lundi, 28 juin 2010

Dead calm (le calme avant la tempête)

Le Ring de Michel Field sur LCI, auquel il a bien voulu me convier en tant qu’auteur de Walen Buiten («Valène Bouitant» en France, donc…) a surtout montré à quel point la perception de la Question belge — comme certains appellent déjà notre crise outre Quévrain(1) — change dès qu’on entre en France. Si, en Belgique, le syndrome de Stockholm nous amène à nous demander si, en effet, les Wallons et les Bruxellois ne seraient pas inconsciemment d’horribles impérialistes qui empêchent les pauvres Flamands opprimés de vivre normalement, en France, quand Luc Van Der Kelen (Het Laatste Nieuws) compare «les Francophones», ou même «les Bruxellois» à de (méchants ?) Israéliens qui coloniseraient la (gentille ?) «Flandre-Palestine», il heurte tout le monde, et de front ! Vers la fin du débat, j’ai précisé à sa décharge : «Luc Van Der Kelen est un modéré». Qu’avais-je dit là ! En sortant du studio, quelqu’un m’a glissé : «si c’est ça, un modéré, votre pays est fichu !» C’est probablement vrai. Toujours est-il qu’en Belgique, on m’aurait dit : «mais oué hein, c’est un modéré, ket ! Avec lui, tu sais discuter !» Et comme je suis belge, donc adepte de la Méthode Coué, et que Luc est un monsieur sympathique, je l’ai retrouvé à la Gare du Nord et on a papoté pendant une demi-heure. C’est comme ça que j’ai compris que les carottes sont probablement cuites, mais que personne n’ose se l’avouer…

(Ce texte est également disponible en PDF ici )


Thalys, man.

En argumentant avec (ou contre) le vénérable éditorialiste flamand devant le quai Thalys vide pour cause de retard hollandais, j’ai découvert qu’au Nord, comme au Sud, on se berçait en ce mois de juin de la douce illusion que Bart et Elio sont condamnés à réussir, et que partant, ils réussiront ! C’était même le sujet de l’éditorial de Luc Van Der Kelen ce matin-là. Pour lui, BHV est déjà scindé dans l’esprit du PS ; l’on va négocier comme on l’a toujours fait ; les Francophones vont enfin céder sur l’essentiel et le pays sera sauvé (c’est-à-dire qu’il sera confédéral ; or, aucune confédération n’a survécu au poids des années : «sauver la Belgique» dans ces conditions revient à la tuer à petit feu). Je lui ai opposé qu’à supposer que les socialistes fissent cavalier seul sur le sujet, au risque de ne plus trouver de coalition en Francophonie pour les soutenir, tout séparait déjà le parti d’Elio Di Rupo de celui de Bart De Wever — économie, social, immigration, finances, culture démocrate contre nationalisme —, et qu’en sus, la N-VA (De Wever en premier) était à peu près aussi antisocialiste que Mussolini était antibolchévique. Je lui fis valoir que ces oppositions compromettait forcément l’aboutissement de tout accord. La réponse de Van Der Kelen, dans son style inimitable, un peu abrupt, fut : « mais s’ils ne réussissent pas, alors, on arrive à la question à un million de dollars !»

À l’instar des commentateurs francophones, Luc Van Der Kelen se raccroche donc à l’idée que si Bart et Elio, ne se mettent pas d’accord, c’est la fin des haricots. En vieux loup de la politique belge, l’éditorialiste rappelle — et c’est vrai — que le pays en a vu d’autres et qu’on a toujours fini par trouver un compromis. Partant de ce principe, il est persuadé qu’on est sur la voie d’un nouveau compromis (un dernier compromis ?) et que l’absence d’alternative est en définitive la meilleure garantie de réussite. Optimisme contagieux : lisez la presse francophone depuis la visite de Bart au roi. Hormis une sortie d’Armand De Decker sur le FDF et la réponse du berger Maingain, la politique belge ne fait en ce moment pas plus de vagues qu’un éphémère sur un lac écossais. Même De Standaard tue le temps en publiant des chroniques d’inspiration soviétique où l’on découvre que, lors de ses entretiens, le Petit Père du Peuple Flamand, Bart De Wever, n’a fait prévoir que de l’eau et du café pour les gens qu’il convoque. Bravo Bart ! Quelle économe que cet homme-là ! Merci De Standaard de nous informer si bien des faits et gestes du Grand Timonier flamand !

Mad(dens) about Belgium
On peut donc conclure que tout va bien ? Qu’on va le trouver, ce compromis ? Mais oui ! Chacun va mettre de l’eau dans son vin. Je constate toutefois avec Bart Maddens (il faut toujours lire ses pires ennemis), que les indépendantistes flamands n’ont jamais été aussi puissants. Il le démontre dans un article paru le 16 juin dans De Tijd. En passant, pour faire sa démonstration, le «politologue» assimile au mouvement flamand le VNV national-socialiste qui percevait des subsides de l’Allemagne hitlérienne avant même l’invasion nazie. On en reparlera. Toujours est-il que Maddens rappelle qu’en 1919, le parti frontiste représentait 5,3 % de l’électorat flamand. En 1939, le VNV n’atteignait pas les 15 %. Aujourd’hui, les «vlaamsgezinden» sont trois fois plus : 47,3 % au sénat ! Du point de vue flamingant, le score du 13 juin est donc une consécration, une énorme victoire qui ne pourra pas ne pas être suivie d’effet. Si l’on ajoute le clan «révolutionnaire copernicien» de Kris Peeters (CD&V) aux 45 % d’indépendantistes (N-VA, LDD, Vlaams Belang), on obtient en fait une grosse majorité confédéraliste-séparatiste dans cette Flandre qui s’est effectivement donné 60 % de sièges autonomistes en ce dimanche de juin. Un dimanche noir. Et jaune.

Cette base nationaliste est néanmoins très discrète pour l’instant. Auraient-ils la victoire modeste ? En tout cas, il serait plus que dangereux de croire que quelques concessions francophones arriveront à bout de leur volonté. Pour rappel, en gros, le Vlaams Belang veut la scission de la Belgique avec Bruxelles en Flandre, la N-VA veut une confédération temporaire avec Bruxelles cogérée par la Flandre, menant à une indépendance flamande avec Bruxelles comme capitale, et le CD&V veut une confédération à deux nations avec Bruxelles cogérée et une citoyenneté ethnique dans la Capitale de l’Europe.

Looking for a main gain.
Pourtant, depuis 2007, les nationalistes flamands auraient dû comprendre : si toutes les négociations ont échoué, ce n’est pas parce qu’il y a une «madame Non» ou un «Maingain» parmi les négociateurs francophones, mais bien parce que les Flamands n’ont rien à offrir en échange de ce qu’ils exigent ! Rien ne peut être négocié sur des bases pareilles. Quelle ville au monde accepterait qu’on utilise ses propres revenus pour la soumettre à un véritable chantage sur ses institutions et pire encore, sur les droits démocratiques de ses citoyens ? Les partis flamands n’ont à aucun moment mesuré que leur menace ultime, celle de l’indépendance, revient en fait à libérer Bruxelles de leur mainmise et que quand un politicien flamand dit : «attention, si vous continuez à dire non, on se sépare», la majorité de Bruxellois murmurent, pleins d’espoir : «Oh oui ! Oh oui !»

L’autonomie de Bruxelles est inscrite dans la Constitution. Son financement est la moindre des choses pour le moteur du pays. La flamandisation des fonctionnaires, que le CD&V et la N-VA veulent renforcer, est déjà la cause du manque invraisemblable de policiers (plus de 600 postes non pourvus, soit un cinquième de l’effectif) et les communes bruxelloises, que les partis flamands veulent éliminer, sont un problème interne qui ne regarde que les Bruxellois, autonomie oblige ! À choisir entre le blocus imposé par la doctrine Maddens et la fin de la Nation, Bruxelles tirera un bénéfice financier et démocrate bien supérieur à être institutionnellement séparée de la Flandre, ne fût-ce qu’en attendant qu’elle redevienne fréquentable. À en croire les programmes du CD&V et de la N-VA, l’alternative pour la Capitale est donc aujourd’hui d’acquérir son indépendance, ou de se retrouver prisonnière d’une structure qui ne sert qu’à l’exploiter au mieux dans l’intérêt d’un «peuple» flamand autoproclamé, une caste à laquelle seuls les Bruxellois néerlandophones auront jamais accès. Qu’il s’agisse du projet de la N-VA ou de la base de négociation du CD&V (la note Octopus du gouvernement flamand), s’ils étaient introduits tels quel, on aurait l’apartheid social et fiscal dans Bruxelles, puisque les Francophones ne bénéficieront plus des mêmes retraites (N-VA), des mêmes impôts (N-VA et CD&V), de la même sécurité sociale (N-VA et CD&V) que les Flamands. Et pour chaque recul que la N-VA accepterait sur ce programme ignoble, ils exigeront un prix ! Allons-nous, Wallons et Bruxellois, payer quoi que ce soit en échange de nos droits démocratiques élémentaires ? «Non», répondent déjà les deux tiers des Wallons dans un sondage du Figaro paru hier, qui estiment qu’on ne doit plus rien céder à la Flandre. Si le PS se risquait trop loin sur la voie du compromis, il ferait donc le succès des autres partis francophones qui, tous, l’attendent au tournant !

Brown Sugar
Supposons toutefois que le Sud accepte quelques-unes des conditions flamandes, se soumette, plie. Et «en face», que se passera-t-il alors ? Comment Bart De Wever pourra-t-il expliquer à sa base qu’il revient avec «des broutilles», à l’instar de Leterme en 2008, et ne peut obtenir le tsunami institutionnel pour lequel la Flandre l’a hissé au pouvoir ? Rappelons la mission minimale de Bart : scission unilatérale et inconditionnelle de l’arrondissement électoral de BHV, scission du même arrondissement judiciaire et cessation des droits juridiques pour tous les Francophones de Flandre, fin des facilités. Et tout ça, en échange de quoi ? «Een lepeltje suiker» (une cuillérée de sucre) répond Bart De Wever. La question n’est même pas de savoir si ces changements seraient légitimes ou constitutionnels, mais de comprendre que les Bruxellois, les expats et les Francophones de banlieue et du Brabant wallon n’ont qu’une solution viable si la N-VA devait obtenir ne fût-ce qu’un quart de ses exigences : se détacher de la Flandre, à tout prix !

Les politiciens flamands n’ont toujours pas compris que si la Flandre a besoin de Bruxelles, cette dernière peut très bien se passer de la Flandre ! Elle souffrira en effet beaucoup moins d’une séparation nette que la région flamande, qui y perdrait brutalement 11 % de son revenu. Sans Bruxelles, le PIB flamand (122 % de la moyenne de l’Union européenne en 2008) tombe à 108,6 %, ce qui, en tant que «republiek Vlaanderen», la situerait (stats 2006), au 12e rang européen en PIB par habitant, derrière la présipauté de Bruxelles, le Luxembourg, l’Irlande, le Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche, le Royaume-Uni, la Suède, la Finlande, l’Allemagne et la France, et juste devant l’Espagne et l’Italie. Avec un PIB avoisinant les 180 Mia € (louche grossière pour 2008), elle se trouverait vers le 15e rang européen, dans les parages de la Finlande ou du Portugal (eh oui !), menacée par la République tchèque, la Roumanie et la Hongrie. Vraiment pas de quoi être fière quand on a le second port de mer européen, un aéroport de la taille de Zaventem, l’accès à la mer, le réseau routier et ferroviaire le plus dense d’Europe et une situation on ne peut plus centrale, toutes choses que la Wallonie n’a pas.

Ring my bell
Ce que les Flamands ne savent pas (encore), parce que leur presse ne le leur a pas dit (ou n’en est même pas consciente), c’est que les Bruxellois et les Wallons — en tout cas ceux que je rencontre — n’ont absolument pas peur, financièrement, d’une séparation ! La population wallonne est bien dans le déni (les deux tiers pensent que la Belgique ne va pas disparaître, ce qui est probablement trop optimiste : elle va à coup sûr subir des transformations radicales), mais pas dans la peur. Les Bruxellois peuvent vivre en toute autonomie et comptent sur le besoin de sécurité des Eurocrates pour obtenir la gestion du périphérique (le «Ring», éponyme de l’émission de Michel Field — serait-ce un signe ?) et un lien géographique fort avec la Wallonie (au moins Rhode-St-Genèse, plus si affinités). Les Wallons peuvent devenir l’hinterland privilégié de Bruxelles (qui a besoin d’un tel hinterland), et/ou renaître grâce à un engagement européen fort (aujourd’hui, la Wallonie ne perçoit que la moitié des fonds structurels européens destinés aux régions pauvres de Belgique, une grosse partie allant à la «très riche» Flandre !), ou encore, au pire (au mieux pour certains), se rattacher à la France.

On lit dans De Standaard que Marianne Thyssen croit encore, avec une condescendance à faire rêver un bwana du Congo de Léopold II, qu’il y a une «angoisse du sevrage» (sic) chez «les Francophones». Une angoisse de sevrage ? Allons ! Je vous jure bien qu’aucun Francophone n’a peur de se séparer de Bart De Wever, Kris Peeters, Yves Leterme, Geert Bourgeois, Jan Jambon, Servais Verherstraeten, Marino Keulen, Filip Dewinter et j’en passe ! Ça sonnerait plutôt comme une libération, un nouveau souffle, une possibilité de repartir d’un pied plus léger, enfin débarrassé de cent ans d’un mouvement nationaliste profondément francophobe. Autrement dit : tout compromis avec la N-VA sera un manque à gagner démocratique sinon financier. Il n’y aura donc pas de large avancée dans la réforme de l’État parce qu’on achoppera toujours sur le même écueil : sous les conditions énoncées par la Flandre, la fin de la Belgique est plus avantageuse que sa continuation.

No country for all men.
Mais changeons de point de vue : quel sera le prix à payer en interne par Bart De Wever pour les concessions énormes qu’il devra forcément faire aux Francophones ? Face au quai Thalys toujours vide, Luc Van Der Kelen tentait de me rassurer en relevant que, selon une étude, 94 % des électeurs de la N-VA auraient voté pour ce parti en vertu de la présence en son sein de Bart De Wever. Celui-ci disposerait donc d’un pouvoir énorme dans cet appareil extrémiste, en mesure même de museler son arrière-ban national-flamingant. Mais je ne crois pas à cette analyse. D’abord, parce que cela impliquerait que Bart revienne sur tout ce qu’il a dit et fait depuis trois ans et qui l’a amené là où il est. Comme Yves Leterme, il a construit sa victoire sur des promesses intenables. Et comme Yves Leterme, De Wever n’a pas la moindre chance de ramener les trophées promis à la maison. Ni la scission de la sécu, ni celle des pensions, ni l’abolition de la région bruxelloise, ni la scission unilatérale de BHV, et je ne parle même pas de la flamandisation des fonctionnaires de la Capitale qui mettrait les corps de secours en péril d’implosion ! Quant à ses projets sociétaux, comme le raccompagnement immédiat de tout demandeur d’asile refusé, avec sa famille, sans distinction d’âge, ou encore la fin de tout regroupement familial et de toute immigration autre que choisie et temporaire (1 an reconductible 4 fois maximum), j’aurais déjà fait une croix dessus, à sa place, rien qu’en entrant dans le bureau de Di Rupo.

When I'm sixty-two
C’est vrai que 94 %, c’est impressionnant. Mais moi, je n’ai pas confiance dans les statistiques. Je préfère étudier le résultat électoral. Et j’y lis que 62 % des 1.268.780 électeurs nationalistes ont cliqué expressément sur «Bart De Wever». Joli score, en effet ! Mais comme il y avait possibilité de choix multiples, ces 715.347 voix de préférence pour Bartje sont à relativiser. Et fortement ! Car si l’on additionne toutes les voix de préférence de tous les candidats N-VA, on arrive à 1,8 million de voix de préférence pour l’ensemble des 600.000 électeurs qui ont coché un ou plusieurs noms ! Le vrai poids électoral de Bart De Wever sur sa propre liste est donc d’environ 40 %, de nombreux «fans» ayant pris soin de voter aussi, par exemple, pour Muyters et son programme de suppression totale du droit au chômage pour les jeunes qui n’ont jamais eu d’emploi (de quoi mettre certains quartiers défavorisés de Bruxelles ou d’Anvers à feu et à sang). Soyons clairs : le mandat de Bart De Wever est conditionnel, quand les votes allant à d’autres candidats de la N-VA sont confessionnels : ce sont des suffrages flamingants purs et durs qui n’iraient pas ailleurs que dans l’un des trois partis indépendantistes !

Bien sûr, je ne doute pas que si Bart De Wever devait quitter la N-VA, le parti perdrait plus de la moitié de ses électeurs. Mais la question ne se pose pas en ces termes, finalement : les Flamands qui l’ont élu l’on fait pour qu’il «mate» enfin les Francophones, les Bruxellois, les Wallons. S’il échoue, il disparaîtra comme a disparu Leterme. Mais le sort des autres membres du parti dépendra alors de leur attitude au cours des négociations qui auront eu lieu entre-temps. S’ils auront molli, ils perdront leurs sièges au profit du Vlaams Belang ou d’un autre parti extrémiste. Les Bourgeois, Jambon, Muyters et autres radicaux qui sont à la base du parti ont donc intérêt à soutenir Bart le mieux possible, sans jamais (trop) assouplir leur position. La N-VA doit son succès, ne l’oublions pas, à sa rigidité absolue au cours des trois ans passés. De Wever représente une petite ou une bonne moitié du vote N-VA, mais sans la N-VA, il ne représente plus rien du tout ! Il devra donc avoir réussi «quelque chose d’acceptable pour les flamingants» (scission quasi inconditionnelle de BHV, quasi-suppression des facilités, quasi-confédéralisme, larges compétences sociales et fiscales aux régions, etc.) faute de quoi, l’arrière-ban se rappellera à son bon souvenir dès les élections communales et provinciales d’octobre 2012 (oui, c’est demain…), ou régionales de juin 2013 (après-demain). Quant à espérer qu’on discute institutionnel d’ici janvier 2011, ne rêvez pas : on ne va quand même pas risquer une implosion du pays en pleine présidence européenne ? Quoique : l’Open VLD, parti autoproclamé très responsable, a bien provoqué des élections à deux semaines de la présidence belge !

Down, down, deeper and down
Pour compliquer encore la situation, il y a le besoin de revanche des autres partis qui attendent Bart au tournant. Le CD&V, par exemple, où les tensions sont vives suite à la démission de Marianne Thyssen. Sera-t-il repris en main par un «copernicien» (autant dire un indépendantiste) ou par un «syndicaliste» proche du mouvement ouvrier chrétien flamand ? Dans les deux cas, il faut bien avoir à l’esprit que l’analyse faite aujourd’hui par les médias et les politiciens du Nord, est que la chute vertigineuse du CD&V est le résultat de sa «trop grande» souplesse vis-à-vis des Francophones ! Il faut presque reprendre son souffle pour se l’avouer : le parti de Leterme fait 10,85 % des voix dans le Royaume. À titre de comparaison, en 2007, le Vlaams Belang faisait 11,99 %. De premier parti de la Nation — avec les 800.000 voix d’un Leterme triomphant — les chrétiens démocrates flamands sont passés quatrième, avec un résultat de petite formation, à la merci de la N-VA qui n’était encore, il y a trois ans, qu’un faire-valoir communautaire pour Leterme ! Ce n’est pas un «simple» tsunami électoral que nous venons de vivre, c’est l’extinction des dinosaures du CVP ! Autant le national-flamingantisme triomphe, autant le flamingantisme traditionnel périclite : de 1978 à 2010, le CD&V est tombé de près d’un tiers de l’électorat belge à un bon dixième.  On se réjouit à juste titre de la chute du Vlaams Belang, mais c’est oublier que ses thèses sont largement reprises par LDD et la N-VA et qu’en cas d’échec de cette dernière, le Vlaams Belang verrait revenir une masse d’électeurs déçus par Bart. D’autre part, le parti raciste baisse bien moins que le CD&V : si le Belang est revenu à son score de 1995, le parti de Marianne Thyssen n’a pas connu pareil échec depuis sa fondation, au XIXe siècle ! Plus grave : si l’on prend 2003 pour référence, ce sont les trois partis traditionnels flamands qui se prennent la gifle, bien plus que le Belang ! Aujourd’hui, au plan national, seul le CD&V a plus de 10 % des électeurs, et encore : de justesse ! Les libéraux et socialistes sont au fond du trou.

Ce que cela signifie ? C’est simple : dans les couloirs, les libéraux comme les chrétiens-démocrates flamands imputent aujourd’hui déjà leur échec à leur prétendue «souplesse» dans le dossier BHV. Il aurait donc fallu, à en croire certains Open VLD, imposer la scission aux Francophones. Mais comment les partis flamands auraient-ils pu faire ça sans violer au moins un des grands principes belges ? Le seul moyen eût été de mettre le vote de la Loi BHV à l’agenda le jour de la chute du gouvernement pour passer en force en ignorant la sonnette d’alarme francophone, et de voter majorité flamande contre minorité française pour ensuite faire signer la Loi par le roi avec un contreseing uniquement flamand, donc invalide. Autrement dit, de violer l’État de droit, la Constitution, et la Loi silencieuse du Compromis qui fonde la Belgique. Ce qui aurait amené, immanquablement, la crise de régime soit un «bye-bye Belgium» grandeur nature !

My name is Hal.
Si les CD&V et les libéraux font déjà une analyse aussi radicale aujourd’hui, qui pousse par exemple le CD&V à baser la négociation sur la note Octopus (abolition de la région bruxelloise, régionalisation des impôts, des allocations familiales, de la batellerie, des chemins de fer, du commerce extérieur, de la recherche, etc.) ils ne feront pas de cadeau à De Wever demain. Si l’Open VLD a pu faire chuter le gouvernement au moment le plus délicat, provoquant un raz-de-marée indépendantiste qui va de toute évidence à l’encontre de l’intérêt belgicain que les libéraux flamands prétendait défendre, ne doutez pas que le CD&V soit capable de mieux encore pour remonter la pente. Cela signifie qu’on va regarder Bart et Elio flirter assis sur un détonateur pendant quelques mois semaines, quelques mois ou quelques années. Dit autrement, soit les «Francophones» font mine qu’ils céderont un jour sur énormément de choses tout en jouant la montre, soit les partis susnommés feront péter le bazar. Ça peut arriver n’importe quand entre aujourd’hui et 2013 (régionales), mais il se peut qu’on s’épargne ça pendant la chère présidence européenne.

Côté francophone, la situation n’est pas meilleure. Soit le PS continue à respecter les bases du «front francophone», — à savoir, au minimum, l’exigence légitime du respect du traité de Lisbonne (suppression des exigences linguistiques du Wooncode, de Wonen in eigen streek, de la circulaire Peeters, nomination des bourgmestres, bref, une panoplie de demandes légitimes voire indispensables pour respecter le traité de l’UE, mais totalement onbespreekbaar pour les partis néerlandophones), et dans ce cas, il n’y a pas de point de rencontre possible avec la N-VA, soit il cède aux sirènes du pouvoir. Éventuellement, Ecolo pourrait suivre les socialistes, en vertu d’une compréhension soi-disant mutuelle et transcommunautaire avec l’alter ego, qui vote pourtant flamingant (Groen!) au Parlement flamand. Avec les écolos, les socialistes n’ont toutefois pas une majorité des deux-tiers en Wallonie, encore moins à Bruxelles. Et ils ne doivent pas trop compter sur le CDH ou le MR pour faire l’appoint à n’importe quel prix, surtout dans la Capitale, parce que chez les centristes, les Milquet et Delpérée ne sont pas prêts à céder sur les principes fondamentaux (ce sont des démocrates convaincus, soutenus qui plus est par la législation européenne), pour le respect desquels ils ont été élus. Et au MR, on n’a sauvé les meubles dans BHV que grâce au FDF, qui se paie la part du lion en voix de préférences comme en sièges. Il s’est engagé à faire respecter les droits des «Francophones» et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’à Bruxelles, c’est clairement la mission qui lui a été donnée par l’électeur. À population égale, si De Wever fait 19,6 % des voix de préférence en Flandre, Maingain fait déjà 13 % chez les Francophones de BHV. Dans le canton de Hal, par exemple, les candidats FDF recueillent à eux seuls un tiers des voix francophones…

I want a röhm.
S’il n’y avait que le PS et la N-VA à la table des négociations, on pourrait donc imaginer qu’ils auraient, mettons, une chance sur deux ou trois de tomber d’accord sur un gouvernement de compromis qui tiendrait éventuellement deux ou trois ans. Mais à supposer que d’autres partis suivent, un tel gouvernement serait d’une faiblesse telle qu’il ne servirait qu’à garantir à ses composants un véritable massacre électoral aux élections provinciales d’octobre 2012, qui servirait d’exutoire aux frustrations des uns et des autres. Il faut un gouvernement fort, et rien ne permet de l’espérer. Quant à mettre 66 % des élus de la Chambre d’accord sur une «grande réforme de l’État» qui aura tout d’une usine à gaz où chaque parti aura voulu mettre un peu du sien pour sauver la face, je ne vois pas trop comment on pourrait y arriver sans que l’un ou l’autre parti, suite par exemple à un camouflet aux suffrages de 2012 ou 2013, mette fin à la coalition au moment électoralement le plus opportun, et fasse péricliter le machin. Il ne s’agira pas forcément d’une faction «extrémiste». Quitter la table des négociations avant un quelconque résultat pour ne pas perdre des points aux élections suivantes, c’est même devenu une spécialité des partis traditionnels flamands.

En 2005, ce sont en effet les socialistes flamands qui rompaient les discussions sur BHV (en fait, c’était Spirit, en cartel avec le SP-a, mais celui-ci eût parfaitement pu rompre ce cartel). En 2007 et 2008, le CD&V a jeté l’éponge à plusieurs reprises, avant d’enfin abandonner le cartel avec la N-VA. Puis en 2010, c’est l’Open VLD qui est sorti le premier. À aucun moment, en trois ans de crise, toucher à l’institutionnel n’a signifié autre chose qu’une rupture quasi immédiate. Et si Alexander De Croo n’avait pas «tiré la prise» du gouvernement il y a deux mois, à supposer que les Francophones acceptassent les propositions flamandes, c’eût été le CD&V qui serait parti. En 2007 encore, le libéral Marino Keulen se faisait plus flamingant que le plus flamingant des flamingants en adoptant des positions dignes de la N-VA sur les dossiers des bourgmestres francophones et du Wooncode, sans compter ses accusations récurrentes envers les médias francophones qui soi-disant «salissaient» l’image de la Flandre. Le lobby médiatique francophone n’est pas né sous la plume des ultraflamingants, mais bien sous celle d’Eric Van Rompuy, de Marino Keulen, de Kris Peeters, tous membres de partis traditionnels. Joyeux !

How to treat the Treaty
Si déjà la Flandre pouvait se mettre d’accord entre elle à coup sûr, on aurait une éventualité de succès. Mais ça n’arrivera pas. D’abord parce qu’entre le programme confédéraliste mou à trois régions des libéraux et celui à deux États des CD&V et N-VA, il n’y a pas de ligne médiane possible : soit Bruxelles est une région, soit elle ne l’est pas. Et ça, c’est sans compter De Decker et le Vlaams Belang, un gros 15 % de l’électorat néerlandophone, qui veut une indépendance immédiate. Contrairement aux Francophones, la Flandre ne sait donc elle-même pas exactement ce qu’elle veut. Ensuite, les trois partis traditionnels laminés par le succès de la N-VA ne voient plus d’issue ailleurs que dans l’extrémisme flamingant, même si c’est à leur corps défendant (Open VLD) ou en vertu d’un néo-militantisme soi-disant gauchiste-libertaire-flamingant de Groen! Quant à la «Francophonie», soit le front implose sous le poids de concessions invendables à l’électeur CDH, MR, FDF et même socialiste bruxellois, et on n’aura pas la majorité des deux tiers voulue, soit Bruxelles et la Wallonie se déchirent, soit on cède tous ensemble sur l’essence de la démocratie, acceptant les graves entorses au Traité de Lisbonne et dans ce cas, ce n’est plus la peine de maintenir une Belgique qui ne sert qu’à conforter la Flandre dans son droit de supériorité et son «profitariat» économique.

Sombre tableau, ciel couvert qui, paradoxalement, explique le calme plat sur la scène politique et médiatique belge. Tout d’abord, parce que tout le monde retient son souffle. Des rumeurs prêtent un «plan B» au PS : ils auraient compris que tout compromis est impossible et disposeraient d’une cellule chargée d’étudier la séparation. Personne ne sait aujourd’hui comment la population belge réagirait à une explosion du pays que la majorité ne souhaite (toujours) pas, au contraire. Personne ne sait ce que cette séparation causera au niveau européen. La Wallonie et Bruxelles ensemble pourront-elles se prévaloir d’être la Belgique résiduelle, et rester membre à part entière de l’UE ? Comment la Flandre pourra-t-elle revenir dans le giron européen si elle ne cède pas aux minorités ce qu’elle refuse de leur céder aujourd’hui, sans parler de ses prétentions sur Bruxelles qui révulsent les Eurocrates ? Toutes ces questions restent en suspens. Séparer un pays au sein de l’UE n’est pas simple. Détacher la Flandre de Bruxelles et inversement est carrément explosif. Bref, on a toutes les raisons de retenir son souffle. Mais cela n’empêchera rien.

Too quiet
Pour finir, on peut se demander pourquoi Bart De Wever et la totalité des flamingants sont si sages depuis les élections. Quel intérêt ont-ils que ça fonctionne ? Un bon accord scellant la fédération «confédérative» empêcherait l’indépendance de la Flandre, même à terme. Or, c’est leur raison d’être. Pas seulement leur programme, mais leur religion. Quel intérêt, dès lors, à jouer le jeu d’un informateur qui ne sera jamais premier ministre, venu d’un parti qui sera toujours en marge de tout ? Et qui, s’il réussissait à pacifier le pays, perdrait toute raison d’être ? Pour comprendre, il suffit de farfouiller dans les archives du Mouvement flamand, au rayon «stratégies» et de lire ce qui a été développé par l’arrière-ban de la N-VA, le VVB, Maddens, l’Ijzerwake. À en croire ces sources-là, Bart fait actuellement exactement tout ce qu’il faut… pour détruire la Nation. Il fait tout pour passer pour le bon élève, celui qui sait écouter, intelligent, ouvert, discipliné, taciturne comme un Van Rompuy, efficace comme un Dehaene, bref, le superflamand à qui dire «non» serait un crime. Et lorsque la négociation (si elle commence jamais) échouera, il pourra continuer à faire ce qui a constitué le modus vivendi et le credo de la N-VA : prouver aux Flamands qu’ils n’ont pas le choix de l’indépendance, que ce sont bien les Francophones qui les y mènent tout droit, qu’il est totalement impossible de vivre avec «eux», qui ne respectent pas la Flandre, ne s’adaptent pas, et en plus, reçoivent d’elle 12 milliards d’euros imaginaires par an, sans même dire «merci» !

Peut-être que pour soigner son image de bon Européen (même Hugues Baudouin, de TF1, rappelle que De Wever avait un drapeau européen derrière lui au moment de son élection — ce à quoi je lui rétorquais qu’une des étoiles y était remplacée par le lion flamand ; j’aurais pu ajouter que le drapeau européen remplaçait tout drapeau belge…), et pour ne pas apparaître comme un tueur de pays, De Wever attendrait même patiemment jusqu’en janvier prochain, après la présidence, pour saborder le navire. Ne rien faire avant janvier, c’est éviter qu’un Francophone parvienne à la présidence tournante de l’UE. Pour De Wever, deux CD&V au pouvoir à l’Europe (Van Rompuy et Leterme), c’est mieux qu’un socialiste francophone. À noter que cette Europe sera, pendant six mois, dirigée par deux personnes qui n’ont aucune légitimité dans leur pays, leur parti y représentant moins de 12 % des électeurs, et le gouvernement étant en affaires courantes. Mais c’est juste une parenthèse !

A spooky scoop
Peut-être aussi que malgré le souffle retenu, et malgré l’importance de la présidence, les choses tourneront au vinaigre dès la rentrée. Au mieux l’on arrivera à former un gouvernement «par défaut» qui pourrait faire illusion d’octobre 2010 à quelque part en 2011. Mais l’inefficacité prévisible d’un tel fatras de dogmes opposés obligera la N-VA à quitter le navire très vite si elle y monte jamais. Il ne restera alors qu’une seule solution, un gouvernement de salut fédéral, avec les seuls partis démocrates francophones et flamands, une hexapartite ou une octopartite (si l’on veut obtenir une réforme de l’État) qui aura l’immense défaut d’envoyer à nouveau une bonne partie d’électeurs flamands supplémentaires dans des bras encore plus flamingants aux élections suivantes. Tout est bouché.

Tout ça, les politiciens du Nord comme du Sud, et la presse du Nord comme du Sud le savent, mais ne se l’avouent pas forcément. Quand j’ai commencé à développer les tout premiers arguments ci-avant auprès de Luc Van Der Kelen, il m’a donc parlé de «la question à un million de dollars». Il sait, je sais, vous savez à présent que cet accord entre démocrates et nationalistes est notre seule et dernière chance de préserver la Belgique, ou du moins, de ne pas retourner aux élections dès après la soi-disant présidence belge de l’Union. Et après ? Qu’est-ce qui nous dit qu’un accord quel qu’il soit empêchera un quatrième tsunami flamingant (2007, 2009, 2010, 2012 ?) où, s’il a bien manœuvré, Bart De Wever obtiendra un score encore plus délirant, et où dans le cas contraire, je vous promets un beau retour du Vlaams Belang. À moins que les partis traditionnels ne se déchirent dans une course au plus flamingant des flamingants ?

The million dollar question
La question à un million de dollars, c’est une fin plus ou moins rapide de l’État. Luc Van Der Kelen pense que la perspective de l’éclatement du pays amènera les politiciens à la raison. Je prétends pour ma part qu’à supposer que certains politiciens recouvrent la raison, à supposer en sus que des extrémistes deviennent des agneaux, il est probablement trop tard : le 13 juin 2010, on a peut-être dépassé le stade où l’action de l’un ou l’autre acteur peut permettre un retour en arrière.

J’espère évidemment me tromper. Mais l’impression que j’ai, poignante, c’est que nous sommes sur le dernier plat avant le grand dénivelé, que nous regardons, avec un sourire un peu triste, niais, une petite boule de neige rouler au loin, doucement, sur le tapis blanc et grossir, une petite boule qu’on ne peut atteindre et qui, inexorablement, enclenchera l’avalanche dès qu’elle arrivera là où la pente est plus forte. Nous le savons, nous le sentons. Les journalistes belges francophones comme flamands n’osent pas le dire, n’osent pas se l’avouer, transis à l’idée qu’avertir le peuple en contrebas pourrait précipiter encore le moment de l’avalanche. N’est-ce pas irresponsable de ne prévenir personne ? Ou n’est-il pas normal de ne pas crier, alors que, peut-être, un bout de glace invisible pourrait arrêter la boule contre toute attente ? Sachant par ailleurs que crier accélérera inexorablement la catastrophe ?

Dead, calm.
On se dit peut-être «autant profiter de la vue, de la jolie petite boule de neige, on verra bien ce qui se passera après, croisons les doigts… » Et voilà pourquoi, après le pire séisme nationaliste qui ait jamais frappé un État d’Europe occidentale depuis la Seconde Guerre mondiale, l’électroencéphalogramme de la Belgique médiatique et politique est plat de chez plat. Les marins anglais disent qu’il fait «dead calm». Un calme de mort. Nous dirions «le calme avant la tempête». Et en fait de tempête, je crois qu’on ne va pas être déçus.

 

(1) cette expression étant utilisée des deux côtés de la frontière, elle signifie «en France» pour les Belges et «en Belgique» pour les Français.

01:26 Publié dans Humeurs brèves | Lien permanent | Commentaires (110) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

Tres bel article Marcel...

Tant que la presse flamande ne combat pas ou ne denonce pas les derives extremistes-nationalistes...il n'y aura rien a esperer...

Les carottes sont cuites, quand au plan "B", mon petit doigt me dit qu'il n'y a pas que le PS qui y travaille.

Et c'est tant mieux.

Écrit par : Ben | lundi, 28 juin 2010

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Très bon article ... une fois de plus.

Après la lecture du très bon "Walen buiten" pour comprendre la partie humaine des relations en Belgique, je ne peux que conseiller de lire le livre de Michel Quévit (Flandre-Wallonie, quelle solidarité ?) pour compléter la vue et appréhender la partie financière.

Cela permet de mieux comprendre les relations financières entre les régions; où les wallons pensaient que ce qui était bon pour le pays était aussi bon pour la Wallonie, pendant que la Flandre pensait que ce qui était bon pour la Flandre était bon pour ... la Flandre ! De comprendre que les investissements en infrastructures ont toujours été faits en priorité en Flandre (chemin de fer, autoroutes, ports, électrification du chemin de fer, ...) ... et que finalement c'est cela qui permet aujourd'hui à la Flandre de pouvoir être aussi compétitive. Que la Flandre (une des régions les plus riches d'Europe -dixit les partis flamands- ... reçoit une bonne partie d'aides européennes !

Je ne comprend pas non plus comment la Wallonie peut accepter des compromis tels que celui sur les aides fédérales pour le développement des avions Airbus (exemple sur le site de La Libre : http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/355517/a350-la-meme-cle-que-pour-l-a380.html). La majorité des compagnies actives dans le domaine aéronautique sont Bruxelloises et Wallonnes ... mais c'est la Flandre qui va profiter au maximum des aides !

Comment avec un tel boulet (il ne faut parfois pas avoir peur d'inverser les rôles ;-) ), la Wallonie peut-elle se développer ?

Écrit par : Luc | lundi, 28 juin 2010

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Un seul mot: bravo !

Écrit par : melodius | lundi, 28 juin 2010

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@ Luc,

Tout a fait, mais bon c'est toujours la politique du pot de fer contre le pot de terre...

Depuis lors, les choses se sont arrangees et 46% ont ete alloues a Wallobru...

Cela ne reflete en rien la realite, mais c'est comme ca.


http://www.rtbf.be/info/belgique/politique/airbus-a350-federal-et-regions-unis-pour-participer-a-sa-construction

Écrit par : Ben | lundi, 28 juin 2010

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Merci pour ce point de situation de la politique belge.

J'en viens à souhaiter le parapet dont vous parlez car le statu quo est insupportable pour les deux parties, et surtout pour des francophones laisés et dominés. Et malheureusement je crois que cette pente douce dont vous parlez est encore longue, comme une agonie.
Si on calcule bien je pense que les périodes de gouvernement de crise qui règle les affaires courantes sont aussi longues que les périodes de gouvernement effectif (qui de toute façon ne débouchent sur rien)
Je comprends l'exaspération des citoyens belges...

ps: qu'entendez vous par citoyenneté ethnique?

Écrit par : Hervé38 | lundi, 28 juin 2010

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@Luc : je ne parle pas des investissements wallons en Flandre, parce que j'estime les transferts interrégionaux parfaitement normaux (en réalité, j'estime qu'on ne devrait pas en faire le calcul, tout en sachant bien que ce sont les nationalistes flamands qui "ont commencé"). Bien sûr, le livre de Quévit est intéressant en tant que contre-exemple, et pour sa valeur historique probablement, mais je ne crois pas que cette connaissance doivent servir des fins politiques, sinon on en arrive à ce que les Wallons fassent la même chose que les Flamands, à savoir calculer les transferts. Quand les Bruxellois, les Germanophones et les habitants de Baarle-Hertog vont s'y mettre, on sera bien embêté :-))

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 28 juin 2010

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Très intéressant article, merci.
J'ai apprécié plus particulièrement le paragraphe "Too quiet" qui rejoint ce que je pensait.
BDW est vraiment cynique, on peut presque imaginer dès à présent son discours des prochains mois, dès qu'il aura quitté sa mission et laissé un autre se débrouiller avec le résultat.

Nous allons vite savoir si Di Rupo est quelqu'un d'intelligent ou plus intéressé par une fonction de prestige( quoique 'prestige', avec ce qui suivra, ce ne sera pas du bon prestige).

Qui vivra, verra

Écrit par : Stef534 | lundi, 28 juin 2010

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@Hervé38 : par citoyenneté ethnique, j'entends une citoyenneté dont l'effectivité est conditionnée par "l'ethnie", soit en Belgique la langue maternelle. Ainsi, pour le gouvernement flamand actuel, un Francophone de Flandre (un Flamand de langue française) n'est pas un citoyen digne de la Flandre au même titre qu'un néerlandophone de Flandre (un "rasechte vlaming"). Ceci se vérifie dans la façon dont le gouvernement flamand traite les Francophones de la Périphérie, notamment.

J'entends aussi le fait que l'accès à certains services aux citoyens est différenciée selon cette ethnie, cette "langue maternelle". Ainsi, à Bruxelles, l'assurance services-santé, qui selon les critères de l'UE font partie de la sécurité sociale, est réservée aux néerlandophones. On m'objectera que les Francophones peuvent s'y inscrire, mais il faut alors savoir que seuls les services agréés par la Flandre sont remboursés, et qu'ils sont tous flamands. Pour les Francophones, ils cotiseraient donc pour avoir le droit, dans leurs vieux jours, à ne plus être servis qu'en néerlandais.

Par ailleurs, la réservation des écoles néerlandophones à 55% aux purs flamands (gens de langue maternelle néerlandophone, décrits très précisément dans la Loi flamande comme parlant quotidiennement exclusivement le néerlandais avec au moins un membre de la famille sur deux)) fait aussi partie du type de panoplie qui réserve certains services à un ethnie. Il s'agit évidemment de mesures d'apartheid. Remplacez "moedertaal : nederlands" par "moedertaal : afrikaans" et vous comprendrez mieux.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 28 juin 2010

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Brillantissime Marcel ! Félicitations !

Écrit par : Denis | lundi, 28 juin 2010

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Je dois également vous complimenter pour ce très bel article.

La lecture de Walen Buiten deviendrait gratuite sur votre blog ? ;-)

Écrit par : Kwaïce | lundi, 28 juin 2010

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@Kwaice : non, Walen Buiten ne sera jamais gratuit. Il faut bien vivre :)))

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 28 juin 2010

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"He who trades liberty for security deserves neither and will lose both." Thomas Jefferson (3rd president of the US of A)

Écrit par : Jilou | lundi, 28 juin 2010

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Très bon article Marcel !!!
Effectivement, les flamands ne se sont pas encore rendus compte que les francophones n'avaient plus peur de la séparation et ils commencent à se rendre compte que la flandre pille le pays depuis de décennies.

Autre point : le classement de la flandre dans les "pays" les plus riches de l'Europe sera même encore plus bas quand les entreprises flamandes auront perdu leurs marchés à Bruxelles et en Wallonie et seront remplacées par des entreprises francophones et françaises.

Ce qui est intéressant, c'est que les francophones commencent à se rendre compte qu'ils ne sont pas aussi nuls économiquement que veulent le faire croire les flamands.

Et puis, viendra le jour où, quand la flandre ne sera plus que l'ombre d'elle-même, devant le fiasco économique d'une flandre indépendante, les politiciens et les journalistes flamands devront avouer qu'ils ont menti à leur peuple pendant des décennies. Mais il sera bien trop tard...

Écrit par : Rodenbach | lundi, 28 juin 2010

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Deux petites remarques:
1. la presse francophone (lisons Le Soir au sujet de la galaxie Di Rupo) en fait-elle moins sur le Grand Timonnier de Mons?
2. la naïveté supposée des francophones est surtout de l'ignorance crasse due à leur méconnaissance voulue et assumée de tout ce qui se passe de l'autre côté de la barrière linguistique. Pour bon nombre d'entre eux, la Belgique est restée celle de grand-papa. Ils ne connaissent de la Flandre que le zoo d'Anvers, les cuistax de La Panne et, en guise d'habitants, des cyclistes, quelques footballeurs qui jouent au Standard et des vendeurs de glace sur la digue, parlant tous plus ou moins le français. Normal que leur réveil soit brutal après cent cinquante ans et plus de douce somnolence.

Écrit par : francolâtre | lundi, 28 juin 2010

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@Francolâtre : mais vous pourriez en dire autant de la Flandre. Quand je vois ce que leur presse (donc des journalistes, pas de "simples" spectateurs) peut écrire comme âneries sur la Wallonie et Bruxelles, ça dit bien qu'on vit, et là De Wever a raison, dans deux démocraties. Quoique l'une soit plus démocrate que l'autre.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 28 juin 2010

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pour clarifier qui est qui on devrait créer une réserve en flandre et une autre en wallonie dans lesquelles on pourrait mettre respectivement les antiwallons et les antiflamands et les autres pouraient continuer à vivre en paix et à faire des petits belges; on emmèneraient les enfants pour visiter ces réserves et voir ces deux espèces en voie de disparition

Écrit par : nemo | lundi, 28 juin 2010

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@nemo. Et on appellerait ça Belgiekland ?

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 28 juin 2010

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cher Marcel, je pensais au Belghistan bien sûr

Écrit par : nemo | lundi, 28 juin 2010

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@Marcel

Le livre de Quévit n'a pas pour but de faire un calcul exact des transferts entre le régions, mais il démontre bien la "façon de penser" des 2 régions : le pays d'abord pour la Wallonie et la Flandre pour elle même.

Et puis, il permet de comprendre comment la Wallonie se trouve où elle est; il faut bien se rendre compte qu'il est plus intéressant d'implanter une entreprise à Gand ou Anvers (où tous les moyens de transports existent; rail, route, eau) que dans la région de Couvin ou dans les coins perdu de la province de Luxembourg.

La Wallonie a beaucoup contribué à l'essor de la Belgique dans sa période prospère (charbonnages et métallurgie) jusqu'au milieu des années 1960. Il permet de mieux situer l'égoïsme de la région flamande qui a bien profité de la Belgique (et donc de l'essor industriel wallon) pour se construire une infrastructure efficace qui lui permet sa prospérité actuelle.

Il permet également de se poser la question de savoir si la Wallonie pourra se (re)déployer économiquement tant que la Flandre servira d'aspirateur aux aides européennes (près de 60% des aides allouées à la Belgique; est-ce bien logique pour une région si prospère d'en bénéficier ?). Le Pays Flandre (s'il était membre de la communauté européenne) pourrait-il encore en bénéficier ???

Écrit par : Luc | lundi, 28 juin 2010

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Il ne faut pas se fier aux réactions françaises. S'il est un pays qui ne comprend rien au fait ethnique, c'est la France, persuadée que seul son universalisme - francophone - mérite d'être.

Écrit par : Outre-Quiévrain | lundi, 28 juin 2010

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j'ai lu que le parlement wallon ou un autre machin wallon a conclu que si België barst, ils demanderaient le rattachement à la France pcq pour le moment ils n'en sortiraient pas tous seuls, la Flandre serait indépendante ou pourrait demander le rattachement à l'Allemagne de leur coeur, mais alors les bruxellois seront-ils d'office rattachés à la Flandre ou pourront-ils demander le rattachement au Grand-Duché ou à l'Angleterre ou un protectorat américain ou chinois? faut-il continuer la pratique du néerlandais, de l'anglais ou du chinois quand on n'a pas les moyens de se payer un traducteur...?

Écrit par : nemo | lundi, 28 juin 2010

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en ce qui me concerne, je suis les cours de mondelinge taalvaardigheid et j'en suis à ma quatrième année de chinois, quant à l'anglais je l'ai pratiqué pendant mes 30 ans de carrière professionnelle, les langues c'est passionnant et au plus on apprend au plus on se rend compte que l'on ne connaît que très peu de choses...

Écrit par : nemo | lundi, 28 juin 2010

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"N’est-ce pas irresponsable de ne prévenir personne ?"

La belgique est un big business, à mon humble avis, la braderie ne sera annoncée urbi et orbi qu'une fois négociée, un peu comme la vente de Fortis à BNP.

Un marché de dupes au nom de l'intérêt général ( de quelques-uns) ...

Écrit par : kado | lundi, 28 juin 2010

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@Luc, J'expliquais simplement pourquoi je n'utilisais pas les arguments de ce que la Wallonie a payé autrefois. Je sais qu'il n'y a pas équilibre, mais je ne veux pas entrer dans le faux débat des transferts initiés par la N-VA, le Vlaams Belang et le CD&V. Ce débat est purement et simplement un débat ethniciste, donc raciste. Une fois encore, Quévit a tout à fait raison, et ses arguments sont fondés, mais je ne veux pas les utiliser parce que ce que je pense fondamentalement, c'est que le jour où une des deux régions, globalement (dans sa majorité électorale) pense qu'il faut rompre ou "contrôler" la solidarité avec l'autre, il faut impérativement mettre fin à l'État belge, parce qu'il ne servirait plus alors qu'à enrichir les plus riches et à apauvrir les plus pauvres. Je crois aujourd'hui qu'on est arrivé à ce stade : une majorité de Flamands croit que la Wallonie "profite" de la Flandre. Un État ne peut pas fonctionner avec une citoyenneté sélective.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 28 juin 2010

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@nemo : soo desu ka ?

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 28 juin 2010

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Exactement on n'est demandeurs de rien! Surtout pas d'une reforme qui consisterait à déshabiller le francophone pour habiller le flamandophone. D'ailleurs cette expression "on n'est demandeurs de rien" mets hors d'eux les nordistes. Pour eux il ne s'agit que de la volonté du francophone de mettre des batons dans les roues au sublime projet national flamand, avec comme objectif caché de continuer le profitariat au détriment du courageux, du modeste, du travailleur flamandophone.

Écrit par : yakari | mardi, 29 juin 2010

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Pendant ce temps, Yves Leterme est au Congo (ça aurait pu faire une BD d'Hergé). La Belgique n'a jamais aussi bien porté son titre de pays du surréalisme.

Écrit par : Stéphane | mardi, 29 juin 2010

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finies les aventures de Tintin au Congo, aujourd'hui c'est le Congo chez Tinitin à Matonge, le Congo belge a été remplacé par la Belgique congolaise

Écrit par : nemo | mardi, 29 juin 2010

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je confirme en tant que Français, que quand je lis les "modérés Flamands", je pense vraiment "votre pays est mal barré".

Sinon, en tant que statisticien aussi, je relève une phrase stupide bien qu'extrêmement à la mode :

"Mais moi, je n’ai pas confiance dans les statistiques."

C'est quasiment la même chose que de dire "je n'ai pas confiance dans les mathématiques" ou "je n'ai pas confiance dans l'othographe" :
la statistique n'est qu'une méthode, les utilisations et interprétations stupides qui en sont faites, d'abord et avant tout par des gens qui n'ont que très peu de pratique et d'expérience de la statistique, c'est juste ridicule et ... très moderne.

En tant que statisticien, c'est vrai que je ne crois plus une seule seconde à l'utilisation de la statistique par le débat public, c'est pourquoi j'ai perdu totalement confiance en mon métier.

Mais le débat public a bien d'autres problèmes, le problème c'est que l'utilité de la statistique, surtout publique comme la mienne (je travaille à l'institut national statistique public français), réside entièrement dans son utilisation dans le débat public. Seule come ça, la statistique ne sert à rien, de même que l'information journalistique.

Écrit par : duong | mardi, 29 juin 2010

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Bref, votre petite phrase est à la fois hyper-moderne et ... profondément déprimante pour un statisticien public comme moi. J'ai l'habitude : c'est la modernité, de même que les enfants disent à leur prof d'histoire "je n'ai pas confiance dans ce que vous dites" : ces enfants une fois grandis, hé bien ils font pareil, la vérité n'existe pas, la seule chose qui compte c'est d'imposer son point de vue.
C'est notre problème à nous les statisticiens publics : plus personne ne comprend que notre but fodnamental est (était ?) de produire une information "vraie", tout le monde pense qu'il ne peut y avoir qu'un objectif raisonnable : argumenter pour imposer un point de vue. Ce sont deux utilisations très différentes de la statistique, mais plus personne n'imagine dans le monde moderne que la première utilisation puisse (ait pu ?) exister.

Écrit par : duong | mardi, 29 juin 2010

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@DUONG mais ne dit-on pas de la statistique que c'est une science exacte basée sur des données fausses ????

ce qui est assez loin des math ou de la grammaire, ... non ?


@Marcel
Merci Marcel pour ce nouvel article, cette nouvelle analyse... je pense quant à moi que si les médias sont en "attente" c'est pour préparer les billets "tsunamis", ... je pense que les éditorialistes lisent, recherchent, recoupent, analysent, ...

tu sais comme moi que ce n'est pas sur le moment que l'on crée une analyse, ... on la prépare, ... et tu connais certaines personnes, comme moi qui intellectuellement sont assez pointus et très bons journalistes, ... ils ne sont pas en vacances, ... crois-moi bien !!
ton billet a été transmis... il est pertinent

Écrit par : jean-paul allonsius | mardi, 29 juin 2010

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@Duong : vous auriez dû comprendre que je ne visais pas la statistique science exacte mais d'une part la récolte des données (toujours impossible) et d'autre part la modulation et l'analyse des résultats. La simplification de l'ensemble par des journalistes de haut niveau qui ne retiennent plus qu'un résultat qui les arrange est parfaitement inquiétante.net vous auriez dû remarquer que pour contrer ce résultat qui a peu de choses à voir avec une statistique sérieuse (94pc), ma réaction n'en est pas moins... statistique. Sauf que j'ai utilisé une donnée fiable (les bulletins effectifs de vote), que je suis resté volontairement flou, sachant qu'il n'est pas possible d'obtenir une vérité sur des intentions humaines (de vote par ex.) et que donc, donner autre chise qu'une vague globalité est une erreur. Enfin, je n'ai pas utilisé le chiffre statistique pour argumenter dans un sens prédéfini, mais c'est en examinant les votes effectifs que j'ai découvert le panachage qui force à relativiser la puissance de De Wever. Les journalistes flamands auraient dû faire ce travail (et les francophones aussi, bien sur, mais je n'ai pas vu ces 94pc dans les journaux du Sud) . Ai-je bien travaillé, professeur? :-)

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 29 juin 2010

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Et hop ! le CD&V se range derrière Bart et...menace les francophones: "c'est maintenant ou jamais !"
Interview de Stefaan De Clerck:
http://levif.rnews.be/fr/news/actualite/belgique/le-cd-v-doit-soutenir-bart-de-wever/article-1194763820302.htm

Écrit par : 2B | mardi, 29 juin 2010

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@Jean-Paul Allonsius : merci de continuer à colporter toutes les âneries qui se disent sur la statistique.

Quand on parle de "données fausses", ce que je peux dire c'est que la tendance moderne est de ne plus être intéressé par des statistiques sur des FAITS, mais uniquement par les statistiques sur les opinions.

Par exemple, on ne sintéresse plus aux statistiques sur les relevés de prix mais plutôt à l'OPINION des gens sur l'évolution des prix.

C'est la modernité : on considère qu'il n'y a plus de vérité avérée, rigoureuse et intéressante, la seule chose intéressante c'est ce que pensent les gens.

J'appelle ça la "vérité démocratique" : ce qui donne valeur de vérité à quelque chose est le fait que beaucoup de gens le pensent.

La statistique publique qui s'intéresse (s'intéressait ?) aux faits rigoureux, n'intéresse plus personne, car cette notion de "vérité" n'a plus cours.

D'ailleurs, quand les gens me parlent, personne ne comprend qu'on fasse (encore, à notre époque ?), des stats sur des FAITS. Tout le monde pense plutôt qu'on fait des enquêtes d'opinion.

Et de fait, c'est ce qu'on va de plus en plus être amené à faire car c'est ce qui est moderne, ce qui intéresse les gens. La "vérité démocratique" est la "vérité" en laquelle les gens croient, la "vérité" qui intéresse les politiques (car ce qui compte, c'est ce que pensent leurs électeurs), la "vérité" qui intéresse les médias (car leur boulot est de répandre la "vox populi" pour vendre et être écouté).

La seule institution qui s'intéresse encore à des stats sur des faits rigoureux, c'est l'Union Européenne : BCE et Commission. Le dernier rempart de la statistique publique à l'ancienne. Sans ça, la statistique publique deviendrait un autre "faiseur d'opinion", dirigé par les gouvernants à leur profit ... et, précisément et paradoxalement, parce que la grande majorité des électeurs pensent que les statistiques sont manipulées.

Car quand plus personne ne croit, n'imagine que des stats rigoureuses, non manipulées, puissent exister (alors qu'aucun média d'information ne répond à cette définition, et alors que la publicité et les stratégies de communication ont envahi nos vies, jusqu'au plus proche de nous), comment des stats rigoureuses, non manipulées, pourraient-elles continuer à exister ?

C'est précisément parce que tout le monde pense que les stats sont manipulées qu'elles le seront de plus en plus ... sauf sauf si l'Union européenne parvient à défendre et imposer autre chose.

La BCE et la Commission européenne, symboles de la technocratie et de la non-démocratie, sont paradoxalement le dernier rempart d'une statistique rigoureuse en Europe.

Aujourd'hui, je ne travaille plus que pour eux. Le public, les médias je m'en fous.
Nota : ce n'est pas évidemment l'opinion des dirigeants de mon institut statistique qui actuellement rivalisent à grand renfort de projets de stratégies de communication, car ils doivent bien se défendre devant leurs dirigeants politiques et leur stratégie démagogique (et intéressée pour mieux la manipuler) d'attaque de la statistique.

La com', les enquêtes d'opinion, on y va de plus en plus, car c'est la modernité. Et pourtant ... une stat rigoureuse et sérieuse, en laquelle les gens puissent, devraient croire, a existé : c'était avant que les gens n'y croient plus. Moins ils y croient plus ce qu'on leur fourguera sera vicié.

Sauf que ... sauf que il y a l'Union européenne. La technocratie au secours de la VRAIE information dans un monde qui ne croit plus en une autre vérité que la "communication".

Écrit par : duong | mardi, 29 juin 2010

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@Marcel : je comprends, mais le problème est la simplicité de votre phrase :

"Mais moi, je n’ai pas confiance dans les statistiques."

Dans un monde où la plupart des gens sont des gens simples et influençables, qui ont beaucoup de temps pour lire des mots et des infos et peu pour réfléchir,

ce type de phrases simples a un grand effet, alors que toutes les arguties en ont peu.

C'est le monde moderne : le monde de la com'.

Écrit par : duong | mardi, 29 juin 2010

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@Marcel : excusez-moi de cette réaction épidermique et hors-sujet sur une phrase, c'est le comportement d'un individu déprimé, qui souligne juste au passage une évolution générale qui le déprime, mais effectivement j'aurais pu m'abstenir. Comme Don Quichotte je ne peux m'empêcher d'intervenir pour dénoncer les moulins à vent, ce qui ne les empêchera évidemment aucunement de prospérer. C'est mon problème sur le web, où je laisse trop souvent flâner ma déprime.
Désolé, votre sujet est bien plus important.

Écrit par : duong | mardi, 29 juin 2010

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duong, au contraire, votre réaction était très intéressante !

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 29 juin 2010

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@ duong voilà l'archétype de ce que produit la REACTION par rapport a la REFLEXION.

quant à moi, j'ai été formé à la statistique il y a bien longtemps et si vous êtes statisticien, vous savez donc qu'on ne s'explique pas toujours les remontées brusques de taux de kuczynski, ... pas facile a caser hein, kuczynski, ... ;-)

Écrit par : jean-paul allonsius | mardi, 29 juin 2010

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Interview de Stefaan De Clerck:

" Nous n'avons plus le choix. Bart De Wever et la N-VA mènent le jeu. Nous allons le soutenir loyalement. Parce qu'il doit réussir. Sa plus grande victoire serait l'échec d'un accord communautaire. Ce serait alors l'étape suivante, vers l'indépendance. Et le CD&V ne pourra plus s'y opposer. "

Oh oui ! Oh oui !

Fini la comédie.
J'ai entendu de la bouche de Monsieur Peeters himself que la Flandre ne serait pas ce qu'elle est sans Bruxelles. Hors caméra, il va sans dire.

Écrit par : kado | mardi, 29 juin 2010

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@nemo : soo desu ka ?

Ecrit par : Marcel Sel | lundi, 28 juin 2010

>>> C'est du japonais ca Marcel ! :-)))

Écrit par : Kwaïce | mardi, 29 juin 2010

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@Jean-Paul Allonsius : je me disais que j'allais arrêter, mais bon juste pour vous répondre personnellement, on peut parfaitement avoir des données pertinentes récoltées correctement, des méthodes rigoureuses ... et derrière une interprétation lamentable. C'est même le cas le plus fréquent de ce qui est produit dans mon institut.

La grammaire et les mathématiques sont aussi très souvent utilisées pour dire des choses fausses, je ne vois pas la différence.

Par ailleurs, j'ai une formation Bac+5 de statisticien, j'ai surtout surtout une expérience de 15 ans de travail sur ce sujet, mais jamais entendu parler de Kuczynski ... et quantifier un phénomène qu'on n'est pas capable d'expliquer ne veut en aucun cas dire que le phénomène mesuré est faux, c'est même une des conséquences les plus fondamentales de la manière dont la "vérité démocratique" s'est imposée, que désormais les seules statistiques qui soient considérées comme pertinentes sont celles ... qui n'apprennent rien car "connues" par l'opinion publique. Donc qui ne servent à rien.

Écrit par : duong | mardi, 29 juin 2010

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@duong : et au-delà, on peut avoir une utilisation catastrophique d'un chiffre correct.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 29 juin 2010

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@duong: " je me disais que j'allais arrêter"

Pourquoi céder la place aux trolls : qu'ils soient bénins ou malins, ils sont aisément identifiables. Je pense que celui que vous avez détecté le méritait depuis un bon moment déjà.

Merci à vous de partager vos connaissances en toute simplicité.

Au plaisir de vous lire.

Écrit par : kado | mardi, 29 juin 2010

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@Marcel Sel : oui, interprétation et utilisation, c'est vraiment un problème quand on produit des informations d'être tellement tributaire de ce qui se passe après, encore plus quand on est plus en amont de l'info comme des statisticiens.

@kado : dans le trollage, il y a l'aspect "hors-sujet", on peut faire du "troll" sans le vouloir et je suis bien placé pour le savoir ;) Je n'ai pas cette impression concernant JP Allonsius qui, par ailleurs, n'a rien dit de choquant à mon avis même si j'ai employé le mot "ânerie" mais plutôt pour qualifier ce que je lis souvent de la part de beaucoup de gens qui, de fait, ne vivent pas le sujet de près (comme moi ici) donc se sont faits une opinion mais qui peut ne pas être du tout juste. Comme ça peut aussi être mon cas sur des sujets que je ne connais pas de près. J'ai "réagi" (comme l'a justement dit JP Allonsius) mais ça n'avait rien contre JP Allonsius ou Marcel.

Écrit par : duong | mardi, 29 juin 2010

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@duong :

* Un troll ne se limite pas à un hors-sujet et des propos choquants
http://uzine.net/article1032.html

* Sur le monde de la com' et le métadiscours, voici une 'réflexion' que je vous invite à lire en toute modestie :

" La médiacritique métadiscursive : le pathémique comme stratégie médiatique"
http://semen.revues.org/8400

*Quant à JP Allonsius, je m'interroge au sujet de ses 'remontées brusques de taux de kuczynski' dont j'ignore tout, n'étant ni mathématicien ni statisticien.
Etait-ce une réaction ou une réflexion de sa part, ou les deux, car selon moi, l'un n'empêche pas l'autre ? De l'art de couper les cheveux en 4 dans le sens de la longueur probablement...

Bien cordialement,

Écrit par : duong | mardi, 29 juin 2010

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@JP Allonsius Si vous pouviez être assez aimable pour nous expliquer ce qu'est ce fameux taux de « Kuczynski » cela m'aiderait grandement à dormir si pas cette nuit, au moins, les nuits prochaines. De plus vous feriez oeuvre pieuse pour les autres personnes qui se posent la même question. Un service en vaut en autre , je veux bien vous expliquer en contrepartie ce qu'est une fonction « intégrable au sens de Riemann» . Je ne dis pas que cela peut vous servir tous les jours , ni que c'est tendance dans les salons branchés, mais au pire, cela pourrait faire un bon sujet de conversation dans les cocktails ... -::-))☺

Écrit par : Dr_Schprountz | mercredi, 30 juin 2010

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@ amaaï! (mon préféré), Traveller, Lieven en de andere... Où sont nos flamingants bien-aimés ? C'est déjà les vacances ? Ici en Wallonie on travaille encore! -::)) ☺

Écrit par : Dr_Schprountz | mercredi, 30 juin 2010

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si mes souvenirs sont encore bons nous parlions de taux de kuczinski pour la représentation du taux de renouvellement de filles par femmes, ...

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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c'est l'indice de fécondité qui fut mesuré la première fois par Mr Kuczynski Godard

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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POur une définition rapide: Taux de Kuczynski . Je ne sais pas ce qu'elle vaut, n'ayant aucune culture scientifique en démographie.

@Duong: les gens auraient peut-être la capacité de faire la différence entre vos deux types de stats si le niveau culturel moyen en maths était un poil plus élevé. N'oubliez pas que la plupart des gens ont cessé de faire des maths en seconde! (et que le niveau en maths en S, pour les rares qui y vont, n'est pas particulièrement ébouriffant). Comment voulez-vous que quelqu'un qui "n'aime pas les maths", comme c'est le cas d'à peu près tous les lycéens, et qui n'a pas vu la queue d'une formule depuis vingt ans arrivent à faire le distinguo que vous nous décrivez? Moi qui en ait fait et refait, (pas comme statisticien, mais uniquement pour être capable de ne pas me faire intoxiquer par des mesures fausses), j'ai du mal à tout comprendre.

D'autre part, je suis persuadé -peut-être à tort me direz-vous- que les gens qui gouvernent effectivement savent faire cette différence, car ils en ont besoin pour prendre des décisions à peu près intelligentes dans leur gestion quotidienne. Je suis un optimiste!

Pour revenir à la Belgique, vu l'ambiance, j'aimerais bien savoir si des gens se posent la question de comment réagir en cas de violences. Je me souviens de la période d'éclatement de la Yougoslavie, et un an auparavant personne n'imaginait que ce soit possible. Bref, sait-on qui commande véritablement dans l'armée, et que feraient les pays voisins en cas de problème à Bruxelles. L'humour belge ne protègera pas nécessairement le pays d'un dérapage flamand.

Écrit par : Javi | mercredi, 30 juin 2010

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Parfois dénommé taux de remplacement, ou encore taux de Boeckh, taux de Kuczynski ou taux de Boeckh-Kuczynski, du nom des démographes qui en ont respectivement introduit et popularisé l’emploi.

voilà pour DUONG et Dr_schprountz

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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@ KADO

je suis le troll de ceux ou celles qui le souhaitent, ... il n'y a pas de honte à être un troll et certainement pas quand c'est un "nain de jardin" qui en fait état, ...

Ceci dit, je ne vois pas pourquoi vous m'agressez, ... je ne vous connais pas et ne vous lis que rarement.

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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@DUONG

bien que ce blog ne soit pas l'endroit pour discourir de la statistique moderne, je tiens à vous poser une question sur l'élasticité-prix à la demande. Pensez-vous que cette théorie est pertinente quand les denrées achetables sont liées à un mode de vie ?

adressez la réponse à Marcel en lui demandant de me la forwarder, ...

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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quant au sujet de ce fil, j'y retourne, ...


le calme avant la tempête, ...

je ne vois ici que l'expression d'un état médiatique d'attente (sans attendre). j'explique : les rédactions ne peuvent pas rester à attendre, ils établissent des scénarios, refont des biographies pour le cas où, ... etc, ...

je pense qu'en la matière, il y a de cela, ...

je crois qu'ils se préparent à l'après "information", ... qui va être formateur?
sur quels bases vont se dérouler les négociations entre deux partis si opposés, ..
quels seront les futurs ministrables, ... quelle sera la position de la Cour Constitutionnelle sur la validité des élections, quel sera le rôle de BDW et de ses collègues, ...

etc, ....

Je rejoints DUONG sur le fait qu'actuellement on statistique plus sur des supputations raisonnables que sur les faits proprement-dits.

par contre je pense qu'il est temps (et même grand temps) que les partis traditionnels flamands se réunissent autours d'une table pour évaluer sainement les raisons de leurs échecs, car c'est un peu trop facile de rejeter la faute sur les francophones ou le manque de fermeté à leur égard, ... chercher des coupables c'est trop facile, ... rechercher des raisons et réfléchir à des solutions demande du courage politique et une vision claire de l'avenir, ...

on n'euthanasie pas un patient atteint d'une rage de dents, ... même douloureuse

Stéfaan De Clerck conserve, quant à lui, sa vision belgique de PAPA ou de grand PAPA de Herman Van Rompuy (fossoyeur de la Belgique et du CD&v - à mes yeux)
je pense qu'a terme l'électorat de ce parti ne verra plus d'intérêt à voter pour ces dinosaures puisqu'ils ont "mieux" a la Nva en ce qui concerne la "défense" des "intérêts" flamands...

c'est ce qui selon moi, a causé la perte de voix des partis traditionnels flamands...
ils ont fait le contraire de l'avantage différentiel, ... se sont calqués sur le gars qui montait et par conséquent ont permis à leur électorat de glisser vers ce "champion" là, au lieu de rechercher à exploiter les différences fondamentales existant entre eux et la NVA...

permettant ainsi à l'électeur flamand de faire des choix éclairés, ...

Marcel avait raison, ... même groen s'est mis au nationalisme, .... l'électorat n'avait plus d'autre choix que de voter pour le nationalisme, ... ils ont donc été vers le champion, rien d'anormal à cela, ...

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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@Dr_Schprountz

Het eeuwige gezeur van Marcel die elke avond onder zijn bed kijkt of er geen nazi onder verborgen ligt verveelt me teveel om er op te reageren. Kudos voor traveller dat hij de moeite blijft doen.

@duong,jpa

Het is hartverwarmend zo een naief geloof in echte statistiek te zien. statistiek heeft twee betekenissen. De eerste is een tak van de wiskunde die eindige Lebesgue-maten over Borelruimtes behandeld. Een valabele zij het saaie theorie. De tweede en meest gebruikte is gewoon ons modern equivalent van haruspicie, waar alleen maar voor te zeggen valt dat het vriendelijker is voor de offerdieren. Statistiek in die betekenis is onzin.

Écrit par : Lieven | mercredi, 30 juin 2010

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@Javi : ce n'est pas un problème de connaissance des maths, mais de simple bon sens appliqué (de moins en moins toutefois en journalisme, à cause du temps qui manque pour étudier les études).

Ainsi, j'ai lu que dans une étude, 60% des Flamands disaient maîtriser une deuxième langue contre 27% des Wallons (chiffres donnée à titre de simple exemple). Or, parmi les universitaires flamands, seul un sur quatre est d'un niveau suffisant pour officier à Bruxelles. Ceci suppose qu'on mette en doute les chiffres ci-dessus. comment ont-ils été obtenus ? Par auto-estimation. Autrement dit, si la culture flamande est axée sur la vantardise linguistique (moi, je savez parlent la française) et la culture française sur la modestie linguistique (i cannot speak in the English), il se peut que ceux qui ont un niveau moyen, ou en sommeil, déclarent plus souvent en Flandre connaître la langue, et en Wallonie ne pas la connaître. Ceci correspond d'ailleurs bien à ce que l'on "pense généralement" dans l'une et l'autre région, et comble l'hyatus étrange : alors que pratiquement tous les enfants scolarisés apprennent une langue étrangère, seuls un quart disent en connaître une après leurs études, en Wallonie, pour près des trois-quarts en Flandre. Or, ayant eu des contacts avec de jeunes flamands, la réalité est toute autre.

Le fait est donc que baser des chiffres aussi importants pour une étude sur les deux communautés sur des auto-estimations est déjà une curieuse façon de faire. Dans la plupart des cas, la connaissance de langues est en sommeil parce que non usitée. Il est très probable que les néerlandophones soient plus doués pour les langues étrangères, parce que la langue seule ne permet d'atteindre qu'une zone de 20 mio d'habitants et que les langues relativement peu internationales amènent les locuteurs à un effort supplémentaire (les berbères apprennent tous l'arabe, alors qu'aucun arabe n'apprend le berbère ; les berbères apprennent ensuite le français et sont donc d'office trilingues, alors que les arabes seront éventuellement bilingues ; ça ne minimise pas le berbère, au contraire, c'est une langue plus complexe que l'arabe, mais ça explique la relation entre le néerlandophone, qui a l'impression que sa langue est moins bien perçue que celle de son concitoyen francophone, alors que la raison est purement économique : les parents d'enfants francophones de Flandre mettent souvent leurs enfants dans des écoles néerlandaises pour leur donner toutes chances dans la vie.

Ici, on a donc une stat en principe juste (on espère qu'elle a été bien calculée), sur une donnée culturelle (l'auto-estimation linguistique) donc peu fiable vu qu'on s'adresse à deux communautés très différentes objectivement, sans vérification de la donnée (on aurait au moins dû faire passer un examen de langues à une portion de la pop. pour voir si leurs déclarations correspondaient à un seuil commun ou pas, et corriger en fonction de ça), utilisée ensuite comme donnée brute, fiable, pour exprimer la différence colossale entre les deux communautés.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 30 juin 2010

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@Javi. réponse dans Walen Buiten. En cas de gros problèmes, ce serait à Bruxelles, et l'armée n'aurait très probablement qu'un rôle très secondaire, si elle en a un. En revanche, la police pourrait jouer un rôle déterminant. L'UE verrait d'un très, très mauvais œil que "l'armée" intervienne. La "police" a des moyens quasi militaires de nos jours, mais garde le nom de "police". Pour le reste, huit haut-gradés sur dix sont flamands et tous les ministres en charges de relations extérieurs sont flamands, ainsi que le président de l'Europe. A bon entendeur…

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 30 juin 2010

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Juste pour dire que le dernier message signé de mon nom semble avoir été écrit par quelqu'un qui s'est trompé de pseudo.

Ceci dit, je le remercie pour son lien vers la revue "semen" ;), c'est vrai que le monde des médias m'intéresse, car il a une telle influence ...

Un autre truc : la statistique ça n'est pas que des maths, c'est d'abord et avant tout des méthodes de collecte et d'exploitation des résultats, une pratique, une expérience. J'ai fait une grande école en maths mais que ça me semble loin aujourd'hui ...

Sinon, pour JP Allonsius, j'ai aussi fait des études d'économie mais je n'aurais pas grand-chose à répondre sur l'élasticité-prix de la demande dans le cas où les biens sont liés au mode de vie : il y a toutes sortes d'élasticités-prix, oui, y compris des biens dont la demande augmente quand le prix augmente ...

Je suis plus intéressé par d'autres questions sur l'appréciation des prix, le niveau de vie et le bien-être, par exemple l'intégration de la contrainte environnementale dans l'appréhension du niveau de vie par la population ...

@Lieven : désolé, je ne comprends pas le néerlandais.

Écrit par : duong | mercredi, 30 juin 2010

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"Ainsi, j'ai lu que dans une étude, 60% des Flamands disaient maîtriser une deuxième langue contre 27% des Wallons (chiffres donnée à titre de simple exemple). Or, parmi les universitaires flamands, seul un sur quatre est d'un niveau suffisant pour officier à Bruxelles. Ceci suppose qu'on mette en doute les chiffres ci-dessus."

La langue francaise n'est pas d'office la deuxieme langue des flamands, il y en existe des autres hein Marcel ;-)

Écrit par : Pieter-Jan | mercredi, 30 juin 2010

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"Ainsi, j'ai lu que dans une étude, 60% des Flamands disaient maîtriser une deuxième langue contre 27% des Wallons (chiffres donnée à titre de simple exemple). Or, parmi les universitaires flamands, seul un sur quatre est d'un niveau suffisant pour officier à Bruxelles. Ceci suppose qu'on mette en doute les chiffres ci-dessus."

La langue francaise n'est pas d'office la deuxieme langue des flamands, il y en existe des autres hein Marcel ;-)

Écrit par : Pieter-Jan | mercredi, 30 juin 2010

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"Ainsi, j'ai lu que dans une étude, 60% des Flamands disaient maîtriser une deuxième langue contre 27% des Wallons (chiffres donnée à titre de simple exemple). Or, parmi les universitaires flamands, seul un sur quatre est d'un niveau suffisant pour officier à Bruxelles. Ceci suppose qu'on mette en doute les chiffres ci-dessus."

La langue francaise n'est pas d'office la deuxieme langue des flamands, il y en existe des autres hein Marcel ;-)

Écrit par : Pieter-Jan | mercredi, 30 juin 2010

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Duong pourrait me pondre un article sur la statistique moderne, que je publierais…

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 30 juin 2010

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@ DUONG heureux d'avoir pu faire connaissance avec vous, merci de nous avoir permis de le faire.

quant à Lieven, ne vous inquiétez pas depuis que ses chefs sont un peu plus haut dans le paysage politique de sa Region, il se croit obligé de ne plus parler que le flamand, ...

comme je l'ai déjà dit souvent à son égard, il doit penser monter bientôt en grade parce qu'il est un bon petit soldat :-) niewo Lieven ?

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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@ Marcel, il semble que Pieter-jan est emprunt à PARKINSON, ... il bibber tant qu'il poste 3x le même fil

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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@Lieven : moesten de nazi's (maar) verborgen zijn, zou je me niet horen zeuren. Een idelogie dat gelinkt is met het nazisme is nu als het ware aan zet. Moest dit de keuze van de Vlaamse kiezer zijn (maar hij weet daar niets van, de pers houdt dat "geheim"), dan zou dit land zeker moeten barsten. Dat jullie, en jullie alleen de prijs betalen van uw neo-nationalisme en de excessen die daaraan gepaard zullen worden.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 30 juin 2010

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@Pieter-Jan : je pensais que le français était obligatoire comme deuxième langue partout en Flandre ?

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 30 juin 2010

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@ Marcel,

Dans l'ecole c'est vrai, mais quand on demande si on connait une deuxieme langue on peut bien imaginer qu'on repond oui en refferant a la langue anglaise. Sachant qu'il y a une forte presence de la culture anglosaxone dans les medias flamands (chansons, films et tv) c'est meme plus que imaginable.

Écrit par : Pieter-Jan | mercredi, 30 juin 2010

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@ Marcel,

Dans l'ecole c'est vrai, mais quand on demande si on connait une deuxieme langue on peut bien imaginer qu'on repond oui en refferant a la langue anglaise. Sachant qu'il y a une forte presence de la culture anglosaxone dans les medias flamands (chansons, films et tv) c'est meme plus que imaginable.

Écrit par : Pieter-Jan | mercredi, 30 juin 2010

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@ Marcel,

Dans l'ecole c'est vrai, mais quand on demande si on connait une deuxieme langue on peut bien imaginer qu'on repond oui en refferant a la langue anglaise. Sachant qu'il y a une forte presence de la culture anglosaxone dans les medias flamands (chansons, films et tv) c'est meme plus que imaginable.

Écrit par : Pieter-Jan | mercredi, 30 juin 2010

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@Pieter-Jan : ça veut dire que l'école flamande n'est pas plus efficace que l'école wallonne, puisqu'elle n'arrive pas à inculquer le français aussi bien en 9 ans que l'anglais en 4 ou 5 ?

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 30 juin 2010

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@ Marcel,

Vous me dites quoi? Les ecoles "walonnes" sont encore pire en enseignement du francais qu'en enseignement d'anglais?

Sans blague, l'ecole n'est pas le seul endroit ou on apprend des langues et vous le savez tres bien, ou vous avez eu des cours de West-vlaams...

Écrit par : Pieter-Jan | mercredi, 30 juin 2010

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Je vous mets face aux contradictions du discours habituel, Pieter-Jan. Cela dit, pour avoir travaillé à Anvers, je ne sais pas où ils on trouvé 60% de flamands parfaits ou même bilingues. Mes cours de West-Vlaams, n'ont pu être possibles que parce que j'avais eu des cours de vlaams !

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 30 juin 2010

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lol pieter-jan a toujours la Bibber !!

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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Je suis française, mais avec des attaches familiales à Bruxelles, où je me rends souvent. Je suis effarée de constater la passivité des Bruxellois ! Ils sont navrés, atterrés, certes, par le résultat des élections et le sort que leur promet les partis indépendantistes flamands, mais j'ai l'impression qu'ils vont se faire manger tout cru par la Flandre sans même avoir une seule fois défilé dans la rue pour signifier leur désaccord ! Je sais bien qu'en France, on a la culture de la grève et de la manif, mais quand même, il me semble que pour un sujet aussi important que sa propre disparition, on peut avoir quelque chose à dire ! Et fort !

Écrit par : suzanne | mercredi, 30 juin 2010

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@Suzanne : merci. Vous avez mille fois raison !

Mais est-ce que les Bruxellois ont encore vraiment envie de la Belgique ? Voilà la question.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 30 juin 2010

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@ Suzanne,
vous avez raison en effet, mais que dire d'un peuple qui DOIT aller voter sous peine d'amendes, que quoiqu'il vote c'est jamais pour changer quoique ce soit, ... que des escarmouches communautaires on est dedans depuis des décennies, ... en finale, on en a marre de faire du sur-place, marre que les vrais problèmes des vrais gens ne sont JAMAIS pris en compte, ...

Vous savez il n'y aura jamais un centimètre de plus ou de moins entre les habitants de liège et d'ostende ou entre ceux de charleroi et d'anvers, ... il nous faudra toujours vivre ensemble, ...

alors, je crois que Marcel a raison, ... qu'on en finisse avec cette parodie de nationalisme irresponsable, ... les flamands veulent partir et faire cavaliers seuls et bien qu'ils plient bagage de Bruxelles, rentrent travailler dans leur région, déménagent leur Parlement et leurs institutions dans leur région, hors de Bruxelles que l'on les laisse avec leur PIB et gardons le nôtre (Bruxelles-Wallonie), ...

et puis laissons leur nouveau Mussolini prendre possession de Sa patrie et vivons en paix dans la nôtre, ....

on le leur aura dit sous tous les tons dans toutes les langues (y compris la leur), fort et murmuré à l'oreille, ... ils se sentent indispensable au monde, ... c'est ce que leurs politiciens leur ont vendu, ... qu'ils y aillent, ...

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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fait trop chaud pour ces conneries...

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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Vous croyez vraiment que la Flandre lâchera Bxl ? Qui connait la Flandre à l'international, que vaut-elle sans Bruxelles ? Et si elle ne veut pas lâcher, que font les bruxellois ? Ils se révoltent, ou ils s'écrasent ?
Ici, en France, c'est triste, l'immense majorité des français n'a rien à faire du sort de la Belgique, il faut être frontaliers ou y avoir des liens familiaux et/ou amicaux pour s'y intéresser. Je vois sur des forums belges que certains mettent leurs espoirs dans la France, ça fait chaud au coeur, mais les sondages faits ici ou là me semblent une belle fumisterie. Quand à savoir ce qu'en pense le gouvernement français, entre récession et scandales à n'en plus finir, c'est le grand mystère ...

Écrit par : suzanne | mercredi, 30 juin 2010

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@ Suzanne,

il est vrai que chez vous c'est pas tellement mieux pour le moment, ... et je suis aussi un peu français, ... d'ailleurs des belges "purs" cela n'existe pas, ... même chez les flamands.

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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C'est parce que je pense que la Flandre ne lâchera jamais Bruxelles, et qu'en même temps, la dynamique de séparation ne peut plus être arrêtée, que je prédis une déchirure, et une déchirure, c'est violent. Il n'y a qu'à voir comme l'ensemble du monde politique et médiatique retient son souffle actuellement. La perspective de ne plus pouvoir installer un gouvernement fédéral avant des mois, sinon des années est devenue une éventualité réelle. La fantocherie des gouvernements des 3 dernières années n'est rien à côté de ce qui peut nous arriver ensuite. Nous ne pouvons pas raisonner de façon intelligente, parce que l'intelligence a quitté le pays. Bien sûr que la Flandre n'est absolument rien sans Bruxelles, et bien sûr que Bruxelles ne voudra jamais être en Flandre. Mais en jouant sur la fibre antifrancophone, antibruxelloise, les partis traditionnels flamands ont tiré la corde trop loin. Je pense qu'elle ne peut plus que se rompre, et l'on voit que le CD&V (l'Open VLD suivra) est parti dans une fuite en avant.

Le conflit est vieux comme le monde, mais tant qu'il y avait une unité belge, on pouvait vivre avec. La force centrifuge est aujourd'hui devenue telle qu'on ne peut plus. On va devoir regarder la question en face, exactement comme ça s'est passé en ex-yougoslavie : chacun va vouloir une part du cadeau commun, et c'est comme ça que naissent les guerres. Aujourd'hui, il faut être con comme la lune pour croire que l'indépendance de la Flandre (avec Bruxelles comme capitale ou co-capitale) n'est qu'une vue de l'esprit. Toute décision, tout accord sera établira donc des frontières définitives, des enclavements définitifs. Quand il s'agit de la deuxième ville d'Europe en PIB/Ha, il ne s'agit pas d'une cosmétique, mais de savoir si moi, francophone, pourrai encore trouver du travail demain. L'Europe est si mal informée qu'elle n'a rien trouvé de mieux que d'élire le flamingant en chef à sa tête, membre d'un parti où son propre frère donne des conférences chez les néo-nazis. Outre son côté petit-bourgeois pépère, Bruxelles est une eau dormante. Il vaudrait mieux que les politiciens Flamands radicaux, mais aussi les autres commencent à s'en méfier. Ils ont visiblement l'intention de venir avec une vision encore plus radicale qu'en 2007. Mais les gens s'énervent, et l'été est chaud.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 30 juin 2010

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@ Suzanne, pour en revenir a Bruxelles, je crois que cela va être leur chat du cygne s'ils veulent l'annexer car la population est majoritairement francophile. Comme le dit souvent Marcel, Bruxelles a une Histoire flamande, cela se voit rien qu'à l'architecture, mais ils ont fuit Bruxelles il y a longtemps !!

la main est passée ... ils n'avaient qu'à y rester. c'est aussi cela une ville vivante : elle appartient à ses habitants.

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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le premier sang versé aura toute son importance, ... croyez-moi !

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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Dans la pratique, comment voyez vous une re-flamandisation de Bxl, qui serait au programme après l'annexion de la ville par la Flandre ? Par une série de mesures tâtillonnes et vexatoires comme à BHV qui donnent envie de partir ? Par une flamandisation obligatoire des enfants dès la crèche (mais d'où viendront tous les enseignants nécessaires ?) ? Evidemment, si, comme je le lis, près d'un tiers des habitants est immigrée, il suffira d'une bonne réduction des aides sociales pour les faire partir (en Wallonie ? en France ? retour au pays ?). Et comment retenir les européens qui veulent bien parler anglais, mais pas apprendre une langue parlée par seulement 6 millions de locuteurs ? Par l'instauration de quotas flamands dans toutes les entreprises (sans faire fuir les étrangères)? ...L'armée (flamande) à tous les croisements ? Des Ausweis ?
Vous remarquerez que j'exclue la solution Pol-Pot, et même Milosevic ! C'est dire si j'aime les Belges ... !
Vous voyez que les gens s'énervent ? J'étais à Bxl il y a 2 semaines, et c'était d'un calme ... !

Écrit par : suzanne | mercredi, 30 juin 2010

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And now for something completely different:


http://www.tijd.be/nieuws/politiek_-_economie_belgie/Eigen_Vlaams_fiscaal_beleid_voordelig_voor_Vlamingen.8934208-3137.art


It is the economy stupid!

Écrit par : wanda (iq moins de 50) | mercredi, 30 juin 2010

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@Wanda : si ceci signifie qu'un Flamand paye 730 euros de moins d'impôt que les Bruxellois et les Wallons qui, en moyenne, gagnent moins, c'est vrai qu'il va falloir commencer à se demander qui tire tous les bénéfices de ce pays . It's the solidarity, imbecil !

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 30 juin 2010

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@Suzanne : abordez le sujet avec n'importe qui dans la rue, et vous verrez que le calme n'est qu'apparent.

La Flandre devra à un moment donné constater l'absence d'État belge. A ce moment-là, elle imposera Bruxelles comme capitale et la région bruxelloise, via son parlement, refusera. Il y aura alors plusieurs réactions possibles, l'une étant la décision flamande d'abolir la région bruxelloise unilatéralement. Dans le cas contraire, Bruxelles devra forcément demander à la Flandre de déménager ses institutions hors de la ville, ce que la Flandre refusera. On aura alors une situation tout à fait inextricable, un chaos de fait, chacune des deux institutions exigeant pour elle la reconnaissance. Les forces de police seront alors tiraillées entre les deux institutions. Il faut savoir que 70% des policiers bruxellois sont flamands.

Rien n'est prévisible, mais le cadre de l'imprévisible est parfaitement établi.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 30 juin 2010

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@ M'sel,
la solidarité n'est pas en jeu ici, et vous le savez très bien. En plus je suis sur que pour la Wallonie on pourrait faire le même résultat, le gouvernement wallon fonctionne bien. Il n'y a que deux choses qui ne fonctionnent pas dans ce pays: le fédéral et Bruxelles...

Écrit par : wanda (iq moins de 50) | mercredi, 30 juin 2010

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@ Dr_Strouptzfzr

En Flandre, on travaille pendant l'après-midi, ... même le mercredi.
Still alive and kicking !

@ Allonsius

Lachen met iemand die bibbert ?
Maak u niet dik !

Écrit par : amaai! | mercredi, 30 juin 2010

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@ amaai

joli jeu de mot qui malheureusement vous place juste derrière wanda en ce qui concerne votre QI

vous vous cachez derrière un pseudo mais votre IP est suivi :-)

Écrit par : jean-paul allonsius | mercredi, 30 juin 2010

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Je me sentirais plus à l'aise si on disait "régionaliste" à la place de nationaliste, et "communautariste" quand les circonstances l'imposent, plutot que "flamand" ce qui outre etre stigmatisant, ne correspondait que peu à mon arriére grand pére, lieutenant....flamand sur le front de l'Yser, qui aurais bien aimé que je sois parfait bilingue, de joie plus que de frustration, mais qui mis sa fille chez les soeurs francophones, et donna ses ordres sur le front en ... francais.

De la meme maniére qu'on devrait dire le parlement de la région flamande et de la communauté neerlandophone.

Écrit par : Zwarlimont | mercredi, 30 juin 2010

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@Amaai ; Bruxelles transfère plus à la Flandre que la Flandre à qui que ce soit.

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 01 juillet 2010

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@Sel -- "On aura alors une situation tout à fait inextricable, un chaos de fait, chacune des deux institutions exigeant pour elle la reconnaissance. Les forces de police seront alors tiraillées entre les deux institutions. Il faut savoir que 70% des policiers bruxellois sont flamands."

C'est un point que je trouve relativement inquiétant. J'ai l'impression que les Flamands sont suffisamment bien organisés pour être en mesure d'utiliser la force le cas échéant (c'est à dire justement dans le cas d'une situation imprévisible). Qu'en est-il des francophones, et des Bruxellois en particulier? ... Sauront-ils se protéger?

Écrit par : fde | jeudi, 01 juillet 2010

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@fde,

Non, évidemment. Le recours à la violence ne figure pas dans les scénarios étudiés, et c'est bien à tort à mon avis. Le contraire serait étonnant, cependant. Les Francophones croient encore que les Flamands, malgré les vicissitudes et les péripéties, partagent avec eux au moins une certaine vision commune.

Les politiciens francophones, eux, sont moins naïfs et en plus ils sont aux premières loges pour évaluer la dérive nationaliste. De là à avoir envisagé des dérapages violents et s'y être préparé, il y a une marge.

En dernière analyse, il vaut peut-être mieux qu'il n'y ait pas de riposte organisée, de manière à ce qu'il n'y ait aucun doute sur l'identité des agresseurs, ceux qui auront recouru délibérément à la violence qui précipitera la fin de partie.

Écrit par : JPBWEB | jeudi, 01 juillet 2010

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@Zwarlimont : welkom, donc.
Vos souhaits concernent l'article ou les réactions ? Une Flandre régionaliste me comblerait de joie, mais ce n'est pas ce qu'elle est. Quant au(x) parlement(s) flamands, ce n'est pas moi qui les ai "unifiés". Le terme choisi par le "Vlaamse regering" est "Vlaams Parlement". Une erreur fondamentale à mon avis.

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 01 juillet 2010

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@fde : ne croyez pas que les partis traditionnels flamands soient si organisés que ça. Ils sont eux-mêmes dans le déni le plus affreux. Quand les CD&V et De Standaard parlent d'une angoisse du sevrage chez les Francophones, ils sont complètement à côté de la plaque. Le chaos proviendrait justement du fait que les Francophones, et particulièrement le gouvernement bruxelois, seraient mieux préparés que les partis flamands s'y attendraient.

Voyez le cas de BHV : les Flamands ont tellement mal joué leur coup qu'ils en ont fini politiquement complètement humiliés. Trois ans d'arrogance les ont mené à ne strictement rien obtenir du tout. Au lieu de revenir en arrière, ils sont repartis de plus belle. Ce qui mènera au chaos, c'est l'impréparation des Flamands modérés, et la surpréparation des Flamands extrémistes, le désintérêt des Wallons et le surintérêt des Bruxellois.

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 01 juillet 2010

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@JPBWEB : il y a quand même une donnée fondamentale, et c'est même l'une des raisons, je pense, pour lesquelles certains médias ont quasi bloqué toute publicité autour de mon livre : le premier qui préparerait ouvertement une attaque éventuelle de l'autre engagerait un processus peut-être incontrôlable. Se préparer à se défendre, c'est une façon de considérer la guerre inéluctable. Si ça existe, il ne faut surtout pas que ça se sache. C'est le sens des derniers paragraphes. Pour rappel, lors de la baie des Cochons, on a frôlé la guerre nucléaire, et on n'a su à quel point que bien des années plus tard.

Il faudrait qu'on passe entre les gouttes tout en imposant des règles de sécurité sans que ça se sache… compliqué, non ?

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 01 juillet 2010

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@Marcel Sel,
En effet, vous avez tout à fait raison, et j'ajouterai que dans une perspective historique qui apparaitra forcément cynique et horriblement insensible, puisque la période de violences est inévitables, il faut qu'elle soit aussi brève que possible, ce qui implique que les actes de violence doivent être brefs, spectaculaires et hyper-médiatisés. Ils doivent aussi être strictement unilatéraux et leurs auteurs identifiables sans aucune possibilité de doute ou de contestation. De la sorte, l'intolérable se sera produit et générera la résolution de la crise par imposition d'une solution externe, la seule de nature à régler définitivement la Question Belge.

Cette forme de 'realpolitik' présente toutefois l'inconvénient majeur d'offrir notre peuple sans aucune protection aux exactions de la voyoucratie flamingante.

Écrit par : JPBWEB | jeudi, 01 juillet 2010

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A propos de Thyssen et du sevrage, il me semble très clair que le monde politique flamand, ses éditorialistes et la frange de l'opinion qui en a une (d'opinion) souffrent tous d'un cas très sévère d'autosuggestion d'autant plus grave qu'il est inconscient.

La méthode flamande pour se tailler une nation souveraine dans les oripeaux de la Belgique au détriment de ses autres habitants repose presque exclusivement sur le chantage. 'Voici ce que nous voulons. C'est à prendre ou à laisser, ou plutôt acceptez le ou bien nous vous laisserons en plan'. On voit bien que cette méthode requiert une condition fondamentale, c'est que les autres (les Francophones donc) aient peur d'être laissés tous seuls.

Il y a d'excellentes raisons de supposer que les Francophones n'ont plus peur, ni même en vérité qu'ils aient jamais vraiment eu peur. Simplement, ils se projetaient dans une certaine idée de la Belgique et se sont plus ou moins résignés à la voir 'réformées' en espérant que ces multiples contorsions pacifieraient à la longue leurs compatriotes flamands. Ce fut une tragique méprise, mais surtout ça a donné lieu dans le chef des politiciens flamands à une idée selon laquelle il suffisait de menacer suffisamment fort et longtemps pour contraindre les Francophones à céder, puisqu'en effet leur assentiment était nécessaire.

Mais aujourd'hui, la vieille ruse ne marche plus, et les politiciens flamands sont très marris de cette déconvenue qu'ils ne s'expliquent pas du tout. Et plutôt que de revoir leur copie, ce qui les ferait s'étouffer de honte et dont ils sont probablement incapables, ils se drapent dans leur conviction que les Francophones sont en fait bel et bien terrorisés, à n'en pas douter, mais qu'ils n'en n'ont probablement pas suffisamment conscience (ils sont si bêtes, n'est ce pas, ne l'oublions pas, …) Il faut donc en remettre une couche, en leur sortant un vrai méchant, une teigne au physique inquiétant de garçon charcutier. Avec une terreur pareille, les minus habens du sud du pays vont mouiller leurs liquettes et filer droit une bonne fois pour toute pour avaler l'indigeste potion qu'on leur destine.

Mais bien entendu, ils vont être déçus une nouvelle fois, et des encore plus méchants, excédés par ces finasseries stériles, vont finir par sortit les couteaux. A ce moment là, un incident grave se produira sous les caméras du monde entier et ce sera le début de la fin.

Écrit par : JPBWEB | jeudi, 01 juillet 2010

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JPB : la voyoucratie ne serait pas forcément flamingante, en fait. Il peut très bien y avoir réaction avant qu'il n'y ait action.

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 01 juillet 2010

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@jpbweb

je vous rejoint malheureusement dans votre analyse, ... par contre, je ne suis pas si catégorique quant à la vision de la fin (sans doute un vieil arrière gout anarchiste qui doit me rester de ma jeunesse)...

Les flamands se préparent comme ils se sont préparés pour les Fourons, ... croyez-m'en.
je reste très dubitatif quant à qui a (si facilement) volé les armes a Leopoldsburg, ... et comme le dit Marcel 70% de la police bruxelloise est flamande, ... sans oublier les caches d'armes retrouvées chez certains activistes nationalistes en Flandre !!

Je ne crois pas à la réaction avant l'action, ... ce serait nous faire croire que le politique peut être pro-actif, ... je n'y crois pas !

c'est sans doute cynique de ma part, mais je pense que dans les discussions politiques en cours il doit bien avoir un scénario catastrophe qui se discute, ... si ce n'est le cas, ils sont tous devenu fou !

Écrit par : jean-paul allonsius | jeudi, 01 juillet 2010

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Absolument. Notre racaille à nous est assez peu politisée et surtout n'est pas équipée et encadrée par de complaisants militaires et policiers 'bénévoles'.

Je crois que la violence, ou en tout cas un certain nombre d'actes de violence, est plus que probable, et on ne peut rien faire pour l'éviter. Il faut donc se préparer à tirer parti au mieux des les retombées. Car enfin, en dernière analyse, vous imaginez la communauté internationale cautionner un putsch violent au coeur de l'Europe, sous les fenêtres de la Commission ?

Quant à discuter de scénarios catastrophe, évidemment que ça se fait ces jours ci, et probablement depuis un certain temps, mais on butte toujours sur la même difficulté: tant que l'irréparable ne s'est pas produit, on ne peut que gloser, et quand il se sera produit, il n'y aura plus beaucoup d'alternatives. La violence n'est qu'une composante hélas probable et même nécessaire à l'accomplissement de cette tragédie nouée dans les chancelleries européennes au début du XIXe siècle.

Écrit par : JPBWEB | jeudi, 01 juillet 2010

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@M. Sel dans sa réponse sur qui contrôle l'armée:
L'expérience française lors du coup d'état des généraux en Algérie montre que le haut gradé n'est pas nécessairement celui qui commande à la troupe... d'où ma question. Si formellement les postes de cadres sont bien flamands, est-ce que les postes de base et de l'encadrement de cette base sont tenus par des wallons?

Est-il possible (et est-ce que quelqu'un se pose la question) de savoir, par exemple, qui à Bruxelles possède les clés de contact des véhicules anti-émeute de la police? Ou, vu autrement, qui est capable de "distraire" une arme anti-char ? L'un comme l'autre pourrait gagner Bruxelles... à condition de savoir communiquer politiquement sur son action.

Écrit par : Javi | jeudi, 01 juillet 2010

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Vous pensez sérieusement que les pays nous entourant vont laisser la capitale de l'Europe sombrer dans la guerre civile ?

Si l'Europe déplace sa capitale dans une autre ville, on riera moins (flamand, wallons et bxl). Après tout, rien n'oblige l'Europe a maintenir cette capitale à Bxl et je suis certain que la France avec Strasbourg et l'Allemagne avec Berlin (centre de l'Europe) seraient très content que la Belgique explose afin de négocier cela.
A partir de là, les 16 milliards (16.000.000.000) d'Eur que Bxl transfert toutes les années à la Frandre (ainsi que le 9.5 vers la wallnie), ne seront plus qu'un souvenir.

Écrit par : André | jeudi, 01 juillet 2010

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@André : je n'ai pas parlé d'une guerre civile, mais de tensions pouvant être violentes. Je ne crois pas que beaucoup de Flamands soient prêts à mourir pour Bruxelles. Mais des emmerdements autour de la ville, on risque bien d'en avoir, et pas un peu. L'Europe ne pourra pas faire grand chose.

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 01 juillet 2010

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Juste une impression : dans la violence des mots je trouve que vous allez déjà très loin, surtout les Flamands qui me choquent en permanence.
Déjà avec les "Radio mille collines" et "la colonisation israëlienne" qui sont prononcés tout à fait naturellement ...

Alors je ne vois pas comment ça ne pourra pas dégénérer en violence physique ... mais l'impression de ce que j'ai lu, c'est que les Flamands seraient bien préparés à ça, alors que ça ne semble pas trop le cas des Bruxellois et des Wallons.

Ceci dit, je ne crois pas à une vraie "guerre civile".

Écrit par : duong | jeudi, 01 juillet 2010

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@ DUONG, vous avez raison, depuis des décennies, la Flandre (du moins une certaine flandre brune) mobilise et s'entraine,... on a vu cela dans les fourons il y a près de 30 ans et des organisations sont en place VNV VMO TAK, ... et si vous regardez leurs emblèmes, on est dans le martial et le Nazi, ...n'en déplaise à Traveller...

en ce qui concerne une guerre civile, non, je n'y crois pas et bon nombre de nos voisins ne l'accepterait pas, ... par contre, je suis convaincu d'émeutes ou de manifs dégénérant en émeutes, même sanglantes, ...

malheureusement, les politiques flamands sont allés si loin dans leur connerie de propagande anti francophone qu'ils ne peuvent plus gérer les excités, ... vous verrez

Écrit par : jean-paul allonsius | vendredi, 02 juillet 2010

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@JPBWEB et bien nous sommes encore d'accord, ...

un putsch violent n'est pas au programme, BDW l'a dit !! il veut pourrir le système et s'appuie sur Bart Maddens pour le faire assécher l'état fédéral et Bruxelles, puis venir fermer la boutique, ...

Pour justifier cela, sachez que BDW est historien et que la partie qu'il admire le plus est l'empire Romain et savez vous comment cet empire a fini ???

et bien par une évolution lente jusqu'à ce qu'un général le ferme, dégage le Sénat romain et transmette les clés à Constantinople, ...

voilà pourquoi, il n'y aura pas de putsch mais bien des violences à Bruxelles et dans certaines communes à Facilités.

La Flandre a déjà ses bataillons d'excités et ses armes (on a démantelé récemment une cache du VMO, je crois et puis il y a le vol a Leopoldsburg, ... un peu trop facilement réalisé à mon goût, moi qui y ait passé un certain temps, je pense que des complicités ont été nécessaire) , ... je ne suis pas sur que ce soit le cas des Bruxellois, ... mais cela n'est pas important, ...

Écrit par : jean-paul allonsius | vendredi, 02 juillet 2010

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que c'est lourd, Milquet a simplement dit nonà Bart, au moins on la comprend dans toutes les langues mais même le roi ne l'écoute pas et préfère s'abaisser à recevoir cet antiroyaliste, ce n'est pas le roi d'Espagne qui se laisserait insulter comme cela!

Écrit par : dutrouducu | mercredi, 14 juillet 2010

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Merci monsieur Sel d'aider les Français à comprendre le danger nationaliste Flamand! La Flandre ne veut pas seulement casser la Belgique mais surtout construire son pré carré aux dépendants des Bruxellois et de la République. Plus personne, sauf les imbéciles, ne peut le nier désormais. La victimisation linguistique Flamande est une arme de conquête territoriale masquée.

Écrit par : markjan | vendredi, 23 juillet 2010

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Bienvenue, Markjan !

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 24 juillet 2010

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