dimanche, 28 avril 2013

Le Destexhisme est une escroquerie intellectuelle.

Dans sa dernière carte blanche dans La Libre (adressée à Carlos Crespo, socialiste), Alain Destexhe présente l’antiracisme comme «une escroquerie intellectuelle» de gauche. Ça lui permet de décrier à la fois la gauche «bien pensante» (ben tiens !) et l’antiracisme. Dans le premier cas, ça lui attire des électeurs. Dans le second ? Voyons voir : l’antiracisme, c’est évidemment une attitude qui vise à combattre le racisme sous toutes ses formes. Ne pas être antiraciste, c’est tolérer le racisme. Ça sert les laxistes qui pensent que l’insulte communautaire et l’incitation à la haine «raciale» ne sont pas graves et n’ont aucun effet négatif. Et puis, ça sert les racistes qui se sentent libres de dire tout ce qu’ils pensent, entre deux bulletins météo par exemple. C’est d’ailleurs ce qui rapproche le météorologue de certains coiffeurs : ils parlent du temps et de cette pauvre madame Vandepruik que deux «basanés» forcément «musulmans» ont traité de vieille bique, vous rendez-vous compte, m’sieur Dupont-Lajoie ! 

 

Dit autrement: associer l’antiracisme à un combat politique (antisocialiste en l’occurrence) est une escroquerie intellectuelle dangereuse et déplacée. Elle revient à jouer avec un principe fondamental de notre civilisation — la non-discrimination inscrite au préambule du Traité de Lisbonne, notre «constitution» européenne — pour satisfaire une ambition électorale. 


Dans son article, Destexhe précise qu’il n’a jamais «remis en cause l’utilité sociale de la lutte contre le racisme». Patte blanche ? Non. Car en même temps, il semble douter de sa nécessité, puisqu’il ajoute que de toute façon, les Belges sont «accueillants». Peut-être même trop, ose-t-il ! Pour se convaincre du contraire, il suffit de lire les commentaires des internautes sous les articles sur la suspension de Luc Trullemans par RTL-TVI suite à ses propos xénophobes : la très grande majorité d’entre eux défendent les propos du météorologue ! La plupart des sondages récents indiquent aussi que les Belges seraient parmi les moins «accueillants» des Européens. Enfin, Alain affirme que nous avons en Belgique un premier ministre «avec des origines», et une ministre de la culture qui s’appelle Fadila, ce qu’il présente comme une exclusivité en Europe et une preuve du sens merveilleux de l’accueil belge. Dommage qu’il ait oublié l’affiche «interdit aux chiens et aux Italiens» qu’on trouvait sur certains cafés du centre quand le papa d’Élio a émigré en Belgique. Dommage aussi qu’il ait oublié que son idole Nicolas Sarkozy (avec poster Salut les Copains grandeur nature dans sa chambre, m’a-t-on dit) avait lui aussi des «origines» et qu’avec Rachida Dati, Fadela Amara et Rama Yade, son gouvernement battait le notre à plate couture en matière de multiculturalité (le gouvernement Ayrault, pas moins du reste). Donc, en gros, Destexhe raconte absolument n’importe quoi pour nier l’évidence. Pourquoi tient-il tant à «blanchir» (si j’ose dire) le Belge «autochtone» ? Est-ce parce que cette «déclaration d’innocence» annule la nécessité de toute lutte contre le racisme et permet de justifier les attaques verbales les plus virulentes envers «des musulmans» ?

 

"Un voile pudique"? Tiens donc…

Comment comprendre sinon que Destexhe nous explique dans le même texte que «L’antiracisme jette un voile pudique sur l’antisémitisme qui existe chez une partie de la population musulmane de Belgique…» (comme si l’antisémitisme était une exclusivité «musulmane») «…sur les insultes sexistes et homophobes…» (les musulmans auraient donc le monopole du sexisme et de l’homophobie — les manifs contre le mariage gay en France me paraissent une preuve du contraire) «…sur le racisme antiblanc…» (les «blancs» seraient donc une minorité menacée de discrimination en Belgique…) «…sur l’animosité larvée qui peut exister entre noirs et Arabes…» (ce qui semble vouloir dire : «ces gens se détestent entre eux, et ils voudraient qu’on les aime ?»). Et Alain Destexhe se plaint ensuite qu’on le soupçonne d’aller pêcher ses thèses à l’extrême droite ! Pour rappel, la xénophobie est le core business du FN et consorts. Si l’on a un discours qui ressemble au sien, il est logique que cela inquiète.

 

Mais il y a donc pire : notre Don Quichotte de droite décomplexée présente la lutte contre le racisme comme une tare gauchiste en associant antiracisme (un principe) et socialisme (une idéologie). Cette vision est à son tour une escroquerie intellectuelle : ce serait un comble si l’antiracisme était réservé aux socialistes : j’espère bien que les libéraux sont aussi hostiles au rejet de l’autre que ne le sont les «rouges» !

 

Abus de position ruminante

Pour se permettre de faire cet amalgame, Destexhe s’appuie sur le fait — difficilement contestable — que, dans les années 80, Touche pas à mon Pote fut rapidement noyauté par les socialistes français. D’accord, il faut le rappeler. Il n’a pas tort non plus quand il fustige l’abus de position politique de certains mandataires «de gauche» dans un certain nombre d’organisations antiracistes. Mais en étendant ces constats individuels à l’ensemble du combat antiraciste, y compris à son confrère Richard Miller, il discrédite un principe au bénéfice de son idéologie. Et ça, c’est inacceptable. 

 

Néanmoins, quand Alain Destexhe tire à boulets rouges contre une affiche d’un antisémitisme rance, pondue par le groupe socialiste molenbeekois, ou qu’il s’offusque publiquement que Jamal Ikazban (rouge, PS, molenbeekois) traite Claude Moniquet d’«ordure sioniste», je le suis sans la moindre hésitation ! Mais comment ose-t-il prétendre être le seul à réagir ? Comment le laisse-t-on affirmer que «la gauche» laisse passer ce genre de pratiques, comme si elle était en quelque sorte antisémite par nature ? Ce faisant, il manipule une fois encore le principe de non-discrimination à des fins politiques. Autrement dit, il fait exactement ce qu’il reproche à «des socialistes» : il abuse de l’antiracisme, par clientélisme.

 

Et ce Pardaillan d’opérette, pour nous défendre de cette «escroquerie», nous en sert une autre qui ne peut que remplir d’aise les xénophobes diplômés. Dame ! Un député d’un parti démocrate leur offre sur un plateau des musulmans homophobes, misogynes, antisémites par nature, allez, hop, mettez-moi tout ça dans un cabas, ma bonne dame, emballez, c’est pesé ! En guise de cerise sur le gâteau, il agite le spectre d’un islam envahissant, dangereux, oppressif. De quoi semer la peur dans une population déjà en proie à l’inquiétude face à la crise, aux faillites, au chômage. Pourtant, du point de vue de Destexhe, «ce n’est pas les années trente». Qu’il aille raconter ça aux immigrés qui se font ratonner en Grèce par des milices nazies ! En Belgique, la différence entre cette ambiance morbide et celle des années trente, c’est 10% de PIB en moins et 15% de chômeurs en plus. Fitna, de Geert Wilders (que Destexhe n’avalise pas), c’est juste la version islamophobe du Protocole des Sages de Sion. Bon, je le reconnais, ce n’est pas les années trente, c’est juste quelques décennies plus tôt.

 

Un malabar malhabile

Au final, tout ça n’est pas «que» scandaleux. C’est surtout terriblement malhabile. Car sur le fond, Alain Destexhe ne dit pas que des conneries. Il faut en effet défendre bec et ongles le droit au blasphème, lutter contre le sexisme et l’homophobie, l’obscurantisme religieux (ou non), l’extrémisme. Mais il faut en même temps se rappeler que les xénophobes professionnels chercheront toujours à user de nos libertés pour discriminer, créer l’amalgame entre pratiquants paisibles et extrémistes. Nous avons des spécialistes dans ce domaine, comme Modrikamen (dont le journal Le Peuple soutient d’ailleurs Luc Trullemans bec et ongles, c’est dire s’il est temps d’arrêter de raconter n’importe quoi, cher Alain !) C’est là que les réponses du député Destexhe ne peuvent convenir, car elles entretiennent un flou dangereux entre la préservation des libertés, la critique des religions, et l’attaque systématique d’une cible minoritaire, donc fragile. 

 

C’est pourtant avec les musulmans et non contre eux, que nous avons une chance de développer un vivre ensemble digne de ce nom. Pas en présentant systématiquement leur religion comme une cause de problèmes, pas non plus en fermant les yeux sur les dérives de certaines obédiences, mais en soutenant leur liberté de culte — un de «nos» principes fondamentaux, l’aurions-nous oublié ? — et en encourageant le développement d’un islam progressiste, qui existe, ici, chez nous, mais est hélas sabordé depuis des décennies par les radicaux importés du Golfe Persique avec la bénédiction de l’ensemble de nos partis traditionnels ! Il y a des défis intellectuels constants à relever par rapport aux principes occidentaux eux-mêmes : interdire le voile à l’école est-il conforme à nos principes de tolérance ou la laïcité doit-elle primer sur la liberté individuelle ? Questions de société à traiter sans ostracisme, sans a priori et surtout, sans populisme.

 

Cela ne nous empêche pas de rappeler régulièrement que, quelle que soit la religion des citoyens et résidents belges, elle ne pourra en aucun cas prendre le pas sur les Lois et les principes du Royaume de Belgique. Point. Et ce ne sont pas les gesticulations politiques et partisanes d’Alain Destexhe qui nous feront avancer d’un millimètre dans cette direction, au contraire. Celui-ci nous montre le verre à moitié vide d’un islam réfractaire au progrès, cachant celui, largement à moitié plein, des musulmans qui concilient au jour le jour leur religion et le mode de vie «occidental», et pour cause : ils sont nés dedans, comme vous et moi.

 

Bref, l’antiracisme n’est ni une question politique, ni une escroquerie. C’est un principe de bonne gouvernance dans un État civilisé. Et à gauche comme à droite, il est plus que temps qu’on s’en souvienne.

11:51 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (24) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

Bravo !

Écrit par : Philippe | dimanche, 28 avril 2013

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Ben évidemment, vive Nollet qui permet aux fonctionnaires wallons de tweeter sur tous les sujets (dont la Green Energy dont il est un maître) dans toutes les langues qu'ils ne connaissent PAS. Hahahaha !

Quelle ouverture d'esprit, quel anti-facisssssssss... Mouahahaha !

Ce blog est une caricature, finalement. Un peu psycho-rigide, je l'avais pris au premier degré, je n'avais rien compris !

On est chez Jalons !

Écrit par : Moventoh, le franc Belge | dimanche, 28 avril 2013

Et le Selisme est une secte d'autruches bobos.

Écrit par : Moventoh, le franc belge | dimanche, 28 avril 2013

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@le franc belge

noce taal chie ?

Écrit par : Uit'tZuiltje | dimanche, 28 avril 2013

@Moventoh : on a dit pas de commentaires insultants. Dommage.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 28 avril 2013

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Excellente et pertinente analyse!

A glisser dans le prochain Marianne??? :-)

Écrit par : Juliette | dimanche, 28 avril 2013

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wiki me laisse un peu perplexe sur Marianne:

"Alain Destexhe est récemment intervenu dans la problématique des djihadistes belges en Syrie, morigénant notammant « tous ceux qui ont joué les apprentis sorciers face à l'expansion de la composante radical de l'islam en Belgique ». Selon Elie Barnavi, journaliste de Marianne, « le djihadisme européen n'est pas un épiphénomène, c'est l'expression d'une crise profonde »"

Écrit par : Uit'tZuiltje | dimanche, 28 avril 2013

@Marcel

bien sûr merci cher prophète ("le Selisme est une secte d'autruches bobos"dixit Moventoh) de nous mettre les yeux en faire des trous, mais dans le cas du docteur ex-sansfrontière destexhe n'est-ce pas delpérée ? c'est foutu le libéralisme ici...
vive leroi-gourhan et les nés andertalige

Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 29 avril 2013

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Ils faut pousser les musulmans
à échanger et partager leur point de vue et ne pas s'enfermer derrière leur idéologie comme dans un bunker
, à faire voir les points communs de nos cultures plutôt que de s'opposer aux idées traditionnelles. ( la vierge marie ne porte-t-elle pas le voile). La politique professionnelle naturellement, l'en empêche !

Écrit par : polotol | lundi, 29 avril 2013

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Pas convaincu. Personellement je trouve que Destexhe marque un point.

Voir MRAX noyauté par Bouhlal et ses amis: c'est parti en sucette... On consacre beaucoup d'argent à toutes ces associations subventionnées qui sont, à mon sens, complètement inutiles. Il y a des tribunaux si on s'estime victime de racisme. Ce n'est pas "aux associations" à décider ce qui est bon ou mauvais, ce qui est moral ou non. C'est au législateur et aux tribunaux, pas à des organes obscurs noyautés par des extrêmistes (religieux de gauche ou de droite, peu importe).

L'antiracisme, c'est une question d'éducation. Pas de politique!

Par ailleurs, j'ignorais que le seul racisme aboutissant à la discrimination d'une minorité était condamnable, Marcelleke.

Écrit par : Jester | lundi, 29 avril 2013

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Jester : À ma connaissance, Sharia4Belgium a été condamné pour ses appels à la haine "antiblancs". Mais toujours à ma connaissance, les minorités sont toujours plus menacées que les majorités et le soi-disant "racisme antiblanc" généralisé sert surtout à justifier le racisme actif envers une minorité.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 29 avril 2013

Sel,

Je suis ok avec votre réponse dans son principe. Le racisme "antiblanc" est souvent un prétexte pour mieux "raciser" sur les minorités. Mais il n'est néanmoins pas inexistant (j'en ai moi-même fait les frais), parce que c'est normal d'être raciste, malheureusement.

Les gens n'aiment juste pas ce qui est différent d'eux quand ils sont confrontés "chez eux" à "trop" d'exotisme (au sens propre). Après, à chacun de faire preuve d'intelligence ou non et de passer outre ce préjugé "naturel". Ce n'est que mon avis évidemment.

Cepednant, il aurait fallu mieux vous exprimer, car avec un "les «blancs» seraient donc une minorité menacée de discrimination en Belgique…", vous semblez sous-entendre que "pas de minorité menacée" = pas possible d'être victime de racisme.

Ce qui est évidemment faux, et je constate que vous en convenez au vu (lu) de votre réponse ci-dessus.

Merci donc pour cette précision.

Écrit par : Jester | lundi, 29 avril 2013

@Jester : le racisme de personne à personne est quelque chose d'assez courant. En famille, on entend souvent quelqu'un dire des choses proches de ce qu'on lit chez Trullemans. La différence est que c'est dans un cercle privé où les opinions ne sont pas émises à un large public. Ou alors, en rue, entre deux personnes qui se perçoivent différemment. J'ai assisté à ma première tentative de ratonnade quand j'avais 14-15 ans. C'était au Touquet. Un gosse marchait dans la rue et se faisait traiter de tous les noms par trois (3) bons petits Français de son âge (14 ans environ aussi). Puis, les trois ont commencé à lui tirer le pull-over, les cheveux, etc. Le gosse continuait à marcher sans accélérer le pas, attendant que les trois petits Dupont-Lajoie en herbe se lassent, mais ils ont continué. Je me suis dirigé vers eux pour qu'on soit deux contre trois. À ce moment-là, il y a eu un coup ou un croche-pied, et le garçon est tombé. Il s'est relevé rapidement et a fait face aux deux autres en position de karaté. Je pensais que c'était pour les impressionner. À ce moment-là, le père du garçon est arrivé. Il a crié à son fils de se défendre, mais de ne pas rendre les coups je suis arrivé à leur hauteur à peu près en même temps que le père. Il n'est pas intervenu, il a seulement "coaché" son fils, lui rappelant qu'il n'avait pas besoin de frapper, qu'il possédait une excellente technique de défense et qu'il ne devait pas tomber aussi bas que ses agresseurs. Ceux-ci ont essayé de donner quelques coups de pieds ou de poings, mais le garçon les a esquivés, et a fait valser l'un des petits cons par terre en usant de l'élan que celui-ci avait pris. Finalement, comme la ratonnade apparaissait impossible et que le père et moi-même étions là, en réserve au cas où les trois "blancs" useraient de méthodes trop brutales, ils ont abandonné et sont partis. Mais à part le père et moi, il ne serait venu à l'esprit de personne de dire quoi que ce soit à trois gamins qui en attaquaient un quatrième sous prétexte qu'ils ne faisait pas assez français. Ceci pour dire que le racisme anti-blanc n'est pas seulement né d'un réflexe humain trop humain, mais a aussi été entretenu par la façon dont les minorités ont été accueillies ici (et bien entendu, ce n'est pas une exclusivité occidentale, l'accueil dans n'importe quel pays d'une minorité "différente" pose toujours ce genre de problème). Je ne connais pas une personne d'origine étrangère qui ne m'ait pas raconté des histoires similaires. Dans ma famille, où l'on parle encore beaucoup l'allemand y compris à Bruxelles, des cousins ont subi exactement la même chose sauf qu'il fallait remplacer "métèque" par "boche".

Alors, il y a aujourd'hui un racisme "antiblanc" ou "antibelge" qui s'exprime plus clairement (dans des vidéos, par exemple) mais qui est souvent le résultat d'un repli communataire et de rancœurs réelles ou fantasmées. Mais il n'est pas comparable (sauf chez certains extrémistes, comme Sharia4Belgium) aux appels à la haine organisés par des partis ou des intellectuels. Il s'agit le plus souvent de racailles qui usent de cet argument pour justifier leur violence. J'ai eu le même genre d'expérience que Trullemans avec des Roms (ou des Tziganes, ou des Roumains, ou je ne sais qui) à Paris. C'est effrayant, déstabilisant, paniquant même, mais je ne me suis pas senti rejeté de la société dans laquelle je suis né comme pourrait l'être un petit-fils d'immigré quand il lit le texte de Trullemans, par exemple. C'est toute la différence entre avoir la couleur de peau qui fait de vous un citoyen d'office et une couleur, un type ou une coiffure qui impose qu'en sus d'être né ici, d'avoir une carte d'identité d'ici, d'avoir étudié ici (et d'avoir parfois été ostracisé par des profs dans des écoles de bonne réputation), vous devez sempiternellement montrer, rappeler, dire, prouver, démontrer que vous êtes belge et pas autre chose, avec le soupçon permanent que si votre identité n'est pas 100% belge, vous avez forcément une moindre-belgitude. C'est pour ça qu'utiliser le "racisme anti-blanc" comme argument est une manipulation.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 29 avril 2013

Le "racisme antiblanc" n'est qu'une invention malveillante. Mais la réalité c'est aussi qu'une minorité de dégénérés allergique à toute forme de société évoluée reste impunie tant dans ses propos que dans ses actes. Il faut mettre en place un cadre qui permettrait à la peur de changer de camp...
Encore une fois que ces dégénérés se réclament de l'Islam est tout aussi aberrant que si ils se réclamaient de Star Trek...

Écrit par : Philippe | lundi, 29 avril 2013

@Moventoh : ach. Dommache. "Guenon" pour "femme" vous vaut la censure.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 29 avril 2013

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Aber, mein lieber Stalineke, c'était guenons pour Femen, pas pour femmes...

Si vous me censurez parce que je perturbe votre évangile, ne mettez carrément pas de commentaires, là vous laissez sous-entendre n'importe quoi. Ce serait dommage, j'ai une large réputation de bon maintien, de correction, de raffinement et de politesse que je tiens à préserver sur ce blog.

En outre, le 26ème degré passe de moins en moins ici.

Écrit par : Moventoh, le franc Belge | lundi, 29 avril 2013

http://www.youtube.com/watch?v=LPw0tqUlNns

Écrit par : Juliette | lundi, 29 avril 2013

Oui, oui, Guenon = une femme qui ne pense pas comme vous. En parlant de bien pensance…

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 29 avril 2013

L'exercice est délicat. Il est indéniable, je trouve, que nous avons raté l'intégration de notre immigration maghrébine. Les causes sont plus socio-économiques que culturelles, à mon avis, et ne sont donc pas prioritairement liées à la religion. Le problème est que les symptômes de cet échec d'intégration (quartier ghettos, chômage, population en révolte, délinquance, radicalisation,...) mènent tout droit vers une discussion dangereuse parce qu'elle alimente le discours raciste. Ce risque bien réel a pour conséquence fâcheuse mais compréhensible que ces symptômes sont occultés, qu'on ne peut en discuter et que la mise en évidence de faits patents provoque des levées de boucliers anti-racistes, lesquelles renforcent l'impression qu'on veut/doit mettre la poussière sous le tapis. Une spirale négative dangereuse, dont je ne vois pas la solution.
Autant j'exècre les discours excessifs de lMonsieur météo, autant je honnis l'angélisme naïf des bien-pensants congénitaux. Aucune de ces deux tendances ne pourra nous amener vers une solution.

Écrit par : serge | lundi, 29 avril 2013

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@Serge : j'entends bien votre discours. Cela dit, je n'aime pas l'expression " on a raté l'intégration" parce que cela supposerait une conséquence (quelque chose de raté devrait, pour bien faire, être jeté ; cela signifie-t-il qu'il faut renvoyer tous ceux qui ne se sont pas intégrés ? Non, ce n'est évidemment pas votre intention ni votre propos. De plus, on ne devrait pas dire qu'on a "raté l'intégration" parce qu'on l'a réussie dans une certaine mesure (pour tous les immigrés qui se sont fondus dans la population et qu'on ne "voit" plus parce que parfois plus occidentalisés même et plus laic que le catho-zombie belge moyen). La réalité est qu'il y a des échecs dans l'inter-intégration. Il ne suffit pas de dire aux gens qu'ils doivent s'intégrer (ce qui suppose 1. une certaine culture ou ouverture culturelle que les immigrants économiques n'ont pas forcément, venant de régions assez pauvres ; 2. une volonté de rejeter une partie de ses racines, ce qui est toujours difficile, voire impossible 3. un effort d'enseignement civique dès l'arrivée, ce qui n'existe qu'en Flandre et seulement depuis 10 ans - le tout étant encore contrarié par la place religieuse invraisemblable qu'on a laissée aux salafismes), il faut aussi que la société intègre de nouveaux pans de culture pour joindre les communautés. De ce côté-là, on a fait plutôt mieux en Francophonie qu'en Flandre, ne fût-ce qu'au niveau de la visibilité des minorités (télé, échevins, ministres, etc.), mais la religion musulmane comme le judaïsme sont très mal connus de la population, ce qui renforce les discours populistes qui diffusent une version radicale qui ne concerne pas tout le monde, loin de là.

Quand je dis qu'il faut que la société intègre, je ne veux pas dire évidemment qu'elle doit devenir musulmane, je pense plutôt à l'italianisation de notre cuisine au point, par exemple, que le spaghetti bolognaise est devenu le plat national des cafés et des enfants en lieu et place des boulettes sauce tomate et que le restau populaire (au départ) puis chic du coin est souvent italien. Cette adoption culturelle s'est répandue à la culture, aux usages vestimentaires, etc. Ça a l'air idiot, mais je rappelle qu'il y a cinquante ans, l'Italien était celui qui allait "à la moutouelle". À cette époque, on aurait pu dire que l'intégration italienne avait raté, mais une société n'est pas quelque chose qui se fixe, c'est un animal en évolution permanente. À la limite, on pourrait dire que l'intégration (quoi que ça puisse être) a raté pour l'instant ou n'a pas encore réussi, ou est sur une mauvais pente ou que sais-je.

On devrait aussi se demander si notre société "officielle" n'est pas toujours trop imprégnée de christianisme que pour permettre l'intégration d'autres religions sans en référer sempiternellement aux différences. Un exemple très clair me semble justement être le discours régulièrement stigmatisant qui renvoie "la communauté musulmane" à son travail d'intégration jamais réussi, alors qu'il y a quand même pas mal d'exemple de personnes issues de l'immigration musulmane (pas forcément pratiquante d'où cette longue définition) qui ont un discours de refus du clientélisme religieux, y compris de leur propre parti (je pense par exemple à Sfia Bouarfa). Or, ce genre de discours est effacé à l'avantage de personnages comme Destexhe qui ne fait hélas pas le détail et ne rassure pas ceux qui sont en fait demandeurs d'une attitude plus efficace envers la criminalité de voyous dans "les quartiers" (qu'ils habitent) et plus radicale envers les extrémismes religieux.

Je crois que la plupart des musulmans ont un gros problème avec les shariatiques et autres parti islam (ils n'ont que deux élus à Bruxelles, c'est donc bien une infime minorité) et que c'est ça qu'on doit creuser et prolonger, plutôt que de dire : oulah ! 1% des musulmans aiment Belkacem, et 2% d'entre eux ont voté Islam ! Aleeeeeeeeeeerte !!!!!!!!). Bref, on peut affronter les problèmes en privilégiant la confiance plutôt que la peur et les reproches.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 29 avril 2013

Tout-à-fait d'accord avec ce que vous me répondez, Marcel. Je reconnais que l'expression "raté notre intégration" manque de nuance. Il y a énormément de cas où l'intégration est harmonieuse. Ceci dit, je pense que tant que le Marocain sera instinctivement considéré comme un citoyen suspect, tant que le simple fait d'être issu de cette immigration maghrébine rendra la recherche d'un emploi plus difficile, tant que les relations sociales ne seront pas plus intimement tissées entre les deux communautés, il faudra ne pas se voiler la face et parler d'échec, fut-ce pour éviter les attitudes complaisantes. Etant bien entendu que cet échec est commun.
Le problème est que le racisme ambient, les réactioons à la Trullemans créent un cercle vicieux qui nous éloignent d'une intégration harmonieuse.
Ce qui me frappe, par ailleurs, c'est que les craintes de beaucoup sont infondées: ce sont les immigrés qui s'acculturent, qui portent nos vêtements, qui écoutent notre musique et parlent notre langue. Ce sont eux dont le taux de natalité baisse drastiquement pour arriver à celui des Belges de souche en une génération.
Tout ça au point que j'espère que cette acculturation n'ira pas trop loin: il serait dommage de ne plus entendre parler arabe, de ne plus voir de djellabas ou de barbus. Cette culture nous enrichit plus qu'elle ne nous envahit.
Mais encore une fois, il est moins une et la haine semble prendre le dessus.

Écrit par : serge | mardi, 30 avril 2013

"Bon, je le reconnais, ce n’est pas les années trente, c’est juste quelques décennies plus tôt." (Marcel sel, voir ci-dessus).

Traduction libre: l'eau commence à bouillir sérieusement et gare au couvercle quand il vous sautera au visage parce que plus ne personne ne peut ou ne veut éteindre la flamme du réchaud. Alors, ce sera comme dans les années quarante mais celles du vingtième siècle, naturellement !

Écrit par : Wallon | lundi, 29 avril 2013

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@ Marcel,

allez, il y a un sous-fifre de la cause socialo-humaniste qui se trouve en difficulté et il y le Pape de la pensée unique unique humaniste qui doit voler à la rescousse...

Le Destexhisme une escorquerie intellectuelle? Et qu'est ce qu'il a fait de si méchant notre petit Alain pour mériter ce titre? Ohlala! Le méchant élu a osé se révolter le 27/3 contre l'industrie de l'anti-racisme quand la Libre reprend sans regarder un "rapport" d'un groupement de lobby de la gauche progressiste en titrant "Les Européens, toujours Islamophobes."

Un rapport du Réseau européen contre le racisme - ENAR (we are the voice of the anti-racist movement of Europe: ils ne se prennent pas pour n'importe qui); subsidiés par l'UE pour être progressiste et "transormer" notre société dans un paradis de la redistribution:

"We aim to play a leadership role of agenda-setter and proactively put forward innovative ideas and reflections on the future of diversity and anti-racism in Europe and the transformations needed for European society to fully embrace equality and diversity. This entails looking at the bigger picture and driving change towards a strong inclusive society that takes care of everybody, generates equal opportunities for all and supports everyone in achieving his/her potential by investing in education, health, housing, sustainable development, better and well-paid jobs, decent income for all and by achieving a fairer redistribution of the benefits of growth at all levels of society."

et pour la Belgique ce truc compte pour membres le MRAX, un club qui s'appelle les amis du monde entier et le Platform der Afrikaanse gemeenschappen...

et Alain qui a le coulot de demander un débat démocratique!!

"Il n’empêche qu’il devient fondamental de lancer un débat public sur l’importance de cette "mouvance" antiraciste, l’idéologie qu’elle véhicule ainsi que le coût qu’elle engendre pour la collectivité."

heureusement qu'il y ce Crespo - qui se présente chevalier en anti-raciste mais qui omet de dire qu'il est un ponce du PS de Schaarbeek - pour étouffer cette demande de débat public en déclarant que mettre en question tous ces groupuscules est mettre en question l'anti-racisme même!

Et comme il ose encore répondre, il y a Super-Maçon eeuh sorry Super-Marcel pour lui remonter les bretelles: le vrai problème de l'intégration c'est le trop de Christianisme!

mais oui! même pas de catholiques! il y a trop de Christ dans notre société!

Il faut nous déchristianiser (déculturaliser) pour "transformer" notre société et la reculturaliser dans les lumières humanistes de la redistribution universelle

le seul truc qui compte c'est la suprématie d'une culture a-sexuée ou les petit ignares peuvent vivre leur religion à la maison et où une élite éclairée veille au respect universel de règles absolument stériles, un peu comme la Wallonie sous la coupe PS.

comme quoi on peut détourner un appel à un débat démocratique pour regarder de plus près l'industrie de l'anti-racisme en inquisition anti-raciste et un appel à brûler toutes nos traditions pour la remplacer par une utopie totalitaire en donnant carte blanche à l'Islam

l'interdiction de faire porter le voile à des gamines de 6 ans à l'école est-il conforme à nos principes de tolérance? Il faut urgemment plus d'Islam pour avoir moins de Christ! Voilà le vrai combat, on s'en fiche des classes de nation prohibées, des classes de gym haram, de l'absence de tout enseignement de valeurs communes

tout cela pour répandre son vrai message:

l'antichristianisme

Joli Marcel, vraiment joli.

Écrit par : wallimero | lundi, 29 avril 2013

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@Walli

C'est pas Richard Miller Super-Maçon ?!

Écrit par : Moventoh, le franc Belge | mercredi, 01 mai 2013

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