jeudi, 03 février 2011

Le coup d’État lent

En septembre 2008, je m’étais amusé à écrire un scénario dans lequel j’imaginais que les partis flamands étaient en train de miner la Belgique par un « coup d’État domino ». Autrement dit, que nous étions les témoins d’un véritable coup d’État du CD&V et de la N-VA. Bien sûr, mon scénario, un peu excessif, ne s’est pas vérifié. Je prévoyais des élections anticipées en 2009 et elles n’ont eu lieu qu’en 2010. Argh ! Selstradamus avait mal calculé. Toutefois, vu qu’aujourd’hui, notre monarchie a été forcée par les circonstances, et semble-t-il par le CD&V, à violer la Constitution, et Jean Quatremer ayant vaguement évoqué un « coup d’État », je saute sur l’occasion, sous un ton quand même légèrement humoristique, mais pas trop, de vous resoumettre cette théorie, fumeuse, il est vrai, mais qui peut frapper par son actualité. On notera que depuis plus de deux ans, la plupart des questions que j’évoque sont absolument toujours d’actualité, et que le pays est face au même blocage, et aux mêmes concepts depuis juin 2007. Bientôt 4 ans. Une législature perdue ! Je vous avoue qu’en reprenant ce scénario, qui était une simple réaction sur le blog de Jean Quatremer, j’ai ressenti le besoin de reformuler certaines phrases, et de vérifier certains chiffres. Le paragraphe sur l’hôpital Brugmann est entièrement réactualisé (j’avais écrit à l’époque de mémoire, et j’ai mauvaise mémoire). Enfin, j’ai donné quelques précisions ultérieures amusantes. Ainsi, je disais qu’Aernoudt et Tony Mary avaient été écartés alors que tous les journaux semblaient penser qu’ils avaient été virés à juste titre. L’an passé, les tribunaux (flamands) ont donné raison à ces deux anciens hauts fonctionnaires flamands qui avaient, j’en suis aujourd’hui convaincu, eu le malheur de ne pas avoir une pensée suffisamment flamando-flamande, et j’ai donc mis le texte à jour. Lisez donc ce petit scénario dans la suite. C’est encore 99 % actuel, et c’est quand même plutôt, euh… disons… amusant. Quoique.

 

P.S. : je n'ai pas corrigé toutes les coquilles, faute de temps…


@TOUS, PRESENTS ET A VENIR! 

Papadam ! (c'est de la musique belge) 

 

ATTENTION : THÉORIE DU COMPLOT EN VUE 

(en technicolor) 

(et j'ai toutes les preuves) 

 

LE COUP D'ÉTAT DOMINO. 

Par Marcel Zout [mon pseudo sur le site de Libé] 

 

(le paragraphe suivant sera affiché style Georges Lucas S.V.P.) 

 

« Une de mes interprétations de ce qui se passe aujourd'hui est celle que j'exprime le moins volontiers (le titre ci-dessus explique pourquoi), mais qui éclaire bien tout ce qui se passe. Elle part d'un certain nombre de faits (assez vérifiables) » 

 

1. Le CD&V et la NVA sont, comme ils l'affirment du reste (il n'y a que les médias francophones pour espérer le contraire, et par écrit encore !), sur la même longueur d'onde : « si nous ne pouvons pas avoir la confédération absolument indispensable à la Flandre pour s'épanouir et ne pas sombrer, alors, nous devrons prendre le pouvoir fédéral/nous séparer. 

 

2. Yves Leterme est resté fidèle à ce qu'il était en 2006 et croit toujours, comme Kris Peeters et Marianne Thyssen, que le ministre-président de la Flandre est plus important que le premier ministre de la Belgique (ils l'ont dit). L'intérêt de la Flandre et des Flamands est pour eux le seul existant. 

 

3. Toutes ces personnes vont au Pèlerinage de l'Yser (Ijzerbedevaart) parce qu'elles adhèrent, sur le long terme, aux idées développées là-bas. (Sinon pourquoi y iraient-elles ? Mais bon.) 

 

Alors, l'idée, la voici : nous assistons en fait à une version lente (et je l'espère, non-violente) d'un coup d'État. Je précise que tous les acteurs ne sont peut-être pas conscients de ce à quoi ils sont en train de participer, mais certaines coïncidences me troublent. Et vous troubleront, chers spectateurs. 

 

L'idée est énoncée par écrit sur plusieurs sites centraux dans le mouvement flamingant : imposer la vision de la Flandre à l'autre communauté (Wallonie), démontrer que l'autre communauté refuse de collaborer et par conséquent mine la Flandre, organiser l'impossibilité de maintenir l'État pour sauver la Flandre, prendre le pouvoir, enfin faire valoir à l'international que tout cela est arrivé à cause des Francophones. 

 

Vous trouverez plus de détails dans le magazine de l'Ijzerwake de novembre 2007 à laquelle participait le NVA Marc Demesmaeker. 

 

Nous avons déjà passé les stades suivants : 

1. 1999 Vote au Parlement flamand instituant deux “deelstaten” (États confédérés) et deux “régions” (Bruxelles-Capitale et Région de langue allemande). La Flandre vote donc unilatéralement la future structure confédérale, mais surtout, l'avenir de deux entités qui ne font pas partie de son territoire : la région de Bruxelles-Capitale et la Communauté germanophone qu'elle transforme en région. 

 

La réaction francophone mollissime m'a épaté à l'époque : ce vote constitue à lui seul une violation du principe de subsidiarité et d'ingérence, mais aussi une violation claire des prérogatives du parlement, du gouvernement et du droit belge, en clair, c'est un pré-coup d'État. 

 

2. Utilisation systématique de la dénomination "deelstaat" pour la Flandre et la Wallonie alors que la Constitution belge parle de “gewesten” (régions). On notera que toute la presse flamande parle de “Vlaamse deelstaat” (état flamand confédéré) quand la presse francophone parle de “région flamande” et que, par contre, elle utilisera systématiquement "gewest" quand elle parlera de Bruxelles. 

 

Ce placement de Bruxelles explique pourquoi aujourd'hui Kris Peeters ne peut en aucun cas accepter que Bruxelles soit représentée à la négociation, c'est tout simplement contraire à la “loi” flamande ! Et Marino Keulen l'a sous-entendu : la Loi flamande prime sur la Loi fédérale. Du coup, il propose “sa” solution : que Bruxelles soit représentée par les deux communautés, avec un Bruxellois flamand “soumis” à Kris Peeters et un Bruxellois francophone “soumis” à Demotte. Les Francophones ne peuvent pas accepter parce que cela revient à reconnaître implicitement la loi flamande et à avaliser le pré-coup d'état de 1999. 

 

3. Renaissance de la campagne systématique pour la scission de BHV qui aboutira presque, en 2005, à une solution négociée menée par les partis les moins flamingants : VLD et SP-A (avec Groen, je crois, à vérifier). En dernière minute, SPIRIT fait capoter toute la négociation. Je crois aujourd'hui que ce capotage était prévu dès le début au sein de SPIRIT (qui a gardé des liens si forts avec la NVA qu'ils sont ensemble à l'Ijzebedevaart, Anciaux et Bourgeois). 

 

Dans la presse et la politique flamandes, une seule analyse prévaut depuis : BHV doit être scindée, ou l'on ne pourra plus organiser d'élections fédérales (l'Ijzerbedevaart insistait là-dessus dimanche dernier : “cessons les élections fédérales” ! Kriss Peeters écoutait attentivement). Moralité : aujourd'hui, la Flandre croit que BHV doit être scindée sans contrepartie, sinon toute autre élection fédérale (uniquement) est illégale. 

 

D'une pierre, on fait deux coups : se débarrasser d'un lien gênant qui pourrait altérer le territoire flamand en cas de scission (pourquoi fait-on ça si on n'a aucune intention de se scinder ? Hein ? Réponse AUB !) et menacer l'existence même de la démocratie (élections), càd l'existence de l'état fédéral. En cas de désaccord permanent, on se contenterait alors d'une majorité et l'on sait que la majorité est. Flamande. 

 

4. En 2004, le CD&V de Leterme s'associe avec fracas à la NVA républicaine et indépendantiste. Il donne ainsi le pouvoir à une faction ne représentant pas 5 % au parlement flamand de mener l'ensemble de la politique communautaire. Pour rappel, le parti le plus important au Parlement flamand est alors le Vlaams Belang. Le Cartel du CD&V avec la N-VA permet de contrer cette importance numérique. 

 

Mais si le CD&V était opposé aux idées séparatistes du Vlaams Belang au point de vouloir les combattre à tout prix, pourquoi aurait-elle choisi de s'associer au parti le plus séparatiste hors VB ? Et pourquoi voter, en 2007, la mise à l’agenda de BHV avec lui ? Ma conviction est que le CD&V a vu le “moment flamand” arriver, égrainant les cérémonies de l'Ijzerbedevaart où chaque année, l'Église bénit une manifestation qui se clôture par un bilan de l'avancée de l'autonomie (entendez si vous voulez «indépendance») flamande, ainsi qu'une liste de suggestions pour l'année suivante. 

 

Le trait “d'humour” (blague de potache) “la RTBF, entre nous, on l'appelle Radio Mille Collines” donne une excellente idée de l'ambiance flamingante qui règne dans l'entourage de M. Leterme. Aujourd'hui, Yves Leterme est toujours dans le camp des ultras du CD&V, j'en suis convaincu. 

 

5. Depuis 1998..., préparer l'opinion publique à l'acceptation de la nation flamande par des signes forts : préséance du drapeau flamand sur le drapeau belge au point que seul le drapeau flamand est obligatoire devant les bâtiments officiels de Flandre, sauf 15 jours par an ; apprentissage dans les écoles du Vlaamse Leeuw (hymne flamand), préséance du Vlaamse Leeuw dans tous les événements flamands (c'est pour ça que Leterme confond Marseillaise et Brabançonne, pour lui, ce sont deux hymnes étrangers !) ; défense systématique du Vlaams Karakter (le caractère flamand) qui reçoit désormais son ministère et son ministre (Frank Vandenbroucke). 

 

Insistance des médias sur les affaires du gouvernement flamand (avec majuscule) par rapport à celles du gouvernement belge (minuscule), c'est pour ça que la VRT a l'air de plus s'intéresser à la couleur des sacs poubelles (prérogative flamande) qu'aux intérêts notionnels (prérogative fédérale) ; lancement des travaux pour la Constitution flamande. 

 

Aujourd'hui, Kris Peeters dit au micro francophone (mais pas au micro flamand) que ce n'est pas "vraiment" une constitution, que le mot est un peu exagéré et qu'ils n'ont pas du tout l'intention de se déclarer indépendants. Pourtant, au cours des travaux préliminaires, la commission ad hoc du Parlement Flamand a convoqué des spécialistes constitutionnels et lorsque ces derniers ont posé la question : “voulez-vous une constitution pour un "deelstaat" ou pour un état indépendant ?”, personne, absolument personne, non, aucun des députés du Parlement flamand membres de la commission n’a répondu ! 

 

J'ai trouvé ça curieux : s'ils n'avaient pas (au moins en majorité) l'intention du tout d'aller à l'indépendance, quelqu'un aurait forcément répondu “Nous voulons une constitution pour un deelstaat (un État confédéré)”. En revanche, si la majorité des personnes présentes voulaient un État flamand indépendant, sachant que cela implique des années de bluff (notamment vis-à-vis d’une population qui n’est, elle, pas partante paraît-il), elles ne pourraient pas le dire. À titre tout à fait personnel, je trouve donc ce silence positivement atterrant. Ou, disons, révélateur.

 

Étape 6. Décrédibilisation de la Wallonie (idée : la rendre tellement pesante que la Flandre ne peut que vouloir s'en détacher). Création de la légende du Wallon-pauvre et du Wallon-profiteur, du Flamand richissime. Pour cela, on utilise le PIB en effet assez bas de la Wallonie (20.000 euros contre 27.500 à la Flandre), que l'on compare rapidement à “une région d'Europe de l'Est” (8.000 en Hongrie, 3.000 en Roumanie, c'est un peu rapide comme comparaison, mais le peuple l’avalera). La Flandre, en revanche, est présentée comme la région la plus riche d'Europe (Là aussi un peu vite : la Hollande du Sud fait 32.000, le Danemark 36.000, Bruxelles... 55.000 !). 

 

De cette théorie, qui est en fait à l'opposé de la réalité, on tire un corollaire : il y a forcément de l'argent flamand qui va garnir le portefeuille wallon. Alors, on cherche. En 2000 ou 2002 (date à vérifier), la banque “flamande” KBC, (dirigée par l'une des personnes qui écriront plus tard le manifeste d'experts qui recommandera l'indépendance de la Flandre avec le Président du Vlaams Belang et Jan Jambon, de la N-VA) trouve les transferts recherchés : c'est l'assurance maladie. Elle publie une étude qui «révèle» des transferts «d’argent flamand» à la Wallonie pour quelque 3 milliards d'Euros (je n’ai pas ici le chiffre exact). En trois ans, alors que la sécu transfère de moins en moins, la facture va être augmentée, par diverses études à 6, puis 9, puis 12 milliards ! On explique alors aux Flamands que chaque famille de Flandre offre chaque année 8.000 euros à une famille wallonne, soit une petite voiture ! Le compte est bon. Le nôtre aussi.

 

Ceux qui contestent ces informations (ou d'autres) sont licenciés ou attaqués par la presse : le propre frère de Bruno De Wever — auteur d’un livre de référence sur le Mouvement flamand collaboratif — est muselé ; Rudy Aernoudt, secrétaire général de l’administration flamande, est licencié pour faute grave pour avoir critiqué Yves Leterme (et obtiendra raison en justice en 2010) ; Tony Mary patron de la VRT, subit le même sort (et obtiendra, lui aussi, raison en justice)... Tous ceux qui ne pensent pas comme le Cartel (qui porte bien son nom) sont ainsi prévenus.

 

Les informations qu'on trouve dans la presse flamande sur la Wallonie montrent de surcroît (à qui ne veut pas trop réfléchir) un paysage corrompu : Charleroi et ses caisses noires (cette affaire a énormément intéressé la Flandre, et même beaucoup, beaucoup plus que ses propres affaires de corruption, comme celle d’Aarschot, où pas moins de 22 personnes, dont plusieurs CD&V, furent poursuivies — mais Aarschot n’a pas trop fait les gros titres, contrairement à Charleroi), mais aussi des affaires "révélées" par le Vlaams Belang et copieusement reprises dans la presse, comme le chiffre d'affaires du cabinet d'avocats du mari de Laurette Onkelinckx (en quoi ça intéresse les Flamands ? Est-ce qu'on sait en Wallonie combien l'état Flandre a investi et perdu dans Leernhout & Hauspie ?) — bien sûr, là, je parle d'impression personnelle de quelqu'un qui la lit quotidiennement. 

 

À la sortie du rapport PISA (sur les résultats éducatifs en Wallonie), les partis et médias flamands attaquent l'instruction francophone, la qualifiant de “très mauvaise”, alors qu'elle fait jeu égal avec l'instruction française, qu'elle est au-dessus des USA, et qu'elle est, il est vrai, 10 % en dessous de la Flandre. Mais la Wallonie a 20 % de budget en moins par élève, et 4 fois plus d’étudiants étrangers ! Ces circonstances pourtant fondamentales (partout où l’enseignement flamand est confronté à une forte présence de langue autre, il est moins performant), je ne les ai jamais lues dans un journal flamand. Oublieraient-ils de faire leur travail ? Ou ne diffusent-ils que l’information qui les arrange ?

 

La classe politique francophone est présentée comme corrompue, incapable, mauvaise gestionnaire, arriérée, conservatrice et peureuse. Ça fait beaucoup. On lui oppose la “bonne gouvernance” (goed bestuur) flamande sur base de résultats invérifiables. Ainsi, on pourrait (aussi) présenter la réalité comme ceci : les communes flamandes sont pratiquement toutes très endettées, au contraire des communes wallonnes, et le budget wallon est en équilibre autant que le budget flamand, alors que la Wallonie a de plus grands besoins en politique de développement, 3 fois plus de distance par habitant et un problème de récession industrielle. 

 

Un exemple de réussite : dès que le ministre flamand fédéral n'a plus été en charge de l'aéroport de Charleroi, celui-ci, qui végétait lamentablement, a multiplié le nombre de passagers par quinze en cinq ans ! En Flandre politique, Charleroi-Sud est toujours présenté comme un concurrent «déloyal» à Zaventem (notamment suite à l'affaire Ryanair), très rarement comme une réussite (j'ai relevé un article cette année sur les sites web des plus grands journaux flamands). 

 

Dernier avatar en cours, et il est de taille : sur base d'un appel téléphonique d'un “organisateur de grèves de la faim pour sans-papiers” sur la boîte vocale de la présidente du parti centriste francophone CDH Joëlle Milquet (ou plutôt de son secrétariat), la VRT conclut assez courageusement que Joëlle Milquet co-organise les grèves ! Fallait l'oser, celle-là ! On a comme unique preuve le fait que le gars disposait du numéro de téléphone de Joëlle ou de son secrétariat et qu'il a laissé complaisamment un message sur son... répondeur ! Aux yeux de journalistes de la télévision publique flamande, c’est là la démonstration incontestable que la ministre Milquet soutient les demandeurs d’asile en grève de la faim. Du coup, son opposante flamande Annemie Turtelboom, partisane de la méthode «dure», jubile et la presse flamande a un nouvel argument massue contre Joëlle Milquet (déjà appelée Madame Non pour sa résistance contre les diktats du Cartel CD&V-N-VA en juillet 2007) : elle fait tout pour défaire ce que fait “notre” ministre flamande! Je vous raconterai un jour la folle journée médiatique suite à l'interdiction du Gordel dans les communes à facilités à majorité, c'est très bien scénarisé, et ça donne une image détestable du bourgmestre de langue française, «étranger» à la Flandre, qui ne veut pas laisser passer cet événement sportif et familial sous prétexte qu’il est aussi flamingant !

 

Étape 7. Négation de la région bruxelloise : la présenter comme chômeuse (mais elle ne l’est pas plus que Berlin), mal gérée (mais les habitants ne le trouvent pas), sale (mais toute grande ville l'est), et surtout, utiliser la présence étrangère pour nier son caractère francophone : d'après Bart De Wever, il y a moins de Francophones à Bruxelles que d'étrangers. En réalité, il y a 70 % de francophones de langue principale ou maternelle. Et seulement 12,5 % de néerlandophones de langue principale ou maternelle. 90,5 % des habitants parlent bien ou très bien le français. L'anglais suit avec 30 %. En fait, en n’incluant pas dans les gens de langue française les Nord-Africains ni surtout les Français, Bart de Wever considère étrangement que les étrangers de Bruxelles qui parlent français ne sont pas... des francophones ! La Flandre est convaincue. 

 

Bruxelles est évidemment présentée partout comme étant la capitale de la Flandre (qui y a installé son parlement contre l'avis du Conseil d'État et contre celui de 90 % des Bruxellois) et son sol, ainsi que son histoire sont flamandes. En 1999, le Vlaams Belang avait théorisé que Bruxelles n'intéressait pas les Flamands de Flandre, et que la Flandre la perdrait tôt ou tard. La séparation des deux “États” permettait alors de la récupérer, en lui coupant les vivres, d'une part (facile : tous les moyens de locomotion bruxellois passent par la Flandre) et en présentant le plus souvent possible auprès des institutions internationales Bruxelles comme historiquement et géographiquement flamande. Il n’est pas banal de voir, 9 ans plus tard, cette recommandation de l’extrême droite appliquée par le “centre”. Détail entre nous : les petits territoires des communes à facilités n'intéressent absolument pas les Flamands. Ils permettent seulement d'enclaver Bruxelles, c'est pour ça que tout couloir est tabou. 

 

Le corollaire est diablement bien organisé : assimilation systématique de Bruxelles à la région flamande dans les guides touristiques, sur le GPS, dans les guides nationaux, certaines cartes, dans les sports, les informations régionales (Het Nieuwsblad, De Standaard, etc.)

 

Démonstration de la très mauvaise gestion bruxelloise, cause présentée du marasme (le plus gros PIB/ha de l'UE, juste entre Londres centre et Paris intra-muros, tu parles d'un marasme !) et par conséquent du chômage de 20 %, interprété à 30, voire 40 % dans certains partis (prenant le chiffre du chômage des jeunes dans des quartiers ciblés et le présentant comme le chiffre moyen). 

 

Présentation du Francophone comme étant rétif à l'apprentissage du NL. Invitation à percevoir que ceci lui serait pourtant nécessaire : en périphérie et à Bruxelles la proportion de Francophones au chômage est plus élevée que celle des Flamands (normal : on exige une langue maternelle Flamande pour un nombre croissant de postes pour lesquels la langue n’est en fait pas un prérequis absolu) et trop peu de ces Belges de langue française veulent apprendre le néerlandais. Mais on ne précise pas que le taux de chômage des Francophones en Brabant flamand n’est que de 6 %, ce qui est quand même très acceptable ! Au contraire, on manipule, et l’on présente au lecteur flamand des conclusions du style : les trois quarts des deux tiers des neuf dixièmes des chômeurs francophones refusent d'apprendre le néerlandais ! Ça ne fait en fait moins de 2 % des actifs francophones de la région… ( Et il y a des chômeurs de courte durée dans le lot). Mais on en parle au Parlement flamand. Terrible, non ? 

 

J'ai oublié la décrédibilisation des trois bourgmestres des communes à facilités de la Périphérie bruxelloise, très utile pour les qualifier de voyous et montrer l'horrible arrogance du francophone. C'est vrai, les particules de deux d'entre eux n'aident pas dans ce cas précis (ils rappellent les Fransquillons flamands, souvent nobles, qui refusaient de parler néerlandais). Mais ceux-ci se sont défendus. Ils sont allés au Conseil de l'Europe. Et la réplique fut cinglante pour le ministre flamand en question, Marino Keulen, au point de le rendre hystérique : elle mettait à mal des années d'effort pour justifier la non-nomination, mais surtout la criminalisation des bourgmestres. Marino Keulen n’hésita pas à “accuser” les Francophones de se plaindre “à l’Europe” pour des affaires intérieures ! Et là, la Loi flamande devient plus importante que les accords internationaux.

 

Enfin, pour prouver que Bruxelles gérée par elle-même est une région hostile à la Flandre où les Francophones ne reculent devant rien pour discriminer le Flamand : attaque systématique du système hospitalier bruxellois, soi-disant unilingue francophone, et démonstration de son hostilité envers les Flamands, surtout les personnes âgées, et surtout dans leurs moments de détresse. Ceci valut notamment un dépôt de plainte à... héhé... le Conseil de l'Europe par les Flamands. (Oui, cette différence est notable : les Flamands peuvent, eux, porter plainte “à l’Europe”. C’est uniquement les Francophones qui ne peuvent pas).

 

Je ne résiste pas à détailler l’une de ces plaintes : après une visite d’un rapporteur du Conseil, Bruxelles se voit critiquer mollement dans un prérapport pas très critique. En réaction, tollé au Parlement flamand ! Le Conseil de l’Europe a été mal informé. Le ministre Marino Keulen promet — ne riez pas — d'influencer le Conseil de l’Europe pour qu'il change ses conclusions ! Et il obtient finalement une réprimande apparemment sévère du Conseil de l’Europe envers la Belgique : Bruxelles ne soigne pas bien les Flamands ! Honteux ! Si cela se vérifiait, ce serait un vrai scandale, admettons-le. Mais cependant…

 

Le dossier contre les hôpitaux bruxellois était quand même bien mince : pour l’Hôpital Brugmann, les plaignants ont présenté 12 plaintes de patients entre 1998 et 2004 ! Sur le même temps, l’institution a vu un million cinq cent mille patients en consultation, 280.000 passages aux urgences, et a enregistré environ 100.000 admissions. En additionnant le tout, on obtient un taux de réclamations linguistiques de — tenez-vous bien, ça va faire mal — 0,0006 % des patients. Pire ! Plusieurs plaintes portaient sur des broutilles. Ainsi, le 26 janvier 1998, un patient parfait bilingue se fait admettre en chirurgie. Il vient avec son épouse francophone. Celle-ci parle en français, y compris aux néerlandophones du service. Apparemment, le personnel de l’hôpital pense donc que le français est bien la langue du patient. Celui-ci envoie ensuite une plainte à l’hôpital pour “non-respect du rôle linguistique”. Il reçoit une lettre d’excuse. Ah ! les méchants Francophones ! Une autre plainte est dite “difficile à objectiver” par la rapporteuse du Conseil de l’Europe. Une troisième porte sur une patiente qui se plaint d’avoir été accueillie en français alors qu’elle était néerlandophone. Le médecin, parfait bilingue aussi, avait commencé en français, et comme la patiente a continué, il a supposé que le français était la langue qu’elle préférait. Scandale ! Un quatrième patient, en psychiatrie, se plaint que son rapport médical lui a été adressé en français. L’hôpital avait en réponse envoyé une lettre d’excuse en néerlandais accompagnée du rapport dans la langue de Vondel. Mais ça ne lui suffit apparemment pas. Il y a aussi une plainte pour… facturation en français. L’erreur administrative comme outil de fabrication de témoignages… Aucune des autres plaintes n’évoque un traitement erroné ou un problème médical. Il s’agit uniquement d’un accueil non bilingue ou insuffisamment néerlandophone. Et dans tous les cas administratifs, ces plaintes avaient fait l'objet d'un correctif par l'hôpital après une simple première lettre de réclamation des “victimes”. Voilà l’horrible sort réservé aux pauvres Flamands à Bruxelles. Pour rappel, il y a des hôpitaux flamands dans des villes où le pourcentage de Francophones est nettement plus élevé à Bruxelles, où les patients ne recevront jamais qu’un accueil en néerlandais ! (Tout ceci ne signifie évidemment pas qu’il faille oblitérer le problème, mais utiliser des broutilles médicales pour faire pleurer l’électeur flamand et lui faire haïr Bruxellois et Francophone est une méthode épouvantable). 

 

Explication de la Flandre quant au nombre abscons de plaintes : les gens ont terriblement peur de porter plainte contre les hôpitaux ; en fait, il y a peu de plaintes, mais elles cachent des milliers de cas ! Le rapport fut quand même assez critique pour la région bruxelloise. Luc Van Den Brande (CD&V) batailla ferme. Et Marino Keulen obtint apparemment du Conseil de l’Europe la “correction” qu’il avait promise à son Parlement local. Alors, demandez-vous quelle force de lobby il faut pour qu'un dossier aussi ridicule et des explications aussi invérifiables aboutissent à une réprimande du Conseil de l'Europe ? C’est heureusement un Flamand qui nous remet les pendules à l’heure. Le ministre VLD flamand bruxellois Vanhengel expliqua qu’il préfère un service efficace à un bilinguisme parfait. Logique : 9/10e des patients parlent français, seulement 0,5/10 ne parle que néerlandais, et encore. Et il y a deux énormes hôpitaux flamands où l’on ne parle pas non plus nécessairement français (j’en ai fait l’expérience à l’AZ VUB de Jette). Mais la Flandre a eu gain de cause. Les partis comme la N-VA ou le Vlaams Belang jubilent et évoquent à qui mieux mieux cette effroyable maltraitance des pauvres Flamands opprimés dans les hôpitaux de Bruxelles ! 

 

Étape 8. Avancer l'idée que la démocratie, c'est la loi du nombre (!), que donc les 60 % de Flamands (en fait, 57,8 ont le droit de décider de tout, puisqu'ils sont les plus nombreux. Contestation de la parité linguistique du gouvernement. Contestation des droits défensifs constitutionnels des Francophones (y compris par le très démocrate Éric Van Rompuy, frère d’Herman), etc. 

 

Étape 9. Étape de cristallisation, lancée dès le soir des élections : 

1. exigeons des Francophones des choses inacceptables, 2. démontrons que c'est leur refus qui empêche la Flandre d'avancer, 3. constatons que la seule possibilité est d'avancer sans la Belgique. 4. Séparons-nous. 5. Faisons bien remarquer à l'étranger que ce sont les Francophones qui ont tout fait pour. 

 

Ça, c'est en gros la version de l'Ijzerwake (Pélerinage radical de l’Yser). La version hard de l'Ijzerbedevaart, donne un point 4 apparemment plus modéré, mais encore plus effrayant : “Gouvernons seuls” (c'est-à-dire, prenons toutes les décisions unilatéralement).

 

Or, que lit-on dès qu'on écoute un député CD&V (en 2008) ? “les Francophones refusent d'accepter que notre solution est la seule valable”. “Il n'y a rien à négocier”. Et que constate-t-on sur le calendrier des négociations ? Allez, je schématise : 200 jours pour former un gouvernement ; 160 jours de plus (!) pour que Leterme, d'une invraisemblable inefficacité tout à coup pour quelqu'un de son expérience, lance enfin les négociations “grandeur nature”, laissant au pays un mois pour réussir ce qui n’a pas pu l’être en 7, avec un deadline absolu : si le 15 juillet, on n'a rien, la Flandre arrête !

 

Elle arrête quoi, au juste ? Réponse en septembre : elle reprend déjà les 400 millions d'euros qui, sur son budget, étaient réservés pour l'état fédéral, qui est déjà en déficit de 1 à 3,5 milliards et aura bien besoin de cette rallonge. Est-ce de la bonne gouvernance ? Non, c'est mettre une ancienne menace de “couper le robinet” à exécution. Faire voir aux Francophones qu’on ne bluffait pas, et que la santé de l’État fédéral a moins d’importance que celle de la Flandre. La Flandre fait toujours ce qu'elle dit qu'elle va faire, non ? Alors, écoutez-la.

 

Le 30 juillet (2008), le CD&V, soi-disant piégé par la NVA (j'en ris encore, d’avoir lu ça dans la presse, certains journalistes croient tout ce qu'on leur raconte) signe une liste de conditions, non pas à la continuation de l'état, mais bien à l'entame des négociations. Autrement dit, la Flandre conditionne la négociation qui, si elle n'aboutit pas, sonnera le glas de l'état fédéral. (Très peu d’observateurs se sont étonnés de cette pratique : Kris Peeters a exigé des Francophones, avant toute négociation, qu’ils laissent tomber leurs demandes linguistiques et/ou territoriales, mais aussi qu’ils garantissent que la négociation… aboutira ! On se croirait dans un train en forêt de Compiègne…)

 

Étape 9 bis : décrédibilisation de la famille royale : sommations sur les meubles “subtilisés” par le prince Phillippe “à la Flandre” (je précise que ce mobilier consiste en 23 chaises et 2 consoles Empire), diverses révélations sur Delphine Boël, polémiques sur les dotations, polémique sur l'utilisation de l'avion de la force nationale pour des vacances personnelles du roi (c’est sûr qu’un roi, sur Ryan Air, c’est pratique…), grosse insistance sur les circonstances de l’ameublement de la villa de Laurent, etc. Et annonce en août (2008) par Leterme que les dotations seraient supprimées sauf pour le roi et l'héritier. Plus rien pour Fabiola (quand même, c'est pas très gentil, là).

 

Voilà à peu près où nous en sommes (en septembre 2008). Et voilà ce qui doit encore être fait, toujours selon ma théorie du “coup d’État lent (non prouvée bien sûr) : 

 

Étape 10. Coup d'État proprement dit, en deux temps. D'abord, après le dernier recours francophone contre la Loi BHV (je n’avais pas prévu le recours de la Communauté germanophone), on arrive en mars-avril 2009. La scission de BHV est votée par tous les partis flamands avec le VB contre les partis francophones. Pour la 4e fois, la Flandre préfère s'associer aux néo-nazis qu'aux compatriotes démocrates. Des élections anticipées pourraient devoir être organisées en juin 2009, avec les élections régionales. Mais la Flandre prévient : si le gouvernement ne signe pas la loi BHV, elle considérera les élections fédérales comme illégales (c'est prêt, d'ailleurs, toute la Flandre le sait), et le gouvernement suivant ne pourra pas être formé. 

 

02:22 | Lien permanent | Commentaires (38) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

Si on joue les observateurs étrangers, en vous lisant, on peut conclure que les Francophones sont donc de piètres stratèges, des nains en politique qui ne sont même pas capables de parler fluently en flamand pour convaincre la population de Flandre du bien fondé de leur vision (s'ils en ont une) de la Belgique.
Quand on voit le niveau zéro de la communication d'un EdR avec son message au Roi bien visible sur les genoux, et celle d'un BdW se moquant des photographes à l'affut et en passant, d'EdR, on peut dire que les deux leaders du nord et du sud, sont disqualifiés définitivement pour représenter leurs régions respectives.
Ils sont à la politique ce qu'est un joueur de 4ème division au football.

Écrit par : Blanc Cassis | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

Fichtre, tout cela est bien ficelé.
Mais heureusement, il y a Didier Reynders et le #MR pour nous sauver !
Mouarf !
:-)

Écrit par : Monsieur Poireau | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

On compte sur vous M. Poireau pour améliorer le goût de la soupe politique actuelle

Écrit par : Blanc Cassis | jeudi, 03 février 2011

Je suis intimement persuadé que, si ce n'est pas l'exacte réalité, ce n'en est pas loin...

La question, c'est "tout ça pour quoi ?" - Les partis flamands font-ils cela uniquement par romantisme nationaliste ? Comment peuvent-ils se projeter dans un avenir "européen" s'ils n'arrivent déjà pas à saquer leurs voisins immédiats ?

Ceci dit, certaines choses doivent tout de même les faire ralentir dans leur projet, notamment les conditions de la séparation (reprise de la dette, etc.) - la perpétuation du racket fédéral est plus confortable que la nécessité de s'assumer seuls... surtout lorsqu'on a aussi longtemps menti à sa population, qui devra bien découvrir un jour le pot aux roses (quand il n'y aura plus d'"ennemi extérieur", les journalistes flamands s'intéresseront peut-être d'un peu plus près à ce qui ne va pas en Flandre...)

Au final, entre le racket fédéral perpétuel (que j'assimile à une forme d'apartheid - tiens, un mot flamand...) et la séparation pure et simple, je commence à me dire que la séparation est le moins pire... et ce qui pourrait faire le plus de bien à la démocratie flamande, même si le réveil sera difficile...

Écrit par : Superjustice | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

C'est pas vous Marcel Sel qui me disiez recemment qu'on ne pouvait pas parler de malhonnetete et de mensonge ? Il n'y a dans tout ce que vous decrivez que confusion voyons, de la malhonnetete, pensez donc.

Écrit par : kermit | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

Blanc Cassis : c'est mettre la barre un peu haut pour moi, faut pas déconner non plus ! Tu bois ? :-)

Écrit par : Monsieur Poireau | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

Finement observé Marcel, à ceci près que les meilleurs plans peuvent foirer.. qu'il peut aussi apparaître (rêvons un peu) un ou deux francophones avec une stature d'homme d'Etat... ou un Président voisin, ou une Chancellière voisine qui interviendrait.

A ceci près aussi qu'il y a beaucoup de jeunes à Bruxelles qui sont tous (en partie) francophones et qui ont le sang...chaud, et dont beaucoup subissent régulièrement les vexations des policiers bruxellois.. qui ne le sont justement pas.

Écrit par : Carolus | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

A mon sens, les ambitions flamandes que vous décrivez (donc celles de sa classe politique, à défaut de savoir ce que veut vraiment le citoyen flamand) sont très claires: ils veulent l'indépendance, au détriment de la Wallonie.

Il ne faut donc se poser qu'une seule question: comment faire admettre que la frontière doive laisser Bruxelles non enclavée. C'est tout, c'est le seul point de blocage réel. Si la Flandre veut vraiment l'indépendance, elle doit lâcher et Bruxelles et les communes à facilités.

Une fois l'indépendance obtenue, qu'importe si un gouvernement d'extrême droite s'installe en Flandre! Les flamands sont majeurs et vaccinés, et il faut assumer son vote.

Écrit par : Javi | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

Belle démonstration ! Et pour la suite, monsieur Sel/Zout ?
A voir le manque de conviction de Reynders dans sa conférence de presse sur la réussite de sa mission, on se doute qu'il fait ça sans illusion mais par devoir, pour qu'on puisse dire : "on a tout essayé".
Donc après des élections qui semblent inévitables et qui feront fonction de référendum sur la continuation de la Belgique, qu'entrevoyez-vous ? Si vous avez eu raison pour le passé, comment voyez-vous l'avenir ? J'ai lu il y a quelque temps que le groupe de réflexion sur Wallonie-Bruxelles venait d'être réactivé par le PS/CDH/Ecolo : cela signifie-t-il qu'ils ont sérieusement (même à contrecoeur) commencé à travailler sur le plan B ?
Tenez, j'ai une idée pour le vote sur BHV : la Wallonie annexe le Nord Pas de Calais (Bienvenue aux Chti) et la Champagne Ardenne, cela devrait suffire à rééquilibrer les voix pour donner aux francophones la majorité fédérale. Et ça tombe bien : la France est à vendre, en ce moment, profitez-en.

Écrit par : Bernard (Rouen) | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

La mission de Reynders est d'"informer sur les possibilités d'arriver à un accord institutionnel" !!!!!!! Extraordinaire tout de meme, non. Donc le 16 fevrier (dans deux semaines !!!), on saura si il y a une "possibilité d'arriver à un accord institutionnel". Savoir quel accord ??? Ha bah non c'est pas prevu ca, la mission suivante porte sur la "possibilités de trouver des partenaires pour un accord institutionnel", la suivante sur la "possibilités que ces partenaires soient d'accord", la suivante pour decider si on peut servir des speculoos aux reunions, la suivante pour definir quels partenaires, la suivante pour definir comment, la suivante pour definir quand et enfin on pourra se pencher sur l'essentiel, la couleur de la nappe.

A moins d'en finir une fois pour toute, et Reynders serait peut etre avise de conclure de l'"impossibilité d'arriver à un accord institutionnel", on n'est pas sortis de l'auberge. Qu'on en finisse une bonne fois pour toute bon dieu.

Écrit par : kermit | jeudi, 03 février 2011

Cela me rapelle étrangement la belle histoire de la grenouille dans un chaudron dont on augmente lentement la température.C'est exactement à ne pas en douter la statégie appliquée par l'intelligentia flamande quoique disent certaines taupes.

Écrit par : Vincent F. | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

"Pour De Wever, il ne sera pas facile de négocier avec le MR"

Pour négocier avec BdW, il suffit de venir, à genoux, avec la corde au cou mais ce n'est pas certain qu'il accepte le type de corde que vous lui proposez pour vous pendre.
Et il trouvera bien que le gibet n'est pas aux normes et que le lieu et le jour ne s'y prêtent pas.

Écrit par : Blanc Cassis | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

Je propose le point no 11 suivant:

70 millions de francophones aux portes de vlaanderen...ben ali, moubarak, who's next K Peeters?Le vlaams parlement doit être relocalisé dans son pays d'origine et asap sinon nous allons nous en charger !Il semble évident, plus sérieusement, que le cdnva et la nva veulent aller auc clash final..reynders n'y changera rien, il est tombé dans le piège de di rupo, son égo n'a pu y résister.Il est à présent certain à 100 pct, qu'il n'y a plus le moindre intérêt pour les FR de continuer ce pays dans sa configuration actuelle, soit 100 pct à l'avantage de l'état belgoflamand.Apartheid et exploitation économique du centre et du sud étant le seul programme du nord avec en prime l'humiliation totale d'une capitulation.Il faut d'urgence aller au plan B voire F ensuite.Les flamands veulent tout avoir, ils vont tout perdre.J'attends avec impatience l'internalisation du conflit et l'arrivée du FMI..les flamands sont les plus riches c'est donc eux qui ont le plus à perdre.
Il ne faut surtout rien céder sur bxl/BHV, il ne faut plus négocier.Faire la grève au finish des négos.
Laisser les VL déclarer leur indépendance (c'est la que les problèmes et pressions vont commencer pour eux)ou revenir la queue entre les jambes à la table des négos avec des demandes équilibrées quand les taux seront à 7 pct !!
Mettons les devant leurs contradictions, s'ils veulent se suicider cela sera sans nous.
Il est plus que temps que la presse belgicaine FR présente ENFIN la NVA et le CDNV sous leurs véritables jours nauséabonds, ce n'est pas la matière qui manque.Il faut aussi faire savoir cela à l'Europe entière.On a plus rien à perdre sauf notre honneur.
Citoyens résistance !!

Écrit par : dissy | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

Je suis d'accord avec vous à 100%!!

Écrit par : Thibaud | jeudi, 03 février 2011

Tout ceci est tellement gros, tellement vulgaire, tellement "pas pro", on assiste vraiment à de la politique de bas étages indigne d'un pays. Ca serait entre maires de communes perdues au milieu des champs, passe encore, mais là...

Au final le seul problème c'est Bruxelles, et il se résoudra de lui même : soit les flamands la lâchent, soit on demande leur avis aux gens et les communes sont rattachées à la Wallonie, soit c'est le soulèvement populaire et j'en ferai partie (jeune francophone bruxellois au sang chaud, comme noté plus haut).

Etant donné que les flamands ne veulent pas entendre parler de l'option 1 et 3 (et probablement 2), il n'iront pas au clash. Ne serait-ce que pour raison de cout évident. Ce cout a été évalué à plusieurs dizaines de milliards d'euro, que personne n'a en Belgique.

Dommage parce que franchement je prendrai un certain plaisir à observer cette flandre, enfin unie, homogène et debarassée de Bruxelles, à se debattre avec son nationalisme comme une mouette dans le pétrole. Au final je pense qu'on aurait le spectacle d'un pays digne d'une coure de ferme boueuse, où des villages distants de 50km se font la guerre et où les pires populistes arrivent à entourlouper une population dépolitisée qui n'y comprend plus rien. Jouissif.

GO GO FRIJ VLAANDEREN !

Écrit par : ElGringo | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

votre sang chaud risque de se retrouver malmené par les nombreuses hordes d'extrême droite tolérées par la flandre (TAK,voorpost etc), méfiez-vous!

Écrit par : Thomark | jeudi, 03 février 2011

Je ne compte pas verser dans la violence, j'ose espérer qu'avant d'en arriver là il y aura un "bloc" massif de Bruxellois pour exprimer pacifiquement leur opinion (et je ne parle pas des quelques 35000 de "shame"), juste histoire qu'on se rende compte de l'ordre de grandeur auquel les nationalistes auraient à faire face politiquement et médiatiquement en cas d'oublie de la question Bruxelloise et de l'avis des Bruxellois.

Dans les faits il ne devrait même pas y avoir l'ombre d'un début de confrontation violente, ou c'est à desespérer des politiques Belges.

Et quand bien même on en arriverait à ce genre de délire malsain, le rapport de force ne devrait clairement pas être en faveur des extrémistes flamands : Dieu sait qu'en France on en a un bon stock de bargeots nationalistes qui seraient prêts à prendre le Thalis pour venir défendre "le frère francophone opprimé" ou autre truc du genre, ya qu'à voir les scores du FN.

A titre de comparaison juste le kop de Boulogne (parc des princes, tribune franchement skinhead de supporters du PSG) doit bien compter plus de crânes rasés que l'ensemble des nationalistes flamands motivés à en découdre...

Écrit par : ElGringo | jeudi, 03 février 2011

Reynders n'est pas tombé dans un piège, il est probablement ainsi en train d'acheter son ticket pour pouvoir participer aux discussions entre francophones à propos du plan B. Le sens de l'Etat est tellement peu développé en Belgique que le MR pourrait sans cela en être écarté.

Écrit par : Bernard (Rouen) | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

Je pense aussi cela. D.Reynders est déjà dans le plan B depuis 2007. C'est l'arrivée du PS, invité par le CDH et Ecolo, qui a retardé l'inévitable fuite en avant des partis flamands et bien comprise par D.R. et O.Maingain. Seul le P.S. est intéressé par le maintien de la Belgique actuelle, à cause du financement de leur politique. Les décideurs économiques wallon semblent vouloir échapper aux entraves du fédéral belgo-flamand.

Écrit par : Phil | jeudi, 03 février 2011

Le plan du MR est d'accepter tout ce que veulent les Flamands sauf tout ce qui concerne Bruxelles et la périphérie mais pour la sécu clairement, les libéraux sont pour la fin des transferts pour une raison simple. Ils espèrent ainsi reconquérir électoralement la Wallonie comme le PS n'aura plus les moyens de continuer sa politique actuelle. La politique du chaos donc par stratégie électorale.

Écrit par : Guillaume | vendredi, 04 février 2011

@ Guillaume.

Accepter tout ce que les flamands veulent en echange de Bruxelles et des communes a facilites n'est ce pas cela qu'on veut quand on est partisan de la scission. Moi ce programme me convient, de toute facon il devient innevitable.

Ceci dit il y a une petite confusion dans votre commentaire. Reynders n'a pas mandat pour discuter de solution mais uniquement de savoir si la volonte existe toujours entre les parties pour obtenir un accord. Rien d'autre et on ne peut experer qu'une reponse negative pour en finir au plus vite et que la flandre se casse enfin.

Écrit par : kermit | vendredi, 04 février 2011

pour ceux qui n ont pas la rtbf

http://www.rtbf.be/tv/revoir/detail?catchupId=11-TIMZQ100-003-PR-1&serieId=11-TIMZQ100-000-PR

Écrit par : leluron | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

Hier j'ai trouvé très drôle le "gars", car on n'appelera pas ça un journaliste, qui répétait six cent fois les mêmes questions à Reynders et à De Wever parce qu'il n'avait pas la réponse qu'il attendait. En bon journaliste de la RTBF, il s'occupait évidemment à la fois les questions et les réponses.

Écrit par : Joël | jeudi, 03 février 2011

Joël : eh quoi ? C'est exactement le travail d'un journaliste que de relancer quand il n'a pas de réponse. je n'ai pas vu mais dit comme ça, j'ai l'impression que tu n'as pas bien compris ce qu'est un journaliste !
:-)

Écrit par : Monsieur Poireau | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

Il a eu sa réponse dix fois d'un côté et de l'autre mais elle ne lui convenait pas.

Écrit par : Joël | jeudi, 03 février 2011

C'est bien connu, la RTBF est inféodée au Parti Socialiste. Même si le fond d'une telle émission est intéressant, les conclusions ne peuvent nuire à ce parti. Une bonne partie de la presse belge est muselée à cause de subsides votés par le parti le plus influent, CQFD...

Écrit par : Phil | jeudi, 03 février 2011

option : quelqu'un s'immole de vieillesse avant la formation du prochain gouvernement...
Et pourquoi pas une manif francophone?
:) schème : grand pic-nic populaire (genre ballade apolitique en flamille) à la rue de Louvain à Madou, avec1000 personnes déterminées OQpation de la « Maison des vlaamse Parlementaires » (ancien bâtiment des cptes cheiks postaux, en face du Parlement flamand) ; pacifique la manif hein! les flamingants nazis ont peur de toute façon quand l'ennemi est en nombre ; mais s'ils nous emmerdent on bousille le siège du VB place Madou... Un seul slogan sur les banderolles BIENVENUE AUX NON-FRANCOPHONES DANS NOTRE VILLE (c'est plus long que wallen buiten mais c'estplus cool et tout aussi sincère)

Écrit par : tuinkabouter | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

Effrayant!

Vous mettez les mots justes sur une impression qui me taraude depuis bientôt 2 ans!
Votre récit est plus proche de la prémonition que de la science-fiction, espérons que nos chères "élites" perçoivent bel et bien le danger comme nous, sinon, on est pas sortis de l'auberge...

Il me semble qu'après le siège de Sarajevo, l'on risque de bientôt devoir parler du siège de Bruxelles.

Vous oubliez aussi dans votre article certains faits plus récents, qui à la lumière de vos propos n'en sont que plus inquiétants: la récente réforme de l'armée menée par le "ministre de la guerre" Piet de Crem (CD&VA)... l'artillerie, en Flandre; Les hélicos... à Beauvechain (moins de 2km de la "frontière"); La plupart des casernes wallonnes, vidées de leur matériel lourd et fermées; la plupart des régiments, même francophones, déménagés vers la Flandre; le cadre et les officiers supérieurs, presque tous flamands, les francophones, loin du pays, en écolage ou en opérations... Je crois que dans pas longtemps, l'on saluera le colonel Gennart comme le héros qui aura permis aux francophones d'ouvrir les yeux sur cette situation.

Ils sont en train de nous tondre et nos politiciens font mine de ne se rendre compte de rien... ou bien ils sont terrorisés, ou bien ils sont tellement c...s qu'ils ne se rendent VRAIMENT compte de rien... je ne sais pas ce qui m'inquiète le plus...

Bien à vous,
Soltan Griss

Écrit par : Soltan Griss | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

Le siège de Bruxelles est un livre écrit par Jacques Neyrinck en 1996 http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/577
Il relate la guerre entre flamands et francophones pour la gestion de bruxelles et met en scène des personnages malheureusement très réalistes!
je vous le conseille, malgré le côté fictif et romancé il avait déjà une bonne vision du problème!!

Écrit par : Thomark | vendredi, 04 février 2011

@Soltan : je parle de l'armée dans un article assez récent intitulé Plan B? Planté (6 novembre 2010.)

http://blog.marcelsel.com/media/00/00/1576302585.pdf

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 04 février 2011

L'attitude du CD&V est encore pire que ce que vous décrivez. Ce parti s'est définitivement enfoncé dans le cynisme, soufflant sur les braises par NV-A interposée (cette créature sortie de ses entrailles), mais proclamant dans le même temps ne pas vouloir d'une scission de la Belgique.

Pas de scission de la Belgique ? ... tiens donc ! Mais oui, bien sûr, un modèle confédéral, le sacro-saint credo de ce parti de pleutres et de fils de zwarten !

Mais qu'est-ce donc au juste que ce fameux confédéralisme que veut nous vendre le CD&V? Réponse en cinq points :

(1) Une Belgique confédérale qui, pour prix de son confédéralisme, scinderait trois des piliers de la Sécu, tous plus déficitaires en Wallonie qu'en Flandre (les Allocations familiales, l'Emploi et les Soins de santé), mais qui dans le même temps, pour prix du maintien de la Belgique (au moins en apparence), conserverait un secteur des Pensions fédéral (secteur gravement déficitaire en Flandre, avec des perspectives inquiétantes à l'horizon de 2030-2035). Mais tiens donc !

(2) Une Belgique confédérale qui permettrait de continuer à gérer la dette belge au niveau fédéral. Démonstration : La dette belge est pour l'essentiel une dette intérieure. En cas de scission, chaque région partirait avec ses propres dettes. Or, depuis plus de quarante ans, les entreprises qui ont le plus profité des marchés publics en Belgique sont les entreprises flamandes (infrastructures portuaires, routières, ferroviaires, majoritaires en Flandre. cf. l'ouvrage de M. Quévit). Ce qui revient à dire que si l'on devait splitser demain, la Flandre de facto se retrouverait à peu près avec 75% de l'ardoise sur le coin de la figure.

(3) Une Belgique confédérale qui permettrait de maintenir l'illusion d'une soi-disant loyauté fédérale et qui donc, préserverait l'accès aux entreprises flamandes et au secteur commercial en Wallonie. Pour rappel, 70% des exportations flamandes se font en direction de la Wallonie. Un splitsing ne manquerait pas d'avoir des conséquences commerciales et économiques désastreuses pour la Flandre, d'autant que la Wallonie, obligée de relancer à marche forcée sa propre économie, ne manquerait pas de tout faire pour entraver et freiner les importations en provenance de Flandre et les contrats signés avec des entreprises flamandes.

(4) Une Belgique confédérale, toute confédérale qu'elle serait, resterait une vitrine qui permettrait de se vendre à l'extérieur, en clair qui permettrait aux régions de se vendre mieux qu'elles ne le feraient si elles étaient indépendantes. Or cette Belgique là, depuis l'après-guerre, est dirigée par des Flamands (tous les premiers ministres depuis 45, à l'exception de Leburton (francophone) et de Verhofstadt (un libéral flamand) furent des CVP (CD&V), ce même parti qui s'applique à détricoter la Belgique.

(5) Une Belgique confédérale, surtout, présenterait l'avantage pour la Flandre de "gagner du temps". Car cette même Flandre "éternelle" ne veut pas, pour prix de son indépendance, laisser aux Francophones Bruxelles. Or Bruxelles est aujourd'hui peuplée à plus de 90% par des Francophones. Splitser aujourd'hui reviendrait pour la Flandre à lâcher le morceau, et cela ils ne peuvent s'y résoudre. Il faut donc lanterner, temporiser ... en espérant, par tous les moyens, renverser la vapeur d'ici quinze ou vingt ans.

Pourquoi les Francophones ont-ils accepté, depuis plus de quarante ans, tant d'humiliations? Par naïveté d'abord. Par un idéalisme déphasé. Aussi, il faut le dire, car la Wallonie en déshérence économique n'avait pas intérêt à scier la branche de la solidarité sur laquelle elle était en partie assise.
Mais voilà qu'aujourd'hui la donne a complètement changé. Voilà que la Flandre nous propose un marché de dupes, un scénario où, à tous les coups, nous serions perdants. Car le plus grand risque est d'accepter ce qu'ils vont tenter de nous imposer par tous les moyens, est de leur donner la possibilité de nous assujetir encore un peu plus, de nous coloniser économiquement, et donc de nous empêcher de pouvoir nous développer.

NOUS DEVONS TOUT FAIRE POUR ÈVITER CE SCÉNARIO ! Nous devons à tout prix opposer à leur morgue et leur mépris un niet catégorique. Et s'ils piaffent, s'ils devaient péter un cable, et bien tant mieux ! Dans un divorce qui se passe mal, le but de la manoeuvre est toujours de pousser l'autre à la faute de façon à essayer de partir avec la plus grande partie des meubles.

À bon entendeur

Écrit par : Tournaisien | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

Entièrement d'accord avec vous!
Au petit jeu de la sécession, c'est le premier qui part qui perd...

Écrit par : Soltan Griss | vendredi, 04 février 2011

Le séparatisme flamand est certainement plus sincère que l'hypocrisie voire le mensonge francophone quant à sa capacité de défense des intérêts francophones à commencer par les "bétonnages en carton" qu'on nous a vendu (le grand "jamais") de BHV et Bruxelles, et d'une régionalisation "inacceptable" dans des matières "essentielles". Ce mensonge existe en effet depuis 40 ans (rien n'est betonné, tout s'effondre face à la cohésion flamande). Honte au négociateur particrate francophone de l'époque: le couillon dans sa folie a enclavé Bruxelles en Flandrie!

Écrit par : Salade | jeudi, 03 février 2011

Répondre à ce commentaire

@ Salade ... vous écrivez des salades ! Il n'est jamais trop tard pour se réveiller. Ce n'est pas parce que l'on a été couillons pendant 40 ans qu'il faut encore l'être demain. Je venais d'expliquer plus haut que le modèle confédéral que voulait nous imposer le CD&V était un scandaleux marché de dupes. Il faut à tout prix s'y opposer. Mais il est vrai, en contrepartie, qu'il nous faudra faire preuve de courage : (a) accepter de ne plus faire travailler en priorité que les entreprises wallonnes et, celles-ci, en contrepartie, accepter de jouer le jeu de la compétitivité (et donc baisser leurs prix et pour cela travailler plus) ; (b) accepter de s'attaquer de façon efficace aux fraudes sociales (une plaie récurrente dans cette Wallonie qui ferait bien de renouer avec un peu de civisme) ; (c) accepter de renoncer à la manne venue du nord, et donc faire ceinture, mais ceci pour pouvoir mieux nous développer et rompre d'avec la dépendance économique qui nous lie à la Flandre ; (d) accepter de sortir de notre trou, et nous tourner de façon plus radicale vers des partenaires tels que la France et l'Allemagne (c'est cet axe-là, celui reliant Paris à Cologne et Hambourg, qui devrait être notre atout de développement) ; (e) et une fois pour toutes, essayer de redevenir positifs, refuser ces discours larmoyants et dénigrants par rapport à nos politiques, leur montrer au contraire qu'on a la volonté d'aller de l'avant (n'oubliez jamais qu'on a les politiciens qu'on mérite !). ... À ce prix-là, dans dix à quinze ans, je vous le parie, la Wallonie aura rejoint les standards économiques de la Flandre, voire même les aura dépassés !

Écrit par : Tournaisien | vendredi, 04 février 2011

Répondre à ce commentaire

Il ne faut même pas attendre 20 ans... Le PIB/hab de "WalloBrux" est égal à celui de la Flandre, au niveau 113, quand la moyenne européenne est 100.

Écrit par : gerdami | vendredi, 04 février 2011

Ce qui est quand même un peu étonnant, c'est qu'il n'y a là dedans pas grand chose de nouveau.
1999, c'était quand même il y a plus de 10 ans.
La frontière linguistique, imposée de force aux francophones lors d'un vote de la majorité flamande contre la minorité francophone, c'était il y a quasiment 50 ans, à peine 3 ans avant le "Walen buiten" de Leuven.
Qu'est-ce qu'il faut leur faire, aux francophones, pour qu'ils se rendent compte que l'attitude de la Flandre à leur égard est tout sauf amicale?
Le problème est qu'on ne se bat pas avec les mêmes armes.
Il n'y a pas d'équivalent en Wallonie de ce sentiment revanchard et haineux qui est inculqué aux Flamands dès les bancs de l'école, pour être relayé et amplifié ensuite par la presse et le monde politique.
Les Wallons ne sont peut-être pas de grands amoureux de la Flandre, mais ils ne la perçoivent pas comme une ennemie, alors que la litanie des agressions flamandes s'allonge sans relâche...

Debout enfants de Wallonie, le jour de gloire est arrivé,
Devant nous de la tyrannie, l'étendard flamand est levé,
L'étendard flamand est levé,

La suite, je vous laisse l'écrire vous même ...

Écrit par : Pazunbrin | samedi, 05 février 2011

Répondre à ce commentaire

@ Paunbrin ... rassurez-vous, dans cette histoire de la crise communautaire en Belgique, la naïveté wallonne a enfin trouvé son point limite ! La morgue, la haine et le mépris flamands, par Vlaams Belang, par DDK, par CD&V interposés, plus insidieusement via le discours de la NV-A (un peu plus intelligent), a définitivement convaincu le mouton francophone qu'il était l'heure de refuser de continuer à se faire tondre. Les Francophones de Bruxelles et de Wallonie ont joué l'élastique pendant plus d'un demi siècle, mais un élastique, à force de tirer dessus, ça casse. Et ici le point de rupture a bel et bien été atteint. Les Flamands sont occupés à creuser leur tombe ... il n'est rien de plus terrible que de forger chez les autres les armes de la haine qui se retournera contre vous. Ceci fut vrai, en son temps, en Flandre face à la supériorité des Francophones (souvent à leur corps défendant). Aujourd'hui la même vérité vaut à l'inverse. La Flandre est occupée à tremper l'acier des Francophones ... et cette lame-là sera au moins aussi pointue et tranchante que ne le fut la frustration des Flamands à la fin du XIXe et durant les deux premiers tiers du XXe siècle.

Écrit par : Tournaisien | samedi, 05 février 2011

Répondre à ce commentaire

Succulente publication, Marcel.

Encore, stp.... -)

Écrit par : DonBlacksad | samedi, 19 février 2011

Répondre à ce commentaire

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.