jeudi, 18 mars 2010

Voile : le Conseil d'État donne raison à Marcel Sel

Dans mon article La Quadrature du Voile, d'il y a six mois (je suis devin ! je suis devin ! ) je fustigeais la trop rapide décision du Conseil de l'enseignement communautaire flamand d'interdire le voile dans toutes les écoles d'Anvers. Je suivais en cela, notamment, l'opinion de Jan de Groof, juriste scolaire, qui se posait notamment la question de la légalité de cette interdiction. Et je rappelais pour ma part qu'une telle décision supposait un débat démocratique, que la Communauté flamande empêchait de facto. Or, c'est exactement ce que le Conseil d'État reproche à la décision de ce Conseil éducatif, en annulant sa décision d'interdire le voile à l'école. Au même moment (septembre 2009), les Francophones avaient saisi la balle au bond pour entamer une discussion générale sur le voile à l'école et dans l'administration, poussés sans doute par le repli identitaire en France, et la politique un peu brutale de certaines institutions au Nord. Il se fait donc que le Conseil d'État me donne aujourd'hui raison sur ce point précis. Je précise que je ne me suis jamais prononcé pour ou contre le voile : je rappelle simplement qu'une décision aussi importante et aussi solennelle (qui revient à interdire à certaines la pratique assidue de leur religion) ne peut se faire que dans la sérénité (toute relative) de sénacles démocratiques par excellence que sont la Chambre et le Sénat, et ce, après avoir pris les informations indispensables à la bonne compréhension des enjeux.

(A Wanda : oui, je suis en accord total avec la décision du Conseil d'État. Cela ne signifie pas qu'il ne se trompe jamais, et encore moins qu'il n'a pas un a priori négatif vis-à-vis des Francophones).

22:12 Publié dans Rhumeurs | Lien permanent | Commentaires (3) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

dhimmitude complet. La Belgique a urgemment besoin d'un partie comme la liste de Wilders. Dans mon temps tout sorte de couvre-chef etait defendu a l'ecole point final. Et si ca deplaise quelques [insulte effacée ndS] religieuses elles n'ont qu'a demenager a Arabe-Saoudie.

Écrit par : Lieven | jeudi, 18 mars 2010

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Que le voile soit porté en rue, à l'école, sur le lieu de travail, cela n'est pas le vrai problème. Le voile simple (le hijab) peut parfaitement être considéré comme l'expression d'une foi personnelle, dès lors qu'il est porté sans ostentation ni volonté de propagande d'aucune sorte, à l'instar de la croix chrétienne ou de la kippa israélite.

Mais comment connaitre l'intention et les motivations profondes de celle qui le porte ? Le fait-elle par conviction religieuse, par obligation, par désir de rupture, par envie de choquer, par fanatisme, par peur, par contrainte ?

Le problème, c'est qu'on a diabolisé ce symbole, alors que les autres signes arborés précités n'ont jamais choqué personne. Pour preuve, la quasi-totalité de ceux qui aboient et hurlent à l'intégrisme à chaque voile croisé sont généralement incapable de faire la distinction entre hijab, niqab et burka. Et les intégristes eux-même contribuent à instrumentaliser cette diabolisation car elle leur permet d'instiller, à peu de frais, une véritable terreur vis-à-vis de cet islam rampant, grignotant et menaçant nos traditions. Voilà pourquoi, dans la conscience populaire, ce simple bout de tissu est devenu l'icône de l'agression sans cesse croissante orchestrée par un fondamentalisme barbare et moyenâgeux...

L'expression de la foi devrait toujours être une affaire purement personnelle dès lors qu'elle respecte le fondement de chaque société évoluée : la liberté de tout un chacun s'arrête là où commence celle de l'autre. Mais ça, il est vrai que les fondamentalistes barbares et moyenâgeux dont la culture est basée sur des siècles de frustrations, de répression et soumission ont un peu de mal à le comprendre.

Écrit par : Marc | vendredi, 19 mars 2010

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@ Marc : bravo pour votre point de vue intelligent et équilibré !

Écrit par : Franck Pastor | vendredi, 19 mars 2010

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