mardi, 29 septembre 2009

Polanski : le retour du droit de cuissage

Bon, je crois que je suis en colère. Je n'ai pas toutes les cartes en main pour juger, mais quand même, on sent l'abus d'un peu loin. Les faits : dans les années 70, Roman Polanski viole (ou a des relations sexuelles avec) un très jeune mannequin de 13 ans. La justice s’en mêle. Après un deal avec le juge, après 6 semaines d’observation en prison, Polanski est libéré, mais s’attend à ce que le juge revienne sur sa promesse, et l’incarcère pour une bien plus longue période : il a plaidé coupable. L’idée de payer sa faute plus avant lui pose un problème. Il prend l’avion et s’enfuit, alors qu’il est probablement assigné au territoire. La France l’accueille. Elle sait forcément que Polanski a probablement violé une mineure et que son affaire n’est pas close en Amérique. Il obtient néanmoins la nationalité française, qu’on aurait, espérons-le, refusé à toute personne qui se serait adonné à ce genre d’activité avec une fillette de ce genre d’âge. Allez dans une école, regardez-les, ces filles de 1e ou de 2e secondaire. Regardez-les bien, et demandez-vous combien mérite un adulte de 43 ans qui en violerait une dans une maison chic de Beverly Hills ou ailleurs.


Trente ans plus tard, la justice américaine, celle du plus grand pays démocratique du monde, réclame l’extradition du Français. Mais comme elle ne peut espérer l’obtenir par la France, elle passe par la Suisse. Un coup sous la ceinture ? C’est évident. Pourtant, c’était le seul moyen de l’attraper, le Polanski. Et s’il est coupable et reconnu coupable, il faut bien l’attraper, non ?

Mais ce qui est tout à fait étonnant, c’est la réaction de la France : elle est scandalisée jusqu’au bout des ongles par le fait qu’on recherche encore trente ans après quelqu’un qui ne s’est pas soumis à la justice de son pays (comme si on ne faisait pas pareil en France…) Et surtout, elle s’offusque qu’on tente d’extrader un artiste majeur à qui elle fut trop heureuse d’accorder la nationalité alors qu’il était (déjà) un repris de justice. On lit ici et là des personnalités de grand renom se complaire dans la critique du système judiciaire américain. Etrange ! On entend Kouchner insulter la méthode. Bizarre ! On entend la victime demander qu’on arrête d’en parler, tant elle a été brocardée comme la petite pute de 13 ans qui s’est fait Polanski. Quel pouvoir a le cinéma, au point de retourner la réalité comme une crèpe. 

Et Polanski refuse de payer. Et la France, toute, UMP en tête, se fâche contre l’Amérique. Diantre ! Mais serait-ce donc une affaire d’état ? Et qui donc s’est offusqué quand, voici trente ans, la France a un peu facilement accordé la nationalité à cet homme soupçonné d’avoir violé une impubère ? Si Polanski n’était pas Polanski, croyez-moi qu’en 1978, les Français l’auraient renvoyé sine die aux Etats-Unis pour que la justice américaine, aussi juste et injuste qu’une autre, fasse son travail pour ce citoyen, qui a plaidé coupable, comme il l’aurait fait pour tout Américain. Et tout le problème est là : en quoi l’artiste est-il différent d’un autre homme ?

En définitive, c’est une fille même pas encore adolescente qui a payé tout le prix de l’affaire. Et la morale de cette histoire pourrait être : petite fille, si un réalisateur de renom international te saoûle, te drogue et te viole, ne te plains pas, n’en parle à personne. Les grands cinéastes ont ce droit de cuissage qui enverrait tout autre en prison pour un an au moins.

10:59 Publié dans Humeurs brèves | Lien permanent | Commentaires (30) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

Si j'ai bien lu, l'affaire est vieille de plus de trente ans...

Ceci dit, le but poursuivi n'est pas tant de rapatrier Polanski, que de trouver un moyen de pression pour obliger les suisses à leur remettre les noms des détenteurs américians de comptes occultes.

Écrit par : Bob | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

@ bob

"le but poursuivi n'est pas tant de rapatrier Polanski, que de trouver un moyen de pression"

Non je vois pas la Bob. En quoi est ce un moyen de pression vu que c'est la Suisse elle meme de son plein gre qui a arrete Polanski. Elle aurait pu faire semblant de rien.

Maintenant que la Suisse renvoie Polanski devant ses juges, ca sera salutaire pour tout le monde y compris pour lui qui vit, on l'espere, avec sa 'mauvaise' conscience depuis 30 ans. Quand il aura paye sa dette, quelle quelle soit, il se sentira mieux, la victime se sentira mieux, la justice s'en sentira mieux, Marcel Sel s'en sentira mieux.

Écrit par : kermit | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

Aux Etats-Unis, on ne plaisante pas avec la loi, que l'on soit pauvre ou puissant. Il y a une réelle séparation des pouvoirs.

Polanski a drogué et sodomisé une enfant de 13 ans. Il s'agit d'un viol perpétré par un pédophile. Il doit répondre devant la justice.

Écrit par : francophonedebruxelles | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

@Kermit : et vous ? Vous vous sentirez comment ? :-))))
@Francophonedebruxelles : sodomisé ? C'est sûr, ou c'est une image de ta part ?

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

marcel, je suis tout à fait d'accord avec vous et même avec francophone de bruxelles (that i live to see this day)....

il y a dans l'indignation des français et polonais aucune mention du fait que Polanski a violé une fille de 13 ans et on justifie l'indignation parce que c'est un artist connu qui a gagné un oscar.... c'est très hypocrite et tout à fait inacceptable... qu'il aille au USA et paie pour ces crimes...

Écrit par : des | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

Tout le monde est d'accord pour dire que la relation sexuelle que Polanski a eue avec cette famine était illégale. C'est un viol sur mineur au regard de la loi américaine. Polanski s'est enfuit aussi, d'accord.
Mais le fond du problème est ailleurs: d'abord il y a eu transaction, la partie adverse ayant renoncé à ses poursuites contre le paiement d'une somme par Polanski. C'est comme ça, là-bas.
C'est dont le ministère public américain qui a rouvert le dossier et engagé de nouvelles poursuites. Très bien, c'est son droit. Sauf qu'il semble avéré que le juge en question, mort depuis, a multiplié les erreurs de procédures, rendant les poursuites en principe caduques. Autre question: pourquoi maintenant? Et pourquoi en Suisse ?
Bref la culpabilité de Polanski ne fait aucun doute. Mais ne serait-il pas ici victime de l'application d'une double peine, sa faute ayant été payée il y a longtemps (= la transaction)? C'est ça la question.

Écrit par : didier | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

Ben oui, Marcel, il semble que ce soit la sinistre réalité. Et Polanski avait osé préciser en 1978 qu'elle était "consentante".

Écrit par : francophonedebruxelles | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

@didier

Pourquoi maintenant? Les USA le traquent depuis 30 ans. Double peine? Ce n'est pas à Polanski de se substituer à la justice en achetant le silence de sa victime. La justice doit être la même pour tous, que l'on soit riche ou pauvre.

Écrit par : francophonedebruxelles | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

Tout a fait d'accord, Marcel.

Ses defenseurs crient comme on allait le jeter directement a Guantanamo. Il aura tous les moyens de resister son extradition devant les tribunaux Suisses, et, si ca ne reussit pas, de playdoyer sa cause devant les tribunaux Americain.

Écrit par : Lieven | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

@Didier : toutes les condamnations sont critiquables. Mais ce n'est pas à la France ni à la Pologne de faire le procès de la justice américaine. L'inverse serait vécu comme une insulte, il me semble. Evidemment, beaucoup de gens ont l'air de trouver que le viol d'une mineure est finalement une grosse goujaterie mal placée. Je trouve ça complètement déplacé. Une relation sexuelle avec une fille de 13 ans est un viol, point à la ligne.

Dire qu'il suffit de payer pour être débarrasser du problème, c'est assez monstrueux, je trouve. Alors, autant payer avant, c'est plus simple pour tout le monde : « C'est combien, une jeune vierge de 11 ans noire, s'il vous plaît ? C'est plus cher ou moins cher qu'une blanche de 13 ? Et dans trente ans, si on cherche à me poursuivre, est-ce que j'aurai droit à la défense de Frédéric Mitterrand et de Bernard Kouchner ? »

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

http://www.swietapolska.com/news/swpolska3224.html
Voici un article apparemment assez exhaustif au sujet des faits.
Moi, ce qui m'embarrasse, c'est le délai. La prescription est une notion essentielle dans la plupart des systèmes juridiques civilisés.
Comme le mentionne cet article, les USA auraient pu (et du) transmettre le dossier à l'époque aux autorités françaises. Pour le reste, c'est clair qu'on peut être à la fois un cinéaste brillant et un être humain abject (en tout cas il y a 32 ans).

Écrit par : Bébert-le-coyotte | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

Ohlala..... à voir le nom de Polanski sur votre blog , je le croyais flamand pour un instant.

Écrit par : wanda | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

voici encore un article intéressant
http://www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/d05c8c02-aba4-11de-9bbd-8f70999041c2/Polanski_lhistoire_fleuve_dun_fugitif
@wanda : si tous les Flamands avaient votre humour, la Belgique serait + drôle ...

Écrit par : Bébert-le-coyotte | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

Peu importe BHL, Kouchner et Mitterrand, on connaît leur pseudo-légitimité. La seule et vraie voix qui m’importe dans l’affaire Polanski est celle de la victime. Pour dire vrai, ce qui me choque profondément dans cette histoire c’est que personne n’en tient compte. Cette jeune femme est niée, une fois de plus. Elle n’est rien aux yeux de la justice, rien aux yeux de la presse, rien aux yeux des autorités françaises ou suisses. Samantha Geimer a demandé maintes fois le classement de cette affaire, afin de mieux oublier, mieux se reconstruire, mieux repartir sur une vie de famille paisible et équilibrée, avec mari et enfants dans une vraie restructuration de son intégrité. C’est sa volonté. Son choix d’adulte. Sa nécessité pour revivre et ne pas sombrer. Qui est-on pour lui refuser ce droit ? Qui est-on pour penser à sa place ?

Et voici qu’on lui renvoie tout ce trash en pleine figure, persuadés de savoir ce qui est le mieux pour elle. C’est immonde. Voici que toute cette douleur est à nouveau cruellement ravivée. C’est barbare. Voici qu’on raconte tout et n’importe quoi, sur sa vie, sa personnalité, son adolescence, ses parents. C’est cannibal. Qui est-on pour la jeter en pâture de la sorte ? Voici qu’en plus de gérer sa propre douleur, elle doit trouver la force de protéger ses enfants de tout ce battage, préserver son mariage de toute cette folie. Ce qu’elle a vécu, n’est-il pas suffisamment abjecte ? Elle a payé de sa personne contre son gré, doit-elle à nouveau payer de sa vie pour l’immondice subi ? L’addition commence à être horriblement salée pour Samantha, je trouve. Son corps a déjà été bafoué, sa parole doit-elle l’être aussi ? Mais quand donc cessera-t-on de lui manquer de respect ? Monter cette affaire en épingle, c’est encore mieux la torturer. Quel sadisme ! Que la docte justice américaine, que la vénérable intelligentsia française et l’hyper-moraliste Suisse (jusqu’à un certain degré monétaire, évidemment) en finissent avec leurs shows ! Et vite ! Que Polanski aille en taule à 76 ans ne m’émeut pas plus que ça ! Qu’il n’y aille pas, gageons, je l’espère qu’il soit prisonnier de sa propre conscience. Mais surtout, surtout qu’on en finisse avec cette histoire le plus rapidement possible, qu’on n’écartèle pas Samantha Geimer une fois de plus, lors d’un long et douloureux procès Hollywoodien, qu’on la laisse vraiment vivre tranquillement, elle et sa famille, 32 ans plus tard. Qu’on lui fiche la paix ! Et vite ! Elle y a droit !

Écrit par : Karine | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

Je ne suis pas d'accord avec vous Karine. Mon point de vue est celui de Marcel Sel. 9 femmes sur 10 victimes d'un viol ne souhaitent pas témoigner. Je les comprends.

Mais cela ne veut pas dire que leurs agresseurs doivent en sortir blancs comme la neige. Polanski a commis un viol crapuleux, avec usage de drogues sur sa victime et un acte de sodomie sur une enfant de 13 ans. Il doit être jugé. Tel est mon opinion.

Je m'insurge également contre les propos odieux qui ont été tenus par un certaine gauche caviare:

- Polanski: "Elle était consentante".

- Costa Gravas: "Elle fait 25 ! Donc, il faut cesser de parler de viol."

- Frédéric Mitterrand: "une histoire ancienne qui n'a pas vraiment de sens"

- Woody Allen (qui a épousé sa fille adoptive de 15 ans): "Je signerai avec joie et fierté la pétition de soutien." (à Polanski)

etc. Martin Scorsese, David Lynch, Kouchner et al. savent-ils ce qu'est un viol?

Non Madame, ces personnalités, qu'elles soient taluentueuses ou pas dans leur domaine, ne peuvent rester au-dessus des lois. Je suis indigné. Par contre, je salue le courage de Marcel Sel pour son brillant billet ainsi que les personnalités françaises éprises de justice: Cohn-Bendit, Luc Besson, des députés UMP, etc.

J'ajoute que le comportement de certaines chancelleries relèvent de l'ingérence dans la justice américaine. Respectons le droit de non-ingérence et surtout la séparation des pouvoirs. La justice doit rester indépendante. C'est la base de la démocratie.

Merci à toi Marcel pour ce billet.

Écrit par : francophonedebruxelles | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

J'ai une fille de 13 ans.

Il n'y aurait aucune excuse pour un salopard de plus 40 balais qui lui ferait subir ce que cette jeune fille américaine a subi. Talentueux ou pas, septuagénaire ou pas, français d'adoption ou polonais, repenti ou pas, il doit répondre devant la justice du pays où il a commis ses actes.

Comme Bertrand Cantat.

J'aime le Polanski réalisateur, mais je ne verserai pas une larme s'il fait de la taule. Il a échappé au châtiment pendant 30 ans, il s'est offert un sursis dont beaucoup n'ont pu bénéficier pour des crimes autrement moins graves, il est temps qu'il paye.

Qu'il arrête les faux-fuyants et les jérémiades et qu'il fasse face comme un adulte.

Écrit par : Claude | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

@ Marcel

Je m'en sentirais beaucoup mieux Marcel. Peu m'importe de ce que la justice rendra comme conclusions, je ne connais pas assez le détail de l'affaire, mais que la justice soit rendue, sans mise à mort publique ni sans grace du prince, c'est ce qu'il peut arriver de mieux.

@ Didier

Non une "transaction" ne suffit pas. Une transaction ca ne se concoit que devant un tribunal civil pour des affaires jugees au civil. Dans le cadre d'affaires pénales, meme si il n'y a pas/plus de plaignants, la justice peut instruire, c'est la "société" qui poursuit. Le dédommagement des victimes est toujours assorti d'une peine qui est finalement le "dédommagement" de la société.

Pour ce qui est de la prescription, y a t'il prescription quand le criminel s'est soustrait à la justice ? Suffit il de s'expatrier 20 ans au Malawi, ou en France pour payer sa dette ?

Écrit par : Kermit | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

Je ne suis pas « contre » Karine. Elle a raison en l'occurrence. Mais je crains que le problème soit ailleurs. La victime d'Hiroshima qui demanderait qu'on cesse de parler de son drame devrait aussi pouvoir être respectée, mais c'est impossible, tout simplement parce qu'elle n'est pas la seule personne concernée.

Quoi qu'elle fasse aujourd'hui, Samantha G. est la jeune fille qui a été violée par Roman Polanski. C'est terrible qu'un destin s'acharne ainsi sur une personne, mais c'est aussi l'exacte raison pour laquelle on ne peut en aucun cas défendre Roman Polanski. Ce n'est pas à nous de décider s'il faut laisser Samantha G. avoir définitivement raison, et lui permettre de se réfugier dans ses mauvais souvenirs ou un calme mérité. Dès lors que la société a pris en charge l'affaire, c'est à la société de la régler. Dès lors que la justice est appelée, elle ne peut agir que selon ses règles.

L'on aimerait que l'histoire s'arrête là où la victime le souhaite. Mais ce n'est malheureusement pas possible. Parce qu'il ne s'agit pas seulement d'elle. Il s'agit du droit de toutes les jeunes filles de 13 ans de ne jamais avoir à subir le viol d'abord, l'humiliation de sa rémunération pour blanchir le coupable ensuite. Il s'agit que jamais, une petite fille qui se serait fait maltraiter par quelqu'un de connu n'hésite à témoigner sous le prétexte que, comme il est connu, il pourra en réchapper et qu'elle payera un prix médiatique qu'elle ne sera jamais en mesure de comprendre.

Quoiqu'il advienne, Samantha G. est l'esclave définitive du geste de Polanski. C'est d'autant plus grave. Et puis, il y a en effet des dommages collatéraux dans l'exercice de la justice. Les épouses des criminels, et leurs enfants sont victimes aussi. Quelquefois, elles sont marquées à vie. Samantha G. demande qu'on ne poursuive plus Polanski, parce que celui-ci l'a en fait tatouée à vie. Je la trouve formidable, je la comprends, on est tous solidaire de cette femme qui a su publiquement défendre son tortionnaire. Mais la société ne peut pas lui accorder ça.

Parce que lui accorder une telle chose (outre qu'il semble que cela entraînerait une jurisprudence désastreuse aux USA), reviendrait à accepter la fuite d'un violeur d'enfant dans un pays ami comme une logique, une normalité. Parce que si les Etats-Unis classaient le dossier sans suite, il agirait à l'encontre d'une législation où le viol sur mineure est imprescriptible. Elle pourrait le prescrire pour Roman Polanski ? A quel titre ? Parce que si la Suisse ne répondait pas à la demande d'extradition, elle céderait elle-même à une pratique de caste. Parce l'on ne peut pas en même temps soupçonner Michael Jackson d'attouchement et le huer dans la rue, lui qui s'est présenté au tribunal et n'a pas fui son pays, et acclamer Roman qui, contrairement au premier, ne s'est pas dûment présenté et a pris un jour un avion vers un exil doré. Parce qu'on ne peut pas accepter 42 jours de prison comme étant une peine sérieuse pour un viol sur mineure, surtout pas dans les circonstances probables. Parce qu'on ne peut pas laisser supposer qu'on est au-dessus des lois quand on a du talent et de l'argent.

Je suis sidéré d'entendre Danièle Thompson, ce soir, sur Canal Plus, justifier le soutien à Polanski par le fait que son arrestation a « détruit » sa famille. Parce que toute arrestation « détruit » la famille du prévenu. Parce que cela voudrait dire que chez les Polanski, on considérait que finalement, il n'y avait pas à payer pour ce viol, que cette Samantha ne comptait pour rien, et que Roman pouvait, avec la complicité de la France, échapper à la justice, qu'elle soit américaine ou non, parce qu'il est brillantissime, fortuné et qu'il a remporté le Festival de Cannes. Je ne peux pas comprendre qu'on se fasse de telles illusions et que la société les enterrine.

Je suis sensible, évidemment, Karine (tu sais cela), au drame de la victime. Depuis trente ans, sa vie a été celle de la fille qui a été violée par Roman, avec tous les détails sordides parus ici et là, les demandes d'interviews, e tutti quanti. Elle aura payé le prix. Je voudrais pouvoir me joindre à toi et dire : donnons-lui le droit de demander que tout s'arrête. Mais je ne peux pas faire ça, parce que la justice est un bien commun qui n'appartient ni à l'une ou l'autre victime, ni surtout à l'un ou l'autre fugitif.

C'est dommage, mais la justice est un droit commun que nous partageons, et il ne s'agit pas seulement d'une jeune américaine de 13 ans. Il s'agit de la justice rendue, de la crédibilité de la justice, et en partant de là, de la crédibilité de l'état, et de nos démocraties. Il ne s'agit pas de ne pas admirer les beautés que nous donne Polanski, nous admirons bien Céline. Il s'agit en fait de la moindre des choses qu'on eût pu attendre d'un homme public qui se voudrait exemple : qu'il éteigne lui-même l'incendie au lieu de le rallumer. On s'est battu autour de lui pour faire valoir que son arrestation en Suisse était scandaleuse. Eh bien non, elle ne l'est pas. La Suisse et les Etats-Unis sont deux nations qui ne connaissent pas la prescription pour les viols sur mineures, et ça me paraît une excellente chose. Le reste est affaire de police internationale, de règlements internationaux, et si traquenard il y a, c'est pour arrêter un violeur d'enfant. Bien sûr, il n'y a pas eu récidive, bien sûr, il a montré qu'il pouvait s'amender, et tout ce qu'on peut faire de cette information, c'est espérer que la justice américaine l'utilisera correctement. C'est tout.

Dans un film célèbrissime (dont j'ai oublié le nom) sur le viol et le meurtre d'une petite fille noire dans le Sud des USA, l'avocat raconte toute l'histoire, et finit pas « à présent, imaginez qu'elle est blanche ». Je vais me permettre de finir par : à présent, imaginez que Polanski fut noir, pauvre, sans emploi, et aurait violé une petite fille de 13 ans dans la maison d'un copain après l'avoir fait boire et avaler des médicaments… Et c'est là que le bât blesse : peut-être que les trente années glorieuses que Roman Polanski a passé à vivre une vie de star, il les aurait passées en prison, sans la moindre chance de se racheter, de s'amender, de se remarier, d'avoir des enfants, de travailler, d'arriver, triomphant, à Cannes. C'est ça, le problème. La justice ne sert pas les victimes, j'en ai fait mon deuil, de cette idée. Elle sert à éviter de nouvelles victimes. Elle sert à faire respecter des règles égales pour tous. Elle sert à ce que chacun, d'où qu'il vienne, quel que soit son revenu ou son talent, paye de la même façon le même crime.

Karine, on est tous solidaires de la victime. Mais à défendre Polanski, on entend déjà l'arrière-banc murmurer ses ignobles procès d'intention, du style : « tu parles que la petite était consentante, elle couchait pour tourner ! » comme si ses 13 ans ne disqualifiaient pas d'office l'idée même du consentement, à défendre ça, on ne peut aller que dans le mur d'une justice de caste. Et ça, c'est ce que la France, ministre de la Culture en tête, demande, avec cet incroyable aplomb de demander à Clinton de violer la séparation des pouvoirs qu'un Français a inspiré à l'Amérique. Cette justice de caste est insupportable. Luc Besson l'a dit tout simplement. Cohn Bendit trouve inadmissible le payement.

On est tous solidaires de Samantha G. Mais on ne se bat pas pour elle. On se bat pour toutes les petites filles de 13 ans qui, un jour, se retrouveraient seules dans une villa avec un Roman ou un Polanski et lui diraient « non ». Que ce « non » soit entendu.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

@Francophonedebruxelles

Je pense que vous avez dû me lire un peu vite, et il est très probable aussi que je ne me sois pas exprimée avec suffisamment de clarté.

Jamais je n’ai dit une seule fois que j’estimais Roman Polanski au-dessus des lois. Qu’il soit réalisateur, cariste ou plombier polonais ne change strictement rien à sa culpabilité. Je crois en une égalité de traitement de tous devant la loi. Ce que peuvent dire à ce sujet les « célébrités » françaises et américaines, cinéastes, pseudo-philosophes et/ou apprenti-ministres de la culture, je m’en fiche comme d’une guigne ! Depuis longtemps, mes opinions n’attendent pas leurs déclarations approximatives pour prendre forme. Mes propos n’engagent que la femme, simple citoyenne, que je suis.

Que des victimes ne témoignent pas en cas de viol, c’est probable. Vous parlez de 9 femmes sur 10, je ne sais pas si ce chiffre est exact. En tous cas, je sais que Samantha Geimer, elle, a bien porté plainte et a bien témoigné. Elle a eu le courage d’affronter et de contrer le témoignage de Polanski, lors de l’ébauche de procès qui a eu lieu en 1978. Il y allait de son intégrité. Et c’est bien grâce au témoignage de la jeune fille que Polanski s’est résolu à s’avouer coupable, puis a été incarcéré pour trop peu de temps.

Je n’ai jamais dit non plus que Polanski devait être considéré blanc comme neige. Je constate avec horreur que la justice américaine n’a pas été fichue en 32 ans de juger cette affaire dignement. 32 ans qu’il fût absolument impossible de lui mettre la main au collet alors qu’il résidait régulièrement à Gstaad. 32 ans que la victime n’a pas été considérée. En attendant, cette jeune femme a dû vivre, construire sa vie et se reconstruire intérieurement. Comment est-il possible humainement de faire le deuil de ce drame quand on sait que le coupable est en perpétuelle fuite, quand on voit à quel point la justice américaine a bâclé ce dossier ? Je pense que Samantha Geimer a vite compris que ce Polanski serait bien trop malin pour se retrouver derrière les barreaux, qu’il bénéficierait sûrement de protections efficaces, qu’il finirait bien par être relaxé.

Aujourd’hui, croyez-vous vraiment qu’un procès correct aura lieu 32 ans après ? Sur quels éléments se fera l’enquête? Quel bras de faire opposera l’armée d’avocats de Polanski au juge du tribunal de Los Angeles ? Quelles pressions entreront en ligne de compte ? Combien de temps faudra-t-il encore fouiller et refouiller dans tout ce trash ? Que devra encore endurer Samantha Geimer ? 1 an après le drame, l’enquête n’a pas su démontrer que Polanski mentait, alors vous pensez, 32 ans plus tard… Plus abject encore, on ouvre à nouveau le dossier, alors que le juge Espinoza lui-même sous-entend qu’il souhaite juste voir Polanski, un jour, dans un tribunal, avant de le relaxer. Ignoble jusqu’au bout. Ne rêvez pas, le procès éthique, moral et équitable qu’on attend tous, n’aura sûrement jamais lieu. Encore moins aujourd’hui, 32 ans plus tard. Que restera-t-il en fin de compte ? Une plaie béante dans laquelle on ne cesse de retourner le couteau.

Je peux donc comprendre que face à toutes ces incompétences et l’inaboutissement probable du jugement, Samantha Geimer ait préféré demander le classement de l’affaire, afin qu’ELLE puisse tourner la page et renaître. Voyez-vous aujourd’hui, à la lumière de ce que j’ai pu lire, que Polanski croupisse en prison, je n’y crois guère. Ce serait bien trop beau. Moi, ce qui m’importe surtout, c’est la tranquillité et la paix que réclame cette jeune femme. Parce qu’en tant que femme, je peux parfaitement comprendre sa décision, motivée à la fois par le désespoir et la désillusion.

Écrit par : Karine | mardi, 29 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

Moi, j'aimerais connaitre le montant de la transaction de Polanski. j'aimerais savoir la valeur qu'il a accordé à cette petite vie d'alors qui paye surement encore quelque part pour ses envies d'alors, ... Je suis d'accord que Polanski paye pour ses crimes et il y a fort a parier que cette fois, ... l'aumone ne sera plus la même, ...
quant à la france, ... ce n'est pas la première fois qu'il accueillent de manière tres tres intéressée des criminels sur leur territoire... (idi amin dada, khomeyni, les duvalliers, Polanski, .... ) et malheureusement ce ne sera pas la dernière..
j'ai envie de dire - comme vous Marcelsel - c'est bon pour la Justice, .... zo goed voor het Recht, ... quant aux loups, ... ils ne se mangent pas entre eux (c'est bien connu)

Écrit par : jpallonsius | mercredi, 30 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

@Wanda

"Ohlala..... à voir le nom de Polanski sur votre blog , je le croyais flamand pour un instant."

Vous m'avez fait rire sur ce coup là ;)

Écrit par : David | mercredi, 30 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

lisez l'éditorial suivant dans le NY Times..... assez correct...

http://www.nytimes.com/2009/09/30/opinion/30wed4.html?ref=opinion

Écrit par : des | mercredi, 30 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

@KARINE je pense que même aux USA, les mentalités changent, que des dossiers mal ficelés peuvent être réouverts sur ce simple constat ! que l'idée même d'impunité des puissants est en perte de vitesse ici comme ailleurs. Moi, je m'en félicite car c'est un pas vers la démocratie et aussi vers la chute des privilèges (que les grands se sont accordés).
revenons aux scandales financiers, aux scandales politiques, et autres qui éclaboussent les puissants indélicats...
ici le crime est consommé, la victime est faite de chaire et de sang et si elle peut imaginer que Polanski est intouchable ou malin ou dispose d'une armée d'avocats, il n'en reste pas moins qu'elle a le droit de le regarder dans les yeux et demander justice.

Le système n'est certainement pas parfait (ni ici, ni là-bas !) loin s'en faut mais il est perfectible et c'ette affaire illustre cela très clairement.

laissons donc la justice suivre son court et même s'il ne se passe rien ou que le procès soit noyeauté de l'interieur ou que sais-je. nous pourrons toujours le dénoncer et en débattre en démocrate. nous pourrons même boycotter les films de ce pédophile.

mais cela est une autre histoire...

Écrit par : jpallonsius | mercredi, 30 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

@ jpallonsius
"il n'en reste pas moins qu'elle a le droit de le regarder dans les yeux et demander justice."

La réalité est que Samantha Geimer souhaite depuis quelques années déjà, le classement définitif de l'affaire. Elle ne souhaite plus voir sa vie écartelée à nouveau par un procès long et douloureux. Elle ne souhaite plus évoquer ce drame, ni le voir étalé dans les journaux, si ce n'est pour elle, au moins pour la protection de ses enfants et le respect de son mari. Ceci afin de mieux se reconstruire et construire sa vie. Alors que faut-il faire ? Ne pas entendre sa voix ? Pour moi, c'est un vrai problème de conscience. Je pense que ce qu'elle a subi est suffisamment immonde pour qu'elle puisse se permettre quelques exigences...

Écrit par : Karine | mercredi, 30 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

@KARINE, je compatis tout à fais avec ses souhaits et comprends vraiment bien qu'elle veuille aspirer à une paix pour elle et pour sa famille.
Cela étant si on part de ce point de vue, il ne faut poursuivre aucun pédophile aucun père ou aucune mère violente, car c'est toujours douloureux de revivre de tels moments surtout s'ils sont médiatisés.
Je rejoint Marcelsel quand il parle de devoir de justice surtout quand cela concerne les crimes d'un puissant. j'ai envie de dire : "allez madame Geimer courage, nous vous soutenons dans cette épreuve difficile mais si importante pour toutes les petites filles impubères qui pourraient être victimes de ces (je ne peux pas qualifier le type qui commet ce genre d'actes ignobles) saloperies ??" NOUS VOUS SOUTENONS.

Écrit par : jpallonsius | mercredi, 30 septembre 2009

Répondre à ce commentaire

Je ne pense pas que l'unanimité franco-française soit aussi forte que vous le décrivez: après une première salve effectivement très rapide des amis du cinéaste dans le secteur culturel, il semble que l'image du Dutroux cinéaste soit en train de naitre dans le public. Polanski est fini je pense, surtout vu l'enthousiasme un peu hypocrite que l'on met dans le traitement journalistique des affaires de viol, surtout d'adolescente. A mon avis donc, l'affaire ne se résoudra pas aux protestations de F. Mitterrand et de ses copains de l'UMP.

Sinon, sur le coté juridique, la France était effectivement coincée pour une action chez elle car la nationalité française de RP empêche son extradition, et le premier jugement US rend la chose "déjà jugée", donc impossible apparemment d'ouvrir un deuxième procès hexagonal. pour plus de détails sur cet aspect, je vous recommande l'article d'un plus grand expert que moi:
http://www.maitre-eolas.fr/post/2009/09/29/Quelques-mots-sur-l-affaire-Polanski

Écrit par : Javi | vendredi, 02 octobre 2009

Répondre à ce commentaire

Je n’ai vraiment aucune sympathie particulière pour Roman Polanski, et je n’apprécie que très modérément son œuvre cinématographique. Je trouve navrant et grotesque que l’intelligentsia parisienne se soit mobilisée en un quart d’heure pour serrer les rangs derrière lui et je suis écœuré qu’il se soit trouvé des ministres de la république pour prendre parti publiquement sur cette affaire, et de manière aussi choquante et décalée. Je pense préférable que RP se résolve à comparaitre devant la justice américaine. C’est la seule issue de toute cette navrante affaire.

Tout ceci étant posé, à la lecture d’une partie que je suppose représentative de tout ce qui a été écrit sur cette affaire, je crois qu’il y a aussi une autre outrance nauséabonde qui est celle des vertueux du clavier qui semblent attachés à défendre la morale et le droit à la place des intéressés.

Le troisième point qui me semble utile de poser, c’est que cette affaire n’est à bien des égards pas vraiment ce que beaucoup veulent croire alors qu’ils se servent de grands principes et de raccourcis vaseux pour alimenter leur noble courroux. La déposition des différentes parties est disponible sur le net, en anglais et avec des traductions un peu approximatives en français pour ceux qui peinent en langues étrangères. Il en ressort un certain nombre de faits qui dépeignent un déroulement de l’affaire assez différent de ce que beaucoup semblent penser. En vrac, souvenons nous que tout se passe dans le milieu du cinéma à Los Angeles à la fin des années 70. RP est un cinéaste connu qui veut faire des photos de charme d’une lolita qu’il connaît et qui a déjà posé pour lui, y compris en très petite tenue. Il ne l’enlève pas à la sortie de l’école mais il l’emmène dans la villa d’un ami comédien avec l’accord des parents, inconscients ou complices involontaires. La JF communique du reste par téléphone avec sa mère peu avant les faits incriminés sans faire état de quelque alarme que ce soit. L’amie comédienne du propriétaire de la villa est présente dans la maison et connaît la présence de RP et de son invitée. Sans rentrer dans les détails, la JF se retrouve topless et en petite culotte dans le jacuzzi avec RP. Tous deux ont bu du champagne et absorbé un euphorisant léger. Il ne semble pas qu’il y ait eu violence et le consentement de la JF (totalement sans objet juridiquement, c’est entendu) ne semble pas absent. Malgré sont très jeune âge, la JF a déjà eu des rapports sexuels consentants et elle donne toute apparence d’être très délurée, ce qui cadre bien avec le milieu et l’époque. RP a vite compris que son penchant certain pour les très jeunes femmes lui avait fait commettre une très grosse bêtise. D’un point de vue légal, la cause est entendue. Plainte a été déposée très vite et la procédure s’est enchainée. On connaît la suite.

Bref, je crois qu’il faut raison garder. Les faits tels qu’ils ont été rendus publics ne cadrent pas avec l’image d’un suborneur de très jeunes filles ni d’un violeur sadique. RP s’est rendu coupable d’un crime dont il doit assumer les conséquences et donc se soumettre à la justice de son pays qui est seule habilitée à je juger et éventuellement lui infliger la peine qui conviendra après avoir pris en compte tous les éléments à charge et à décharge. Pour le reste d’entre nous, l’hystérie pro ou anti Polanski (ou pro et anti justice américaine ou suisse) est tout simplement ridicule.

Écrit par : JPBWEB | mardi, 06 octobre 2009

Répondre à ce commentaire

Je dois encore être sous le choc émotionnel, mais je pense sincèrement qu’un type qui a violé une enfant de 13 ans et qui est en cavale depuis 30 ans doit être jugés comme le criminel qu’il est. Et pas comme le gentil papy qu’il est devenu.

Je ne comprendrais pas si il n’écope pas de plusieurs années de prisons correspondant à l’acte initial additionné à la peine pour s’être soustrait à la justice. Bref une bonne dizaine d’année en prison…

Bon je suis effectivement encore énervé. Mais je trouve odieux que parce qu’il s’agit de monsieur Polanski on aille contredire la justice sur laquelle on se repose le reste du temps!

Écrit par : déguisement | jeudi, 26 novembre 2009

Répondre à ce commentaire

Apparement Polanski a de nouveau de petits problemes...

http://www.lalibre.be/culture/cinema/article/583053/l-affaire-polanski-rebondit.html

Écrit par : Ben | dimanche, 23 mai 2010

Répondre à ce commentaire

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.