivante qu'est le Neerlandais est faite pour s'envoler au gré des contacts et des oreilles intéressées...
selon wikipédia : Une frontière est une ligne imaginaire séparant deux territoires, en particulier deux États souverains. Le rôle que joue une frontière peut fortement varier suivant les régions et les époques. Entre les pays de l'Espace Schengen, elle n'est qu'une limite politique et juridique ne faisant pas obstacle à la circulation des personnes et des biens[1]. Entre les deux Corée, elle est matérialisée par une large bande surveillée militairement et son franchissement est très restreint.
je préfère le terme d'espace ethnique pour éviter la ligne maginot que constitue le terme "frontière" et ethnique car en belgique il existe plusieures ethnies.
toujours selon wikipédia : Une ethnie est un groupe humain possédant un héritage socioculturel commun, comme une langue, une religion ou des traditions communes. Elle diffère en ceci du concept de race qui partage des caractéristiques biologiques et morphologiques liée à des ancêtres communs.
TIENS TIENS PAS DE "DROIT DU SOL", ni pour race ni pour ethnie, .....
je prone la lecture des dictionnaires pour les élus du NORD sauf si évidemment "ils ne sont pas en état intellectuel de lire un ouvrage de référence tel que celui-là".
(phrase inspirée d'un certain Yves Leterme papa du concept de gouvernement intérimaire, de la marseillaise comme hymne national belge et autres réflexions sur les droits de la périphérie de Bruxelles, ...)
Écrit par : jpallonsius | mercredi, 30 septembre 2009
Répondre à ce commentairej'aimerais signaler que bien souvent on parle de "frontière linguistique", cette expression est totalement impropre. Il n'y a pas de frontière car pas de postes de passage, pas de contrôles et cela ne convient certainement pas à une langue dont on dit (sagement) que ses paroles s'envolent, ... à l'instar du nuage radioactif de Tchernobyl (qui ne s'est pas arrêté à nos "frontières" étatiques non plus !),
la langue vivante qu'est le Neerlandais est faite pour s'envoler au gré des contacts et des oreilles intéressées...
selon wikipédia : Une frontière est une ligne imaginaire séparant deux territoires, en particulier deux États souverains. Le rôle que joue une frontière peut fortement varier suivant les régions et les époques. Entre les pays de l'Espace Schengen, elle n'est qu'une limite politique et juridique ne faisant pas obstacle à la circulation des personnes et des biens[1]. Entre les deux Corée, elle est matérialisée par une large bande surveillée militairement et son franchissement est très restreint.
je préfère le terme d'espace ethnique pour éviter la ligne maginot que constitue le terme "frontière" et ethnique car en belgique il existe plusieures ethnies.
toujours selon wikipédia : Une ethnie est un groupe humain possédant un héritage socioculturel commun, comme une langue, une religion ou des traditions communes. Elle diffère en ceci du concept de race qui partage des caractéristiques biologiques et morphologiques liée à des ancêtres communs.
TIENS TIENS PAS DE "DROIT DU SOL", ni pour race ni pour ethnie, .....
je prone la lecture des dictionnaires pour les élus du NORD sauf si évidemment "ils ne sont pas en état intellectuel de lire un ouvrage de référence tel que celui-là".
(phrase inspirée d'un certain Yves Leterme papa du concept de gouvernement intérimaire, de la marseillaise comme hymne national belge et autres réflexions sur les droits de la périphérie de Bruxelles, ...)
Écrit par : jpallonsius | mercredi, 30 septembre 2009
Répondre à ce commentaireY-a t'il eu des poursuites dans cette affaire???
Écrit par : Ben | jeudi, 20 mai 2010
Répondre à ce commentaireLa Flanders House ? Oui, le manager a été viré. Pour le reste, je n'ai pas d'info. Doel est toujours suspendue à une décision de Vlaanderen.
Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 20 mai 2010
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