jeudi, 10 mars 2011
La N-VA veut interdire le CD&V
En vertu de la séparation entre l'Église et l'État, la N-VA veut interdire le port de signes ostentatoires religieux dans l'hémicycle. Or, il me semble évident qu'il n'y a rien de plus ostentatoire que de porter un nom évoquant la religion quand on siège dans le Parlement fédéral. Faire ôter le voile, les kippas, les croix, les bures, les chapelets et les étoiles de David ? C'est un choix de société. Mais dans ce cas, il faudra évidemment aussi prier le CD&V (Christelijk, Democraten en Vlaams) de changer d'acronyme. Ce "christelijk" ne plaira assurément pas à ces N-VA qui brandissent la noble cause de la séparation Êglise-État. Ou alors, on chassera ces méchants ostentateurs et prosélytes de notre scène politique. Heureusement, le CDH a senti le vent tourner, et a pris les devants. Joëlle Milquet, on le voit, est la sagesse même.
Enfin un bon geste de la N-VA, car je vais de ce pas annoncer à tous les curés flamingants de la Périphérie que dorénavant, il ne leur est plus du tout interdit de parler français ou anglais dans les églises de Flandre comme ils le prétendaient précédemment : comment pourraient-ils encore être considérés comme des fonctionnaires dès lors que dans notre bon royaume de Belgique, l'Église et l'État sont officiellement scindés ? On regrettera le Te Deum, et l'on enfermera Jean-Michel Javaux dans une geôle, au pain et à l'eau, jusqu'à ce qu'il promette de ne plus jamais faire état de son église. Quant à Bart De Wever, certains murmurent qu'il ne se laissera plus filmer dans la Cathédrale d'Anvers. Logique oblige. Allez, tous ensemble : "Vive la Belgique laïque !"
Note : Des et Franck Pastor me font remarquer qu'il y a aussi des députés MR qui demandent l'interdiction du voile dans les services parlementaires. J'y suis évidemment tout aussi opposé de par mes convictions. Mais le MR n'a pas été en cartel avec le CD&V et est un parti de tradition laïque, ce que la N-VA ne semble pas être, du moins pas visiblement. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas inclus le MR dans ce billet. Ceci peut faire croire que je serais moins vindicatif envers le parti francophone, ce qui n'est aucunement mon intention. J'adopte simplement une position que le SP.a pourrait tout aussi bien adopter : mettre la N-VA face à ses propres contradictions. Ce billet est dans la catégorie "rhumeurs" qui est plutôt badine et impertinente.
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Commentaires
Dans un 1er temps, je me contenterais d'une suppression totale de tout subside aux religions.
Écrit par : Albert Demey-Dheux | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaireIl me semblait bien que la nva voulait enterrer le cdnv qui ne voulait pas se déskotcher de la nva... Faut pas qu'ils disent qu'ils s'entendent ces frères ennemis, on ne les croira plus... Dailleurs n'a-t-on pas entendu à la fête nationale du chant flamand Doms dire de Bart qu'il avait un gros c..? Et ce n'est pas Ben Weyts qui a dit que les frères Van Rompuy n'étaient plus capables de faire le tour de Bruxelles à vélo? Moi j'ai entendu plein d'histoires de ce genre... C'est sûr que vouloir interdire le cdnv risque d'entraîner un rapprochement de ce dernier avec le belang... Amaïe c'est vraiment Donfut cette histoire, enfin je voulais dire confus... C'est vrai quoi, que viendrait-il faire celui-là dans cette histoire? L'objet de ton article n'est pas "Les connexions boraines"....à moins qu'on reparle de St Idesbald!Bon allez...là-dessus je m'en vais boire un Nespresso pour ressembler à Georges!
Écrit par : verlaine | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaire@ Albert Demey-Dheux
Etant donné que je suis anti-chemin de fer et que je ne suis jamais malade, je demande la fin des subsides pour la SNCB et les hôpitaux. ;-)
Et si la religion était au contraire un service public?
Écrit par : joaquim | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentairePourquoi on mettrait pas aussi les pizzerias comme services publics tant que vous y êtes ?!
Écrit par : Endadine Akass | dimanche, 13 mars 2011
Et les bowlings aussi, tiens !
Écrit par : Endadine Akass | dimanche, 13 mars 2011
@Marcel
Bien sûr vous utilisez de nouveau cet événement pour critiquer la N-VA.
En réalité la N-VA soutient une proposition du MR, le parti de l'archidémocrate Olivier Maingain. Si je ne me trompe pas, c'est Madame Demir Zuhal de la N-VA, une jeune femme d'origine turque, qui a pris l'initiative de soutenir cette proposition du parti de Maingain.
Écrit par : Thomas | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaire@Thomas : ai-je parlé d'antidémocratie dans ce cas ? Je n'ai jamais dit non plus que j'adhérais à toutes les propositions du MR ou du FDF, très loin de là (ni d'ailleurs d'aucun autre parti).
Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 10 mars 2011
@Marcel
Je rejoins Des ci-dessous.
J'ai l'impression que vous cherchez toujours un bâton pour frapper la N-VA. Dans ce cas-ci vous pourriez également écrire que le MR veut interdire le CD&V
Écrit par : Thomas | jeudi, 10 mars 2011
Pas besoin que Marcel le fasse, y'a toujours un Flamand pour le faire.
Par contre, pure curiosité intellectuelle, ca vous est déjà arrivé d'aller sur le DS ou autre torchon flamand bon à se frotter le derrière flamand* pour défendre la démocratie belge? Naaaaaaaaaan, pas le temps, trop affairé à critiquer les bonnes initiatives de Marcel ofc!
* ben oui... si le Swaar est décrit ainsi par le Gauffrosaure, au vu de sa qualité que j'estime pas mal dans le paysage médiatique belge, les autres sont vraiment des sous-sous-..., selon la logique de votre dieu que je ne fais que suivre))
Écrit par : DonBlacksad | jeudi, 10 mars 2011
@Thomas : vous avez raison. Le MR veut donc interdire le CD&V. Ah, mais c'est beaucoup moins cocasse, non ? Pourquoi ? Parce qu'ils ne seraient pas scotchés l'un à l'autre ? Ce serait ça ? Tiens…
Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 10 mars 2011
Donc, en résumé, Zuhal Demir (NVA) - d'origine Turque Kurde s'insurge contre le port du foulard par une attachée parlementaire Turque Turque de la députée Meryame Kitir (SPA) d'origine Marocaine appuyée par Meyrem Almaci Turque Turque (dixit "’est l’électeur qui choisit qui il envoie au Parlement" - très juste) (Groen !), à l'instar de Mahimur Ozdemir (CDH) d'origine Turque Turque pour le Parlement Bruxellois ou Fatima Zibouh d'origine Marocaine Administratrice ECOLO du CECLR (égalité des chances et lutte contre le racisme).
M. Yvan Mayeur (PS) président de la commission parlementaire en cause, ne veut entrer dans aucune polémique mais relève que "Le personnel du Parlement, qui appartient à la fonction publique, n’est pas autorisé à porter de signes convictionnels" : Comment : Désolé, mais le foulard est bien porté par des fonctionnaires fédéraux en fonction. Renseignez-vous M. Mayeur et Consorts. En attendant, que le dernier "Blanc-Bleu-Belgo-Belge" éteigne la lumière. Merci.
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/647799/le-foulard-sera-t-il-banni-du-parlement.html
Écrit par : Observateur BXL | lundi, 14 mars 2011
La Belgique est décidément traversée par des paradoxes mutliples.
Prenons le cas de la laïcité. Il n'y a pas de pays en Europe où la fracture est aussi douloureuse entre laïcité (souvent combattive, quand elle n'est pas hargneuse) et une Église catholique poussée dans ses rentranchements. Jusque là, il ne s'agit que d'une confrontation entre deux visions du monde et de la société. Mais voilà, la Belgique est un pays qui est traversé par une autre fracture, celle de la langue et de la culture : une Flandre majoritairement catholique (du moins jusqu'il y a peu) contre une Wallonie rouge et laïque. Les choses seraient somme toute assez simples si elles s'arrêtaient à cela. Mais en réalité, elles s'avèrent beaucoup plus complexes. Non seulement la Flandre identitaire était issue du vivier catholique, alors précisément que l'autorité catholique continuait à être l'un des principaux soutiens de la Belgique unitiaire, mais mieux, les milieux ultra-identitaires en Flandre, issus de ce vivier catholique, devinrent de plus en plus laïcs, ainsi de la Volksunie, dont provient en partie l'actuelle NV-A (ce qui explique d'ailleurs le credo républicain de la même NV-A). Là où les choses se corsent, c'est qu'à l'inverse, quelque laïque qu'elle soit, la Wallonie rouge demeure le principal allié de la Belgique fédérale, celle qu'à l'origine défendait l'Église. On assiste donc bel et bien, en Belgique, comme par le fait d'un apparent paradoxe, à une inversion des logiques, ceux qui arboraient les horipeaux d'un apparent légitimisme s'étant transformés en les plus redoutables travailleurs de sape de la Belgique fédérale et, au contraire, les révolutionnaires, peu soucieux d'une autorité fondée sur la monarchie, défendant les couleurs de ce qu'ils avaient naguère jeté aux flammes.
Ces retournements, en forme de pieds de nez parfois surréalistes, sont à mon avis le fait d'un pays qui voit se superposer les clivages et les antagonismes, un peu comme à la manière d'un cube de Rubik : gauche / droite, Flamands / Francophones, Laïcs / Chrétiens (catholiques). Cette superposition aboutit très logiquement (équation à trois inconnues) à voir se retourner ce qui, si nous en étions restés à une opposition d'un ou deux antagonismes, serait restait calé sur un schéma relativement stable et linéaire.
Ainsi la Flandre flamingante, de catholique qu'elle fut est-elle devenue progressivement républicaine, non sans d'ailleurs que les derniers lieutenants d'un catholicisme identitaire se trouvassent pris en quelque sorte à revers. Et ainsi la Wallonie rouge, de monarchiste, en sera-t-elle arrivée elle-même à affirmer dans la bouche d'un di Rupo que, dans tout autre pays que la Belgique, elle serait assurément républicaine (... concluez qu'en Belgique elle reste bien monarchiste).
Étonnant, non ? Comment voulez-vous dans de telles conditions que les choses soient simples dans ce pays de la fritte ? Même les esprits les plus intelligents à l'étranger n'y comprennent que dalle ! Alors les politiciens de l'Europe, vous imaginez ...!
En bon français, ces subtilités à charnière qui tissent et détissent les linéaments sans fin d'une dialectique tordue, on appelle cela de la "casuistique".
Écrit par : Tournaisien | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaire@ marcel
uw vergelijking tussen de naam CD&V en de hoofddoek is volstrekt onnozel... dit neemt niet weg dat ik de azijnpissers van NVA voor wat betreft die hoofddoek absoluut onnozel en dwaas vindt (ze hebben zelfs een Turkse vertegenwoordiger die het hardst op de barricade staat), maar zover ik begrijp hebben ze hun wagontje gekoppeld aan de "fabuleux" Denis Ducarme van de MR die hier al even lang over het zagen is...
ik zou voorstellen dat je daar jouw pijlen op richt en een mooi artikel schrijft over hoe het effectief onaanvaardbaar is dat een hoofddoek wordt verboden zonder er een woordspel van te maken aangaande de relaties tussen CD&V-NVA... het is totaal off topic en niet to the point...
Écrit par : des | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentairedes,
La si jolie notion de "fabuleux" n'existerait-elle pas en ABN ?
Écrit par : Bxxl | jeudi, 10 mars 2011
Het was een boutade tegen de barricade. Denis Ducarme heeft over zo'n voorstel niet zo'n fuzz gedaan als de N-VA…
Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 10 mars 2011
@ bxxl...
"fabuleuse" maar dat zou een gallicisme zijn... de "magnifieke" eveneens.... laten we ervan maken de "fantastische"...
Écrit par : des | jeudi, 10 mars 2011
Ach neen, des, fantastisch is ook een gallicisme. "Merkwaardig ?"
Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 10 mars 2011
Décidément, je suis souvent d'accord avec Des… Une petite mention en passant de Denis Ducarme dans l'article n'aurait pas fait de mal, c'est sûr.
Écrit par : Franck Pastor | jeudi, 10 mars 2011
@Frank : je voulais dans cet article souligner les contradictions de la N-VA. Denis Ducarme n'est pas en contradiction avec lui-même.
Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 10 mars 2011
c'est dur le bilinguisme , sans vous je croyais qu'il disait le "fabulateur"
Écrit par : Uit'tZuiltje | jeudi, 10 mars 2011
fabuleuse, magnifieke, fantastische....
Entendu hier au supermarché "zij is gepresseerd"
Lu il y a 10 ans en une d'un journal: "Fusée Arianne was gecatapulteerd"
La Flandre veut abolir la moindre utilisation du français en Flandre. Mais le flamand emprunte (sans aucune rémunération) tellement au français que c'est carrément impossible.
Écrit par : Bxxl | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentairet'as un mot en vrai français pour "appartheid" ?
Écrit par : Uit'tZuiltje | jeudi, 10 mars 2011
a-p-artheid je pensais à josé plus qu'aux huguenots
Écrit par : Uit'tZuiltje | jeudi, 10 mars 2011
@Uit 't zuiltje : ségrégation.
Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 10 mars 2011
Happartheid : (n. m.) 1.refus d'apprendre la langue de 40% de ses administrés. 2. capacité à se faire intégrer dans un parti socialiste pour des raisons électorales tout en ayant prouvé une incapacité à la socialité envers 40% de ses administrés. 3. aptitude à parler très lentement et très indistinctivement et à endormir le téléspectateur moyen tout en délivrant un message régionaliste obtus. 4. méthode visant à diviser un pays sur des principes idiots du style : "j'apprendrai nin 'l flamin, poil aux mains" (ou plutôt "poil dans la main") 5. se dit d'un agriculteur qui fait passer les agriculteurs pour des paysans.
(entre nous soit dit, quand on me traite de "boer" ou de "paysan", je suis plutôt fier : ces gens travaillent comme des dingues pour très peu de choses et ont su rester proches des valeurs essentielles).
Et là, je suis sûr que Des sera d'accord avec moi :-)
Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 10 mars 2011
Uit'tZuiltje,
Vous vous lancez sur une pente très glissante. (Et de surcroit puérile)
Je ne dis pas que vous ne trouverez aucun mot flamand utilisé dans la langue française.
Je dis que si vous devez comparer les listes des transferts, nous aurons une liste de nain de jardin à côté de la vôtre.
Et la richesse de votre liste trahira une certaine pauvreté du vocabulaire de votre langue.
"Salukes" comme vous dites en "flamand".
Écrit par : Bxxl | jeudi, 10 mars 2011
Le nombre d'emprunt de l'anglais au français est au minimum aussi important, ça n'empêche pas l'anglais de nous entuber tous...
pourquoi voudriez-vous qu'un liste de nain de jardin (plus puérile, je le concède à la limite) soit moins longue que celle d'un géant, surtout s'il s'approprie une part de la liste du dit géant...
ciao
Écrit par : Uit'tZuiltje | jeudi, 10 mars 2011
Dites, c'est fini ces histoires de "richesse de la langue" ? Aucune langue n'est plus riche qu'une autre. Ne vous laissez pas entraîner sur cette pente en effet glissante par Johan Virus.
Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 10 mars 2011
Marcel,
J'ai fait en sorte de rester à côté de la pente.
J'ai spécifié que c'était le vocabulaire qui était pauvre, pas la langue.
C'est du factuel. Le français, par rapport au japonais, à aussi un vocabulaire pauvre.
A côté de cela, je peux sans problème reconnaître qu'il y a parfois beaucoup de poésie dans certains mots flamands. Comme dans Padestoel: une "chaise à crapaud", pour désigner un champignon.
Ce qui m'énerve, c'est que la plupart des Flandriens sont incapables de reconnaître des évidences. Le flamand emprunte plus au français que l'inverse. C'est une évidence, point barre.
La plupart des Flandriens (comme c'est d'ailleurs le cas sur votre blog) essaye d'argumenter en venant entre autres avec d'autres rapports.
C'est comme le hold up des communes à facilités. Dites à la plupart des Flandriens une évidence: les Flandriens ont refusé le recensement qui était la loi en vigueur. (c'est un fait). Hé bien, ils (la plupart) ne reconnaîtront jamais que c'est vrai. Ils détourneront toujours la conversation en arguant qu'il s'est trouvé des francophones pour signer (pour des facilités non limitées dans le temps).
Écrit par : Bxxl | vendredi, 11 mars 2011
Et puis tout le monde sait que la langue la plus belle, la plus riche, la plus subtile et la plus nuancee est le Wallon de Berleur.
Dommage qu'il y ait des pauvres perdus pour gacher tout ca et de la simplifier a l'extreme en le malaxant avec d'autres wallons moins nobles et moins interessants pour en faire une boue verbale qu'ils ont nomme le Rfondou.
Écrit par : kermit | vendredi, 11 mars 2011
Vous aurez noté l'autre contradiction patente dans la proposition NV-A.
La laïcité est inspirée par la volonté d'instaurer un principe de neutralité et donc d'équité, un état où la séparation d'avec l'Église (et les signes religieux) n'aurait été menée à son terme demeurant, dans l'esprit du laïc, partial car supposé se définir selon des présupposés confessionnels et idéologiques qui ne sont le fait que d'une partie de la population.
Dans le même temps, la NV-A soutient, quand elle ne les porte pas, les propositions touchant l'application stricte du droit du sol, et les conséquences qu'elles induisent, en termes de discriminations.
Discrimination culturelle ou linguistique d'un côté, principe d'équité sous couvert de laïcité de l'autre !
Décidément, dans ce pays, on n'est plus à une contradiction près.
De la même manière, les points de contact, pour ne pas dire certaines collusions, de la NV-A (à l'origine issue de la Volksunie, parti de gauche) avec des mouvements extrémistes et identitaires (NSV, VB, ce dernier étant lié au Voorpost) n'échappent non plus à la contradiction.
Ces constats conduisent à poser une question un peu impertinente :
la cause flamande tout s'enkystant dans la structure idéologique ou confessionnelle de partis affichant des valeurs propres ne finit-elle, comme par une sorte de dynamique interne irréversible, par contaminer son porteur de greffe. Le parti catholique a porté la cause flamande (cfr le mythe de l'abba Daems) qui a fini par structurer ce parti sur une ligne d'action essentiellement centrée sur la problématique communautaire. La Volksunie était elle-même une émanation du socialisme mais a fini par se radicaliser de plus en plus au point d'opérer sa mue en la NV-A, dont les compromissions avec le VB ne font de mystère pour personne.
La cause flamande, par contamination et surtout par banalisation, finit par recycler toutes les causes dont elle a tenu la main, chemin faisant. Les recentrages politiques s'opèrent toujours en Flandre dans le sens d'une radicalisation, jamais dans celui d'un rééquilibrage. L'état unitaire monolingue est devenu état bilingue. L'état bilingue est devenu état bi-communautaire. L'état bi-communautaire est devenu état fédéral. L'état fédéral est appelé à devenir confédération (la fédération des cons comme disait si bien Maingain). La confédération n'est qu'une étape vers la séparation. Et la séparation sans doute que le prélude à des revendications plus dures encore, par la suite, portant sur des réappropriations de territoires.
Tant qu'à faire, autant sauter donc l'étape de la "fédération des cons" (si l'on pouvait éviter ce qualificatif, ce serait déjà cela de gagné) pour splitser immédiatement. La neige par grand soleil ne fond pas, elle s'évapore directement, ce qu'on appelle la sublimation, un phénomène physique qui permet d'éviter la phase intermédiaire de la gadoue, mélange d'eau, de boue et de neige fondante.
Écrit par : Tournaisien | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaireCa prouve de façon encore plus nette que la flandre est dans un mouvement de déchristianisation comme dans toute l'europe occidentale mais que le trou béant laissé est remplacé de plus en plus par le nationalisme flamand.... pourquoi les flamands ont-ils besoin à ce point d'un guide ... Ne dites plus mon dieu ... mais mon Bart....
Écrit par : jean sucre | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaire‘Landverrader omdat ik splitsing B-H-V betwijfel’
http://www.destandaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20110310_055
Écrit par : DonBlacksad | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaire‘Landverrader omdat ik splitsing B-H-V betwijfel’
http://www.destandaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20110310_055
Écrit par : DonBlacksad | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaire‘Landverrader omdat ik splitsing B-H-V betwijfel’
http://www.destandaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20110310_055
Écrit par : DonBlacksad | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaire‘Landverrader omdat ik splitsing B-H-V betwijfel’
http://www.destandaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20110310_055
Écrit par : DonBlacksad | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaireJ'essaie d'intervenir sur votre interview à Matin Première...impossible, donc je re-poste ici ma réflexion à propos de cet interview :
Bonjour Marcel,
Je viens d'écouter votre interview sur Matin Première et j'ai ...un gros souci !
Vous nous dites que la crise Belge commence en 1999 avec le CD&V et Herman Van Rompuy qui disent : " Tant que nous n'avons pas notre réforme, pas de gouvernement"
(Vous) ..."On prend en otage un pays de 10 millions d'habitants car ..."pas de gouvernement tant qu'on a pas ce que l'on veut = vision tout à fait extrémiste de la situation" ...
Je suis entièrement d'accord avec cela, cependant, plus loin, vous suggérez...." l'intervention de l'Europe" (ou d'Européens) pour résoudre cette entorse au traité de Maastricht...
L' Europe ??? Avec à sa tête un président "chargé de faciliter l'apparition d'un compromis", (car telle est bien là, la mission d'un président Européen...mdr ! )
Et quoi ? Vous voudriez faire résoudre la crise Belge par celui-là même par laquelle elle est arrivée? Bonjour la schize !!! Schize qui DEFINITIVEMENT appartient à ceux qui l'ont créée...( pas vous bien sûr ! ni moi ) ... Je propose qu'on laisse ces gens ASSUMER leurs contradictions jusqu'a-ce qu'ils se prennent BIEN les pieds dans leur PROPRE tapis ! ;-)...
Écrit par : AZOR | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaireOn se demande bien ce que fait Herman comme président de l'Europe : pas un mot sur la crise belge, (il est évident qu'il est mal placé), pas un mot sur la crise libyenne, pas un mot sur les problèmes de l'euro, pas un mot sur les agences de cotations qui commencent à jouer avec les pieds de tout le monde.
Bref, Herman touche sont salaire et se tait dans toutes les langues.
Avec ce poste, peut-être a-t-il atteint son seuil d'incompétence ????
A moins qu'il ne soit boycotté par les journalistes : aucune interview depuis des lustres. A quoi sert-il ?
Écrit par : pmf | jeudi, 10 mars 2011
@Azor : on est obligé de résumer dans une émission de radio, et il y a énormément à dire. Donc, tout d'abord, Herman Van Rompuy va arriver au bout de ses deux ans (reconductibles). Ensuite, il n'y a pas que le conseil européens, il y a aussi la commission et le parlement. Ce qu'il nous faut, c'est une conférence sur la Belgique sous l'égide d'une de ces composantes, ou de plusieurs. L'idée est que l'Union soit facilitatrice de la négociation de scission afin qu'après celle-ci, les nouvelles entités puissent entrer à nouveau dans l'UE. On ne peut pas résoudre le problème sans arbitre extérieur, et les possibilités de dérapages sont multiples, même si elles sont minces. Il faut donc être raisonnable et recourir à un arbitrage, à un troisième larron. Je pense que ce serait une mission intéressante pour l'Union Européenne, qui s'engagerait ainsi elle-même dans la séparation, et donnerait des directives précises.
Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 10 mars 2011
@ Azor
Remember what had said Nigel Farage about HVR. He compared him to a damp floorcloth. After that, what is it necessary to add ?
Écrit par : Tournaisien | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaireJe vais finir par comprendre...et c'est bien ce qui me rends triste et qui me fais comprendre que le pays est bien parti en cou.illes...parce que en ce qui me concerne, je ne peux plus me reconnaitre en tant que Belge dans ce genre de délire !
Écrit par : azor | jeudi, 10 mars 2011
@Marcel
"entre nous soit dit, quand on me traite de "boer" ou de "paysan", je suis plutôt fier : ces gens travaillent comme des dingues pour très peu de choses et ont su rester proches des valeurs essentielles"
Moi aussi quand je travaillais à Bruxelles, j'étais assez fière car au moins sans les apports extérieur, je sais toujours comment survivre. Je connais la valeur d'un pain et me fiche de celle d'un CD réinscriptible.
Ceci étant dit, je serais plus nuancée sur le fait que ces gens travaillent pour très peu de choses et ont rester proches des valeurs essentielles.
Il y a actuellement 2 sortes de paysans (ce mot n'est pas pour moi péjoratif au contraire).
La première est celle qui continue a valoriser notre terroir, à le conserver, à se battre pour ça et ils ne gagnent pas grand chose, c'est certain. Ils ne survivent qu'à grand coup de subside. Quand je sais qu'on jette du lait dans les égoûts, qu'on laisse des patates dans les champs après récolte etc....... parce que l'administration est obtue............
La seconde est la génération des "paysans" mais qui en fait n'en sont plus, ils sont devenus des industriels de l'alimentation, de la malbouffe et du profit maximum.
Parce que comment expliquer que ces paysans qui gagnent très peu, peuvent se permettre d'acheter rubis sur l'ongle 2 fermes pour leurs 2 garçons et de l'immobilier en compensation pour leur fille. L'agriculture et l'élevage intensif de ces dernières années leur ont permis cela, et je peux ajouter qu'ils n'adhèrent pas du tout aux valeurs dont vous parler. Pour eux c'est profit maximum, tant pis pour la qualité : élevage industriel de porcs et de volaille. Depuis 2 jours, devant chez moi, c'est le ballet incessant des citernes de lisier. Je vous dis pas l'odeur dans la superette près de chez moi et que je n'ose même pas mettre mon linge à sécher dehors.
Inutile de vous dire que ces "paysans" là, sont parfaitement intégrés au Boerenbond et qu'ils se sont bien gardé de faire la grève du lait l'an dernier.
Aucun n'adhère aux associations qui vendent en direct des "produits du terroir" et ils auraient d'ailleurs des difficultés car ils ne répondent pas aux critères.
La dernière chose c'est que la plupart sont des "paysans" flamand venus s'installer chez nous sans doute par manque de place en flandre et que ce sont eux qui refusent de parler français.
Écrit par : pmf | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaire@ DonBlacksad
Et je note en particulier dans cet article :
"... Een van de argumenten is namelijk splitsen om de verfransing van de Vlaamse Rand rond Brussel tegen te gaan. ‘Maar ongeveer iedereen die dat dossier kent, zegt dat door de splitsing van B-H-V die verfransing niet zal stoppen. ...".
Certains d'entre eux commenceraient-ils à devenir un tant soit peu réalistes ?
Écrit par : Tournaisien | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaire@ Azor
It was a "damp rag". Sorry. But the sense is exactly identical.
Écrit par : Tournaisien | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaire@ tournaisien : It was a "damp rag". Sorry. But the sense is exactly identical....Je vous avais compris, marrant à force de s'adapter à toutes les langues...français, anglais, néerladais et pour ma part mandarin ;-), on attrape une "vue globale" des choses ...mais bon, il semble que dans notre petit petit petit pays, on tourne sur le nombril du....Vlaams ;-)))
Écrit par : azor | jeudi, 10 mars 2011
Répondre à ce commentaireJe me sens décalée. Certes on a organisé une marche mais sans messages, il y a des trucs virtuels qui existes mais sans fondement.
La population ne sait plus se mobiliser contre le pouvoir.
J'ai vu vendredi aux actus que certains n'appréciait pas la grêve organisée contre l'AIP.
J'ai l'impression d'être d'un autre siècle et pourtant..... dans les années 80, j'ai fais grève pendant 3 semaines (est-ce encore envisageable aujourd'hui) contre le gouvernement Martens et ce qu'il voulait nous faire avaler.
Vous savez ce que représente 3 semaines de grève dans le budget d'un ménage ?
Et on y était tous donc pas que les PS, on était contre le diktat CVP de l'époque.
3 semaines sans revenus alors qu'on devait aussi payer nos prêts hypothécaires ou de voiture mais on était solidaire.
En moins de 30 ans, on a modifié complètement la société au travers notamment des offres de'emploi et de la manipulation de ceux qui veulent garder leur boulot.
ON en est à un manipulation énorme pour le chacun pour soi afin de créer la société du plus méritant et de celui qui sait sortir du lot.
Dans ce sens, tout ce qui adviendra à l'encontre de ça sera mal vu.
Mais pour donner un côté "démocratique" à la société dans laquelle on vit et vers laquelle on se dirige de plus en plus, il faut absolument intégrer les autres.
Je ne suis pas contre le port du foulard s'il est bien compris par celle qui le porte mais elle doit admettre qu'elle ne peut ne faire qu'en des lieux bien déterminés.
Perso, je suis naturiste. je n'ai aucun problème avec la nudité de l'être humain pour autant qu'il ne soit pas imposé à quelqu'un d'autre sans son acceptation. Pour ma part, il n'y a aucune honte à être nu et franchement......... mais bon je ne vais pas exposer ici ma façon de voir les choses. Hormis le fait que le naturisme n'a rien de sexuel.
Mais si je suis un jour élue dans une assemblée parlementaire, je sais que si je me présente nue au parlement, je serais arrêtée.
Porter un foulard façon islamique c'est faire montre de ce qu'on est mais aussi de ce que l'on croit en plus du parti auquel on appartient.
J'estime que le port du foulard dans une fonction publique n'a pas le droit d'être tout comme celui du port de la croix ou du calot juif.
On doit garder ses croyances religieuses et autres pour le domaine privé
Le débat sur le foulard, et le reste montre bien que certaines religions ne sont pas prêtes à quitter le débat politiques. Et même si en Belgique, on est pas tout à fait dans un état laïque, c'est ce qui prévaut quand même.
Pour nos traditions, on ne peut pas aller à l'encontre. SOrry mes toutes les marches de l'entre sambre et meuse font leur "rentrée" dans des églises, c'est l'esprit de 1800 qui prime
On peut donc admettre dans la culture et refuser dans la politique.
Écrit par : pmf | vendredi, 11 mars 2011
Répondre à ce commentaireJ'ai lu l'article mais pas les commentaires.
La NVA est en campagne et ce n'est pas de la croix dont elle parle mais bien du croissant. C'est juste dit à demi-mot... On flatte l'électeur d'extrême droite, les mêmes qui faisaient de Madame Morel une héroïne, çà mange pas de pain et çà peut faire prendre 2% aux Vlaams Belang.
Bien évidemment, la NVA attend une critique francophone pour pouvoir se déchaîner et de nouveau flatter ses éclecteurs de droite.
Écrit par : Sido | vendredi, 11 mars 2011
Je suppose que vous avez tous vu la proposition de referendum de FX de Donnea dans les communes a facilites.
Si la proposition de FX a le merite d'exister, y a quand meme quelque chose qui cloche. Pourquoi diable si une majorite de gens veulent etre rattaches a Bruxelles mais qu'elle n'atteint pas 2/3, ces communes perdraient leurs facilites linguistiques ?
Qu'on consulte les gens oui. Si ils se prononcent tres largement pour Bruxelles (2/3) qu'on les y rattachent, oui. A l'inverse si ils se prononcent tres largement (2/3) contre ce rattachement qu'ils rejoignent la flandre, oui. Mais au nom de quoi si ils sont majoritairement pour un rattachement a Bruxelles perdraient ils leurs facilites linguistiques acquises au pretexte qu'ils ne seraient pas suffisemment majoritaires (2/3) ???
A ce titre Maingain est bien plus logique meme si sa proposition est innacceptable pour la Flandre. Mais est ce que la proposition doit etre acceptable pour la Flandre ou est ce qu'elle doit etre juste et equitable pour les gens ? Cette situation nous pourri la vie politique depuis plus de 30 ans, d'accord qu'on en finisse, mais equitablement.
Écrit par : kermit | vendredi, 11 mars 2011
Répondre à ce commentaire@ Sido
Ce n'est pas tout à fait exact. Il y a aussi, dans la ligne défendue par la NV-A, un attachement viscéral à la laïcité qui lui vient de l'orientation qu'a fini par prendre la Volksunie dont elle est en partie issue. Ce parti fondé en 1954, à l'origine de centre gauche mais chrétien (la "Christelijke Vlaamse Volksunie"), tout en évoluant vers une ligne laïque, s'est démarqué des socialistes flamands et des libéraux sociaux par son attachement radical à la cause flamande. Pour comprendre la position actuelle de la NV-A, il faut remonter aux racines du mouvement. Les calculs électoraux d'une NV-A qui chercherait à écorner le CD&V d'un côté et le VB de l'autre n'expliquent pas tout. Il est à cet égard d'ailleurs tout à fait significatif que les élites de l'ancienne Volksunie, si elles venaient bien à l'origine de la Katholieke Universiteit Leuven, se soient identifiées rétrospectivement au combat lié à la défense du flamand à la Gent Universiteit, et ceci bien avant sa création puisque cette victoire, considérée par tous les spécialistes de l'histoire du mouvement flamand comme l'un des jalons importants de la cause flamande, remonte à 1926, et définitivement à 1930. Il est d'ailleurs piquant de noter à ce propos que la même RUG est implantée, au Blandijnberg, à moins de cinquante mètres de l'un des deux Vooruit de cette ville, symbole du mouvement ouvrier flamand auquel était en partie liée la Volksunie. Mais le problème qui a fini par se poser, c'est qu'en se dépouillant ainsi de sa pelisse "Christelijke Vlaamse Volksunie" pour devenir simple "Volksunie", ce parti s'est de facto coupé d'une partie importante de sa base issue du vivier catholique flamand, qui avait été à l'origine l'âme de la cause flamande. Telle est la raison pour laquelle la Volksunie n'est jamais réellement parvenue à décoller. Une refondation s'est donc avérée nécessaire. En se rebaptisant NV-A et, surtout, en s'alliant avant 2007 au CD&V, l'ancien CVP, les élites relookées du même parti ont fait un retour détourné sur les terres du "catholicisme flamand". La laïcisation générale de la société, certes, a fait le reste. Le CD&V de son côté, en misant sur sa stratégie du cartel, ne s'est pas rendu compte qu'il venait de faire rentrer le loup dans la bergerie. L'électeur traditionnel du CVP devenu CD&V, moins identifié aux valeurs chrétiennes, ou estimant du moins que religion et politique n'avaient plus à faire lit commun, s'est tourné sans état d'âme vers ce parti dont la ligne doctrinale lui paraissait plus claire. La suite de l'histoire, on l'a connaît.
Écrit par : Tournaisien | vendredi, 11 mars 2011
Répondre à ce commentaire@Tournaisien : aussi bien l'ijzerbedevaart que l'ijzerwake comporte une messe.
Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 11 mars 2011
Humour : http://galeries.lalibre.be/album/Le+Clou/leclou11_03_11.jpg/
Écrit par : Denis | vendredi, 11 mars 2011
Répondre à ce commentaire@ Marcel
Oui, bien sûr, les symboles continuent à adhérer aux slogans ... mais il n'empêche que la Volksunie a fini bel et bien par devenir un parti fondamentalement laïc, avec même des relents d'anti-cléricalisme (regardez Bert Anciaux). La ligne pro-laïcité, assez dure, de la NV-A vient à mon avis en partie de là. Bart De Wever lui-même, d'ailleurs, ne se cache pas de ses réticences par rapport à la coloration catholique de la cause flamande. On le dit à tout le moins agnostique. Je crois que s'il avait été un catholique bon teint, ou un croyant convaincu, tout en étant un Flamand fier de l'être, il se trouverait dans les rangs du CD&V, quitte à y faire partie des quarterons des durs.
Écrit par : Tournaisien | vendredi, 11 mars 2011
Répondre à ce commentaire@ Marcel
Je suppose que vous suivez l'actualité.
Ce qui est occupé à se passer pourrait constituer à mon avis un tournant.
De Wever et la NV-A exigent d'être associés à la constitution du budget, ce que les partis francophones, unanimes, refusent, estimant que si la NV-A veut être de la partie, elle doit accepter de former un gouvernement, que tant qu'il n'y a pas de gouvernement pour raison d'exigence de réforme, la contrepartie négative pour eux est qu'ils sont et resteront exclus des décisions incombant à leur sens à l'ancien gouvernement en affaires courantes.
Pourquoi un tournant ? Parce que ce qui pouvait faire illusion, et qui faisait illusion jusqu'ici, à savoir que l'on pouvait parfaitement durant de longs mois d'un gouvernement nouvellement mis en palce arrive probablement à son terme. La NV-A a là à mon avis une occasion unique de mettre la pression maximale sur le CD&V qui a tout à perdre dans cette affaire. Si le CD&V se rallie au niet des Francophones, il ne manquera d'apparaître à l'électeur flamand comme un parti incapable de faire barrage aux exigences et aux atermoiements du sud du pays. Le CD&V va donc probablement jeter l'éponge et se refuser à voter le futur budget (Leterme a déjà réagi en ce sens ... si on lit bien entre les lignes).
L'étau se resserre donc, et j'imagine que De Wever, très intelligent, savait très bien depuis quelque temps déjà que c'était par ce biais qu'il finirait par faire tomber le masque. Sans gouvernement en affaires courantes en mesure de faire fonctionner les institutions, le pays devient vraiment ingouvernable.
Nous nous rapprochons à grands pas des élections !
Écrit par : Tournaisien | vendredi, 11 mars 2011
Répondre à ce commentaire"Nous nous rapprochons à grands pas des élections"
Ben oui, le 5 ou le 12 juin, c'est malin. Avant c'est les communions, apres c'est les vacances. Les gesticulations actuelles n'ont qu'un seul but, nous y mener sans nous donner l'impression que personne ne fait rien.
Écrit par : kermit | vendredi, 11 mars 2011
@Tournaisien : j'écrivais le 5 février dans http://blog.marcelsel.com/archive/2011/02/05/panic-sur-le-belgitanic.html
" Allons au côté pratique des choses : le gouvernement Leterme qui va devoir pondre, défendre et faire voter ce budget est largement minoritaire en Flandre : il n’y représente qu’un maigre 35 % des électeurs ! Sans le soutien extérieur de la N-VA, Leterme n’est rien. Et oubliez l’idée d’une majorité de rechange pour remplacer la N-VA : Jamais le CD&V ne votera un budget que le premier parti du Nord, n’aurait approuvé. Autrement dit, le budget 2011 est soumis au bon vouloir de Bart De Wever, et il va falloir le négocier avec lui. Drôle de gouvernement d’affaires courantes ! Si la N-VA joue le pourrissement, et impose des conditions inacceptables pour le PS ou le CDH, il n’est pas pour demain, notre budget ! Rien ne dit, donc, que l’on puisse crier hourra ! Si ça coince par là, la monarchie aura égratigné la Constitution pour rien ! Et le Belgitanic plongera un peu plus. Tragique. Plouf. Comme je disais, quoi qu’on fasse, le bateau coule !"
Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 11 mars 2011
@ Marcel
Vous êtes décidément un devin ... ou un très bon joueur d'échecs.
Il n'empêche (et quoi qu'ait prétendu la RTBf ce midi), le CD&V va canner. Ca, c'est couru! Or les équipes techniques de ce même parti, au sein duquel de redoutables financiers (ce qui en fait un véritable parti d'état dans l'absolu), n'admettront pas que l'on puisse ainsi laisser partir les finances du pays en couilles. Il va donc se passer quelque chose ... Je crois que l'échéance de la fin avril qu'avait proclamée Jan Jambon commence à prendre tout son sens. Et avec à la clef, l'organisation d'un nouveau scrutin en juin.
10 contre 1 !
Écrit par : Tournaisien | vendredi, 11 mars 2011
Répondre à ce commentaire@ kermit
Le 12 juin 2011, comme ce le fut en 2010 (également un dimanche 12 juin) ... une coïncidence du calendrier qui n'en sera sans doute pas une.
Au 12 juin prochain, donc ! Pari tenu. 10 contre 1 !
Écrit par : Tournaisien | vendredi, 11 mars 2011
Répondre à ce commentaireIl n'y a aucune coincidence. En fait les élections sont toujours organisées fin mai / début juin comme en 1995, en 1999, en 2003, en 2004, en 2007, en 2009 ou en 2010, ou début Octobre comme en 1994 ou en 2006. Pas d'exceptions ces 20 dernières années.
En fait c'est assez logique. On imagine mal des élections pendant les vacances (donc ni Juillet, ni Aout, ni Avril, ni Decembre) ou en période de fetes (fevrier, novembre), en période d'examens (juin, janvier, mars), en periode de communions (mai), pendant une rentrée scolaire (septembre), une rentree parlementaire, etc, etc, etc, ... En fait les contraintes sont multiples !!!
Écrit par : kermit | vendredi, 11 mars 2011
Bonne nouvelle ...
Il paraît que le grand-père de Patrick Dewinter fut un résistant et qu'il refusa d'aller travailler en Allemagne, que lui-même est un démocrate convaincu, heurté au plus profond de son être par toute forme d'antisémitisme.
Ouf ... ça rassure !
Au fait, une petite question me brûle la langue. On prétend d'ordinaire, du côté francophone, que faute de cordon sanitaire, les idées nauséabondes en Flandre finissaient, par contamination, par toucher progressivement les autres partis et donc par se banaliser. À vrai dire nous n'y sommes absolument pas. Quoi, vous ne l'aviez pas compris ? C'est exactement le contraire qui se passe. La preuve par quatre : le grand-père de Patrick Dewinter. Ce sont bien les grandes valeurs humanistes et démocratiques qui, à l'inverse, finissent par toucher au coeur le Vlaams Belang.
À quand le tour du Voorpost et du Diets Westland ? ... mais après tout, peut-être là aussi nous trompions-nous du tout au tout. L'opération coup de poing du 27 mars? .... mais une simple promenade aux jonquilles. Vous verrez, ils viendront avec des corbeilles d'osier et des vases de porcelaine, armés d'apeaux pour faire chanter les oiseaux. Vous verrez, j'en suis convaincu, ça va être d'un bucolique ! Même Virigle y perdra son latin !
Cui cui cui cui (... cuit cuit cuit cuit ...).
Écrit par : Tournaisien | vendredi, 11 mars 2011
Répondre à ce commentaireFidèles adeptes de la pensée dialectique d'Hegel (thèse, antithèse, synthèse / synthèse = thèse, antithèse, synthèse ...), les Flamands sont en passe d'inventer une nouvelle idéologie politique :
On connaissait le "nationalisme".
On connaissait le "socialisme".
On connut ensuite, hélas, le "national-socialisme", plus célèbre sous le nom de "nazisme".
On connaît bien sûr la "démocratie".
Et dans la foulée les "socio-démocraties".
Voici venu le temps de la "national-socio-démocratie", qu'on pourrait résumer par le pléonasme "groin groin" !
Écrit par : Tournaisien | vendredi, 11 mars 2011
Répondre à ce commentaire@Tournaisien,
En effet les nationalistes-fascistes détournèrent le terme "socialiste" pour créer l'oxymore "national-socialisme". Car que le Socialisme est par définition Internationaliste.
Comme il est vrai que l'Europe a connu durant de longues décennies d'après guerres plusieurs "démocraties sociales" résultant d'un rapport de force plus favorable aux citoyens.
Par contre les intentions démocratiques de la NVA restent à démontrer...
Bien à vous.
Écrit par : activista | samedi, 12 mars 2011
@ tous
j'adore...
http://www.nytimes.com/2011/03/12/opinion/12iht-edkepel12.html?_r=1&ref=global
même niveau que Moisi dont j'apprécie énormément le livre "geopolitics of emotion"...
le monde est en train de basculer et les gueguerres FR-FL sont une anecdote de l'histoire...
Écrit par : des | vendredi, 11 mars 2011
Répondre à ce commentaire" les gueguerres FR-FL sont une anecdote de l'histoire... "
Oui à l'échelle de la planète, mais à Bxl, c'est mon histoire très, très proche.....
Écrit par : regloups | vendredi, 11 mars 2011
@ regloups
et cela vous empêche de dormir parce que c'est très très proche?
j'en ai vraiment marre de devoir lire chaque jour des articles et éditoriales dans les journaux flamands et francophones concernant le sexe des anges... même pour les passionés de la politique belge (tous sur ce blog) il doit y avoir une immense fatigue...
j'adore le blog de Marcel mais il y a quand même de sujets plus intéressants et interpellants que la frontière linguistigue en Belgique.... il dispose d'une plume extraordinaire et j'attends avec impatience l'utilisation en ce qui concerne des autres sujets....
Écrit par : des | vendredi, 11 mars 2011
@ des,
Marcel ne pourra je suppose, qu'abonder dans votre sens mais, il se fait que l'on ne recause de la limite administrative linguistique, que depuis que certains l'ont remise au goût du jour ! Ces derniers doivent assumer, non ?
Écrit par : Denis | vendredi, 11 mars 2011
@des : C'est précisément la raison pour laquelle de plus pe plus de monde souhaite en finir une bonne fois pour toute.
Parce que les exigeances flamingantes qui reviennent tous les 5 ans empêche toute forme d'action politique sur d'autres sujet que le communautaire.
Oui, il y a franchement plus importante, et c'est là que se trouve le cout absolument énorme du nationalisme flamand pour les Autres belges.
Toujours être obliger de passer son temps à discuter de ce qu'ils veulent pour eux, plutôt que de s'occuper des choses importantes.
Ce ne sont pas des annecdotes de l'histoire, c'est une plaie purulente qui empeste. Et il est temps d'amputer.
Écrit par : Nicolas | vendredi, 11 mars 2011
Non, cela ne m'empêche pas de dormir.
Oui, à l'échelle mondiale, les affaires belgo-flamo-francophones, belgo-franco-flamandes ( je ne vais pas faire toutes les combinaisons possibles pour éviter de heurter certtaines susceptibilités .... ) sont à pleurer.
Mais nous sommes sur un blog traitant de la politique de l'état (?) belge; s'il est vrai que le monde qui nous entoure est en train d'évoluer, de basculer, de se révolutionner, d'exploser peut-être, il n'en reste pas moins que même immensément fatigué, je voudrais une solution à mes problèmes locaux avant de m'attaquer à ceux du monde.
De plus, une stabilité nationale-régionale-locale (à votre choix) permettrait d'élaborer une politique cohérente pour répondre à ces défis qui nous attendent.
Je sais, Malraux aurait dit "Le 21e siècle sera religieux ou il ne sera pas", je n'ai ni son intelligence ni sa culture, mais je pense plutôt que le 21e siècle sera économique ou il ne sera pas: le sud et les pays dits émergents bousculeront l'ordre économique actuel, raison de plus pour régler d'une façon ou l'autre nos "petits" problèmes qui nous empêchent de prendre suffisament d'altitude pour appréhender ce bousculement/basculement.
Écrit par : regloups | vendredi, 11 mars 2011
@ Regloups, qui a écrit : « […] je voudrais une solution à mes problèmes locaux avant de m'attaquer à ceux du monde. »
C’est lié.
@ Regloups, qui a écrit : « Je sais, Malraux aurait dit "Le 21e siècle sera religieux ou il ne sera pas", je n'ai ni son intelligence ni sa culture, mais je pense plutôt que le 21e siècle sera économique ou il ne sera pas. »
Eh bien, vous donneriez raison à Malraux, parce que cela fait un petit bout de temps déjà que l’économie, c’est devenu une religion. Et une, sinon de la pire espèce, du moins de sacrément « intégriste ». Vous voulez des exemples sur la pratique du culte ?
@ Des, qui a écrit : « Le monde est en train de basculer et les guéguerres FR-FL sont une anecdote de l'histoire... »
Oui, pour sûr… Encore que c’est l’histoire en tant que telle qui me semblerait plutôt une anecdote ! Ou de préférence un faisceau d’anecdotes : ces histoires, pas toujours drôles, qu’on raconte… (Thucydide, objectif ou romanesque ?) — D’une façon très provocante, juste pour rire, on a presque envie d’ajouter que la « vérité historique » ou « les leçons de l’histoire », c’est déjà du « révisionnisme » !
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Sur l’article de Keppel :
Toutes formes de radicalisation sont, premièrement, un aveu d’impuissance et, secondement, du pain béni pour les pouvoirs établis, surtout s’ils sont la cible des corps sociaux qui se radicalisent. L’Islam n’échappe donc pas à la règle. (À la faiblesse de l’Islam radical correspondrait celle des régimes politiques des pays arabes.) Et, de fait, une population coincée entre les deux, peut très bien envoyer valdinguer l’un et l’autre. Une force qui agirait par le milieu pour foutre en l’air un processus « écrit d’avance » et d’apparence trop bien huilé.
Plus intéressant serait de trouver la limite qui sépare la radicalisation de tel mouvement qualifié de « terroriste » de l’action d’apparence radicale de tel autre mouvement qui veut, lui, se rebeller (par ex. les détournements d’avions par les Palestiniens dans les années soixante et septante). On verrait alors que, dans le premier cas, le mouvement s’est positionné en qualité d’autorité qui a force de loi ; alors que le second est un mouvement de résistance à une puissance qui, elle, incarne la loi. Dans le premier cas, il y a nécessairement concurrence d’appareils législatifs (peu importe ici la question de la pertinence de la légalité de l’un par rapport à l’autre) ; pas dans le second.
Devinette : Dans quel cas de figure se trouve le mouvement flamand ? (C'est vache, hein ?)
À méditer : l’extrême faiblesse de TOUS les États politiques actuels… Et les régimes qualifiés de « forts » ne sont pas les moins concernés ! En deux mots : à force de vouloir tout contrôler en ne maîtrisant pour ainsi dire par grand-chose, et surtout pas leur destin, les États contemporains finissent par ressembler à des baudruches glacées dépourvues de toute chair vivante. Du rire aux larmes et vice-versa.
Écrit par : Canard | samedi, 12 mars 2011
@ des
Qaradawi est financé par Qatar et Saudi Arabië.
Aujourd'hui le résultat est connu:
1) protestations en Arabie Saoudite avec des morts
2) des morts a Oman
3) problèmes à Kuwait et les Emirats
4) islamistes à Benghazi et corps déchiquetés et pendus comme menace dans les rues par les islamistes "démocrates" à Misurata.
5) problèmes en Algérie et le Maroc
6) Chrétiens coptes morts au Caire
7) des femmes chassées de Tahrir square.
8) 2 meurtriers de Sadat libérés
Islamistes fondamentalistes en recul???
Écrit par : traveller | samedi, 12 mars 2011
@ Regloups
... à moins que les problèmes du monde, par nécessité, n'en viennent carrément à effacer vos problèmes locaux ... et là, très franchement, je ne suis pas convaincu que ce soit vraiment souhaitable. ... il est vrai que nos "pinailleries" (vues de Sirius, ce ne peut qu'en être) ont quelque chose de grotesque et de dérisoire. Ne sont-ce pas là des disputes de "gosses de riches" ? Sans doute. Le problème, c'est qu'avec la révolution du monde que nous vivons, de "gosses de riches" nous sommes en passe de devenir des "gosses moins riches". Et c'est bien là, en partie que se pose le problème. Des deux frères ennemis, l'un est plus riche que l'autre ... et il ne veut plus payer pour lui.
Écrit par : Tournaisien | samedi, 12 mars 2011
Répondre à ce commentaire@ Canard
Vos démonstrations sont un peu oiseuses. Commencer à chercher à faire des distinctions subtiles entre les sortes de terrorisme relève d'une casuistique qui fleure bon le jésuitisme faisandé.
Quant à vos considérations sur le devenir des états qui cherchent à tout contrôler, pour rappel, l'état est ce que les citoyens en font, les citoyens qui le constituent. Le problème pour moi n'est pas celui-là. Le problème est celui de la cohérence morale qui devrait constituer le ciment de nos sociétés. En clair, le "vouloir vivre ensemble". Le problème belgo-belge relève bien de cette problématique, et celle-ci, à bien y considérer, n'a rien de dérisoire.
Le vouloir vivre ensemble ... ? Si responsabilité de l'état il y a en l'espèce, c'est sans doute dans sa résistance actuelle à affronter cette question de façon rationnelle et courageuse. À quand l'organisation d'un referendum en Belgique ?
Écrit par : Tournaisien | samedi, 12 mars 2011
Répondre à ce commentaire@tous : j'ai supprimé les 7 derniers commentaires de Johan Viroux, allant tous dans la même direction et ne servant à rien d'autre qu'à faire valoir son point de vue antifrançais, antifrancophone, sans aucune nuance et sans jamais entrer dans le débat. Ce blog est un espace de débat, pas d'autopromotion de webs autres. Le nombre de liens vers ses propres pages web de Johan Viroux et sa manière de monopoliser le débat m'a amené à le bannir du site. Merci de ne pas répondre à ses provocations s'il réapparaît. Note du censeur Sel antidémocrate et autoritaire (pour donner raison à Johan Viroux, ça lui fera sûrement plaisir)
Écrit par : Marcel Sel | samedi, 12 mars 2011
Répondre à ce commentaireMerci Marcel,il était temps8
Écrit par : zinneke | samedi, 12 mars 2011
après l'incident de "l'enfant roi" est-il prudent d'afficher une pub pour weight watchers sur un blog où on parle beaucoup de Bart de Wever ? A un moment aussi dramatique des négociations... Je pose la question. Non Marcel, je blague mais c'est exactement le genre de commentaires éclairés que l'on retrouve sur les forums du Soir et de la Libre. Et j'enfonce le clou, tes lecteurs sont rafraîchissants autant que ton blog. Ouf !
Écrit par : serge | samedi, 12 mars 2011
Répondre à ce commentaire@ Tournaisien, qui a dit : « Vos démonstrations sont un peu oiseuses. Commencer à chercher à faire des distinctions subtiles entre les sortes de terrorisme relève d'une casuistique qui fleure bon le jésuitisme faisandé. »
Le propos n’était pas d’établir des distinctions entre les différents terrorismes, mais d’essayer de voir où peut se situer la limite entre un acte qualifié de terroriste et un acte qui ne le serait pas. Tout désigner comme « terrorisme » a posteriori, c’est trop facile et trop… pratique.
Posez-vous la question suivante : pourquoi aujourd’hui les politiciens — et pas seulement eux — éprouvent le besoin de requalifier avec une facilité suspecte moult formes de résistance en « actes de terrorisme » ?
@ Tournaisien, qui a dit : « […] Quant à vos considérations sur le devenir des états qui cherchent à tout contrôler, pour rappel, l'état est ce que les citoyens en font, les citoyens qui le constituent. »
J’ai plutôt l’impression contraire, moi : des états qui ne savent plus à quels saints se vouer pour formater à qui mieux mieux les individus dans le sens qui les arrange ! (Ou, plus précisément, dans le sens qui arrange ceux qui occupent le pouvoir.)
Écrit par : Canard | samedi, 12 mars 2011
Répondre à ce commentaire@ Canard
Ce sont les assises socio-économiques des états qui ont en fait ce qu'ils sont devenus. Avant la première guerre mondiale, les systèmes de solidarité organisée et généralisée, pris en charge par l'état, n'existaient pas. Les réseaux de solidarité étaient différents. L'individu, moins dépendant mais aussi plus précaire, adhérait au projet collectif sur des bases qui étaient plus symboliques : monarchie, drapeau, références historiques ... Assez logiquement, à partir du moment où l'état a commencé à se substituer aux réseaux, confessionnels pour l'essentiel, de solidarité collective, l'individu s'est détourné de la dimension symbolique qui nourrissait jusqu'alors son adhésion au projet collectif, avec la conséquence à terme de dérives et de certaines formes d'incivisme qui nous reviennent en feed-back. Mais une autre contrepartie est aussi, paradoxalement, une dépendance plus grande de l'individu à ce même état et donc une certaine forme d'asservissement politique. Le clientélisme dans nos états de droit, au-delà de son côté scandaleux, est une conséquence indirecte, et malheureuse, de l'évolution de nos états vers des modèles de "socio-démocraties", que d'aucuns n'hésitent pas à sitgmatiser sous la formule "états-providence".
La question des nationalismes contemporains touchent directement à cette problématique. Ces mouvments identitaires, est-il besoin de le rappeler, sont d'abord liés au problème des écarts de richesse entre régions différentes au sein des mêmes états-nation issus de la reconfiguration européenne au XIXe siècle, à l'heure des nationalismes. Regardez le cas de l'Italie. Même cette Italie à la langue commune, libérée par les actions conjointes de Cavour et Garibaldi, se trouvent aujourd'hui confrontée à des forces centrifuges qui dénoncent précisément cet "état-providence".
La question de fond est donc bel et bien celle du "vouloir vivre ensemble". Et cette question s'inscrit à mon avis dans un processus inéluctable, qui nous touche nous, en Belgique, de plein fouet, mais qui procède en réalité d'un mouvement de fond beaucoup plus large et beaucoup plus profond.
Un autre problème est que cette dynamique, d'essence essentiellement socio-économique (la remise en cause des systèmes de solidarité collective, d'autant plus virulente que nos sociétés traversent une crise économique durable et très douloureuse), se greffe sur des discours identitaires, largement irrationnels ceux-ci, et qui s'alimentent à la source du ressentiment né de ce qui est perçu, à tort ou à raison, comme une culture du profitariat. C'est le discours nationaliste, en quelque sorte, qui donne à la posture dure, ultra-libérale, du séparationniste économique sa dimension anti-humaniste et de haine.
Plus fondamentalement encore, l'enjeu de ce combat qui consiste à saper les bases de "l'état-providence" est, par nature, anti-démocratique. Les rapports de force économiques, en effet, qui se traduiraient par une remise en cause du modèle de nos socio-démocraties ne peuvent qu'aboutir à l'émergence d'un apauvrissement collectif qui touchera une majorité de la population. Or la démocratie, c'est d'abord et avant tout la loi de la majorité. Pour que ces idées progressent, pour que cette' stratégie globale finisse par aboutir à la remise en cause de nos modèles de redistribution, la loi du nombre ne peut donc plus s'appliquer. Ou alors, elle doit s'appuyer sur d'autres types de discours susceptibles de mobiliser les foules ... tels le nationalisme précisément voire des idéologies plus nauséabondes encore, ethnocentriques et racistes.
Le nationalisme donc, outre qu'il est ouvertement liberticide et anti-démocratique, ne peut à terme être également qu'anti-social ... et finir par se retourner d'ailleurs contre les populations qui en ont propagé et porté les slogans. Là n'est pas le moindre des paradoxes. Là est aussi la contradiction qu'a très bien comprise un parti tel que le CD&V, fondamentalement socio-démocrate et paradoxalement flamingant, qui espère (c'est évident) transformer l'essai du nationalisme qu'elle est prête, aujourd'hui, à laisser à l'initiative d'un parti tel que la NV-A, dans l'espoir de replacer ensuite, dans la seule Flandre enfin libérée des chaînes d'une Belgique paralysante, le curseur sur le modèle de la socio-démocratie auquel elle reste viscéralement attachée.
La stratégie à long terme du CD&V, à mon avis, est bien celle-là : pour sauver le modèle de socio-démocratie qu'elle a toujours défendue, elle n'entrevoit qu'une solution : la dissolution de l'état belge, ou à tout le moins sa transformation en un modèle confédéral (qui lui permettrait au passage de conserver les acquis et avantages que la Flandre depuis plus de 50 ans tire de la Belgique (pensions, marché wallon, vitrine internationale ...)). Le CD&V est en effet convaincu que l'horizon des perturbations considérables qui attendent nos société occidentales oblige à prendre des mesures radicales, et ce aux fins de sauver ce qui pourra l'être. Or pour les Flamands, singulièrement pour ceux du CD&V, la Wallonie rouge est incapable d'aller avec la même lucidité et la même force volontariste vers ces réformes nécessaires. En ayant pris la mesure, désormais totalement convaincue que les équilibres politiques au sud du pays ne sont pas près de changer, le CD&V a donc décidé de trancher le noeud gordien ... et donc de rompre les amarres ... ou plus exactement, de laisser rompre ces mêmes amarres par la NV-A, avec l'espoir (voire la certitude) de récuper le gouvernail une fois que les voiles auront été hissées sur le grand mât.
Écrit par : Tournaisien | samedi, 12 mars 2011
@ Tournaisien, qui a dit : « Ce sont les assises socio-économiques des états qui ont en fait ce qu'ils sont devenus. »
Peu importe ! Cela ne change rien au principe : là, maintenant, tout de suite, c’est l’État qui cherche à formater d'une façon scandaleuse les individus, pas le contraire. L’exposition du « pourquoi » et du « comment » n’apportera pas grand-chose, d’autant plus que, quel que soit le type de pouvoir — démocratique, totalitaire, gauche, droite, etc. — le constat reste le même. L’état est devenu une machine complètement déconnectée des individus qui a acquis sa réalité propre. Son intérêt est devenu contraire à celui des populations. Là est la vraie opposition aujourd’hui, d’où l’apparente recrudescence de l’incivisme. Mais est-ce vraiment de l’incivisme ?
@ Tournaisien : « Le clientélisme dans nos états de droit, au-delà de son côté scandaleux, est une conséquence indirecte, et malheureuse, de l'évolution de nos états vers des modèles de "socio-démocraties", que d'aucuns n'hésitent pas à stigmatiser sous la formule "états-providence". »
Non, c’est une idée reçue. Le clientélisme est vieux comme le monde et sous sa forme moderne, celle qu’on connaît aujourd’hui, il n’est pas le produit de l’état providence, mais bien de la volonté des conservateurs, des industriels, des propriétaires terriens, — bref, de la bourgeoisie, laquelle s’assurait ainsi d’une certaine fidélité de ceux à qui elle offrait l’une et l’autre faveurs en détournant de surcroît ces derniers d’une gauche qui risquait, par voie politique, de porter atteinte à son patrimoine. Diviser pour régner. — Maintenant, que la gauche ait bien retenu la leçon…
@ Tournaisien : « La question des nationalismes contemporains touchent directement à cette problématique. Ces mouvements identitaires, est-il besoin de le rappeler, sont d'abord liés au problème des écarts de richesse entre régions différentes au sein des mêmes états-nation issus de la reconfiguration européenne au XIXe siècle. »
Le nationalisme est intrinsèque au concept d’état ! Sans ce dernier, point du premier. Cela n’aurait aucun sens. Le nationalisme n’est qu’un concept foireux censé traduire les innombrables faisceaux de petits intérêts, haines, concurrences, oppositions, etc. qui ont toujours caractérisé les groupes d’individus dans les rapports qu’ils entretenaient les uns avec les autres. Souvenez-vous de la concurrence farouche qui opposait les cités grecques de l’Antiquité, lesquelles se haïssaient et se jalousaient ouvertement — c’est un euphémisme : je n’aurais pas voulu être un Athénien en goguette à Sparte vingt ans après la fin des Guerres médiques !
Maintenant, les causes de ces petites haines-là, si caractéristiques de l’espèce humaine, pfft !... ma foi, il y en a autant qu’on veut. Oui, certainement la dimension économique, les écarts de richesse entre régions, mais pas exclusivement.
Si la situation belge est exemplaire en un certain sens, c’est bien parce que l’état n’aura pas manqué d’organiser on ne peut mieux le nationalisme ambiant ! Par contre, pour le gérer, ce fut une autre paire de manches.
@ Tournaisien : « La question de fond est donc bel et bien celle du "vouloir vivre ensemble". »
Mais non, mais non ! La question devrait être : « PEUT-on encore vivre ensemble ? » Que voulez-vous donc faire avec une volonté ? La caresser dans le sens du poil ? Lui jurer qu’elle est la plus belle ?
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Sur la partie qui traite de l’attitude et de l’ambition du CD&V, sans doute avez-vous raison et je n’ai rien à ajouter. Ou alors répéter ce que j’ai déjà dit dans un autre topic : le nationalisme flamand n’est qu’un moyen. Le but, c’est le fric.
Écrit par : Canard | samedi, 12 mars 2011
@ Marcel
Ce Johan Viroux, pour le peu que j'ai réussi à voir sur le web, a l'air d'être de fait un très drôle de zic. Wallophone, enragé de la cause wallonne tout en crachant sur la francophonie, néerlandolâtre par dessus le marché ... on a bien compris à quoi cela rimait ! Un ultra-régionaliste belgicide imbécile dans la plus pure acception du terme.
Vous avez très bien fait de le jarter de votre blog, dont je profite de louer l'éthique et le haut niveau des interventions.
Continuez comme cela. ... en mettant peut-être l'accent de temps à autres sur ce qu'il y a également de positif et d'encourageant chez nos amis flamands. Il n'y a que comme cela que l'on parviendra à transcender la bêtise.
Cordialement (quoique sans se connaître ... ou uniquement par clavier interposé)
Écrit par : Tournaisien | samedi, 12 mars 2011
Répondre à ce commentairePour peu que j'ai pu voir, il doit s'agir du fils de feu Roger Viroux homme politique quelque peu influent à Fosses la Ville mais surtout professeur de néerlandais.
Là je peux en parler......... Roger Viroux fut mon prof de néerlandais pendant 1 an.
De quoi vous dégouter.
Il nous fallait apprendre le néerlandais sur base du wallon. Tout était bon pour relier la structure des phrases, l'éthymologie etc...... entre le wallon et le flamand.
Haro sur les pauvres de nous qui ne connaissions que très peu notre patois et surtout si ce dernier était apparenté au cht'i.
Moi qui n'y comprend rien en patois namurois........... c'était pas gagné. Alors si le fils a hérité de la fibre du père..... ça ne m'étonne absolument pas.
Heureusement, j'ai eu de meilleurs professeurs par la suite.
Écrit par : pmf | dimanche, 13 mars 2011
Salut Marcel,
J'étais dans mon bain quand j'ai lu votre "Fine de fleur de Sel" du Télépro 'Femmes de Chambre".
J'avais presque envie de crier "Eureka".
Je me demande d'ailleurs si le texte n'existe pas quelque part pour le capter pour une certaine date, très proche, très précise, pour un article perso.
Puisque j'ai repris votre précédent sur mon blog pourquoi pas celui-là.
En fait, je l'ai déjà écrit une fois "Femmes avenir de l'homme".
http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2006/06/22/femme-avenir-de-l-homme.html
Vous serez surpris de lire un des commentaires et de son auteur. C'était en 2006.
Mais je remets ça, d'une toute autre manière. Très bientôt.
Toujours avec humour comme dab.
Écrit par : L'enfoiré | samedi, 12 mars 2011
Répondre à ce commentaireOh, j'ai cru voir un enfoiré!
Mais oui mais oui, j'ai bien vu L'enfoiré!
Pas vraiment surpris de vous croiser ici,
au plaisir de vous lire.
Bien à vous.
Écrit par : activista | samedi, 12 mars 2011
Salut activista,
On dit qu'Internet est énorme.
Et non, parfois il y a des raccourcis.
Bien à vous et bon wekend
Écrit par : L'enfoiré | samedi, 12 mars 2011
@l'enfoiré : les chroniques de Telepro sont protégées par le droit d'auteur. Vous ne pouvez pas les reproduire. En revanche, je vais petit à petit les remettre sur ce blog deux semaines après diffusion. Mais le mieux est bien sur d'acheter... Telepro !
Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 13 mars 2011
Bete réflexion mais les billets ici sont sur quelle licence ? Une licence type creative commons ?
Écrit par : Guillaume | dimanche, 13 mars 2011
@Guillaume : vous avez raison, je devrais ajouter un copyright. Les billes sont sous droit d'auteur normal (SACD/SCAM), mais j'en autorise par défaut la reprise sur d'autres sites sous réserve de citation de l'auteur et d'un lien vers le mien, j'en autorise aussi l'affichage sur Facebook et l'envoi par mail aux mêmes condition. En revanche, toute reproduction mécanique est soumise à mon autorisation écrite.
Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 13 mars 2011
Aaahhhh, les billes de Marcel !!!!!!!!!!!!
Bon, ok, c'est con et petit, mais j'ai souri surtout avec les termes "reprises", "envoi par mail" et "reproduction mécanique"
Écrit par : regloups | dimanche, 13 mars 2011
Salut Marcel,
J'achète Télépro toutes les semaines.
Une des précédentes interventions fut en commentaire sur cet article http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2011/02/07/la-fievr-d-la-revolte.html
Pour le suivant, celui de cette semaine, je vais probablement en faire une version personnelle.
Une version enfoirisée.
J'ai été amusé quand j'ai envoyé à Télépro, un vrsion Rédacteur en Chef de la Rédactrice en chef Roumanoff. L'enfoiré comme signature ne leur suffisait pas.
Écrit par : L'enfoiré | lundi, 14 mars 2011
Bonjour Marcel,
Une fois de plus : bien vu et bien écrit.
Heureux de constater que votre voix se fait mieux entendre, vous rendez un réel service aux citoyens ET aux journalistes si heureux de pouvoir citer ou inviter quelqu'un qui dit ce qu'ils n'osent ou peuvent.
Et il n'y a en effet aucune raison d'épargner le MR, qui joue objectivement le jeu le plus trouble, double dans ce démembrement des conquêtes sociales via l'attaque de l'État. FDF dans une main pour les apparences et pour le concret : organisation de rencontre entre BDW et le patronat Wallon dans l'autre...
Bien à vous.
Écrit par : activista | samedi, 12 mars 2011
Répondre à ce commentaire@ Canard
Résumons-nous donc : pas d'état, pas de nationalisme (qui lui est d'ailleurs intrinsèquement lié), pas de volonté de vivre ensemble (uniquement une possibilité), des dirigeants d'états qui naviguent à vue, des états à la dérive, des individus broyés par ces suprastructures déshumanisées ...
Mais mon cher Monsieur, il vous faudrait peut-être penser urgemment à relire le "Contrat social" de Jean-Jacques Rousseau, le "Leviathan" de Thomas Hobbes et l'"Esprit des lois" de Montesquieu ! Des écrits qui gardent toute leur pertinence et qui ont fait du modèle républicain en France notamment, ou du système bi-caméral en Angleterre, ce qu'ils sont aujourd'hui encore pour le meilleur plus que pour le pire (quelles que soient leurs imperfections).
Je soupçonne que vous êtes de ceux-là mêmes qui crachent sur les états mais seraient bien incapables de se passer de la protection et du bien-être que ces mêmes "contrats sociaux" collectifs procurent. Oui cher Monsieur, l'état n'est pas qu'un simple nationalisme : il peut être aussi des valeurs partagées, une volonté commune, une capacité collective à oeuvrer pour le bien commun.
Je vous conseille de cultiver votre anarchisme de salon ailleurs que dans votre fauteuil, histoire de vous confronter à la réalité des choses. Quant à la théorie du grand complot implicite, sans doute avez-vous été imprégné par des Matrix ou autres paraboles cinématographiques du même tonneau. De grâce, réatterrissez
Écrit par : Tournaisien | samedi, 12 mars 2011
Répondre à ce commentaireEncore une belle "tartufade" politique...
Écrit par : dominique | dimanche, 13 mars 2011
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