samedi, 05 février 2011

Panic sur le Belgitanic.

Depuis 2007, le Belgitanic se dirige vers un banc d’icebergs communautaires et financiers. Sachant que le navire est lancé à grande vitesse, et qu’un mouvement de gouvernail ne fait son effet que des miles nautiques plus loin, il navigue à l’aveuglette, et très maladroitement. Le 13 juin 2010, malgré tous les efforts du capitaine, le Belgitanic heurte un iceberg. L’équipage, les passagers l’ont bien compris au déchirement métallique qui s’est répercuté sur la montagne de glace. Ils ont un peu peur. Voilà pour la situation. Passons à l’hypothèse. Imaginons que l’avarie sera fatale à l’esquif, à court ou moyen terme. Et examinons ce qui se passe. De votre envoyé spécial.

 

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Plus personne, plus aucune action ne peut empêcher le Belgitanic de couler. Toute gesticulation serait inutile. Toute action sur les moteurs ou le gouvernail accélérerait le naufrage. Par précaution, on n’y touche plus. C’est le calme plat. Je suis comme tous les passagers, incapable de prédire à coup sûr ce qui va se passer. Je suis dans le camp de ceux qui préfèrent craindre le pire, ça permet de s’y préparer. Si vis pacem para bellum, dirait Bartus. Autour de moi, l’inquiétude règne. Des vieux optimistes rassurent les passagers : «le Belgitanic, ma p’tite dame, eh ben, il est insubmersible ! Vous ne me croyez pas ? C’est marqué dessus comme le port-salut.» J’ai envie de les gifler. Il y a parmi eux un abbé. Il se plaint de l’équipage. Il fait comme si le bateau avançait toujours. Quand je lui fais remarquer qu’il est à l’arrêt, que les moteurs ne tournent plus, il me crie que je suis un mauvais prophète, un danger public, que je n’ai rien compris, que je suis bête, que le Belgitanic redémarrera demain. Deux cents jours après, je lui fais souffle qu’il n’a toujours pas démarré, son rafiot. Il me répond «c’est la faute à l’équipage, évidemment ! Saloperie d’équipage !»

 

Il y a pourtant des signes extérieurs de naufrage prochain. La nuit, des fantômes rôdent. Ceux des soldats de l’Yser, jamais enterrés, devenus des martyrs qui envoient le vent nous fouetter le visage. Ceux des collaborateurs jamais pardonnés, parce qu’ils n’ont jamais demandé pardon, qui nous crachent au visage leur mépris d’Übermensch, dans nos rêves perturbés. Le jour, deux vautours tournent au-dessus de la coque. Ils ont le bec comme des lingots et un manteau de rapiat. L’un s’appelle Notation, l’autre Spéculation. De jolis noms. Ils viennent de Grèce, sont passés par l’Islande, ont bouffé de l’Irlande. Les gens s’inquiéteraient bien de ces signes étranges, qui ne veulent pas dire charrette, mais quand même, y’a du bizarre dans l’air. Mais l’abbé leur serine jour après jour la même phrase, comme un chapelet de mots : «le Belgitanic est insubmersible». Amen. Les gens le croient. Cette phrase, c’est leur bastingage.

 

Au début, l’équipage faisait des choses sensées. Il se réunissait pour examiner les options. Le capitaine avait bon espoir. L’abbé souriait en passant sur le pont. Puis, l’effet de leurs actions ne changeant rien à la situation, ils se mirent à s’agiter. À se haïr. Aujourd’hui, les sept lieutenants ne se voient même plus. Ils vont et viennent, papotent, claquent des portes. On ne comprend plus rien à leur comportement. Certains d’entre eux prennent des décisions, disent «on va faire quelque chose». Ils le font. Et rien ne se passe. Les passagers sont désorientés. À ceux du premier pont, on dit que c’est la faute à ceux du second pont. Et ceux-ci se flagellent tous les soirs pour le mal qu’ils n’ont pas commis. À écouter quelques conversations, j’entends qu’on va se mobiliser, aider à la manœuvre, pousser, tirer, crier, chanter. Bref, tout et n’importe quoi, individuellement, chacun de son côté, à quatre, à 700, à 40.000, dans un beau capharnaüm. 

Ceci est une fiction. Oui, je vous assure, c’est une fiction. Mais admettons que le Belgitanic soit vraiment en train de couler. Oui, il y aurait ce moment chaotique, désespéré, incohérent. En sommes-nous là ? Voyons ça en cale sèche.

 

L’âge du Capitaine
Commençons par l’état du capitaine. Que dit la presse flamande (celle du pont supérieur) ? Le 31 janvier 2011, De Standaard titre «Panique au Palais.» Pas banal comme accroche. On y évoque une confidence de la reine : «le roi ne vit pas ses meilleurs jours en ce moment». Tiens donc ! On précise que, selon des «connaisseurs de la royauté», Albert n’est pas seulement inquiet pour le gouvernement, mais aussi pour le pays, pour son héritier et pour… son trône. Devra-t-il abandonner le navire ? Et le monsieur Monarchie de VTM le dit tout net «Il y a bien panique au Palais ! Ils n’en sont pas encore à compter leurs sous, mais l’inquiétude est bien là»

 

Le capitaine est coincé. Il ne peut plus manœuvrer. Il peut tout au plus donner le change. Voyant cela, chaque officier, chaque mousse, chaque passager, décide de chercher sa «solution». Et ça foisonne. Toutes de bonnes solutions, sincères, pleines d’espoir… Rappelez-vous. Une grande manif pour forcer nos politiciens à nous donner un gouvernement. Deux semaines plus tard, plouf. Rien. Un site propose de camper virtuellement devant la cabine du «vieux» pour exiger, aussi, un gouvernement, vite. Chacun clique et transmet. On y croit. C’est bien de faire quelque chose, pense-t-on. Un mois plus tard ? Plouf ! Rien. Niets. Le désert noir et glacé de l’Arctique.

 

Pétitions sur le pont

Les sites web fleurissent autant que les bonnes volontés, toutes parfaitement honorables, toutes prêtes à «tenter quelque chose». Un site trilingue, joliment fait (ça a dû prendre du temps), demande à Johan Vandelanote de publier sa note. À peine le lien vers le site est-il apparu sur Twitter que Le Soir la publie. Et après ? On constate que tout avait déjà été écrit. Que la note est caduque. Et puis plouf, plus rien. Des heures perdues à concevoir, traduire, promouvoir. Pour rien.

 

Un autre site vient proposer une pétition pour une émission politique commune VRT-RTBF régulière. Oubliant qu’à la VRT, la présence du Vlaams Belang est obligatoire suite à une décision du «Conseil d’État flamand», et que côté francophone, il existe un cordon médiatique qui interdit de débattre avec le Vlaams Belang. Pratique ! Oubliant aussi que les émissions politiques en Flandre sont bien moins regardées que les émissions de jeu où certaines stars politiques brillent tranquillement et font le plein de voix. Les dés sont pipés. Oubliant encore que dans un tel débat, les Flamands qu’un De Wever aura pu séduire préalablement vont écouter leur leader plutôt que le premier francophone venu et qu’il y a quand même peu de chances que de telles discussions changent quoi que ce soit à l’électorat. J’ai lu la presse du pont supérieur récemment. Depuis 3 ans, elle dit que les gens du pont inférieur sont impolis avec ceux d’en haut, ne les respectent pas, n’apprennent pas leur langue, ne disent pas merci. Et demain, on les écoutera religieusement, attentivement ? Aujourd’hui, dans De Standaard, il est question, en plus, que l’enseigne Demotte demande pardon à ceux du pont supérieur pour tout le mal que la francophonie leur a fait. Et on veut débattre d'égal à égal ? Ce serait un débat politique entre des politiques flamands et d’autres haïs d’avance. Un débat contre toute une idéologie, solidement ancrée. Plouf, donc.

 

L’amnistie a le vent en poupe
J’ai bien pensé à des reportages croisés, mais si c’est pour parler de Mme Vandepieper qui des pieds gonflés et qui est soignée par sa voisine wallonne, je ne vois pas l’intérêt. Il faudrait aborder les sujets qui fâchent, non ? Vider l’abcès. Quoi par exemple ? Ah, je sais. L’amnistie. Celle des des Waffen SS ? Aïe ! Non ! Frappez pas. J’avais oublié : on ne peut pas dire «Waffen SS». Il faut dire «Oosfronters». Sinon, on fait passer tous les Flamands pour des nazis. Oui, tous. Même s’il n’y avait que 23.000 Waf… oups… Oosfronters. Il faut vous dire que depuis l’épuration… euh non, «la répression injuste et aveugle» des collab… oups, pardon, des «gens qui ont lutté pour l’autonomie de la Flandre en se trompant d’allié», qui avaient combattu les résistants flam… argh ! on ne peut plus dire ça non plus… : des «voyoux, lâches, assassins, crapules de rue et bandits de grand chemin», depuis la répression féroce de cette saloperie de Belgique conçue uniquement pour opprimer le pauvre Flamand, donc, on ne parle vraiment plus la même langue !

Je ne parle pas du néerlandais ou du français, je parle du sens des mots, des symboles, de la gravité (ou non) de choses aussi fondamentales que la Seconde Guerre mondiale (si on fait un tel tintamarre sur l’amnistie, ça doit quand même être important). Comment peut-on être plus éloigné l’un de l’autre si on a une interprétation totalement opposée du moment le plus important qu’on ait vécu, ensemble, au cours des 90 dernières années ? Plouf. 

 

Els amuse
Els Ampe répond clairement : cette vision imposée à la Flandre n’est pas normale. Elle a raison, on doit la soutenir. Ne fut-ce que pour après. Mais qui écoute Els Ampe en Flandre ? Croyez-vous qu’Ivan De Vadder ait «retwitté» sa lettre ? Neen. Plouf. Samyn ? Meuhnon. Plif. Qui l’a fait ? Principalement des Francophones. Et un en particulier ! Ça donne une idée du schmilblick. Pensez-vous que la soirée antinationaliste flamande au KVS ait fait l’objet d’un grand reportage à la VRT ? Non. Au contraire. Une séquence dans le journal. Plaf. Le doigt d’honneur à Bart De Wever d’Arno serait-il passé à la VRT ? Vous n’y pensez pas ! Plouf. La même semaine, celui d’Onkelinx était partout en Flandre. Plif. Et les ténors de la N-VA et du VVB se suivaient sur les plateaux de la chaîne publique. Bloing. Alors, même si je pensais autrefois qu’il faudrait une journée télévisuelle commune VRT-RTBF par semaine, j’y crois tellement plus que je laisse l’idée dans mes cartons, en fond de cale. Plif. Plaf. Plouf. On a mieux à faire.

 

Revenons au roi. Face au marasme, que fait-il ? Il nomme l’un des rares étalons encore plus ou moins frais. Didier Reynders. Pour deux semaines. Histoire de voir si on peut encore faire quelque chose à 7, à 8, à 9, à 16 et pourquoi pas à 25… Dans quinze jours (sauf prolongations multiples et diverses), soit Didier remettra un rapport négatif, ce qui me paraît un peu tôt, soit il dira qu’on peut faire quelque chose. Suivront alors, peut-être, quelques nouvelles semaines de discussion. Et puis, le même constat qu’aujourd’hui, qu’en décembre, qu’en octobre, qu’en septembre, qu’en août, qu’en avril, qu’en 2009, qu’en 2008, qu’en 2007. Plouf. Au mieux, on pourra dire que Didier se sera mouillé. Les machines toujours à l’arrêt. Le bateau s’enfonce lentement

 

Gouvernail en affaires courantes

Plus délicat encore : en demandant à Yves Leterme de présenter un budget, le roi et ses conseillers commencent à sortir un peu des rails. Bien sûr, le roi n’a pas eu le choix. Un gouvernement en affaire courante doit régler les urgences, et vu la menace des vautours, le budget est juste urgentissime. Mais quelle tragique urgence ! Ce ne serait qu’un épiphénomène s’il n’y avait que le budget ! Car le roi a demandé à Leterme de faire le maximum «pour préserver le bien-être économique et social des citoyens». Ça me paraît un peu «jouer avec les urgences», ça. Et puis, à part l’économique et le social, un gouvernement de plein exercice ne fait pas grand-chose… Le roi ajoute que le gouvernement en affaires mourantes doit prendre «les dispositions nécessaires pour répondre dans un proche avenir aux exigences européennes en matière de politique budgétaire et de réformes structurelles pour les prochaines années.» Relisez les quatre derniers mots : «pour les prochaines années.» J’ai l’impression que tout doucement, on est en train de confondre urgence et moyen terme. La question de Christian Behrendt (le constitutionnaliste qui a averti que la demande royale était inconstitutionnelle — vite contredit par d’autres) est peut-être mal posée. Mais le fond de sa contestation donne à réfléchir : petit à petit, les principes se délitent. Si un gouvernement en affaires courantes peut s’occuper de social, de bien-être, d’économie, de structure, et de budget, à quoi servent les élections ? À quoi sert un «vrai» gouvernement ? Et il pose une question qui devrait interpeller tout un chacun : un gouvernement normal peut faire l’objet d’une motion de défiance. Pas celui-ci. 

 

Mais laissons là les principes. Allons au côté pratique des choses : le gouvernement Leterme qui va devoir pondre, défendre et faire voter ce budget est largement minoritaire en Flandre : il n’y représente qu’un maigre 35 % des électeurs ! Sans le soutien extérieur de la N-VA, Leterme n’est rien. Et oubliez l’idée d’une majorité de rechange pour remplacer la N-VA : Jamais le CD&V ne votera un budget que le premier parti du Nord, n’aurait approuvé. Autrement dit, le budget 2011 est soumis au bon vouloir de Bart De Wever, et il va falloir le négocier avec lui. Drôle de gouvernement d’affaires courantes ! Si la N-VA joue le pourrissement, et impose des conditions inacceptables pour le PS ou le CDH, il n’est pas pour demain, notre budget ! Rien ne dit, donc, que l’on puisse crier hourra ! Si ça coince par là, la monarchie aura égratigné la Constitution pour rien ! Et le Belgitanic plongera un peu plus. Tragique. Plouf. Comme je disais, quoi qu’on fasse, le bateau coule !

 

Pirates à bâbord.

Bien sûr, il y a l’urgence, et je le répète, on le comprend. Mais il me paraît clair que nous n’arrivons plus qu’à décrédibiliser un peu plus nos institutions chaque jour. N’est-ce pas assez de battre le record du monde de la non-formation d’un gouvernement. Qu’un bon tiers de l’hémicycle considère les élections (du juin 2010 donc) comme anticonstitutionnelles ? Qu’en cas d’élections anticipées, elles le seraient aussi ? Rappelons que des proches du premier parti du pays ont déposé plainte auprès de la Cour de Justice européenne pour contester la validation de ces élections par le parlement. Dur de dire que tout va bien. 

 

Ne prenons-nous pas l’habitude de jouer avec l’État de droit ? Est-on encore un modèle quand des communes (Ternat, par exemple) envoient des convocations électorales accompagnées de pamphlets qui invitent à ne pas voter pour un parti «de langue autre» ? Quand la moitié du pouvoir organisateur en Brabant flamand décide de ne rien organiser ? Quand des comités soutenus par des bourgmestres en fonction envoient des lettres aux avocats flamands pour les prier de refuser toute implication dans les élections ? Quand des maires font campagne pour inciter des gens à refuser d’être assesseur ou président de bureau de vote ? Quand les mêmes se cotisent pour payer les amendes éventuelles ?

 

Calme plat

Est-on encore un modèle de démocratie quand aucun —  je dis bien aucun — politologue, journaliste ou constitutionnaliste ne relève sérieusement ces pratiques dignes d’un royaume patatier ? Dois-je redire que lorsqu’un tribunal de Mons donne raison à un Francophone contre le gouvernement flamand, celui-ci répond illico par la voix de Geert Bourgeois qu’il se fiche du tribunal francophone ? Et tout le monde trouve ça bof ? Ouais, mais tu sais, c’est le FDF qui exagère, hein. Un tri-bu-nal, messieurs ! Une cour de justice ! Modèle de démocratie ? Nier un tribunal parce qu’il n’est pas flamand ? Je sais bien que le Conseil d’État, chambre flamande, a rejeté les critiques contre la Circulaire Peeters. Mais de là à balancer d’office une fin de non-recevoir à un tribunal de langue autre… ça ressemble à un totalitarisme en doulanges !

 

Et dois-je évoquer encore le psychodrame délirant, quand les Flamands ont voulu faire passer en force la loi BHV qui, de toute façon, ne pouvait pas être promulguée ? Ce 29 avril 2010 où l’on s’est demandé, atterrés, en regardant l’agitation dans les couloirs de la Chambre, si on n’était pas à la veille d’un vrai coup d’État ? Sans parler de l’occupation de l’hémicycle par l’extrême droite qui fit scandale dans les journaux francophones, alors que la Flandre se scandalisait que les médias francophones en avaient fait un scandale ?  On ne parle plus la même langue ! Plouf ! 

 

Qu’est-ce qui nous rassemble encore ?E st-ce déjà la mort clinique (comme le dit Éric Defoort, N-VA) de la démocratie belge ? Mais ne paniquons pas, me dit l’abbé. Les politiciens sont d’accord avec le roi ! La démocratie est sauve. Ah… Bien… Dites, vous avez vu dans quel état, ils sont, vos politiciens ?

 

Branle-bas dans les haubans

Début de semaine. Une journaliste appelle le CDH pour une blague de potache, et découvre que c’est la panique à bord. On râle, on trépigne, on saute, on ne sait plus quoi faire, on insulte les autres formations. Dans les autres partis francophones, ce n’est pas plus brillant. Écolo n’a plus d’espoir, le PS a son plan B à portée de main. Des politiques disent en confidence que s’il n’y avait pas Bruxelles, la Wallonie se serait déjà séparée de la Flandre. Des journalistes francophones que je rencontre, la plupart sont, à terme, pour la scission. «Avec les Flamands, on n’a plus rien à construire» me dit l’un. 

 

D’autres nous croient encore insubmersibles, ont plein de solutions. Un référendum. Plouf. Une région de Brabant. Plouf. Tout céder aux partis flamands. Plif. Une Belgique à 4, à 6, à 8. Boum. Tout le monde bilingue dans six mois. Crack boum hue ! Négocier sans la N-VA, mais avec le CD&B. Mouahaha. Ils ont tous un truc magique, et plus encore de regrets. Et quant à l’immobilisme, ce n’est pas le moteur, c’est-à-dire le compromis belge, qui est mort. Non. C’est bien sûr la faute aux partis, c’est la faute à Milquet, Maingain, Di Rupo, Reynders, les Wallons, les Flamands, l’électeur, la tante Suzanne, Joe le plombier ! Sus ! Sus ! Le bateau coule ! Il nous faut un coupable ! 

 

Les Bruxellois (flamands) ne sont pas plus sereins. Il y a deux semaines, Steven Vanackere disait dans une interview à Brussel Nieuws que le lien entre la Flandre et les Flamands était de nature «sainte» pour justifier l’apartheid social dans la ville. Réponse ? Une cohorte de Flamands bruxellois disaient tous le mal qu’ils pensaient de ces Flamands de Flandre qui viennent se mêler de leurs affaires. Quant aux Bruxellois francophones, le prochain sondage montrera probablement qu’eux aussi ne veulent plus entendre parler de la Région Flamande. Encore moins de Grouwels et compagnie. Elle a pointé le nez sur un chat du Soir, elle s’est fait houspiller, engueuler, envoyer balader. Son projet d’allocation différente pour les Flamands de Bruxelles est délirant. Nomal qu’on la bouscule (verbalement). Mais le problème, c’est qu’il y a au nord de ce pays quelques millions de gens (pas tous, loin de là) qui pensent exactement comme elle ! 

 

Se séparer ? Des politiciens et des journalistes de la capitale y pensent très sérieusement, aussi. Ce qui les empêche de le dire tout haut ? Oh, mais ils commencent à le dire tout haut ! 

 

Rata aux tripes

Flash info. Ce mardi, dans un billet où il reconnaissait écrire «plus avec ses tripes qu’avec son intelligence», Fabrice Grosfiley (Carnet Politique, sur Bel-RTL), généralement modéré (mais clairvoyant), exprime clairement ce ras-le-bol : «Certains partis flamands refusent l’autonomie de la région bruxelloise ? Suggérons donc que Bruxelles n’ait pas forcément envie d’être la capitale de la Flandre. Que le gouvernement flamand et ses administrations pourraient déménager. À Anvers par exemple. La règle du bilinguisme à Bruxelles ? On la revoit. 8 Bruxellois sur 10 parlent français, pas de raison que tous les fonctionnaires soient bilingues. Et tant qu’à organiser des manifestations, alors que le mode d’ordre soit clair : ce sera pour une région bruxelloise autonome.» Finissant donc par «(…) ça ne résoudra pas grand-chose. Je reconnais, j’écris plus ce matin avec mes tripes qu’avec mon intelligence. Mes tripes de Francophone prendraient le dessus de mon intelligence de Belge… Après 7 mois de blocage, puisque je ne suis qu’un observateur et que cela n’engage à rien : ça fait du bien». Plouf. Ça (se) rafraîchit.

 

Wallons Flamands de la patri-i-e
Les Wallons et les Flamands ne s’en aperçoivent pas, mais ils devraient écouter les conversations dans les dîners de la capitale, dans ses restaurants. Il est de moins en moins rare d’entendre le terme «Bruxelles indépendant» ou «Brussels DC». L’expression «On en a marre des Flamands» court les rues. Une négociation échoue et chaque café s’écrie «Ils veulent leur indépendance ? Qu’ils la prennent !» Les plus saouls ajoutent «ils nous ont trop fait chier». Mais si ! Jurez-moi que vous ne l’avez jamais entendue, cette phrase !

 

Ce n’est pas pour rien que moins de la moitié des manifestants du 23 janvier étaient bruxellois, alors qu’ils n’avaient que quelques mètres à faire pour participer : ils n’en ont, en fait, plus grand-chose à foutre, de l’union nationale. Ils n’y croient plus que parce qu’on ne sait pas trop comment la ville et sa périphérie vont se sortir des revendications flamandes. Sans compter les tensions dans le gouvernement local entre Piqué et Gr(o)uwels («je te donne 374 Mio, mais tu me laisses organiser l’apartheid social… dans la Capitale de l’Europe des droits de l’Homme»). Plouf ! 

 

La perspective qu’une réforme de l’État ne donne même pas à la Bruxelles le minimum minimorum qui lui revient, dont elle a besoin pour subsister, cette obole sur ce qu’elle envoie dans toutes les autres régions, fait dire à des gens auparavant modérés que le mieux est de se séparer et de taxer les navetteurs sur leur lieu de travail, et non plus en Flandre ou en Wallonie. Mais pour autant, on ne descend pas dans la rue. On suit le Gourou Baba Berlaimont. Bruxelles coule ? OK. On se met en file indienne derrière le panneau «Canot de sauvetage des Institutions Européennes» sans comprendre qu’il viendra trop tard, ce canot, et qu’il nous laissera sur le pont du Belgitanic. Plouf.

 

De Port-Louis à Portnawak

Même sentiment de portnawak généralisé en regardant l’émission Question à la Une de ce mercredi, enregistrée en novembre et en décembre. Dans une interview, le patron de la Bourse de Bruxelles dit que tout va bien, c’est zen, ça plane, cool Man ! Mais le lendemain tombe la menace de décote de Moody’s. Interview du patron de la filiale française de l’agence de notation. C’est sans appel, juste, vrai, tranchant : «nous, on ne fait que constater». Et cerise sur le gâteau, Georges Ugeux, probablement l’économiste belge qui a le mieux réussi à l’étranger, nous torpille d’une peut-être vérité qui assomme. Une vérité dite en décembre, que je vous donne en substance : «si le jour où cette émission est diffusée, vous n’avez pas de gouvernement, vous plongez !». Ce jour, c’était le 2 février 2011. Plouf. 

 

Plonger, c’est quoi ? Se retrouver parmi les pays que les vautours dépiautent. Et quand ? Ugeux nous donne 3 semaines pour les premiers effets, six mois pour la totale. Joyeux ! Il ne comprend pas ce qui se passe ? Il exagère ? Il est trop sûr de lui ? Oui, c’est possible. Mais contrairement à nous tous, il n’est pas sur le Belgitanic. Il est dans l’avion qui le survole. Il a plus de chances que vous et moi de voir les autres icebergs. 

 

Louis d’or en eaux troubles
Et puis, quel bordel à la trésorerie du rafiot ! Un patron de la bourse dit blanc, et est aussitôt contredit violemment par deux spécialistes. C’est sidérant ! La zénitude de tant de Belges, et d’encore trop de journalistes me fait penser à l’orchestre qui jouait pendant que le Titanic coulait. Il a joué jusqu’au bout pour que les gens n’aient pas trop peur. Pour ne pas ajouter la panique à la panique. Pour éviter les bagarres, les violences, les coups. Alors qu’on n’évitera rien ! Mais en même temps, certains ont pu croire que finalement, il n’y avait pas à paniquer. Il y en a encore plein sur le Belgitanic. Or, ce devrait être la panic.

 

Ah ! Panique au palais ! Quel titre juste ! On vit sans gouvernement réel depuis quelque 250 jours (avril 2010, vous vous souvenez ?) et ça a l’air de marcher plus ou moins. Un journaliste belge s’en vantait même dans le monde, cette semaine ! La Belgique va mégabien, assurait-il ! Et mon cul, c’est du poulet ? 

 

Plus raisonnable, Clark Boyd (PRI’s The World — une coprod de la BBC aux USA) me demandait ce que je pensais de «succesful failed country», pour décrire la Belique, et je lui ai répondu que ça nous décrivait bien. Il a hoché la tête quand je lui ai dit que malheureusement, ce n’était que temporaire. Parce que, qu’est-ce que vous croyez ? Le Titanic aussi à continuer à flotter un certain temps. Et tout le monde a espéré qu’il ne coulerait pas — c’était ce que disait la pub, oui ou non ? Mais tout comme lui, dans mon hypothèse, le Belgitanic donne tous les signes de submersion prochaine. Si c’est ça, il ne va plus «marcher» bien longtemps. Ça ne «marche» que parce qu’on a des gouvernements régionaux et communautaires — encore faut-il que le fédéral les alimente en sous-sous sur le long terme. Encore faut-il que la démocratie ait encore un semblant de légitimité. Encore faudrait-il arrêter les provocations, modérer les messages haineux, parfois même assassins sur les sites des journaux. Mais on ne peut pas, ça dépasse tout le monde, c’est plus fort que les meilleures volontés. 

 

Alors, il est peut-être temps de s’inquiéter. Ou plutôt, de s’affoler. Sans panique. Avec tout ce qu’on trimbale, il est temps de prendre conscience que l’hypothèse du Belgitanic est à prendre au sérieux. Et d’en tirer les conclusions. La Libre Belgique écrit que les prochaines élections pourraient être les dernières, vu l’ambiance nationaliste qui règne aujourd’hui en Flandre. C’est vrai. Et c’est exclusivement là que tout se joue. En Flandre. Les partis qui nous tirent vers le fond, ce sont le CD&V, la N-VA et le Vlaams Belang. 

 

Hissez le pavillon

Hier, pour nous rassurer, Wouter Beke se fendait d’une carte blanche dans le Soir, titrée «Une Flandre forte pour une Belgique gouvernable». C’était censé nous apaiser. Sauf que le mot Belgique y apparaît 4 fois. Et le mot Flandre, 10 fois. Le mot flamand, 8 fois. 18 sur 22 ! Le mot Belge, je l’ai cherché en vain. Tout comme le mot Bruxelles ! Même quand ils veulent parler aux Francophones, ces Flamands-là ne parlent plus que d’eux-mêmes. Et ce titre ! «Une Flandre forte» opposée à «une Belgique gouvernable». Rien ne vous choque ? Une Belgique «juste» gouvernable ? Pour une Flandre franchement «forte» ? Vous connaissez un Wallon, un Bruxellois qui soit demandeur de ça ? 

 

On n’est demandeurs de rien. On n’est plus demandeurs de rien.

 

Alors, beste Vlamingen, si vous voulez une Belgique fédérale un peu plus régionalisée, mieux organisée, plus pragmatique, il faudra, si on doit y aller, voter pour les partis raisonnables, Open VLD, SP.a, Groen! Nous, on est avec vous. C’est tout ce qu’on peut faire. Je pense qu’on doit le dire, vous soutenir même si l’espoir est pratiquement nul, ne fût-ce que pour être Belge jusqu’au bout de la Belgique. Et au moins, nous aurons essayé. 

 

Et si l’on est bien à ce moment charnière où l’on ne peut plus revenir en arrière il faut préparer les canots, commencer à découper tout ce qui flotte, appeler les bateaux qui pourraient nous assister (L’UE, la France, l’Allemagne), et commencer à préparer la population à nager en eaux glacées. 

 

Et puis, tous ensemble, ou chacun de son côté, faire «plouf».

 

04:34 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (106) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

On n'est pas sortis de nos berges…
:-)

Écrit par : Monsieur Poireau | samedi, 05 février 2011

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Bravo Marcel,
Verve toujours éblouissante!

Écrit par : Guy | samedi, 05 février 2011

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SUPERBE article, j'en avais des frissons (j'exagère la hin ;)).

pourquoi les "grand" journaux nationaux n'ont jamais fait appel a vos service comme éditorialiste ou autres ?

Écrit par : geoffrey | samedi, 05 février 2011

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Peut-être parce que je ne le leur ai jamais proposé :-))

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 05 février 2011

Bonjour Marcel,

Entièrement d'accord avec l'article, et ses conclusions il faut essayer jusqu'au bout, D.Reynders doit encore essayer, même si l'espoir est très maigre.

Continues à sonner l'alarme svp, n'arrêtes parce que en Wallonie la grande majorité des gens ne savent pas encore qu'ils sont sur le Belgitanic, surtout ceux qui vont rarement à Bruxelles, ne parlent pas néerlandais, ne regardent jamais la VRT.
Soit la majorité de la population.

Je crois que la plupart des bruxellois savent déjà qu'il y a une méchante déchirure dans la coque.

A tous ceux qui le peuvent qui ont de l'influence : relayez les interventions de Marcel !

Écrit par : Carolus | samedi, 05 février 2011

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Diable, Marcel, nous y sommes! Il ya encore quelques mois, tu m'écrivais que la scission du pays n'interviendrait que dans plusieurs années. Aujourd'hui tu nous écris que nous y sommes,à peu de chose près... Et tes constats et ton analyse montrent bien que nous pouvons commencer à collectionner tout objet "belge" car bientôt ils feront partie du passé. Ce que nous pouvons faire, c'est défendre des valeurs, raviver la mémoire des gens, résister et combattre le nationalisme...mais aussi,nous-mêmes ,de ne pas tomber dans un nationalisme réactif.
La seule chence de survivre au naufrage du Belgitanic serait de sauter dans l'eau avant que le bateau ne coule. Qu'en penses-tu?

Écrit par : verlaine | samedi, 05 février 2011

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@Verlaine : mais ça peut prendre du temps encore. Ou ne pas arriver. Si tu sautes du bateau avant qu'il coule, tu n'auras pas de canot. Et l'eau est très, très froide :-)))

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 05 février 2011

Comme il n'y a pas assez de canots pour tout le monde, il faudra de l'argent pour obtenir des passes droit.
Et il faudra bien des rescapés qui pourront dire haut et fort ce qu'il s'est réellement passé, vous avez plus de talent que moi pour cela.Je vous laisse donc ma place dans un canot marcel. Ici, il y a beaucoup de troncs qui flottent et la berge française amie est très proche. On a aussi ici l'habitude des inondations et donc de l'eau froide.

Écrit par : pmf | samedi, 05 février 2011

Tres,tres bien vu.Cela penchait un peu sur tribord mais les passagers du pont supérieur ont presque tous glissés vers ce bord augmentant l'inclinaison dangereusement jusqu'au point de non-retour de roulis.Le centre de gravité est passé sous le centre de flotaison.Chavirement imminent.

Écrit par : Vifo | samedi, 05 février 2011

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Excellent article Marcel, je l'ai lu avec délectation.

Écrit par : Kwaice | samedi, 05 février 2011

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Un interview de Gennez SP.A dans le Soir :

http://www.lesoir.be/actualite/belgique/elections_2010/2011-02-04/si-le-mr-vient-avec-l-elargissement-reynders-peut-faire-ses-valises-819969.php

Visiblement pas de solution en vue pour les negociations. Meme pour le SP.A il semble que toute revendication flamande est legitime mais que toute revendication francophone est illegitime.

Il serait quand meme temps de siffler la fin de la recreation tout de meme et d'en finir une bonne fois pour toute.

Écrit par : kermit | samedi, 05 février 2011

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Bonne remarque kermidou (lol) Parce que c'est là aussi que j'ai un petit désaccord avec notre ami Marcel. Contrairement à lui, je crois moi qu'il n'y a plus AUCUN parti ou homme politique flamand capable de revenir à de meilleurs sentiments, l'article sur Gennez en est une preuve de plus!

Écrit par : MC MICH | samedi, 05 février 2011

@kermit

M'enfin, il faut pas voir le mal partout.

Caroline Gennez veut aussi mettre sur la table un financement correcte de Bxl, de même que la suppression de la sur représentativité des flamand a Bxl, La prise en charge des pension et pré pension des flamands par les flamand, etc, etc...

Écrit par : Xavier | samedi, 05 février 2011

@kermit
TOUS les mêmes. Droit du sol, cré vin dju.

Écrit par : gerdami | samedi, 05 février 2011

La Belgique c'est comme l'histoire de la Sabena...elle aussi c'était 'impossible' de la voir disparaitre.Le dernier symbôle d'une belgique unitaire, qui parcourait le monde.Elle était plus appréçiée ailleurs , à Kin ou à Lomé les enfants disaient quand ils voyaient un avion en approche 'un sabena'.Et bien tout le monde connait la suite.Ce sont deja les flamands à l'époque qui ont voulu coulé ce dernier symbole national(vld) bien aidés il faut le dire par la mégalomanie des Suisses Allemands qui étaient supposés gérer Swissair.Swissair a tué Sabena en tombant en faillite un mois avant elle...notre swissair actuelle c'est le NVAIR ou le CDNVAIR....on connait la fin du scénario..concordat(fmi), faillite...redémarrage (plan B) et enfin rachat à nouveau car brussels airlines était trop petite pour survivre(rachat par les allemands de Lufthansa)...ici disons que ce serait la France qui viendrait jouer les Lufthansa après l'échec prévisible du plan B.Je propose une annonce dans vlan:1/2 pays, beaux restes,bon potentiel recherche repreneur.Faire offre, écrire po box 1830 1000 Bruxelles.

Écrit par : dissy | samedi, 05 février 2011

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Rappelez-vous qu'avant l'aventure Swissair, les négociations entre la Sabena et Air-France étaient bien engagées mais que la Flandre a sabordé les pré-accords. Devinez pourquoi !!!

Écrit par : Pierre@s | samedi, 05 février 2011

Lettre ouverte à Sa Majesté le Roi des Belges.

http://www.gewif.net/index1.html

Écrit par : dissy | samedi, 05 février 2011

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Lettre ouverte aux élus de la République.

http://www.wallonieenfrance.fr/article-lettre-ouverte-aux-elus-de-la-republique-fran-aise-65652218.html

Écrit par : Pierre@s | samedi, 05 février 2011

Je ne suis pas d'accord pour une dissolution dans la République française, mais je suis d'accord avec cette lettre ouverte en ceci qu'il est grand temps que le Roi sorte de sa neutralité habituelle : l'intégrité du territoire est effectivement bien menacé, et il a juré de le défendre.

Je suis royaliste mais fini de se laisser insulter par BDW, fini de laisser grignoter la liberté des citoyens et si il faut accompagner la scission, accompagnez la scission ou abdiquez.

Si on en arrive là gardons une Belgique sans la Flandre, à regrets, avec un Roi, parce que c'est quand même le meilleur moyen d'avoir au moins une personne qui ne fait pas tout le temps des calculs politiques.. (ce qui se fait en France).

Écrit par : carolus | samedi, 05 février 2011

@carolus
Très bien, je présente ma candidature à la fonction de roi.

Écrit par : gerdami | samedi, 05 février 2011

@gerdami

Heu .... tu as combien d'enfants ?
Faut calculer la liste civile .... :-)

Écrit par : regloups | samedi, 05 février 2011

@regloups Trois enfants dont 2 bruxellois et un liégeois. Non, pas de liste civile. Pas besoin.
Car je compte transformer tous mes châteaux en "paradors" (http://fr.wikipedia.org/wiki/Parador) et le parc de Laeken en terrain de golf. On commencera par un modeste 9 trous. Les recettes équilibreront les dépenses d'entretien des toitures, des murs et des tapisseries devant les copines.

Écrit par : gerdami | samedi, 05 février 2011

Rattachement à la France = suppression de l'indexation des salaires, car la presse a "oublié" de dire que c'était Merkel ET SARKHO qui l'exigaient. A bon entendeur...
Ajoutons que l'on pourra également dire adieu à la tradition de dialogue social qui existe en Belgique, car le dialogue social façon patronnat français c'est (en résumé)
Vous avez le choix, la discussion est ouverte, vous avez le choix entre: ce que je veux et ce que je veux!
Tiens, tiens, ça me rappelle quelque chose ça...

Écrit par : MC MICH | samedi, 05 février 2011

je suis français, l'indexation des salaires n'existe plus depuis les années 80 en France, donc Sarko ne veut rien du tout sur le sujet, c'est déjà fait. Du moins en France même.

Pour le reste, je suis sûr qu'une injection de négociateurs belges ne pourrait faire que du bien au patronat français. Et il est parfaitement possible de faire coexister plusieurs systèmes juridiques en France (qui n'est pas aussi centralisée qu'on le croit), comme en Moselle. La Moselle et l'Alsace vivent encore sous le régime allemand de 1870 pour certains points.

Après avoir défendu la possibilité (technique) de l'intégration, vient l'opinion: je ne pense pas que ce soit forcément une bonne idée. ça poserait entre autres des problèmes d'équilibre européen, et je ne suis pas sûr que Paris saurait se "belgifier" suffisamment pour que ça marche. Et ce serait une perte culturelle majeure. Le problème, ce sont les flamands, dont je pense qu'ils constituent désormais une réserve nationale de fachos. Est-ce rattrapable?

Écrit par : @MCMICH | mardi, 08 février 2011

Le Belgitanic a déjà couler. Il y a encore un peux d'air dans certaine pièces, qui retarde la noyade des passagers qui y sont, mais il est déjà sous l'eau.

Il a 8 mois au moins que les passagers du pont supérieur ouvrent toutes les portes et écoutilles en croyant que cela permettra a l'eau qui rentre de mieux ressortir

Et dans les ponts inférieur, la fermeture des portes étanche ne peux rien y faire.
Certain cherche le mode d'emploi des pompe pour vider l'eau, sans se rendre compte qu'a chaque modification du bateau, on a rendu ces pompes complètement inutilisable

Il n'y a plus qu'a attendre que le Belgitanic se brise quand il tapera le fond...

Écrit par : Xavier | samedi, 05 février 2011

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A la rubrique "Pétitions sur le pont", j'ajouterais la sortie de la nouvelle version ShameBe 2.0
"Steun Onze Helden! Soutenez Nos Héros!" http://bit.ly/gvCpQ3
@belgiewereldkampioen @champnogov

Écrit par : M a n u | samedi, 05 février 2011

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«Brussels DC» ???
Cela me fait toujours marrer d'entendre cette revendication de rattachement de Bruxelles au ... District of Columbia.

Écrit par : gerdami | samedi, 05 février 2011

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DC = District of the Capital

Écrit par : Jean-Marc L. | dimanche, 06 février 2011

Oh la la, vous me surprenez.

Écrit par : Jean-Marc L. | dimanche, 06 février 2011

Le syndrome du Titanic.

Le gouvernement Leterme danse sur l'UpperBeke (avec les loups).

Écrit par : Salade | samedi, 05 février 2011

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Le si clairvoyant Ugeux a tout de même écrit une carte blanche dans Le Monde voici quelques mois où il affirmait que la scission de la Belgique relevait du fantasme.

Écrit par : francolâtre | samedi, 05 février 2011

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Si je ne m'abuse, Ugeux dit simplement que sans gouvernement de plein exercice rapidement constitué, les marchés commenceront sérieusement à douter de la capacité du pays à contrôler ses dépenses publiques, à gérer ses déficits en prenant des mesures pour les contenir, à douter de la stabilité du pays.

C'est un pronostique somme toute raisonnable, il me semble.

Écrit par : shahtooh | samedi, 05 février 2011

@Shahtooh : oui, c'est tout à fait ça.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 07 février 2011

Ce qui est frappant en Flandre c'est l'uniformité du discours que l'on soit vlaams belang, CDNV ou NVA.
Petit exemple d'une interview de De Winter en 2006
J'ai vaguement l'impression d'avoir entendu ça à la table des négociations....

http://www.youtube.com/watch?v=oWeWE5ZJeDA&feature=related

La différence réside-t-elle dans les moyens d'y arriver... par la force ou par le dialogue ... la NVA a l'intelligence de prouver que par le dialogue ça ne fonctionne pas ... mais alors d'après eux c'est quoi après ? On peut se poser raisonnablement la question si au final ils ne se rejoignent pas sur les moyens d'y arriver...

Écrit par : jean sucre | samedi, 05 février 2011

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(Salade) Iceberg droit devant!



d'accord, elle est facile celle-là...

Écrit par : Salade | samedi, 05 février 2011

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http://vidberg.blog.lemonde.fr/2011/02/03/qui-choisit-le-nom-des-revolutions/

:))

Écrit par : Endadine Akass | samedi, 05 février 2011

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Monsieur Sel ... Belgicain envers et contre tout ? ... je peux comprendre. Je le fus ... jusque voici peu de temps encore. Mais soyons claivoyants. Que signifie cette Belgique que veut encore nous vendre la Flandre (entendez par là, la Flandre du CD&V, voire même celle de la NV-A, quoique cette dernière soit plus claire dans ses propos) ? Une Belgique confédérale ... une coquille vide ... un bateau fantôme ... bateau fantôme que la Flandre néanmoins, il va sans dire, continuerait à gouverner (histoire de continuer à en gérer la vitrine à son profit) ... une coquille vide qui lui permettrait d'échapper à la régionalisation de la dette intérieure (elle serait terriblement perdante), de continuer à faire endosser le coût de ses pensions pour partie par les Francophones (tant qu'à faire, autant récupérer une partie de ce qu'on leur a donné!), qui leur assurerait le libre accès à son marché économique (70% de ses exportations aujourd'hui encore), etc. etc. .... Est-ce donc cela la Belgique que les Francophones devraient accepter, tandis que la Flandre entreprenante et responsable leur aurait en contrepartie imposé la fermeture du robinet de la solidarité (... quel merveilleux jeu de dupes que celui qui consisterait à imposer à nos jeunes plus tard de payer pour leurs pensions tandis que ceux, au nord, qui seront pensionnés demain se refuseraient aujourd'hui à cotiser pour leur permettre d'assumer partie du coût de leurs études!). ... il n'y a pas un pays au monde qui accepterait un tel deal de malhonnête ... pas un pays, à l'exception de cette Italie du Nord de Bossi et sa Ligue Lombarde, avec la complicité d'un abject pantin nommé Berlusconi !

Écrit par : Tournaisien | samedi, 05 février 2011

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D'accord avec vous. Il suffit de voir ce que De Crem fait encore pour l'instant. Il veut l'argent d'un accord avec la RW mais en ayant pas respecté sa part. Juste pour étouffer la RW. Comme si on ne savait pas que la flandre essaie pas tous les moyens d'empêcher le développement de Bierset.
Déjà qu'on doit subir l'attaque de la flandre pour le développement de celui de Charleroi parce que soi disant il concurrence Zaventem. Est-ce n'est pas ça qu'ils veulent, la concurrence au sacré saint nom du libéralisme à tout va.
Ah oui mais j'avais oublié. Ce type de réflexion n'est valable que quand c'est la flandre qui en sort gagnante, pas les autres régions. Et si la wallonie montre des signes de redressement,il faut absolument les écraser car ça ne correspond pas aux discours de la droite flamande.

Écrit par : pmf | samedi, 05 février 2011

@pmf
Zaventem est déjà mort. Jamais WalloBrux ne laissera survoler Bruxelles comme c'est le cas maintenant.

Écrit par : gerdami | dimanche, 06 février 2011

Pour ceux qui ne sauraient pas cette anecdote concernant Bierset : le bourgmestre de Riemst a, il y a quelques années, déposé un recours contre l'allongement de la piste de Bierset au motif de nuisances sonores sur sa commune, pourtant à une vingtaine de kilomètres de là.

Ce bourgmestre s'appelle Jan Peumans.

Écrit par : Jean-Marc L. | dimanche, 06 février 2011

@Jean-Marc L
Je viens de mettre à jour sa bio ici: http://fr.wikipedia.org/wiki/Jan_Peumans

Écrit par : gerdami | dimanche, 06 février 2011

#AutoPromo : à propos du dialogue social, dans une vie antérieure de blogueur, j'avais expliqué comment ça marche en France : http://filaplomb.over-blog.org/article-5672014.html

Écrit par : Monsieur Poireau | samedi, 05 février 2011

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Ton autopromo est toujours bienvenue ici, M'sieur le Poireau !

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 07 février 2011

Et je lance un pavé dans la mare supplémentaire, Mr Sel puisque vous êtres Bruxellois je vais jouer l'avocat du diable (ce qui suit n'a que pour but de faire réagir :-) )

Par quel abnégation la wallonie devrait elle se voir diminuée par un deal qui se réglerait uniquement via des compensations bruxelloises pour son "refinancement" et en échange de BHV?
Qu'y gagne-t-elle? Que vient-elle faire dans ce débat?

Ne nous trompons pas: je suis pour une solidarité avec bruxelles, mais dans la compensation pour les caprices flamands de réformes institutionnelles à convergence vers 0, je mettrais bien en plus dans la balance des exigences spécifiquement wallonnes (je ne sais pas moi) par exemple un plan pour aider le borinage sinistré?

Par ailleurs il est nécessaire que ce soient des négociateurs VRAIMENT bruxellois qui soient en première ligne et ça n'existe pas on dirait.

Milquet, Reynders et Onkelinks ont-ils vraiment intérêt à défendre Bruxelles vu leur origine?
Les bruxellois semblent bien sous-représentés.

Écrit par : Salade | samedi, 05 février 2011

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Et Philippe Moureaux ? Charles Piquet ne peut pas dire grand chose car cela le mettrait en porte à faux avec sa majorité au sein du gouvernement bruxellois.

Par ailleurs, je suis certaine que la flandre n'aime pas du tout d'entendre toujours parler de la fédération Wallonie-Bruxelles, elle ne doit pas apprécier que Demotte (parfait bilingue) soit aux commandes Et de la région wallonne et de la communauté française avec son collègue Piquet lui Ministre Président de la RBC.

Il me semble qu'on est bien au milieu d'un jeu de stratégo où les flamands sont agressifs et les francophones plus tactiques mais avec du retard.
Je dois avouer que je ne crois pas au fait que Di Rupo n'ait pas tenu Reynders au courant de ce qui était discuté. Ils ont chacun joué leur rôle dans une pièce donc le scénario est écrit par BDW.
Il y a une chose que j'ai lue. Laurette a donné à Didier la note écrite sur la préformation de DI Rupo, personne n'a relevé alors que les partis flamands ont toujours dit qu'il n'y avait jamais eu d'écrit........... D'écrit à emporter sans doute car on sait ce qu'il en advient ensuite. Et mettre le MR hors course pendant autant de temps, ce n'est ni plus ni moins que le même scénario qu'en 2007 où c'est le MR qui avait mis le PS hors course........ pendant des semaines jusqu'au repêchage de Guy Verhofstadt. Ceci étant dit qu'à l'époque le PS n'avait pas été dîner chez Bruneau avec le CD&V et son cactus de l'époque la NVA.

Mais vous allez être content, Olivier Maingain va revenir aux négociations et on a déjà la réponse du SPA flamand qui dans ce cas de figure refuse le droit aux communes à facilités majoritairement francophones et surtout de droite d'entrer dans le giron bruxellois.

C'est pas fini pour les discussions mais pour le pays....... c'est la fin. Le nationalisme est bien une mérule.

Écrit par : pmf | samedi, 05 février 2011

@Salade qui dit "[...] Onkelinks ont-ils vraiment intérêt à défendre Bruxelles vu leur origine?"
A quoi pensez-vous? Aux origines ... flamandes de Laurette? ;-)

Écrit par : gerdami | dimanche, 06 février 2011

Plutôt à ses racines serésiennes...

Écrit par : Jean-Marc L. | dimanche, 06 février 2011

@ Marcel Sel,

Bravo pour ce billet, c'est du grand art. Vraiment.

Vous n'êtes visiblement plus très loin de jeter vos oripeaux belgicains au dessus du mur. Quel dommage qu'il était dit que votre cheminement dût être douloureux. Mais enfin vous y êtes.

Mais y êtes vous bien déjà ? Rassurez moi.

Écrit par : JPBWEB | samedi, 05 février 2011

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Je n'ai pas le temps de vous répondre, je scie le plancher, là. Voyez pas que je suis occupé ?

Blague à part : l'avenir seul nous dira où on va. Je m'adapterai. Je ne crois pas que le mot "Belgique" soit une question de géographie, mais une question de valeurs. On peut faire ça (mieux) sans la Flandre (d'aujourd'hui) !

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 07 février 2011

extrait de l'article:
"Et gouvernement d'affaires courantes ou pas, nous devons également outrepasser les prévisions en 2011. Le déficit de tous les niveaux de pouvoirs de notre pays pris ensemble est l'un des plus faibles d'Europe. Notre marché de l'emploi se relève. Notre croissance économique est la deuxième en Europe. Malgré la crise, près de 90.000 emplois ont vu le jour ces trois dernières années. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a dit au sujet de notre présidence : « Ce fut une grande et belle présidence à un moment délicat et exigeant pour l'avenir de l'Union européenne. » L'axe démocrate-chrétien, avec nos représentants au gouvernement flamand et au gouvernement fédéral et avec le président du Conseil européen, a fonctionné."

A quoi on peut repondre:
"if it ain't broken don't fix it!"

Écrit par : yakari | dimanche, 06 février 2011

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@Yakari : en gros, la Belgique est le moteur de l'Europe, quoi :-)

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 07 février 2011

Question ouverte à tous et forcément à Marcel Sel....
Pour moi mais je peux me tromper le phénomène le plus inquiétant s'appelle NSV...
Petite parenthèse avant de poser ma question... un thème récurrent quand il s'agit de faire porter les idées nationalistes flamandes outres le vlaams leeuw est le thème d'un film sorti au début des années 2000 à savoir Requiem for a dream... qui raconte la déchéance d'une jeunesse perdue dans la drogue et dans l'absence de sens à donner à leur vie. Pour ceux qui ne connaissent pas je vous transmets un extrait

http://www.youtube.com/watch?v=rVJDJ7aMh9E
http://www.youtube.com/watch?v=e2Ma4BvMUwU

Ce thème je l'ai rencontré également il y a deux ou trois ans dans un spot publictaire électoral du vlaams belang.
Voilà je ferme la prenthèse ouverte dans le but de vous faire partager un peu ce que je ressens comme angoisse vis-à-vis de la NSV... et si vous n'êtes pas convaincu regardez le film....Requiem for a dream.

Voilà j'en viens à mes questions. la première je l'ai déjà posée précédemment et marcel vous y avez répondu mais je reste un peu sur ma faim. La NSV est-elle une milice au sens propre du mot et si oui quelle est sa dangerosité selon vous ? Deuxièmement la NSV est visiblement une organisation presque digne de l'organisation d'un parti politique... il suffit de voir leur site très pro pour ce qui est présenté comme un cercle d'étudiant potache....
http://www.nsv.be/
Ou vont-ils chercher les fonds pour se structurer de cette façon ?

Écrit par : jean sucre | dimanche, 06 février 2011

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@Jean Sucre : la NSV est un groupe d'étudiants que je considère comme clairement néo-nazis, qui quelquefois frappe et tape, mais pour autant que je sache, ce n'est pas un milice. En revanche, le Voorpost est beaucoup plus dangereux. La NSV est la pépinière du Vlaams Belang, le Voorpost, son "service d'ordre"

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 07 février 2011

merci Marcel pour ta réponse.. :-)

Écrit par : jean sucre | lundi, 07 février 2011

http://85.119.217.66/bplus.be/Documents/Librejanvier2011.pdf

Écrit par : leluron | dimanche, 06 février 2011

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@ "Monsieur Sel" ... oui, je crois de fait que la partie qui a cours se joue actuellement sur deux modes, un mode agressif côté flamand (singulièrement dans le chef du CD&V), un mode tactique côté francophone. J'ose espérer, comme vous l'affirmez, que le PS et le MR se sont répartis les rôles. Si tel est le cas, alors les choses sont plus rassurantes qu'il n'y paraîtrait, car cela signifierait que les Francophones ont enfin intégré la nécessité d'une cohésion de combat. Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que la confrontation va prendre la forme d'une guerre d'usure. Le gouvernement de la Région flamande, en 1999, avait fait voter sa fameuse charte pour une Belgique confédérale, mais cet objectif, que la Flandre aurait pu tenter d'imposer lors de la formation du gouvernement fédéral en 1999, fut postposé par Van den Brande qui souhaitait faire coïncider le grand clash avec 2002, année du 700e anniversaire de la Bataille des Éperons d'Or. Ce revirement, qui était motivé par un délire purement symbolique et nationaliste, fut une erreur considérable dans la stratégie flamande. Il permit aux Francophones de se resaisir et de s'organiser (même derrière l'apparente fracture opposant les Socialistes et les Libéraux). Comme souvent dans l'Histoire, c'est quand un des adversaires pense être au seuil de la victoire finale qu'il commet les erreurs qui lui sont fatales. Rappelez-vous l'épisode des délices de Capoue, qui signa la perte des troupes d'Hannibal alors que Rome était à une portée de javelot. La conséquence de ce rendez-vous raté de la Flandre, dont la responsabilité revenait pourtant à un de ses nationalistes du CD&V les plus acharnés, sera que l'on va s'enfoncer dans une guerre d'usure où les réponses tactiques des Francophones vont progressivement contribuer à renverser la donne. Jusqu'ici la Flandre avait toujours un ou deux coups d'avance. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Bien au contraire. La Flandre nationaliste s'est enfoncée irrémédiablement dans une impasse : la voie vers le confédéralisme (ce qu'elle pensait pouvoir imposer en attendant dans vingt ou trente ans maximum son indépendance) est impossible, car les Francophones la refuseront de façon radicale. Il ne lui reste plus alors qu'une alternative, soit elle se contente d'un fédéralisme relooké et qui maintiendrait le couvercle de la solidarité nationale (et il lui faudrait alors revenir la mort dans l'âme, bredouille, devant ses électeurs), soit elle piaffe et finit par tenter le coup de force, et risque fort en ce cas, pour prix de ce qui apparaîtrait aux yeux de tous pour l'inavouable, de devoir et renoncer à Bruxelles et renoncer à la manne d'une Belgique dont le cadavre fumant lui coûterait bien plus cher à elle qu'aux Francophones. Le plus terrible pour elle est qu'elle est tout doucement occupée à se rendre compte du risque énorme qu'elle est en train de prendre, un peu comme un joueur d'échecs qui était sur le bord de vaincre et qui, soudain, prend conscience qu'il est à deux doigts de se faire mettre un mat par son adversaire.

Écrit par : Tournaisien | dimanche, 06 février 2011

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Au "Tournaisien"... magnifiquement écrit, puissiez-vous avoir raison!
Mais pourquoi ai-je un affreux doute sur le niveau de préparation de nos élites francophones...

Écrit par : carolus | dimanche, 06 février 2011

C’est vrai que c’est bien écrit.
Un peu comme ces belles légendes qu’on lit aux enfants que l’on vient de border.
Les choux… Les voici apaisés… et bientôt endormis. Comme c'est joli.

Écrit par : Waharday | dimanche, 06 février 2011

"""continuer avec de bons partis comme l'openvld """?!
===================================

Vous avez la mémoire sélective ou votre obsession du nationalisme puant vous empêche de détecter les fouille-merde de la pire espèce.

Quel intérêt de composer un gvt fédéral avec un parti capable de provoquer la chute d'un gvt la veille d'une présidence européenne ? qui a bu boira, seuls les bons belges semblent l'ignorer...la dépravation en guise d'identité nationale ?

Quant à Els Impe, à part son souci de préserver SA flandre, en quoi est-elle un exemple pour les wallons ? Sait-elle que Bruxelles est aussi la capitale de la communauté française de Belgique ? marre des narcissiques flamands, sorry, la belgique ne tourne pas exclusivement autour des desiderata flamando-flamands. De l'air !

Laisser la Wallonie grandir à l'abri de la névrose flamande, il est temps de se séparer avec intelligence. Bruxelles indépendante ? pfff, pauvres brusseleires, complètement déconnectés de leur réalité économique.

Écrit par : un futur ex-belge | dimanche, 06 février 2011

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Du tout grand Sel

Écrit par : Paul | dimanche, 06 février 2011

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Sur le Titanic, qui a surécu (à part Kate Winslet)? Ceux qui discutaient dans un salon sur l'origine du problème, comment on a pas vu l'iceberg arriver, de quelle langue parlait le capitaine, ou ceux qui se sont retrouvés les premiers sur les canots?

Écrit par : Quebeclibrowicz | dimanche, 06 février 2011

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Il y a eu un peu plus de 700 survivants, dont beaucoup de gens de première classe. Curieux aussi de constater qu'avec les années, ceux de première classe sont décédés bien avant ceux de 3ème classe. La dernière est décédée il y a près de 2 ans. Comme quoi être riche, s'en sortir lors d'un naufrage n'est pas synonyme de longévité.

Écrit par : pmf | dimanche, 06 février 2011

@Quebeclibowicz : Disons que s'ils avaient commencé à scier le plancher pour fabriquer les radeaux, on aurait pu sauver plus de monde.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 06 février 2011

Beau billet Marcel. Un peu trop long mais c'est tres bien ecrit.

Un coup de gueule maintenant: la derniere sortie de Caroline Gennez me stupefait. Je la croyais plus impartiale. C'est proprement scandaleux, ils n'ont vraiment aucune retenue... Il est temps de leur rendre la monnaie de leur piece a tous ces arrogants.
Je propose:
- l'annulation de la parite politique dans la region bruxelloise: 5% de politiques flamands a Bxl conviendrait bien mieux.
- l'eviction de la VUB, Vlekho et toute autre ecole neerlandophone de la region bruxelloise.
- l'apprentissage obligatoire de l'anglais en lieu et place du flamand comme 2e langue a Bxl et en Wallonie.
- l'interdiction d'afficher en neerlandais a Bxl.
- le retrait de tous les journaux et magazines neerlandophones des librairies de Bxl et en Wallonie.
- l'interdiction de demander la connaissance du neerlandais pour tout job et toute offre d'emploi a Bxl et en Wallonie.
- la parite linguistique (francophone / flamand) dans tous les jobs federaux, y compris portefeuilles de ministre federal.
- la division egale des casernes, equipements et militaires par region.
- le boycott de tous les produits "made in Vlaanderen" vendus a Bxl et en Wallonie, avec grosse campagne, affiches, spots publicitaires etc.
- la creation d'un concours de Miss Belgique unilingue francophone, voire arabe, turc ou chinois (ca me derangerait moins que flamand).
- le boycott de tous les services de societes etablies en Flandre.
- l'annexion de l'aeroport de Bxl National par la region bruxelloise.
- le recrutement de francophones pour tous les jobs de flics, administration etc a Bxl.
- l'expulsion du gouvernement flamand de Bxl.
- l'elargissement immediat des communes a facilites a Bxl par referendum.
- l'annexion de la foret de Soignes entre La Hulpe et Uccle, de la E411, et la ligne de chemin de fer La Hulpe-Bxl.
- j'en passe et des meilleures...

En voila de bonnes revendications pour la madame Gennez. Qui dit mieux ? Faudra preparer l'Eurocorps a intervenir un de ces quatre en tout cas. Ce pays est ingouvernable et a besoin de reformes en effet, et cela c'est a cause de toutes les reformes et scissions stupides voulues - et obtenues - par les flamands depuis 50+ ans...

Écrit par : Fred | dimanche, 06 février 2011

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Allons Fred, il y a des choses dans votre énumération qui ne tiennent pas la route. Je ne soutiens pas l'éviction de tout ce qui est flamand de Bruxelles. Il y a des flamands à Bruxelles, très minoritaires certes.
C'est comme si on disait à Charleroi qu'on doit mettre dehors tout ce qui est italien ???? alors qu'un italien peut se rendre sans problème à dans les différentes administrations communales et y être accueilli dans sa langue. Et je suis quasi certaines que les italiens sont moins minoritaires à Charleroi que les flamands à Bruxelles.

Pour ce qui est des Jobs fédéraux comme vous dites, il y a la loi sur l'emploi des langues en matières administratives qui respecte la proportion flamand/wallon du pays, enfin elle le devrait, c'est son application qui n'est pas correcte. En terme de nombre, c'est sans doute vrai mais c'est en nombre par type de fonction qui ne va pas d'où le problème à l'armée et dans d'autres administration ou entreprises publiques : je connais bien le problème pour l'avoir vécu. Et le fait que les wallons ne veulent pas aller travailler à Bruxelles, ce n'est pas parce qu'ils ne veulent pas apprendre le flamand mais parce que les transports en commun ne sont pas efficients en région wallon et que faire chaque jours 2 heures de trajet aller et 2 heures retour en plus de heures de travail non comprises l'heure de table, c'est tout bonnement impossible quand on a une famille a élever.
Car il y a une chose dont on préfère ne pas parler en Flandre et c'est bien pour ça qu'ils cherchent toujours à fixer les clés de répartitions sur le nombre ou le revenu imposable.
La wallonie est plus grande en KM2 que la flandre, elle a un relief et des conditions climatiques beaucoup plus diverses qu'en flandre.

Je suis d'accord avec l'expulsion du parlement flamand de Bruxelles mais j'estime aussi que bruxelles a droit )
Alors oui les flamands aiment venir dans nos ardennes mais ils n'ont pas l'air (ou ne veulent pas) se rendre compte de ces choses naturelles qui pour préserver l'économie coûtent plus cher à une population moindre et avec des salaires plus bas.

On a pas besoin de l'aéroport de Zaventem, on a celui de Charleroi et celui de Bierset. Qu'ils le gardent Zaventem mais qu'ils ne survolent plus Bruxelles.

Pourquoi des salaires plus bas en wallonie, il suffit d'aller voir de l'autre côté de notre plus grande frontière, la France. Ici si un entrepreneur veut engager, il aligne ses salaires sur ce qui est près de chez lui, à savoir la France, sachant que les français vont arriver en masse car eux ne paieront pas d'impôts. Je connais plusieurs PME dans mon coin qui n'engage que des français et là ce n'est pas pour la question linguistique mais bien pour les salaires. Quel belge accepterait un travail à 1200 euros brut par mois ? aucun car il devront payer des impôts. Mais le français lui ne paiera pas d'impôts donc son brut sera égal au net.
Je l'ai déjà dit ici. J'ai fait mon calcul avec ma pension : je déménage à 20 km et je gagne 200 euros par mois, mon mari aussi. Vous vous rendez compte : 400 euros par moi pour un ménage, c'est énorme. Alors Merkel quand elle parle d'uniformiser l'impôt des sociétés (tiens un truc que les flamands voudraient mettre en concurence), elle oublie l'IPP car nous en Belgique on serait gagnant. Mais je me perd.

J'estime aussi que la communauté française n'a pas à exister, pas plus que la communauté flamande. C'est quoi ce truc qui fait coexister le droit des régions avec celui des gens. Je l'ai encore entendu tout à l'heure lors d'un débat.


Je pense que la RBC a parfaitement le droit de s'organiser toute seule tant au niveau de la gestion comme une région que comme une communauté. C'est une région à part entière qui peut parfaitement gérer sa multiculturalité tant au niveau linguistique que culturel.

Le problème est ailleurs et surtout dans le nationalisme flamand car pour eux droit du sol pour le territoire mais aussi droit des gens pour les flamands de Bruxelles.
Je ne vois rien de tel avec les germanophones à qui la région wallone donnerait sans problème le statut de région s'ils le demandaient.
Je vois d'ailleurs qu'ici dans ma région, au niveau culturel, de la santé voire même de la sécurité, on s'entend parfaitement avec les français. Il n'y a pas eu si je ne m'abuse de poursuite l'an dernier contre les gendarmes français qui sont intervenu sans autorisation sur le territoire belge à cause de la neige et des problèmes qui en ont découlé.
Non, ça s'est réglé sans problème avec la France.
Je sais aussi que mon assurance hospitalisation intervient aussi en France si besoin.

Je pense aussi que les flamands sont surreprésenté en RBC mais c'est en compensation de la parité au fédéral car si tel n'était pas le cas, il y a belle lurette qu'on aurait au fédéral un gouvernement flamando-flamand. Le hic c'est que les francophones prennent en général des rôles plus sociaux comme la santé ou l'emploi alors que les flamands veulent les postes clés. Leterme vient encore d'aller vendre SA flandre chérie à Poutine.

A l'époque, il y aurait du y avoir une clause stipulant l'alternement dans le rôle de premier ministre et idem pour les fonctions régaliennes.

Mais pour moi maintenant, c'est trop tard, on a laissé aller pendant 40 ans.
Et faire ce que vous préconiser, ce n'est ni plus ni moins que faire leur jeu, être aussi nationalistes qu'eux, ça ne sert à rien.

Laissez les avec leur nationalisme, ils veulent tout bloquer, et bien qu'ils bloquent.
Si les wallons sont dans le bas du panier comme ils disent, on ne pourra pas tomber plus bas. En fait ce sont eux qui ont le plus perdre.
Traveller dit qu'on ne prend pas l'argent de gens qu'on déteste, alors pourquoi eux ont pris le nôtre pendant plus de 150 ans ? Et il ne faut pas venir me dire qu'à l'époque ce n'était pas fédéral car encore aujourd'hui la flandre se sucre sur le dos de Bruxelles.

Écrit par : pmf | dimanche, 06 février 2011

Plutôt que de rejoindre le PTB, j'irai voir au RW+ si j'y suis...
Ce pays est cliniquement mort.

Écrit par : Jean-Marc L. | dimanche, 06 février 2011

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Si on déposait chacun une valise devant le parlement flamand?

Écrit par : Salade | dimanche, 06 février 2011

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@Salade

J'adore cette idée (ne préfèrent-ils pas des sacs à dos...).
A ressortir le moment venu.

Écrit par : The Black Rat | lundi, 07 février 2011

Entretemps, j'ai quelques souvenirs de discussions voire négociations entre des personnes qui voulaient que le marché répondent à leurs attendent et d'autres plus enclinte à répondre à la demande du marché. Bref entre ceux qui voulaient gagner plus de fric et vite et d'autres gagner mais plus lentement mais sûrement en calculant sur le long terme.
C'était du temps où je travaillais encore.

Les premiers ont gagné dans un premier temps car la direction leur a donné raison. Les actionnaires voulant toujours plus et très vite. Mais à long terme, ils ont perdu.Ils ont du revenir en arrière car le marché (pas les spéculateurs mais bien les acheteurs) n'ont pas voulu de ce qui était proposé.
J'avoue que ça me fait un peu chi.... de ne pas pouvoir en expliquer plus mais ce serait un exemple pour lequel les décisions flamandes et leur libéralisme à tout va, ça ne fonctionnera pas.
Impossible d'expliquer sans dire que quoi et de qui il s'agit. Pas envie de me retrouver avec un procès aux fesses ni de me parjurer, mais il y a des trucs .....
Pour moi il est clair que les flamands sont les maitres en Belgique et que les hollandais n'ont jamais perdu les vues sur notre pays. Si la Flandre le croit , elle est naïve.

Écrit par : pmf | dimanche, 06 février 2011

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C'est tres clair comme histoire, j'ai bien compris :-)
PS: je prefere l'idee de la valise de monsieur Salade, ou de boire le whisky de monsieur Rouen. Bon ben, bonne journee a tous, faut aller travailler car je suis un franskilloen ratten buiten wallon faineant...

Écrit par : Fred | lundi, 07 février 2011

Ne pas négliger la solution du cuisinier, quand la perspective du plongeon final deviendra inéluctable :
1) Lorsque le niveau de l'eau se rapproche, enfiler son gilet de sauvetage et déboucher une bouteille de whisky.
2) La boire intégralement pendant les 20 dernières minutes.
3) Grimper sur la proue du navire.
4) Au tout dernier moment plonger et nager comme un fou dans l'eau glacée (espérance de survie : 15 mn) vers les canots de sauvetage.
5) Se faire hisser dans un canot et s'endormir du sommeil du juste.
Le lendemain matin, quand on se réveille, le Carpathia est en vue et on n'a ni rhume, ni mal aux cheveux.
L'histoire est authentique.

(A propos, quelqu'un peut-il m'expliquer comment Wallonie-Bruxelles pourra surnager sans élargissement ?)

Écrit par : Bernard (Rouen) | lundi, 07 février 2011

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Magistrale l'image du Titanic. Bravo Monsieur Sel !

J'ajouterais une chose : l'équpage refuse de même envisager l'option consistant à distribuer les gilets de sauvetage et mettre les canots à la mer (= la scission). Compte tenu des vautours qui cerclent déjà le bateau, c'est irresponsable.

On refuse d'envisager une séparation à l'amiable.
On refuse de même consulter la population sur l'option de la séparation.

On fait cela pour éviter le chaos.

Ce faisant, on risque d'avoir la séparation *dans* le chaos.

Écrit par : Bernard | lundi, 07 février 2011

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" pfff, pauvres brusseleires, complètement déconnectés de leur réalité économique."

Heu... 20 ou 25% du PIB National ! 3e région économique d'Europe !
Souhaitons qu'elle (Bruxelles) joue la carte francophone dans sa globalité et qu'elle n'oublie pas trop la Wallonie sans quoi NOUS, Wallons, serions quelque peu 'déconnectés'.
Bruxelles mendie son financement alors qu'elle nourrit toute la belgique et la flandre en majorité ! L'enjeu de Bruxelles est 'CAPITAL', si je puis dire.
Et, la flandre sans les revenus de Bruxelles à tout juste la gueule hors de l'eau.
J'attend la prochaine marrée !

Écrit par : Poli | lundi, 07 février 2011

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''Et, la flandre sans les revenus de Bruxelles à tout juste la gueule hors de l'eau.''

Vous êtes en peu déconnecté de la réalité..En cas de scission la Flandre quitera BXL ( j'espère) et prendra ces 20% de PIB dans ses valises..:) Bxl jouera biensur la carte Wallobrux et Moureaux et consorts vont vous prier de boucler leur budget...

Écrit par : luc | lundi, 07 février 2011

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"la Flandre quitera BXL ( j'espère) et prendra ces 20% de PIB dans ses valises..:)"

Si on les leur accorde !
En cas de scission. On sera, par définition, débarrassé des enjeux fédéraux .
Plus rien à négocier à Bruxelles. La population fera son choix, au prix d'affrontements s'il le faut (car vous verrez que les flamands viendront provoquer cela - pas drôle !?, ... je sais ) et la loi du sol se pliera à la réalité du terrain.

Bruxelles sera élargie et les revenus Bruxellois imposés à Bruxelles.
Après quoi espérons que l'alliance francophone tiennent au délà.
Et je ne donne pas plus cher de la flandre, face à ses propres démons, et sans la wallonie pour canaliser sa haine de tout ce qui n'aboie pas dans le même sens.

Plus tôt sera le mieux.

Écrit par : Poli | lundi, 07 février 2011

''Plus tôt sera le mieux.''

Je suis entièrement d'accord avec vous. L'autodetermination de la population dans chaque commune à facilités et une frontière définitive à la fin du processus. Le gouvernement Flamand déménage et prends ses fonctionnaires avec.. fini tous déplacements inutiles des naveteurs. Les solutions sont simples parfois.. même BDW commence tout doucement à penser dans le même sens.

Écrit par : luc | lundi, 07 février 2011

@Luc : l'administration et la fonction publique n'apporte pas un millicentime au PIB (sauf éventuellement les sandwiches de midi) et coûte à la collectivité (usage des transports par les navetteurs, bouchons, gestion policière, nettoyage des rues, etc.). Donc si "la Flandre" institutionnelle quitte Bruxelles, ça ne change rien, sauf peut-être quelques entreprises très très très flamandes et très très très peu européennes qui ont intérêt à s'installer à-côté du parlement ou du gouvernement flamand plutôt que du gouvernement belge, européen ou encore de l'OTAN…

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 07 février 2011

Bruxelles libérée de la Flandre sera libérée de son bilinguisme imbécile et pour peu qu'elle puisse s'étendre par le Sud créera de la richesse et des emplois. Ce ne sont pas les navetteurs flamands qui crée la richesse, c'est l'étouffement par le bilinguisme obligatoire qui crée le chômage !
:-)

[Marcel : l'auto promo, c'est juste quand ça me semble pertinent. J'évite d'en faire trop, chacun chez soi ! :-)) ].

Écrit par : Monsieur Poireau | lundi, 07 février 2011

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@ mijnheer peer...

"c'est l'étouffement par le bilinguisme obligatoire qui crée le chômage !"

mais vous êtes absolument brilliant! donc le bilinguisme obligatoire est la cause de tous les maux à BXL?

mon dieu, j'ai bien rigolé en lisant votre prose...

Écrit par : des | lundi, 07 février 2011

Je crains qu'on ne nage (Titanic !) dans le rêve et dans l'utopie.
Dès que le mot "scission" sera prononcé par un responsable politique influent, quel qu'il soit, les détenteurs de dette souveraine belge, étrangers d'abord, nationaux ensuite, mettront leurs titres en vente, provocant ainsi une panique sur les marchés financiers telle que l'UE sera obligée d'intervenir, d'autant plus furieuse et braquée que la crise n'aura pas été cette fois provoquée par le défaut de paiement d'un pays pauvre, mais par un caprice de pays riche. (Raison pour laquelle personne ne voudra au Nord comme au Sud être le premier par qui le scandale arrive)
Les Flamands joueront alors leur dernière carte maîtresse : la république de Flandre n'assumera sa part de la dette belge que si la possession de Bruxelles comme capitale de la Flandre lui est garantie par la communauté (financière) internationale à commencer par l'UE. Et bien sûr, ils promettront alors aux Francophones monts et merveilles : toutes les facilités et le bilinguisme qu'ils voudront, ils seront prêts à signer la convention sur les minorités (un atout qu'il faut savoir jouer au bon moment). Ils se sentiront économiquement assez solides pour faire ce chantage à l'UE, puisqu'ils seront soutenus par l'Allemagne (la France n'osera rien dire sans doute) qui refusera de mettre la main au portefeuille une fois de plus pour sauver l'euro. Il ne restera plus ensuite qu'à négocier la répartition de la dette belge entre Flamands et Francophones.
Et le "droit des gens" pèsera donc bien peu dans la balance face à la menace de disparition de l'euro et donc de l'UE (Pourquoi croyez-vous qu'Herman Van Rompuy soit le seul dirigeant européen à avoir osé dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, à savoir que la disparition de l'euro c'est la fin de l'UE ? Ce n'était pas une bourde de sa part mais un coup de pouce aux Flamands)
Voila ce que vos politiciens redoutent et vous cachent, chers amis bruxellois (et wallons : parce que la Wallonie livrée à elle-même ferait mieux de compter sur la Chine que sur le GDL si elle veut échapper à la France, qui elle-même d'ailleurs n'est nullement pressée sans doute de recevoir ce "cadeau").
Je vous souhaite très sincèrement à tous beaucoup de courage et de chance pour que ce scénario-catastrophe ne se réalise pas. Mais vous savez bien que les Flamands sont capables de tout, ils l'ont amplement démontré.

Écrit par : Bernard (Rouen) | lundi, 07 février 2011

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@ Bernard.

"detenteurs de dettes, etrangers d'abord, ...".

Contrairement a la Grece ou ils representent plus de 80% de la dette, les etrangers en Belgique n'en representent que 50%. Qui plus est, le taux d'epargne en Belgique est de 25% du PIB pour 11% en Grece, pas de quoi faire fuir massivement les investisseurs en cas de scission.

D'un autre cote, je ne vois pas bien comment la flandre "n'assumerait sa part de la dette belge que si la possession de Bruxelles comme capitale de la Flandre lui est garantie". Elle assumera la part qui lui sera naturellement attribuee et je vois mal, meme si cela sera le resultat de negociations et que Bruxelles entrera forcement en ligne de compte, comment elle pourrait la fixer a sa convenance. La clef de repartition se fera a la tete de pipe, en fonction des PIB regionaux ou autre, celui qui embarquera Bruxelles embarquera sa part de dette avec, mais c'est tout. Vous avez deja vu un mec qui fixe des conditions au huissier qui vient saisir ses meubles ou qui lui dit que lui il ne considere pas avoir de dettes parce que il a pas envie qu'on lui pique son ecran plat ???

Écrit par : kermit | lundi, 07 février 2011

@ kermit ... la dette belge est, pour sa plus grande part, une dette intérieure (ce qui est plutôt encourageant ... mieux vaut devoir de l'argent à son frère ou sa soeur qu'à un quidam qui ne vous fera aucun cadeau). Ceci étant, si l'on splitse le pays, le partage de la dette prendra à l'évidence deux formes. La dette aux organismes financiers internationaux devra être partagée entre Flamands et Francophones, au prorata des équilibres démographiques (les fameux 60/40). En ce qui concerne la dette intérieure, par contre, il est clair qu'il n'y aura aucun partage : chaque communauté partira de son côté avec les dettes dues aux acteurs économiques implantés sur son sol. Et c'est ici que les choses deviennent intéressantes pour les Francophones (et problématiques pour les Flamands). L'État belge, en effet, a majoritairement travaillé avec des entreprises flamandes. Ce qui revient à dire que cette ardoise-là, selon toute probabilité, reviendrait à plus de 75% à la Flandre. Si vous rajoutez à cela le coût représenté par les pensions (dont le déficit déjà très inquiétant en Flandre ne fera qu'aller croissant à l'horizon de 2035), et vous aurez compris que la Flandre a en définitive beaucoup plus à perdre à un splitsing. Il serait bon que les "crânes d'oeuf" du CD&V s'en souviennent, car leur soi-disant "new deal" et modèle confédéral (ça en devient insultant la manière dont ils nous prennent pour des cons), ils peuvent se le mettre ou je pense ... et bien profondément encore !

Écrit par : Tournaisien | lundi, 07 février 2011

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@ Tournaisien.

"la dette belge est, pour sa plus grande part, une dette intérieure "

Petite precision, si la dette 'interieure' reste importante, elle est passee de 80% a un peu moins de 50% en 10 ans, attention aux rumeurs persistantes, elles ne se basent pas sur les chiffres actuels. Ceci etant dit 45% ca reste tres important a comparer avec des pays comme la Grece ou le Portugal d'autant que l'epargne chez nous est elevee et que les economistes la considerent en quelques sorte dans une certaine mesure comme la capacite que nous aurions pour faire face a notre dette meme si pourtant la dette est nationale et l'epargne individuelle.

Ni l'emprunt russe ni Eurodif dont vous parlez ne sont l'issue d'un partage de dette. Les partages de dettes se font comme le dit Tournaisien suivant des clefs de repartitions tout a fait claires et documentees qui se discuttent mais si dans les divorces y en a toujours bien un qui arrive a se tirer avec la voiture ou la commode de la tante Jeanne, les choses restent assez objectivees, ca n'est pas l'arbitraire complet.

A moins d'une guerre civile je ne vois pas bien comment il pourrait en etre autrement. Et meme dans ce cas la, si c'etait l'arbitraire comme vous sembler le suggerer, y a longtemps que la paestine aurait ete entierement annexee par Israel et qu'on en parlerait plus.

Écrit par : kermit | lundi, 07 février 2011

Vous savez bien que la reconnaissance des dettes (ou des créances) d'un ancien régime est toujours un sujet de litige diplomatique (le fameux emprunt russe ou la dette française Eurodif envers l'Iran du Shah) Et vous avez vu comment les Flamands savent tourner les négociations à leur avantage ? La Flandre sera un des Etats les plus solvables d'Europe et cela ça compte. Ce n'est pas un hasard si BDW accorde des interviews à la presse allemande plutôt qu'à la presse française, qu'il serait capable de mettre dans sa poche tout aussi bien puisqu'il est, nous dit-on, l'homme le plus intelligent du monde.

Écrit par : Bernard (Rouen) | lundi, 07 février 2011

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Attention: la dette flamande est menacée de décote par Standard & Poors, ce qui n'est pas, par exemple, le cas de la Communauté Française de Belgique, qui a et conserve la plus haute note chez Moody's. Tout n'est pas aussi clair que ça en a l'air. Ensuite, si on calcule la dette sur les "assets", la Flandre se prend la méga-grosse tranche, avec Zeebruges, Anvers et Zaventem.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 07 février 2011

Pour résoudre le problème de la dette (belge): le plus simple est de ne plus emprunter et de la laisser fondre avec une hyperinflation.
Et en pratique ?
- l'inflation est déjà à 3.2% et comme le pétrole s'en mêle, l'hyperinflation n'est pas loin ...
- régionalisation accrue qui fait que les nouveaux emprunts sont pour la plupart régionaux...

Tiens, on se rapproche du scénario NVA...

Écrit par : gerdami | mardi, 08 février 2011

Vous vous placez dans l'hypothèse d'un divorce à l'amiable, entre gens civilisés et consentants. Mais celui qui sera demandeur de la scission sera celui qui aura à y perdre. Voila pourquoi personne ne la demande et n'y a intérêt. Les Flamands chercheront à se mettre dans la situation où la Belgique leur a été imposée sans qu'ils n'aient rien à y faire pour pouvoir argumenter le refus de toute responsabilité dans la dette belge et en récuser l'héritage. Quand on voit la mauvaise foi dont ils savent faire preuve, il y a lieu d'être inquiets. Se dérober à ses dettes, c'est tout un art. Mais j'espère me tromper.

Écrit par : Bernard (Rouen) | lundi, 07 février 2011

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Sauf si la Wallonie et Bruxelles préparent bien leur dossier.

- Y a personne au monde qui refusera à Bruxelles une indépendance avec un plus large territoire s'étendant jusqu'au niveau du "ring", avec en plus une liaison vers la Wallonie.
- Y a personne au monde qui refusera à la Wallonie de quitter la Belgique, surtout s'ils propose de s'appuyer sur la France, qui résoudra tous leurs problèmes financiers (régimes sociaux...) et donnera confiance aux investisseurs.

De toute manière, c'est la Wallonie et Bruxelles qui ont le plus à gagner avec la scission de la Belgique actuelle : en effet, aujourd'hui l'état belge sert la Flandre avant tout (infrastructures, emplois fédéraux...). Dans tous les cas les flamands sont favorisés sous le prétexte qu'ils sont bilingues.

Écrit par : jaggy | mardi, 08 février 2011

@ Bernard

Mmmm ! Joli raisonnement, mais vous négligez un point : la Flandre ne peut pas garantir la stabilité au sein d’une région qu’elle aura contribué à pourrir.

Supposons donc que la Flandre — et pourquoi pas ? — parvienne à imposer son chantage au niveau de l’UE, en sorte qu’elle « aspire » Bruxelles et s’acquitte en contrepartie du payement de sa part de la dette… Et la réaction des Bruxellois ? Ils vont dire « amen », tendre la joue gauche, s’écraser ?

L’Allemagne, en son temps, a déjà commis une bourde lorsqu’elle vint à reconnaître à l’emporte-pièce, quasiment seule, la Slovénie. Vous connaissez aussi bien que moi le résultat. Or nous ne sommes plus dans ces Balkans situés à la périphérie de l’UE, mais bien dans le cœur historique de cette dernière, si vous me passez cette expression. Vous imaginez les conséquences d’un clash, même désespéré, au sein de cet assemblage hétéroclite qui, certes, ne tient en pièce que par la grâce de sa monnaie ?

Quant au soutien de l’Allemagne à la pression qu’exercerait la Flandre sur l’UE… Oui… Peut-être… Mais, mais… L’Allemagne n’ignore pas dans quelles eaux troubles trempent le nationalisme flamand et il y a des fantômes que l’intérêt immédiat ne parvient pas toujours à estomper comme ça, d’un coup de baguette magique. Il ne s’agit plus de donner la main à une baudruche comme Berlusconi, là ; mais, comme on dit, de « plonger dedans ».

Enfin, que croyez-vous qu’attendent les nationalistes de tout poil qui, déjà, hantent l’Europe sous toutes ses latitudes ? Un autre risque que l’UE ne peut pas se permettre de courir.

Ceci dit, vous avez raison ; le jeu de la Flandre a des reflets dorés qui sont de nature à charmer même les serpents les plus aguerris et les atouts, quand ils brillent de mille feux, dissimulent ces forces par nature « caméléonesques » qui agissent à la surface du sol, quelquefois même sous nos pas.

En politique, la vérité ne vient que rarement de la rectitude d’un plan de bataille, plus souvent d’une force incongrue qui le cisaille par accident au cœur même de sa logique.

Bien à vous.

Écrit par : Canard-Couin-Couin | lundi, 07 février 2011

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Cher Marcel, en marge de ce texte : 23.000 oostfronters, cela me semble beaucoup, pourriez-vous donner vos sources ?

Merci

Clairon

Écrit par : Clairon | lundi, 07 février 2011

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Source : "Hitler's Flemish Lions", Jonathan Trigg, qui a été traduit en français pour les Éditions Jourdan sous le titre "SS flamands". Spécialiste des Waffen SS de collaboration, il a aussi écrit un livre sur la Légion Charlemagne et sur les "jihadistes d'Hitler". Etant historien anglais et pas du tout impliqué dans nos problèmes, c'est une source fiable.

Il note qu'il n'y a jamais eu plus de 6000 Waffen SS en même temps, et que c'est surtout à la fin de la guerre que les collabos notoires fuyant la Belgique se sont engagés "en dernière minute". Pour la plupart, ils n'ont pas réellement combattu beaucoup.

D'après Trigg, les Wallons ont proportionnellement plus collaboré, mais aussi beaucoup plus résisté. Il n'est pas le seul à relever ce fait.

Enfin, on lit un chiffre assez hallucinant : en 1944, il y avait 300.000 travailleurs flamands en Allemagne.

On y découvre aussi que De Vlag de Van De Wiele (avec lequel Borms a encore collaboré après la Libération en Allemagne) était totalement soumis au NSDAP, ce qui n'était pas le cas d'Hendrik Elias, successeur de Staf De Clerck à la direction du VNV qui, contrairement à ce dernier, incitait les jeunes flamands à ne pas s'engager dans la Waffen SS et la division Langemarck, et leur recommandait de plutôt s'engager dans la Luftwaffe (armée de l'air). Je comprendrais que le Vlaams Belang, TAK, VVB, et certains N-VA commémorent Elias, un collabo qui a quand même freiné certains types de collaboration, que Staf De Clercq qui avait les deux bras jusqu'au cou dans l'antisémitisme et l'hitlérisme.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 07 février 2011

Concernant le partage de la dette, les différentes parties seront obligées d'accepter un accord qui grosso modo maintienne le rating de chacune des entités découlant de la scission. La raison en est fort simple: avec les règles comptables IFRS, les banques et compagnies d'assurances détentrices de dette ex-belge se verront forcées d'acter immédiatement dans leurs livres la perte de valeur liée à un abaissement du rating d'une des parties concernée. Donc, si la Flandre ne reprend rien de la dette, et la Fédération Wallonie-Bruxelles se retrouve avec une dette de plus de 200% de son PIB, les obligations de l'ex-Etat belge verraient leur rating probablement réduit à celui d'une obligation pourrie, et acter des réductions de valeur de 30, ou même 50% sur leur stock de dette ex-belge. A vue de nez, 100 à 150 milliards d'Euros de capital qui s'évaporeraient... Et les premières touchées seraient les banques belges comme BNPP-Fortis, KBC, Dexia, etc. Nous aurions donc une déstabilisation supplémentaire de notre système bancaire, et menaces majeures sur la capacité à rembourser les dépôts, majoritairement détenus par les clients flamands de ses banques. Bref, ne pas vouloir assumer une part équitable de la dette commune provoquerait un désastre financier monstrueux en Flandre et dans le reste de l'Europe... Nos partenaires européens et tout responsable flamand un tant soit peu futé ne laisseront jamais faire cela.

A noter par exemple, que lors de la scission du Royaume des Pays-Bas en 1830, les Grandes Puissances avaient imposé le principe que la dette commune accumulée au cours des quinze années d'union serait partagée en fonction de la capacité contributive de chacune des parties, càd au pro-rata des revenus fiscaux calculés sur la moyenne des trois dernières années. C'est en fait une façon simple de s'approcher du principe d'équivalence des ratings décrits ci-dessus, et il est extrêmement probable que ce précédent ferait jurisprudence en cas de scission de l'Etat belge.

Écrit par : benoit | lundi, 07 février 2011

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Mais avant de répartir la dette, il faudra liquider les actifs:
- privatiser les autoroutes
- privatiser Infrabel
- privatiser les voies navigables et l'ascenseur de ...
- mettre aux enchères les joyaux de la couronne:
- le domaine de Laeken
- les serres royales
- le palais de la grand place et celui de la place royale
- le château de Houyet
- la villa d'Estoril
- les ferrari de Laurent
- la dot de Mathilde
- privatiser Belgacom
- et tout et tout et tout

Écrit par : gerdami | mardi, 08 février 2011

Pourquoi voulez-vous privatiser les actifs ? Il n'y a aucune raison à cela.
Les routes appartiennent au lieu où elle sont construites. Les bâtiments itou.

Scission, ne veut pas dire privatisation !

Écrit par : jaggy | mardi, 08 février 2011

des : merci de cet avis, c'était très constructif.

Écrit par : Monsieur Poireau | lundi, 07 février 2011

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Donc si j'ai bien compris c'est le fait qu'une part importante de la dette soit détenue par des épargnants flamands qui interdira à la Flandre d'adopter une posture jusqu'au boutiste ? C'est effectivement plutôt rassurant. Mais des négociations sur la scission, c'est un peu comme une guerre : on sait comment cela commence mais pas comment cela finit. C'est quand même un jeu très risqué, comme allumer une cigarette en faisant le plein d'essence.

Écrit par : Bernard (Rouen) | lundi, 07 février 2011

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"... c'est un peu comme une guerre : on sait comment cela commence mais pas comment cela finit."

Tout juste!

"On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut."
Nicolas Machiavel, Le Prince (1513).

Bien à vous,
Soltan Griss

Écrit par : Soltan Griss | lundi, 07 février 2011

Vous les prenez pour qui les flamands ? Pour des imbéciles ? :D

Je ne vois pas bien en quoi la division équitable de la dette leur poserait un problème. Ils ne sont pas stupides, ils savent bien qu'en cas de séparation, la dette serait équitablement répartie entre les différentes entités créées. C'est une évidence cela !

S'ils veulent l'indépendance, il y aura forcément un prix à payer et celui de la dette est bien le moins couteux pour eux. S'il n'y avait que la dette la Flandre aurait déjà déclaré son indépendance.

Leur problème c'est Bruxelles. Et encore, BDW a déjà commencé à dire que la Flandre devra peut-être s'en séparer. Il est intelligent, il prépare donc déjà son peuple à faire ce sacrifice. Il a toujours un coup d'avance.
Mais il faut maintenant que les flamands l'acceptent. Pour cela, il faut que la situation pourrisse tant et tant, que les flamands excédés laissent tomber et décident de quitter la Belgique sans Bruxelles.
A mon avis, c'est cela l'objectif de BDW.
Et en attendant, il faut sucer le sang de la Belgique, et attirer à la Flandre le tous ses investissements. Voilà ce qu'il fait.

Pour moi, ce mec se fout complètement de Bruxelles. Le seul intérêt de cette ville, c'est qu'il peut grâce à elle attiser la haine du francophone. La cause de Bruxelles est sa principale pourvoyeuse de voix.

Vous verrez que sitôt la Belgique découpée en morceaux, les partis nationalistes flamands perdront de la vigueur. Quand toute cause de haine aura disparu, quand les flamands auront le pays qu'ils veulent avoir (et auquel ils ont droit après tout) leurs partis nationalistes n'auront plus de moyen d'alimenter leur électorat.

N'oubliez pas que nous parlons d'un pays de 6 millions de personnes là ! C'est petit petit petit ! Ce n'est pas l'Allemagne des années 30.
Si la Wallonie rejoint la France, je serais surpris que les flamands viennent chercher des noises ou même se coupent d'une région qui aura peut-être une certaine autonomie, mais qui pourra compter au total sur l'appui de 68 millions de francophones...
C'est quand même difficile d'avoir peur de la future Flandre... :D

Écrit par : jaggy | mardi, 08 février 2011

@Marcel joli texte, comme d'hab et un peu trop long comme d hab.
Moi je vois la belgique : comme 3 freles esquifs, dont les élingues sont tellement entremelées, qu on ne sait les séparer. Equipé de trois moteurs de puissances différentes et qui ne poussent pas dans le meme sens. Le tout sur une mer calme, juste dans l oeil d un tres gros cyclone.

Écrit par : leluron | lundi, 07 février 2011

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Surtout, ne jamais oublier que nous ne sommes demandeurs de rien et qu'il n'est nécéssaire de considérer leurs revendications que dans une perspective commune.

Puisqu'on va à la scission, tôt ou tard; Puisqu'ils font semblant de ne pas le vouloir -
Les pousser au bout de cette logique et négocier fermement l'élargissement de la région Bruxelloise et, valoriser les 'assets' localisé en flandre largement (totalement pour certains ?) investis par le fédéral, et dont ils revendiquent une compétence exclusive.
Leur vendre, ici et maintenant, très cher, toutes ces 'compétences' et même les autres qu'ils réclament avec tant de légitimité, puisqu'elles leur seraient dévolues de toute façon lors d'une scission dont ils disent ne pas vouloir !

Faire comme eux : jouer le Plan A avec , en tête, un vrai 'Plan B' pour les francophones.

Et puis, calmement, lâcher les amarres, ... pour une Belgique plus petite, soit, mais tellement plus propre.
... bon vent

Écrit par : Poli | lundi, 07 février 2011

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Donc le gouvernement en affaires courantes peut durer jusqu'à la consommation des siècles !

Écrit par : Bernard (Rouen) | lundi, 07 février 2011

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Déjà jusqu'aux prochains élections en 2014 s'il le faut..

Écrit par : luc | mardi, 08 février 2011

Entretemps les administrés de Moureaux vont en vacances..

http://www.7sur7.be/7s7/fr/3007/Bruxelles/article/detail/1218938/2011/02/07/Molenbeek-a-pris-l-avion-Ryanair-en-otage.dhtml

Écrit par : luc | mardi, 08 février 2011

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Drôle d'amalgame.

Écrit par : Jean-Marc L. | mardi, 08 février 2011

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