vendredi, 14 septembre 2012

Plan BBB avec perspective (très) négative.

Thématique : Bart De Wever va se faire Anvers. La préservation de la Belgique est presque un vœu pieu. Le nationalisme ne s'analyse pas comme la politique traditionnelle. Le Plan B "francophone" est une double erreur de dénomination. Trouvons un nouveau nom à un combat non-nationaliste. Espérons que les partis fédéralistes se disputent en public, mais réfléchissent ensemble en privé.  

 

N’en déplaise à l’un(e) ou l’autre politicien(ne) ou éditorialiste désormais dinosauresque (ils se font rares) qui pense que la Belgique est éternelle et le dit bien fort, notre pays n’a probablement jamais été aussi proche d’une disparition corps et âme(s). Bien sûr, on me dira que les sondages qui annoncent victoire N-VA sur victoire N-VA ne sont toujours que des sondages. C’est vrai. Sauf que la N-VA n’est pas un parti comme un autre. L’engouement qu’il provoque n’est pas de la même nature que les passions qui animent les plus socialistes des électeurs socialistes, ou les plus libéraux des électeurs libéraux. Les premiers voient dans le PS ou le SP.a le sauveur des masses laborieuses populaires, les seconds voient dans l’Open VLD ou le MR le seul parti capable de soutenir l’économie et d’apporter la croissance. Dans les deux cas, nous avons affaire à des électeurs qui adoptent l’un des deux postulats traditionnels en démocratie : la justice sociale par la lutte des classes, pour les uns ; les mêmes chances pour tous (autre forme de justice sociale) par un soutien des forces économiques les plus performantes, pour les autres. Dans les deux cas, il s’agit donc d’un choix personnel, et interchangeable. 

 

La N-VA, elle, base toute sa science politique sur l’ethnie, la Nation, le Volk, appelez ça comme vous voulez.


Ce n’est donc plus la justice sociale (pour tous), mais la justice sociale pour les Flamands. De ce fait, le phénomène N-VA ne peut être analysé comme n’importe quel autre phénomène politique. Le nationalisme a ceci de particulier qu’il a toujours raison. Si, même au pouvoir, il ne parvient pas à transformer la pierre en or, ce sera la faute d’un de ses ennemis, intérieurs ou extérieurs. CD&V, Open VLD, SP.a, Groen, Francophones de la Périphérie, voilà les ennemis intérieurs. Jan Peumans y a ajouté les Juifs anversois qui ne sont pas franchement ennemis, mais plutôt casse-pieds (« ils sont susceptibles, vous savez, ces Juifs… ») et les musulmans ne sont pas totalement absents, même s’ils ne sont pas plus « ennemis intérieurs » qu’ils ne le sont, par exemple, pour certains MR et même si un musulman qui s’adapte parfaitement est susceptible d’être présenté comme un Flamand comme un autre, voire un Flamand modèle. 

La N-VA a donc le choix de ses cibles, selon les thèmes abordés. Les ennemis extérieurs, la N-VA les nomme elle-même : PS, Elio Di Rupo, Bruxellois (francophones)(immigrés)(mauvais Flamands)(anglophones) ; Wallons, Français, etc. La N-VA aurait été au gouvernement, Bart De Wever aurait été premier ministre, que le trou béant Dexia eût été de la faute des Français, la scission imparfaite (à leurs yeux) de BHV de la faute du CD&V, le refus d’accepter le deal malsain Rubik proposé par les Suisses, de la faute du PS et du SP.a, et l’invraisemblable taux d’imposition sur le travail en Belgique incomberait bien entendu aux Wallons et Bruxellois « trop chers » (alors qu’un Anversois coûte plus cher qu’un Bruxellois, selon Charles Piqué). Ceci est une caractéristique particulière des partis nationalistes : pour eux, la réussite d’un programme, la sincérité politique, le droit lui-même ne sont pas au centre de la vie partisane. C’est la Nation qui prime. Ici, la Nation flamande. À savoir, l’ensemble des Flamands, quelle que soit la définition qu’on donne à ce mot. Il pourrait s’agir de l’ensemble des habitants de la Flandre, et dans ce cas, on aurait affaire à un véritable « nationalisme démocrate » (en fait, un indépendantisme), mais quelques conditions additionnelles doivent, pour la N-VA, être respectées. On peut avoir « des origines » et être flamand tout de même, mais dans ce cas, un néerlandais parfait est requis, ainsi qu’une certaine attitude envers le travail, l’État, le flamingantisme. Autrement dit, la N-VA est un parti identitaire qui — pour le moment — garde une certaine souplesse dans la définition de l’identité. 

 

On ne peut appliquer aux partis nationalistes identitaires les recettes qui fonctionnent avec les autres. Ils ne séduisent pas l’électorat de la même manière. Des journalistes flamands, suivis très vite par des journalistes francophones, ont cru pouvoir affirmer que, comme pour Yves Leterme, Steve Stevaert ou Guy Verhofstadt, les trois chouchous précédents de l’électorat flamand, Bart De Wever se dégonflerait très vite, lorsque son public s’en serait lassé. J’ai toujours été en désaccord avec cette vision bizounours et jusqu’ici, les faits m’ont donné raison. Car Leterme s’est dégonflé dès qu’il a cessé de marteler un protonationalisme assez radical dans le crâne de ses ouailles, et qu’il est repassé dans un camp plus social et plus chrétien, le core business du CD&V (encore et toujours). Guy Verhofstadt, lui, a été usé par le pouvoir. Il aura tout de même tenu deux législatives. Quant à Steve Stevaert, c’était le gendre idéal, le Flamand sympa, et s’ils ne votent plus pour lui, je suis persuadé qu’il a gardé une place dans le cœur de beaucoup de Flamands, au rayon toffe gast (gars sympa). En revanche, Bart De Wever n’incarne pas un programme, ni une personnalité plus ou moins sympathique. Il incarne la Nation flamande. Yves Leterme, jouant à l’apprenti sorcier, a eu son petit succès dans ce rôle. Hélas, pour un chrétien-démocrate, il ne peut être qu’usurpé. De ce côté, Kris Peeters est beaucoup plus crédible, qui gère la Flandre en la faisant passer, y compris à l’étranger, pour un État indépendant et puissant, au point de « convoquer » l’ambassadrice des Pays-Bas quand la cour suprême batave émet un arrêt qui indispose le Roi de la Flandre. Mais Kris Peeters joue quelque part aussi les utilités, parce que tout de même, son parti a avalisé une scission de BHV qui n’est pas conforme au minimum minimorum brandi avec conviction et cohérence par la N-VA. Kris Peeters, c’est la Nation flamande encore teintée d’une certaine compromission. Bart De Wever, c’est la Nation pure, dure, inflexible.

 

Cela signifie que hélas, de mon point de vue, il ne s’userait pas plus en ayant le pouvoir à Anvers qu’il ne s’est usé en siégeant dans la majorité au Parlement flamand. Quand ses ministres en exercice depuis 2009 — Bourgeois ou Muyters — sont confrontés à l’échec, soit ils évoquent une opposition qui les a empêchés d’appliquer leur programme comme ils l’auraient souhaité (mettant en cause l’un des ennemis intérieurs, y compris leurs confrères de la majorité) ou alors, ils fondent en larmes, comme le ministre Muyters, quand ils ont fauté trop évidemment pour pouvoir transmettre le valet puant à quelqu’un d’autre. Et dans tous les cas, ils sont excusés. Parce qu’étant des cœurs battants de la nation flamande, leurs fautes sont pardonnées d'avance : au moins, ils auront essayé ! C’est même fou de voir à quel point une faute du chef d’un autre parti, CD&V en particulier, Open VLD aussi, leur est imputée comme un joug qui leur pend au cou pendant des années. Aujourd’hui encore, Guy Verhofstadt est un crétin aux yeux de cet électorat, et les brillantes diatribes qui en font un homme très écouté au Parlement européen ne sont plus, dans la Flandre profonde, que du blabla stérile et inintéressant, indigne d’être entendu. Leterme est une sorte de traître, perçu comme aussi faible aujourd’hui qu’il a pu être vu comme l’homme fort, l’ami proche de la N-VA, il y a cinq ans. Mais Bart De Wever, lui, est totalement, absolument intouchable. Mon livre sur lui n’a pas pu être publié en Flandre. Parce qu’il était mauvais ? Comment les éditeurs le sauraient-ils : un seul d’entre eux a accepté de le lire. D’autres ont même interdit qu’on le leur envoie. Un tel livre, aussi acide, sur Nicolas Sarkozy, serait paru en France. La Flandre est malade du bide, même après le régime de Bart !

 

C’en est au point que quand un N-VA se retrouve sous les feux des médias pour avoir joué à touche-touche avec certaines collègues — le DSK flamand, dit-on — le parti le soutient, et plutôt que de perdre des électeurs en montrant une telle propension au sexisme partisan, il en gagne ! Quand la N-VA engage pas moins de 40 ex-Vlaams Belang, malgré une campagne parfois très critique de la presse flamande (enfin !), elle ne perd pas d’électeurs non plus. Un seul concept est lancé en chœur par le parti de la Nation flamande : « chacun a droit à une deuxième chance » et l’électeur se considère servi. Ce slogan le lance dans un nouveau sous-combat : plutôt que de lui donner l’occasion d’être critique envers l’arrivée d’extrémistes patentés dans « son parti », l’électeur (potentiel) est invité à défendre le droit à une deuxième chance, forcément humaniste, généreux et progressiste. Il défend donc cette pauvre N-VA attaquée injustement pour sa grande ouverture d’esprit, et ces pauvres ex-VB rentrés dans le rang si démocrate du parti de Bartje, que les mécréants fustigent, alors que de toute évidence, le système de filtrage de la N-VA n’a pu être que totalement efficace et infaillible, puisque c’est celui du parti de la Nation Pure, beste Jan met de Pet !

 

À côté, on irait presque par réflexe voter Open VLD (aux fédérales, à Bruxelles), tant ce que ce parti subit paraît injuste. Oui, De Croo a commis des erreurs, mais quand même, si je me place d’un point de vue de « Flamand de droite », on peut difficilement dire que l’Open VLD ne soutient pas une politique de droite qui devrait séduire, pour autant bien sûr que le Flamand soit vraiment « de droite ». D’autant que ce parti est plutôt cohérent dans ses actes et ses dires. On ne peut franchement pas qualifier l’attitude de Vincent Van Quickenborne de laxiste quand, au moindre retour d’une velléité de taxation de la fortune chez les socialistes, Vincent menace, ni plus, ni moins, de quitter le gouvernement. Quand Van Quick pas être content, lui toujours faire ainsi, pourrait-on dire.

 

À côté, la N-VA est une véritable girouette. Elle veut punir les fraudeurs, mais soutient le projet d’amnistie des évadés fiscaux en Suisse. Elle se déclare un jour du centre, un jour de droite, un jour de centre droit, et le quatrième jour, elle est conservatrice. Elle fustige le conservatisme du PS le cinquième jour. Elle est pour une Europe des Nations qui est en fait une Europe des Régions, sachant que les Régions doivent devenir des Nations, jusqu’à ce que l’UE comprenne une centaine de membres. Bref, elle est pour une Europe qui ne fonctionne pas, mais déclare le contraire. Elle est pour une Europe plus cohérente, plus puissante, mais vote contre un impôt européen qui ôterait du pouvoir à la Flandre. Elle est si pro-européenne qu’elle considère qu’en cas de scission, elle devrait y entrer d’office, alors que Barroso lui-même a déclaré que si les Écossais faisaient sécession, ils devraient — en toute logique selon les traités de l’UE — refaire leur parcours initiatique avant d’espérer devenir membres à part entière. Il en va de même pour le dossier sensible du tronçon destiné à boucler le Ring d’Anvers. Un jour, elle est pour la solution A, l’autre jour, elle est pour un référendum, le troisième, Bart De Wever déclare qu’il « n’est marié à aucune des solutions » sur la table, et plutôt que de trouver que décidément, ce parti ne sait pas ce qu’il veut, les Anversois se préparent à le porter en triomphe. 

Quand cela s’arrêtera-t-il ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que jusqu’ici, je ne me suis pas trompé quand j’ai affirmé que la N-VA n’était pas un simple phénomène de mode. Ça s’arrêtera un jour, c’est sûr, mais il est moins certain que ce jour arrivera avant les prochaines élections fédérales.

 

Pendant ce temps, on cherche encore à trouver des bons côtés au politicien Bart De Wever. Il affirme ainsi qu’il a « tué » le Vlaams Belang, donc l’extrémisme, ce que plusieurs journalistes lui reconnaissent au point de mettre ce point en bonus compensant certains malus. Mais c’est faire cadeau à la N-VA de la responsabilité propre du VB dans sa chute : il a perdu son président historique et charismatique (on se demande comment on a pu le trouver charismatique, mais chacun ses goûts), Karel Dillen, qui quitta sa place de député européen Vlaams Blok (à l’époque), et la politique, en 2003. De plus, le président suivant, Franck Vanhecke, qui a mené le Belang à la victoire en 2004 (24 % des électeurs en région flamande), s’est vu préférer Bruno Valkeniers en 2008. Déjà, à ce moment-là, le Vlaams Belang était en proie à des dissensions internes d’une violence abrutissante qui se sont amplifiées encore dans les années qui suivirent. L’affaire Morel a fait le reste, où le parti a usé la passionaria jusqu’au bout de son cancer, cherchant avec une obscénité choquante à optimiser le profit politique de sa maladie, pour la jeter comme une malpropre dès qu’il n’en eut plus besoin. Tout ceci vous tue un parti. Marie-Rose Morel était très populaire à Anvers (notamment). Cette maltraitance politique de la part des Belangers anversois a coûté très cher au VB. S’il y perd la moitié des électeurs en octobre, on attribuera pourtant cette chute au seul Bart De Wever, l’antifasciste du siècle, le matador du Vlaams Belang. Bart De Wever n’y est pas pour rien, certes, mais pas pour grand-chose non plus. Sinon d’avoir vampirisé le Belang tant qu’il le pouvait, et d’avoir eu un programme très proche, sans la culture de l’insulte, comme il le dit lui même.

 

Ce qui me sidère plus encore dans cette idée que la NVA serait le fossoyeur héroïque du Vlaams Belang, et dans les palmes qu’on lui attribue, c’est qu’elle fait totalement abstraction d’un autre enterrement, dramatique celui-là : celui des partis traditionnels flamands. À eux trois, ils regrouperaient désormais encore un gros tiers des intentions de vote. Autrement dit, si De Wever a (vraiment ?) tué l’extrême droite flamande, il a aussi et surtout assassiné les démocrates flamands. Au point que la droite libérale traditionnelle se retrouverait, en 2014, sous l’extrême droite pourtant moribonde, nous dit-on. À Anvers, c’est encore pire. 

 

Anvers, parlons-en. Vu de Bruxelles, on a longtemps présenté Antwerpen comme la ville la plus brune d’Europe du Nord. Ce faisant, on a oublié que plus encore, c’était la ville la plus rouge de Flandre. Si l’on excepte les jours de guerre, tous les bourgmestres de la ville furent socialistes depuis 1932 ! Après 80 ans de socialisme, l’élection de Bart De Wever comme bourgmestre d’Anvers ne serait pas un simple changement politique, mais un tremblement de terre. On voit dans les sondages que le parti qui, précédemment, emportait élection sur élection, le SP.a, se retrouverait aujourd’hui à environ 25 % en cartel avec le CD&V. À supposer que le CD&V représente 10 % dans ce cartel, ça donne un score où le parti socialiste, historique, se retrouve laminé, réduit en cendres, écrasé. Et le pire dans cette histoire, c’est que la moitié des Anversois se disent satisfaits de la gestion du bourgmestre SP.a de la ville, Patrick Janssens ! (cf. DeRedactie, 5/5/2012), mais seuls 25 % des Anversois auraient l’intention de voter pour lui ! Ce phénomène, inexplicable dans un environnement politique classique, l’est facilement si on prend en compte le caractère nationaliste de la N-VA : la gestion correcte est une bonne chose. Mais la gestion par le Prince de la Nation pure, ça, c’est bien plus chic. On n’est plus dans la science politique. On est dans la théologie. Et c’est ce qui permet à la N-VA, jusqu’ici, de sauter tous les obstacles, d’être absoute de tout péché, de continuer à grossir. Toutefois, on ne peut pas garantir que Bart De Wever réussira à conquérir la ville de Brabo. Mais nous devons nous dire, par précaution, qu’il y a beaucoup de chances qu’il y parvienne. Aucun signe extérieur ne permet aujourd’hui de penser le contraire. On se doit donc de prendre cette éventualité en considération.

 

Bart maître d’Anvers, la perte de crédibilité du SP.a, du CD&V et de l’Open VLD (crédité de seulement 5 à 6 % dans la métropole flamande soit moins de la moitié du score du Belang !) seront autant de signes supplémentaires du délitement de la classe politique traditionnelle flamande. Anvers n’est pas la Flandre, mais la Flandre d’aujourd’hui n’aime pas les perdants. Surtout quand ils se comportent comme des victimes, et non comme des résistants. Ce n’est pas pour rien que la bataille des piques assassines entre partenaires du gouvernement (SP.a, Open VLD et CD&V) fait rage au Nord. Aucun de ces trois partis ne sait plus que faire pour sauver les meubles. Fin juin, le flamingant en chef du CD&V, Éric Van Rompuy tournait casaque et accusait la N-VA d’être le fossoyeur de la Belgique. Le CD&V n’a pas pris un point dans l’affaire. Il ne l’aurait pas plus pris si Éric avait joué la carte nationaliste, plus habituelle chez lui. Contre la N-VA, plus rien ne marche. Il faut dire que les partis flamands ont tous joué plus ou moins la carte nationaliste à un moment ou à un autre. Ils paient aujourd’hui le prix d’avoir titillé les électeurs avec ce thème explosif. Il leur pète à la tête. Et ils ne peuvent rien y faire.

 

Et donc, même si les années jouent, même si les sondages sont peu fiables, il est prudent de penser qu’en 2014, la N-VA pourrait être encore suffisamment à la mode pour emporter les élections fédérales (nationales, donc). Et si c’est le cas, il n’y aura plus de gouvernement belge. Après plus de 500 jours sans gouvernement, la Belgique n’a vu le bout du tunnel que lorsque l’on est parvenu à sortir la N-VA des négociations. Elle ne faisait alors que 28 %, et les partis traditionnels existaient encore plus ou moins. Imaginons qu’elle arrive avec 35 ou 40 %, qu’elle ne puisse plus du tout être écartée des discussions ? Il faudra alors 500 jours pour se rendre compte qu’on n’y parviendra plus. Et alors, on tombera dans l’inconnu, la fin de l’Océan, l’infini monstrueux. Un signe de la fin du monde.

 

Tout cela, en fait, on le sait depuis cinq ans. Du moins, quelques-uns se sont mis à l’imaginer voici cinq ans. De tergiversation en minorisation, d’excuses aux flamingants (pas toujours infondées) en flagellation du Wallon effectivement incapable pour certains ténors francophones dont les discours masochistes ont ravi les commentateurs les plus rabiques au Nord, on a tourné en rond pour éviter de voir les choses en face : le potentiel d’explosion du pays n’a jamais été aussi important. Oui, il a résisté jusqu’ici à des assauts qui auraient fait éclater des guerres civiles à peu près partout ailleurs. Mais ça ne veut pas dire charrette. Oui, il est toujours possible que les Flamands se lassent de Bart et son équipe et reviennent à des choix plus raisonnables, ou du moins, plus équilibrés. Mais je n’y compterais pas trop. Ce serait, en fait, trop beau pour être vrai. Alors, on en vient à l’essentiel : oui, s’il n’y a pas aujourd’hui une feuille de route wallobruxelloise capable d’assurer une sortie de la Belgique la moins douloureuse possible, et un projet commun basé sur des valeurs (autres que stupidement « francophones », astambleeft !), il faut de toute urgence se mettre à l’écrire. 

 

Non, il n’est pas utile, cher Charles Piqué, d’en faire un argument électoral qui n’aide en rien vos partenaires néerlandophones à Bruxelles, ou en Flandre. Non, il n’est pas admissible, cher Didier Reynders, que vous veniez nous mettre une louche de communautaire dans une campagne qui, en principe, ne l’est pas, en titillant vos amis de la N-VA avec le dossier Rubik qui peut être remis à après les élections. Non, chers amis socialistes, libéraux, sociaux-chrétiens, il ne faut pas vous vautrer dans la politique de l’immédiat, où chaque info amène sa petite Loi adoptée en urgence pour répondre au coup par coup aux émotions populaires. Battez-vous au niveau communal, mais laissez notre dernier gouvernement belge (selon Olivier Maingain) en paix. Nous n’avons pas de majorité de remplacement. On n’a aucun jouet de rechange. Si le gouvernement tombe avant 2014, qui va le remplacer ? Quel potentiel d’opposition à la N-VA laissez-vous encore aux partis flamands dont le problème majeur est aujourd’hui de simplement exister ?

 

Préparer une scission ne signifie pas qu’on la souhaite, ni qu’on la prenne pour inévitable. Cela signifie simplement qu’elle est un risque non négligeable que nous ne pouvons ignorer. En parler en public, en revanche, revient à donner raison (et des voix) à la N-VA. Voilà la quadrature du cercle que nous devons résoudre. Ou alors, allons-y franco, toutes voiles dehors. Disons clairement pourquoi nous préparons ce Plan B, appelons-le par son nom, sortons de l’exclusivité de l’un ou l’autre parti, et disons ensemble clairement aux électeurs flamands : « nous n’avons pas la moindre envie de nous séparer de vous. Mais nous serons prêts en juin 2014 s’il le faut. Le choix est entre vos mains : soit, vous votez N-VA, ce qui est votre droit le plus strict, et nous nous séparerons, parce qu’il n’y a pas d’autre issue (et cela, l’écrasante majorité des électeurs de la N-VA ne l’ont probablement pas compris ; qui va le leur dire ?) Soit, vous votez pour des partis fédéralistes, et on continue sans rancune. Entre-temps, nous mettons tout en œuvre pour améliorer notre classe politique et nous engager dans de bonnes pratiques (il y a du pain sur la planche). »

 

Autre chose : l’aspect « flamands — francophones » me hérisse. La N-VA brandit son nationalisme « flamand », et tout ce que Benoît Lutgen a trouvé pour y répondre, c’est une qualification tout aussi nationaliste de « francophones » ? Mais quel manque d’imagination ! Impossible, en se présentant sous cette bannière, d’intéresser les Germanophones à un projet commun aussi jacobin. Impossible de convaincre les néerlandophones de Bruxelles (et de Wallonie) qu’une telle orientation les protègera, à défaut de simplement les intéresser. Opposons plutôt aux confédéralistes et indépendantistes (scoop : c’est exactement la même chose) flamands une réaction qu’on qualifierait de fédéraliste, par exemple. Ce qui unit tous les partis opposés à la scission, n’est-ce pas le fédéralisme ? En cas de séparation du pays, la solution la plus probable n’est-elle pas une fédération (Wallonie-Bruxelles-Cantons germanophones) ? Ne sommes-nous pas pour une fédération avec, ou sans la Flandre ? Celle-ci nous quittant éventuellement, nos convictions ne resteraient-elles pas les mêmes ? Pouvons-nous à la fois exiger la défense des minorités francophones en Flandre et oublier qu’en Belgique résiduelle, il n’y aurait pas moins de 75.000 Germanophones et 120.000 néerlandophones, deux minorités historiques qui ne peuvent qu’être des partenaires fondamentaux ? N’est-il pas évident que si nous nous trouvons face à un dernier jour de la Belgique, les partis néerlandophones de Bruxelles et germanophones d’Eupen devront être invités à nous rejoindre, non pas sur une position francophone (ce qui serait absurde), mais bien sur un projet fédéral 

 

Le soi-disant et sulfureux Plan B n’est qu’une version du plan fédéraliste belgicain qui nous serait imposée par l’impossibilité d’aboutir à un plan fédéraliste belge (avec la Flandre, donc). En nous réclamant du fédéralisme plutôt que de la francophonie, nous développerions un plan cohérent dans tous les cas : nous visons d’abord la prolongation de la Belgique, par exemple sur le modèle des Länder allemands, et si nous ne sommes pas suivis par la Flandre, ou si ce modèle s’avère irréalisable, nous continuons néanmoins le plan fédéraliste sur un espace plus réduit : Bruxelles, la Wallonie, les Cantons germanophones. On pourrait même imaginer pour la Belgique résiduelle ce qu’on aurait dû prévoir pour préserver la Belgique : remplacer le fédéralisme bipolaire par une division fédérale à la Suisse, en entités plus petites, plus cohérentes et plus égales pour éviter que la Wallonie ne soit le poids lourd qui impose ses choix aux Bruxellois et aux Germanophones, comme aujourd’hui la Flandre est le poids lourd qui tient dans ses mains l’avenir — ou non — du pays. Du reste, quelles sont les cohérences possibles entre, par exemple, le Luxembourg forestier et le Hainaut post-industriel ? Je ne vois pas. Mais bon, ce n’est pas à moi de dessiner une future Petite-Belgique potentielle.

 

Toujours est-il qu’il n’est plus temps de titiller les euphémismes. Le « Plan B » « francophone » était une double erreur de dénomination, il faut en sortir. Les fédéralistes, les sudistes, les antinationalistes, les belgicistes — appelez-les comme vous voulez tant qu’on ne dit plus « les francophones » — doivent assumer leurs choix, et expliquer clairement leurs deux objectifs : une Belgique avec la Flandre, si elle accepte ; sans la Flandre si elle déclare forfait. Cela permettra au moins d’obliger la N-VA à dévoiler son plan pour Bruxelles — un plan qu’aucun nationaliste flamand, même pas au Belang, n’a plus eu l’audace de dévoiler publiquement depuis une petite décennie. Alors, soit, les néoflamingants (N-VA, VB) ne sont pas d’accord entre eux sur l’avenir de la Capitale, soit, leur solution est inavouable. Aujourd’hui, c’est au Mouvement populaire flamand (VVB - proche de la N-VA) que l’on trouve l’un des rares projets cohérents en la matière, dans la déclaration d’indépendance. Cela tient en quelques résolutions, applicables après l’établissement de la République de Flandre : 

 

3.1. : La ville de Bruxelles est la capitale de l’État flamand.

3.2. : Les habitants des 19 communes bruxelloises qui choisissent administrativement le rôle francophone sont également des citoyens flamands à part entière.

3.3. : Bruxelles, limitée aux 19 communes, reçoit un statut bilingue qui est appliqué strictement.

3.4. : les habitants francophones de Bruxelles, limitée aux 19 communes, reçoivent leur propre structure au sein de laquelle ils peuvent exercer des compétences précises dans les matières liées à la personne (enseignement, culture et santé), sous contrôle [du gouvernement flamand].

  1. : Si Bruxelles ne devait pas être une partie de l’État flamand, nous offririons à chaque habitant de Bruxelles la possibilité de prendre la citoyenneté flamande.

 

Autant dire que les fédéralistes qui pensent que séparer Bruxelles de la Flandre sera une sinécure, ou se fera sans heurts, se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’au tibia. Penser qu’on pourra obtenir un couloir de Bruxelles à la Wallonie est tout aussi fou. Se dire que la République de Flandre ne cherchera pas à noyauter Bruxelles pour qu’elle lui tombe dans la paume comme un fruit mûr est irresponsable. Croire qu’on arrivera à se mettre d’accord sur le partage de la dette, face à face, est presque risible. Imaginer qu’il n’y aura pas de problèmes entre Bruxellois et Wallons est de la tarte à la crème. Bref, la scission du pays est, comme le disent beaucoup d’observateurs flamands, impossible. Ce n’est pas pour autant qu’elle est inévitable. Or, quand on mêle l’impossible à l’inévitable, on obtient un puissant explosif. La seule manière de le maîtriser, c’est de préparer, puis de contrôler les effets de la bombe. On ose espérer que les partis fédéralistes ou sudistes ou belgicistes (à vous le choix de ce qui remplacera « francophone ») préparent ça ensemble, en secret, et que leurs disputes récurrentes en public ne sont qu’un pare-feu derrière lequel les cerveaux de nos président(e)s de partis imaginent un bel avenir pour les Belges résiduels, à l’unisson, en chantant « ô Belgique, ô république chérie ! À toi nos cœurs, à toi nos bras ! » 

 

Ça paraît naïf ? Mais que voulez-vous, l’espoir fait vivre…


18:36 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (117) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

Vous oubliez les périphériens qui doivent avoir le droit de rejoindre cette alliance Wallo-Brabanço-pérphérienne-Germanocantonale !

Écrit par : Bxxl | vendredi, 14 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

En fait, Marcel, vous récusez la dénomination de "Francophones" parce qu'elle ne permet pas de tenir compte de la minorité germanophone qui a rejoint la Belgique à la suite du traité de Versailles. Mais cette minorité a-t-elle clairement exprimé le voeu d'être associée aux Francophones en cas de scission ? Y a-t-elle intérêt économiquement ? Et quelle est l'attitude des nationalistes flamands à son égard, eux qui sont fascinés par l'Allemagne, sa réussite économique et sa culture ?

Écrit par : Bernard (Rouen) | vendredi, 14 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Ils sont géographiquement en Wallonie. Et leur ministre président s'est lancé dans l'affirmation de sa non-wallonitude (25% des Wallons et 1/3 du territoire de la Wallonie pourraient leur emboîter le pas. Pas folle la guêpe.

Ils iraient probablement en Allemagne. Les Wallons laisseraient faire (pas notre genre d'emmerder les gens) et les Flamands n'auraient rien à dire. Pour une fois.

Écrit par : Pfff | vendredi, 14 septembre 2012

@Bernard : demandez donc aux Allemands qui s'installent dans les Cantons pour y profiter d'un mode de vie un peu plus gemütlich qu'en Allemagne. Je viens de passer quelques après-midi dans le coin, et à l'exception de quelques excités, ils n'ont aucune envie de (re)devenir allemands. En revanche, la N-VA est associée via le groupe ALE au parlement européen (associés aux Verts) au parti germanophone ProDG ("pour la communauté germanophone") et le considère comme séparatiste (une manie chez les N-VA), alors que ProDG est un parti qui défend la minorité et demande plus de compétences, pas une séparation, ainsi qu'une zone fédérale (actuellement, les Cantons de l'Ést font partie de la Wallonie).

Cela dit, je défends une région germanophone fédérale et plus de compétences, comme ProDG. Cela imposerait peut-être au premier ministre de diffuser un peu plus souvent des communiqués en allemand.

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 14 septembre 2012

Marcel, parfois ... Qu'est-ce qui vous autorise à penser qu'il ne s'agit pas d'un positionnement en faveur du confederalisme? Ils sont sympas ? J'ai déjà entendu cela. Pour ma part, je serai ravi que l'allemand devienne la seconde langue nationale en Belgique.

Écrit par : Pfff | vendredi, 14 septembre 2012

pfff

"25% des Wallons et 1/3 du territoire pourraient leur emboiter le pas..."

D'où viennent ces chiffres que vous annoncez avec un conditionnel de bon-aloi? D'un sondage fesse-bouc?

Les wallons ne se reconnaissent dans la caricature qu'on leur adresse (apathiques, chomeurs, profiteurs, alcooliques,...) Si c'est ça être Wallon alors peu le sont.

Écrit par : denis dinsart | dimanche, 16 septembre 2012

Je ne pense pas que Marcel récuse la dénomination de "Francophones" uniquement parce qu'elle ne permet pas de tenir compte de la minorité germanophone.

Il me semble qu'il la récuse assez justement car être francophone n'est nullement une identité ou alors - sans être schizophrène - c'en est une entre cinquante.

Certains extrémistes aimeraient nous parquer dans cette définition mais on peut ne pas être dupe.

Écrit par : Moventoh | lundi, 17 septembre 2012

99 problems and flemish ain't one

"Il me semble qu'il la récuse assez justement car être francophone n'est nullement une identité ou alors - sans être schizophrène - c'en est une entre cinquante."

Je m'interroge quotidiennement sur les réelles possibilités d'un Namur-Luxembourg (il y a un précédent historique, très prometeur, en ce sens), qui laisserait les bruxellois explorer leur racines flamandes, les borains, le fonds de leur mine, les flamins, pouvoir enfin beugler en authentiques germains débridés, et tous les socialistes, jouer à la solidarité, pendant que nous déménagerions, sans bruit, la déesse Europe en un cadre plus bucolique et moins identitaire.

Écrit par : Pfff | lundi, 17 septembre 2012

très bon article marcel comme toujours surtout au début.
Par contre je ne comprends pas ce que tu proposes de si original...la fédération Wallonie-Bruxelles c'est ce que tous les partis traditionnels veulent non ?

Écrit par : jean sucre | vendredi, 14 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Les partis traditionnels devraient cesser de se voir comme "francophones", alimentait ainsi l'opposition flamands-francophones qui est contre-productive, c'est ça que je veux dire. Je pensais être clair…

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 14 septembre 2012

Non ce n'est pas clair. oui j'ai compris on ne doit pas former un groupe comme francophones. De tout façon tu le dis d'une certaine façon il est trop tard et les flamands n'attendent pas qu'on se positionne de telle ou telle façon pour avoir envie de partir. C'est aussi ta notion de fédéralisme que je trouve dépassée. On en est plus là. La fédération Wallonie-Bruxelles deviendrait vite invivable. Si je prends l'exemple des médecins ils sont deux fois mieux payés en flandre qu'en Wallonie actuellement. Qu'en serait-il si cette fédération voyait le jour... on aurait un gradient énorme et nos médecins s'en iraient. Marcel te rends-tu parfois dans le borinage pour voir la misère qui y règne ? La Wallonie dans de nombreux endroits suinte la tristesse et le désespoir. Ne pas voir ça c'est se tromper lourdement sur les capacités de cette fédération à s'en sortir seule. Cela permettrait juste de garder les meme politiques qui ont mis la Wallonie à genoux ces 50 dernières années.

Écrit par : jean sucre | samedi, 15 septembre 2012

@Jean Sucre : il y a le borinage qui suinte la pauvreté, il y a la Gaume qui se redresse. Il y a Namur, bourgeoise et plutôt cossue. Il y a Liège, entre deux économies. Il y a Laroche, aisée et forestière… la Wallonie, c'est autant le borinage que le quart nord-ouest de la France est le Nord.

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 15 septembre 2012

J'ai oublié Charleroi, la louvière et d'autres régions à la limite du sous-développement. Soyons sérieux le Hainaut compte plus d'un million d'habitants et le Luxembourg n'a pas du tout le meme poids économique... ne pas reconnaitre ça c'est de la mauvaise foi... je vous croyez plus objectif Marcel ....

Écrit par : jean sucre | samedi, 15 septembre 2012

D'accord, mais le Hainaut c'est un peu moins d'un tiers de la population wallonne, et le PIB des autres régions est tout à fait "viable". Je ne pense pas que résumer une région à moins d'un tiers de ses habitants soit très objectif non plus…

Bon PIB/ha 2009 :
Wallonie 23100, dont
Brabant wallon 32000
Hainaut 20600
Liège 23700
Luxembourg 21400
Namur 22400

(province flamande la moins riche : Limbourg 25400
La plus riche : Anvers 36100

Quelques régions pauvres d'Allemagne font moins ou à peine mieux que que le Hainaut
Brandenburg 19600 (!)
Chemnitz 20900
Sachsen 21100
Thüringen 21100

Au niveau épartemental en France (je n'ai que 2005 sous la main), pour un Hainaut à 19000, on avait en France :
Creuse 18475
Haute-Corse 18685
Pasde-Calais 18841
Dordogne 18953

et jusqu'à 10% au-dessus : Haute-Saône, Haute Loire, Ardèche, Cantal, Nièvre, Ariège, Gers, Aisne. Alors, le Hainaut est peut-être misérable, mais dans ce cas, pourquoi ne le dit-on pas très fort des département ci-dessus et de l'Allemagne orientale ? Je ne vous suis pas.

Si la Wallonie avait été une région française, elle serait "au-dessus" de la Picardie (22400), de la Basse-Normandie (22800), du Limousin (22700), de la Lorraine (23000) et dans les environ du Languedoc (23600), de la Franche-Comté (23300) et du Nord-Pas-de-Calais (23900). Donc dire que la Wallonie serait en France la région la plus pauvre ne colle pas non plus à la réalité.

(Chiffres Eurostat et Insee pour les départements français)

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 16 septembre 2012

Je ne suis pas économiste ( pas plus que toi je pense ) et les chiffres me laissent froid. Je vois deux choses.. de nombreux économistes dont Pagano ( qu'on ne peut pas reprocher d'etre contre le gouvernement socialiste ) reconnaissent que la Wallonie seule n'est pas viable. Je parlais aussi de la misère intellectuelle, affective, culturelle qui ne fait que croitre dans les régions les plus pauvres de Wallonie. Ca ne se quantifie pas par des chiffres mais ça se ressent. Et cette observation ne demande aucune expertise si ce n'est d'etre à l'écoute de ceux qui nous entourent. Au passage chapeau d'avoir comparé le Borinage, la louvière et charleroi et de mettre en contre partie le redressement de la Gaume... ce serait drôle si ce n'était pas tragique ! Quant à liège la sidérurgie va très mal et l'avenir est loin d'etre serein ( ou seraing c'est selon ). Je pense que tu es bruxellois et que tu n'as pas la même sensibilité que nous en Wallonie ou le réalisme est plus de mise. Le belgicanisme ( sans la flandre ) est pour moi un grand danger.

Écrit par : jean sucre | dimanche, 16 septembre 2012

Pour répondre aux chiffres quand meme tu reconnais que le hainaut représente le tiers de la population de Wallonie ... les départements pauvres français dont tu parles ne représentent pas un tiers de la france... que fais-tu de paris et des régions riches ? Démographiquement ton raisonnement ne tient pas. Compare le PIB de la France à celui de la Wallonie .. c'est ce chiffre là le bon ... tu le connais ? je doute qu'il soit en faveur de la Wallonie.

Écrit par : jean.sucre | dimanche, 16 septembre 2012

je viens de relire ton message de nouveau ce matin et je le trouve franchement surréaliste. De nouveau si tu veux comparer des choses comparable faisons-le. Si la Wallonie devient indépendante il faut la prendre comme telle en tant que pays et non comme une région. La France est en 2011 à 40591 de PIB par habitant.... je ne trouve pas les chiffres pour 2011 en Wallonie ( intéressant qu'on n y aie pas accès car si c'était bon on le saurait ) mais en tous cas il a chuté de 1995 à 2005 et tu le situes en 2005 à 23100... presque la moitié de la France. Je pense qu'on peut franchement affirmer que si la Wallonie devient une région de France on ne peut que mieux s'en sortir. Nous avons ( la Belgique ) un meilleur PIB de tres peu mais meilleur actuellement que la France et ce évidemment grâce à la Flandre et Bruxelles sans doute. Amis Wallons l'indépendance de la Wallonie va faire chuter votre niveau de vie d'une façon difficilement imaginable. Quant à Bruxelles il me semble entendre toujours la meme rengaine qu'il faut refinancer Bruxelles.. mais qui le fera alors .. la Wallonie qui ne parviendra déjà pas à s'autosuffir ? Soyons sérieux ... une Wallonie indépendante c'est l'assurance d'un appauvrissement généralisé et d'un Bruxelles flamandisé.

Écrit par : jean sucre | dimanche, 16 septembre 2012

Autre info facilement vérifiable .. le Hainaut compte 1.300.000 habitants et la Wallonie 3.500.000 habitants ce qui ne fait pas un peu moins d'un tier mais exactement 37 pour cent de la population wallone... donc un peu plus d'un tiers... .

Écrit par : jean sucre | dimanche, 16 septembre 2012

1. Se comparer aux régions les plus pauvres d'Allemagne, c'est faire abstraction de cinquante ans de communisme.

2. Quel serait le PIB/hab de région de navetteurs, comme Namur, en cas de phagocytasion de Bruxelles par la Flandre ? Quelle serait la part de l'emploi public dans le PIB de la région ?

Intenable.

Écrit par : Pfff | dimanche, 16 septembre 2012

@Jean Sucre : un grand danger contre un autre grand danger… Et la Wallonie n'est pas la seule région en grand danger.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 16 septembre 2012

@Jean Sucre : En cas d'indépendance, du fait de la taxation sur le lieu de travail, Bruxelles (qui transfère déjà aujourd'hui vers la Wallonie, plus que la Flandre selon Ruy Arnhout) aurait de 6 à 8 Mia € de plus. Pas besoin de refinancer, et possibilités de transferts vers la Wallonie. Si vous le voulez bien, évidemment.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 16 septembre 2012

Monsieur Sel,

On pourrait ajouter que le Hainaut ne se résume pas à La Louvière, ou Charleroi.
J'ajoute qu'il ne faut pas réduire la Louvière et Charleroi au portrait d'un misérabilisme unilatéral que l'on dresse d'elles. Réalisme, nuance et pondération.

Écrit par : denis dinsart | lundi, 17 septembre 2012

Petit détail qui a son importance... les flamands n'accepteront jamais la taxation sur le lieu du travail car leur stratégie sera d'asphyxier Bruxelles pour qu'ils n'aient plus qu'à la cueillir.... donc ette hypothèse est farfelue. Je me souviens de Maingain dans un de ses discours qui a dit cette phrase importante " La politique c'"est un rapport de force " . Et le rapport de force est largement en notre défaveur n'en déplaise au FDF. Alors faire croire qu' "il suffit de " pour régler le problème de Bruxelles n'est qu'une ineptie de plus

Écrit par : jean sucre | lundi, 17 septembre 2012

Exactement, la politique, entre états non fédérés, c'est une épreuve de force, et cela fait 60 ans que les francophones reculent en se disant "les flamands sont plus forts". Leur nationalisme est proportionnel à notre démission, désormais, il est trop tard pour espérer trouver une position équilibrée. Alors, plus nous tarderons à exprimer un projet cohérent, principalement francophone, et tolérant, plus nous nous retrouverons dans un impasse de plus en plus étroite.

Écrit par : Pfff | lundi, 17 septembre 2012

@Jean Sucre : en cas de scission de l'État, la Flandre n'aura pas le choix : Bruxelles sera en droit (international) de prélever l'impôt sur son territoire pour tous les gens qui y travaillent. Pour changer ça, il faudra une négociation. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles la fédération wallonie-bruxelles est plus intéressante que la confédération : un basculement de 6 à 8 mia d'euros (certains parlent même de 16), alors que les transferts réels (hors ceux sur la dette, qui ne sont pas réels parce qu'ils ne tiennent pas compte des actifs) se montent à quelque 6-7 mia €. En cas de confédération, en revanche, il est certain que ce sera la Flandre qui décidera de ce qu'elle veut bien renvoyer à Bruxelles ou à la Wallonie de ces milliards qu'elle "nous" doit.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 17 septembre 2012

Marcel ... et si la Flandre refuse que bruxelles forme une fédération avec la Wallonie.... jusqu'à présent on a quand meme plutot le sentilment que ce que Flandre veut Wallonie le peut....

Écrit par : jean sucre | lundi, 17 septembre 2012

@Jean Sucre : ça me paraît difficile. En cas de séparation, ce sera difficile à justifier. Après avoir scindé BHV, la Flandre a de facto reconnu que Bruxelles était une autre région. Elle ne pourra rien lui imposer par des voies acceptables en politique internationale. C'est un peu le problème: en voulant absolument ceinturer Bruxelles, elle l'a peut-être définitivement perdue.

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 17 septembre 2012

Ce n'est qu'un avis personnel mais je pense que les francophones font trop vite confiance aux lois internationales et à l'Europe. La flandre a déjà baffoué des règles imposées par l'Europe mais celle-ci reste impuissante. Qu'on le veuille ou non Bruxelles sera au centre d'une polémique et d'une tension dont nous mesurons encore mal l'ampleur. Donc les " il suffit de ... " ne me rassurent pas du tout...

Écrit par : jean sucre | mardi, 18 septembre 2012

http://www.dailymotion.com/video/x24v40_la-grande-sophie-du-courage_

Le contenu est indisponible dans votre pays.

Écrit par : Pfff | vendredi, 14 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Ah ! Enfin ! Cher Marcel, vous commencez à ouvrir les yeux !

3.1. : La ville de Bruxelles est la capitale de l’État flamand.
3.2. : Les habitants des 19 communes bruxelloises qui choisissent administrativement le rôle francophone sont également des citoyens flamands à part entière.
3.3. : Bruxelles, limitée aux 19 communes, reçoit un statut bilingue qui est appliqué strictement.
3.4. : les habitants francophones de Bruxelles, limitée aux 19 communes, reçoivent leur propre structure au sein de laquelle ils peuvent exercer des compétences précises dans les matières liées à la personne (enseignement, culture et santé), sous contrôle [du gouvernement flamand].
: Si Bruxelles ne devait pas être une partie de l’État flamand, nous offririons à chaque habitant de Bruxelles la possibilité de prendre la citoyenneté flamande.

Mais vous récusez encore l'appartenance « francophone » !

Vous avez cru combattre le fascisme sans voir que c'était du racisme anti-francophone !

Encore un effort et vous songerez à la France même si « Le rattachement à la France, s'il survient, ne sera sans doute pas le résultat d'une lente maturation. Il pourrait être rapide, accidentel, et pas nécessairement désiré par une majorité de citoyens... » V. de Coorebyter (CRISP)

Écrit par : Lison | vendredi, 14 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

La France a d'excellentes valeurs, mais n'a pas ratifié la Charte des minorités.

Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 14 septembre 2012

Si, d'aventure, nous devenions français, je serais tout de même très content que l'état me dispense des conneries identitaires corses, alsaciennes, basques et bretonnes. Personnellement, j'ai le sentiment d'avoir donné.

Écrit par : Pfff | samedi, 15 septembre 2012

@sel

la flandre a refuse de ratifier aussi cette convention sur la protection des minorités. on est donc quittes.
avec les francais par contre c'est l'assurance que les droits culturels francophones soient respectés.

Écrit par : bruxellois | samedi, 15 septembre 2012

@Bruxellois : vous m'expliquerez en quoi les droits des Francophones seraient supérieurs à celui des Flamands ou des Néerlanophones. Ça m'intéresse, comme développement.

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 15 septembre 2012

Une belgique fédération provinciale. On réinvente la roue et on fait du Bovesse sans le savoir. Encore faudrait-il que les socialistes lâchent leur os Wallon. Quand allez-vous admettre que ce sont les seuls wallingants ?

Écrit par : Pfff | vendredi, 14 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

@pfff : leur programme.

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 15 septembre 2012

@Marcel

si on va dans le sens d'un élan fédéral, pourquoi ne pas le proposer aussi aux grand-ducaux, je dis ça juste parcequ'en fait le luxembourg que vous appelez forestier faisait partie de leur pays, qu'ils sont plus malins que nous avec l'emploi des langues, de notre argent tout ça... et puis que ça intéresserait probablement plus les germanophones de belgique...
un axe bxl-lxb c'est probablement aussi sexy qu'un plan b wallobrux pour bien d'autres gens encore, ça ferait un peu plus esprit positif d'europe unie dans un bout du benelux que le goût obsessionnel du splitsing des régions riches

bon je vais quand même penser à déterrer et dégraisser mon couteau et mon flingue un de ces jours ;))

Écrit par : Uit'tZuiltje | vendredi, 14 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

@Marcel

je peux comprendre qu'on prenne à la rigolade un axe bxl- lxb, mais les luxembourgeois tout nationalistes qu'ils puissent être sont des gens vivant avec énormément d'étrangers(leurs voisins), très ouvert sur leurs cultures et tout de même toujours tourné vers l'expression de plus d'europe que moins d'europe... pas des ennemis du «fédéralisme», enfin celui que n'ont jamais accepté les flamands dont la n-va symbolise (de plus en plus monopolistiquement)le nationalisme de repli.

La wallonie bien comprise, pas celle des idiots wallingants, est une région très ouverte sur l'extérieur, ça pourrait être un axe (un arc) dunkerque-liège-luxembourg (npc-eurégion-loraine)

voir au-delà des futures frontières (aujd'hui) fictives (plan FFF)n'est-il pas un des points importants de tout plan de sauvetage des «résiduels» si la majorité des belges (NL) se replie sur elle-même...

bon j'ai vu le résultat des élections aux NL (c'est intéressant comme on a l'air ici de s'en foutre bien plus ici que de celles de RF) ça a tempéré mon envie de déterrer my fn-gun.

Écrit par : Uit'tZuiltje | dimanche, 16 septembre 2012

C'est une idée intéressante si on pense Bruxelles/Luxembourg mais quel intérêt pour un paradis fiscal de s'unir avec une région sinistrée dont il évince les riches régulièrement? Si je ne me trompe le luxembourg ponctionne la wallonie de ces riches, alors si cette solution ne convient pas aux riches francos et au luxembourg je vois mal comment ce projet pourrait se réaliser.

Écrit par : otis | lundi, 17 septembre 2012

@otis

les luxembourgeois n'ignorent rien des échanges avec leur hinterland (culture, pognon et emploi) les renforcer peut être intéressant pour toutes les parties, le grand-duché a relevé bien d'autres défis dans son histoire (je parle de celle qui a suivi sa scission de type linguistique d'avec la "belgique", imposée par d'autres d'ailleurs) ... et contrairement à la flandre, même si ils ont aussi un peu participé au "vidangeage" économique de la vieille belgique, il n'y a pas de "racisme" anti-FR de leur chef, et certainement pas de repli culturel, je ne nie pas ici leur volonté farouche d'autonomie, du même ordre que celles des bxlois ou des liègeois...

lxb est de plus un pôle de culture germanique autrement plus conséquent qu'eupen pour lui garantir dans une (con)fédération d'Entité élargie une présence aussi rayonnante que le NL à bxl...

Écrit par : Uit'tZuiltje | mardi, 18 septembre 2012

"Si je ne me trompe le luxembourg ponctionne la wallonie de ces riches"

Le Luxembourg fournit surtout un emploi à des milliers de Wallons, quand leur pays ne leur en fournit pas.

Écrit par : Pfff | mardi, 18 septembre 2012

Bon ok "ik ben van luxemboerg", aber j'ai au moins dégraissé mon couteau qui traînait dans le fond de mon jardin...

http://www.lessentiel.lu/fr/news/europe/story/28516062

http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20120918_057

Ludo De Becker se faisait appeler Herr Loedow (pseudo musical qu'il faut être tordu pour ne pas trouver anodin) sur twitter, ce Procesanalist E-commerce for the Colruyt Group, Vlaams Nationalist, secretaris N-VA Sint-Genesius-Rode n'a jamais eu l'imbécillité d'être vb-lid dit gertrui de vlaamse first lady lijsttrekkeuse de la liste «respect» (=respeKt maar in nieuwe spelling vorm)

à rhodesaintgenèse il n'y a que deux listes en lisse,

une FR: « rolin-stone » ou le retour du même FR pépère, bourrée de richards, gosses de riches, aristos franskiljons et même socialos de la rtbf et autres bobos, le tout juste gêné aux entournures par le harcèlement de la mesquine tutelle flamande...

et une NL: « respect » dont "Herr ludo" ex-vb actuellement n-va deuxième sur cette liste est assuré d'être élu (il reste ici encore quelques NL, heureusement pour garder quelques conseillers communaux) mais de plus les van rompuy espéraient un second échevin (difficile à expliquer au belge moyen, mais ici le collège est constitué à la proportionnelle) donc comme échevin ce type de la n-va /vb qui voudrait que les FR (je veux dire les «franse ratten», natürlich Herr ludo ja wol) roulent leur matelas, zeer 'respect'able ce Herr ludo...
mais c'est quoi ce casting van rompuy? Il veulent couler leur flamingantisme ou quoi! dire que gertrui prétend que nos enfants (ah les horribles FR!) traitent ses propres enfants de «sales flamands»....
mais bon sang! Ya pas quelqu'un qui ment quelque part des fois! :))

Marcel aub, comme dirait wannes: de «franse ratten» ne me traiter d'être «arrogant FR» c'est dur assez (du racé aussi d'ailleurs)

Écrit par : Uit'tZuiltje | mercredi, 19 septembre 2012

@Marcel

tout de même, un petit commentaire serait bienvenu

Écrit par : Uit'tZuiltje | mercredi, 19 septembre 2012

@Zuiltje : qu'ajouter ? Ah oui : Ludo n'a jamais été membre du VB (source sûre).

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 20 septembre 2012

ah bon, ça rassure ça, ça ressemble à un blokker mais ce n'est pas un blokker,
it's n-va dry ! (c'est même pas l'habituel vase communicant alors...)

vos sources c'est les fichiers du faceblok ou du facebelang? :)

écrire rat FR en 2008 ya prescription, ce n'était que du racisme met termijn,
en plus il le regrette le loedow mais il est n°2 sur la liste unique NL d'une charmante dame qui trouve implicitement qu'il faut imposer le respect aux FR irrespectueux...

bien sûr la presse flamande parle d'une campagne FR de dénigrement des van rompuy, mais bon sang c'est bien sûr, et bdw en parle même dans le poste NL, ils ont aussi des sources sûres

qu'ajouter? en effet...

Écrit par : Uit'tZuiltje | jeudi, 20 septembre 2012

L'avantage d'une "Fédération" ne serait pas tant (ou pas seulement) de pouvoir y accueillir les germanophone, mais aussi des néerlandophones, notamment ceux de Bruxelles, mais pas seulement. Je pense, comme Marcel, qu'il ne faut pas répondre à un nationalisme par un autre nationalisme.
Le problème, cependant, c'est que c'est trop souvent le populisme qui répond au populisme.

Écrit par : Hucbald | samedi, 15 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Intéressante réflexion Marcel. Seulement j'entrevois quelque chose de pire, de bien plus machiavélique. S'il-te-plaît Marcel, peux-tu me dire ce que tu penses de mon hypothèse? La voici donc en deux temps: 1) la NVA ne voulant pas du tout imposer une scission qui pousserait Bruxelles à se fédérer avec la Wallonie et les Cantons de l'Est - au passage je me demande si d'un point de vue économique et culturel les Germanophones ne choisiraient pas plutôt de s'unir au Luxembourg, ce qui par conséquent déforcerait votre vision d'une Belgique fédérale à trois plutôt que d'une Francophonie belge -, cette même NVA travaillerait dans un double sens: empêcher la constitution d'un gouvernement fédéral (puisqu'il faudrait plutôt un gouvernement confédéral) - ce qu'ils ont toujours fait lors des négociations fédérales précédentes - et en même temps ne pas braquer les bruxellois et pour cela éviter d'affirmer de manière trop évidente une mainmise flamande sur Bruxelles. La NVA accepte l'idée que ce sont les bruxellois qui doivent décider de leur propre sort. Conséquence: les bruxellois préférant voler de leurs propres ailes à une fédération Wallonie-Bruxelles (ce que les sondages confirment déjà), Bruxelles devient une Ville-Etat autonome (mais pas pour longtemps comme on le verra). Par effet de cascade, les Germanophones choisissent la voie luxembourgeoise et les wallons se retrouvent Gros-Jean comme devant, à savoir tout seul. 2) Et là les véritables emmerdes commencent. La Flandre fait tout pour asphyxier Bruxelles car je me demande si une telle Bruxelles est viable (même avec Rhode-Saint-Genèse) dans le but de l'intégrer finalement à la Flandre ... Dans le même temps la Wallonie devient une espèce de Bulgarie, de Roumanie ou même de Grèce - d'un point de vue économique -. Bref la débandade totale quoi en quelques années! En conclusion de mon point de vue: Il faut d'abord voir si une fédération Bruxelles-Wallonie est viable économiquement (sans les Cantons de l'Est car ils peuvent toujours préférer une autre issue donc il ne faut pas compter sur eux avec certitude). Si elle l'est alors tous les politiciens sudistes doivent faire comprendre d'ici 2014 aux bruxellois que la voie de l'indépendance pour Bruxelles finira par se retourner contre eux et qu'il est préférable de mettre sur pied une alliance avec la Wallonie à défaut de mieux. Si une telle fédération n'est pas viable économiquement avec des politiques raisonnables (donc on évite les solutions du genre c'est possible si l'on travaille 6 jours par semaine et que l'on s'aligne intégralement sur la politique économique allemande par exemple), je suis au regret de dire que la Wallonie deviendra française et que Bruxelles aura le choix entre devenir Flamande ou française également. Pour moi personnellement ce choix là est totalement non désirable. Dans une époque de grave crise - économique entre autre - comme la nôtre, le critère économique sera malheureusement le plus important: ce sera le critère décisif qui nous fera aller dans un sens ou dans un autre, enfin je pense... Merci pour ta patience et ta lecture Marcel!

Écrit par : Yoël | samedi, 15 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

"Peux-tu me dire ce que tu penses de mon hypothèse? La voici donc en deux temps: 1) la NVA ne voulant pas du tout imposer une scission qui pousserait Bruxelles à se fédérer avec la Wallonie et les Cantons de l'Est - au passage je me demande si d'un point de vue économique et culturel les Germanophones ne choisiraient pas plutôt de s'unir au Luxembourg, ce qui par conséquent déforcerait votre vision d'une Belgique fédérale à trois plutôt que d'une Francophonie belge -, cette même NVA travaillerait dans un double sens: empêcher la constitution d'un gouvernement fédéral (puisqu'il faudrait plutôt un gouvernement confédéral) - ce qu'ils ont toujours fait lors des négociations fédérales précédentes - et en même temps ne pas braquer les bruxellois et pour cela éviter d'affirmer de manière trop évidente une mainmise flamande sur Bruxelles."
C'est une des interprétations possibles, en effet. Mais ce n'est pas pour autant réaliste. Les extrêmes se sont souvent fait mousser en mettant en œuvre des plans tarabiscotés, du genre créer la situation A pour obtenir une réaction B. Or, ça ne fonctionne que quand la cible est elle-même militante (extrême). Exemple avec le film "innocence of muslims". En imaginant qu'il ait été réalisé pour soulever le monde musulman, l'on voit qu'il n'en est rien. En revanche, les extrémistes musulmans, eux, ont réagi au quart de tour. Idem avec la bande du Brabant wallon qui semble avoir cherché à imposer un État fort et sécuritaire. Sous un régime nazi ou fasciste (ou staliniste), une seule attaque aurait suffi pour provoquer une réaction brutale du pouvoir. Mais en Belgique, pour le citoyen, le seul résultat fut visible au niveau des infos. Il en va de même avec la N-VA. Au sein de ce parti, des extrémismes pensent pouvoir, soit soumettre Bruxelles, soit la séduire. Dans les deux cas, ils sont de la revue, parce la façon dont les innombrables forces se compenseront ou au contraire s'additionneront est impossible à prédire, ni même à estimer. Ainsi, l'une des idées courantes à la N-VA est que si Bruxelles ne se rattache pas à la Flandre, l'ensemble des entreprises flamandes s'enfuiront. Le problème, si elles font ça, c'est que l'immobilier de bureau chutera immanquablement et extrêmement brutalement, et les entreprises qui possèdent (dans un nombre non négligeable de cas) leur propre immeuble, perdront ce patrimoine devenu invendable dans une ville désertée, comme ils le "prévoient". Or, le patrimoine immobilier des entreprises dépasse pratiquement toujours leur capital disponible. Ça, c'est un effet prévisible d'un départ massif. Mais personne ne peut estimer l'effet d'un départ parcellaire (par exemple 5 ou 8% des entreprises néerlandophones). Donc, la vision de la N-VA qui sert de base a sa stratégie est souvent si tordue qu'il paraît impossible qu'elle puisse viser juste.

Il en va de même pour l'idée d'immobiliser Bruxelles. On a vu cette semaine que Barroso a confirmé qu'une région qui quitte l'UE doit refaire son parcours d'affiliation. Ce sera donc forcément le cas pour la Flandre. Bruxelles et la Wallonie, si elles se déclarent état belge résiduel, pourraient peut-être y échapper, ne fût-ce que pour maintenir Bruxelles dans le giron européen. Dans ce cas, il faut que la Belgique garde son identité juridique. C'est scrogneugneu comme cas juridique, mais l'exceptionnalité justifie souvent des décisions scrogneugneu. On pourrait imaginer alors que la Flandre puisse être réadmise en "urgence", mais dans ce cas, on peut aussi imaginer que l'UE exigera un certain nombre de garantie. Le nationalisme n'étant pas très populaire dans une série de pays, on peut aussi imaginer qu'on ne sera pas tendre à l'égard de la Flandre. Mais là intervient une autre donne, économique : on est en crise, et les repères sont flous. L'UE soutiendrait-elle notre dette, ou serions-nous à la merci des marchés ?

Par ailleurs, la N-VA oublie systématiquement que Bruxelles a aussi des atouts, et "tient" son parlement en "otage". Un blocage d'un côté peut entraîner un blocage de l'autre. La Flandre a ainsi tout intérêt à ce que Bruxelles négocie avec elle un retour d'impôts vers le Brabant-flamand. En cas de scission, l'impôt des naveteurs bruxellois perçus aujourd'hui en Flandre reviendraient à Bruxelles. Or, il s'agit au minimum de 6 à 8 mia € annuels. La Flandre a tout intérêt à négocier un retour partiel de cette manne qui ferait baisser son revenu d'impôts et ses rentrées économiques de 5 à 15% d'un coup. De quoi faire exploser sa dette en % du PIB. Et là, Bruxelles peut faire valoir un certain nombre de règles. De même pour les bâtiments appartenant aujourd'hui à la Communauté flamande à Bruxelles, elles reviendraient à Bruxelles, ce qui priverait la Flandre brusquement de toute représentation culturelle dans la capitale. Là aussi, il y a à négocier. Contre un couloir à Rhode ? Onbespreekbaar. Mais contre une extension de Bruxelles au ring Nord, est et ouest (et une rétrocession à la Flandre de ce qui est au-delà du ring), avec un regard sur la mobilité, c'est autre chose. De même, autoriser la Vlaamse Republiek à investir dans l'enseignement et la culture à Bruxelles peut s'échanger contre une même extension vers les 6 communes (ou plus), sachant qu'elles seraient alors 100% en Flandre, et qu'il ne serait plus question de "coloniser" (vision flamingante), mais d'offrir des lieux de culture en français dans une région limitée, à certaines conditions (ex. bilinguisme, etc.) Mais il se peut aussi que les Européens échaudés soutiennent un référendum communal qui projetteraient quelques communes dans la Fédération Wallonie-Bruxelles. Donc, les stratégies de la N-VA (et du CD&V) ne sont dangereuses que dans la mesure où le gouvernement flamand fait aujourd'hui passer Bruxelles pour flamande au niveau international. Ce travail de désinformation me paraît bien plus efficace que l'imagination, y compris de Bart De Wever, sur les potentiels de réaction A ou B ou C ou C' des Bruxellois.

"les bruxellois préférant voler de leurs propres ailes à une fédération Wallonie-Bruxelles (ce que les sondages confirment déjà),"
Tout d'abord, il faut savoir que, par exemple, 15% des Tchèques et 25% des Slovaques étaient favorables à une scission du pays. Or, elle a bien eu lieu. Contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les individus qui décident du sort de leur région, mais les partis. Par ailleurs, la ville-État autonome est le premier choix d'une majorité de Bruxellois, c'est vrai. Mais si on leur montre que ce choix est moins profitable qu'une fédération avec la Wallonie, on ne leur a jamais demandé quel serait leur second choix. Or, le premier choix de tous les partis politiques (et ce n'est pas pour rien) est une fédération. Les Bruxellois s'en accomoderont, je pense, parce qu'elle offre pas mal d'avantages, ne fût-ce que la visibilité internationale. On a en outre montré que Brussels DC (district européen) est pratiquement impossible à mettre en place, et pour rappel, Washington DC est bien moins autonome que Bruxelles aujourd'hui !

"Bruxelles devient une Ville-Etat autonome (mais pas pour longtemps comme on le verra)."
Comme dit auparavant, je n'y crois pas.

"Par effet de cascade, les Germanophones choisissent la voie luxembourgeoise et les wallons se retrouvent Gros-Jean comme devant, à savoir tout seul."
Il faudrait encore que les Luxembourgeois acceptent, ce qui me paraît un vœu pieu.

"2) Et là les véritables emmerdes commencent. La Flandre fait tout pour asphyxier Bruxelles car je me demande si une telle Bruxelles est viable (même avec Rhode-Saint-Genèse) dans le but de l'intégrer finalement à la Flandre ..."
Cela signifierait que la Flandre désirerait sortir ou ne plus rentrer dans l'UE. En tant qu'État indépendant, elle ne pourra plus du tout se permettre ce qu'elle se permet aujourd'hui. Les conflits entre Bruxelles (Wallonie) et la Flandre ne se règleraient plus (s'ils rentrent ou veulent rentrer dans l'Union) au fédéral belge, mais à l'international. Ainsi, plus question pour la Flandre de refuser des subsides aux écoles ou centres culturels francophones de la Périphérie : ce serait de la discrimination, et ça se règlerait à la Cour de Justice (CEJ), plus au 16 rue de la Loi. C'est bien plus qu'une nuance. En fait, en devenant autonome, la Flandre s'oblige, soit à quitter l'Union européenne, soit à octroyer aux Francophones des droits dont ils n'auraient jamais pu rêver avant, un peu comme les Germanophones en Wallonie…

"Dans le même temps la Wallonie devient une espèce de Bulgarie, de Roumanie ou même de Grèce - d'un point de vue économique -."
Là, ça dépend largement de l'État économique de l'euro. En principe, la Wallonie aura alors pleinement droit à ses fonds structurels, aujourd'hui réservés pour un tiers à la Flandre. De plus, Bruxelles étant surfinancée, elle aurait tout intérêt à investir en Wallonie, ne fût-ce que pour se garantir un hinterland étendu. Enfin, seule, la Wallonie peut faire l'objet d'un plan de type irlandais, mais pour ça, il faut en effet que l'UE ait de l'argent. Par ailleurs, la France aurait tout intérêt à créer des synergies avec cette région qui lui sera alors aussi proche (en promouvant une ligne stratégique entre la Wallonie et Dunkerque, concurrençant Anvers, par exemple). En fait, il est très difficile de savoir aujourd'hui si la fédération avec la Flandre favorise ou défavorise la Wallonie. Mais il n'est pas dit qu'elle ne serait pas viable seule, à terme bien sûr, comme l'exemple slovaque l'a montré.

"En conclusion de mon point de vue: Il faut d'abord voir si une fédération Bruxelles-Wallonie est viable économiquement (sans les Cantons de l'Est car ils peuvent toujours préférer une autre issue donc il ne faut pas compter sur eux avec certitude). Si elle l'est alors tous les politiciens sudistes doivent faire comprendre d'ici 2014 aux bruxellois que la voie de l'indépendance pour Bruxelles finira par se retourner contre eux et qu'il est préférable de mettre sur pied une alliance avec la Wallonie à défaut de mieux."
Mais ça, on l'a largement étudié, avec des réponses contradictoires selon les économistes que l'on interroge. J'ai ainsi rencontré un économiste qui fait des recherches sur la viabilité de la Wallonie seule depuis 10 ans et il n'est pas complètement pessimiste. Avec Bruxelles, pour lui, c'est même une solution "magique". Mais allez savoir qui dit vrai et qui se trompe !

"Si une telle fédération n'est pas viable économiquement avec des politiques raisonnables (donc on évite les solutions du genre c'est possible si l'on travaille 6 jours par semaine et que l'on s'aligne intégralement sur la politique économique allemande par exemple), je suis au regret de dire que la Wallonie deviendra française et que Bruxelles aura le choix entre devenir Flamande ou française également."
C'est une éventualité, en effet. Je ne suis pas sûr que ce soit si évident, parce que l'Allemagne pourrait trouver que ça rend la France un peu trop puissante… avec en sus deux sièges de l'Union européenne…

"Pour moi personnellement ce choix là est totalement non désirable."
Personnellement, je ne vois pas de choix non-désirable. Il faut qu'il soit économiquement viable, profitable si possible, et respecte toutes les populations. En cas d'intégration à la France, il faudra verrouiller les droits des Néerlandophones à Bruxelles et des Germanophones dans les Cantons.

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 15 septembre 2012

@yoel

pourquoi vous vous en faites pour les bruxellois comme moi ? les bruxellois (sauf les quelques flamands qui vivent a Bruxelles) sont pas cons et savent que leur pire ennemi est la Flandre et la NVA

Écrit par : bruxellois | samedi, 15 septembre 2012

A Anvers, Bartje comme bourgmestre, pourra faire toutes les bourdes possibles, tout lui sera pardonné, si au contraire il rétablit la sécurité et l'économie, ce sera un héros dont tous les flamands voudront, et même les francophones !

Écrit par : dlec | samedi, 15 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

"La N-VA, elle, base toute sa science politique sur l’ethnie, la Nation, het Volk, appelez ça comme vous voulez." ... et moi j'appelle cela pouvoir mener une politique conforme aux chois des électeurs dans une circonscription électorale définie.

Écrit par : xavier castille | samedi, 15 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

la prof d'histoire de mon fils qui assume de voter n-va, ne parle jamais d'"ethnie" (autant dire dans ce cas "racisme anti-FR" implicite) mais de libre entreprise, d'arrêter de payer plus les chômeurs (di rupo = 8% en plus pour ces "profiteurs"), de laisser les riches être égoïste (o-vld = refus que les riches paient l'impôt sur les revenus du capital)...

"politique conforme aux choix des électeurs dans une circonscription électorale définie" ?

Écrit par : Uit'tZuiltje | dimanche, 16 septembre 2012

Un excellent titre BBB- qui te vaut un Orval.

Écrit par : gerdami | samedi, 15 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

cet article demontre en effet la debilite profonde des flamingants, telle qu'on peut la lire dans le programme du VVB . vouloir annexer une ville de 1 million d'habitants dont les habitants sont en grande majorite francophones demontre une debilite profonde mais aussi le danger flamingant
cela fait preuve d'un total irealisme en matiere politique mais n'en est pas moins dangereux (fanatisme)

comme je l'ai deja dit, le mouvement flamand n'est pas regionaliste, il est imperialiste (pour Bruxelles) et colonialiste (en ce qui concerne la wallonie)

pourquoi pas reclamer dunkerque et Lille tant qu'ils y sont ?

par ailleurs la N-VA est clairement un parti poubelle (sauf peut-etre leur programme nationaliste tout le reste est du vent) reserve aux flamands et qui leur convient tres bien.

Bruxelles appartient aux bruxellois et les flamands n'ont qu'a se casser le plus vite possible ainsi que leur ministres et tout autre brol flamingant

Écrit par : bruxellois | samedi, 15 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

@Bruxellois : quand vous dites aux Flamands de Bruxelles de se casser au plus vite, je suppose que vous parlez des institutions et non des citoyens ? (sinon, je censure bien évidemment).

Écrit par : Marcel Sel | samedi, 15 septembre 2012

à Bruxellois,
Il me semble que du point de vue stratégique c'est une erreur de considérer ses adversaires comme des débiles et ainsi de les sous-estimer. D'ailleurs d'un point de vue politique on ne peut pas être débile quand on est évalué à 40 pour 100. Considérer la bataille contre les nationalistes comme une victoire acquise d'avance ou à peu de frais est dangereux il me semble... Si je m'en fais pour les bruxellois comme vous dites, c'est parce que j'en suis un aussi. Et que l'avenir je ne le connais pas...

Écrit par : Yoël | samedi, 15 septembre 2012

Voila enfin un échange intéressant. Pourquoi persiste-t-on à ne pas vouloir écouter Bart de Wever lorsqu'il parle de confédéralisme et non de scission ? Bien évidemment le sort de Bruxelles est la clé de tout échafaudage politique et tant que les Flamands ne seront pas certains de l'intégrer à la Flandre, ils préféreront une Belgique continuée. Et ils ont de sacrés atouts à jouer : la reconnaissance formelle de Bruxelles entité confédérée contre le maintien de leur capitale, la mise en concurrence des systèmes de protection sociale des entités confédérées, la conditionnalité des transferts Nord-Sud à la mise sous tutelle financière des entités confédérées récipiendaires avec envoi sur le terrain d'équipes d'experts financiers flamands pour contrôler l'usage de ces subsides avec un échéancier précis (car c'est bien ce que ce sera devenu, ils pourront aussi y ajouter des versements sous forme de prêts remboursables à plus ou moins long terme). Bref, le plan Marshall pour la Wallonie réalisé par les Flamands ! Ce dernier point me semble particulièrement important dans la mesure où les Flamands pourront alors contraindre les élus francophones à entreprendre les réformes libérales que beaucoup de leurs électeurs attendent avec impatience (je lis les réactions de nombreux lecteurs du Soir et de LLB) et on peut déjà entrevoir Didier Reynders se pourlécher les babines goulûment en attendant le moment de devenir l'interlocuteur francophone incontournable de Bart de Wever et se venger du petit Michel (il sera alors bien amer, Michel) en reprenant la main au MR. Il faudra qu'il soit alors capable de tenir un discours à la Sarkozy (en mieux, disons à la Fillon) pour expliquer aux électeurs francophones que les Flamands les aiment et qu'ils veulent au contraire les aider à se débarrasser de leurs socialistes corrompus et à développer l'esprit d'entreprise, etc. etc. (air connu). Car ce qui est très complexe chez vous, c'est l'imbrication du communautaire et du socio-économique (c'est pareil en Catalogne et en Lombardie mais c'est pire chez vous parce que la différence linguistique y est plus grande) et il vous faut des politiciens particulièrement doués pour passer d'un registre à l'autre. Bart de Wever est de ceux-là. Et franchement, si l'on vient dire aux Belges francophones que tout cela n'a été qu'un grand malentendu et qu'en fait les Flamands ne veulent que leur bien même si la potion est amère pour guérir le malade, ne pensez-vous pas qu'ils auront eu tellement peur d'être abandonnés qu'ils seront reconnaissants aux Flamands de bien vouloir encore s'intéresser à eux ? Et cela peut bien durer 50 années supplémentaires, jusqu'à ce que Bruxelles finisse par être entièrement et pacifiquement flamandisée. Alors la Flandre deviendra indépendante, c'est cela, l'évaporation. Dans l'immédiat, il faudra voir, comme le dit Reynders, ce que Flamands et Francophones veulent encore faire ensemble. C'est très simple : chanter un peu la Brabançonne dans les 3 langues au pied d'un poteau surmonté d'un joli drapeau noir jaune et rouge. Pour le reste, il suffit de transformer les transferts en subsides et tout ira bien, vous resterez entre vous. Puisque de toutes façons, se faire subsidier c'est l'avenir des régions francophones, autant le faire avec les Flamands, avec qui vous vivez depuis longtemps, que vous connaissez bien, qui sont des gens sérieux, fiables, travailleurs, et riches... Et après tout, ce sont des compatriotes, pas comme les Allemands pour les Grecs ! Il suffira à Bart de Wever de souffler le chaud, après toutes ces années passées à souffler le froid. Et il le fera : Bruxelles vaut bien une messe, n'est-ce pas ?
Et voila ! Vive la Belgique confédérée ! C'est-y pas beau, ça ? Les seuls qui ont du souci à se faire sont les socialistes francophones et je comprends que ce soient eux qui réagissent en premier. Ils devront apprendre maintenant à se sacrifier pour le bien de leur Belgique chérie et ils finiront bien par trouver leur Tony Blair un jour. Mais on pleurera de joie, d'émotion et de reconnaissance dans les chaumières francophones car la scission aura été évitée, une fois de plus. Tandis que les Flamands seront soulagés de ne plus payer à corps perdu pour entretenir tous ces feignants. Salauds de pauvres !

Écrit par : Bernard (Rouen) | samedi, 15 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

@Bernard (R)

n'essayer pas de donner une leçon de subsidiarisation aux belges, c'est eux qui l'ont inventé...

ce que vous dites que bart propose aux wallons, on connaît, la belgique a déjà fait le coup aux congolais...

bàv

Écrit par : Uit'tZuiltje | dimanche, 16 septembre 2012

Je trouve votre commentaire très intéressant.
Une remarque cépendant: "l'évaporation" de la Belgique se fera selon la N-VA par deux forces - une intérieure: le mouvement flamand autonomiste et une extérieure: l'Union européenne dictant la gestion économique et budgettaire à suivre (avec sanctions si nécessaire!).
Vu notre systèm électoral, les autres régions n'ont aucune emprise sur ce qui se passe en Flandre sinon de crier à la ligne qu'ils n'aiment pas.
Au niveau européen il faudrait expliquer que leur emprise sur la souveraineté des états membres joue dans la carte des mouvement autonomistes européens. Une Europe unie et forte mène à l'affaiblissement intérieure de certains états nations membres.
Un paradox intéressant.

Écrit par : schoonaarde | dimanche, 16 septembre 2012

Palpitant,

Schoonaarde,

http://youtu.be/ZXvzzTICvJs

Écrit par : Pfff | lundi, 17 septembre 2012

à Bernard
Concernant le confédéralisme dont vous venez de parler, j'ai des doutes sur sa faisabilité. Enfin, faudrait demander l'avis éclairé de Marcel pour en être plus sûr. Pourquoi? D'accord avec l'idée que les politiciens francophones n'ayant aucun autre horizon que la Belgique, ils s'y accrochent fermement... Mais faudrait pas non plus les prendre pour des idiots complets. Ils savent que les francophones ne veulent pas du confédéralisme car ils s'en méfient. Ils savent également que si économiquement les Flamands les laissent tomber, ils n'auront plus aucun intérêt à rester avec eux, et au contraire se porteront mieux sans eux. En gros pour faire simple, on pourrait dire que tant que les politiciens francophones verront encore un intérêt (financier entre autre ou surtout c'est selon) à rester avec les Flamands ils le feront, mais lorsqu'il ne restera quasiment plus que des "contraintes" , je pense que l'aventure belge pourrait bien en rester là. Mais il est possible bien évidemment que des "négociations confédérales avec effets de transferts financiers étalés dans le temps" laissent encore quelques années de sursis à la Belgique...

Écrit par : Yoël | samedi, 15 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

@Yoël : brièvement : le confédéralisme, c'est le fédéralisme sans la solidarité. Autrement dit, la Flandre continuerait à profiter du rayonnement de Bruxelles et des exportations wallonnes via Zaventem et Anvers, mais Bruxelles et la Wallonie perdraient un sérieux pourcentage d'impôts et de capacités d'investissement, d'éducation et les services sociaux à Bruxelles seraient catastrophiquement sous-financés, ce qui serait un comble. Donc, économiquement, c'est pas qu'on s'en méfie, c'est juste que c'est la catastrophe totale. Tout en étant toujours tributaires in fine d'une majorité de 58% de néerlandophones au Parlement ? Le confédéralisme, pour le Sud et le Centre, c'est juste du suicide. Donc, à moins de le traduire par un fédéralisme un peu plus poussé, c'est juste inimaginable.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 16 septembre 2012

@Marcel:

"Ne pas combattre le nationalisme par un autre nationalisme..."
Pourquoi ne pourrions nous pas combattre le feu par le feu?

Quoi qu'il en soit, il ne saurait il y avoir de Belgique confédérale.
Soit il y aura la Belgique (fédérale), soit plus de Belgique du tout.

Accepeter l'idée d'une Belgique confédérale, ce serait en effet accepter l'idée d'une annexion de Bruxelles par la Région flamande et permettre à cette dernière d'avoir tous les avantages d'une indépendance sans les inconvénients. Ils pourraient ainsi vivre de leurs revenus sans plus contribuer à la solidarité fédérale tout en n'ayant pas à contribuer plus au fonds structurel européen puisque de l'extérieur, ce serait toujour la Belgique qui servirait d'interface.
Francophones de Bruxelles et de Wallonie se retrouvant isolés, coupés les uns des autres dans une Belgique qui non seulement n'aurait pas de valeur ajoutée, mais en plus représenterait un coût démesuré par rapport à ce qu'ils en retireraient (plus de solidarité fédérale, nécessité de financer leurs politiques sur leurs fonds propres et participation au budget confédéral et européen à hauteur de 40% ce qui sans les mécanismes actuels de redistribution et l'état économique des entités fédérées francophones serait impayable). Le tout en ayant à subir une mainmise toujours plus pressante des flamands sur les institutions confédérales.

A tout prendre, si c'est pour devoir faire sur "fonds propres", cela induisant une perte globale de 20-25% des moyens fiscaux, autant que ce soit en toute indépendance, sans avoir à financer des institutions qui ne nous apporteraient plus rien...

Ce qui devra rester, ce sur quoi les francophones ne pourront transiger, ce devra être Bruxelles (élargie: les 6 communes à facilités où ils sont majoritaires et tout ce qui se trouve à l'intérieur et y compris son Ring / sa rocade -pour les français qui suivent-), consituée en entité fédérée d'une Belgique "Romane" (car majoritairement francophone), et composée de 2 autres entités: la Wallonie et la région germanophone, la "Deutschspächiges Ostbelgien".

Cette construction fédérale permettra à Bruxelles d'exister avec ses particularités (sa minorité flamande) et les germanophones sans que ces derniers aient l'impression d'être noyés dans un ensemble francophone dans lequel ils ne se reconnaîtraient pas.

Ceci étant bien sûr le minimum minimorum.

Quant au projet délirant du VVB / MPF, s'il devait voir le jour, cela signifierait que la fin de la Belgique prend résolument la voie d'une fin à la Yougoslave...

Écrit par : Soltan Griss | dimanche, 16 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Je suis persuadé avoir entendu BdW dire qu'il ne souhaitait pas mettre fin à la solidarité financière avec la Wallonie (il n'évoque jamais Bruxelles bien sûr) du moins pas tout de suite, mais simplement que les Flamands puissent contrôler l'usage fait de leur argent. Ce qui signifie la fin du système wallon sur lequel repose la puissance du PS et ce qui peut séduire nombre d'électeurs wallons eux-mêmes. Conditionnement de l'aide aux chômeurs, remplacement des services publics par des services marchands, etc... Et si la solidarité financière n'est pas interrompue brutalement, cela signifie certes la mise sous tutelle de la Wallonie mais pas forcément un effondrement complet de son niveau de vie. Dans le contexte européen actuel, qu'espérer de mieux ? Et les Wallons ont déjà montré qu'entre leur survie et celle de Bruxelles leur choix était vite fait.
Quelqu'un peut-il réagir là-dessus ?

(PS. je sais que le ring, c'est le contournement, j'y suis déjà été avec difficile de trouver Brussels downtown)

Écrit par : Bernard (Rouen) | dimanche, 16 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Qu'est devenu Paul-Henri Spaak ?

Les sondages ont toujours démontré que c'était plutôt les Bruxellois qui rejettaient les Wallons que l'inverse. L'immense richesse multiculturelle de Bruxelles, nombril cosmopolite et rue du Durum, ne peut décemment se comparer avec le provincialisme wallon (des ploucs, on ne comprend d'ailleurs pas pourquoi ils ne sont pas plus facho que cela : cela contrarie notre haine ordinaire du souchien).

Évidemment, si Bruxelles pouvait un peu dégonfler du nombril et chercher notre alliance, cela changerait bien des choses. Il faut arrêter de croire au mythe du wallon aveugle aux enjeux. Il sait bien comment il est reçu, c'est autre chose.

Cela pourrait être le départ d'une aventure de nationalisme-self-defence francophone. Pour cela, il faudrait arrêter d'avoir froid aux yeux.

Écrit par : Pfff | lundi, 17 septembre 2012

@Pfff

Ca recommence... Pauvre Wallon, sortons le mouchoir de Philippe Moureaux.

Vous pouvez me rappeler encore une fois combien de Ministres nés en Région de Bruxelles-Capitale font partie de l'actuel Gouvernement fédéral belge ?
Je vous aide : en maths, ça se situe entre moins 1 et plus 1.

Et accessoirement, vous pouvez me rappeler pourquoi le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale a été déterminé linguistiquement paritaire à sa création ?
Je vous aide : ça a un rapport avec la parité linguistique d'un autre Gouvernement (fédéral) où les Wallons sont sur-représentés.

Alors votre "francophonie" bidon, encore une fois, non merci.

Écrit par : Moventoh | lundi, 17 septembre 2012

"Je vous aide : ça a un rapport avec la parité linguistique d'un autre Gouvernement (fédéral) où les Wallons sont sur-représentés."

1. Si je me rappelle bien, la dernière fois qu'il y en a un qui a sorti une énormité pareille, Marcel s'est faché.

2. La majorité qualifiée FRANCO-flamand (rien à voir avec une quelconque parité) nécessaire pour voter les lois dans des matières qui concernent les droits relatifs des FRANCO et des flamands, les FRANCO l'ont demandée parce que la frontière linguistique a été fixée en 1963 en se basant sur un recensement de 1930, unilatéralement, par une majorité flamande (qui empêchait la tenue de recensement dans les communes où l'on soupçonnait que la majorité avait basculé du côté francophone - ndlr).

Si les FRANCO, et particulièrement les plus vulnérables bruxellois, n'étaient pas perpétuellement obligés de marchander leur droits élémentaires contre des abus flagrants, je vous accorde qu'elle n'aurait aucun lieu d'être, quoique sa disparition mettrait votre petit cul de brusseleir dans une position des plus bancales, si je puis me permettre. Donc la majorité qualifiée, qui a déjà coûté aux wallons les yeux de la tête, est là pour vous protéger. Parce que l'indépendance de la région de Bruxelles-Capitale, si vous comptez sur un parlement sans majorité qualifiée pour la soutenir ... Moi, je ne sais plus ce que je dois dire...

'Et accessoirement, vous pouvez me rappeler pourquoi le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale a été déterminé linguistiquement paritaire à sa création ?"

Est-ce que vous allez me soutenir que c'est à la demande des wallons ? Où faites-vous sécher votre tabac ?

Écrit par : Pfff | lundi, 17 septembre 2012

My mistake : j'ai confondu parlement et gouvernement.

Moventoh,

Je n'ai rien contre l'arrivée d'un ministre bruxellois au gouvernement fédéral. Arrêtez cinq minutes. Vous pouvez me dire le nom d'un ministre fédéral namurois de ces vingt dernières années ? Trente ? Et je ne pense pas que les lulus aient été mieux servis. On est déjà tout content lorsqu'on a un ministre régional et vous, vous avez TOUS les ministres régionaux de Bruxelles.

À l'issue des prochaines élections communales, on pourrait choisir un ministre fédéral parmi les politiciens bruxellois les plus connus : Onkelinkx, Reynders, Milquet... ;)

Je pense qu'on sera tout les deux d'accord pour écarter Moureaux, pas fiable, manque de convictions francophones.

Écrit par : Pfff | lundi, 17 septembre 2012

@Pfff

C'est avec une lassitude infinie que je m'écroule sur mon clavier pour faire semblant de m'étonner que vous considériez que Namur est une des trois régions de Belgique et que sa population représente un quart de la francophonie belge.

'Et accessoirement, vous pouvez me rappeler pourquoi le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale a été déterminé linguistiquement paritaire à sa création ?"(...) "Est-ce que vous allez me soutenir que c'est à la demande des wallons ? Où faites-vous sécher votre tabac ?"

Les Flamands ont eu immédiatement gain de cause car ils pointaient avec justesse la sur-représentation des Wallons depuis des lustres au Gouvernement fédéral.


Le vrai problème du Wallon, c'est définitivement l'autisme.
Fume, c'est du belge !

Écrit par : Moventoh | mardi, 18 septembre 2012

Et VDB, c'était un Wallon ?

Et Spaak ? À vos yeux, ce devait être un traître, puisqu'il se revendiquait francophone. C'est bien la seule fois que les francophones ont eu un leader. Maximo, vu la durée de ses discours.

Donc, sur les douze ministres, il en faudrai un, ou 1,5 Brusselleir, sinon c'est la faute aux wallons*, francophones déloyaux. Pourquoi pas. On va en parler à Brouwers.

Remarquez qu'il en faut déjà la moitié pour la Flandre : restent six places.

Remarquez qu'il en faut déjà un pour chaque tête de parti francophone (3-4 en moins - on compte qu'être 1er ministre francophone, c'est exceptionnel, cher payé et très provisoire) : restent deux places. Difficile d'imaginer un parti francophone qui aurait sa base électorale à Bruxelles, sauf le FDF. Donc les têtes de parti sont généralement wallonnes. Le sudoku se complète.

Donc, il reste 2 places, fort courues par toutes les baronnies et les fabriques d'ascenseurs, mais on va les mettre de côté parce que Moventoh veut un echt brusseleir, pour respecter son quota personnel (celle-là, vous l'expliquerez à Laurette de Lasnes, Didier d'Uccle, etc. ).

La politique en Belgique est affaire de Liégeois-Carolo-Montois. Je suppose qu'il y a aussi plus de politicien dans le Nord-Poitou que dans le Sud-Poitou, à moins que cela soit l'inverse. Il y a un moment, on atteint l'atome, comme dirait Aristote et cela ne sert plus à rien de diviser.

Notez aussi que Namur-Luxembourg, ce n'est pas le 1/4 de la population belge francophone, mais c'est = au 3/4 de la population bruxelloise.

Et si vous prenez 30% tout les vingt ans, comme dans certaines communes, moi, je ne joue plus.

Que la croissance démographique de 2000 à 2010 à Namur est égale à la croissance de 1910 à 2000 (50.000). Mais que vous prenez 100.000 unités dans le même temps. On ne suit plus.

Personnellement, je ne vois pas très bien l'intérêt de s'exciter sur le patelin d'origine de nos ministres, sauf, bien sûr, à considérer que le Bruxellois et le Wallon sont, par essence, différents. Stokkel ou Bioul, wtf ?

Écrit par : Pfff | mardi, 18 septembre 2012

Merci beaucoup pour tes longs et rapides commentaires Marcel... Voilà autre chose maintenant pour faire rebondir la discussion.
En cas de mise sur pied d'une Fédération Wallonie-Bruxelles (avec ou sans les Cantons) suite à un éventuel constat d'impossibilité de continuer l'aventure belge car le scénario confédéral n'aurait pas passé la rampe du côté francophone en 2014 ou 2015 ou 2016 peu importe, et en acceptant l'hypothèse que les 6 communes à facilités (ou au moins la sudiste Rhode-Saint-Genèse) soient intégrés à la Région bruxelloise, cet "espace communal" créé entre Bruxelles et la Wallonie serait-il suffisant? Je veux dire que les infrastructures de communication telles que ferroviaires, aéroportuaires et autoroutières resteraient dans ce cas entre les mains de la Flandre. Est-ce viable pour notre future Fédération? Ne faudrait-il pas que le réseau autoroutier qui ne passe pas par Rhode si je ne m'abuse, mais plutôt par Beersel et Overijse passe sous contrôle bruxellois. Cela pose évidemment problème. Est-il raisonnable de penser que deux couloirs autoroutiers voire carrément tout l'espace du ring situé actuellement en Flandre soit "échangé" avec Bruxelles (avec contrepartie d'une même superficie francophone donnée à la Flandre). Il s’agirait dans ce cas principalement, au nord, des bouts de communes de Strombeek-Bever (Grimbergen) et de Koningslo (Vilvorde). A l’est, des bouts de communes de Diegem (Machelen) et de Woluwe-Saint-Etienne (Zaventem). A l’ouest, d’une petite partie de territoire des communes de Dilbeek et de Asse. A cela il faudrait ajouter logiquement toujours selon ce même esprit la ligne ferroviaire qui mène à Braine-le-chateau (celle qui longe le canal) plus un accès à l'aéroport NATIONAL de Zaventem. Je pense que tout ceci a été exposé par Jacques Lenain en 2010... Est-ce réaliste de penser Marcel que la Flandre accepte tout cela selon toi, en échange bien évidemment d'une même superficie de territoire wallon? Car si la Flandre refuse, on aura l'air malin avec notre seule petite commune de Rhode pour faire la jonction avec la Wallonie... Bonne journée estivale sans voiture à tous.

Écrit par : Yoël | dimanche, 16 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Je crois que j'ai déjà répondu à cette question. Bruxelles aura aussi des cartes en main.

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 16 septembre 2012

Il y a un point de détail qui m'a toujours agacé chez les francophones, c'est lorsqu'ils reprennent comme un fait inéluctable l'argument "onbespreekbaar" envoyé de l'autre "camp". Dans la situation de crise majeure que constitue la scission d'un pays, si l'on commence par reculer dès que l'autre partie crie "onbespreekbaar", il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu'on a perdu d'avance les négociations.
La fin de la représentation garantie des flamands à Bruxelles, onbespreekbaar ?
L'organisation d'un recensement linguistique comme clé de répartition de la dette, onbespreekbaar ?
La renégociation des limites de la région bruxelloise, onbespreekbaar ?
Un référendum pour décider quelle commune se rattache à quel état, onbespreekbaar ?
Dans ce cas, autant donner tout de suite les clés de Bruxelles à la NVA.

Écrit par : Philippe Leconte | dimanche, 16 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Enfin un avis original, voila 40 ans ou plus qu'on entend dire que tel ou tel point est onbespreekbaar.
Il est grand temps de dire clairement qu'en cas de séparation il sera ABSOLUMENT bespreekbaar d'organiser, d'une façon ou d'une autre plusieurs couloirs qui relieraient BXl à la Wallonie.

Et dans le même temps, sans consulter nos amis du nord, préparer la sauvegarde de ces couloirs si nécessaire.

Écrit par : Carolus | lundi, 17 septembre 2012

Tiens, et les "demandeurs de rien" qui ont tout bloqué entre 2007 et 2010, vous les avez oubliés?
C'est grace à eux que la N-VA cartonne et que les partis flamands dit traditionnels sont en voie de disparition.

Écrit par : schoonaarde | lundi, 17 septembre 2012

Schoonaarde : Pas à moi le mythe "des stupides francophones qui ont provoqué la montée de la NV-A en refusant des concessions".

Écrit par : Carolus | lundi, 17 septembre 2012

shoonaarde,

Agressez, menacez, mais n'essayez pas de nous faire culpabiliser en plus ; déjà qu'on ne vous aime pas.

Écrit par : Pfff | lundi, 17 septembre 2012

Bon, si vous ne voulez pas assumer vos erreurs, tout est dit.
Je le repète, c'est bien vous qui avez tué la Belgique de mes parents.
Assumez ou partez, hypocrites !
Votre version de la démocratie ne vaut pas une balle!

Écrit par : schoonaarde | lundi, 17 septembre 2012

Hé-ho, Belgie barst, cela fait un bon siècle non-stop : qui est-ce qui n'assume rien du tout ? Mes deux parents, ils étaient à Leuven en 1968.

Écrit par : Pfff | lundi, 17 septembre 2012

@philippe lecomte

en cas de separtion de la belgique on devra tout mettre sur la table
c'en sera fini du sempiternel proverbe flamand : ce qui est a moi est a moi, ce qui est a vous est negociable.

Écrit par : bruxellois | lundi, 17 septembre 2012

shoonaarde,

Agressez, menacez, mais n'essayez pas de nous faire culpabiliser en plus ; déjà qu'on ne vous aime pas.

Écrit par : Pfff | lundi, 17 septembre 2012

déjà qu'on ne vous aime pas ??????

C'est beau ça, c'est très ouvert, très humain, etc.... comme dis ici déjà avant, une chance que ce blog est modéré ;)))

Écrit par : isa412 | lundi, 17 septembre 2012

@Isa : pardon, je modère à la va vite en ce moment. J'étais parti du principe que @pfff visait les nationalistes, et pensait que Schoonaarde en fait partie. Je supposais que Schoonaarde était suffisamment grand pour remettre pfff à sa place. Mais évidemment, si pfff parle des Flamands, ben voilà, j'aurai laisser filtre un peu de racisme francophone. A @pfff de nous dire ce qu'il en est et, au besoin, de s'excuser.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 18 septembre 2012

@schoonaarde : Vous ne faites que prouver ce que Marcel a démontré : avec le nationalisme, c'est toujours la faute de l'autre.
Vous pensez vraiment que ça aurait changé quelque chose si on avait scindé BHV plus tôt ?
La seule chose que ça aurait changé, c'est la date de la prochaine réforme de l'état demandée/exigée par les flamands...

Écrit par : Geoffrey | mardi, 18 septembre 2012

"J'étais parti du principe que @pfff visait les nationalistes, et pensait que Schoonaarde en fait partie."

Je parlais à schoonaarde.

Comme dans "schoonaarde,"

Écrit par : Pfff | mardi, 18 septembre 2012

shoonaarde,

Agressez, menacez, mais n'essayez pas de nous faire culpabiliser en plus ; déjà qu'on ne vous aime pas.

Écrit par : Pfff | lundi, 17 septembre 2012

Je ne vous culpabilise pas, mais soyez honnête, c'est quand même vous qui avez choisi vos représentants et cela pendant des décennies.

Moi, perso, je vous aime bien, bien que que souvent je vous trouve trop nationaliste-linguistique. Il n'y a aucun mérite à être né quelque part où de parler la langue de ses parents. Mais quand on vit ensemble et constater que le partenaire profite de l'union pour s'installer dans un 'dolce far niente' on a le droit et l'obligation de dire à ce partenaire que la vie n'est pas uniquement constituée de droits mais qu'il y a aussi des devoirs.
Si vous étiez flamand vous vôteriez Vlaams Belang.(et ça ma chère, c'est une vraie insulte)

Écrit par : schoonaarde | mardi, 18 septembre 2012

Sois plus malin, opossum

Article dans la Libre : la fédération des banques belges (9 flamands, 1 francophone) a oublié d'inviter les représentants politiques francophones lors de son séminaire sur le futur de la dette belge. La fédération n'a pas oublié d'envoyer ses excuses pour cet oubli. Heureusement que nous sommes en Belgique et que les francophones feront comme à leur habitude, semblant de rien.

Écrit par : Pfff | dimanche, 16 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Ah enfin, c'est répété ici (cfr point 3)
l'avenir de Bruxelles est flamand.
Et alors? Ils auront enfin un peu de fric. C'est peut-être pas si mal pour
des bilingues...

Qu'on arrête de parler de plans francophones.

En temps que wallon, je pense que Bruxelles est indéfendable.

Alors il faut avoir le courage de dire bye bye, et bonne chance aux bruxellois.

Écrit par : Salade | dimanche, 16 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Salade, on voit bien à votre réaction que vous êtes Wallon. Et, excusez-moi, un peu naïf.

Si vous connaissiez la situation à Bruxelles un tantinet, vous sauriez que l'avenir de Bruxelles n'est pas en Flandre. On est plutôt patient par ici, mais en Flandre - Jamais. Trop is te veel, si je puis me permettre ;-)

Écrit par : Thierry | dimanche, 16 septembre 2012

@Salade

ce qui est indefendable c'est votre position. j'espere que vous n'etas pas vraiment wallon comme vous le pretendez.

Écrit par : bruxellois | lundi, 17 septembre 2012

Est-ce que la publication du livre "les secrets de Bart DeWever" en néerlandais demanderait une grande mise de fonds?
On pourrrait faire appel à de générateurs donateurs.
Est-ce que sans journalistes favorables au livre à la radio et à la télévision il pourrait trouver un public pour l'acheter ?
Est ce que le public néerlandophone dans sa majorité est ouvert à un discours qui ne conforte pas sa conviction d'avoir trouvé un héros, un sauveur, un pur où est-ce un discours qu'il ne peut pas entendre actuellement.

Écrit par : gillis | dimanche, 16 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

@Gillis le problème, c'est la distribution. Il est pratiquement impossible de vendre plus d'une grosse centaine d'exemplaires sans passer par les grands distributeurs et pour vous dire, des éditeurs ont évoqué le fait que ceux-ci étaient trop NVA pour distribuer. Je ne sais pas ce qu'il en est réellement, mais voilà. Traduire et imprimer, c'est une chose. Distribuer, c'est une tout autre affaire. Quant à la presse flamande, j'ai vu il y a un an le soutien potentiel. À savoir zéro (sauf à la gauche de la gauche et au front antifasciste, mais eux sont bien informés).

Écrit par : Marcel Sel | dimanche, 16 septembre 2012

Les francophones seraient bien avisés, en cas de victoire de la NVa aux communales, de faire tomber le gouvernement et d'exiger de nouvelles élections fédérales.

Faire tomber le gouvernement n'est pas une prérogative flamande.

Mieux vaut le faire avant d'avoir voté les "réformes" fiscales et de compétences.

Négocions la fin du pays, pas la nôtre.

Écrit par : Pfff | lundi, 17 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Mon Dieu, que vous ëtes con. C'est tout ce que vous avez comme argument? Aucune dignité, aucun savoir faire. A pleurer!

Écrit par : schoonaarde | lundi, 17 septembre 2012

Un jour, on vous dira qu'un QI de 60 % ne constitue pas une supériorité incontestable.

Écrit par : Pfff | lundi, 17 septembre 2012

"En revanche, Bart De Wever n’incarne pas un programme, ni une personnalité plus ou moins sympathique."

Je ne suis pas trop d'accord avec ça, il cumulerait plutôt les deux.

Pour une partie de ses électeurs, il incarne un programme intéressant les flamingants revanchards (de quoi, mais bon...) ainsi qu'une droite populaire vomissant la gauche, à savoir des électeurs épidermique n'ayant d'ailleurs pas vraiment lu son programme dans le détail.

Et pour une autre partie, il incarne un gars plutôt sympa popularisé non seulement par le Slimste Mens mais aussi par un sens confirmé de la répartie grinçante et parfois plutôt drôle, reposant sur une certaine cohérence intellectuelle.

Il serait d'ailleurs peu étonnant de retrouver dans l'électorat de BDW des gens ayant précédemment voté Stevaert. Voire même Van Rossem dans le temps. Le côté "underdog décalé ayant de l'humour" rameute systématiquement un électorat flottant qui vote toujours plus par dégoût des autres que par adhésion aux uns.

Aux yeux de certains, disons bien de certains, BDW est - quoi qu'on en pense et même si derrière lui se profile la VOKA (du diable) - le dernier en date en Flandre à représenter l'anti-establishment, comme avant lui les précités ou encore Jean-Marie De Decker, toujours tous représentants de commerce du fameux "bon sens/gezond verstand" opposé au "shitstem".
(en écrivant ce vieux calembour anglo-saxon, je me rends compte qu'il prend une étrange résonance en flamand quand on parle d'élections, arf).

Et tant qu'on est dans les jeux de mots, disons aussi que BDW a un électorat tellement disparate qu'on finirait par le trouver fédérateur...

Les partis traditionnels flamands ont trop longtemps nié le vote protestataire qui jusque là s'éparpillait sur différents partis ou candidats sans beaucoup d'importance; quand ça devenait un peu chaud, ils ont ensuite encorseté le VB avec un "cordon sanitaire" dont BDW prit toutes les leçons et que, même avec son surpoids de l'époque, il contourna avec souplesse; pour que finalement ces partis traditionnels s'assènent eux-mêmes leur propre coup de grâce en reprenant trop tardivement ses thèmes non pour en débattre mais pour démagogiquement les légitimer, l'opinion publique étant déjà trop dégradée à ce moment.

En Flandre, l'arrogance des partis traditionnels, ainsi que les cafouillages et mesquineries de politicards bas-de-plafonds (mais en est-il encore d'autres) les composant et dont Yves Leterme fut probablement l'exemple ultime de l'ignominie consciente ont - plus sûrement que BDW lui-même - fait la N-VA (initialement une demi-ruine de la Volksunie sans grand avenir).

Donc, eigen schuld, dikke bult.

Le problème de la Flandre désormais, c'est qu'elle n'a même plus un Chirac 2002 à opposer à son champion populiste.

Écrit par : Moventoh | lundi, 17 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

@ Moventov
Votre formulation est intéressante mais l'argument du vote protestataire est une manière bonasse de dédouaner à bon compte l'électeur flamand.
Les partis traditionnels eux-mêmes courent depuis longtemps derrière le nationalisme parce que celui-ci est dans l'air du temps (en Flandre). L'arrogance flamingante s'est même installée et incrustée en eux, à l'exemple de Kris Peeters.
Ils sont gangrenés par une maladie contre laquelle ils ne pouvaient rien ; même s'ils avaient eu la fierté de réagir, ils n'auraient rien pu y faire... Ou si peu. Le « cordon sanitaire » aurait sauté beaucoup plus tôt si ces partis traditionnels n'avaient été surveillés par leur homologues francophones. A ce titre, on peut dire que ce sont ces derniers qui sont responsables de leur déconfiture car, s'il n'y avait eu cette pression, ils avaient une solution pour s'en sortir :emboîter au plus tôt le pas à (ou devancer) la fièvre nationaliste montante (puisque c'est de toute façon ce qu'ils ont fini par faire...).

L'ignominie de Leterme (je suis d'accord avec cette formulation) est donc d'abord celle de l'électorat qui l'a poussé dans le dos, mais sans qu'il puisse le satisfaire : l'électorat voulait beaucoup plus, puisque BdW offrait plus...
L'électeur doit assumer son vote. Mais il est vrai que, vu l'évolution des partis politiques, quel que soit son choix, il ne pourra plus désormais voter que flamingant.
Si on considère le caractère populiste du programme NV-A, on peut néanmoins supposer que cet électeur ne sait pas trop pour quoi il vote, ni, surtout, pour quelles conséquences. Il est évident que joue là davantage un instinct grégaire primitif (...flamand) plutôt que l'intelligence (sinon une intelligence assez bassement matérialiste).
Le problème de la Flandre, en effet, c'est qu'elle ne s'est ménagée aucune porte de sortie honorable.
Riche Flandre. Pauvre Flandre !
Je l'aimais bien, pourtant...

Écrit par : Albert | lundi, 17 septembre 2012

@Albert

"Le « cordon sanitaire » aurait sauté beaucoup plus tôt si ces partis traditionnels n'avaient été surveillés par leurs homologues francophones."

Ca, c'est précisément l'autre versant des raisons de la popularité de BDW.

Il y a d'une part l'attitude des partis flamands traditionnels que je détaillais plus haut et il y a d'autre part un ras-le-bol - finalement assez peu nationaliste d'ailleurs - de Flamands qui, votant pour n'importe quel parti, se retrouvent à tous les coups "surveillés" par le PS wallon depuis 24 ans sans discontinuer, lequel donne - en français - ses petites leçons de démocrature l'index levé...

La farce de 2007 où l'ignoble et cynique Madame Non refusa toute négociation uniquement afin de faire revenir le PS au gouvernement fédéral - et ce, pour que le CDH garde ses ministres au régional et au communautaire - étant de kers op de taart, évidemment !

Alors les véritables nationalistes, ce sont les plus voyants, les plus bruyants et les plus démonstratifs, mais pas les plus nombreux. En sondage, on trouverait moins de Flamands favorables à la scission de la Belgique que d'électeurs de la N-VA et du VB, cherchez l'erreur...

En revanche, si vous voulez estimer les Flamands souhaitant voir enfin dégager ce PS qui leur impose tant de décisions contre leur volonté depuis des années tout en leur donnant des leçons de maintien, vous ferez péter le compteur.

Cette analyse - qui est la bonne, croyez-moi -, certains en "francophonie" ont tout intérêt à vous la cacher, tantôt affublant un épouvantail d'une vieille et miteuse tenue de Oostfronter, tantôt sortant de sa boîte Olivier Maingain dont l'antagonisme linguistique assure la subsistance depuis des années.

Pendant ce temps, le PS continue à se frotter les mains et quelques excités appellent d'autre part à un alignement de tous les francophones qui fait pouffer l'homme de bon goût... :)))

Écrit par : Moventoh | mardi, 18 septembre 2012

@Albert,

"... mais l'argument du vote protestataire est une manière bonasse de dédouaner à bon compte l'électeur flamand."

Pour ceci et le reste, entièrement d'accord avec vous!

Quant on vote pour un parti qui a inscrit en article 1 de ses statuts et de son programme la scission du pays, venir dire après que l'on l'ignorait ou que l'on ne votait pas pour cela, c'est être con, naïf ou de mauvaise foi.

Avant de voter pour un parti politique, le minimum est de se renseigner sur ceux à qui l'on va donner sa confiance. Voter n'est pas qu'un devoir, c'est une responsabilité.

Écrit par : Soltan Griss | mardi, 18 septembre 2012

... Personnellement, j'ai tendance à penser qu'en cas de fin de parcours pour le pays, il serait temps de construire quelque chose d'un peu moins bancal que ce que l'on connaît actuellement et qui s'appelle encore Belgique. Une Fédération Wallonie-Bruxelles je trouve cela vachement bancal également. D'accord, on peut trouver des arguments en faveur d'une telle Fédération, mais ils ne me convainquent pas vraiment. Même si la Wallonie peut selon certains économistes s'en sortir toute seule, je reste persuadé que le niveau de vie des Wallons va chuter, et ça c'est politiquement ingérable. A moins d'avoir des transferts massifs venant de Bruxelles, et là mon petit doigt me dit que ça va pas plaire très longtemps à bon nombre de bruxellois. Et on sera reparti pour un tour, les bruxellois devenant les futurs "Flamands" de la Wallonie, ils se diront si on est "riche" pourquoi ne pas vivre notre vie tout seul étant donné que la Belgique n'existe tout de même plus. D'autant que les bruxellois ont tendance à généralement ne pas être très tenté par une nouvelle alliance nationale (pardon pour le mauvais jeu de mots) avec les wallons. Il ne faut pas oublier que nous sommes partis pour de longues années de crise économique (du genre stagflation voire carrément déflation) et que dans ces cas-là c'est plutôt l'égoîsme qui refait surface (suffit de regarder la situation européenne et belge). Sans oublier non plus l'assymétrie d'une telle Fédération: une petite ville hypothétiquement riche nommée Bruxelles qui se fédérerait avec toute cette Région Wallonne clairement larguée financièrement (je ne veux pas être méchant - je ne suis pas un homme de droite - mais en voyant la mainmise délirante du PS wallon absolument voulue par la population depuis tant de temps, j'ai de très sérieux doute sur sa capacité à redresser la Wallonie dans les années qui viennent, je n'y crois pas une seconde à vrai dire) c'est bancal. Pas besoin de s'arrêter sur l'hypothèse d'une telle Fédération si au final Bruxelles devrait se retrouver beaucoup moins riche qu'annoncé... Faillite d'avance...
Je pense plutôt que la Wallonie a besoin d'un allié fort, de même culture (linguistique entre autre) sur lequel s'adosser. Il me semble que la France correspond à ce profil. Ce n'est pas du tout surréaliste. En cas d'éclatement de la Belgique, je pense que Bruxelles ne sera pas une entité plus proche de la Wallonie que la France. Je ne sais pas ce que va devenir Bruxelles mais personnellement je ne suis pas partisan d'une Fédération avec la Wallonie; il me semble que cette Fédération a tout son sens dans le cadre belge mais si la Flandre s'en va et qu'il faut se réinventer une nouvelle identité, celle Fédérale me laisse froid. Défendre une Belgique amputée, je trouve cela triste à mourir, plutôt faire quelque chose de vraiment neuf. Si Bruxelles devenait assez riche, moi je me vois bien une sorte de brabançon (comme toute ma famille) coincé entre la République de France au sud de Bruxelles et la République de Flandre au nord. Si Bruxelles devait s'avérer pauvre alors plus rien de positif ne pourrait nous sauver: ni une Fédération économiquement impossible avec la Wallonie, ni une Union avec la Flandre tellement arrogante... On sombrerait tout simplement... Mais bon, nul ne connaît l'avenir, et si Bruxelles devait se retrouver marcher main dans la main avec la Wallonie, pourquoi pas, je ne suis pas contre non plus, je dis juste que cela me laisse assez froid et que ce n'est pas du tout mon premier choix...

Écrit par : Yoël | lundi, 17 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Wallonie, dernier choix ? Wallonie-Bruxelles, Bruxelles-Wallonie, pas le choix !

Écrit par : Pfff | lundi, 17 septembre 2012

Je ne comprends pas trop comment on peut imaginer d'oublier les liens de Bruxelles avec la Wallonie (...déjà que j'ai du mal à comprendre, par exemple, que l'on ait accepté la scission régionale laissant gratuitement à la Flandre l'entière jouissance économique de la côte belge, alors que Wallons et Bruxellois ont contribué de manière souvent déterminante à son épanouissement ; entre autres ; enfin, on n'a pas accepté la régionalisation de ma mer ; mais cela ne les empêche pas de lorgner dessus quand même...).
Je trouve donc que l'on a de ces temps-ci une propension à envisager bien facilement toutes sortes de partages contre nature. Il suffit de regarder la carte des réseaux autoroutier et ferroviaire pour se rendre compte à quel point une telle scission serait économiquement pénalisante.
Le même examen explique pourquoi les Flamands imaginent mal, eux aussi, de se passer de Bruxelles.
Car ces cartes sont représentatives de flux économiques importants, même s'ils ne sont pas les seuls.
Il ne faut pas être expert en politique pour imaginer qu'une éventuelle désolidarisation de Bruxelles et de la Wallonie serait pour la Flandre une occasion rêvée de se permettre tous les appétits. Et, à ce jeu-là, Wallons comme Bruxellois seraient largement perdants.
Donc, si la « Fédération » en question est peut-être mal vendue, mal emballée, elle n'en reste pas moins une nécessité.
Comme l'indique Pfff, il ne devrait même pas y avoir là matière à discussion.

Écrit par : Albert | mardi, 18 septembre 2012

Je ne comprends définitivement pas cette argumentation où l'on parle systématiquement de LA Flandre.

Même si la N-VA atteignait 40 % en 2014, elle ne représenterait pas LA Flandre (et certainement pas LES Flamands, j'en connais plein, et pas nécessairement de gauche, croyez-moi).

Comme le PS ne représente pas LA Wallonie (même si Reynders a apparemment désormais demandé l'asile politique à la région bruxelloise, je rigole, calmons-nous).

Si les Flamands et les Wallons nettoyaient un peu sur le pas de leur porte en arrêtant de prétendre que c'est l'autre qui y dépose ses détritus, ça irait mieux. L'antagonisme imbécile sur base de la langue voulu par certains - qui y trouvent leur rémunérateur intérêt - ou d'autres échaudés basiques, ça gonfle grave.

Après, évidemment, les extrémistes de ce site traiteront encore des gens comme moi de belgicain ou de belgicist, mais j'ai de plus en plus l'impression que c'est surtout contre la connerie qu'on se bat. Et celle-là parle à peu près toutes les langues.

Écrit par : Moventoh | mardi, 18 septembre 2012

Au fond, le plan B du PS est le rattachement de la Wallonie et de Bruxelles à la Flandre dans un cadre fédéraliste. :)

Écrit par : schoonaarde | mardi, 18 septembre 2012

"Au fond, le plan B du PS est le rattachement de la Wallonie et de Bruxelles à la Flandre dans un cadre fédéraliste."

Non Schoonaarde, ce serait plutôt se maintenir fermement cramponné à la mamelle Flamande quitte à vendre les francophones de Bruxelles de sa périphérie et de région flamande pour parvenir à ses fins, en se souciant comme d'une peau de balle du tort qu'ils causent à l'avenir économique et institutionnel de Bruxelles, de la Wallonie et des francophones de ce pays.

Le pire, c'est qu'à ce petit jeu, Ecolo, le CDH et même le MR n'ont rien à envier au PS. Les scandaleux accords du non-gouvernement fédéral en témoignent. Ils ont une fois de plus vendu les francophones, leurs droits démocratiques et leurs intérêts pour gagner un peu de temps et maintenir la Belgique dans son coma artificiel.

Mais bon, il y aura toujours un autiste pour ne voir malice qu'au PS ou un naïf pour penser que ce sont de bons accords...

Écrit par : Soltan Griss | mardi, 18 septembre 2012

@Schoonaarde

En tout cas, mon plan A c'est me débarrasser du PS todo modo !

Écrit par : Moventoh | mardi, 18 septembre 2012

un sujet dont on ne parle pas beaucoup est la probable reaction de l'UE et de la France, protecteur naturel des minorites francophones, en cas de scission de la Belgique.
Lors de mes deplacements en France ou meme en europe de l'est, ou afrique les problemes politiques belges sont vus avec une inquietude certaine.
les seuls a pas avoir compris sont certains wallons (le reveil sera tres dur mais il arrivera soyez en sur). c'est vrai que quand on voit les discours politiques qu'on leur sert il y a de quoi s'endormir, bien que ca commence a changer tout doucement
a Bruxelles, par contre on est sur le front donc plus au courant de ce qui se passe qu'au fond de la wallonie (comme en peripherie bruxelloise)

Pas mal de francais sont apparemment favorables a un rattachement de la wallonie selon divers sondages . je suis persuade que la France ne dira jamais non a une volonte de rattachement du peuple wallon et ce pour diverses raisons

Écrit par : bruxellois | lundi, 17 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Il y a une raison toute simple pour laquelle l'idée du rattachement ne fait pas recette : cette idée est belle en théorie, mais, en ce qui concerne les implications sociales et économiques, à peu près aucun Wallon ne comprend ce que cela veut dire, sinon d'aller mendier à la France son soutien financier ; position guère honorable qui ne provoque évidemment aucun enthousiasme. Bien que numériquement trop faibles pour défendre efficacement leurs intérêts face à la Flandre, les Wallons sont trop nombreux pour adopter une attitude de minorité opprimée qui irait chercher refuge dans le giron de la grande cousine ; sans parler du déchirement de l'inévitable séparation d'avec Bruxelles.
Il ne faut pas non plus confondre la France et les Français. Si ces derniers sont (généralement) éminemment sympathiques et accueillants et s'il existe d'innombrables liens culturels, la France, pour les Belges, c'est aujourd'hui d'abord GDF-Suez, Dexia, Paribas et quelques autres ; pas besoin de commenter.
Quant à l'attitude de certains politiques français, qui déclarent que, tout compte fait, le pourrissement de la situation belge est plutôt une bonne chose pour la France, on ne peut pas dire qu'elle suscite ici un immense courant de sympathie.

Écrit par : Albert | mardi, 18 septembre 2012

Pourriez-vous préciser votre positionnement ou votre idée ? Vous êtes Bruxellois selon votre nick. Admettons que la Wallonie se rattache à la France. Dans quel cadre, comment, sous quelles conditions, passons. Mais bon, et alors ? Qu'est-ce qu'on s'en fout ! Franchement !

Écrit par : Moventoh | mardi, 18 septembre 2012

L'ineptie des propos de Deleuze dans la libre, fustigeant l'idée d'un plan alors que le ménage belgique fonctionne bien, laisse pantois.

Écrit par : denis dinsart | mardi, 18 septembre 2012

Moventoh,

Et, dans ce cas, vous pensez tenir combien de temps avant une "flamandisation" en règle ? Elle ne vous dérangerait peut-être pas, perso, mais pensez-vous réellement être représentatif des francophones de Bruxelles.

Marcel a remis les points du programme plus haut. Aux Bruxellois de choisir.

Écrit par : Pfff | mardi, 18 septembre 2012

@Moventoh

Vous écrivez :
"Admettons que la Wallonie se rattache à la France. Dans quel cadre, comment, sous quelles conditions, passons."

Les travaux de Jacque Lenain pourront vous apporter un début de réponse sur ces questions. En voici l'adresse :

http://www.belgique-francaise.fr/

Écrit par : Frédéric | mercredi, 19 septembre 2012

une analyse tres interessante sur la N-VA, parti flamingant crypto-fasciste (40% des flamands votent pour ce parti d'apres les derniers sondages) :

http://www.mverschooris-ylouis.com/fr/n-va

Écrit par : bruxellois | mardi, 18 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

@Camarade Moventov

"Cette analyse - qui est la bonne, croyez-moi - [...]"

Le ronron de vos dogmes auto-approuvés a le don de susciter chez moi une immense lassitude.

Au plus pourrais-je vous rejoindre sur l'attitude détestable de Jowelle Milka qui remit en selle un PS, avec la bénédiction tacite d'écolo trop heureux de pouvoir déléguer et une fois de plus ne pas avoir à prendre ses responsabilités... Enfin, ne dit on pas que les écolos sont comme les pastèques: verts au dehors, rouges à l'intérieur...

Écrit par : Soltan Griss | mardi, 18 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

@Moventoh,

"Je ne comprends définitivement pas cette argumentation où l'on parle systématiquement de LA Flandre."
Vous les avez passées dans un Bunker les 40 dernières années ou quoi?
C'est la Flandre elle-même qui se donne ce nom, au cas où vous n'auriez pas bien saisi la signification du mot "Vlaanderen" écrit en grasses lettres noires sur fond jaune accompagnée d'un magnifique lion noir sur les panneaux qui fleurissent le long des axes routiers aussitôt franchie la "frontière".

Écrit par : Soltan Griss | mardi, 18 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

"Entre-temps, nous mettons tout en œuvre pour améliorer notre classe politique et nous engager dans de bonnes pratiques (il y a du pain sur la planche). »"

Monsieur Sel,

la classe politique flamande n'est pas plus vertueuse que la classe politique Wallone. Par bonne pratique vous voulez dire "goed bestuur" (vaste fumisterie électorale de 2007). Tout le monde souhaite les bonnes pratiques et je souhaite plus de discipline en Wallonie, mais je ne crois pas que ces bonnes pratiques soient plus présentes au nord du pays. Scandales à la régie des bâtiment, à la KBC, ...

Écrit par : denis dinsart | mardi, 18 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

En tant que rattachiste, la lecture de ce billet me ravirait plutôt. Je n'y crois pourtant pas car la grande majorité de la population n'en veut pas. La Flandre n'intègre pas l'équation N-VA=indépendance et en Wallonie, le sentiment antifrançais reste très fort (voir les récents JO).

Écrit par : francolâtre | jeudi, 20 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Il s'agit bien ici d'une situation conflictuelle non violente pour le moment... Mais qui sait ?
Pourquoi s'encombrer l'esprit de générosité avant l'affrontement alors que ceux d'en face ne nous laisserons pas la moindre chance.
Dans toute situation conflictuelle, la volonté est essentielle... Alors que voulons nous et quel prix sommes nous disposé à payer ? Qu'avons nous à perdre ..?
Une ville de Bruxelles est la capitale de l’État flamand.... JAMAIS !
Soumis comme "citoyens flamands" JAMAIS !
Par contre se battre pour appartenir un ensemble de Trois Régions totalement autonomes, dessinées sur base de critères objectifs et en accord avec les populations directement concernées, OUI.
Trois Régions libérées du joug des années de circonvolutions, OUI.
Trois Régions sans compte à rendre à aucune des deux autres mais dans le respect du Droit et des Valeurs Européennes qui sont le lot de tout "nouvel" arrivant Européen, OUI.
Des accords entre ces entités sans doute d'abord sociaux grâce aux partenaires sociaux puis économiques du fait des relations existantes seront crées ou non car mis en compétition avec des ouvertures vers nos voisins loin d'être bornés et stupides...
C'est la seule solution pour préserver les Droits de chacun de disposer de ses libertés,, de ses valeurs tout en limitant les contraintes. La paix est à ce prix, et ce prix n'est vraiment pas élevé pour permettre l'égalité et la liberté de tous les citoyens de ce pays !
Par contre si rien ne change au pays de la sclérose en plaque nationaliste, dans la souffrance ou non, la périphérie de la Région Bruxelloise soit près de 20 communes administrées arbitrairement par flandres n'aura très prochainement plus aucun point commun avec tout ce qui de près ou loin est administrativement flamand ! Le grand Bruxelles sera alors le premier pôle économique Européen habité par plus de 1.700.000 de citoyens et des plus ouverte tout comme La Région Wallonne partenaire de cette nouvelle Fédération Belge à toutes les avancées en matière de respect du Droit et des Valeurs Européennes...
Franchement, libéré de cette main mise nationaliste flamande, nous ne saurons que bien plus heureux !
Hallucinant les infos sur la liste "Respect"(sic) à Rhode-Saint-Genèse où, Geertrui Van Rompuy, l'épouse du Président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy ( extrémiste flamand de tendance ultra-conservatrice catholique), impose comme second sur cette liste un nationaliste aux propos qui pourraient être qualifiés de racistes et avec un compte Twitter, sous le pseudonyme d'inspiration néo-nazie "HerrLoedow".
Cette flandre là, vaut elle encore la peine que l'on se batte pour la conserver comme partenaire ? Pour quelle bonne raison le faudrait il encore..?

Écrit par : Philippe | samedi, 22 septembre 2012

Répondre à ce commentaire

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.