vendredi, 17 mai 2013

Le nationalisme, ce machin trop petit pour la Flandre.

Le nationalisme est une drôle de bête. Je parle du nationalisme identitaire, celui qui veut amener une population à se voir en «peuple», ou «nation» pour ensuite constituer un État sur cette base. C’est l’idéologie fondamentale de la N-VA : la création d’une Flandre autonome ou indépendante, basée sur «l’identité flamande». Or, un «peuple», ça n’existe pas. Pas plus qu’une race. Pour qu’un «peuple» existe, il faudrait que tous ses membres se reconnaissent comme en faisant partie à part entière, ce qui implique qu’ils approuveraient sans réserve les actes commis ou posés en leur nom par leurs dirigeants. Pour qu’un tel nationalisme puisse mener le parti qui le prône à la victoire, il faudrait de plus, en démocratie, que la moitié au moins des habitants y adhèrent. Or, cela n’arrive pratiquement jamais…


Le nationalisme le plus «pur» (qui est hors catégorie eu égard à ses épouvantables crimes), celui d’Hitler, a pris le pouvoir avec moins de 40 % des voix. Et encore : la victoire des nazis s’est notamment bâtie sur une approche paranationaliste. Les discours d’Hitler de 1932 n’étaient en effet presque jamais raciaux, ni ne parlent de la «question juive», mais bien d’économie, d’avenir, de travail. Ceux qui l’ont élu étaient, pour une bonne part, simplement séduits par ses «solutions» prometteuses d’emploi et de redressement et pas forcément plus antisémites que les Français ou les Belges. Pour assurer son maintien au pouvoir et la mise en place d’un nationalisme qu’il voulait millénaire, il lui a donc rapidement fallu instituer le parti unique, déporter des millions d’opposants politiques, et plus tard, entrer en guerre.

 

Si Bart De Wever prône un «nationalisme démocratique» — une forme hybride qui a peu de chances de fonctionner —, le fond du problème électoral est identique : il ne peut espérer emporter 50 % des voix en Flandre sur une base aussi idéologique. Tout comme Hitler — mais la comparaison s’arrête là —, il a donc savamment mis la partie identitaire ou indépendantiste de son programme entre parenthèses, parce qu’elle ne convaincrait qu’un petit 15 % des Flamands. Et il vous parle d’économie, d’emploi, d’avenir… Mais son parti manque cruellement de vrais idéologues économiques. Il n’a donc pas de programme cohérent, mais des contre-programmes. Il présente des antisolutions ponctuelles qui s’opposent à celles prônées par les partis traditionnels. Ses lieutenants ont un avis sur tout, des pistes cyclables à Bruxelles à l’interdiction ou non de tel ou tel médicament. Mais quand on les interroge sur l’indépendance, c’est la cacophonie !

 

Cette omniscience apparente d’un parti qui n’a pas de grande expérience du pouvoir (aucun ministre des finances, et si Muyters a une fonction similaire au gouvernement flamand, il a déjà montré qu’il n’était pas toujours brillant) ne permet pas d’assurer qu’il serait en mesure de gérer correctement s’il était «seul» au pouvoir : il se retrouverait avec autant de problèmes insolubles sur les bras que ceux qui occupent aujourd’hui notre gouvernement. Mais la N-VA n’est même pas capable d’aller au bout de sa logique nationaliste «démocratique» : consciente qu’elle n’a pratiquement aucune chance d’obtenir l’indépendance des Flamands au moyen d’un référendum, ce qui est tout de même la seule manière démocratique de se séparer d’un État, elle l’exclut d'office ! Sa seule issue : provoquer et entretenir le pourrissement de l’État belge. C’est le sens de la lettre de Bart à Philippe. En écrivant une lettre républicaine à l’héritier du trône du haut de son fauteuil anversois (vous connaissez beaucoup de bourgmestres prétendent supprimer la monarchie ?), De Wever s’est arrogé l’exclusivité du thème. Et les autres partis flamands l’ont plus ou moins suivi, parfois par conviction, parfois par peur de déplaire. C’est encore un beau coup de com, mais la com a elle aussi ses limites.

 

En fait, depuis le début, la N-VA est confrontée à la quadrature du cercle, sauf que maintenant, ça commence à se voir : comment associer le nationalisme identitaire, qui est son core business, et la démocratie qu’elle promet de respecter ? Comment même faire voter les Lois qu’une évolution plus identitaire requerrait dans un pays membre de l’Union européenne qui les interdit ? Jusqu’ici, la N-VA a bénéficié d’un précédent : le Parlement flamand a, par le passé, voté des mesures qui visaient bien à discriminer la (les) minorité(s) de Flandre. La circulaire Peeters, le Wooncode (code du logement), Wonen in Eigen Streek (habiter dans sa région), etc. Le CD&V fut souvent l’un des moteurs de ce genre de règlement. Même les socialistes et les libéraux ont souvent suivi le mouvement. Ceci permettait à la N-VA de reprendre ce protonationalisme à son compte sans paraître extrémiste. Dame ! Tout le monde faisait pareil auparavant ! 

 

Mais les temps changent. Ces règlements sont, l’un après l’autre, rejetés par des institutions internationales. Et même si les flamingants «classiques» (Eric Van Rompuy par exemple) n’ont jamais hésité à prétendre que c’étaient les Francophones qui avaient valu à la Flandre de telles gifles, voire que l’ONU, le Conseil de l’Europe ou l’UE étaient noyautés par des Francophones (bon sang, mais c’est bien sûr), aujourd’hui, la N-VA ne peut donc pas faire beaucoup plus que protester. Et au fur et à mesure que les décisions de la Cour européenne de Justice rendent plus évident le fait que les règlements comme Wonen in Eigen Streek seront annulés un jour ou l’autre, ces protestations se feront plus discrètes, même dans la bouche de Bart De Wever, sans quoi il apparaîtrait antieuropéen. Non seulement le nationalisme identitaire est impossible à mettre en place en Flandre, mais de surcroît, même la préservation du «caractère flamand» par des mesures légales devient impraticable. Les mesures «flamingantes» seront de plus en plus souvent annulées, donc inutiles à terme, ou devront se limiter à des chiquenaudes qui seront perçues comme complexes voire chipoteuses. Impossibles à défendre sérieusement…

 

Critiquer la Wallonie, mettre tout sur le dos du PS ou des partis traditionnels a contribué au succès des nationalistes. Une façon politique de canaliser la francophobie de certains électeurs. Mais à force de taper sur Di Rupo, la N-VA en a fait un monstre. Or, une fois l’horrible golem au nœud pap’ au gouvernement, une bonne partie de la population flamande s’est bien rendue compte que d’horreur, il n’y eut pas. Ce n’est peut-être pas la meilleure gestion, ni le meilleur néerlandais, mais la catastrophe annoncée se fait attendre. Du reste, qui dit que De Wever ferait mieux ? Bref, même cet acharnement anti-PS n’est plus franchement susceptible d’attirer de nouveaux électeurs, ceux dont la N-VA a besoin pour devenir un parti totalement incontournable en Flandre, condition sine qua non de la réussite de son plan de pourrissement.

 

Alors, pour se distinguer au sein de l’équipe gouvernementale flamande dont elle fait partie, la N-VA n’a plus comme outils que des mesurettes ridicules comme l’élimination d’une phrase de français sur une planche de François Schuiten. Drôle d’histoire, quand même : Schuiten lui-même a rappelé à Jan Peumans, président du Parlement flamand et N-VA, qu’il n’était pas nécessaire de sucrer le texte en français dans le phylactère, puisque la même planche existait en néerlandais ! Et le dessinateur reconnaît lui-même qu’il est logique pour le parlement d’une communauté flamande (et d’une région qui compte 95 % de néerlandophones) de choisir une planche en néerlandais pour son affiche… Il n’y avait donc pas de quoi fouetter un chat, même de Geluck ! Ce qui montre bien que l’effacement du français n’est pas une mesure adulte, mais le résultat d’une opposition hystérique (peu importe que ce soit Peumans ou les commissaires de l’expo qui ont véritablement gommé le texte) où la soi-disant «protection de la langue» a pris une valeur complètement loufoque au XXIe siècle. Le néerlandais n’a du reste pas besoin d’être protégé en Belgique, il progresse plus vite que le français, alors même que les Francophones font plus de bébés ! Eh oui, les temps ont changé, mais les flamingants ne s’en sont pas encore rendu compte…

 

Le pire, c’est que ce genre de brimade linguistique mène à l’inverse de cette grandeur dont le nationalisme a besoin pour séduire les réticents : c’est tout, tout petit. Au point que Jan Peumans se défend aujourd’hui d’avoir exigé quoi que ce soit, alors qu’on attend d’un nationaliste flamand qu’il défende le néerlandais bec et ongles ! C’est que même Peumans se rend compte que cette attitude est minuscule, ridicule. Et il doit se dire — comme moi — que beaucoup de Flamands ont opiné en lisant le twit de Kamagurka qui annonçait retirer toutes ses planches de l’exposition. 

 

En fait, il n’y a en Flandre qu’un seul niveau de pouvoir où les nationalistes peuvent encore montrer la force, la pertinence et la valeur de leur programme : Anvers. C’est le joker de De Wever. Là, il domine une coalition, ce qui lui permet de s’arroger le bénéfice des bonnes décisions et de se défendre des mauvaises en arguant du fait que l’Open VLD et le CD&V ont soutenu tel ou tel vote. À Anvers, De Wever a néanmoins une nécessité absolue de faire mieux que le socialiste Patrick Janssens, mais aussi de ne jamais tomber dans les travers de l’extrême droite. Il n’a pas besoin de «réussir» d’ici 2014, il lui suffit de donner l’impression que la réussite est au bout du chemin, en évitant ou en faisant oublier les erreurs (comme la marche sur le Schoon Verdiep, au soir de son élection) et en se montrant raisonnable et bon gestionnaire, comme il le fut dans l’affaire des combattants syriens. En fait, Anvers est devenu le vrai laboratoire du nationalisme «démocratique» — non, ce n’est pas Alost ! Ce n’est pas pour rien que lorsqu’on parle (en bien) de la N-VA, en ce moment, on parle très souvent de la métropole. 

 

Alost, elle, serait plutôt une zone de défoulement, un théâtre destiné à maintenir l’arrière-ban dans la maison N-VA. Mais là non plus, il ne faut pas trop compter sur un engouement des foules flamandes. Retirer les portraits du roi et de la reine, mettre un petit autocollant avec un lion sur les plaques de rues, faire disparaître le drapeau belge sont en fait autant d’aveux de faiblesse. Ce n’est certes pas ce genre de mesures qui donne du relief à un «peuple» ou à une langue. Une nation «forte» n’a nul besoin de tels chipotages. On l’a vu quand en France, Jacques Toubon a voulu imposer une liste de mots bien français pour remplacer leurs équivalents franglais. Avec un succès… euh… limité. Qui utilise diffusion pour baladeur en lieu et place de podcast ? Ou maison mobile pour caravane ? Un album enregistré en public pour un album live ? Volley sur sable Cybercaméra ? Avez-vous même déjà entendu les mots cinédom (home cinema) ou technoloisir (home entertainment) ? Ben non. Tenter de protéger une langue d’une voisine ou d’un idiome international est voué à l’échec. Les langues se construisent par emprunts. Et les grandes cultures brillent sans aide gouvernementale. La culture flamande, même pas néerlandaise, simplement flamande, est brillante. Elle rejaillit sur la culture française de Belgique et sur la culture française tout court (je pense par exemple à Matthias Schoenaerts dans De Rouille et d’Os, à la Merditude des choses, salué par de nombreux chroniqueurs cinéma en France, à Jan Fabre, Arno, et des dizaines d’autres artistes). 

 

Et cette grandeur, la Flandre la doit au monde culturel flamand, que la N-VA aimerait bien rendre plus «identitaire». Mais par définition, seule une dictature permet une telle emprise sur l’artiste. Alors, il reste des mesurettes idiotes qui révèlent surtout que les nationalistes ont peur pour rien, peur de leur ombre. Quand les Flamands un tant soit peu ouverts qui votaient Bart De Wever par espoir se rendront compte que celui-ci n’élève pas «son peuple» mais le fait passer pour rancunier, procédurier, voire pusillanime (ce qui était déjà le cas des Leterme & Co), ils pourraient bien s’en détourner. Et si la N-VA ne gagne pas suffisamment largement en 2014, pour toutes ces raisons, le nationalisme flamand est condamné à une longue errance, faute d’avoir encore une raison d’être. Quant à savoir si cela arrivera ou non, un seul site peut vous donner la réponse.


Texte légèrement modifié suite à une remarque de Schoonaerde : on avait l'impression que Bart avait écrit le texte de sa propre initiative.

21:12 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (49) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

@Marcel:

"Sa seule issue : provoquer et entretenir le pourrissement de l’État belge. C’est le sens de la lettre de Bart à Philippe. En écrivant une lettre à l’héritier du trône du haut de son fauteuil anversois (vous connaissez beaucoup de bourgmestres qui se fendent d’un tel courrier ?), De Wever s’est arrogé l’exclusivité du thème. Et les autres partis flamands l’ont plus ou moins suivi, parfois par conviction, parfois par peur de déplaire. C’est encore un beau coup de com, mais la com a elle aussi ses limites."

Je dois vous signaler que cette fameuse lettre ouverte au prince héritier était une initiative du magazine "Knack", dont la rédaction a demandé à tous les présidents de partis flamands d'écrire une lettre au prince sur sa future "profession". Seul Tobback s'est abstenu.

Ou bien vous ne saviez pas ou bien vous détériorez la vérité. Expliquez-vous!

Écrit par : schoonaarde | vendredi, 17 mai 2013

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@Schoonaarde : ni l'un ni l'autre, je me suis mal exprimé. C'est corrigé, désolé.

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 17 mai 2013

[CE COMMENTAIRE N'A PAS MON APPROBATION : BIEN AVANT D'ARRIVER AU POUVOIR, LES NAZIS AVAIENT DEJA DES MEURTRES SUR LA CONSCIENCE ET PRONAIENT L'ELIMINATION DES JUIFS. LA N-VA N'A RIEN DE TEL ET N'A JAMAIS PRÔNÉ L'ÉLIMINATION DE PERSONNE. IL EST IMPOSSIBLE DE SAVOIR QUI FERAIT QUOI EN QUELLE CIRCONSTANCE, ET DONC JE DEMANDE EXPESSEMENT DE NE PAS FAIRE CE GENRE DE PROCES D'INTENTION, LA SHOAH EST TROP GRAVE QUE POUR ÊTRE UTILISEE COMME ARGUMENT. JE LAISSE TOUTEFOIS CE COMMENTAIRE PARCE QU'IL EST REPRESENTATIF D'UNE PARTIE DE L'OPINION]

appelons un chat, un chat. Ces agissements sont exactement identiques à ceux perpétrés par les nazi en '39. Intimidations, dénis, exigences, mensonges, peurs, frustrations, haines, exclusions, marquages, chantages, non respect des droits de l'homme, tricheries, ...si on les laissait faire, je pense très sérieusement qu'ils réinventeraient les chambres à gaz.

Écrit par : josee | vendredi, 17 mai 2013

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@josee

je compte perso sur de nombreux amis flamands pour ne jamais me retrouver dans une chambre à gaz au cas où des aboyeurs qui m'ont déjà cassé quelque fois les oreilles prendraient le pouvoir...

Écrit par : Uit'tZuiltje | vendredi, 17 mai 2013

@ Sel,

Les Nazis n'envisagaient pas de massacrer les Juifs avant la Conférence du Wannsee (1942).
Ils essaient de convaincre les Juifs de quitter l'Allemagne en les exclusant, maltraîtant, en volant leurs propriétés, .... etc.

Le sort extrêmement dramatique dramatique des Juifs (... les tuer) a été décidé le 20 janvier 1942.

Donc votre "bien avant d'arriver au pouvoir, ... les Nazis pronaient l'élimination des Juifs" n'est pas correct.

Écrit par : MUC | samedi, 18 mai 2013

L'épuration ethnique wallen buiten n'est pas le fait de la NVA mais des flamingants qui en constitue les fondements !! C'est bien une épuration ethnique basée sur le seul fait de n'être pas " flamand" c'est du racisme pur !! un crime contre l'humanité ne doit pâs avoir de délai de prescription.

Écrit par : Guy Finné | samedi, 18 mai 2013

@MUC : l'expulsion des Juifs de l'Allemagne était déjà évoquée dans Mein Kampf… Et tout le livre mène à une conclusion : si la race aryenne ne veut pas être dominée, mise en esclavage par "les Juifs", ils doivent être exclus d'Allemagne. Les pogroms n'ont pas attendu 1942, ils ont commencé en 1938 (nuit de Cristal - plusieurs centaines de morts). Dès 1933, le panneau "Allemands défendez-vous, n'achetez pas chez les Juifs" les place en position de massacre futur. Et les premières exécutions "officielles" datent de 1940, en Pologne, et non de 1942 (du reste, il semble maintenant que l'ordre originel date de juillet 1941, et non pas de janvier 42 à la Conférence de Wannsee).

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 19 mai 2013

@ Sel

Non. L'expulsion des Juifs de l'Allemagne n'est pas proposé dans "Men Kampf". D'ailleurs, ce livre n'avait pas de succes. Hitler n'en vendait que 23.000 exemplaires entre 1924 et 1930... Personne ne lisait ce livre très difficile à lire.
Dans 'Mein Kampf', Hitler parlait d'autres thèmes.La raison pourquoi l'Allemagne avait perdu la guerre ? Il accusait les Juifs, mais il accusait également les banques, les politiciens, l'église, les communistes, pacifistes, .... .... il accusait tout le monde. Pour les Juifs, il parlait du "Grosse Lüge"". Mais nullepart il proposait de les expulser, ...

En 1930, il avait vendu à peine 240.000 exemplaires.

Il a pris le pouvoir en 1933 ; des années avant les premiers attaques au juifs.

Votre " BIEN AVANT D'ARRIVER AU POUVOIR, LES NAZIS PRONAIENT L'ELIMINATION DES JUIFS" n'est donc pas correct.

Het is bijna karakterieel dat U dat niet toegeeft, en zelfs geen enkele nuance toestaat aan uw dogmatische stelling.

Écrit par : MUC, | mardi, 21 mai 2013

@MUC : j'ai écrit "évoquée". J'aurais peut-être dû écrire "sous-entendue" pour être plus précis. Je répète, je n'ai pas dit qu'il avait parlé d'expulsion, mais que c'est la conclusion qu'on tire à la lecture de Mein Kampf. Il ne faut d'ailleurs pas aller aussi loin. Dans le plan en 25 point de 1920, le point 4 précise : "Aucun juif ne peut être citoyen"; point 5 "les non-itoyens ne peuvent vivre en Allemagne que comme hôtes" et surtout point 7. "si le pays ne peut nourrir toute la population, les non-citoyens devront être expulsés du Reich. (à l'époque, ceci concernait surtout les Juifs).

Le point 23 concernait également les Juifs en particulier : "a. Tous les directeurs et collaborateurs de journaux paraissant en langue allemande soient des citoyens allemands.
b. La diffusion des journaux non allemands soit soumise à une autorisation expresse. Ces journaux ne peuvent être imprimés en langue allemande.
c. Soit interdite par la loi toute participation financière ou toute influence de non-Allemands dans des journaux allemands. Nous demandons que toute infraction à ces mesures soit sanctionnée par la fermeture des entreprises de presse coupables, ainsi que par l'expulsion immédiate hors du Reich des non-Allemands responsables. Les journaux qui vont à l'encontre de l'intérêt public doivent être interdits. Nous demandons que la loi combatte un enseignement littéraire et artistique générateur d'une désagrégation de notre vie nationale, fermeture des organisations contrevenant aux mesures ci-dessus."

De toute manière, dès les premières Lois antisémites, il était clair qu'en coupant progressivement toute source de revenus aux Juifs tout en les empêchant de fuir le territoire, la politique hitlérienne ne pouvait à terme mener, au mieux, qu'à des massacres, au pire, à ce qui est arrivé. Si les nazis avaient simplement cherché à ce que les Juifs trouvent un "pays à eux", ils les auraient laissé partir dès 1932 et n'auraient pas, par exemple, exigé de Mohamed V ou de Mussolini qu'ils leur livrent tous les Juifs (y compris ceux qui n'avaient jamais vécu en Allemagne).

C'est vous qui refusez de voir que les "tentatives" d'Hitler de trouver un pays pour les Juifs d'Allemagne et d'Europe était probablement un moment de doute ou une offensive de com. Dix ans de maltraitance juridique, puis physique, montrent qu'il n'a jamais été question pour le Nsdap de permettre aux Juifs d'espérer un sort aussi sympathique que celui d'avoir "un pays à eux".

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 21 mai 2013

On nous cache tout, on nous dit rien (heureusement, il y a des historiens flamands).

"On ne m'ôtera pas de l'idée que les juifs eurent, pendant la guerre, une attitude franchement hostile envers Adolf Hitler." Desproges, de mémoire approximative

Écrit par : Pfff | mardi, 21 mai 2013

Mieux faudra ne plus laisser passer de tels messages même s'ils représentent une partie de l'opinion.

On part ici d'un point Godwin pour aller au-delà, on ne sait pas où.

J'aimerais profiter de l'occasion pour lancer un nouveau nom pour ce phénomène: le point StarTrek:

"To boldly go where no man has gone before"

Écrit par : schoonaarde | mardi, 21 mai 2013

Il faut avoir souffert à Mortsel pour comprendre. (ironie)

Desproges, c'est un peu le Peumans français. (ironie franchement dégueulasse)

Et la citation exacte est :

"N’empêche qu’on ne m’ôtera pas de l’idée que, pendant la dernière guerre mondiale, de nombreux juifs ont eu une attitude carrément hostile à l’égard du régime nazi."

http://a-base-de-pimp.fr/on-me-dit-que-des-juifs-se-sont-glisses-dans-la-salle/

Écrit par : Pfff | mardi, 21 mai 2013

Le décret « Wonen in eigen streek » (« Habiter dans sa propre région ») n’est pas compatible avec le droit européen, a jugé la Cour européenne de Justice. En effet cette si commune politique flamande si peu décriée en flandre, méprise le droit et les valeurs européennes. Il est évident que cette politique flamande qui cherche à limiter les francophones et autres dans leurs droit, est nauséabonde ! C'est le point StarTrek de la bêtise humaine pour qui ose se prétendre démocrate...

Écrit par : Philippe | mardi, 21 mai 2013

@Philippe

Le décret « Wonen in eigen streek » ne veut pas dire «Habiter dans sa propre région», enfin en "belge", puisque "région/gewest" est un concept belge particulier qui ne veux d'ailleurs pas dire strictement la même chose en FR.be ou en NL.be en (flandre c'est un truc genre sol qui parle NL),...

"wonen in eigen streek" c'est "walen buiten" en NL politicalmant correct

min eigen Star Treek (c'est pas pour les boërs du xixième) c'est pas non plus là où la main flamande n'a jamais mis les pieds

Écrit par : Uit'tZuiltje | mardi, 21 mai 2013

@Marcel

"Et au fur et à mesure que les décisions de la Cour européenne de Justice rendent plus évident le fait que les règlements comme Wonen in Eigen Streek seront annulés un jour ou l’autre, ces protestations se feront plus discrètes, même dans la bouche de Bart De Wever, sans quoi il apparaîtrait antieuropéen. Non seulement le nationalisme identitaire est impossible à mettre en place en Flandre, mais de surcroît, même la préservation du «caractère flamand» par des mesures légales devient impraticable."

Le décret "Wonen in eigen streek" date du 27/03/2009, période où la N-VA avait six(6) élus sur 124 au parlement flamand. Le gouvernement flamand de cette époque était composé du cartel CD&V/N-VA, Open-VLD et SPa et était dirigé par Yves Leterme.
Bourgois (N-VA) était alors ministre responsable du Tourisme.

D'ailleurs le décret "Wonen in eigen streek" est avant tout un moyen de permettre aux habitants moins nantis de certaines communes d'acquérir un terrain à bâtir. Dommage pour certains "promoteurs".

Écrit par : schoonaarde | vendredi, 17 mai 2013

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@Schoonaarde : vous oubliez que c'est une idée de Mark Demesmaeker… Sinon, pour le reste, c'est exactement ce que je dis dans le texte.

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 18 mai 2013

@Schoonaarde et justement ce que la CEJ reproche à Wonen in Eigen Streek, c'est que ce n'est absolument pas une mesure sociale : les maisons très chères sont visées aussi. Par ailleurs, même Van Mechelen l'a présenté comme une manière d'exclure les expats, les Francophones et les Hollandais. Un peu moins d'hypocrisie ferait du bien à la Flandre…

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 18 mai 2013

Je vous cite un article du "Tijd" où la ministre socialiste Freya Van den Bossche s'explique:


"Volgens Vlaams minister van Wonen Freya van den Bossche volstaat het om het sociale doel van 'wonen in eigen streek' duidelijker in het decreet te omschrijven. 'Het Europees Hof zegt heel duidelijk dat mensen die een band hebben opgebouwd met hun gemeente wel degelijk voorrang mogen krijgen, maar alleen als je op die manier een sociale doelstelling dient. Met andere woorden: voor mensen die niet het geld hebben om een woning te kopen of te huren in de gemeente waarmee ze een band hebben opgebouwd, mag het wel', aldus Van den Bossche.

'Dat sociale luik, dat van in het begin een belangrijk aspect was van Wonen in Eigen Streek, zal dus duidelijker in het decreet moeten worden ingeschreven. Ik zal daartoe de nodige voorstellen doen aan de Vlaamse regering', stelt de sp.a-minister."

source: http://www.tijd.be/nieuws/politiek_economie_belgie/Wonen_in_eigen_streek_in_strijd_met_EU_regels.9341742-3137.art

Écrit par : schoonaarde | samedi, 18 mai 2013

@ Schoonaarde : c'est bien joli cette précision de Freya, mais je me demande si cette belle mesure sociale restera d'application pour un jeune Francophone originaire de, disons, Kraainem, cherchant une fois devenu adulte à acheter ou à louer un logement dans cette commune…

Quelque chose me dit que non, ça le fera pas. Surtout quand on sait que c'est De Mesmaeker qui a lancé l'idée.

Écrit par : Franck Pastor | samedi, 18 mai 2013

"die een band hebben opgebouwd met hun gemeente"

On va passer de la liberté d'établissement et de circulation au servage, le tout au nom des droits de l'homme.

Écrit par : Pfff | mardi, 21 mai 2013

@Marcel

"Pour qu’un «peuple» existe, il faudrait que tous ses membres se reconnaissent comme en faisant partie à part entière, ce qui implique qu’ils approuveraient sans réserve les actes commis ou posés en leur nom par leurs dirigeants"

Peut-être en Corée du Nord, en Chine ou autres répubiques du "peuple".

Uniquement pour vous dire que votre définition de ce que c'est un "peuple" est complètement fausse.
Un peuple se définit par les liens qui unissent ces parties constituantes (les gens), rien à voir avec les dirigeants.

Écrit par : schoonaarde | vendredi, 17 mai 2013

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@Schoonaarde : quelle folie ! 6,5 millions de Flamands se pensent ensemble "un peuple" sans intervention idéologique ou dirigeante ? Sinds wanneer ? Ce sont les intellectuels, les pouvoirs, les États qui décident de la notion de peuple. Les Limbourgeois n'ont fait partie du "peuple flamand" qu'après la révolution belge. Ils pourraient très bien faire partir du "peuple allemand" aujourd'hui, sauf que le "peuple bavarois du Sud" ne se reconnaît pas comme co-peuple du "peuple d'ex-Allemagne de l'est orientale" qui leur coûte trop cher et est mal habillé ! Un peuple ? Mais où, dans le monde ? Même le soi-disant "peuple juif" a, en Israël, des hassidim qui sont CONTRE l'existence d'Israël, c'est vous dire à quel point l'idée de "peuple" est insensée, même dangereuse.

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 18 mai 2013

Non, vous avez envore une fois mal compris!
La définition de ce qu'est un vrai peuple que vous donnez est la définition d'un parti politique.

Je vous paraphrase:

"Pour qu’un «parti politique» existe, il faudrait que tous ses membres se reconnaissent comme en faisant partie à part entière, ce qui implique qu’ils approuveraient sans réserve les actes commis ou posés en leur nom par leurs dirigeants"

Un peuple par contre est constitué de gens qui se reconnaissent comme étant liés, unis, qui se sentent un groupe. Ces liens peuvent être différents selon le peuple.
Pour les uns se sera la langue (les Flamands) , pour les autres le territoire p.ex les Irlandais ,ou l'absence de territoire p. ex les Basques, les Kourdes et les Arméniens ou encore la réligion (p.ex les Juifs et les Kresjeny) ou un mix des précédents.

C'est un processus naturel, qui n'a rien à voir avec suivre ou tous être d'accord avec des dirigeants. A l'intérieur de ce groupe naturel qu'est le peuple il existe évidemment des idées politiques diverses et même opposées. Le contraire est inimaginable.

Écrit par : schoonaarde | samedi, 18 mai 2013

@Schoonaarde : lire "Comment fut inventé le peuple juif" par Shlomo Sand. Une belle démonstration de l'ineptie de la notion de "peuple".

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 18 mai 2013

En fait, tous les nationalismes sont le fait d'une bande de naturels, si je suis schoonaarde. Je m'en doutais. Notez que cela fait un gros point commun à tous ces nationalismes.

Écrit par : Pfff | lundi, 20 mai 2013

Une nouvelle victoire flamande ?
Á propos de la censure du phylactère de François Schuiten, belgicain s'il en est, personne ne s'étonne plus que le Parlement flamand soit établi en Région bruxelloise !

Écrit par : Lison | vendredi, 17 mai 2013

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@Marcel

merci pour cet article, mais que veut dire une flandre à 95% NL... n'est-ce pas idéologiquement pretendre que bxl n'est pas sa capitale... ou est-ce une manière timide de dire qu'elle est 5% FR (hors bxl évidemment)

je me permettrait d'être cynique, la connerie flam[...] à l'égard du FR est la meilleure chance pour la survie du FR en flandre {enfin au moins dans les territoires qui n'ont de flamand que le (tout petit) caractère}, la flandre est par ailleurs indissociable de la culture FR et si ça emmerde les flamingants, c'est pas grave puisqu'on les emmerde aussi

Écrit par : Uit'tZuiltje | vendredi, 17 mai 2013

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@Zuiltje : les Néerlandophones de Bruxelles font, en principe, partie de la Communauté flamande et les 95% ne concernent donc que la Flandre région où, en effet, j'ai décompté les 5% de la minorité historique francophone, mais sans la moindre timidité :-)

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 18 mai 2013

@Zuiltje : ensuite, Bruxelles capitale de la Flandre (région) ne tient pas une seconde devant la Cour européenne de Justice. Pas une seconde.

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 18 mai 2013

"et si ça emmerde les flamingants, c'est pas grave puisqu'on les emmerde aussi"

sauf que si ça devient grave, on fait quoi ?
http://www.nieuwsblad.be/article/detail.aspx?articleid=DMF20130512_00578106

Ici, est-ce la flandre à 95 % néerlandophone qui est remise en cause, ou la clientèle francophone (pour ne pas dire française) à 95 % qu'on pointe en intimidant les commerçants qui n'obtempèrent pas assez rapidement ?

Écrit par : catherine | samedi, 18 mai 2013

@ Sel

Sinds wanneer zou het Europese Hof van Justitie daarover bevoegd zijn ?

Écrit par : MUC | samedi, 18 mai 2013

J'ai utilisé le conditionnel. Dans le cas d'une dispute entre Bruxelles et la Flandre, ce serait d'abord à la Cour constitutionnelle de trancher (et la Constitution ne plaçant pas Bruxelles en Flandre, elle ne peut que conclure que Bruxelles ne peut être la capitale de la Flandre) puis, hors du cadre belge (en cas de fin de la Belgique), allez savoir. La revendication de la Flandre sur Bruxelles est-elle conforme au droit européen ? Voilà par exemple une question qui, à mon avis, peut être posée à la Cour européenne de Justice. Mais ça n'aura d'importance que si Bruxelles et la Flandre sont deux États différents…

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 19 mai 2013

Vous pouvez écrire ce que vous voulez, la NVA fera le carton en 2014.
La Flandre fera l'autruche encore longtemps, savez-vous!
La rancune envers les francophone est au moins éternelle, hélas!


Autre chose?

Écrit par : Salade | vendredi, 17 mai 2013

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Marcel, même si vos raisonnements se tiennent, appuyés de bons exemples, il se pourrait qu'arrive un nationalisme pour la Flandre moins virulent, presque mou, celui engendré par l’absence de vivre ensemble. je ne sait pas trop l'expliquer,disons si l'on vit plus ensemble, à quoi bon continuer dans le même royaume. Cela pourrait être un danger pour la Belgique.

Écrit par : pierre | vendredi, 17 mai 2013

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Donc, vous voici donc plutôt optimiste pour le maintien de la Belgique fédérale en 2014 ?
Bon, si le "peuple" n'existe pas, l'idée de peuple, elle, elle existe, n'est-ce pas ? Sinon, au nom de qui rendrez-vous la justice ? Au nom de Dieu ?
Et si le peuple pue parfois des pieds, l'idée de peuple est inodore. C'est bien pratique.
A propos, convenez tout de même que tous les peuples européens étaient plus ou moins antisémites à divers degrés, dans les années 30 et que les Allemands savaient parfaitement à quoi s'en tenir au sujet d'Hitler avant sa venue au pouvoir. Mais comme l'a dit le vieux Krupp à son procès après la guerre : "quand on achète un bon cheval, on n'y regarde pas à quelques défauts".

Écrit par : Bernard (Rouen) | samedi, 18 mai 2013

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@Bernard : je ne suis pas optimiste pour autant. Je dis qu'il commence à y avoir des signes de faiblesse, mais rien ne dit que ce sera suffisant pour empêcher la N-VA de l'emporter (à plus de 30%) en 2014.

Le mot peuple, je ne le comprends pas. Je lui préfère "population". Israël n'est pas habitée par "un peuple israélien" qui aurait un certain nombre de caractères commun, mais par "la population israélienne", variée, aux idées politiques très diverses, aux opinions mobiles, y compris quant au sens du judaïsme ou de la judéïté.

Enfin, l'antisémitisme, je l'ai dit, était courant partout en Europe, et peut-être plus virulent encore en Pologne qu'en Allemagne, mais ayant discuté avec pas mal de vieux Allemands et lu des reportages (y compris français) de l'époque, ayant par ailleurs entendu certains des discours d'Hitler, ce qui frappe, c'est l'absence du thème de l'antisémitisme. Ça n'est jamais un hasard quand l'un des core business d'un parti disparaît brusquement lors d'une campagne, c'est tout simplement qu'il risque d'éloigner certains électeurs.

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 18 mai 2013

@Bernard,

"[...] et que les Allemands savaient parfaitement à quoi s'en tenir au sujet d'Hitler avant sa venue au pouvoir."

Je dirais que vous vous avancez un peu (trop).

Certes, en publiant "Mein Kampf" (1è éd. vers 1925), alors qu'il était en prison pour le coup d'État manqué à Munich en 1923, Hitler a fait clairement étalage de ses intentions dès le début.
Toutefois, comme l'affirment d'autres intervenants, il n'est pas question d'élimination physique des juifs ou des Tziganes (perçus comme des inadaptés sociaux de par, entre-autres leur nomadisme), mais tous les aspects du pangermanisme et de son besoin d'espace vital à prendre aux slaves (polonais, russes, etc.) y sont énoncés dès le début.
Quant à ces derniers (Juifs, Tziganes, etc.), il est aussi clairement établi qu'ils devront être assimilés (de force) ou rejetés / expulsés.
Il est aussi clairement fait étalage de ses thèses racistes sur la prétendue supériorité de la race Aryenne et du droit (devoir) de cette dernière à imposer sa volonté aux races dites inférieures...

Ceci dit, son "oeuvre" est resté assez confidentielle et sa portée assez limitée, car elle toucha essentiellement des sphères de sympathisants ou de "convertis".

Si son audience augmenta sensiblement durant les années '30, ce n'est qu'après l'accession au pouvoir des nazis que la possession d'un exemplaire de "Mein Kampf" est devenue courante.
En effet, à partir de 1936, l'ouvrage était offert à tous les couples lors de la cérémonie du mariage civil. A cette époque, le maillage nazi de l'Allemagne devenait tellement serré, que ne pas posséder un exemplaire de "Mein Kampf" en bonne place dans sa bibliothèque vous rendait suspect d'être un "ennemi de l'Allemagne".
(une nuance toutefois: posséder ne signifie pas avoir lu...)

Il n'en demeure pas moins vrai que tant la presse (avant 1933) et tout un chacun en Allemagne avait la capacité intellectuelle de se rendre compte en parcourant la prose (certes indigeste) d'Hitler de la nature de la boîte de pandore il risquait d'ouvrir en donnant le pouvoire à pareil individu et à sa clique.

Cependant, avant l'accession des nazis tous, probablement la majorité, ne savaient pas. Mais tous auraient pu/du savoir et n'ont pas fait l'effort de vouloir en savoir plus. Il en va de même pour ceux qui, actuellement, prétendent voter pour la N-VA pour ses idées économiques et ne se donnent pas la peine d'en lire le manifeste politique (attention, je fais ici une analogie avec la démarche intellectuelle d'allemands de l'époque et celle d'électeurs flamands actuels, pas une analogie entre la N-VA et le NSDAP!)
Et se dédouanner après coup en disant "nous ne savions pas que..." est tout aussi abusif dans leur chef qu'il ne l'est dans le vôtre de prétendre qu'ils savaient dès le début, avant l'accession d'Hitler et des nazis au pouvoir.
Beaucoup ne s'en sont rendus compte que quand il était trop tard, quand la machine était lancée à toute vapeur, sans espoir d'être stoppée, et alors qu'elle entraînait l'Allemagne, l'Europe et le Monde vers l'une des plus sanglantes tragédies humaines. (Je dis l'une, car l'histoire humaine n'est pas terminée et il reste toujours la possibilité d'égaler ou de dépasser le "score"...).

Vous auriez dit, tous AURAIENT DU SAVOIR, je vous aurais suivi sans réserve.


@Marcel,

D'habitude je suis rarement d'accord avec MUC ou ses idées, mais pour une fois je lui donne raison.

Certes avant leur accession au pouvoir les nazis avaient du sang sur les mains, mais jamais il n'a été question d'élimination physique des juifs durant les années précédent leur accession au pouvoir. Et même après, la question est loin d'être claire.

En fait, les historiens, y compris allemands, situent le point de basculement à l'époque de l'invasion de l'URSS, lorsque les opérations commencent à piétiner (octobre-décembre 1941) et que la perspective d'une victoire rapide et décisive contre l'URSS s'évanouissent.
C'est à ce moment que la perspective d'une guerre longue et de la nécessité de mobiliser des millions de travailleurs allemands et des territoires alliés ou occupés, ainsi que celle d'avoir à loger et nourrir ces derniers, fait qu'Hitler et son "staff" commencent à envisager l'extermination à grande échelle des juifs et de toutes les "bouches improductives".
Certes, les atrocités contre les juifs (et aussi les Polonais et les soviétiques) ont débuté tôt et ne purent l'être qu'avec l'assentiment de la hiérarchie nazie, mais la volonté d'extermination à l'échelle industrielle a mis du temps à faire son chemin. C'est bien à la conférence de Wannsee que tout s'est mis en place et que tout l'appareil nazi fut concrètement mis en branle pour intégrer le processus d'extermination des "inférieurs" (en priorité les juifs, les tziganes et puis les slaves) fut intégré à l'effort de guerre de l'Europe nazie et de l'Allemagne en particulier.

A cette date cependant (conférence de Wannsee = 20 janvier 1942), plus de 1,5 millions de juifs (allemands, polonais, baltes, (biélo-)russes et ukrainiens) avaient été victimes de la "shoah par balles" par les oeuvres des Einsatzgruppen d'Himmler et Heydrich...

Écrit par : Soltan Griss | mardi, 21 mai 2013

@Soltan Gris : ce que je dis en l'occurrence, c'est que le "tiers-idiot" vote pour mettons la moitié sans savoir parce qu'il ne s'informe pas et qu'en sus, il n'écoute pas ceux qui le préviennent. Rappelons quand même que le Parlement français a massivement voté les pleins pouvoirs à Pétain, à de très rares exceptions près, dont Léon Blum qui apparemment savait ce que les autres ne savaient pas… Ils étaient pourtant tous des professionnels de la politique. Ça ne l'excuse pas, ça explique un peu mieux.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 21 mai 2013

"les Allemands savaient parfaitement à quoi s'en tenir au sujet d'Hitler avant sa venue au pouvoir."

sur ce point vous avez clairement raison et je ne comprends pas qui a intérêt à nier ou minimiser ce fait

Écrit par : Uit'tZuiltje | mardi, 21 mai 2013

@Zuiltje,

Personne ne nie ni ne minimise ici. Je ne sais pas où vous avez lu cela.
Par contre il y a des nuances à apporter...

Dire que les allemands savaient dès le début à quoi s'en tenir avant la venue d'Hitler au pouvoir est péremptoire et inexact. Dire qu'ils avaient tous les éléments pour le découvrir l'est au contraire becaucoup moins.

Il est facile de tirer des conclusions au vu des 70ans d'histoire passés.

C'est tout aussi abusif et insensé que d'aller prétendre que voter N-VA et lui donner le pouvoir conduira les francophones de Flandre à la chambre à gaz.

Certes on peut trouver des similitudes entre la montée des nationalismes en Europe et le climat économique ambiant sur lequel ces derniers surfent, mais de là à conclure que ces similitudes conduiront à des scénarii analogues, c'est faire du procès d'intention ou jouer les Madame Soleil.

Cela n'empêche pas de rester vigilent(*) et de se renseigner sur ceux à qui l'on donne sa voix et son mandat. Ce que beaucoup ne se donne même pas la peine de faire, à l'instar des allemands dans les années 30.

(*) Celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre.

Écrit par : Soltan Griss | mercredi, 22 mai 2013

@Soltan

je ne veux pas polémiquer là-dessus, j'ai lu notamment le bouquin que vous mentionnez, et je ne pense pas péremptoire de dire qu'hitler a réalisé ce qu'avant il a dit et écrit qu'il ferait s'il arrivait au pouvoir, je ne prends pas les allemands pour des cons, ils savaient pour qui ils votaient, (et ce n'est pas non plus les querelles entre coco et socialo qui ont arrêté hitler, ni le "score")
-à l'époque l'europe colonisait les «races inférieures» hors d'europe, c'était généralisé, les «races» étaient hiérarchisées y compris les blanches (avec mention particulière pour les juifs), l'europe devait être dominée par la race des plus purs maîtres aryens (et pas par la persuasion pacifique, à moins que vous pensez les allemands assez cons pour croire que tout le monde voulait devenir leurs esclaves)...
-les hommes de la classe d'âge d'hitler avaient encaissé la première guerre mondiale, le sang et la revanche n'avait pas en europe la même odeur de drône que 70 après.

le nationalisme s'articulait dans cette boue d'une certaine manière qui correspond à ce moment-là de l'histoire, il est légitime de le dire, de se boucher le nez, et de garder l'oeil ouvert sur les mémoires ultra-courtes (ultra-kurt waldheim)

... les scenarii de la n-va «ce machin trop petit pour la Flandre» peuvent peut-être séduire pas mal d'électeurs flamands pas plus cons que les allemands des années trente qui"savaient parfaitement à quoi s'en tenir au sujet d'Hitler avant sa venue au pouvoir"...
le messie flamingant qui libèrera la flandre du joug FR... je ne crois pas plus que vous qu'il «conduira les francophones de Flandre à la chambre à gaz», surtout parceque pas mal de flamands (et j'en fais partie du reste) ne croient pas aux messies

Écrit par : Uit'tZuiltje | mercredi, 22 mai 2013

@ Marcel,

La critique sur la bulle est de bonne guerre, il faut que la N-VA aprenne très vite à vivre sous un microscope. Il aurait en effet mieux valu de mettre le texte en néerlandais.

toutefois qq remarques

- si le Vlaams Parlement organise une expo, le moins qu'on puisse demander aux organisateurs est de mettre qq chose sur l'affiche qui permet de faire le lien avec cette institution. Un francophone bruxellois ne fait pas trop l'affaire dirais-je. Sinon les francophones pourraient reprocher au Parlement de démontrer sa volonté d'annexer même le Bruxelles francophone. Soit, le but du Parlement flamand n'est pas d'organiser des expos parce que c'est sympatique: ce n'est pas un musée. On voit mal le parlement organiser une expo sur la peinture de la renaissance italienne, sauf dans un cadre de coopération politique spécifique.

- il ne m'étonnerait pas que les organisateurs (dont Hoet, proche du SP.a) on fait exprès de mettre un francophone sur l'affiche, et suite à la remarque, on fait exprès de laisser la bulle en blanc en signe de protestation. La guerre politique contre la N-VA est totale, il suffit de regarder la manière dont se comporte l'opposition en Anvers (proche de Di Ripo). Tout cela n'a rien d'étonnant, puisque le changement que propose la N-VA est total: il y a tout le système belge - tous ceux qui se font sucrer par l'inefficacité - qui se battent pour leur survie contre la N-VA.

La N-VA vit donc sous le microscope. Tout l'establishment des organisations du social institutionnalisé, des grand-maîtres de la culture institutionnalisée et de la vie publique de la Belgique-à-papa se battent pour leur survie.

Il faut donc garder le cap. Une bulle vide peut aussi être message fort: fini tous ceux qui se prennent des subsides pour faire du n'importe quoi. On utilise l'argent pour ce à quoi il est destiné: si c'est pour le rayonnement du Parlement, il faut un lien, sinon on aurait donné du fric à un musée. Et pas pour que deux bobos de la culture institutionnalisé n'en font qu'à leur guise. Et il en va de même pour le social et l'institutionnel: des bulles vides pour ceux qui disent n'importe quoi, mais sont les premiers à encaisser leur chèque de 10 000 €

Écrit par : wallimero | samedi, 18 mai 2013

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@ Wallimero : quand on fait son beurre en cherchant des poux dans la tête des autres, c'est assez logique d'être soi-même examiné au microscope…

Écrit par : Franck Pastor | dimanche, 19 mai 2013

@walli

je suis déjà un peu à court ce mois-ci, walli vous qu'avez l'air au courant , où c'est qu'on peut se faire ce chèque de 10000€

merci d'avance walli merci d'avance

Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 20 mai 2013

Schuiten ne m'a pas l'air d'ête un artiste subsidié.
Il m'a l'air d'être bien gentil, compréhensif, de bonne composition, d'une extrême prévenance avec les plus débiles des nationalistes ultra-flamands.
Un vrai belgicain, en somme.
Qui tremble sûrement, je ne dis pas.
Mais subsidié, non.

Écrit par : Pfff | mardi, 21 mai 2013

François Schuiten vivant de subsides ? Je rappelle qu'il vient de faire don de la majorité de ses planches originales à toute une série de musées et fondations avec pour seule exigence d'en prendre soin. Je ne sais pas si vous réalisez ce que cela représente, l’investissement de toute une vie...
Un grand Monsieur, assurément.

Écrit par : Marie | vendredi, 24 mai 2013

J’avoue, en regardant l’eurovision hier, j’ai eu des pensées de baraki qui se sont extériorisées.
« La Belgique ne gagnera pas, toute la Flandre peut voter pour l’artiste. Aucune chance de gagner, les francophones ne suivront pas. Ça me fait rire de présenter un Belge à l’heure où personne ne croit en son pays. » C’était quelque chose de très primaire dans le genre. En plus du dégoût que m’inspire cette émission. Une vraie foire, genre festival de Cannes. Mais en beaucoup plus insensée quand même. Peu importe.
C’est ce que j’ai osé dire sur notre pays, que je considérais en phase finale, que je veux souligner. Quel con suis-je quand même. Cependant, et alléluia, ce matin je suis tombé sur votre article. Non pas par le plus grand des hasards, la newsletter était bien arrivée. 
Si j’ai bien compris, j’y ai trouvé de l’espoir qui balaya d’un revers magistral, les fadaises que j’ai pu beuglé (peut-être pas à ce point-là quand même) hier soir. C’est bien cela, pas de scission possible. C’est le contraire de ce dont j’étais persuadé sans aucune argumentation précise et scientifique. Je suis resté sur la spontanéité, voire l’émotionnel.
Peut-on envisager un « Indignés de cons 2 » pour les cancres et les politiciens… ? (Que deviendrait le pays s’il était divisé, comment devrait subsister chaque partie N-S, pour conclure sur l’impossibilité de cette « utopie »)

Écrit par : chris mo | dimanche, 19 mai 2013

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Reste LA victoire de la NVa. L'accord de gouvernement qui a "sauvé la Belgique" et qui instaure un système social à deux vitesses en Belgique, selon que vous serez flamand ou misérable. Cela n'aura échappé à personne. Le fait que l'on passe cela sous silence me fait penser que les bruxellois (dont trois sur quatre sont d'origine étrangère) ont déjà choisi leur camp (quoiqu'ils s'en défendent - oh, pudeur !) dans la Belgique du futur de demain.

"Le néerlandais progresse plus vite que le français." Ben tiens.

"It's about the money, stupid" Bill Clinton

Écrit par : Pfff | lundi, 20 mai 2013

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Oui mais que se passerait ils si les flamands décidaient de quitter l'union européenne ou si l'union européenne explosait? Si on revenait au franc belge? Aujourd'hui, un peu partout dans le monde, des voix (minoritaires) mettent en garde contre la fin du rêve européen.

Dans un cadre belgo-belge toute votre argumentation s'effondre. C'est vrai qu'on n'en est pas encore là mais l'avenir n'est pas déjà tout tracé.

Écrit par : Geronimo | lundi, 20 mai 2013

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