jeudi, 18 mars 2010

Un VLD qui a des calculs.

N'ayant rien compris, beaucoup de politiciens flamands croient que leur « combat » pour la périphérie se résume à un affrontement entre Néerlandophones et Francophones. Ainsi, Luk Van Biesen, de l'OVLD, s'est cru pouvoir crier victoire en constatant (sur base d'un calcul démographique plutôt comique) que la proportion de non-Belges de Crainhem étant passée de 17,3 à 25,3 %, les Francophones s'y retrouveraient en minorité en… 2020 ! Idem à Wezembeek. Et apparemment, Van Biesen y puiserait une joie profonde, arguant que la majorité francophone aurait disparu, donc, d'ici-là. Il reprend là un refrain d'un certain Bard De Wever (N-VA) qui prétend que Bruxelles est à 50% étrangère pour tenter de minimiser la présence francophone. Or, sachant que de ces 50% d'étrangers, les 9/10 parlent au moins un peu le français, et 1/20e néerlandais (parce qu'ils viennent de Hollande), même si les ni-franco ni-flamands étaient réellement aussi nombreux (ce qui n'est pas le cas : 68% des Bruxellois sont de langue maternelle française et 12% néerlandaise, soit 80%), rien ne dit qu'ils voteraient pour des partis dont ils ne comprennent pas la langue. Autrement dit, même si demain, il y avait 50% d'étrangers à Crainhem, ils pourraient voter pour des candidats francophones, et en tout cas pour le maintien des facilités.

L'erreur fondamentale de Luk Van Biesen, le comique du jour, est de considérer les choses de façon communautaire, les Francophones contre les Flamands et inversément. Mais les choses dans la périphérie bruxelloise ne sont pas de cette nature. Il y a les Bruxellois et les expats qui, tous, travaillent à Bruxelles, et aimeraient habiter dans la région immédiate, à la campagne, sans y être insultés ou rejetés, et sans devoir quotidiennement passer sous un panneau qui prétend que telle ou telle commune « appartient » aux Flamands (Vlamingen). D'ailleurs, à Overijse, les Anglophones sont pourchassés au même titre que les Francophones, dès lors qu'on y interdit les panneaux « for sale » et que la commune a visiblement des relations privilégiées avec les gens du TAK qui vandalisent les magasins où absolument tout n'est pas en néerlandais. Croire qu'en 2020, ces gens-là vont tout à coup devenir pro-flamands parce qu'ils ne sont pas francophones est du plus haut ridicule. Mais en admettant que cela arrive, par exemple, à Dilbeek, je rirais bien à lire les commentaires des internautes flamingants sur l'arrogance et le manque de respect des Anglais, Allemands, Suédois, Italiens, Espagnols, Portugais, qui viennent manger le pain des Flamands sans même parler leur langue ! On rirait bien, sachant que le pain de la périphérie, c'est la présence des instances internationales à Bruxelles qui le paye !

Allez Luk, encore une blague. Avec vous, on rit bien !

22:32 Publié dans Rhumeurs | Lien permanent | Commentaires (10) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

Le Rwanda a déjà laisser tomber le sacré Français comme langue principale ; Sarkozy a été acceuilli ... en anglais.

Et Bruxelles ? Une ville (excusez-moi ; un conglomerat de 19 communes) de plus en plus pauvre.

La langue, est-elle importante ?

La semaine passée, BELGA annocait qu'en 12 ans, les revenus personelles (les moyennes) de Bruxelles ... ont baissé avec 10 % .

Bruxelles devient de plus en plus une ville avec beaucoup de pauvres qui y vivent, et beaucoup de riches qui y viennent travailler.

Voilà votre problème principale.

Et les politiciens francophones s'occupent plus aux francophones "riches" qui quittent la ville pour le Brabant Flamand (Wallon) que pour les francophones qui doivent vivre dans une ville où ils ne se sentent plus "chez eux"....

Écrit par : amaa! | jeudi, 18 mars 2010

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Taisez-vous, Amaai : qui est en train de chercher comment contourner Bruxelles pour relier la Flandre à la Flandre ? Le gouvernement flamand !

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 18 mars 2010

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@Marcel

Quand, en parlant d'Overijse, vous dites : "...la commune a visiblement des relations privilégiées avec les gens du TAK qui vandalisent les magasins où absolument tout n'est pas en néerlandais...", auriez-vous des références qui étayent cette affirmation ? Non point que je la mette en doute, mais j'aimerais me faire une culture sur le sujet...

Écrit par : Marc | vendredi, 19 mars 2010

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@Marc : oui, j'en ai, et des solides, notamment des déclarations de politiciens néerlandophones au Parlement flamand (ce que je prends pour de solides soupçons). Entre autres, le fameux "guichet de délation linguistique" relayé dans le magazine officiel communal envoyait directement, non pas à des services communaux, mais bien au TAK, notamment. Or, le TAK est proche du Voorpost et ces gens honorent publiquement des nazis. Quant au vandalisme du TAK, il a été évoqué au cours d'une réunion communale, et il suffit de visiter leur site pour les voir à l'œuvre. Il s'agit selon eux d'actions ludiques, mais l'occupation de bus, le collage d'affiches jaunes délatoires (« ce magasin participe à la francisation de la périphérie ») me semblent aller bien au-delà. Le principe est en fait le même que l'indication « ceci est un commerçant juif » en Allemagne, à partir de 1924. Vous trouverez plus de précision dans mon livre Walen Buiten, où le principe de narration (essai romancé) m'a permis d'évoquer des faits plus « limites » en matière de preuves disponibles. (Quand un commissaire de police engueule une commerçante parce qu'elle a parlé français avec une cliente, la commerçante ne va pas porter plainte contre la police !)

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 19 mars 2010

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@Sel

1. ja ja , als de Brusselaars afzakken naar het statuut van een armenstad, dan komt het door les Flamands. Toujours las autres.

2. 2/3 des maisons vendus dans le Rand ont été acheté par des Eurocrats. Lees de Standaard van vandaag. Les autochtones francophones non plus ne peuvent les acheter. Voilà ce qu'on viens de constater.Où est-ce que les Brusseleirs qui prennent la fuite pour les allochtones vont s'installer demain ? A Charleroi ?Mons ????

Écrit par : amaai! | vendredi, 19 mars 2010

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Ce petit monsieur qui digère mal le verdict du suffrage universel et l'absence probablement très longue d'échevin flamand à Crainhem ne veut pas être en reste face à son voisin en flandritude, l'inénarable Eric VRP champion zaventemien toutes catégories du repli identitaire borné. LVB serait-il devenu adepte du recensement linguistique ou sa sortie médiatique n'a-t-elle d'autre motivation que la musculation politicienne avant le plan que Jean-Luc Dehaene nous peaufine pour BHV le 18 avril prochain?
Quoiqu'il en soit, avant de prédire un avenir pour le moins subjectif quant à l'évolution linguistique de Crainhem, il devrait réserver ses élucubrations à l'usage exclusif de la minorité flamande locale encore en vie et peut-être ainsi conserver un électorat qui lui permette d'exister encore un peu sur la scène communale.

Écrit par : Jean Simon | vendredi, 19 mars 2010

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@Amaai : niet « les Flamands » maar « le gouvernement flamand ; les partis flamands ». Oui : la responsabilité des Flamands dans la chute de 10% du revenu des Bruxellois est relativement importante, à partir du moment où la Flandre utilise sa force de frappe (6 mio ha) pour concurrencer l'industrie Bruxelloise, forcément limitée par la zone géographique, et créer un « Bruxelles bis » industriel, exactement à la sortie de la ville. Le nombre de personnes que je connais qui travaillaient autrefois à Bruxelles et sont aujourd'hui des employés de Flandre (Dilbeek, Machelen, Zaventem, Vilvoorde) est impressionnant. Non seulement, la ville est cloîtrée bien en-deça du minimum vital (à savoir, les deux-tiers de son périphérique est en Flandre, unilingue, et sert à alimenter l'industrie flamande en priorité), mais en plus, les revenus qu'elle génère vont, pour une part importante, aux autres régions. Bruxelles n'a pas les moyens de gérer son statut de ville internationale, qui est exactement ce qui fait vivre le Brabant flamand ! Alors, quoiqu'il arrive, la Flandre, si elle est contre-productive à Bruxelles (et elle l'est), a une écrasante responsabilité dans le fait que la ville la plus productive d'Europe après Londres est aussi celle où il y a le plus de misère et le plus de chômages. Les Bruxellois travaillent dur. Même dans l'administration, ils sont moins payés que les Flamands, et les Wallons. C'est exactement pour ça que les salaires des expats apparaissent mirobolants, parce que ceux des Bruxellois qui travaillent avec eux sont laminés au cutter par les impôts d'une part (qui ne leur profitent pas), et la concurrence de la région flamande que je considère comme assassine et déloyale.

Les Flamands ne sont souvent pas conscients de ce problème. Je me rappelle de Des qui m'avait fait remarqué que le ring était la dorsale de la Flandre avant d'être le Ring de Bruxelles. C'est dingue, cette façon de tout ramener à sa fonction flamande, non ? Enfin, personnellement, je ne vois pas de différence entre un « autochtone » et un autre européen et je me fous pas mal de l'évolution démographique. Elle ne sera jamais que le reflet des mouvements économiques. Lutter contre une immigration, ça s'appelle du nettoyage ethnique. C'est donc impossible. Autant Bruxelles ne sera plus jamais totalement néerlandophone ni totalement francophone, et tant mieux, parce que ça permet d'appaiser les velléités de flamandisation de la Capitale de vos extrémistes (Crols a compris…), autant le mieux qui puisse arriver, est que la région autour de Bruxelles s'internationalise aussi. C'est de toutes façons ce qui va arriver. la question est : est-ce que l'administration flamande sera perçue comme une bloody fucking Flemish only bitch ou comme intelligente, proactive, polyglotte.

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 20 mars 2010

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@ Sel.

Vous vous trompez,mon ami.

Il s'agit d'une chute de 10 % dans les revenus PERSONELLES des habitants de Bruxelles.

Si vos amis Bruxellois vont maintenant travailler à Dilbeek, Zaventem,.... leur revenus PERSONELLES sont toujours considére comme "Bruxellois"...

La population de Bruxelles devient de plus en plus pauvre à cause de la fuite du Brusseleir "autochtone" et l'arrivé de plus en plus d' allochtones dont - malheureusement - la majorité est moins fort sur le marché de travail que les Bruxellois qui quittent la ville. Et qui emènent leur revenu PERSONELLE à la Flandre ou la Wallonie. Où les revenus moyennent montent. Quite simple, isn't it ?

Ceux qui font marcher Bruxelles sont les navetteurs ; il y a plus de Wallons et de Flamands ( ... et les expats) qui viennent travailler à Bruxelles que de Bruxellois qui y travaillent eux-mêmes.

Amusant que vous reprochez les "politiciens Flamands" ce que vous pourriez aussi reprocher les "politiciens Wallons." Pourquoi Onckelinckx vit-elle à Lasne, et pas chez vous ?

note : "l'industrie Bruxelloise" ; à part d'Audi à Vorst, c'est quoi exactement ?

Les politiciens Flamans n'ont rien à faire avec ça !

Écrit par : amaai! | dimanche, 21 mars 2010

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@amaai : vous n'avez pas tout à fait tort : l'émigration des employés joue aussi. Mais elle n'explique pas tout. En revanche, j'ai des sources assez précises qui montrent que quand une industrie passe en Flandre, même en ne faisant que vingt mètres, une certaine préférence néerlandophone s'installe.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 21 mars 2010

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Onckelinckx vit a Lasne et pas a Schaarbek, car quand ele a joue la carte demagogique en voulant devenir bourgmestre a Schaarbeek, nous lui avons fait comprendre qu elle n avait rien a faire a Schaarbeek, du moins pas par opportunisme. Na! -)

"Les politiciens Flamans n'ont rien à faire avec ça !" C est une blague de tres mauvais gout, comme l actualite nous le demontre.

Écrit par : DonBlacksad | lundi, 13 septembre 2010

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