mardi, 20 août 2013

Egypte. L'Occident se mord la queue.

L’Occident est pris au piège. Qui doit-il soutenir ? Le général Al-Sissi qui a la faveur de bien des intellectuels égyptiens, mais qui est à l’origine, et d’un coup d’État, et d’un massacre ? Les pro-Morsi, ce Frère musulman qui a tenté de transformer une révolution démocrate en succès islamiste ? Dans le premier cas, il croit abandonner l’une de ses valeurs fondamentales, la «démocratie». Dans le second, il s’acoquine avec une galaxie de manifestants, pas tous mal intentionnés, mais dans laquelle on trouve aussi les jihadistes violents, et qui soutient les Frères musulmans, un mouvement qui prône une vision totalitaire de l’Islam — je le montre plus loin. À la rigueur, l’Occident ne retrouvant ses valeurs dans aucun des deux camps pourrait, au final, ne soutenir personne. C’est évidemment le plus simple. C’est ce qui se profile. Ne pas trop s’en mêler. Et demander, placidement «l’arrêt des violences». Point. Une phrase à ce point idiote qu’il vaut mieux ne rien dire du tout et se contenter alors d’un «c’est un problème interne à l’Égypte, nous ne pouvons rien faire». Mais non, la réponse européenne semble passer par une suspension de l’aide à l’Égypte pour cause d’atteinte à la démocratie. Bizarrement, d’une telle suspension, il n’était pas question lorsque le gouvernement de l’islamiste Morsi grignotait petit à petit les libertés fondamentales et fermait, par exemple, une chaîne de télévision qui lui semblait hostile !


Le 13 juin 2007, Ikhwanweb, le site officiel des Frères musulmans, rediffusait la lettre que l’imam Shaheed Hasan Al-Banna, alors guide suprême des Frères, envoyait en 1947 à diverses éminences, dont le roi Farouk Ier. Cette lettre sonne comme un manifeste. Ikhwanweb précise que «Many of the view points and directives it contains still represent the dearest hope of every Arab and every Muslim. Let us pray Allah that it be fulfilled!» (Beaucoup des points de vues et des directives qu’il contient constituent toujours le souhait le plus cher de chaque Arabe et de chaque musulman. Prions Allah que [ce souhait] soit exaucé.» Le texte recommande l’instauration de la seule Loi islamique, l’interdiction de la danse, des vêtements «indécents» pour les femmes (entendez qu’elles n’ont le droit que de se voiler le plus possible), la censure stricte des livres, des films, des journaux, la punition physique pour toute relation sexuelle hors mariage notamment, la fermeture de tout lieu d’amusement, la soumission du monde politique à la charia et la fin du multipartisme. Bref, un totalitarisme religieux qui n’a pas grand-chose à envier aux pires dictatures, un fondamentalisme proche du talibanisme. Autrement dit, tout ce que contre quoi les libéraux occidentaux ont lutté, de l’époque de l’Inquisition à celle du fascisme. L’indéfendable.

Bien sûr, plus de 500 morts en un jour, 800 en une semaine, c’est affreux. Mais les circonstances semblent plus complexes que ce qu’Amnesty International, par exemple, nous propose de voir. L’organisation fustige la réponse disproportionnée de l’armée et de la police aux occupations des manifestants. Elle reconnaît pourtant qu’il y a eu usage d’armes létales de la part de ces derniers. Une enquête indépendante nous dira peut-être un jour s’il était possible d’agir moins brutalement. Mais il est certain déjà qu’il y avait parmi les pro-Morsi des gens armés. Ça ne permet évidemment pas de réprimer un sit-in sans drames. Ça nous interdit même de présenter ces occupations comme des actions pacifiques. La police aurait (notez le conditionnel) d’ailleurs perdu 40 de ses hommes mercredi, et près de 100 en une semaine. Rappelez-moi exactement dans quelles circonstances la répression d’émeutes a fait 40 morts du côté de la police où que ce soit en Europe au cours des 80 dernières années… Cette occupation aurait du reste été violente elle-même : il semblerait que des pro-Morsi aient agressé des femmes non-voilées et torturé des anti-Morsi (notez, encore, le conditionnel).

Mais il y a l’impossibilité «morale» que semble représenter pour les gouvernements occidentaux le soutien à un régime qui apparaît aussi sanguinaire, et il y a l’opinion publique européenne, amenée par des informations incomplètes ou orientées à juger les affaires extérieures à l’Europe selon des critères très eurocentristes (on hurle aux 800 «manifestants» «pacifiques» tués, on en oublie les 90 policiers, les victimes des pro-Morsi, …) Des politiciens et des éditorialistes donnent alors l’impression de prendre pour argent comptant n’importe quelle jérémiade des islamistes. Oui, il y a des victimes innocentes dans le camp des pro-Morsi. Oui, c’est affreux, abominable. Oui, la démonstration de force du général Al-Sissi était inhumaine. Mais d’abord, il y a quelque chose dans toute cette histoire qui me rappelle une scène du Making Of de l’Ours, de Jean-Jacques Annaud. Un moment, le dresseur frappe l’ours avec une batte de base-ball. Haut-le-cœur d’un témoin. N’est-ce pas cruel ? «Vous savez, c’est un fauve», répond le dresseur. Eh oui. Les Frères musulmans, c’est un fauve aussi. Un fauve, ça ne négocie pas. Un fauve, ça n’obéit pas à de gentilles menaces. Un fauve, ça mord. Alors, seule la force peut en venir à bout. Ou alors, on peut aussi être très sympa, démocrate, aimable, suppliant, humaniste et se faire bouffer. Je ne soutiens pas que le pouvoir égyptien a bien agi, la violence est un échec. Mais je pose la question de savoir s’il pouvait vraiment agir plus «doucement». 

Ensuite, il y a cette invraisemblable affirmation que l’Égypte de Morsi était un État démocratique. Certains vont jusqu’à défendre les Frères musulmans au prétexte qu’une «démocratie» était à l’œuvre jusqu’au «coup d’État», une chose détestable aux yeux des libéraux que nous sommes. Mais c’est dans l’usage de ces mots que se situe tout le problème, ils n’ont pas la même valeur là-bas. Le mot «démocratie» était en fait déjà piétiné quand Morsi a rédigé «sa» constitution et rien ne permettait de penser qu’on ne se dirigeait pas vers une dictature islamiste. Ou plutôt, tout permettait de penser qu’on y allait tout droit. Le mot «démocratie» n’avait déjà plus le sens que nous lui donnons au moment des élections égyptiennes. Accuser Al-Sissi d’avoir arrêté un président «démocratiquement» fausse les cartes : l’élection n’est qu’un des aspects de la démocratie telle que nous l’entendons. 

Vous aurez noté que j’ai beaucoup utilisé le conditionnel ci-dessus. Il découle d’un autre problème : dans toutes les infos qui parviennent d’Égypte, il y a un risque de manipulation. J’en prends pour exemple une photo, largement diffusée, d’une femme d’un âge certain arrêtant un bulldozer pour l’empêcher d’écraser un jeune homme blessé. Certains l’ont carrément comparée à la célèbre photo de Tien An Men où un homme se place devant une colonne de chars, et provoque leur arrêt, faisant des pro-Morsi des combattants de la liberté comparables aux étudiants chinois ! Or, dans le cas du Caire, il existe d’autres clichés, qui suivent celui-là. Ils montrent notamment un soldat qui porte assistance au jeune homme. Enfin, les Frères musulmans ne sont pas des démocrates, ils sont l’opposé de démocrates. 

De même, l’aveu facile du nombre hallucinant de morts par le général Al-Sissi peut sembler étonnant (même si les pro-Morsi affirment qu’il est sous-estimé). Le pouvoir égyptien actuel ne semble même pas chercher à minimiser le massacre (il aurait pu «avouer» 100 morts, ou 50 ; il en avoue 800 en une semaine). Il assume, donc, au moins dans une certaine mesure. On peut en déduire que le nombre de morts dans le camp de Morsi est devenu une arme en soi, servant à décourager l’ennemi, à montrer que le général ne reculera pas, quel que soit le prix humain ou médiatique de son action. Les Frères musulmans doivent disparaître du champ politique, point. Et s’ils refusent le compromis, comme c’est le cas jusqu’ici, l’organisation doit être démantelée. Scandale ? Pour un mort, un seul, on a démantelé Troisième Voie en France. S’il est difficile de démontrer leur responsabilité directe, des «suiveurs» des Frères musulmans ont assassiné 24 à 27 policiers dans le Sinaï hier. Aucun État recherchant la stabilité ne peut tolérer une telle organisation dans son spectre politique.

Mais évidemment, selon les critères européens, 800 morts, c’est un épouvantable massacre. Néanmoins, si l’on compare cet affreux bilan humain à ce qu’une dictature, par exemple syrienne, ou l’Irak de Saddam Hussein, a pu tuer en un seul jour, sans provocation, et pratiquement uniquement des civiles, on se doit de constater qu’il ne s’agit pas, au sens moyen-oriental du terme, d’un «massacre épouvantable», mais plutôt d’une «répression (trop) sanglante» face à une foule immense qui comptait aussi bien des démocrates pas forcément islamistes que des excités armés qui n’ont pas hésité à tuer, eux aussi. Des policiers ont affirmé qu’ils n’avaient le droit d’utiliser que des armes répressives non létales, mais qu’en arrivant sur les sites occupés par les pro-Morsi, ils auraient été accueillis par… des balles. Certains policiers ont en effet été blessés par balle. Alors, que faire ? Sortir le drapeau blanc ?

Hormis quelques faits relatés par des journalistes plus ou moins indépendants sur place (ex. en substance : «pour une femme non voilée, les sit-ins pro-Morsi sont un enfer…») rien de ce qui nous parvient d’Égypte aujourd’hui n’est donc sûr. Tout doit être vérifié et le sera peut-être plus tard. Pour le reste, le conditionnel s’impose à pratiquement chaque info. Même le contexte nous échappe. Des églises coptes brûlent. Les pro-Morsi répondent que le patriarche copte a pris parti contre les Frères musulmans, ce qui sonne donc chez certains comme une déclaration de guerre et une justification de la «colère active» des islamistes contre les chrétiens. Oui, mais en même temps, le plus haut dignitaire musulman a, lui aussi, suivi Al-Sissi. Pitié, n’acceptons pas les excuses d’extrémistes ! Et d’un autre côté, ne prenons pas les drames que vivent les chrétiens comme seul critère de jugement sous prétexte qu’ils représenteraient «notre civilisation». Les musulmans anti-Morsi, les apostats, les Juifs subissent les mêmes. L’humanisme impose que nous les soutenions tous de même.

Quant aux images qui circulent sur les réseaux, au même titre que celle comparée à Tien An Men, chacune d’elle peut avoir été manipulée. De quelque côté qu’elle vienne, la vérité ne filtre plus toute nue dans cette situation, la guerre des mots est aussi importante, sinon plus, que la guerre des armes. L’analyse est d’autant plus compliquée. Et les journalistes, souvent mal traités par tous les bords (ou alors, surséduits par l’un ou l’autre), ne peuvent plus travailler normalement. Savoir exactement ce qui se passe est impossible. Mais au moins, on peut tenter de mettre son intuition au service de la raison.

Or, l’Occident se trompe quand il part du principe que le coup d’État (ou «l’arrestation du président», ou «la réponse légitime à une pétition signée par 22 millions d’Égyptiens») est une entorse à la démocratie, alors qu’il n’y a pas, préalablement, eu de réelle démocratie. Il se trompe quand il n’enregistre «que» les 800 morts côté Morsi et «oublie» la petite centaine de policiers tués par les manifestants (sauf bien sûr à accréditer la thèse des Frères musulmans que le pouvoir exagère le nombre de policiers tués).

Plus fondamental : l’Occidental se trompe quand il imagine que des élections dans un pays sans culture démocratique le transforment par magie en «démocratie». Ou alors, il faudrait considérer que le Hamas exerce lui aussi le pouvoir démocratiquement à Gaza. CQFD : pour qu’il y ait démocratie au sens où nous l’entendons (et encore, elle est toujours imparfaite, y compris chez nous, cf. les pressions sur le Guardian), il faut qu’il y ait un réel libre choix pour les électeurs. Or, ce libre choix n’est possible que s’ils ont accès à une libre information, et disposent d’une culture politique (et même chez nous, cette condition n’est que piètrement remplie). Ceci ne signifie pas seulement une presse libre et pluraliste, mais aussi un accès à la presse, une culture démocrate préexistante et entretenue, un enseignement qui le permet, et des moyens de subsistance suffisants pour la majorité des électeurs. 

Les mouvements extrémistes ont en effet une méchante tendance à utiliser leurs ressources financières et «bienfaitrices» pour fidéliser leur clientèle en leur offrant les services sociaux que l’État ne couvre plus. Le Hamas à Gaza, comme le FIS en Algérie, et comme Aube Dorée en Grèce, ont fait de cette «compensation» de l’impuissance de l’État un véritable instrument de multiplication des suffrages dans les couches les plus désespérées. La pauvreté en Égypte est plus désespérée encore qu’ailleurs. Promettre le paradis (au sens religieux) aux électeurs qui voteront pour vous et profiter ainsi d’un substrat obscurantiste de la culture locale (pauvre) pour lutter contre le côté libéral de cette même culture (puissant en Égypte, mais toujours trahi par l’un ou l’autre pouvoir), ce n’est pas s’assurer un vote démocratique, c’est au contraire pourrir la démocratie naissante dans l’os. Un parti mené par les Frères musulmans ne peut avoir d’autre intérêt dans un tel jeu que de s’assurer un maximum de votes pour mener ensuite le pays vers la charia, c’est-à-dire l’obscurantisme, c’est-à-dire la dictature. Nous avons en Europe un excellent exemple de trahison du jeu démocratique qui devrait nous inciter à y réfléchir à deux fois avant de qualifier Morsi de «président démocratiquement élu». Adolf Hitler aussi fut «démocratiquement élu». Les présidents iraniens ont, eux aussi, été «démocratiquement élus».

 

Le recours à l’argument de la démocratie, et en conséquence, le recours à l’argument du coup d’État n’a donc pas de sens. Là n’est pas la question.

 

Suis-je en train de prier nos gouvernants de soutenir Al-Sissi ? Guère. Car l’armée égyptienne a aussi le goût du pouvoir. Son action actuelle n’est pas une garantie d’évolution démocratique. Al-Sissi peut réorienter l’Égypte vers un État plus libéral en éliminant le fauve islamiste du jeu politique, mais il peut aussi la faire plonger vers une nouvelle dictature militaire. Mais si l’Occident ne peut soutenir aveuglément le général qui pourrait tirer profit de la situation pour s’arroger le pouvoir, il ne peut aucunement défendre les Frères musulmans qui ne peuvent que tendre vers un totalitarisme religieux. Nos gouvernants n’ont pas à user de leur pouvoir financier pour défendre une «démocratie» qui n’en a que le nom, celle d’un Morsi président. Mais ils doivent au contraire en user pour soutenir coûte que coûte les forces libérales en Égypte. Éviter l’évolution tragique qu’a connue l’Algérie, où le pouvoir et le GIA s’auto-entretenaient par intérêt mutuel, les massacres du second justifiant le renforcement du premier. L’Occident, honni d’avance, par principe, par les Frères musulmans, doit aussi se garder de privilégier ses intérêts propres, au bénéfice de ceux de la population égyptienne. À terme, ils ne peuvent que se rejoindre. L’Occident doit comprendre qu’un général égyptien ait, peut-être, pensé que seul le bâton permettait de restaurer et de maintenir l’État. Un prix humain exorbitant, certes. Mais rappelons-nous que nos livres d’histoire justifient Hiroshima et Nagasaki en affirmant que ces bombes horribles ont permis de sauver des centaines de milliers, sinon des millions de soldats et de civils qui auraient péri lors d’une invasion physique du Japon.  Et cessons de donner des leçons que nous ne sommes pas en mesure de mettre en pratique. 

 

Alors, quel type d’action serait légitime ? Non pas une «punition» pour une action dont nous ne mesurons pas encore les raisons ni les effets, mais des incitations fermes et précises. Les soutiens économiques peuvent être conditionnés, par exemple, à un ultimatum posé pour de nouvelles élections libres, excluant, par exemple, les partis expressément religieux. C’est bien la seule direction qui sied aux acteurs extérieurs : soutenir les petits pas vers une future démocratie digne de ce nom, sachant que la meilleure façon de combattre la violence, en Égypte comme ailleurs, est qu’à (long) terme, chacun ait une vie et un revenu décents. Aucune démocratie plus ou moins digne de ce nom n’est jamais née dans un pays où la misère pousse au crime, ou à suivre les pires populismes pour peu qu’ils vous promettent un peu de pain. 

12:19 Publié dans Humeurs d'Ailleurs | Lien permanent | Commentaires (50) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

Etre ou ne pas être.

La situation en Egypte pourrait faire l'objet d'une analyse en Bac de Philo.
Le dilemme ....
Merci pour cette tentative de débroussaillage Marcel.

Écrit par : pierre@s | mardi, 20 août 2013

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Il a été fortement question d'une suspension de l'aide européenne sous le gouvernement Morsi, mais un examen plus approfondi de "l'acte d'accusation" contre le gouvernement Morsi n'a pas tenu la route face à une approche un peu plus rationnelle de la question. Il n'a jamais été question de fermer le moindre journal sous Morsi, c'est de la propagande entendue depuis le premier jour de la mise en place de la présidence en juillet 2012 de la part d'une certaine élite intellectuelle du Caire que l'on rencontre dans les conférences d'hotels 5 étoiles devant un cocktail. Mais je suis curieux, quelle chaîne de télévision le gouvernement Morsi a-t-il fait fermer ? Ne confond-t-on pas avec des ordres judiciaires ? En attendant la réponse, ce qui est par contre certain, c'est que 7 télévisions ont été immédiatement interdites de transmettre dès le coup d'état du 3 juillet, sans passer par la case jugement équitable. On peut dire ce que l'on en veut, mais la chaîne Al Jazeera a été priée également de plier bagages, laissant à la seule télévision d'état et aux chaînes appartenant aux tycoons égyptiens, très proches de Gamal Moubarak, le loisir de déverser un discours de haine sans précédent dans un climat quasi-hystérique: anti-américain, antisémite, conspirationniste à l'égard des frères musulmans, anti-occidental, bref, anti-tout ce qui ne correspond pas à l'image de l'Egyptien idéal (dont chacun, on s'en doute, à sa propre version). Ceci n'est pas anodin puisque ce climat de haine a débouché sur un massacre sur des civils sans précédent en Egypte, que l'on pourra bientôt qualifier en crime contre l'humanité, des experts en droit se penchent sur la question. Sans me prononcer sur le fond, je trouve que mettre en balance "militaires contre islamistes modérés" (et dans "modérés", il y a l'idée qu'une partie de chemin vers le centre a déjà été parcouru), est particulièrement indécent dans le climat actuel. On pourrait au moins attendre que l'on ait un peu plus de détails sur le nombre de tués et de disparus suite aux nombreuses raffles qui ont lieu à présent. Ce n'est pas de la réthorique pour tout le monde, j'ai par exemple des amis qui sont sans nouvelles de leurs proches, qui ont perdu des cousins, qui estiment qu'ils n'ont absolument rien fait de mal en réclamant leur droit. Rien n'est prouvé concernant les attaques dans le Sinai, vu le blackout complet. Il suffirait de demander du côté de nos aliés à Tel Aviv et l'on connaîtrait tous les détails, ils scrutent chaque centimètre carré du Sinai. Or, là, silence. On vilipende les dizaines d'églises brûlées, or aucune preuve n'a été apportée qu'il s'agisse de membres de la confrérie et silence ou amnésie sur les 80 sièges du parti de la Réforme et de la Justice (frères musulmans) incendiés lors des événements de juin avec le refus d'intervention de la police. Je serais curieux de voir quel genre de membre de l'islam politique de centre-droit vous connaissez, il y en a en tout cas une majorité qu'il n'est pas nécessaire de déshumaniser comme vous le faites en les présentant comme des animaux, des "fauves". C'est comme cela que l'on justifie des génocides. Assez de relativisme culturel et d'orientalisme, un crime d'état est un crime d'état. Monsieur Sel, je suis un grand lecteur de vos textes en général mais ici en l'occurence il est truffé de clichés et on ne saisit pas très bien où vous voulez en venir, mélangeant djihadisme, islam politique, salafisme dans une grande soupe un peu nauséeuse. On ne comprend pas comment vous parvenez à être "relativiste" au sujet du nouveau pouvoir libéral-nationaliste, qui a du sang de manière avérée sur les mains, mais vous vous refusez à l'être avec un gouvernement précédent, qui a fait des erreurs, certes, mais qui n'a pas commis le dixième de crimes en un an que celui-ci a commis en un mois (vous aurez remarqué les défections déjà enregistrées dans les rangs gouvernementaux). Il y avait au moins 10 options entre le statu quo et le coup d'état militaire car qui peut le plus, peut le moins. Je vous suggère de vous renseigner mieux sur ce sujet complexe. Si vous avez une sensibilité résolument libérale (au sens libertaire du terme), je vous recommande de suivre Amr Hamzawi, l'un des rares libéraux égyptiens ayant gardé ou retrouvé un peu de dignité et de rationalité dans la tempête actuelle. Il y a urgence et il me semble que ce n'est pas vraiment le moment de régler son compte à la confrérie.

Écrit par : @brusselsmed | mardi, 20 août 2013

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Point de vue intéressant. Mais, dans un débat aussi sensible, il me semble indispensable de sourcer (au minimum faire un lien) tous les éléments factuels.

Écrit par : Franz | mardi, 20 août 2013

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@Franz : c'eût été une suite de liens…

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 21 août 2013

Al je gekronkel laat duidelijk de beperkingen zien van een analyse gebaseerd op waarden. Als we kijken naar een zinnige richtingaanduider voor een analyse, namelijk, onze belangen, wordt de kwestie eenvoudig. We hebben namelijk geen belangen in Egypte. Egypte produceert niets behalve Egyptenaren, die het niet eens meer kan voeden. Dus is het de minste van onze zorgen wie wie in welke hoeveelheden afmaakt.

http://www.atimes.com/atimes/World/WOR-01-190813.html is een beter gestoffeerde uiteenzetting over de Egyptische problematiek.

Écrit par : Lieven | mardi, 20 août 2013

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@ Lieven,

ik kan begrijpen dat jouw begrip van Egypte zich beperkt tot de 10 dagen Rode Zee uit de folder van Neckermann, en neen, Djerba is niet de hoofdstad, maar het is inderdaad iets belangrijker dan dat

al was het maar voorkomen dat er 40 000 000 Egyptenaren in een bootje springen en naar de overkant peddelen, of dat het leger een bom gooit op Ethiopië omdat die het water van de Nijl aftappen, of omdat een sluiting van het Suez kanaal misschien niet onoverkomelijk, maar toch wel hinderlijk zou zijn (de keuze tussen Suez en helemaal rond Afrika voor onder meer gastankers) en omdat ze ofwel Libië zo mogelijk nog meer om zeep kunnen helpen ofwel Israël binnenvallen en omdat 85 miljoen mensen aan de overkant van de plas altijd voor economische uitwisseling zorgen?

maar ja, ik vermoed dat voor het Vlaams Belang alleen wat in Vlaanderen gebeurt belangrijk is: zeg, weet ge al dat de kleine van Ignace Crombé in het boekske van den Aldi staat? zeg, da's nogal iet hé?

Écrit par : wallimero | mercredi, 21 août 2013

Mijn beste walli,

ik ben noch bij Neckermann, noch bij het Vlaams Belang klant. Maar in plaats van mij te beledigen zou je mijn toegegeven beperkt begrip wat hebben kunnen verruimen door een paar belangen aan te halen die wij in Egypte zouden hebben. Wat betreft het Suezkanaal kun je in het door mij aangehaalde artikel de referenties vinden dat Rusland en China, voor wie dat kanaal inderdaad van levensbelang is, al maatregelen klaar staan hebben. (Ter zijde, de vele kritikasters van de Amerikaanse buitenlandse politiek in de 20e eeuw gaan grote ogen opentrekken met welke pragmatiek de Chinezen hun buitenlandse belangen gaan veiligstellen, zoals ze nu al in Afrika aan het doen zijn.)

Wat betreft Ethiopie, pech voor Ethiopie maar nog steeds niet ons probleem. Ik twijfel er sterk aan dat ze Israel gaan lastig vallen. Dat heeft hen historisch heel slecht bekomen en Israels relatieve positie is er sindsdien enkel op vooruitgegaan. Trouwens, als enige rationele acteur in het Midden-Oosten zou Israel hen in uiterste nood nuken als ze echt een bedreiging vormden.

Blijft Libie over, wat inderdaad een reele mogelijkheid is. Nogmaals, niet ons probleem.

Écrit par : Lieven | mercredi, 21 août 2013

@ Lieven,

er is een pijp van Libië naar Italië die bij de laatste "lente" wat kopzorgen heeft veroorzaakt... voeg daaraan toe een Suez die dicht is en de lol is eraf.

Écrit par : wallimero | jeudi, 22 août 2013

L'Égypte est morte... Vive l'Égypte.
http://www.lejournaldepersonne.com/2013/08/les-heurts-en-egypte/
Nous avons tous douze heures pour vivre ...
Et douze heures pour mourir... ce sont les mêmes qui font ou défont notre heure.

Une heure : l'Égypte rompt avec son tyran.

Deux heures : l'Égypte choisit son amant démocratiquement.

Trois heures : l'Égypte s'aperçoit que son amant ne sert pas mais se sert de Dieu pour l'asservir.

Quatre heures : l'Égypte renonce à son amant inopinément.

Cinq heures : l'Égypte confie son sort à un démon.

Six heures : l'Égypte se divise en deux entre le bon diable et le mauvais Dieu.

Sept heures : l'Égypte ne distingue plus ses vrais de ses faux frères.

Huit heures : l'Égypte réalise qu'elle ne peut cracher le poison qu'on lui a fait avaler.

Neuf heures : l'Égypte regrette son tyran, fouette son amant et rejette son démon.

Dix heures : l'Égypte, la soumise comme l'insoumise est aux prises avec la pire contradiction : elle ne peut s'engager avec l'une sans dégager l'autre.

Onze heures : l'Égypte veut se laver de tout soupçon, elle se plonge dans un bain de sang.

Douze heures : l'Égypte est face à face avec l'abîme pour attester que la démocratie est le plus pervers des régimes.


L'Égypte ne doit pas mourir comme est morte Asmahan pour avoir élevé la voix plus haut que sa sœur...

Écrit par : le journal de personne | mardi, 20 août 2013

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Ce qui se passe en Egypte n'est en définitive qu'une variante de ce qui se passe ou s'est passé dans la plupart des pays arabes.
Dégagés de la tutelle ottomane et occidentale, ces pays qui font partie d'une sorte de vaste glacis sémitiques s'étendant de l'ancienne Mésopotamie aux côtes de l'Atlantique en passant par le Moyen-Orient, n'ont eu de cesse que de justifier leur indépendance en s'appuyant sur des régimes laïcs et autoritaires. Qui de la Lybie de Khadafi, de l'Algérie de Boumédienne et de Bouteflika, de la Syrie des Hassad, de l'Irak de Hussein, de l'Egypte d'Anouar el Sadate et de Moubarak. Le problème est que le nationalisme de ces pays liés par une même langue et une culture somme toute très proche ne leur a pas permis de se dégager de ce modèle autoritaire où l'armée tient un rôle essentiel.
Or dans le même temps, ces pays musulmans sont traversés par des courants de pensée liés à l'islamisme. Et ce qui devait arriver arriva : la seule alternative qui pouvait apparaître crédible, dans la plupart de ces pays, fut donc l'Islam radical, celui oeuvrant à l'instauration d'états islamiques. Ceci ne pouvait se faire que sous couvert d'un appel à plus de démocratie mais ne pouvait inévitablement, dans le même temps, qu'aboutir à une confrontation violente avec les régimes en place. Ainsi en Lybie, en Tunisie, en Syrie, en Irak, en Egypte ... et tel pourrait être le cas à l'avenir de l'Algérie.
Là où, toutefois, les choses ne vont pas d'elles-mêmes, c'est que les populations arabes de certains de ces pays avaient fait l'expérience d'un mode de vie laïcisé, peu compatible avec un retour à un modèle moral contraignant tel que veut l'imposer l'Islam. Ceci est particulièrement vrai dans un pays comme l'Egypte en contact permanent avec l'Occident via son tourisme. En outre, le modèle de développement économique et de relative prospérité de certains de ces pays est lui-même incompatible avec la politique menée par les radicaux musulmans. La quadrature du cercle !
En clair, les pays arabes sont aujourd'hui acculés à sortir d'une sorte de cercle vicieux, coincés qu'ils sont entre des modèles autoritaires laïcs et l'islamisme. Le problème, c'est que la démocratie est un modèle de société qui s'est toujours construit et élaboré de façon lente et progressive, au terme de bien des confrontations et des conflits. Combien nous a-t-il fallu à nous, Occidentaux, pour en arriver où nous en sommes ? Le sentiment que l'on a est donc que les pays arabes sont en quelque sorte comme dans une impasse, ne percevant pas très bien où se trouve la porte de sortie.

Écrit par : Tournaisien | mercredi, 21 août 2013

@ Marcel

"... Et d’un autre côté, ne prenons pas les drames que vivent les chrétiens comme seul critère de jugement sous prétexte qu’ils représenteraient «notre civilisation». Les musulmans anti-Morsi, les apostats, les Juifs subissent les mêmes. L’humanisme impose que nous les soutenions tous de même. ...".

Petite précision : les chrétiens d'Egypte que l'on appelle "coptes" sont, ceux du moins relevant de l'église métropolitaine d'Alexandrie et utilisent le copte comme langue liturgique, antérieurs aux musulmans. L'origine des coptes remonte au IVe siècle après JC (cf. Cyrille d'Alexandrie, + 412). Les musulmans ne sont arrivés en Egypte quant à eux qu'à la fin du VIIe siècle après JC, soit au moins quatre siècles plus tard.
Il en va de même d'ailleurs des Chaldéens (chrétiens d'Irak), largement antérieurs aux musulmans, qu'ils soient sunnites ou, a fortiori, chiites.
L'intolérance des musulmans dans ces deux pays à l'encontre de leurs propres communautés chrétiennes est donc d'autant plus scandaleuse qu'il s'agit là d'autochtones, étroitement identifiés à leur histoire, et non de communautés exogènes qui auraient pu venir s'y installer plus tardivement, tels les uniates catholiques ou les communautés grecques orthodoxes relevant de l'église métropolitaine de Constantinople. Les exactions contre ces communautés sont donc, à bien y regarder, des exactions contre eux-mêmes, contre leurs propres frères de sang, qui peuvent se prévaloir d'une historicité plus haute que les musulmans eux-mêmes.
C'est d'ailleurs à se demander si, précisément, ce n'est pas là la raison pour laquelle les sunnites d'Irak et d'Egypte s'acharnent avec une telle hargne et violence contre ces communautés chrétiennes très anciennes.
On peut évidemment poser le problème autrement, en prenant plus de hauteur, en affirmant que quoi qu'il en soit de l'ancienneté de telles ou telles communautés dans tel ou tel pays, c'est le respect de la personne humaine, valeur universelle, qui doit primer. Certes ! Loin de moi de contester cette évidence, mais ce sur quoi je voulais mettre le doigt était le caractère littéralement "auto-destructeur" et surtout réducteur de leur propre mémoire de cette intolérance musulmane. Rappelez-vous du spectacle des Bouddhas de Bamyan en Afghanistan, littéralement émiettés par les obus des Talibans. On a pu apprécier les conséquences de cette folie islamiste: les deux Bouddhas, images monumentales, était le prélude à la destruction des deux symboles aniconiques des deux tours du World Trade Center à New York. Tout un programme !
Il ne faut pas se leurrer : avec les religions, la réponse est d'abord à trouver dans les textes. Et il suffit de comparer pour cela le Coran avec les Evangiles, un texte qui prône la guerre sainte (quand bien même les sourates appelant à la Djihad ne seraient qu'au nombre d'une dizaine) et un texte, au contraire, qui appelle à l'amour du prochain. Un texte qui déclare les autres religions impies d'un côté, et un autre qui, dans une parabole, nous raconte l'histoire du denier de César, l'un des plaidoyers les explicites pour la "séparation de l'Eglise et de l'Etat" (eh oui ! mon cher Uit'zuitje, les premiers fondements de la laïcité sont dans les évangiles). Qu'on arrête en clair une bonne foi pour toutes, du moins chez ceux qui, laïcs, ne se revendiquent pas chez nous du christianisme, de tout mélanger, de tout mettre sur le même pied, en affirmant par exemple qu'en définitive christianisme et Islam sont du pareil au même. Non, mille fois non, le Christianisme et l'Islam sont aux antipodes, la première religion, en dépit des errances que l'on sait, ayant fait le lit, par le fait même de sa tradition textuelle, de la modernité fondée sur les Lumières (eh oui, mon cher Uit'zuitje !, aussi étonnant que cela puisse paraître ... relisez donc Guillaume d'Occam), la seconde menant au mieux à une forme d'obscurantisme doux, quand ce ne l'est à des intolérances qui peuvent mener aux pires extrémités.

De ce point de vue, je loue votre papier, Marcel. Il est courageux et il a le mérite d'appeler un chat un chat.

Écrit par : Tournaisien | mardi, 20 août 2013

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aménophis iv sort de ces bandelettes...

Écrit par : Uit'tZuiltje | mercredi, 21 août 2013

Honnêtement, Tournaisien, les textes originels, et votre érudition en la matière, on s'en fout.

La Bible, le Coran et la Torah sont autant des ramassis de conneries anachroniques et illisibles les unes que les autres. Se battre pour la supériorité de l'une ou de l'autre relève de l'enfantillage.

Ce qui importe, c'est qu'il y ait des gens aujourd'hui en mesure de les interpréter et des les prêcher de manière conforme aux valeurs démocratiques et humanistes (et Dieu/Allah/... merci, il y en a).

Écrit par : Gilles | mercredi, 21 août 2013

@Uit'zuitje

Ah, je vois que vous aussi vous l'avez lu ce best-seller des deux (pseudo-)égyptologues français qui ont prétendu que le peuple élu était en réalité issu de l'entourage d'Aménophis IV contraint, après sa mort, à l'exil outre-mer Rouge !

Sacré Uit'zuitje, toujours le mot pour rire ! Voici maintenant que vous me momifiez dans le mastaba de la confrérie de Kiosk !

Écrit par : Tournaisien | jeudi, 22 août 2013

"C'est d'ailleurs à se demander si, précisément, ce n'est pas là la raison pour laquelle les sunnites d'Irak et d'Egypte s'acharnent avec une telle hargne et violence contre ces communautés chrétiennes très anciennes."

On n'arrête pas le progrès, demandez à Uit et à Marcel. Ils voient de l'Islam dans le futur et du chrétien dans le passé. J'attends le jour où ils nous déclareront, arrivés au bout de leur logique : Islam is the solution.

Écrit par : Pfff | jeudi, 22 août 2013

@ Gilles

Je ne suis pas d'accord avec vous. Le fondement des textes explique beaucoup de choses. Votre réaction est symptomatique d'une forme d'aveuglement, typique de la part des laïcs les plus rabbiques, qui ne veulent pas comprendre les différences de fond existant entre l'héritage chrétien et ce que nous lègue aujourd'hui l'Islam. Cette méconnaissance ne peut qu'engendrer naïveté et inadéquation par rapport au problème posé par l'islamisme. À réagir comme vous le faites, vous ouvrez grand la porte à l'extrémisme musulman qui n'a cure de votre laïcité et de vos valeurs humanistes (qui sont celles également, ceci dit au passage, des adeptes du christianisme, qu'ils soient catholiques, protestants ou orthodoxes).
Dans les religions du Livre, que cela vous plaise ou non, que vous considériez cela comme des inepties ou non, la référence morale et spirituelle reste celle du texte. C'est le texte qui dicte la ligne à suivre, qui fournit les balises. Et si dans le Coran se trouvent dix sourates appelant à la guerre sainte contre les mécréants (ce que vous êtes) et les infidèles (ce que je suis), quand bien même une majorité de musulmans seraient des gens de bons sens souhaitant vivre en paix avec leurs voisins, il arrivera toujours, tôt ou tard, pour x ou y bonnes ou mauvaises raisons, dans des périodes de crise en particulier, qu'une part significative de ses adeptes finissent par s'en revendiquer pour déployer des actes de violence. Toute l'histoire de l'Islam a été faite de cela, il faut être aveugle et sourd pour se refuser à en faire le constat. Et les périodes de rayonnement et d'ouverture, ainsi par exemple au XIe siècle sous le pouvoir des émirs de Sicile (vassaux des Fatimides d'Egypte) (sorry pour l'érudition dont vous n'avez à foutre), n'ont été en définitive que des épisodes isolés, qui apparaissent au vu de l'histoire générale du monde islamique n'avoir été somme toute que des exceptions.
Quand dans une religion, vous trouvez coulés dans le bronze des textes des appels à prendre les armes et à semer la violence par refus des autres modes de pensée (qu'ils soient d'ailleurs religieux ou laïcs), il ne faut pas s'étonner que ladite religion vive dans une sorte de conflit permanent avec le restant du monde. Regardez donc ce qui se passe en Inde (Cachemire, Gudjerat, Pendjab), dans certaines îles de l'Indonésie (en particulier à Bornéo et à Sulawesi), à Timor, au Soudan (Darfur), en Egypte et en Irak envers les communautés coptes et chaldéennes, en Arménie en 1895 et 1915, etc. etc. En revanche, trouvez moi seulement un passage dans les Evangiles où vous avez un appel au meurtre et à la violence, un seul ! Trouvez moi un seul passage des Evangiles où la religion de l'autre est stigmatisée, un seul ! Trouvez moi par contre, dans le Coran, des passages qui plaident pour une claire séparation du religieux et de l'état (comme c'est le cas dans la parabole du "denier de César"). Bien au contraire, il y est dit de façon on ne peut plus claire que le pouvoir des hommes doit appliquer la loi coranique (quitte à ce que ce le soit par la contrainte).
Vous, laïcs, pensez avoir tout résolu en décrétant urbi et orbi que toutes les religions étaient à mettre dans le même sac. Ce faisant, vous n'avez strictement rien résolu, que du contraire, car cette attitude ne peut que trouver un refus de la part des religieux, le fait religieux qui, que vous le vouliez ou non, n'est pas là de disparaître de la surface de cette pauvre terre. Pire, en agissant comme vous le faites, en refusant de faire le crédit de ce qui est bon dans les religions (y compris dans l'Islam), vous ne pouvez que radicaliser les "hommes de la foi", ceux du moins dont les textes de référence les poussent par avance déjà à se radicaliser.
Et en une certaine mesure, que l'on y regarde bien, votre attitude n'a d'ailleurs rien de tolérant, cette tolérance que vous affichez pourtant comme étant la valeur laïque par excellence. Franchement, vous me faites bien rire.
...
Je crois quant à moi, bien au contraire, qu'une autre voie peut être celle du dialogue inter-religieux. Là où le refus de la religion ne peut en effet que provoquer refus, le dialogue entre des hommes de foi différente est peut-être de nature à faire évoluer les choses et à amener l'Islam à reconnaître les valeurs humanitaires universelles. À ce jeu-là, pour tout dire, je ne suis pas sûr que les laïcs seront les plus performants ... je serais même tenté de croire que, face à l'Islam, vous êtes très mal préparés, mal préparés d'ailleurs pour une raison bien simple, parce que le but inavoué que vous vous assignez est l'extirpation de toute religion (un beau paradoxe, ceci étant dit au passage).
À méditer par tous ceux qui sont pétris de certitudes.
...
Maintenant, pour revenir à l'Egypte, il y a une autre donnée dont Marcel n'a pas parlé, et qui me semble pourtant fondamentale: c'est l'aspect socio-économique. L'Egypte a à ce jour une avance de trésorerie d'un mois et demi à deux mois. Ceci veut dire très concrètement que sans aide internationale et sans une relance de leur économie, ce pays sera en faillite très prochainement. Or le régime des Frères Musulmans ne pouvait à terme se traduire que par une prise de distance de plus en plus nette d'avec l'Occident et l'adoption de mesures incompatibles avec les enjeux touristiques de ce pays, le tourisme qui demeure la principale source de revenus du pays des Pharaons. Vous me direz sans doute qu'Al-Sissi, loin d'encourager le tourisme, n'aura en définitive que contribué à le faire fuir.

Écrit par : Tournaisien | jeudi, 22 août 2013

@Tournaisien, mais arrêtez avec vos comparaisons arrogantes et méprisantes entre le christianisme et l'islam. Pitié ! Des chrétiens ont de tout temps trouvé d'excellentes justifications aux politiques sanguinaires dans la Bible, voire le Nouveau Testament. La plupart des musulmans ont de tout temps trouvé des justifications à une foi paisible, tolérante et ouverte dans le Coran, et de tout temps aussi. Ce n'est pas le texte qui fait l'extrémisme, c'est l'extrémisme qui trahit le texte. D'ailleurs, la plupart des affirmations des talibans, par exemple, sont des interprétations ahurissantes du Coran, particulièrement sur le droit de la femme à qui il n'est nulle part précisé qu'elle doit disparaître sous une cage de tissu ! Dans tous ces cas, l'ancien croyant que je suis ne voit qu'une trahison du message des Livres, ou si vous préférez, du Dieu en question.

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 22 août 2013

@ Marcel
Mettre sur le même plan la Bible et les Evangiles relève d'un exercice plus que douteux. Ai-je d'ailleurs un seul instant parlé de la Bible ? Non, et pour cause. Pourquoi donc parle-t-on à votre avis de l'ancienne loi et de la nouvelle loi ? Pourquoi, dans la symbolique chrétienne, recourt-on aux formules "ante legem", "sub lege" et "sub gratia" ?
Bon, je vous l'accorde, tout cela pour vous n'est sans doute que verbiage. Je tiens néanmoins à préciser : les sourates incriminées existent bel et bien, elles sont explicites, je ne les ai pas inventées, et ce sont précisément celles-là, en particulier, qui posent problème. Et il n'y a rien de méprisant à l'affirmer. J'appelle simplement un chat un chat. Vous allez sans doute me dire "dix malheureuses petites sourates". Je vous répondrai "oui, dix malheureuses petites sourates, mais quelles sourates !". Hélas, toutes les dérives que l'on connaît dans le monde musulman viennent de là, de l'interprétation littérale (d'autant plus littérale que ces textes sont explicites) donnée à ces prescriptions morales.
Une fois pour toutes, je ne crois pas que ce soit en faisant l'autruche qu'on résoudra le problème. Je ne vois pas pourquoi, en clair, on ne pourrait pas dire à nos amis musulmans que lesdites prescriptions posent problèmes, leur demander comment, eu égard aux enjeux actuels de la modernité, ils entendent y répondre. Vous brandissez vous-même en tant que valeur humaniste et universelle le respect de la personne et de la différence. Pourquoi donc la question de la compatibilité de l'Islam et de ces valeurs ne pourrait-elle faire l'objet d'un débat ? La question, en effet, relève dans l'Islam de la sphère du religieux; il me semble donc que ce serait tenir compte précisément de la foi des musulmans que de porter le débat sur le terrain du religieux, car bel et bien, en définitive, c'est là fondamentalement que se trouve le problème.
Marcel, quoi que vous pensiez, je suis quelqu'un qui croit en la force du débat (ne sommes-nous pas tous les enfants de Socrate ?). Et je ne pense pas que c'est en éludant les problèmes que l'on parviendra à apporter des solutions durables. Je crois qu'à certains moments, il faut savoir mettre le doigt sur ce qui, au plus profond, est de nature à poser problème.
Dernier point : Contrairement à ce que vous pensez, il y a un socle dans chaque religion du Livre qui est textuel. Sinon, comment expliqueriez-vous les différences aussi grandes qui existent entre le Judaïsme, l'Islam et le Christianisme ? Je sais que nombre de musulmans se sont interposés face aux islamistes pour protéger certaines églises coptes. C'était là un acte remarquable, d'un grand courage. Mais j'aimerais vous poser une question : avez-vous déjà entendu parler du moindre acte terroriste de la part des Coptes ou des Chaldéens ? Et ne me dites pas que c'est parce qu'ils sont minoritaires. En clair, l'islamisme, qu'on le veuille ou non, est bel et bien un surgeon de l'Islam, un surgeons dont vous ne trouvez pas d'équivalent dans le Judaïsme et dans le Christianisme, même chez leurs adeptes les plus radicaux. Pourquoi ? La question de fond est bien celle-là : pourquoi ? Pourquoi ? si ce n'est précisément parce qu'existent dans le socle même du texte de référence de l'Islam qu'est le Coran des prescriptions (sourates) appelant explicitement à la violence (et ce quand bien même elles seraient contredites par d'autres sourates) ?
Si l'on veut débattre en toute liberté et en toute transparence avec nos amis musulmans, c'est cette question-là qui doit leur être posée, car c'est cet aspect de leur religion qui, fondamentalement, fait problème.

Écrit par : Tournaisien | vendredi, 23 août 2013

@Tourn'

si vous étiez en phase avec votre propre prophète, aux musulmans vous devriez dire vous m'avez morsi ma couille gauche, morsissez ma couille droite...

bàv

Écrit par : Uit'tZuiltje | vendredi, 23 août 2013

Hier je lisais une analyse radicalement différente sur le blog de Michel Collon. Comme quoi, les points de vue, même exprimés pacifiquement, sont extrêmement difficiles à concilier. Mais bien sûr, j'adhère davantage à votre démonstration.

Écrit par : francolatre | mardi, 20 août 2013

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Michel Collon... On a déjà vu des analyses plus objectives, non?

Écrit par : Thierry | mercredi, 21 août 2013

@Tournaisien

Vous êtes un grand malade.

Ma première réaction a été de m'arrêter à le moitié de votre illisible prose, mais comme j'ai un incorrigible et congénital besoin d'avoir toujours raison (si seulement j'avais un psy...), je vais vous répondre point par point.

"Je ne suis pas d'accord avec vous. Le fondement des textes explique beaucoup de choses. Votre réaction est symptomatique d'une forme d'aveuglement, typique de la part des laïcs les plus rabbiques, qui ne veulent pas comprendre les différences de fond existant entre l'héritage chrétien et ce que nous lègue aujourd'hui l'Islam. Cette méconnaissance ne peut qu'engendrer naïveté et inadéquation par rapport au problème posé par l'islamisme."

Non, mon comportement est identique par rapport à tous les cinglés qui s'en réfèrent à un texte complètement inapplicable à la vie au XXIe siècle. Que vous vous attaquiez à l'Islam en particulier est révélateur d'une autre névrose.

"À réagir comme vous le faites, vous ouvrez grand la porte à l'extrémisme musulman qui n'a cure de votre laïcité et de vos valeurs humanistes (qui sont celles également, ceci dit au passage, des adeptes du christianisme, qu'ils soient catholiques, protestants ou orthodoxes).
Dans les religions du Livre, que cela vous plaise ou non, que vous considériez cela comme des inepties ou non, la référence morale et spirituelle reste celle du texte. C'est le texte qui dicte la ligne à suivre, qui fournit les balises."

Si telles sont vos balises, effectivement, on est mal barre... Personnellement, je me targue de puiser mes balises ailleurs que dans un livre qui a été écrit il y a 17 ou 18 siècles par des illuminés qui n'avaient pas la moindre idée de ce qu'elles pouvaient bien représenter.

"Et si dans le Coran se trouvent dix sourates appelant à la guerre sainte contre les mécréants (ce que vous êtes) et les infidèles (ce que je suis), quand bien même une majorité de musulmans seraient des gens de bons sens souhaitant vivre en paix avec leurs voisins, il arrivera toujours, tôt ou tard, pour x ou y bonnes ou mauvaises raisons, dans des périodes de crise en particulier, qu'une part significative de ses adeptes finissent par s'en revendiquer pour déployer des actes de violence. Toute l'histoire de l'Islam a été faite de cela, il faut être aveugle et sourd pour se refuser à en faire le constat. Et les périodes de rayonnement et d'ouverture, ainsi par exemple au XIe siècle sous le pouvoir des émirs de Sicile (vassaux des Fatimides d'Egypte) (sorry pour l'érudition dont vous n'avez à foutre), n'ont été en définitive que des épisodes isolés, qui apparaissent au vu de l'histoire générale du monde islamique n'avoir été somme toute que des exceptions."

Merci pour cette leçon d'Histoire bon marché. L'histoire du christianisme est jalonnée de charité sympa et d'invitation à ne pas tuer son prochain... Seriously ? Je sais même pas pourquoi je réagis à ça, tellement c'est ridicule (cf. mon problème Freudiano-anal d'avoir toujours raison).

"Je crois quant à moi, bien au contraire, qu'une autre voie peut être celle du dialogue inter-religieux. Là où le refus de la religion ne peut en effet que provoquer refus, le dialogue entre des hommes de foi différente est peut-être de nature à faire évoluer les choses et à amener l'Islam à reconnaître les valeurs humanitaires universelles. À ce jeu-là, pour tout dire, je ne suis pas sûr que les laïcs seront les plus performants ... je serais même tenté de croire que, face à l'Islam, vous êtes très mal préparés, mal préparés d'ailleurs pour une raison bien simple, parce que le but inavoué que vous vous assignez est l'extirpation de toute religion (un beau paradoxe, ceci étant dit au passage).
À méditer par tous ceux qui sont pétris de certitudes."

Extirpation, oui. Extirpation de la vie politique. La religion est une affaire privée. Point. C'est non négociable. C'est une certitude dont je suis effectivement pétri.

Écrit par : Gilles | vendredi, 23 août 2013

@Tournaisien : il y a aussi une sourate qui dit que chaque musulman vit l'islam en fonction de ses moyens. Autrement dit, s'il se trouve dans un cadre où il doit ne pas tenir compte de certaines sourates, il peut le faire. C'est d'ailleurs là-dessus que se base l'islam moderniste, ce qui fait que nombre d'imams, au nom d'une évolution historique, ont fait une croix sur les châtiments corporels et sur un islam politique. De même, de nombreux chrétiens font l'inverse (In God we Trust jusque sur les billets de banque) au nom de textes, ou simplement d'une interprétation. Pour moi, les religions sont une création humaine, et c'est l'homme qui les interprète. C'est pourquoi on trouve aussi des extrémistes chrétiens et des extrémistes juifs, tout comme il y a des chrétiens, juifs et musulmans parfaitement ouverts et tolérants (cf. le message de Tariq Ramadan sur l'homosexualité, pas pire que celui du Pape François, alors que Ramadan est souvent associé, un peu vite peut-être, aux Frères musulmans et qu'il ne propose qu'un moratoire contre les châtiments corporels). Autrement dit, quel que soit le texte, c'est toujours l'humain qui les interprète. Voyez l'islam "originel" qui vit dans les Balkans, par exemple. Très peu de voiles, un rejet de l'islam politique et de la charia, etc. Voyez aussi les extrémistes bouddhistes qui font péter des bus au Sri Lanka ou lancent des chasses aux musulmans en Birmanie. Votre approche purement intellectuelle de la religion, qui cherche des "preuves" ou des "sources" de tel ou tel comportement dans les textes ne résiste pas à un simple début d'analyse des réalités. Là où je peux encore vous rejoindre, c'est qu'en effet, une application radicale des Sourates par des mouvements qui profitent de la crise économique, humaine, et des valeurs dans le monde musulman mène à "un problème". Mais il en allait de même pour l'inquisition et il en va de même pour les ultras de Mea Sharim, par exemple. Les textes religieux sont si riches qu'on trouvera bien toujours quelque chose pour justifier les pires horreurs.

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 23 août 2013

@ Gilles

"Extirpation, oui. Extirpation de la vie politique. La religion est une affaire privée. Point. C'est non négociable. C'est une certitude dont je suis effectivement pétri."

Et si je vous disais que c'est également ma conviction ? N'est-ce pas d'ailleurs aujourd'hui la conviction de la plupart des croyants et pratiquants dans nos pays ?

Vous faites allusion aux excès du Christianisme, et cela vous fait bien sûr ricaner. Oui, on connaît l'argument : inquisition, césaropapisme, etc.; il est éculé.
À cela je vous répondrai deux choses :
- ce que les hommes ont fait naguère du message du Christ ne remet en rien en cause la valeur même de ce message. Dois-je vous rappeler, pour ce qui concerne les valeurs véhiculées par les Lumières, les tombereaux de guillotinés entre 1791 et juillet 1794 ? À ce jeu-là, croyez-moi, tout le monde est gagnant et tout le monde est perdant.
- n'y aurait-il pas par ailleurs comme un léger anachronisme ? Evaluer les excès des sociétés occidentales à l'époque médiévale à l'aune de notre réalité historique du début du XXIe siècle procède d'un raccourci qui frise la malhonnêteté intellectuelle (à moins qu'il ne s'agisse tout simplement d'un réductionnisme intellectuellement faiblard).

Dernier point : je ne crois pas, quant à moi, vous avoir traiter de "grand malade". Qui en définitive est donc le plus intolérant des deux ?

Écrit par : Tournaisien | vendredi, 23 août 2013

@ Marcel

On pourrait encore débattre longtemps.
Je me contenterai de constater que ce pragmatisme de l'Islam, que je qualifierais de "suspensif", n'est en définitive qu'une réponse détournée à une incompatibilité de fait avec le contexte environnant. Cela ne vide pas le problème de fond qui réside dans la présence même du texte de certaines prescriptions, explicites, dans ce texte de référence qu'est le Coran.
Et que ces textes soient aussi fonction de l'interprétation des uns et des autres, ils n'en demeurent pas moins porteurs des excès que l'on sait. Je ne comprends pas comment vous ne pouvez pas admettre cela. En clair, si une majorité de musulmans y apporteront la réponse qu'il convient en termes de "vivre ensemble", il est évident que dès lors que de telles prescriptions existent, existe la mèche que d'aucuns, tôt ou tard, seront tentés pour finir d'allumer. Dois-je d'ailleurs vous rappeler à ce propos qu'à la différence de l'église catholique, la tradition exégétique dans l'Islam relève des imams, c'est-à-dire d'une structuration de l'autorité spirituelle qui n'est ni identifiée clairement, ni placée sous la tutelle d'une autorité spirituelle unique, et donc responsable aux yeux de tous. Là est un autre aspect du problème.

Votre vision des choses est très clairement celle d'un laïc en ceci que vous ne pouvez vous résoudre à admettre que l'interprétation à donner aux textes ne puisse relever du libre arbitre de tout un chacun. Il va de soi que je ne puis personnellement qu'adhérer à une telle vision des choses, mais ce que je dénonce en l'occurrence, c'est qu'en adoptant une telle position, vous vous fermez la porte à une compréhension de la réalité profonde d'un pan de l'Islam, une compréhension qui aboutit précisément à comprendre le pourquoi des dérives que l'on connaît dans cette religion.

Quant au présupposé qui consisterait à considérer que la religion est porteuse au plus profond de ces excès conduisant à l'intolérance et à la violence, faudra-t-il que je rappelle tous les excès des totalitarismes nourris à la mamelle de l'athéisme. Le paganisme (anti-religieux) du Nazisme ? Les excès de la Terreur à la fin du XVIIIe siècle ? La monstruosité du totalitarisme soviétique, matérialiste et anti-religieux ?

Si je suis un donneur de leçons, Marcel, croyez moi, cette critique vous guette méchamment vous aussi.
Si vous voulez critiquer les religions, et ses conséquences néfastes, il vous faut prendre en compte ce qui, en elles, posent problème en faisant fi du postulat que, de toute façon, toute religion est par essence un problème. Tant que les milieux laïcs prendront le problème par ce biais, il n'y aura aucune possibilité de débat réel sur le fond.
PS: Et ceci ne relève en rien d'une forme d'arrogance affichée par un chrétien !

Écrit par : Tournaisien | vendredi, 23 août 2013

"Qui en définitive est donc le plus intolérant des deux ?"

Début de réponse : il y en a un qui dit "je sais" et un qui dit "je crois".

Écrit par : Pfff | vendredi, 23 août 2013

@Tourn'

j'ai pas tout suivi mais je pense qu'on peut pas être neutre:

bourreaux, victimes, spectateurs, dirigeants... faut penser quelque chose quand on a rien fait

Écrit par : uit 't zuiltje | lundi, 26 août 2013

Sur un plateau d'une chaine d'info française, il y a deux analystes égyptiens qui expliquaient le contexte.

1) De nombreux non-islamistes ont voté Morsi car ils ne voulaient pas du candidat de l'armée mais ont ensuite voulu le foutre dehors après qu'il ait changé la constitution pour augmenter ses pouvoirs allant même jusqu'à passer au-dessus de la cour suprême égyptienne qui n'a pas autorisé la nouvelle constitution.

2) Suite aux agissements de Morsi, des millions d'égyptiens dont de nombreux de ses électeurs non-islamistes sont allés dans la rue, il y a eu plusieurs millions de gens dans la rue. Difficile donc de dire que le gouvernement islamiste de se dire représentant du peuple après une telle fronde populaire mais c'est qu'ils ont fait.

3) Le directeur de la CIA a affirmé officiellement que les USA avaient soutenu Morsi et poussé à son élection quelque soit le résultat réel des électeurs dont le scrutin fut entaché de fraude. Ce n'est pas une vision complotiste mais une vérité ce qui est pas étonnant vu la pratique géopolitique américaine traditionnelle (on se souvient des coups d'état soutenus dans le passé en Amérique du Sud et ailleurs ainsi que des assassinats politiques durant la guerre froide). La raison est qu'ils espéraient faire de l'Egypte un pays dirigé par un islam modéré en misant sur les modérés des frères musulmans et ainsi avoir un soutien local dans les pays arabes pour essaimer ensuite ce modèle ailleurs.

Écrit par : Guillaume | mercredi, 21 août 2013

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@ Marcel,

ce billet est étonnant sur différents plans

en premier lieu, c'est une discussion assez francophone, ceux qui prennent la défense des Frères sont assez rares en Flandre, on y semble plutôt se préoccuper de voir remboursé son voyage Neckermann.

L'Occident piégé? Je ne vois pas dans quel sens. La situation démontre simplement l'extrême naiveté de ceux qui pensent que les schémas qu'on a développé nous mêmes avec pas mal de difficultés sont immédiatement applicables partout dans le monde.

J'ai l'impression que ton billet cherche désespérément a justifier qui on peut soutenir en partant des prémisses humanistes, et comme la réponse ne peut pas être "on ne fait rien", tu semble préférer l'armée sur les Frères. Et comme on dit plus haut très justement, c'est du Mubarak en pire. Sous Mubarak l'armée semblait avoir une emprise de 20% sur l'économie et d'autres oligarches le reste, maintenant ils controlent 100% de tout, sans aucun contrepoids

Et puis il y a pas mal de déclarations très douteuses dans ton billet, comme celle de battre le fauve, déjà que la place d'un fauve n'est pas le cirque, et que donc le battre encore plus quand il est déjà muselé ne sert généralement à pas grand-chose. C'est exactement ce style d'argumentation qui permet à Israël et aux E-U de liquider n'importe qui qui peut mettre en question leur domination sur la région.

Soit, appliquons ce principe à nos propres combattants en Syrie, et pourtant toute la gauche francophone bienpensante crie au scandale si on retire l'allocation CPAS de quelqu'un qui va tuer des gens à l'étranger pour des raisons religieuses pendant ses vacances. Et si on veut en plus passer un message dans le milieu islamiste que le contribuable flamand ne veut plus financer le Jihad, il y a Mayeur et consorts qui sont là pour sortir le joker PS: il ne faut surtout pas regarder ce qu'on fait avec l'argent public, il faut le distribuer! et puis il y a les opinions dans la Libre et le Soir, et en plus la rédac du Soir en ligne qui exige que le contribuable belge finance tous les sidaiques du monde, et la RTBF qui fait sa petite leçon de morale contre les expulsions forcées, et ça continue inlassablement...

Alors, ta batte de base-ball envers ceux qui veulent imposer la sharia en Belgium et partout en Europe, tu en fais quoi?

Et le relativisme démocratique est bien quelque chose, prenons le cas justement de Mayeur, le courant de droite est écrasant en Flandre, pourtant à cause de la démocratie belge, ces électeurs sont obligés de subir une politque de gauche: c'est toute la Flandre qui co-finance un système de solidarité, mais c'est le PS qui dicte les règlès au fédéral et qui gère l'application à Bruxelles et en Wallonie. Ah oui, et maintenant qu'on commence un peu à sentir la pression, on laisse Maggie mettre un peu d'ordre dans l'absence de gestion totale, avec bien-sûr un droit de véto. Window Dressing.

Les jeux et enjeux autour de l'Egypte sont un peu trop importants pour partir de grands principes humanistes et de décider que c'est quand même l'armée qu'il faut soutenir. Et je crois que le rôle d'Israël et des US ne sont pas des moindres dans toute cette affaire.

Et comme d'hab on soutiendra ceux qui peuvent assurer la stabilité et la continuité, tout comme on soutient l'Arabie Saoudite ou l'Algérie. Mais que ce soit une leçon pour les moralistes de la "déconstruction" de la question syrienne dont tois-même a pris la défense. Assad dira qu'il se sert de la batte que toi tu viens de fabriquer.

Il y a des sujets sur lesquels il vaut mieux se taire.

Mais je suis totalement d'accord avec toi sur la conclusion, il n'y a qu'une vie et un revenu décent pour tous qui peut amener à une société humaine et démocrate.

Mais la Belgique est l'exemple par excellence que ce ne sont pas ceux qui sont les grands donneurs de leçons sur l'humanisme progressiste qui font progresser le plus la vie et le revenu pour tous.

Écrit par : wallimero | mercredi, 21 août 2013

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Triste et pauvre le petit calimero qui doit travailler, payer, subir et se taire..! Que de frustrations en plus de ses pépiements incompréhesibles ...
Moi si j'étais lui, je prendrais tout de suite mon indépendance Sauf si je devais être lâche ou que si dans les faits, ce n'était pas moi qui payait mais moi qui, au contraire, profitait d'un système que j'ai pu depuis bien trop longtemps, manipuler à mon seul avantage..!
Les fauves et les canaris à pattes noires(!) même traitement !

Écrit par : Philippe | mercredi, 21 août 2013

@Philippe

Je redenering heeft uiteraard een tegenhanger: als Belgie zo een slechte deal is voor de franstaligen, waarom is dan, behalve een minuscuul groepje rattachisten, het hele franstalig establishment zo belgicistisch?

Écrit par : Lieven | jeudi, 22 août 2013

L' "important" est de savoir à qui l'armée égyptienne a téléphoné a v a n t d'exécuter son coup de force... (comme les généraux tunisiens lors de l'éviction de Ben Ali réfugié, tiens, en Arabie Saoudite... voyons)
L'important est de constater qu'après les "révolutions" magistralement exploitées tout le Maghreb s'est soudainement pourvu de partis islamistes... Curieux renversement, même le Maroc (sans "révolution"). (SAUF ALGERIE qui a subi alors attentats)

En fait, pour les pétroliers et les autres, l'important c'est d'éviter une vraie révolution.. en Egypte, en Tunisie ou ici.
Guerre civile et guerres. Toujours les mêmes systèmes.

Choisir entre la peste (théocratie totalitaire) et le choléra...(coup d'Etat et répression sanglante ou ici pieuvre de l'oligarchie dominante de plus en plus totalitaire, dictant ses sourates féodales aux "politiques"). Et ici, en Occident, se soumettre à la charia ultra capitaliste féodale par essence. (essence essentielle de l'essence).

Obéissez, répétez le mantra de vos gourous TINA (There Is No Alternative signifiant pas de choix, option, Système Unique, même théocratie reposant sur la propagande unique et la crédulité, enfermement totalitaire i d e n t i q u e, pas de démocratie en Occident non plus, au service des milliardaires.. dites merci, ils savent, eux...).

La seule réponse est à ce "choix" de l'aliénation est NON.A tout.

C'est fou l'imprégnation théologique des belges...leur i d e n t i f i c a t i o n aux discours d'en haut...

Servitude de l'habitude... (voir les com religieux et anti religieux...)exposant leur adhésion au débat (étouffant) sur le sexe des anges..

Obsédés du culte (le mien est bon, l'autre est mal) non encore émancipés psychologiquement... c'est que la croyance et l'adhésion sentimentale du déterminisme historique, socio-économique (en tout et son contraire) et l'intolérance sont symptômes d'irrationalité et émotion(appelée ici "surréalisme", cette tarte à la crème usée jusqu'à la corde pour dire "domination de la propagande et son chaos")

La réalité est cependant autre ....
1.Guerre = Beaucoup de propagande hystérisante de tous les côtés (donc beaucoup de mensonges).POLARISATION. Les Frères M. nés de l'anticolonialisme contre britanniques.. et dont le petit-fils du fondateur Tariq Ramadan fut employé du gouvernement britannique sous Blair. AINSI que prof. Oxford.
Ennada dont le chef séjourna pendant des décennies à LONDRES.. financé par les anglo-saxons..
Comme c'est curieux.. non?
British Petroleum is watching you. Shell is also watching you. The 7 Sisters...
L'armée et les mercenaires...un combat énerg(ét)ique!
L'important c'est le chaos...Balkanisons... (voyez l'Iraq et la Lybie, l'alibi..)

2. Manque un peu de géopolitique...économique. (Arabie Saoudite pro armée, Qatar pro Frère M., Sunnite, chiite, coptes comme prétextes, etc... , Iran, Israël, Syrie, Liban, Palestine, Proche Orient ce sont les Balkans, Russie et Chine).
L'Arabie Sa. grande "démocratie" alliée des occidentaux.. (pétrole pour ma bagnole du p'tit belge accro. à sa dépendance quotidienne.. si pathologique) a dit "m.rd" à l'occident.. Quoi que l'occident fasse, elle s'en passe...mais en fait, non...
Nouveau...?
Le Qatar (chaîne Al Jezeerah, la télé des messages de ben laden le saoudien et ses sbires) a ouvert des bureaux aux USA America Tonight

3.Tiens, on ne parle plus du Yémen...(superbe opération de propagande et enfumage organisée avec les médias.. Ah si vous saviez de quoi il retourne vraiment...chuut...Que dire du Bahrein? Chuuut.
Les médias ne sont p a s une référence pour s'informer et savoir. Ce ne sont p a s les médias qui permettent de savoir, ils ne sont qu'outils.. alors baser sa vision des choses sur les "infos", c'est baser son engagement sur des prémisses souvent radicalement fausses..)

La religion comme l'absence de religion ne sont q u e des OUTILS et INSTRUMENTS de la domination économique. POINT.

L'indépendance d'esprit ni ici ni ailleurs...

Ce mercredi 21 août à Bxl à 13h commence la réunion des Ministres Aff.Etranges de l'UE (pour émettre une position commune... qui sera inspirée des USA?)et demain Reynders ira transmettre le message à l'Egypte.
L'affaire se complique...

Écrit par : Démocrate | mercredi, 21 août 2013

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Dém',

il me semble que dans votre exposé, vous avez oubliez les proctologues de sion

Écrit par : Uit'tZuiltje | mercredi, 21 août 2013

Uit' une fois de plus vous manifestez une opposition de type adolescent à mon exposé (vous n'avez sans doute r i e n compris..)

D'ailleurs je d i s exactement la MEME chose que Guillaume (et croyez-moi JE SUIS AU COURANT plus que vous ne pouvez l'imaginer dans votre psychologie s i superficielle, de ce qu'est la politique étrangère..o h que oui) Votre MECONNAISSANCE de la GEOPOLITIQUE et de l'HISTOIRE (coloniale entre autres mais surtout ECONOMIQUE), vous l'exprimez très bien.

Enfin, comme un enfant, vous êtes vexé et n a, vous êtes incapable d'arguments. Vous allez DONC me coller aux basques systématiquement, comme tout belge s i typique dans son incapacité à la MATURITE A D U L T E.

Votre couillonnade magistrale pour m e discréditer en suggérant une vulgarité de pensée (genre complot sioniste d'une imbécillité immense!) est tout simplement immonde.

JE N'en AI RIEN A CIRER de ces imbécillités répandues dans vos têtes.

VOUS ALLEZ D O N C systématiquement tenter de jeter le discrédit. Cela REVELE votre personnalité o h combien si belge.. oh combien.
PAS D'ARGUMENTS. RIEN.
Et une s e n s i b l e r i e (ah ce fameux moi-je du belge typé, vexé car déçu et toujours foutrement EMOTIF EGOCENTRE);

Si dans mon boulot, je devais être aussi égocentré adolescent, je n'y serais plus.
Seigneur, ce pays n'a a u c u n avenir avec sa population émotive et égocentrée.

Ici, entre g r a n d e s personnes, on parle de GEOPOLITIQUE. POINT.
Pas de discrédit sur l'autre.. NA.

Guillaume dit e X a c t e m e n t " 3) Le directeur de la CIA a affirmé officiellement que les USA avaient soutenu Morsi et poussé à son élection quelque soit le résultat réel des électeurs dont le scrutin fut entaché de fraude. Ce n'est pas une vision complotiste mais une vérité ce qui est pas étonnant vu la pratique géopolitique américaine traditionnelle (on se souvient des coups d'état soutenus dans le passé en Amérique du Sud et ailleurs ainsi que des assassinats politiques durant la guerre froide). La raison est qu'ils espéraient faire de l'Egypte un pays dirigé par un islam modéré en misant sur les modérés des frères musulmans et ainsi avoir un soutien local dans les pays arabes pour essaimer ensuite ce modèle ailleurs."

Guillaume SAIT. Lui au moins. Enfin.
GEOPOLITIQUE.
CONNUE S A U F des ignorants sentimentaux.



En plus, le SINAI .. pas un mot.

Uit' de plus en plus sentimental, le contraire du vrai démocrate m a t u r e. Vexé le petit.. alors discréditer, rabaisser, suggérer c'est du belge NON démocrate typique, c'est pathétique, et pathologique p u r.
Il ne faut p a s grand chose à un p'tit belge pour r é v é l e r sa personnalité faible. Vraiment RIEN.
Car la majorité du temps v o u s ne comprenez p a s le français ni la culture politique sous-jacente ni la symbolique ni le sarcasme ni le second degré.
Le belge t y p i q u e et répandu. Rien de neuf (dans le monde entier, ils sont connus..) PIED DE LA LETTRE d'une psychologie si basse que le canal s'est pendu.

Écrit par : Démocrate | jeudi, 22 août 2013

Démocrate, vous qui êtes un adulte mature, pourriez-vous renoncer à vos typos capitales et suspensives ?

Je sais que les belges sont des gens très irritants qu'il convient de fustiger et de châtier dans leur philistinerie crasse de marchands du Temple ; je sais que seul votre ardent amour de l'Autre (qui n'a rien à voir avec le Prochain, ce reliquat d'un obscurantisme coupable) vous pousse à nous révéler notre indignité ontologique (qui n'a rien à voir avec le péché originel, cette superstition de demi-mondaines).

Mais, justement, je brûle d'apprendre et de m'éveiller hors du cauchemar belge, dans un éblouissement de sapience universitaire, scientifique et objectivée, et votre écriture intempestive nuit à vos prodigieux éclaircissements.

Écrit par : Pfff | jeudi, 22 août 2013

@dém

peut-être vous ai-je blessé en vous lisant superficiellement

je vous offre quelques centimètres de sentiments...

http://www.youtube.com/watch?v=Vv6m_1fr4W0

synthétiquement

Écrit par : Uit'tZuiltje | vendredi, 23 août 2013

"la violence est un échec" Mais la démocratie se doit parfois d'essuyer des échecs !
Les Frères musulmans ne sont pas des démocrates. Ils sont les portes paroles de l'obscurantisme le plus nauséabond, du mépris, du mensonge et de la manipulation.
Un fauve, ça ne négocie pas. Un fauve, ça n’obéit pas à de gentilles menaces. Un fauve, ça mord. Alors, seule la force peut en venir à bout... La fin justifiant dès lors les moyens. N'oublions pas que ces lâches n'hésitent pas à placer en première lignes leurs femmes et enfants afin de maximaliser les décès pouvant provoquer quelques sensibleries à la noix.
Quand je vois ce qui ce passe en Egypte, nous pouvons être fier de nos frères musulmans démocrates qui luttent contre ces mouvances démoniaques ! Vive l'Egypte libérée de ses démons.
Puissions nous aussi comprendre qu'il ne faut sous aucun prétexte, chez nous aussi, laisser la moindre liberté à ces démons là.

Écrit par : Philippe | mercredi, 21 août 2013

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Beste Walli
"L'Occident piégé? Je ne vois pas dans quel sens." Dans le sens où les mots que nous utilisons pour parler de l'Égypte ont un sens pour nous qui ne convient pas à l'Égypte d'aujourd'hui. De ce fait, l'opinion publique interprète "démocratie" en parlant de Morsi au sens littéral, et "coup d'État" de même (allant jusqu'à y inclure les signataires de la pétition Tamarod). Or, nos gouvernants sont très influencés par l'opinion publique.

"J'ai l'impression que ton billet cherche désespérément a justifier qui on peut soutenir en partant des prémisses humanistes, et comme la réponse ne peut pas être "on ne fait rien", tu semble préférer l'armée sur les Frères."
Oui, c'est ce que je cherche. Mais si, momentanément, et sous réserves, je préfère l'armée sur les Frères, c'est parce que celle-ci peut rétablir la démocratie alors que les Frères ne peuvent établir qu'un totalitarisme. Ça ne signifie pas que je soutiens l'armée, mais que je dis que l'Europe (notamment) serait bien inspirée (selon mon analyse que je n'oblige personne à partager) de conditionner ses aides économiques à un rétablissement de la démocratie, plutôt que tout supprimer sur base de la tragédie actuelle.

"Et comme on dit plus haut très justement, c'est du Mubarak en pire. Sous Mubarak l'armée semblait avoir une emprise de 20% sur l'économie et d'autres oligarches le reste, maintenant ils controlent 100% de tout, sans aucun contrepoids"
J'ai plutôt entendu parler de 30%. Mais bon, les chiffres…

"Et puis il y a pas mal de déclarations très douteuses dans ton billet, comme celle de battre le fauve, déjà que la place d'un fauve n'est pas le cirque, et que donc le battre encore plus quand il est déjà muselé ne sert généralement à pas grand-chose."
J'expliquais l'action de Al-Sissi et mon interprétation. Cela dit, aujourd'hui, le fauve est en cage. Mais recommander de le libérer, comme le font certains, me paraît hasardeux, surtout si ce fauve a, par exemple, des liens avec Al Qaeda.

"Soit, appliquons ce principe à nos propres combattants en Syrie, et pourtant toute la gauche francophone bienpensante crie au scandale si on retire l'allocation CPAS de quelqu'un qui va tuer des gens à l'étranger pour des raisons religieuses pendant ses vacances."
Je m'en fiche, je ne suis pas "la gauche francophone bienpensante". En ce qui me concerne, retirer l'alloc CPAS à quelqu'un qui a quitté le pays est parfaitement normal. En revanche, la supprimer pour sa femme et ses enfants restés au pays est une punition et, comme toute punition, elle doit être juridiquement justifiée, sinon, il y a discrimination. Par ailleurs, même si je suis anticharia acharné, je me demande en vertu de quoi aller se battre en Syrie est de facto un crime. C'est nouveau, ça vient de sortir ?

"Et si on veut en plus passer un message dans le milieu islamiste que le contribuable flamand ne veut plus financer le Jihad"
Non, non, ce message est juridiquement illégal et nous sommes dans un État de droit. Il est en plus utilisé à des fins populistes par la N-VA. Je privilégie le maintien de l'État de droit à la lutte contre l'islamisme parce que si on n'a plus le premier, on ne pourra plus lutter contre le second.

"et en plus la rédac du Soir en ligne qui exige que le contribuable belge finance tous les sidaiques du monde"
C'est très, très exagéré, mais bon, on a l'habitude…
"et la RTBF qui fait sa petite leçon de morale contre les expulsions forcées, et ça continue inlassablement..."
Pas très humaniste, les expulsions forcées, hein. Si on avait une politique d'immigration à la canadienne, ce ne serait presque jamais nécessaire. On renvoie des gens compétents, aussi, nous, sans même chercher à savoir s'ils peuvent apporter quelque chose à notre économie… 

"Et le relativisme démocratique est bien quelque chose, prenons le cas justement de Mayeur, le courant de droite est écrasant en Flandre, pourtant à cause de la démocratie belge, ces électeurs sont obligés de subir une politque de gauche: c'est toute la Flandre qui co-finance un système de solidarité, mais c'est le PS qui dicte les règlès au fédéral et qui gère l'application à Bruxelles et en Wallonie."
Caricature flamingante. Quoi, avec 60%, les Flamands ne sont pas capables de se faire respecter ? Joli, Walli. Vraiment joli !

Mais je suis totalement d'accord avec toi sur la conclusion, il n'y a qu'une vie et un revenu décent pour tous qui peut amener à une société humaine et démocrate.

"Mais la Belgique est l'exemple par excellence que ce ne sont pas ceux qui sont les grands donneurs de leçons sur l'humanisme progressiste qui font progresser le plus la vie et le revenu pour tous."
Ah. Bon. J'attends un développement de cette affirmation.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 21 août 2013

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@ Marcel,

totalement d'accord avec l'immigration à la Canadienne, y compris quota de loterie pour tous à la US, faudrait même lier cela aux fonds de développement pour garantir qu'on soutient l'éducation dans les pays en voie de développement dont on recruterait les scolarisés, les expulsions focées sont exécrables, mais comme d'hab, en Belgique on fait des règles pour ensuite ne pas les appliquer, comme ça tout le monde est mécontent, mais on peut faire comme avant.

Je ne soutiens aucun camp. La situation est tellement intransparente. Regarde ce que Robert Fisk écrit. L'article auquel Lieven fait référence est excellent, surtout la conclusion. Ce pays est tellement magnifique, tout comme la Libye et la Syrie, quel gâchis...

et non, à 60% les Flamands ne sont pas capables de se faire respecter, croupir devant le prêtre et le seigneur, c'est tout ce qu'ils on fait durant toute leur histoire, à part quelque paysans qui ont glissé dans la boue et en tombant ont écrasé des touristes français il y 700 ans... Même leur autonomie culturelle, c'est les Wallons qui l'ont voulue

c'est d'ailleurs pour ça que je dis que la Flandre est une création 100% belge.

surtout pas faire de bruit ou se faire remarquer, on posera des questions après, en douce, et on essayera de régler l'affaire avant ou après, en douce et dans le compromis, qui sera bien-sûr à l'avantage de l'un ou l'autre groupe d'intérêt

en ce concerne la création de richesse, les 30 dernières années pas mal d'indépendants on constitué un pactole en évitant les taxes et les autres on été soutenu en creusant la dette. Il suffit de regarder comment va Bruxelles pour voir où on va, et avec Mayeur il faut vraiment avoir peur.

je sais, c'est court et assez réducteur, mais sorry, pas le temps de développer maintenant

Écrit par : wallimero | mercredi, 21 août 2013

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Ce que vous oubliez de mentionner, c'est que les "touristes" en ont remis plein la tronche aux Flamands juste après votre mythique "guldensporenslag" fondatrice... Mais bon, ça ferait sans doute tache dans vos manuels d'Histoire orwelliens, à côté de la Walbanie...

Écrit par : Gilles | mercredi, 21 août 2013

Comme flamingant je n'aurais pas peur du 'où va la Région Bruxelloise" car je n'y a y dire n'y à y faire...Par contre, les odeurs nauséabondes provenant des partis nationalistes...

Écrit par : Philippe | jeudi, 22 août 2013

@Marcel

je suis plutôt mal à l'aise avec l'égypte, un sentiment d'impuissance envers des gens dans la merde, à cause de l'armée

ils ont eu droit à des élections si rapides après molbarak qu'il y avait surtout les frères m (ce truc créé par l'empire pour contrer les indépendantistes) qui étaient bien organisés en structure politique partisane implantée...

puis y avait morsi qui vu sont incompétence manifeste aurait été viré du pouvoir aux prochaines élections (pas cons les égyptiens, mais bon si on dit morsi c'est adolf alors byebye les élections...
mais est-ce bien adolf ? Je me suis même laissé dire que le militaire qui l'a viré était son propre pinochet islamo-compatible, quel con ce morsi)

l'armée, marcel, l'armée...soutenir ça ?

les frères m vont finir par l'adorer cette armée qui les "relégitimise" par le sang

imagine de crem comme solution à la connerie flamingante... (même sans maures)

Écrit par : Uit'tZuiltje | mercredi, 21 août 2013

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@Zuiltje : je suis aussi mal à l'aise, mais là n'est pas mon propos.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 21 août 2013

ah bon, votre propos c'est soutenons le coup d'État, croire ou conduire il faut choisir

(espérons au moins que contrairement aux israéliens les maîtres égyptiens ne zigouillent pas tout les types avec lesquels il faudra tôt ou tard discuter)

Écrit par : Uit'tZuiltje | mercredi, 21 août 2013

Je ne vois malheureusement rien de neuf dans tout cela et pour moi, ce sont les mêmes démons que l'Algérie des années 90, époque où j'ai cessé d'admirer Amnesty International, certes généreuse mais bien trop naïve et manichéenne.
Malheureusement, force est de constater que pour qu'une démocratie fonctionne bien, il y a des éléments qui doivent être réunis avant. Extrême pauvreté et extrême religiosité sont un cocktail dangereux.

Écrit par : leila | jeudi, 22 août 2013

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En total accord avec votre article! Je suis consterné de voir certains commentaires à ce propos sur Tweeter.

Écrit par : christian coppola | jeudi, 22 août 2013

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Enlèvement des sirènes du port d'Alexandrie

Je sais bien que vous ne voulez pas que l'on parle des coptes. Mais si on dit : 50 églises, écoles, institutions coptes brûlées dans une seule journée, meurtres ciblés des personnalités coptes, enlèvements, viols et mariages forcés des jeunes filles coptes, mises au secret perpétuel. 400.000 coptes réfugiés, écho des 400.000 juifs égyptiens ayant du fuir leur pays sous Nasser, au gré des révolutions nationales. On y voit plus clair, non ?

Là-dessus, Brother Tariq : il n'est pas prouvé que cela soit le fait des frères musulmans. Ah, le brave homme.

On va encore dire que je fais du sentiment. Mais comme ce sont toujours les chrétiens qui se font "objectiver" par votre charité très ordonnée, j'ai peu de scrupules.

http://www.francesoir.fr/actualite/international/terrible-sort-des-chretiens-coptes-d-egypte-99443.html

Écrit par : Pfff | jeudi, 22 août 2013

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@Pfff : il FAUT parler des Coptes, je disais simplement qu'il ne faut pas se concentrer uniquement sur eux dans le cadre du "coup d'État" pour démontrer la nocivité des Frères musulmans, sinon, "nous" ferions du christocentrisme. Or, le sujet, c'est LES Égyptiens. Notez toutefois que si les exactions contre des Coptes sont avérées, les chiffres proviennent souvent de Coptes eux-mêmes, non d'individus, mais d'organisations, et sont, comme tous les autres chiffres, sujets à caution faute de mieux. Ceci sans minimiser, bien sûr (et tout en rappelant les initiatives de musulmans faisant barrage de leurs corps autour d'églises coptes).

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 22 août 2013

On n'arrête pas le progrès dans sa progression. Bis repetitae.

Notez que la version des frères musulmans est largement reprise sur Oumma.com : 400.000 coptes ont fui l'Egypte pour échapper aux exactions des agents provocateurs du gouvernement égyptien, qui a investi massivement dans un stock de fausses barbes.

Écrit par : Pfff | jeudi, 22 août 2013

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Où l'on se rend compte qu'après coup il eut mieux valu ne pas faire de procès d'intention mais de juger sur pièce... Voyez où on en est en Egypte à présent, en partie grâce aux leaders d'opinion en Europe qui ont jugé qu'il fallait laisser une chance à la junte (tout est mieux que les frères musulmans). Et en rajouter, diaboliser, ressortir un article paru sur ikhwanweb en 2007 (en Egypte à ce moment là, c'est pareil que prendre l'avis sur un forum de la DH d'un sympathisant du PP qui rentre bourré à 3h du matin et allume son ordi). N'importe qui écrivait sur Ikhwanweb jusque 2012. J'ai même un ami copte qui y publiait des articles encore en 2010. Mais l'essentiel est de diaboliser évidemment. C'est clair qu'aujourd'hui les modérés ont quitté le pont. Seuls les plus durs ont encore envie de se battre. J'imagine que vous devez jubiler. Vous êtes complice comme beaucoup d'autres de tout ce qui s'est passé depuis le coup d'état du 3 juillet 2013. Vous faites partie de ceux qui ont enterré l'Egypte et tous les rêves d'ouverture et de démocratie pour les 20 prochaines années et je ne vous remercie pas.

Écrit par : David Leclercq | jeudi, 06 février 2014

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