mercredi, 23 mars 2011

Le pseudo-pays des pseudo-affaires courantes.

Patatras ! Johan Vande Lanotte vient d’inventer un nouveau concept constitutionnel : le gouvernement est «en fait» en «pseudo-affaires courantes». Comment mieux avouer que le pays est sorti des rails de son fondement démocratique ? Des pseudo-affaires courantes, ça n’est écrit nulle part dans la Constitution. Ça n’existe pas. Ou on a un gouvernement, ou il est en affaires courantes. Être entre les deux démontre qu’on est dans un flou artistique, que la Belgique a totalement perdu le sens de l’État de droit. La faute à qui ? Originellement, à Herman Van Rompuy semble-t-il, puisqu’il aurait été le premier à inciter à ne jamais entrer dans un gouvernement sans garantie de l’adoption par la Belgique des résolutions flamandes (illégales : le Parlement flamand n’est pas habilité à voter des résolutions) de 1999. Et ça arrange qui, ça ? Ceux qui veulent que la nation explose (VB) ou s’évapore (N-VA).


Plouf.
Commençons par ces derniers. Si vous voulez qu'une petite marre s'évapore sans qu’on ne voie (trop) que vous faites tout pour y parvenir, vous braquez une lampe halogène à très haute température dessus, et ensuite, vous nagez dedans tout en grignotant une gaufre, en disant d’un air inquiet : «tiens, on dirait qu’il y a moins de l’eau que cinq minutes passées». Pour être encore plus crédible, vous allez de temps en temps remplir un petit seau de plage, et vous remettez de l’eau dans la marre d’un air satisfait, en disant à la presse : «regardez dites, moi, je fais tout pour faire que le pays sait avancer, c’est pas comme le PS». Vous aurez, bien sûr, reconnu Bart De Wever. 

Rhoooo
Et il y a des jours où ce double langage se voit plus fort que d’autres. Ainsi, après que la N-VA a voté les attaques contre la Libye à l’unanimité, sous l'impulsion d'un gouvernement qui ne peut traiter que d'affaires urgentes intérieures, Bart-aux-Deux-Visages déclare à la VRT que celui-ci n'avait pas le droit d'entrer en guerre. Hier, dans «De Laatste Show» (VRT) au titre peut-être prophétique («le dernier spectacle»), le mamamouchi déclarait, cynique : «Ce gouvernement déclare la guerre, prépare des budgets pluriannuels…» insinuant qu’il sort de ses prérogatives. Pourtant, à la chambre ce lundi, le représentant de la N-VA, Peter Luyckx, déclarait : «Le groupe N-VA se félicite de ce que la communauté internationale mette un frein aux agissements de Kadhafi. Vendredi dernier (en commission NDR), tous les groupes ont donné au gouvernement un mandat parlementaire à cet effet (…)
Mon groupe soutiendra sans faille toute opération visant à rétablir la paix». Que demande le peuple ?

Bang
Ce n’est donc pas le gouvernement qui serait «parti en guerre», mais bien le Parlement, N-VA en tête. À tel point qu’un autre N-VA, Théo Francken, s’est écrié en commission : «We go to war !»  Toutefois, Luyckx met un précautionneux bémol : «nous approuvons cette intervention à condition, et c'est une condition importante prévue par l'amendement (déposé par la N-VA, NDR), qu'un gouvernement en affaires courantes ne puisse en cette matière prendre aucune décision majeure sans y associer le Parlement.» Bon, c’est noté. Sauf que ce n’est pas ce qui se passe : avant que la décision ne soit mise au vote, le ministre de la Défense en affaires volantes, Pieter De Crem, déclare à la tribune de la Chambre : «
Le gouvernement a décidé à 14 heures de valider sa participation en envoyant, d’une part, ses F-16 sur la base grecque d'Araxos et, d’autre part, le chasseur de mines BNS Narcis. Globalement, 150 militaires de la composante aérienne seront basés en Grèce et 45 personnes seront mises à bord ou se trouvent déjà à bord du Narcis.» 

Tic tac
Or, la séance a été ouverte à 14 h 20. Les affaires courantes sont si rapides de nos jours qu’elles précèdent l’avis du Parlement ! Ce que confirme Gerolf Annemans (Vlaams Belang) juste avant le vote : «
Je viens de recevoir un communiqué de presse selon lequel les premiers F16 belges survolent la Libye. M.De Crem aura donc quand même réussi à devancer le Parlement de quelques minutes.» Dont acte. Annemans avait déjà prévenu : «Nous menons depuis quelque temps une discussion sur ce qu'un gouvernement en affaires courantes peut faire. Il s'avère aujourd'hui qu'un tel gouvernement peut également partir en guerre.»

Cataclop
N-VA comme Vlaams Belang avaient donc émis de fortes réserves sur le droit de ce non-gouvernement à partir en guerre. Ça ne les a pourtant pas empêchés de voter pour, sachant tout ce qui précède : le gouvernement a bien pris des décisions engageant le pays avant le vote en séance plénière. Et pire, le ministre de la Défense avait déjà lancé un acte de guerre (le survol d’un pays souverain par des appareils militaires armés est un acte de guerre), dont l’ordre est forcément intervenu avant l’accord de l’ensemble du gouvernement, et avant celui du Parlement. Pour que des F 16 survolent la Libye vers les 15 heures (la séance de la Chambre s’est ouverte à 14 h 30), il fallait que l’ordre parte de la défense bien avant 14 heures. Il fallait une coordination entre la Crem de nos va-t-en-guerre et l’armée. Il fallait des décisions individuelles, il fallait les défendre auprès de Leterme, le non-Premier-Ministre. Quel journal parlait «d’affaires galopantes» ?

Pan
Bien sûr, on me dira que la guerre requiert une liberté d’action et un pouvoir de décision ministériel extra-ordinaire. Et c’est bien là que le bât blesse. Si le gouvernement n’a pas le droit constitutionnel d’une telle liberté, et puisqu’il ne peut pas, en pratique, référer au parlement pour chaque décision, il ne peut la prendre. Autrement dit, la Belgique n’est pas en état constitutionnel de s’allier à l’Angleterre et à la France pour une action de cette nature, où un aviateur pourrait un jour avoir à demander l’autorisation de tirer, tuer, bombarder, dommagecollatéraliser. Et oui, aussi des civils ! Et la résolution de l’ONU n’implique pas une obligation de la Belgique à lancer des «actions militaires». La preuve : la plupart des autres pays ne le font pas. Plus que toute autre nation, celle-ci aurait dû réfléchir beaucoup plus longtemps, beaucoup plus profondément, à son engagement. Ne pas attaquer la Libye n’est en rien déshonorant. La coalition n’a pas plus besoin de la Belgique qu’elle n’a besoin du Luxembourg.

Taïauuuuut
Quant à prétendre qu’il s’agissait d’une «obligation morale», c’est aller un peu vite, c’est amoraliser l’Allemagne, c’est adouber une attitude postcoloniale où l’avis des pays les plus concernés, ceux de la Ligue Arabe, compte pour du beurre ! Postcolonial, je persiste : il est amoral de vendre des armes à Khadafi pour ensuite le qualifier de fou dangereux et décider de son élimination. Le colonialisme est un opportunisme. On soutient le dictateur tant que ça nous arrange et que ça nous apporte des picaillons, et dès que son action devient trop visible, on monte sur nos chevaux blancs en criant à l’horreur dictatoriale. Ce dictateur, nous l’avons armé, soutenu. Tous les prisonniers politiques, tous les massacrés, l’ont été par le bras de Khadafi, avec des balles FN, des Mirage, du matériel anglais, allemand, flamand (puisqu’on en est là). Rien de tout ça n’a été évoqué à la Chambre. On fonce tête baissée, parce que BHL a convaincu Sarkozy de convaincre l’ONU de dire à De Crem : mon coco, vas-y, libère tes pulsions meurtrières ! Vive la guerre !

Gloups
Oui, il faut aider les insurgés, mais savons-nous qui ils sont, ce qu’ils représentent ? Oui, il faut empêcher les massacres, mais la Libye en a-t-elle le monopole ? Où étions-nous quand les phalangistes libanais torturaient, violaient, massacraient sous nos yeux à Sabra et Chatila ? Où étions-nous quand Saddam gazait les Kurdes ? Où sommes-nous quand l’est du Congo est ravagé par des hordes sanguinaires ? Que faisons-nous quand la Syrie tue ? Qui a empêché les massacres au Darfour ? Prévenu la situation en Somalie ? Et quand nos avions si démocrates et libérateurs «devraient» soutenir l’une ou l’autre des révolutions mensuellement écrasées par des pouvoirs oppresseurs un peu partout dans le monde, nous discutons, non pas de F16, mais de circuits de F1 ! Ou de FN. De l’intervention en Libye, en revanche, le Parlement belge ne discuta pas.

Argh
La vérité, c’est que parmi les pays oppresseurs, les dizaines et les dizaines de dictateurs qui tuent quotidiennement dans tous les coins du monde, la Libye est une cible bien commode. Elle a le pétrole, elle n’est pas soutenue par ses pays voisins, elle a une armée mal équipée, le terrain est plat, son dictateur a une tête à jouer le diable dans un film de série Z. Et surtout, surtout, elle nous permet de participer, cœurs vaillants, à la formidable révolution arabe que nous avons préalablement regardé de loin, craintifs, avec l’inquiétude qu’elle était une révolution islamiste. Comme pour s’excuser du manque de clairvoyance en Tunisie et en Égypte, nous voilà — Sarkozy, BHL et sa muse en tête — animés par une immense passion romantique de libération d’un peuple frère dont nous ne savons rien.

Urgh
Nous voilà à dépenser des fortunes pour abattre un tyran, alors que nous aurions peut-être pu les investir dans des projets plus concrets. On n’a sauvé personne, on ne sauvera personne en Libye. C’est juste qu’on tuera les mauvais au lieu de laisser tuer les bons. Les mauvais civils avec, cible collatérale, ils n’avaient qu’à pas aimer leur leader que nous avons si bien soutenu. Ce ne sont que des cons, après tout, ces Tripolitains-là. Les Benghazaoui, eux, ils sont formidables, des beaux hommes libres, de belles femmes libres, de beaux enfants libres. Et peut-être, dans leurs rangs, un futur autre dictateur qu’on financera, armera, jusqu’au moment où il aura cessé de nous plaire. 

Gargl
Pendant ce temps, quelques millions de gens crèvent la dalle, et avec le prix d’une seule heure de vol d’un seul de nos F16, on en sauverait déjà quelques-uns. Mais ça, ce n’est pas romantique. Le fusil, la guerre, a toujours été brandi pour les plus belles raisons du monde. À tort, presque toujours. L’Occident a soutenu, autrefois, d’autres révolutionnaires formidables. Ils s’appelaient, par exemple, les Talibans. 

Voilà pour mon redressement de torts.

Yeah
Ce lundi, donc, le gouvernement sortit du Parlement avec la certitude d’être soutenu par tout le monde, à l’exception de Laurent Louis qui, pour une fois, a sauvé les meubles de la démocratie en s’abstenant. Je m’explique : vu le manque de soutien de l’Allemagne et d’une partie du monde arabe, un bémol parlementaire était plus que la moindre des choses dans la Chambre du cœur de l’Europe. Un vote aussi unanime, et les insultes qui ont ensuite plu (dans les commentaires en ligne et sur Twitter) sur l’ex-PP, donnaient l’impression d’une hystérie collective, précédant toute réflexion, comme on a pu en voir aux États-Unis lorsque Bush est parti en guerre contre l’Irak, avec la même intention qu’aujourd'hui : y apporter la «démocratie». 

Oumpf
Mais cette belle unanimité cachait les plus noirs desseins. Elle ne portait en fait que sur le principe de l’intervention, pas sur ses corollaires, à savoir la nécessité impérative de donner le pouvoir militaire à quelques-uns, un pouvoir qui, par essence, ne peut être que secret, total, aux décisions immédiates. La preuve, c’est que dès le lendemain, le Vlaams Belang qui avait appuyé sur le bouton «start» («oui») est allé porter plainte au Conseil d’État pour sortie manifeste du cadre des affaires courantes. Et appuyée par Bart De Wever en personne qui, s’il ne signe pas, prend le même pli : le gouvernement en affaires gluantes n’avait pas à plonger dans la marre de la guerre.

Huhuhu
Réponse de Johan Vande Lanotte ?  Si, si, c’est parfaitement constitutionnel. Ou plutôt, ça l’est presque. Ou encore, ça ne l’est que moyennement. Oh, lui ne critique pas l’entrée en guerre dans un pays éloigné. Lui se contente de critiquer la nomination des nouveaux directeurs de la Banque Nationale, qui elle n’était pas urgente, pas une «affaire courante». Résumons sa pensée : intervenir militairement dans un pays lointain, souverain, en violant illico l’esprit de la résolution de l’ONU (du moins, si l’on écoute la Ligue Arabe, et je me dis que sur le sujet, elle est plus concernée que nous) fait partie des affaires urgentes et n’implique pas un éventuel futur gouvernement. Il faut le lire pour le croire !

Blingbling
Établir des budgets pluriannuels qui impliquent également tout futur gouvernement est aussi tout à fait courant. Et urgent, puisque l’Europe le demande (nous n’avons même pas le cul de dire à l’Europe ce qu’il devrait en être vraiment : «sorry, guys, constitutionaly, we can only supply a one-year budget»). Et encore ! En revanche, nommer les gens qui dirigent notre Banque Nationale, ça, c’est illégal. Il n’y a pas plus créatif, en ce moment, qu’un constitutionnaliste belge ! Notre Constitution serait-elle juste une pâte à pizza sur laquelle on tire d’un côté ou de l’autre selon ce qui «nous» arrange ? Pour info, comme tous mes collègues pizzaioli d’occasion, je sais que plus on tire aux extrémités, plus on risque que la pâte craque en son centre. on peut alors dire : ce n’est pas moi, c’est la pizza. 

Fizzzzzz
La conclusion de Vande Lanotte est révélatrice : «En fait, vous ne pouvez pas qualifier ce gouvernement de ‘gouvernement en affaires courantes’. Ce sont des pseudo-affaires courantes, tout comme nous vivons aujourd’hui des pseudo-négociations. Chacun fait comme si.» Voilà le binz : on fait comme si on négociait, on fait comme si on n’avait pas de gouvernement, on fait comme si on respectait la Constitution, l’État de droit et les principes de la démocratie parlementaire. Car comme je le disais, on est en affaires courantes ou on ne l’est pas. Une nation comme la nôtre ne peut se permettre de faire semblant d’être. Au fond, on fait comme si la Belgique existait encore. Entre-temps, la pâte commence à se déchirer, la marre s’échauffe. De Wever continue à barboter dedans et à y vider ses petits seaux hypocrites. Jusqu’au dessèchement total. Avec le soutien, désormais, de l’Angleterre. Allez, sortons un nouveau cri de guerre «De Crem et Charlemagne !» Taïaut !

Shebang, pan, plop, fizzzzzzzz.

P.S. : merci aux chrétiens-démocrates, écologistes, libéraux, libertaires de droite et socialistes d’avoir défendu, tous en chœur, avec les nationalistes et l’extrême-droite, une même idée sans même penser à s’abstenir, ne fût-ce que pour qu’il y eût débat. La démocratie, c'est le pluralisme. Et donc, d'abord, le pluralisme des idées et des valeurs. Il faut au moins que ça se voie ! A 125 voix sur 126, ça ne se voit plus.

 

©Marcel Sel 2011. Reproduction autorisée uniquement sur blogs personnels, par email, sur facebook moyennant citation du nom de l'auteur et lien vers ce blog,.

 

15:04 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (43) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

L'intervention en Libye, quoi qu'on en pense sur le plan moral, est une violation du droit international comme l'expliquait cette semaine un professeur dans la Libre puisqu'elle soutient des rebelles contre un gouvernement légitime. A partir de là, que l'attitude de la Belgique soit contraire à la Constitution n'est jamais qu'un détail dans la la logique cynique des choses de ce monde.

Écrit par : francolâtre | mercredi, 23 mars 2011

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Donc empécher un tyran fou-furieux de massacrer son propre peuple relève du Viol du Droit International ?

Si on brandit le sacro-saint "On ne se mèle pas des affaires intérieures d'un autre Etat", alors tout les tyrans sanguinaires de la planète (et il y en a encore pas mal) ont de beaux jours devant eux.

Evidemment on ne doit pas virer vers l'autre extrème, dont la Guerre d'Irak de 2003 est le pire exemple de ces dernières années ...

Écrit par : Sunto | mercredi, 23 mars 2011

Un gvt legitime mdr lol enzovoort. Il a ete elu qua,d kadafi

Écrit par : leluron | mercredi, 23 mars 2011

@Leluron : légitime au regard du droit international, évidemment !

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 23 mars 2011

Si on pouvait empêcher tous les tyrans fous, et si on ne les soutenait pas pendant des décennies avant de décider de les éradiquer, alors, je suis pour le droit absolu d'ingérence. En attendant, les intérêts en jeu sont un peu plus sophistiqués que ça, et si basculer Khadafi signifie se mettre la Ligue Arabe à dos, je trouve qu'on doit au moins en débattre.

Par ailleurs, comme je dis, un pays dont le gouvernement est en affaires courantes n'a pas à entrer en guerre, pour quelque raison que ce soit. C'est plus clair comme ça ?

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 23 mars 2011

Je suis mal à l'aise face à une partie de votre texte. Je trouve votre position contradictoire. D'un côté vous critiquez nos attitudes néo-colonialistes occidentales qui consistent à favoriser des dictateurs tant qu'ils nous arrangent sans jamais remettre en cause leurs pouvoirs, tout opportunistes que nous sommes. De l'autre vous n'acceptez qu'avec réserve notre "ingérence" pour favoriser une démocratie naissante, un mouvement qui s'organise comme tel dans la lignée des mouvements dans les autres pays arabes. Un mouvement qui émeut. Un mouvement qui remet profondément en cause l'utilité même de l'O.N.U si elle s'était trouvée dans l'incapacité de réagir. Et par la même tenait à faire passer les états-membres de l'Union européenne pour une bande de guignols impuissants face à la défense du modèle de la démocratie même.
Vous vous demandez où nous étions dans le passé... Et bien pour une fois nous sommes là, pour une fois on n'a pas passé notre temps à laisser les gens se faire tuer en se mettant d'accord sur une définition de génocide (c.f. Rwanda). La situation pressait, nous y avons répondu.

Cette situation est d'ailleurs bien différente de la guerre d'Irak et la résolution de l'O.N.U est très limitée pour le moment et sera je pense difficile à étendre (même si les forces ne sont pas sous commandement onusien ce me semble). Aucune force terrestre que je sache n'est prévue dans le mandat actuel.

Je ne suis fondamentalement pas d'accord avec vous sur le fait qu'on ne sauvera personne en Lybie. Un modèle démocratique c'est un pari sur l'avenir qui profite à tous.
Le fait est que rester dans sa petite bulle nationale, sur sa petite commune, dans sa petite maison, avec ses petites pantoufles, c'est un petit rêve mais ca n'est qu'un rêve. Si vis pacem, para bellum. Je crois profondément que ne pas être capable de défendre ses valeurs c'est la meilleure manière de les décrédibiliser et les voir disparaître. L'O.N.U souffrait une grave crise de confiance en l'institution même.

Pour les tribulations de De Wever, on a l'habitude que la NV-A et lui jouent à tous les rateliers dès qu'il s'agit de foutre l'état belge par terre, rien n'est étonnant.

Bon, je reviendrai plus tard, j'ai peu le temps de développer plus ma pensée.

Écrit par : QuentinF | mercredi, 23 mars 2011

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Certains veulent un Roi d’opérette avec une action purement protocolaire... Il ont déjà un gouvernement ( en formation perpétuelle) purement protocolaire... Il ya l'autre gouvernement anti-démocratique car irrévocable qui gouverne, qui a le pouvoir.
Et on s'en va en gère contre un dictateur in-déboulonnage (le 'papa' Lybien)... bien tien !

Écrit par : Tilto | mercredi, 23 mars 2011

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@Quentin : ma position n'est pas contradictoire : je donne les arguments qu'une saine opposition aurait dû brandir au parlement contre une intervention de la Belgique en Libye. Je suis évidemment pour une intervention de l'ONU. Mais la Belgique n'est pas forcée d'y participer.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 23 mars 2011

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"Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction" - Rostand

C'est une chimère... Et si je peux me permettre c'est le même genre d'immobilisme qui nous a fait atteindre la situation actuelle entre flamands et francophones. On met quand même constamment la poussière sous le tapis et puis on s'étonne et on cherche le tapis au milieu de la poussière en poussant des hauts cris...

Je vous suis sur l'inconstitutionnalité de cette action de notre point de vue mais je n'ai rien à redire sur le principe, au contraire... Je suis plutôt même en accord avec la décision prise, une décision qu'il fallait prendre vite au regard de la situation, on n'avait que trop traîné. Par contre, je suis d'avis que l'action doit être suivie et que des débats doivent avoir lieu qui à terme doivent influer sur l'action là-bas.

Dire que vous êtes pour une intervention de l'O.N.U. et vouloir la faire réaliser par les autres, c'est tout aussi contradictoire à mes yeux.

Écrit par : QuentinF | mercredi, 23 mars 2011

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@Quentin : la Belgique n'est pas toute l'ONU.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 23 mars 2011

Hé bien cher QuentinF nous sommes ainsi condamnés à l’Action…
Toutefois, Jean Rostand que vous invoquez, et qui était un pacifiste militant, serait sans doutes fort étonné que cette citation extraite de son livre « Inquiétudes d’un biologiste » soit invoquée pour aller en découdre avec des inconnus, qui d’ailleurs ne nous ont rien fait…
Et, puisque le baroud semble vous convenir, sachez que la Légion recrute encore… et que les dégâts collatéraux infligés depuis le ciel ne suffisant certainement pas à en finir avec le monstre, il faudra bien se résoudre à une croisade pédestre… Taïaut !!!

Écrit par : waharday | jeudi, 24 mars 2011

P.S. : merci aux chrétiens-démocrates, écologistes, libéraux, libertaires de droite et socialistes d’avoir défendu, tous en chœur, avec les nationalistes et l’extrême-droite, une même idée sans même penser à s’abstenir, ne fût-ce que pour qu’il y eût débat. La démocratie, c'est le pluralisme. Et donc, d'abord, le pluralisme des idées et des valeurs. Il faut au moins que ça se voie ! A 125 voix sur 126, ça ne se voit plus...

Marcel + 1000 ! J'ai peur que "l'aveuglement de l'imaginaire collectif" de ce gouvernement ne soit bien plus grave qu'on ne le pensait !!!

Écrit par : azor | mercredi, 23 mars 2011

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....jusqu'à aujourd'hui, je me disais comme bcp de Belges " c'est pas grave," ils sont pas dupes " ou alors " c'est rien, ils vont se réveiller"...mais là maintenant, on est mal, on est mal !!!

Écrit par : azor | mercredi, 23 mars 2011

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...et comme on dit chez nous " y'en a plus un pour relever l'autre "...

Écrit par : azor | mercredi, 23 mars 2011

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Chapeau, Marcel !

C'est un des textes les plus pertinents que vous avez écrit depuis longtemps. Il y là une puissance critique, une impertinence, qui en fait toute la force.

Il est vrai que la situation actuelle devient, au sens propre, "délirante".

Écrit par : Tournaisien | mercredi, 23 mars 2011

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Venant de vous, je double le compliment ! :-)

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 23 mars 2011

Dans les remerciements, z'avez oublié Serge Gainsbourg ....
Même si le beau Serge a écrit : " SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ"

Écrit par : Pierre@s | mercredi, 23 mars 2011

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moi je pense que nous avons un gouvernement de plein exercice!
un gouvernement flamand avec quelque ministres francophone d'ouverture qu'on virera "le moment venu":
Reynders en DSK financier, une vice-première ministre Onkelinks-Uytendael en Kouchner-Ockrent en MèreSocialeFrancophone (santé!), et enfin Milquet en -quelle chance- Amara ou Yadezemplois.

Écrit par : Salade | mercredi, 23 mars 2011

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Franchement au vu de ce qu'il se passe........... et à nouveau Yves Letermes ce soit sur RTL.
La fédération wallonie france a 2 choix. Soit celui de jouer le rôle d'une Madame Landru et de se faire rotir dans une cuisinière flamande après découpage en bonne et due forme soit de voir ce qu'elle peut faire avec la France.

Les intérêts flamands en francophonie sont tellement nombreux qu'ils ne laisseront pas tomber de si tôt leur poule aux oeufs d'or. Car si oui, il y a des transferts financiers de flandre vers la francophonie, si on leur demande de retirer leur bille de chez nous, ils resteront gros jean comme devant.
Ils veulent aller jusqu'aux bouts et bien allons y gaiement. S'ils maintiennent leurs revendications et leur manière d'être; on demande à la France.
On verra alors l'attitude de la flandre.

La France a bien été la première a attaquer la Lybie, elle pourrait tout aussi bien montrer un peu les dents face à ce qui existe en Belgique.
Certes difficile de demander l'intervention d'avion avec missile face à des wooncode etc........... Mais il y a moyen d'empêcher la flandre d'écraser notre économie ce qu'elle ne se gêne pas de faire.

Tiens j'étais à l'intermarché de Jeumont cet après midi. Ben les poireaux flandria, ils sont bien boudés. Les grosses bottes en filet flandria, ne rencontrent aucun succès. Perso, j'ai préféré aussi des français vendu au poids.

Écrit par : pmf | mercredi, 23 mars 2011

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"La France a bien été la première a attaquer la Lybie, elle pourrait tout aussi bien montrer un peu les dents face à ce qui existe en Belgique. "

Sarkozy obéit surtout à des considérations de politique intérieure, il compte sur un succès de politique étrangère dans le monde arabe pour remonter dans les sondages avant la présidentielle. Son objectif est atteint : la télé a montré des insurgés libyens brandissant des drapeaux français, il va falloir maintenant que son imagination fertile lui souffle le moyen de se sortir de ce guêpier avant que ça ne sente trop le brûlé. Il y a quand même 5 à 6 M de Français arabes musulmans qui ont été choqués par l'affaire tunisienne, ça fait une grosse différence avec la Belgique où la France n'a que des coups à prendre si elle fait mine de s'intéresser officiellement à la question.

Écrit par : Bernard (Rouen) | mercredi, 23 mars 2011

Il y a un autre truc qui pourrait peut-être inspirer notre ami Marcel, Vous avez remarqué, il y a quelque temps on entendait les francophones, PS en tête dire qu'il était hors de question de négocier à deux, PS et NVA. Or depuis que le CDV a la main, que fait-on? On a plus que des réunions entre PS (Di Rupo) et NVA (BDW) sous la houlette du petit Wouter! Et les autres partis, hors jeu, et ce, comme par hasard depuis que le MR (et les FDF) sont revenus dans le jeu! Vous avez dit nouvelle capitulation?

Écrit par : MC MICH | mercredi, 23 mars 2011

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Extrait de la D.H. en rapport avec le grand direct de Leterme sur TVI
M. Leterme a salué l'action du président français Nicolas Sarkozy pour bloquer la progression des troupes du colonel Kadhafi vers l'est de la Libye. C'est sous son impulsion que les choses ont commencé à bouger", a-t-il déclaré. "Il faut rendre hommage au leadership de Nicolas Sarlozy.
C'EST CELAAAAA OUI!

Écrit par : MC MICH | mercredi, 23 mars 2011

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Autre extrait de la D.H. en rapport avec le grand direct de Leterme sur TVI, c'est Leterme qui parle:

"Tous les partis flamands ont rédigé dans la note Octopuss toutes les revendications qui doivent servir de base commune lors de négociations fédérales".

VOUS AVEZ DIT SEULEMENT LA NVA LE PROBLEME?

Écrit par : MC MICH | mercredi, 23 mars 2011

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Et alors la cerise sur le gateau (comme pour me donner raison dans mon premier post de ce soir) c'est encore Leterme qui parle:

M. Di Rupo et M. De Wever ont gagné les élections. Ils doivent donc trouver un accord.

T'AAAS VU!

Écrit par : MC MICH | mercredi, 23 mars 2011

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-)

Écrit par : DonBlacksad | vendredi, 25 mars 2011

Avec un vote de 125 pour sur 126, il y avait donc une voix discordante représentant Marcel Sel, mais la voix de qui ?

Question subsidiaire: sait-on qui étaient les 24 absents ?

Écrit par : gerdami | mercredi, 23 mars 2011

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@ Marcel

Rassurez moi ... votre réponse est potentiellement à interpréter de deux manières. Ou bien vous estimez que je suis un bloggeur hautement honorable et donc le compliment vous en revient avec d'autant plus de force, ou bien je serais à vos yeux un presque irrécupérable aux idées parfois fumeuses et donc, de la même manière, mon compliment aurait double poids.

Rassurez moi ... j'espère que vous ne trouvez pas trop fumeux.

Quoi qu'il en soit, très sincèrement, votre post était superbement torché. Vous avez un superbe regard critique ... bien nécessaire par les temps qui courent.

Écrit par : Tournaisien | jeudi, 24 mars 2011

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Fumeux, non. C'est d'ailleurs interdit de fumeux sur ce blog :-)

C'était une gentille plaisanterie

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 24 mars 2011

@ Marcel

À moins, bien sûr, qu'à partir de l'adresse mail ... vous ayez pisté certaines de mes productions repérables sur la toile.

Écrit par : Tournaisien | jeudi, 24 mars 2011

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tiens tiens

Écrit par : Geronimo | jeudi, 24 mars 2011

@ Geronimo

Productions peut signifier beaucoup de choses ... de l'élaboration d'une mollecule à des fins médicales à un recueil de poésie, en passant par un éventuel manifeste politique ou un ouvrage d'érudition, une oeuvre d'art contemporaine, le plan d'un édifice de verre et de béton, ou que sais-je encore ?

Écrit par : Tournaisien | jeudi, 24 mars 2011

Je trouve tes interventions souvent très justes mais sur ce coup ci je pense que tu aurais pu te renseigner un peu plus enfin surtout un peu plus tôt (car aujourd'hui ça devient difficile avec bcp de désinformation) sur la situation en libye. (après je suis d'accord que la belgique n'avait aucun droit d'entrer en guerre) C'est bien tout le peuple libyen qui s'est soulevé, on se souvient d'ailleurs qu'il ne restait à kadhaffi qu'un quartier de tripoli soi-disant. La rebellion s'est crue victorieuse trop vite et ils l'ont payé chèrement, il est en effet possible qu'il y'ai à terme une division ouest/est. Mais ce serait injuste de dire que c'est tripolitain contre benghazien, le peuple de tripoli a autant soif de liberté.
Aussi il y'a une grosse différence entre la lybie et les autres pays avec dictateurs et appareil répressif, c'est l'ampleur de cette répression qui n'a pas agit sur la durée dans le noir mais directement avec des moyens militaires faisant de nombreux morts civils (plusieurs milliers alors que d'autres révolutions n'en ont fait "que" quelques centaines), bombardement par avion, tirs de dca dans la foule, exécution sommaires, utilisation de mercenaires étrangers.
Même l'iran ne l'a pas fait malgré sa répression sanglante de 2009 en fait personne ne l'a fait et à partir du moment où l'opinion publique a pu suivre cela une intervention était devenue une évidence.
Tu demandes qui sont ces insurgés, ben en fait ils ne le savent pas eux même, il n'y a pas de structure et comme le disait un homme au début "on manifestait juste contre la vie chère, nous avocats, épiciers,... et on se retrouve à la tête d'une révolution". La lybie est donc différente de bien des façons et ce serait je pense de ne pas simplement dire "mais y'en a pleins des dictateurs et des régimes qui tuent" c'est vrai mais au final très peu qui utilisent l'armée contre leur peuple. A la base la Lybie n'était pas en guerre civile, peut-être l'est-elle maintenant à cause de l'intervention étrangère et de l'argent de kadhaffi pour acheter les clans mais ça ne doit pas influencer les gens je pense, ils ont déjà bien trop peur de ces peuples arabes.

Écrit par : Vallar | jeudi, 24 mars 2011

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Si on remet tous ces événements en perspective globale, on se rend compte qu'il y a quand même quelque chose qui tourne à l'envers dans ce triste monde. (1) Une crise financière qui a faillé lessivé nos économies en 2007 ; (2) Le renflouement des banques (pour éviter la réaction en chaîne qui aurait été catastrophique) par les états, c'est-à-dire par les contribuables ; (3) Le rachat au fort de la crise de Fortis par une banque moins touchée que les autres (pour des raisons de stratégies financières globales), à savoir la BNP. Rachat qui se fait bien sûr à vil prix ; (4) Le redémarrage dans l'année et demie suivante, à partir de début 2009, des bénéfices bancaires, dans des proportions jamais vues, avec une nouvelle explosion de la spéculation tous azimuts ; (5) Une nouvelle crise annoncée, consécutive à l'illégalité des expropriations aux États-Unis, qui pourrait amener certains groupes financiers à devoir rembourser, et donc les amener à la faillite ; (6) La crise financière grecque, état très mal géré, au bord de la faillite, qui impose au gouvernement "de gauche" de se tourner vers l'Europe et donc à solliciter tous les contribuables européens ; (7) Dans la foulée, l'Irlande s'effondre financièrement dans une crise d'une rapidité inouië ; (7) La crise éclate au Portugal, avec démission du gouvernement de droite cette fois, imposant à l'Europe de remettre le couvert (avant de devoir intervenir en Espagne) ; (8) Pendant ce temps, la guerre est déclarée en Libye par une coalition occidentale agissant sous la bannière de l'ONU (ça n'est pas nouveau) ; (9) La Belgique, engluée dans une crise institutionnelle sans précédent, sans gouvernement (tout ou plus un gouvernement démissionnaire), se lance à corps perdu dans la bataille ; le ministre De Crem donne le feu vert pour le décollage des avions environ une demie heure à trois quarts d'heure avant le vote du parlement ; ...
Très franchement, quand on voit tout ça, on a vraiment envie de se retirer dans son pré carré et de cultiver ses salades.

Tiens, à ce propos, ce dimanche sera jour de promenade printanière ... pour le Voorpost. Il paraît que les jonquilles, au pays des Collines, sont superbes. Je suppose que c'est pour ça qu'ils y vont.
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L'Histoire n'aurait-elle quelques hoquets ?

Écrit par : Tournaisien | jeudi, 24 mars 2011

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L'histoire a perpétuellement des hoquets. Sinon, ce ne serait pas l'Histoire, avec un grand H, et elle ne serait pas un éternel recommencement.

C'est comme ça.

Et quand on ajoute aux méli-mélo financiers, économiques, et géopolitiques, les malversations qui touchent notre santé (médicaments dangereux, pesticides, frasques de l'agro-alimentaires),

Et bien oui, on reste chez soi, et on cultive bio.

C'est comme cela, et in fine, nous n'y changerons rien car tout cela fait partie inhérente de l'espèce humaine.

Écrit par : Sonia | vendredi, 25 mars 2011

Le parlement soutient-il oui ou non le gouvernement?

donc on a bien un(des) gouvernement(s), on a juste inventé un Xième truc du génie créatif belge pour avoir un gouvernement fédéral (un minimum flamingant friendly)
ok on l'appelle «en affaire courante» juste parce qu'il est impossible d'en avoir un dit «vrai» tant que les représentants non-flamands n'auront pas entériner les propositions flamingantes que les représentants flamands ont votées naguère dans leur parlement (à domaine de pouvoir propre) de manière aussi unanime que l'entrée dans le conflit antikadhafi au parlement de l'entité fédérale...

Y a-t'il matière à s'étonner si l'armée belgo-flamande va un peu s'entrainer aux dommages colatéraux en Lybie, la cohérence et la démocratie serait-elle moins présentes en belgique qu'au Conseil de Sécurité de l'ONU ?...

par ailleurs à quoi pourrait bien servir un «vrai» gouvernement fédéral ?
- à splitser le pays.
Après ça, la Constitution qui dit ce qui est «vrai», tous les peuples belges libérés pourront s'asseoir dessus...
En tant qu'arrogant francophone du Rand (aux droits bétonnés dans la Constitution susdite, seulement deux élus au parlement fédéral), il y a un truc dans la Constitution belge dont le changement avant autodestruction importe : la frontière des territoires. Celle-ci -antérieure à la mise en place des entités fédérées- fût changée pour la dernière fois (majorité flamande pour, majorité francophone contre) en1962. BHV est la partie floue de cette frontière même pas vraiment dénommée, si les flamingants veulent une frontière nette pour vivrent leur vie entre eux, il ni a aucune raison qu'ils embarquent des territoires où ils ne sont pas seuls, sans qu'au minimum, ils reconnaissent qu'ils n'y sont pas la seule tribu...

Écrit par : Uit'tZuiltje | jeudi, 24 mars 2011

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Les Wallons, Boat people » politique ? L’axe London-Antwerpen-Brussel interpelle !

La diplomatie anglaise, experte depuis des siècles en affaires continentales, a compris que la Belgique, comme Etat, se porte mal, ne connaissant que des gouvernements de rencontre depuis 2007. Certains faiseurs d’opinion et même quelques politiciens adeptes de l’autodérision comme mode de pensée semblent se féliciter de la performance belge : « Enfin un vrai record à notre actif ! » Un record de non-gouvernance ! Leur besoin de consolation est tel qu’ils en sont venus à ressentir de la fierté : « Grands dieux, il y a un projet de budget, c’est que M. Leterme a quelque chose du génie… » Tant mieux pour eux : tant qu’à dépérir, mieux vaut y passer dans l’inconscience et dans la torpeur routinière de l’enlisement irréversible.

Entretemps, ce qui passionne les médias et une bonne partie de l’opinion wallonne, c’est le sort de la majorité dans la brillante municipalité d’Ans-les-Liège, sans parler des prestations ludiques et télévisées du Ministre-réviseur Daerden. A vrai dire, l’événement des derniers jours aura été la réception offerte par M. Cameron à M. De Wever, au 10, Downing Street, le siège prestigieux du gouvernement de sa Gracieuse Majesté.

Avec un sens aiguisé de la « real politik », le Premier ministre anglais apporte sa reconnaissance officielle à un parti d’opposition qui prépare ouvertement l’après-Belgique. Voici un grand voisin européen qui ne craint pas, en fonction de ses intérêts, de faire savoir qu’il est disposé à contresigner l’acte de décès de l’Etat belge. L’affaire est significative : elle en dit long sur l’état d’esprit qui règne dans les chancelleries quant à la survie, à court ou à moyen terme, de « l’homme malade de l’Europe ». Principale garante de la stabilité européenne issue du Traité de Vienne, Londres fut « l’inventeur » de l’Etat belge en 1830-1831. Aujourd’hui, les Anglais considèrent de plus en plus que la Belgique a fait son temps, qu’elle a perdu l’utilité qui fut la sienne autrefois.

The job is done...

« The job is done », comme l’écrivait récemment un hebdomadaire britannique influent (The Economist, 6.9.2007). Moins réservée que la France ou l’Allemagne, la Grande-Bretagne se montre en tous cas informée des rapports de force politiques à l’intérieur de la société flamande. Elle prend les devants, se plaçant en posture avantageuse vis-à-vis de ceux qui dirigeront demain la République de Flandre. Elle sait aussi l’importance d’une coopération intense, sur tous les terrains, avec la Flandre. La position traditionnelle et historique de Londres ne varie pas : s’assurer un maximum de têtes de pont politiques et économiques sur le continent. Albion a toujours eu plusieurs fers au feu : actionner continûment la balance entre Paris et Berlin, introduire des leviers, partout où cela se peut, dans les failles de la relation franco-allemande. La Flandre est l’un de ces leviers potentiels.

Pendant que M. De Wever construit l’avenir flamand, tout va très bien pour madame la marquise wallonne. Ecoutez-la, musant sa chansonnette comme la cigale :
« Profitons des derniers bons moments de l’Etat Providence belgo-flamand, attendons le faux-pas de la N-VA et son départ. D’ailleurs, M. De Wever est de plus en plus isolé en Flandre ; Nous l’allons bientôt démontrer… »

C'est Di Rupo qui est isolé...

La bonne question n’est-elle pas celle-ci : « Qui est le plus isolé en Europe : M. De Wever ou M. Di Rupo ? » La N-VA, comme la fourmi de la fable, s’active ; elle prend en temps utile les dispositions internationales nécessaires dans la perspective d’une prise de pouvoir en Flandre. Rien de surprenant à cela : on connaît l’ambition du mouvement flamand : « Een Vlaamse Staat in Europa », un Etat flamand dont le chef pourra enfin s’asseoir à la table du Conseil européen, aux côtés de Mme Merkel, de M. Cameron et M. Sarkozy, sans passer par les services d’un intermédiaire belge superfétatoire.

Nos braves autruches francophones officielles devraient oublier leurs vaines illusions. On n’étouffera pas la révolution tranquille de la Flandre. La Wallonie – et Bruxelles avec elle – doit cesser de se confiner dans l’anecdote et dans l’immédiat. Elle ne peut pas indéfiniment supplier la Flandre sur l’air pitoyable du « Ne me quitte pas ! » Nous autres Wallons et Bruxellois, nous avons besoin d’une politique, c’est-à-dire d’un cap et d’une stratégie. Nous ne les apercevons pas.

Prévoir c'est gouverner !

Il serait temps que les plus responsables et les plus lucides, dans notre classe politique, se mettent à l’ouvrage et préparent l’internationalisation de la crise belge et de la succession d’Etat. Si nous ne nous y employons pas, alors la Wallonie risque de devenir un « boat people » politique, naviguant à vue près d’une côte parsemée de récifs et infestée de pirates. Il est urgent pour elle de s’extraire de son provincialisme à courte vue et de sa dépendance systémique à l’égard d’une Flandre qui veut de plus en plus la souveraineté. La négociation ou plutôt la pseudo-négociation actuelle pour réformer l’Etat est une tragique humiliation pour les partis francophones. Pourquoi s’y résignent-ils ?

rwf.be

Écrit par : dissy | jeudi, 24 mars 2011

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Superbe commentaire.

Écrit par : Tournaisien | jeudi, 24 mars 2011

Toujours trouvé les analyses du RWF d’une très grande qualité ! On aimerait que d’avantage de Wallons se mobilisent derrière leur objectif : Retour en France !

Écrit par : waharday | jeudi, 24 mars 2011

Bon commentaire sauf que les Wallons sont moins dépendants de la Flandre qu'on ne le dit. Par "ON" j'entends: les flamands (c'est de bonne guerre pour obtenir ce qu'il veulent), les francopheunes belgicains pour qui toute prise de conscience par la Wallonie de ses capacités réelles est un cauchemar et dont la devise est "la Belgique à tout prix", et de nombreux wallons qui sont sincèrement convaincus de l'indigence de leur Pays et de ses habitants.

Écrit par : denis dinsart | vendredi, 25 mars 2011

@ Vallar

Les rebelles ne savent pas qui ils sont???
Oh si cher ami, ils le savent parfaitement.
J'espère que vous lisez l'Anglais:

http://www.victorhanson.com/articles/thornton032611.html

Écrit par : traveller | jeudi, 24 mars 2011

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Entièrement d'accord avec vous, Marcel.1) on n'a pas de gouvernement2) Va t on intervenir partout?3) Intervention précipitée, sans même connaître la qualité des opposants (remplacer un dictateur par des inconnus, peut être tout aussi sanguinaires par la suite, c'est vraiment pas intelligent). Aucun débat sérieux sur le sujet (ni sur d'autres alternatives aux frappes), sans parler des dommages collatéraux (victimes elles aussi! ) 4) Sarko s'est précipité pour effacer son mauvais bilan politique vis à vis de la Tunisie par exemple5) On n'a pas d'argent pour les écoles, mais on en a pour faire une guerre!6) Allez, on va intervenir partout, bienvenue dans le nouveau monde, beau foutoir en perspective; http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/03/22/rony-brauman-lintervention-en-libye-un-engrenage-epouvantable/7) On ne peut pas faire la révolution des gens à leur place. J'entends déjà des Arabes à qui cela ne plaît pas (ou qui du moins parlent d'avidité pétrolière). Etait ce vraiment le but recherché?En prime, lorsqu'on remet en cause l'intervention, on se fait traiter de sans coeur, voire de pro Kadhafi...? Mais peut on encore débattre sans tomber dans un manichéisme primaire?

Écrit par : leila | jeudi, 24 mars 2011

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Toujours fasciné de voir la politique européenne singer les pires travers de la politique américaine avec huit ans d'écart.

Par contre, fatigué... mais fatigué.

Écrit par : Jean-Marc L. | jeudi, 24 mars 2011

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fondamentalement, et quelles que soient les (bonnes ou mauvaises) raisons, un pays avec un gouvernenement en affaires courantes ne peut pas avoir le droit d'intervenir à l'étranger.

On peut essayer de remettre des couches et des couches de justifications légales là-dessus, mais il faut bien de temps en temps revenir aux fondamentaux de ce qu'est un pays, un peuple et une démocratie (d'autant plus si c'est pour aller donner des leçons de démocratie aux autres !).

La démocratie ailleurs a-t-elle plus d'urgence que la démocratie nationale ?

Le gouvernement actuel en Belgique n'a plus de légitimité. Au lieu d'un dictateur, nous avons un groupe de "joyeux dictateurs" qui font exactement ce qu'ils veulent et s'entendent pour profiter au maximum de leur position / job en s'évitant une remise en question par les urnes.

Écrit par : Fitzroy | samedi, 16 avril 2011

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