Un blog de Sel

@Des : mais oui. Il ne se passe rien. Rien n'a de sens. C'est formidable le silence flamand. Même quand l'extrême droite chante à tue-tête dans le Parlement flamand, la Flandre n'entend rien. Sssssssilence ! Aie confiancccccccce !

Enfin, rien à voir, circulez, je me trompe une fois de plus.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 26 avril 2010

@RBS : je l'ai lu. Je crois qu'il y a là de quoi scandaliser n'importe quel démocrate : "Quand des membres remuants du Vlaams Belang entonnent le "Vlaamse Leeuw" au Parlement, c'est repris le lendemain à la une de la Libre Belgique et en ouverture du journal de la RTBF. Comme si les Flamands et les Vlaams Belang étaient, en fait, quand même, d'accord".

Autrement dit : quand les flamands néo-nazis prennent symboliquement le pouvoir dans notre parlement national commun, nous n'avons pas le droit d'en parler, parce que ça donne une mauvaise image de la Flandre. C'est délirant, dingue, éffrayant, hallucinant, invraisemblable, consternant : RBS : si la Flandre a une mauvaise image, c'est parce qu'objectivement, vous êtes la nation la plus à l'extrême droite de toute l'Europe, et que vous ne comprenez même plus les valeurs fondamentales qui ont conduit à la construction européenne. En 1942, August Borms donnait des discours à la chambre sous deux énormes drapeaux SS. Aujourd'hui, le Vlaams Belang qui s'affirme son héritier, et qui cultive la mémoire de ce collaborateur s'il en est, double traître, exécuté en 1946, ce qui était la moindre des choses pour un homme qui, visitant les usines d'Auschwitz en revint enchanté, vient occuper le Parlement national, et les Flamands prient les Francophones de ne rien en dire à l'étranger.

Quand je pense que c'est un éditorial gauchiste aux yeux de la plupart des Flamands, j'ai, comme beaucoup, comme énormément de Bruxellois, envie de faire mes bagages, et de constater à quel point il avait raison, celui qui sussurrait au micro des Français "ik ben van Luxembourg".

Comme toujours, la Flandre a mauvaise réputation parce qu'elle refuse de casser, de démolir son extrême droite. Et je parle en ça du VB ET de la NVA ET des innombrables groupuscules qui sont financés par la droite et la gauche. Mais ce sont évidemment, commode victime, une fois encore les Francophones qui sont coupables de votre incapacité hallucinante à dire, simplement, que, oui, c'est une horrible, un terrible scandale que des nazis, flamands ou pas, prennent possession du Parlement national. Mais !a, aucun éditorialiste flamand n'osera le faire. Et c'est pour ça que la Flandre a, aura, toujours plus mauvaise réputation !

Violer la démocratie, et accuser ensuite les Démocrates de le faire savoir, c'est du pur totalitarisme et ça confirme tout ce que je pense du caractère nationaliste indélébile de la Flandre institutionnelle et médiatique actuelle, de Groen! au Vlaams Belang. Quand on vote ensemble, c'est qu'on a quelque chose en commun. En Wallonie, même les libéraux n'ont rien en commun avec le FN En Flandre, le Von Papisme est la règle.

Eh merde, vous avez encore réussi à m'énerver !

@Des : si ce n'est pas une affaire d'État, c'est qu'il n'y a plus d'État !

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 26 avril 2010

@ Des : que diriez-vous des 16 pages dans Paris Match ?

Pour ma référence objective :
- La FLandre est, à ma connaissance, la seule région d'Europe où le parti d'extrême-droite était le premier parti avec 24% des voix (en 2004)
- Anvers, métropole de la Flandre, donne plus de 35 % de voix au Vlaams Belang
- Il y a 800 mandataires Vlaams Belang en Flandre
- Le Vlaams Belang est tellement puissant et tellement libre qu'il peut organiser des commémorations nazies devant 2000 ou 3000 personnes sans la moindre réaction dans la presse.
- A ma connaissance, la Belgique est la seule nation où un parti national-raciste qui descend tout droit objectivement, du nazisme (salut nazi répété de plusieurs membres, références à des collaborateurs nazis avérés de coeur, liens avec des associations reprenant le nom ou le logo d'organisations nazies, membres négationnistes ouvertement partisans de la Shoah, fondateurs admirateur avoué des Waffen SS, sans oublier le Heil Hitler sur les mots doux échangés par un des présidents avec une passionnaria du parti et les accusations de chants nazis et de musée nazi par Jurgen Verstrepen) s'est jamais permis de prendre possession du Parlement national.

Que vous ne partagiez pas ces opinions, je n'en ai pas le moindre doute. Mais tant que vous ne lutterez pas de toutes vos forces contre ces extrémistes, vous aurez un peu de brun sur les mains. Au lieu de tenter de détourner le regard, en pointant vers l'Italie, dont je vous rappelle quand même que le fascisme n'avait pas la dimension raciale du nazisme (même si je suis aussi fondamentalement antifasciste, force est de reconnaître que jusqu'à Salo, les Fascistes ont toujours refusé de livrer les Juifs aux Nazis), où vers la Hongrie, qui en tant que régime démocratique, en est encore à ses balbutiements (en comparaison avec la Flandre/Belgique), il serait temps que vous admettiez qu'il y a lieu de cesser d'excuser les actes de vos nazis à vous. Nous avons les nôtres en Francophonie, et nous avons comme qui dirait, au moins temporairement, réglé leur compte.

Notez enfin que je considère la N-VA comme l'antichambre du Vlaams Belang.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 26 avril 2010

@RSB : J'ai pris la phrase en exergue. Si un journal la met en exergue, c'est un choix éditorial. Mais sur l'ensemble du texte, oui, en lisant, j'ai trouvé la première partie formidable. Là où je ne suis plus, c'est qu'après avoir pris cette première partie, la conclusion devrait être : il n'y a plus aucun parti pour lequel on peut voter en Brabant flamand si l'on est démocrate. Ce qui correspond à ce que j'écris.

Là où je ne comprends pas Walter Pauli, c'est qu'après avoir présenté les éléments fondamentaux du scandale, au lieu de dire que les Francophones ont raison de lutter contre ce qu'on leur présente (notamment la suppression des droits judiciaires en Brabant flamand, une chose jamais vur dans l'Union européenne !), trouve qu'eux aussi jouent avec les limites de la légalité quand ils utilisent leurs droits constitutionnels pour retarder ou empêcher un vote unilatéral. Mais non. On ne joue pas avec les limites de la légalité : on lutte avec le désespoir du condamné contre ce que je crois pouvoir décrire comme une tentative de putsch au détriment d'une des deux communautés. On ne fait rien d'autre.

Walter Pauli condamne effectivement l'acte du Vlaams Belang, mais d'abord, il le banalise, et ensuite, il reproche implicitement le fait que la RTBF et La Libre l'ait mis à la une. Dit kan niet door de beugel : c'est un événement révélateur et cristalisateur. Ce qui me dérange, c'est que De Morgen, qui fut mon journal préféré pendant des années, n'ait pas mis ça à la une, avec un titre en gras et en gros comme il savait le faire à l'époque où il résistait inconditionnellement. Je vous ferais par ailleurs remarquer que sur le site de De Morgen, à-côté de Walter Pauli, il y a la propagande ultranationaliste de de Bart Maddens, où il reproche aux Francophones d'avoir fait établir un cordon sanitaire (plus que relatif médiatiquement) autour du Vlaams Belang. Votre journal de gauche se prend pour Doorbraak. La Flandre est donc bien la région d'Europe la plus à l'extrême droite d'Europe.

Concernant le FDF et M. Maingain : je suis en fait très choqué de l'image qui est faite de lui dans l'ensemble de la presse flamande, et la comparaison avec Bart De Wever. Ce dernier est un indépendantiste républicain qui a pas mal fréquenté Le Pen, a eu des propos à la limite de l'antisémitisme à Anvers, prône le sang flamand sur sol flamand (dès lors qu'il présente les Francophones de Flandre comme des inwijkelingen, il ne leur reconnaît qu'un droit d'accueil, c'est le Blut und Bodem implicite). J'ai été pratiquement chassé de Flandre par des gens comme lui. Olivier Maingain, pour commencer, a plusieurs fois rappelé que sa maman flamande a eu beaucoup de mal à d'adapter à l'école en français en arrivant à Bruxelles, et que ça l'a marqué. Que fait-il ? Il ne discrimine pas les Néerlandophones de sa commune, au contraire, ils ont droit à une offre de services "fantastique" d'après l'échevin OVLD de la commune. Il a pris un échevin néerlandophone, non obligatoire et non justifié par la population NL de sa commune, très, très, très minoritaire, et a refusé l'argent que la Flandre donne aux bourgmestres de Bruxelles qui "acceptent" de nommer un échevin flamand (ce qui revient souvent à donner au seul néerlandophone élu un portefeuille). Contrairement à ce que prétendent certains, il n'empêche pas du tout les enfants néerlandophones d'aller à la plaine de jour francophone, et en plus, il y a une plaine de jour néerlandophone ! Enfin, il refuse toute discrimination. Pour comparer son niveau de démocratie avec un parti flamand, je choisirais Groen! Le SP-A est responsable de la Circulaire Peeters digne de Milosevic ou des premières lois raciales italiennes de 1938 (notez que je ne signale pas l'Allemagne). A la droite de la SP-A, vu les discriminations graves tolérées de la part des Doomst et même Dehaene, je n'en parle même pas. Quand au F de "francophone", on trouve le V dans pratiquement tous les partis flamands du CD&V au Vlaams Belang. Ce n'est donc pas un signe d'extrémisme.

Tout ce que le FDF demande, et Maingain l'a répété plusieurs fois, c'est le respect des droits reconnus internationalement, comme les décisions du Conseil de l'Europe, les droits des minorités, les droits de l'Homme, la libre circulations des biens et des personnes, toutes choses que la Flandre ne respecte pas et à cet égard, elle fait gravement figure d'exception en Europe. Ceci est en train de s'agraver. D'ici la fin de la semaine, si ça se passe mal, je ne donne pas cher de l'image de la Flandre à l'étranger !

Alors, oui, il y a que de temps en temps, il devrait se taire. Mais est-ce si vrai que ça ? Pourquoi Milquet a, la première, rompu le silence ? Parce que ce silence arrangeait, en fait, les Flamands. Il permettait, en cas d'échec, de tout mettre sur le dos des Francophones. Et pourquoi Maingain a-t-il poussé un coup de plus ? Peut-être était-ce un mauvais calcul, mais j'ai plutôt l'impression qu'il ressoudait ainsi les rangs francophones. L'erreur ffondamentale que font les Flamands est de prendre Maingain pour la figure de proue de la rigueur francophone. Il ne l'est pas. Il se présente comme ça, parce que ça lui apporte des voix. Mais Milquet, Delpérée, Di Rupo, Reynders, Piqué sont sur la même longueur d'onde que lui, parce que la scission de BHV telle qu'imposée par Dehaene, en bon flamand, c'est mortel pour Bruxelles, et pour la démocratie. La réalité, c'est que ce qui nous f… dans la m… aujourd'hui, c'est la destruction, par la Cour Constitutionnelle, d'une loi rédigée par un excellent juriste flamand, Vande Lanotte, sur demande de Herman Van Rompuy, et ceux qui ont mis le feu aux poudres, outre la N-VA et le Vlaams Belang, sont une fois encore Herman Van Rompuy et Marc Bossuyt. Une fois la mine posée et armée, tout était sur les rails pour foncer vers un pont en ruine.

A taper comme des sourds sur Maingain, alors qu'il ne propose que les droits universels — même s'il le crie parfois mal et trop fort — la presse flamande montre simplement à quel point elle est incapable de regarder les turpitudes flamandes en face.

@Wanda : vous avez d'excellentes lectures, dites-donc. Mais c'est vrai que vous avez un gros problème avec les résistants, n'est-ce pas ? Ces gens qui dénoncent les nazis, quels emmerdeurs, quand même !

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 26 avril 2010

@Des : on n'a pas besoin de "voir" ce qu'Annemans a à dire. Il suffit de lire Mein Kampf et de remplacer "juif" par "musulman" et par "francophone". Ça fait quand même depuis les années 80 que vous avez laissé la porte des médias ouverte en grand au VB. Après son interdiction, personne n'a protesté contre sa reformation. Tous les médias flamands auraient dû les ignorer, quitte à payer des amendes. Ça, c'est de la résistance au fascisme. Au lieu de ça, vous avez cru que, quand même, il fallait écouter ce que ces gens avaient à dire. Les Allemands sont très choqués de cette attitude. On a eu droit à des dizaines de millions de morts la dernière fois qu'on a écouté ce que ces gens avaient à dire, et au génocide le plus vaste, le plus systématique, le plus organisé jamais commis. Je pense de la classe politique et médiatique flamande qu'elle est totalement irresponsable. Voyez où on en est aujourd'hui : au bord du gouffre économique. Les Francophones ont probablement leur responsabilité, mais provoquer sciemment 12 mois de crise pour obtenir une réforme de l'état par la force, fallait oser. Leterme de De Wever l'ont fait.

Vous savez que vous avez tout ma sympathie, Des, pour votre refus de l'extrême droite, mais pour obtenir ma considération, il faudra que vous propagiez autour de vous, avec force, qu'il n'y a rien à faire avec eux :-)

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 26 avril 2010

Mais non,Xarta ! Aucun journal sérieux ne publierait ça ! Enfin ! Voyons ! Comment osez vous !

Quoique :-)

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 27 avril 2010