mardi, 21 décembre 2010

Les Boules (ou «Bart Attacks»)

Mesdames et Messieurs les démocrates, je suis au regret de vous annoncer que vous avez perdu vos couilles. Je les ai retrouvées, racrapotées, ridées comme des pommes reinettes de fin de saison, dans un caniveau de la Place Saint-Géry. Elles avaient roulé toutes seules depuis le 16 rue de la Loi. Pour l’instant, quelques rédactions, et quelques eunuques de la pensée, continuent à papoter — comme si de rien n’était — du sexe des anges, de l’élasticité de leur préservatif fiscal, du taux d’échancrure du split-rate qui se dilate, et du 1% qui séparerait la Loi de financement de la N-VA de celle du PS. Ils le font d’une voix fluette et doucereuse, censée nous rassurer sur l’avenir de la Nation (avec «N» majuscule) belge. Nous ne sommes pas rassurés. Étudions le patient.

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Hypertrophie de l'omerta
Mesdames et Messieurs les démocrates, un nationaliste est donc chez vous quelqu’un qui se bonifie de façon naturelle : plus il répète les mêmes insultes, plus il se vautre dans l’odieuse boue de «l’identité nationale», plus on le pardonne, et moins on a — apparemment — le devoir (et même le droit) de s’en offusquer. Que vois-je ? Monsieur De Wever s’en va provoquer les Wallons, l’État, le roi chez nos voisins allemands. Provoquer ? Oui, dans tous les sens du terme. Provoquer, insulter, décapiter, victimiser. Et plutôt que de réagir comme il se doit, vous vous en êtes cette fois bien vite battu les coucougnettes, qui ont fini par vous tomber de l’entrejambe, pour atterrir au creux du marais (peut-être parce que «marais» se dit «broek» en vieux-néerlandais, ce qui signifie aujourd’hui «pantalon» en beau flamand ; vous seriez-vous fait pipi dessus que cette humide notion soit passée d’une zone marécageuse à vos guiboles tremblantes pour avoir tout vendu sans rien obtenir ?) Pour cette fois, quelques journaux ont fait notable exception à la règle de l’omerta. C’est très bien. Mais c’est insuffisant.

Dilatation du rating.
Car trop de chroniqueurs, commentateurs, explicateurs, considérateurs, ramolisseurs, ont pris acte de l’interview de Bartounet, d’un simple « nihil novi sub sole» (rien de nouveau sous le soleil — ceci précisé pour ceux qui ne parlent par le néerlandais raffiné de l’allerslimste mens ter wereld). Voilà qui est simple ! À la télévision flamande, on ne s’encombra pas de ses considérations wallophobes ni de son régicide virtuel : la seule question qui fit vraiment débat fut de savoir s’il était sage de dire que la Belgique était le malade de l’Europe lorsque les marchés nous contemplent. En effet, ça ressemble à un appel à l’assaut financier. Les marchés nous écoutent. 


À l’exception notoire d’une chroniqueuse du Laatste Nieuws invitée à Reyers Laat (VRT), que j’embrasse ici sur les deux joues pour son courage et son indépendance d’esprit, la question «Der Spiegel» a donc fait long feu au Nord. Pô grave, les gars ! Et l’accusation (du P.S. ?) que Bart risquait d’érafler un peu plus notre image financière fut balayée par le journal de la VRT : la  menace de décote de la Belgique chez Standard & Poor’s était parue avant Der Spiegel aux alouettes. Conclusion immédiate de la VRT : Bart n’a donc pas fait de mal à notre cote. Syllogisme effarant. Car depuis 2004, ce monsieur, associé d’abord à Leterme, ensuite à lui-même, a tout fait pour décrédibiliser notre pays ici et ailleurs. L’Allemagne ne demandait qu’à être rassurée. Voilà qui n’est pas fait. 


Petite parenthèse : je sais, cet article, j’aurais dû l’écrire plus tôt, mais depuis la parution de l’entrevue de Bart, je me suis contraint à écrire à la seringue et ça m’a demandé un peu d’entraînement. Avantage : ça m’évite de changer d’instrument quand je m’injecte de l’argent vloms en fin de mois. Attention, ça va piquer.

Séparatite infectieuse
D’abord, un constat salé : Bart De Wever, c’est Nigel Farage version Flandre. Si nous ne nous soulevons pas violemment («nous», c’est-à-dire «les démocrates» de Flandre et de Wallonie) contre l’un, nous n’avons pas le droit de critiquer l’autre. Le premier ajoutant à la pestilence du langage du second une dose d’hypocrisie qu’il ne prend pas en intraveineuse, je vous rassure tout de suite. Il n’en a pas besoin. Il est tombé dedans étant petit. Car que dit-il à ce miroir teuton ? 

«(…) je n’œuvre pas à la fin immédiate de la Belgique. C’est d’ailleurs inutile, car la Belgique va disparaître spontanément.» Z’avez pigé, les eunuques ? Il dit que vous cherchez à faire monter au gouvernement fédéral quelqu’un qui n’y croit pas une microseconde, et pire, quelqu’un dont l’intérêt sera, une fois nommé, par exemple au ministère des Affaires étrangères (qui devra être renommé «Mystère des Affaires étranges»), de continuer son travail de sape. Dame ! Comment mieux faire s’écrouler un bâtiment qu’en étant dans la place ? Geert Bourgeois a d’ailleurs, lors d’une interview en début d’année, sous-entendu assez clairement que la N-VA et le CD&V s’étaient mis d’accord en 2007 : Leterme n’allait au 16 que pour obtenir plus d’autonomie flamande. L’intéressé confirma (involontairement ?) ces soupçons dans Hard Talk, à la BBC, quand il affirma que la Belgique devait réformer son État parce que… la Flandre en avait besoin. 

La phrase susdite de De Wever est bien pire qu’un simple «la Belgique est le malade de l’Europe» sur laquelle l’on a timidement débattu. La Belgique reste quand même le pays dont la population est, en moyenne, la plus riche d’Europe en matière de patrimoine personnel, et possède même plus des trois quarts de la dette de son État ! Sans compter que la dette belge est peut-être importante, mais si la dette française continue à grimper comme elle le fait depuis l’arrivée de Sarkozy, on finira par être battu par notre illustre et grand voisin (sauf si on barst avant). Donc, si malade(s) de l’Europe il y a, allons plutôt voir du côté de la Grèce, l’Espagne, l’Irlande, le Portugal, etc. La Belgique n’est pas malade. Elle est prise de grippe nationaliste. Ça se soigne. Ça s’extirpe. Mais il est vrai qu’on peut aussi en mourir si on ne prend pas d’aspirine. 

Nanisme congénital
Je reviens à mes eunuques. Chers castrats, avez-vous bien lu et soupesé la suite du discours de «l’infarctus ambulant» ? «À terme, l’État belge n’a pas d’avenir : il est trop petit pour nourrir de grandes ambitions politiques et trop hétérogène pour gérer des compétences comme la fiscalité ou la politique sociale» ? Ce n’est pas une simple redite de ce qui a été dit. C’est plutôt la preuve que l’ambition de De Wever de faire disparaître la solidarité est parfaitement intacte après 6 mois de négociations, et que la seule Loi de financement qu’il acceptera sera celle qui permettra d’obtenir ceci, à terme. On me dira que ce n’est pas grave, parce qu’après Bart viendra un moins rabique. Vœu pieux, mais admettons. Cela signifie quand même que Vande Lanotte n’est pas aujourd’hui en train de travailler au bien commun, mais tente (involontairement) de permettre à De Wever d’obtenir (au moins un peu de) ce qu’il veut, sans devoir céder rien qui puisse faire obstacle à son ambition flamingante. Or, aujourd’hui, on a besoin d’une Realpolitik, pour tous. Pas d’un glissement nationaliste, au seul bénéfice de la superbe flaminganditude. 

Nationalite aigüe
Unkel Bart (qui pense tout haut qu’une interview en allemand serait plus dure à nos oreilles — mais qu’est-ce qu’il a contre l’allemand ?) rappelle enfin qu’il est largement coresponsable de la situation actuelle : «La Belgique, à la suite de querelles politiques sans fin, est devenue le malade de l’Europe». Car, depuis quand les querelles politiques sont-elles sans fin ? Depuis que la N-VA, d’abord en cartel avec le CD&V (tout aussi coupable), et ensuite seule, exige la réalisation de son programme autonomiste pour lequel aucun de ces partis n’a jamais eu une majorité en Belgique, ni même en Flandre. Il n’y avait pas un tel immobilisme du temps de Verhofstadt ! Plus vexant pour nos flamingants, c’est même ce dernier qui a dû former le gouvernement de Leterme, tant le cartel CD&V/N-VA en était incapable. N’est-ce pas la preuve clinquante que l’immobilisme n’est pas dû aux démocrates flamands (Open VLD, SP.a sans Spirit, Groen!, etc.), mais bien aux nationalistes ? Que donc, la crise belge n’oppose nullement les Francophones aux Flamands, mais bien les démocrates aux nationalistes ?

Mais bien sûr, Bartje Zwartepiet rejette immédiatement la faute sur les «Wallons», mauvaise «race» accro à ce putain d’argent «flamand» (c’est tellement vrai qu’on dit «des cents» au lieu de «des centimes».) : «Les Wallons, et les socialistes en particulier, en tant que premier parti francophone, empêchent toutes réformes sensées.» Ou comment prétendre que ce sont les Wallons qui provoquent la future sécession, alors que c’est le premier point de son programme ! Ou encore, comment rejeter sa propre responsabilité sur les autres ! Certains en déduiront que Bart manque de castagnettes. Faux : ce n’est pas l’absence de couilles qui amène De Wever à ne pas assumer ce programme qui lui est propre et cher (et qui nous est exorbitant) : c’est simplement parce qu’il les a remplacées par des boulettes sauce stratégo achetées à la friterie du quartier. Combien de Flamands naïfs, jusque dans l’élite journalistique du Nord, se nourrissent à cette infusion d’hypocrisie, de désinformation et de propagande populiste facile ? 

Réformose déformante
Poursuivons les piqûres. A-t-on bien mesuré ses propos sur le roi ? «Pour nous, Flamands, cette situation est problématique, parce que le Roi n’a pas les mêmes idées que nous. Pour les Wallons, c’est un avantage et ils forment une alliance avec lui.» Pour la seconde fois dans l’interview, le «bartracien» s’identifie donc aux «Flamands». Ou plutôt, il identifie les Flamands à lui-même. Ce n’est pas la N-VA, mais bien «les Flamands» qui veulent une réforme de l’État. D’accord. Je vous suggère quand même d’interroger cinq ou six Flamands dans la rue pour voir ce que le mot «confédéralisme» leur évoque. Rien de concret, je vous l’assure ! On leur a enfoncé ce terme dans le crâne à coup de marteau en même temps que des «copernicaans», «autonomie», «profitariaat» e tutti quanti. Le niveau de la démocratie ne dépend pas seulement des partis politiques, mais aussi et surtout de la réactivité des médias. Là, ils sont carrément complices (merci Siegfried Bracke !)

En énonçant cette phrase quand même invraisemblable : «le roi n’a pas les mêmes idées que ‘nous’», (sous entendu «les Flamands»), c’est le fondement de la construction belge que Bart attaque : l’inviolabilité de la personne royale. Or, tant qu’il n’y a pas de Flandre indépendante, ni de république, Bart De Wever est censé respecter la personne du roi, qui est le cœur de nos institutions. Autrement dit, Mister Blanc-de-Bœuf dit tout haut que, quand il négocie, il retire par avance toute crédibilité au chef de l’État qui lui a confié la mission de faire avancer les négociations. Ce faisant, c’est la mission même qui lui a été confiée qu’il avoue nulle et non avenue. Qui ferait une chose pareille, sinon quelqu’un qui œuvre, exclusivement, à la scission du pays ? L’affirmation que «Les Wallons forment une alliance avec [le roi]» aurait dû soulever l’indignation dans les médias flamands et wallons. Accuser le roi de favoritisme wallon, publiquement, en Allemagne ! Mais non ! Allons, allons, ce n’est rien. Chut. Silence. Tendons-lui donc une oreille bienveillante. Ou deux. En plus des coucougnettes et de la queue.

Électiophilie obsessionnelle
Je me demande comment on peut penser qu’il est légitime de négocier avec un président de parti qui dit : «si nous participons à un tel gouvernement, nous courons le risque de perdre les prochaines élections», qui démontre que, pour la N-VA, les élections (de 2011 ?) sont plus importantes que le sauvetage d’un pays qu’elle dit elle-même malade, et qui doit disparaître. Ironique, Bart affirme, quand on lui parle de Charles Piqué : «Je remarque que ceux qui ne veulent pas la fin de la Belgique sont les premiers à en parler». Où Bart-à-Mora-Boulettes-et-Moutarde sous-entend par l’absurde, et en pleines négociations vitales pour le pays qu’il veut bien une seule chose : la fin de la Belgique (et un supplément de mayonnaise, astableeft, Draakske).

Solidarité homéopatique
Les termes qu’il utilise ensuite pour parler de solidarité sont tout aussi révélateurs : «Nous pouvons envisager d’aider la Wallonie, mais à des conditions normales». Qu’est-ce que c’est, «des conditions normales» ? L’équité fiscale (à savoir, que la partie principale des impôts payés par les plus riches, plus nombreux en Flandre, soient répartis dans tout le pays, avec un écart de, disons, maximum 10 % par rapport à la moyenne nationale, comme ça se fait… en Allemagne ? Que Nenni ! Car les «transferts actuels» entre Flandre et Wallonie sont bien inférieurs à ceux qui existent entre la région la plus riche et la moins riche de notre voisin oriental ! Ainsi, en 2006, quand la Flandre contribuait à hauteur de 3,6 % de son PIB à la solidarité nationale, la Bavière et le Bade Wurtemberg déboursaient jusqu’à 10 % de leur produit intérieur brut. Alors, si 3,6 %, c’est «anormal», que propose-t-il ? En fait, des «conditions normales», chez lui, reviennent à ce que la Flandre, qui dans son esprit (et celui de bien des CD&V) «possède» souverainement tout ce que les Flamands produisent, décide elle-même de ce que la Wallonie «mérite». Ça s’appelle chez moi de la coopération au développement ! Et à propos, au Congo, on appelle en lingala l’époque de la colonisation «temps flama» ou «tango ya ba flama(nd)» (le temps des Flamands). Préparons-nous à une qualification similaire : « li tins dès Flaminds».

Addiction à la wallophobie
Piqûre suivante, et de rappel. Bart poursuit : «Cet argent ne doit pas s’apparenter à une injection de drogue, comme pour un toxicomane.» Une insinuation honteuse pour un homme politique à l’étranger, qui vient s’ajouter au chèque en blanc, à l’argent de poche, aux faux billets, à l’irresponsabilité, à l’immobilisme, et bien d’autres douceurs nationalistes encore. Bien sûr, on connaissait le mépris proche du racisme de De Wever envers la Wallonie et les Wallons. Sauf qu’ici, ça se fait à un moment crucial pour les négociations. Et qu’en plus, il ajoute un paragraphe dans lequel il nie l’existence historique de transferts inverses, de la Wallonie à la Flandre ! Et c’est lui qui ose dire entre les lignes, et dont les partisans osent affirmer haut et fort que les Wallons manquent de reconnaissance envers la Flandre ? 

Débilité historique
Mais oui ! Grâce à Bart l’Historien (comme on dit dans TV Belgiek), il va falloir s’habituer à l’image d’Épinal suivante, désormais vérité historique : Zeebrugge et Anvers, Zaventem, les autoroutes et les chemins de fer de Flandre ont tous été construits grâce au seul courage et au dynamisme de laboureurs miséreux soudain devenus technocrates en 1960, qui ont investi chacun 12 centimes de francs et beaucoup de sueur, architecturé tout ça, et ensuite promu l’ensemble à travers le monde, allant de Pékin à New York à vélo avec leur petit baluchon, tout comme une mienne aïeule flamande a parcouru des jours durant la campagne du Nord battue par les vents, à pied, pour rejoindre la Wallonie et puis Bruxelles, où elle trouva du travail. Un jour, Bart De Wever arrivera peut-être à vous faire avaler que Christophe Colomb, Marco Polo et même Alexandre Le Grand étaient, en fait, flamands !

Maladie de Pappenheimer
Passons des piqûres au baxter. De Wever évoque ensuite «notre identité nationale». Et appuie : «(…) la grande majorité des gens craignent la mondialisation et se pose la question de leur appartenance ? Ce n’est pas différent en Flandre». Concrètement, il y a donc bien pour lui une identité flamande. On tombe dedans à la naissance. Et en Flandre, à le deviner, on ne naît pas avec une pikouze à euros dans le bras comme en Wallonie ! 

Mais Bart De Wever est généreux. Il veut nous sauver du Vlaams Belang : «Quand des gens ne trouvent plus une identité culturelle et sociétale, ils se détournent des partis démocratiques et se tournent vers ceux qui propagent des idées nationalistes malsaines et en partie racistes.» Mais dites-moi, que fait De Wever dès qu’il parle des Wallons, si ce n’est propager des idées nationalistes (malsaines) et en partie racistes ? Excellent constat Bartje : quand on leur a retiré leur identité belge, remplaçant un peu partout notre drapeau national par des lions, entonnant le Vlaamse Leeuw avant la Brabançonne, faisant passer le gouvernement flamand pour un gouvernement national, 40 % des Flamands se sont tournés vers des partis qui leur construisaient, en remplacement, une identité bien flamande, qui s’opposait de façon systématique à l’identité wallonne, moins responsable, moins travailleuse, moins intelligente (puisqu’ils n’acceptent pas derechef les propositions flamingantes dès lors que — voir ci-dessus — «les Wallons (…) empêchent toutes réformes sensées»). Eh oui, on ne peut construire une identité subnationale sans en exclure une partie de la Nation. Il n’y a pas de nationalisme qui fonctionne sans au moins une certaine dose de «racisme».

Mauvaise digestion des corps étrangers
Quant à l’intégration, De Wever confond à nouveau la Flandre et la Belgique. Il dit : «(…) c’est cette intégration qui manque. Chez nous, en Belgique, les immigrés de la quatrième génération vivent encore entre eux». En Flandre, peut-être. Mais en Wallonie, des immigrés de moins que la quatrième génération sont aujourd’hui président du premier parti (Elio Di Rupo), ministres (Fadila Laanan, Christos Doulkeridis, Maria Arena), présentatrices-vedette du JT prime time (Hakima Darmusch, Hadjah Lahbib), pipoles internationaux (Adamo, Pompillio, les acteurs des Barons) et grands talents divers (Sam Touzani, Hamadi, Jean Bofane, et j’en passe des tonnes). Ils font briller les couleurs belges en théâtre, en écriture, en journalisme, en musique. Au niveau de la démocratie parlementaire, il y a 5 députés aux noms rappelant les diverses immigrations au parlement flamand, 7 au parlement wallon, 12 au parlement bruxellois. Ça ne fait pas toute l’intégration (quel mot laid !), et il y a des problèmes, bien sûr, à régler. Mais il est incontestable qu’en Francophonie, un fils ou petit-fils d’immigré peut espérer accéder au sommet de l’État quand en Flandre, il peut tout au plus devenir un chanteur de charme au succès local (Rocco Granata) ou député(e). 

Et donc, quand Bart De Wever dit au Spiegel : «Chez nous, même le président Obama serait encore un étranger», il ne peut parler que de la Flandre, ou alors, il doit penser que le nom «Di Rupo» est d’origine wallonne. Quand il prétend que «Si nous ne résolvons pas ce problème, un nombre croissant de personnes vont répondre aux sirènes populistes de Geert Wilders ou de Jean-Marie Le Pen.», il doit forcément évoquer la Flandre : en francophonie, le Front National (belge) est quasi exsangue (sauf que bien sûr, immobilisme politique aidant, il est en train de remonter dangereusement). En Flandre, le Vlaams Belang a fait, par le passé, 24 %. Et il y a cinq fois moins «d’étrangers» au Nord qu’à Bruxelles ! Ce n’est donc pas le manque d’intégration qui envoie les électeurs dans les filets extrémistes, mais bien l’instrumentalisation politique de la peur de l’autre.

Paranoïa diabolisante
Comme à son habitude, Bart n’oublie pas non plus la traditionnelle séquence «victimisation» : «Pour beaucoup de Belges, Bart De Wever est comme le loup dans la bergerie. Il avance gentiment, mais dès qu’il le pourra, il croquera l’agneau. » Ah ! Le pauvre ! On le diabolise ! Pourtant, n’a-t-il pas affirmé plus haut dans l’article qu’il le croquera, l’agneau, qu’il s’agisse de la Wallonie, de Bruxelles ou plus généralement, de la Belgique ? Il faut être couillu pour accuser les autres de vous accuser de ce dont vous vous accusez vous-même, et sur la même page, encore ! Il laisse ensuite échapper : «Je ne veux pas être lié aux mouvements de la droite populiste. Ils portent préjudice au mouvement flamand». Sublime ! Car Jan Peumans, qui défend son oncle nazi et écarte les Juifs de la «nation flamande», il n’y porte pas préjudice ? Et Marc Demesmaeker, qui côtoie régulièrement le Vlaams Belang lors de célébrations ultranationalistes, aux relents néo-nazis, il n’y porte pas préjudice ? Et la députée Minneke de Ridder, qui a sur son blog une vidéo où sont mis à l’honneur pas moins de trois nazis flamands, elle n’y porte pas préjudice ? Et Bart De Wever lui-même, quand il considère gratuites les excuses aux Juifs d’Anvers pour complicité de déportation par l’administration locale, il n’y porte pas préjudice ? Et la N-VA toute ensemble, si elle ne veux pas être liée à l’extrême-droite, pourquoi organise-t-elle, avec le Voorpost, le Vlaams Belang, la VNJ et bien d’autres organisations radicales la fête du chant national flamand ? 

Une dose de barbuturiques
Je le dis sans faux-fuyants : cette interview est une insulte. À la Belgique, aux démocrates, à la Wallonie, aux Bruxellois, et bien sûr, aux Flamands eux-mêmes. C’est une injure à l’Europe des nations, à l’immigration présentée comme un échec voire un danger. C’est donc à juste titre que Bart De Wever a été critiqué avec véhémence par Le Soir et quelques autres journaux francophones. Il est donc insupportable qu’il ait été lavé de tout soupçon par la plupart des médias flamands, à l’exception notoire et remarquable du Laatste Nieuws — le journal le plus lu au Nord, quand même. Il est hallucinant qu’il ait été absous par certains Wallons. Car quelques individus se sont crus obligés de faire les intéressants en niant, et le contenu, et la violence de l’interview de ce Bart qui est à la Flandre ce que les barbus sont à l’Islam. Je pense en particulier à Claude Demelenne, notre Éric Besson à nous, qui se dit socialiste, mais pense libéral quand il ne pense pas flamingant, qui s’est cru obligé de publier dans De Standaard, tenez-vous bien, une défense en règle du discours de ce nationaliste populiste démagogue qui se nourrit aussi bien qu’il «négocie». 

Syndrôme de Stockholm
Merci, monsieur Demelenne ! On avait bien besoin d’alimenter la machine à prétendre (auprès des lecteurs flamands) que les Wallons et les Bruxellois sont des irresponsables ! Car oui, on a des problèmes, oui, il faut les résoudre, oui, la Wallonie est à la traîne, oui, Bruxelles est mal organisée, mais non, personne ne devrait pouvoir impunément utiliser les questions brûlantes que connaissent toutes les sociétés pour fustiger le soi-disant immobilisme d’une partie de sa population. Parce qu’alors, nous pourrions tout aussi bien rassembler l’ensemble des problèmes flamands, et il y en a par paquets, à commencer par le déni de nationalisme, les dénis de droits, le profit tiré de Bruxelles, l’absence de vases communicants entre des générations d’immigrés et la population dite «autochtone» (reconnue par une étude que je n’ai pas sous la main : plus des ¾ des musulmans ne connaissent aucun Flamand «de souche»), l’éparpillement politique, la lenteur exécutive (Lange Wapper, Doel, etc), l’appel systématique de l’État à des services externes, cachant la réelle ampleur du fonctionnariat, à un prix non négligeable, l’absence de connaissance de la Shoah dans les écoles, la pensée unique médiatique d’une partie trop importante de la presse, l’habitude de tout mettre sur le dos des Francophones et de la Francophonie, l’espace invraisemblable laissé aux idées racistes (TAK, VB, Voorpost, etc.), celui laissé aux concerts néo-nazis, racistes, antisémites, la connaissance de plus en plus relative du français, le manque total de poids politique international, contrairement au laïus généralement vendu à l’électeur, qui a coûté Opel Anvers, qui fait traîner les accords bilatéraux Flandre-Hollande sur le dragage de l’Escaut et la perception kilométrique ; la politique dispendieuse de création d’image (Vlaamse Huis : un bureau au 568e étage d’un immeuble «prestigieux» à New York, dont le premier directeur a dû être viré pour malversations) qui ne sert à rien tant la politique flamande est perverse (Wooncode, Wonen in Eigen streek, circulaire Peeters, Jobkorting, assurance-services-santé, contestés, visés ou carrément condamnés par l’ONU, le Conseil de l’Europe, la Cour de Justice, la Commission européenne, quand ce n’est pas le Haut-Commissariat aux Réfugiés qui traite cette Belgique, soi-disant «si tolérante» selon ses partis majoritaires, de carrément oppressive !

Délire de la persécution
Alors que Wallons et Bruxellois (de toute langue) ont bien compris aujourd’hui qu’il y avait du pain sur la planche, la Flandre, elle, refuse de prendre conscience de ses propres problèmes, parce que son élite flamingante (j’exclus ici la majorité des Flamands qui n’en sont pas) répond à chaque remarque : «c’est la faute à ces junkies, profiteurs, irresponsables rats wallons.» Et pire : quand elle est personnifiée par Bart De Wever, elle répond qu’on l’insulte quand on la prie seulement d’arrêter de tout «nous» mettre sur le dos.

Hypertrophie testiculaire
Enfin, on me dira que les politiciens francophones (mais pas que) chargés de négocier une nouvelle Belgique se sont un tout petit peu fâchés pour la forme. Ils n’allaient quand même pas en faire un double hamburger au kerrieketchup non plus, hein ! Parce que, comme il y a six mois, comme il y a deux ans, comme il y a trois ans, «on est tout près d’un accord». Elio Di Rupo a été d’une modération exemplaire, et pourtant, Bart De Wever lui a répondu par voie de presse (flamande) qu’il avait tapé «en dessous de la ceinture». Avec les «cojones» qu’il a, le Bart, faut reconnaître que même en visant très au-dessus, on les aurait atteints. Bref, l’espace de négociation est à peu près de la même envergure que l’espace de protestation quand le nationalisme flamand nous envoie sa botte dans les roustons depuis l’Allemagne : inexistant, intoléré, interdit.

Déni de dénigrement obsessionnel
Dans de telles circonstances, les négociations avec la N-VA ne peuvent, au mieux, que renforcer le Credo de De Wever d’une Belgique impossible. À chaque fois qu’une avancée se présente, De Wever sort un joker. Oui, c’est répétitif. Oui, ce n’est pas nouveau, mais non, il n’est pas normal qu’on s’y habitue. Toute nouvelle baffe de ce matador dont les taureaux sont le socialisme, la francophonie, l’eurodémocratie, devrait valoir une réaction plus acerbe à chaque fois. Au lieu de ça, on s’endort doucement, on se laisse hypnotiser par l’obsessionnelle rancœur ethniciste du flamingant. Le «déjà-vu», le «déjà-su», le «nihil novi sub sole» nous aveuglent. C’est au contraire une nouvelle confirmation de la nature profonde de ce néo-flamingantisme, et tous ceux qui ferment les yeux à ce nouvel affront, international cette fois, méritent le mépris et le dédain.

Atomiumite euphorisante
Avis aux amateurs. Je suis donc Place Saint-Géry, et j’ai rassemblé suffisamment de couilles pour lancer une méga-pétanque. Ce n’est pas ragoûtant (elles sont toutes cramoisies, mollassonnes, et un peu gluantes), mais au jour qu’il est, un peu de sport et de pastis nous changera les idées. On en a besoin. Et puis ça tombe bien : ce manque de couilles nous fout les boules. Autant en profiter !

 

11:18 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (38) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

Bart de Wever, historien jovial et radical qui a compris la racine du mal qui ronge le plat pays… a déclaré sans mâcher ses mots : « ce qui est derrière moi, c’est mon cul » !
Voilà un homme qui a trouvé la bonne formule pour inciter tous les Belges à aller de l’avant… c'est-à-dire dans le trou béant qui se profilait à l’horizon depuis bien longtemps.
Ça ne nous empêche pas de nous demander avec beaucoup de courtoisie, ce que c’est qu’un trou du cul ?
C’est un trou de souris qui laisse passer n’importe qui. Surtout ceux qui naviguent à vue dans un brouillard total où même les plus avertis ont besoin de radar pour savoir dans quelle langue il faut s’injurier.
Ce radical flamand a bien l’intention de défoncer les vieilles cloisons.
D’abattre ce mur inexistant. Il faut le faire. Nul n’y est encore parvenu… venir à bout du néant… qui remet chaque jour en question l’identité de tout un chacun.
Qui sommes-nous ? Je crois que c’est le NOUS qui assomme.
Les un saignent… les autres se font saigner et cette hémorragie ne peut plus durer.
La Belgique comme arrière pays, ou pays de derrière va enfin prendre les devants… en succombant à ses propres blessures.
Elle laisse à l’Europe sa science du compromis. Sa conscience du compromis…Où rien n’est jamais ni tout à fait dit, ni tout à fait défait…
ô mollesse ! ô faiblesse ! ô petitesse ennemie !
Dehors les faux-culs… nous autres flamands avons su avant tout le monde, que l’Europe sera un jour ou l’autre le trou du cul du monde !
http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Balle%20de%20Wever

Écrit par : le journal des tueursnet | mardi, 21 décembre 2010

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Côté Flandre, question ministres issus de l'immigration, il y avait Anissa Temsamani. Elle a tenu deux semaines avant de se faire lourder pour cause de diplôme bidon, si je me rappelle bien.
Sinon, Pierre Chevalier, Yves Leterme, Jan Jambon, Vic et Bert Anciaux, Geert Bourgeois, ça doit sûrement compter ? Non ?

Écrit par : Jean-Marc L. | mardi, 21 décembre 2010

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Grappig dat een artikel over de zogenaamde beledigingen van Bart De Wever ten opzichte van de franstaligen volstaat met beledigingen aan zijn adres. Niet dat we van een rabiate vlamingenhater als Marcel anders verwacht hadden.

En voor wanneer een artikel over de weigering van de franstalige nomenklatura om de vragen van NVA parlementsleden te beantwoorden, o grote democraat?

Écrit par : Lieven | mardi, 21 décembre 2010

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Hier is je antwoord, grote lomp :
http://www.lalibre.be/actu/elections-2010/article/631335/obstruction-francophone-en-commission-parlementaire-tout-simplement-faux.html

http://bit.ly/i6aVWa (vertaald door Google Translate)

Écrit par : Jean-Marc L. | mardi, 21 décembre 2010

46 questions pour une seule députée en commission ! Dingue !

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 21 décembre 2010

Cher Marcel vous dite que bartounet est toujours dans la victimisation. Une autre tactique est de jeter le flou, par exemple le frère de notre cher président européén n'a cessé dans les débat dominicaux de claironner qu'il en avait marre des insultes des DEUX chef de partis (de wever ET elio di rupo). personne n'a réagi. quelqu'un peut me citer une insulte ou un propos qui pourrait légèrement égratiner la population flamande dans le chef de di rupo ? cela me fait réagir pour deux raisons.
1. pour lui quand di rupo dit que "dewever peut comprommettre l'avenir financier de l'état avec de tel propos" (ce qui est vrai) c'est une insulte ? du même niveau que les junkies, les profiteurs, les assistés, le roi qui pense pas comme nous, dire publiquement que le roi n'est pas neutre, que ce qui est derrière lui c'est son cul, ...? inquiétant.
2. en disant cela il dissous les propos de dewever, comme s'ils étaient au milieu d'une cacophonie générale alors qu'il en est rien.

Écrit par : fazzz | mardi, 21 décembre 2010

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fazzz : vous avez tout à fait raison. Confondre des attaques envers un politicien et d'autres envers un "peuple", un chef d'État réputé inviolable ou encore la francophonie, donne la mesure de la distorsion de l'opinion dans une certaine Flandre. On peut taper à souhait sur les Bruxellois ou les Wallons, mais il est interdit de toucher à Bart ! Il y a la peut-être la manifestation d'un complexe de supériorité ou 1 politicien flamand a autant de valeur philosophique que l'ensemble de la population wallonne... Je dis bien "peut-être".

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 21 décembre 2010

Je ne vois pas l'intérêt d'en remettre une couche sur Mr de Wever: ceux qui n'ont pas encore compris ne comprendrons jamais.
Son opinion sur la Belgique, les Wallons, ... est effectivement connue depuis belle lurette.

Les derniers sondages montrent que la majorité des électeurs est satisfaite du travail de ses hommes politiques, tant du sud que du nord et dans une démocratie, c'est ce qui compte!

Bien sur, on pourrais invoquer leur réceptivité à une certaine propagande, leur manque d'esprit critique, leur inculture politique ou plus prosaiquement leur manque total d'intérêt pour la chose publique au delà de quelques clichés mais dans une démocratie, le citoyen est responsable.

Ce ne sont pas Bart de Wever ou di rupo qui sont en train de mener ce pays à sa perte, ce sont leurs électeurs.

Écrit par : Achernar | mardi, 21 décembre 2010

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Aujourd'hui c'est l'anniversaire du gros. N'oubliez pas de lui envoyer un email !

Écrit par : Endadine Akass | mardi, 21 décembre 2010

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et il n'a que 40 ans..:)

Écrit par : luc | mardi, 21 décembre 2010

Autre homme politique totalitariste né un 21 décembre : Joseph Staline. :)

Écrit par : Endadine Akass | mardi, 21 décembre 2010

Stalin n'a même pas été interviewé par Der Spiegel :)

Écrit par : luc | mardi, 21 décembre 2010

Je n'y manquerai pas : http://www.youtube.com/watch?v=mp8HrNPTidg

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 21 décembre 2010

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Video multi-messages :

http://www.youtube.com/watch?v=BgEDYxWvCfM

Écrit par : Pazunbrin | mardi, 21 décembre 2010

Aux mots les intellos! La situation est gelée comme ce pays frigorifié par la peur de l'échec que pourtant tout le monde pressent. Nous le savons tous et pourtant... Aurions-nous peur de l'affrontement? Bien évidemment. Qui désire un conflit ouvert dans ce pays qui a été le champ de bataille de l'Europe pendant tant de siècles? Nous sommes comme ces arbres pliant sous la neige, croyant que le silence allègera notre fardeau et ,pourtant, il continue de neiger jusqu'à ce que nous nous écraserons. Devant nous, l'avenir se fait sombre. Il suffit de voir la situation financière des communes qui plongent les unes après les autres dans les affres de l'endettement. D'ici à deux ans, bon nombre de communes licencieront, réduiront leurs services sans compter les cpas qui se verront bientôt en grande difficulté. Et quand la pauvreté jonchera nos rues, ce qui est de plus en plus le cas, quand les estomacs vides se révolteront, c'est à ce moment que nous risquons de basculer, oui basculer dans un temps que nous aurons pressenti sans pouvoir l'éviter. Et quand la violence se déchaînera, nous jouerons les hébétés, ceux qui ne pensaient pas que cela soit possible.

Alors oui, agissons, créons, rouspétons, débattons... Je me souviens d'un temps où je me suis fait taper sur les doigts pour avoir débattu avec Pascal Deroubaix, ex-député de l'UDRT, frisant avec la droite extrême. Mon parti estimant qu'il ne fallait pas débattre avec des "extrémistes". Et bien, il le faut car c'est la seule façon de faire vivre la démocratie qui exige le débat. Dans une époque où n'existe plus que le politiquement correct, il nous faut briser l'omerta. Marcel le fait ici, faisons-le aussi dans notre quotidien....

Pourquoi ne créerions-nous pas Le 11/01/2011 à 11H11 un électrochoc en exprimant un "Y en a marre (des fossoyeurs de la démocratie)!!!" sur notre lieu de travail, dans l'espace public, dans notre bain, sur nos patins au milieu du lac gelé, dans le métro, le train ou le bus, partout où nous sommes.... Une sorte 11 janvier qui ferait un pied de nez au terrorisme du silence, tout aussi dévastateur que le 11 septembre 2001. Le 11 janvier, un cri pour la démocratie dont nous serons chacun les acteurs en expliquant à ceux qui serons présents là où nous serons pourquoi nous crions....Et répétons cela tous les 11 du mois à 11H11 jusque quand démocratie s'en suive...

Écrit par : verlaine | mardi, 21 décembre 2010

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Au fond le problème de la Belgique, c'est d'assimiler langue et territoire - langue et ethnie; cette conjonction d'idée ne peut mener qu'au fanatisme communautaire.

Écrit par : panzer | mardi, 21 décembre 2010

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A l'apartheid, Panzer : un jour viendra où un hôpital public refusera le remboursement des soins de santé parce que vous n'êtes pas du même régime linguistique. Les communautés ne devraient s'occuper que de culture et d'enseignement fondamental et secondaire.

Écrit par : Jean-Marc L. | mercredi, 22 décembre 2010

De part et d'autre, l'écart est trop grand entre le maximum concédable et le minimum exigible.
Rejoignons la « logique géopolitique » ; rettachistes et orangistes, mêmes combats !

Écrit par : Pierre lison | mardi, 21 décembre 2010

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Aux mots les intellos! La situation est gelée comme ce pays frigorifié par la peur de l'échec que pourtant tout le monde pressent. Nous le savons tous et pourtant... Aurions-nous peur de l'affrontement? Bien évidemment. Qui désire un conflit ouvert dans ce pays qui a été le champ de bataille de l'Europe pendant tant de siècles? Nous sommes comme ces arbres pliant sous la neige, croyant que le silence allègera notre fardeau et ,pourtant, il continue de neiger jusqu'à ce que nous nous écraserons. Devant nous, l'avenir se fait sombre. Il suffit de voir la situation financière des communes qui plongent les unes après les autres dans les affres de l'endettement. D'ici à deux ans, bon nombre de communes licencieront, réduiront leurs services sans compter les cpas qui se verront bientôt en grande difficulté. Et quand la pauvreté jonchera nos rues, ce qui est de plus en plus le cas, quand les estomacs vides se révolteront, c'est à ce moment que nous risquons de basculer, oui basculer dans un temps que nous aurons pressenti sans pouvoir l'éviter. Et quand la violence se déchaînera, nous jouerons les hébétés, ceux qui ne pensaient pas que cela soit possible.

Alors oui, agissons, créons, rouspétons, débattons... Je me souviens d'un temps où je me suis fait taper sur les doigts pour avoir débattu avec Pascal Deroubaix, ex-député de l'UDRT, frisant avec la droite extrême. Mon parti estimant qu'il ne fallait pas débattre avec des "extrémistes". Et bien, il le faut car c'est la seule façon de faire vivre la démocratie qui exige le débat. Dans une époque où n'existe plus que le politiquement correct, il nous faut briser l'omerta. Marcel le fait ici, faisons-le aussi dans notre quotidien....

Pourquoi ne créerions-nous pas Le 11/01/2011 à 11H11 un électrochoc en exprimant un "Y en a marre (des fossoyeurs de la démocratie)!!!" sur notre lieu de travail, dans l'espace public, dans notre bain, sur nos patins au milieu du lac gelé, dans le métro, le train ou le bus, partout où nous sommes.... Une sorte 11 janvier qui ferait un pied de nez au terrorisme du silence, tout aussi dévastateur que le 11 septembre 2001. Le 11 janvier, un cri pour la démocratie dont nous serons chacun les acteurs en expliquant à ceux qui serons présents là où nous serons pourquoi nous crions....Et répétons cela tous les 11 du mois à 11H11 jusque quand démocratie s'en suive...

Écrit par : verlaine | mardi, 21 décembre 2010

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Je voudrais aussi crier STOP A L'APARTHEID BELGE. On s'y dirige tout droit avec l'assentiment des deux parties principales, tant flamands que francophones, avec chacun leurs armes (au Nord le culot, au Sud l'hypocrisie). Je déteste ce que ce pays est devenu ces trois dernières années.

Écrit par : Jean-Marc L. | mercredi, 22 décembre 2010

Bravo Marcel pour cet article.

J'en ai personnellement marre de ces gens qui n'étaient demandeurs de rien en dépit de tout bon sens et qui maintenant n'osent même plus défendre une certaine idée de l'honneur, sous prétexte qu'on s'occupera du nationalisme plus tard. Moi je propose la stratégie de la terre brûlée (au niveau de l'argumentaire, rassurez-vous): programmons dès maintenant la bombe à retardement histoire de... rassurer tout le monde. J'ai développé sur mon blogke à moi: http://www.plennevaux.be/alexandre/scission-de-la-belgique-trop-difficile-1355.html

Écrit par : Alexandre Plennevaux | mercredi, 22 décembre 2010

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pas mal ton blogske ;-)

Écrit par : guyguy | mercredi, 22 décembre 2010

Alexandre,

Je fais partie de ceux , finalement pas si rares, qui estiment que la Flandre est paralysante pour la Wallonie et Bruxelles.
Je fais partie de ceux, de plus en plus nombreux, qui pensent que la scission serait bénéfique pour les Francophones de Belgïe-que.
Je n’ai pas envie d’attendre 50 ans (je serai mort et presque oublié) pour vivre le renouveau tant espéré.
Je suis donc POUR une scission rapide avec l’aide des instances internationales.
Quand on aura ENFIN expliqué aux gens les avantages de la disparition de ce « pays », ils ressentiront la situation de manière nettement moins anxiogène.
Attendre, c’est perdre du temps.

Écrit par : Pierre@s | mercredi, 22 décembre 2010

Caliméro est au bout du roll !

http://www.lesoir.be/actualite/belgique/elections_2010/2010-12-22/bart-de-wever-je-suis-epuise-810236.php

Versons une larme !

Écrit par : Gilles | mercredi, 22 décembre 2010

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A chaque fois qu'il joue la victime, il gagne des voix..

Écrit par : Guillaume | mercredi, 22 décembre 2010

Puisque vous évoquez Nigel Farage, voici ce qu'il déclarait ce 15 décembre dernier:

http://www.dailymotion.com/video/xg5204_le-microcosme-de-la-desintegration-de-l-ue-nigel-farage_news

Écrit par : Waharday | mercredi, 22 décembre 2010

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Il a raison. Et sinon, que propose-t-il ? J'imagine que ce n'est pas de recoller les morceaux...

Écrit par : Jean-Marc L. | mercredi, 22 décembre 2010

Pour une fois que Di Rupo avait des couilles au cul (pas de mauvaise blague homophobe, please ^^), il se rétracte, conformément à ce que Marcel déplore dans son billet.

http://www.lesoir.be/actualite/belgique/elections_2010/2010-12-22/di-rupo-je-n-ai-jamais-voulu-critiquer-la-presse-flamande-810341.php

Navrant...

Écrit par : Gilles | mercredi, 22 décembre 2010

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La photo qu ils ont mis sur l article!!!! -) -) -)

Écrit par : DonBlacksad | mercredi, 22 décembre 2010

Ces derniers temps, toutes les photos d'hommes politiques sur le site du Soir semblent être tirées d'un "worst-of". Personnellement, ça me laisse un arrière-goût de journalisme de caniveau et de poujadisme...

Écrit par : Gilles | mercredi, 22 décembre 2010

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@ Waharday et Jean-Marc L

Nigel Farage dit ce que je dis ici depuis toujours.
La Belgique va éclater à long terme après nous avoir tiré dans le gouffre, et l'Europe va suivre causant des pertes catastrophiques pour les pays membres.
Marcel va écrire un nouvel article lors de ces évenements que c'est la faute des nazis Flamands qui ont causé la perte des "démocraties" Européennes.
Réveillez vous, ce n'est pas la Flandre qui cause les pertes, ce sont les vautours politiciens belges et européens qui n'ont aucune idée de ce qu'ils font, mais ce n'est certainement pas une démocratie dans laquelle nous vivons, ni en Belgique, ni en Europe.

Écrit par : traveller | mercredi, 22 décembre 2010

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Les néo-nazis flamands en Belgique, et leurs collègues dans d'autres pays (Autriche, Italie, Pays-Bas, France, Danemark, Hongrie). Pour ceux qui n'ont pas la "chance" d'avoir des néo-nazis en puissance chez eux, il reste les eurosceptiques (Grande-Bretagne notamment). A ces derniers, on pourrait toujours reprocher de ne pas avoir proposé de contre-projet commun, à l'instar des partis francophones de Belgique qui jouent perpétuellement la défense.

Au zénith de l'Europe, le "couple franco-allemand" Mitterrand-Kohl était une locomotive. Aujourd'hui, Sarkozy et Merkel ne s'entendent que sur un point, c'est que leur pays est le meilleur (et se fera dès lors bouffer par la Chine, l'Inde, la Russie, le Brésil, les Etats-Unis, ...) et que le reste ils s'en foutent. Triste Europe. Peut-être s'en relèvera-t-on... quand nous deviendrons les call-centers de ces pays.

Écrit par : Jean-Marc L. | mercredi, 22 décembre 2010

@ Jean-Marc L

Donc les partis qui n'étaient jamais au pouvoir sont la cause de la catastrophe???
Marcel va être fier.

Écrit par : traveller | jeudi, 23 décembre 2010

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La plupart du temps, ils n'ont en effet pas besoin d'être au pouvoir. Mais en Autriche, en Italie, au Danemark, ils y sont ou l'ont été. Tandis qu'en France, par exemple, avec un Brice Hortefeux ministre, ils ont un avant-goût d'un ministère de l'Intérieur FN.
Si les démocrates se comportaient plus intelligemment et respectablement moralement parlant, au lieu de donner raison aux extrémistes en les suivant dans l'espoir imbécile de récupérer leurs voix, on n'en serait pas là.
Le cas de la Wallonie est atypique : beaucoup de wallons savent que le PS a ses casseroles et abuse, mais beaucoup préfèrent voir le bon côté du personnage, ou s'imaginent que le MR va les détrousser comme au coin d'un bois.
C'est comme De Wever en somme : les flamands le plébiscitent et voient en lui le bon flamand amateur de gaufres, qui va débloquer la situation par son franc-parler et son titre de tweede slimste mens der wereld alors qu'à peine un peï sur huit le soutenant est d'accord avec lui pour scinder la Belgique, ce qui est tout de meme son objectif.

Écrit par : Jean-Marc L. | jeudi, 23 décembre 2010

(erratum: "personnage" faisait référence à Daerden que l'ai remplacé par PS - mauvaise relecture. Mais on peut le lire "préfèrent voir les défenseurs des travailleurs" à la place)

Écrit par : Jean-Marc L. | jeudi, 23 décembre 2010

@Traveller : oui, parce qu'ils ont provoqué l'éparpillement des votes en Flandre, et notamment le grave désintérêt pour les partis traditionnels. Aujourd'hui, CVP, PVV et SP font moins, ensemble, que les indépendantistes.

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 23 décembre 2010

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@ Marcel

Comme contorsionniste vous n'avez pas d'égal...:)))

Soyez sérieux, la catastrophe belge est du au blocage du système.
Evidemment si la Flandre accepte tout ce que les francophones demandent il n'y aura plus de chantage, euh pardon, blocage.
Maintenant on est arrivé dans un blocage électoral où personne n'ose bouger par peur des élections.
Mais la catastrophe est du au blocage du système accouplé aux folies des dépenses socialo/libéraux des Verhofstadt/Onkelinx et tutti quanti.
Toutes les réserves d'une bonne conjoncture y sont passées.
Nos politiciens, excepté les Allemands, ne sont plus capables de dire non, cela suffit.

Ce qui est assez marrant quand on lit pmf, c'est de constater que les patrons francophones de sa région sont portrettés comme esclavagistes. Ce genre de traitement des employés est impensable en Flandre. Je me demande si c'est vraiment la situation? C'est possible mais c'est marrant chez les humanistes-en-chef.

Écrit par : traveller | jeudi, 23 décembre 2010

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@ Marcel

Nos politiciens EUROPEENS, excepté les...

Écrit par : traveller | jeudi, 23 décembre 2010

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