lundi, 14 décembre 2009

Ne dites plus «Royaume de Belgique», dites «Royaume de Flandre»

Les journaux annoncent au Nord et au Sud que le gouvernement fédéral a évité la crise et qu'il n'y aura pas de conflit d'intérêt flamand. Le pays est sauvé. Les mesures anticrises préservées. Mais à quel prix ? A celui-ci : la négociation finale de ces mesures s'est faite entre le gouvernement fédéral et le… gouvernement flamand. Autrement dit, quoiqu'il arrive désormais, le dernier mot, l'acceptation des lois, la force, le pouvoir, la décision définitive appartient au gouvernement flamand. C'est prouvé, démontré. Mme Milquet a bien réagi, a envoyé les explications qu'il fallait à la presse flamande au point que les commentaires des néerlandophones étaient assez partagés. Elle a bien compris le principe qui était à défendre en l'occurrence, mais là où il fallait tenir, toutes forces fédérales confondues, contre le Diktat flamand, elle s'est retrouvée seule. Où est donc passé le MR, si prompt à fustiger les Flamands quand «ses» bourgmestres ne sont pas nommés, si rapide à se plaindre au Conseil de l'Europe ? Dans un retranchement électoraliste de dernière catégorie : «c'est un problème interne aux sociaux-chrétiens». Sans ce soutien-là, sans celui de l'OVLD, qui est allé jusqu'à annoncer que, même s'il n'aime pas le principe, il soutiendrait le conflit d'intérêt en dernier recours, Joëlle Milquet a sauvé les meubles d'un gouvernement qui vient désormais de démontrer que ce ne sont pas les Belges qui dirigent la Belgique, mais bien les Flamands.

 

Allons donc au bout de la logique flamande. Ne disons plus que nous habitons le Royaume de Belgique. Nos représentants à l'étranger sont tous flamands, notre conseil de sécurité intérieur est flamand, et ceux qui ont le dernier mot sur nos lois fédérales sont les membres du gouvernement flamand. Nous habitons depuis ce matin dans le Royaume de Flandre. Euh… pardon. Het koninkrijk Vlaanderen.

14:19 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (55) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

*Het* koningrijk. Et je preferais la republique Vlaanderen :)

Écrit par : Lieven | lundi, 14 décembre 2009

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@ M'cel

en effet, et je le déplore aussi, ceci est une des première exemples de l'application du doctrine Maddens ou la Flandre va jusqu'au bout en ce qui concerne le division des compétences entre la Flandre et l'état fédéral....


je crains qu'on est pas sorti de l'auberge.....

@ Lieven

moi je préfère "la republique Belgique"..... je suis republicain mais dans le cadre belge.... je pense que cela devrait être possible d'elir un Belge comme président....

Écrit par : des | lundi, 14 décembre 2009

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@des

Vous voyez serieusement des candidates acceptables a tout le monde? Moi j'aimerais bien Bart De Wever for President et Marcel Olivier Maingain. C'est difficile d'imaginer un figure qui ferait le consensus.

Écrit par : Lieven | lundi, 14 décembre 2009

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Lieven : merci, j'ai corrigé. Vous auriez dû écrire : "et je préféRErais". Mais n'hésitez pas à me corriger : j'adore apprendre. Quant à la république, je l'aurais bien mentionnée, mais vous n'avez pas, que je sache, de président :-)

Des : Ravi, heureux, content, que nous soyons d'accord. Hourrah ! Er zijn nog en pak Belgen !

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 14 décembre 2009

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@Lieven : je serais plus tenté par un très bon bilingue assez modéré, Melchior Wathelet ou Alexander De Croo. Il y en a des tas d'autres…

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 14 décembre 2009

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Close but no cigar Lieven,
C'est "het koninkrijk" et pas "het koningrijk"

Écrit par : Pieter-Jan | lundi, 14 décembre 2009

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Het koninkrijk Vlaanderen.... hm en tout cas, ça sonne déjà mieux.

Écrit par : wanda | lundi, 14 décembre 2009

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Quand les flamands parlent d'un conflit d'intérêt, c'est pour négocier et cela va vite. Quand les francophones le font, c'est juste pour foutre le bordel.

ube bonne: http://www.gva.be/nieuws/binnenland/aid886847/milquet-wil-geen-toegevingen-meer-doen-tegenover-vlaanderen.aspx

Écrit par : wanda | lundi, 14 décembre 2009

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" Tous les jours et à tous points de vue, ce pays va de mieux en mieux"

Écrit par : wanda | lundi, 14 décembre 2009

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Dans Gazet Van Antwerpen, cité par Wanda : "Muyters (gouvernement flamand) obtient satisfaction". Badaboum. L'édifice fédéral est tombé.

Il suffit donc que le premier ministre flamand CD&V menace le premier ministre fédéral CD&V de faire tomber le gouvernement pour que le premier ministre flamand obtienne ce qu'il veut. C'est comme si l'Allemagne demandait systématiquement à son plus grand Land d'adouber ses mesures nationales !

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 14 décembre 2009

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A wanda,

Non la différence c'est que pour un conflit d'intérêt flamand, les autres doivent s'y conformer. Quand cela ne vient pas d'eux, la Flandre ne s'y conforme jamais. Je ne parle pas de BHV mais de la fameuse vignette (la Flandre ayant imposé sa non-existence). Que l'idée de la vignette soit bonne ou non n'est pas le sujet. La Flandre a promis aux Pays-Bas que les autres régions du pays ne l'instaurerait pas. Donc la Flandre a parlé à la place des autres régions sans aucun de ses représentants à un pays voisin. Autrement dit comme dit Marcel, la Belgique est la Flandre uniquement. Je rappelle que la célèbre solidarité que veut garder De Wever envers la Wallonie (il ne parle même pas de Bruxelles car faisant partie intégrante de la Flandre) est une solidarité où tous les "transferts" seront votés par le seul gouvernement flamand (comme si tous les budgets sans aucune exception étaient déficitaires en faveur de la Wallonie). Une tutelle donc. On ne peut pas appeler ça autrement.

Écrit par : Guillaume | lundi, 14 décembre 2009

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@ Marcel,

Je constate que plus vous tentez d'alerter la population face aux dérives de ce pays, désireux de contribuer à sa guérison (ce qui louable et tout à votre honneur), moins vous écartez l'idée qu'un jour (prochain) la solution la moins mauvaise sera de réaliser la partition.

Écrit par : Bxxl | lundi, 14 décembre 2009

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Ce petit arrangement de dernière minute va quand même coûter + de 500 millions d'anciens francs belges à la collectivité....
Bah, puisque tout le monde semble content, on n'est plus à ça près chez nous

Écrit par : paul laurent | lundi, 14 décembre 2009

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@Bxxl : Il y a deux aspects. Le premier, c'est de chercher, dans une perspective unioniste qui me paraît pour l'instant la sagesse (j'ai bien écrit "pour l'instant"), à ce que l'Etat rééquilibre les droits entre les uns et les autres. Le second, c'est de s'assurer, dans le cas d'une séparation, que ces droits peuvent être préservés. Tout cela erst théorique.

La question : "est-ce que je pense que la Belgique doit perdurer" est théorique. Personnellement, au fond de moi-même, je suis le contraire d'Yves Leterme : je crois profondément que si l'on peut redresser la Nation, on aura acquis de la force. Si l'on peut la faire fonctionner sans que le communautaire ne la rattrape tous les trois jours, on serait très puissants. Ce qui empêche cette force, c'est aujourd'hui l'agression permanente du gouvernement flamand, d'une part, et la mollesse ou la déloyauté des partis francophones, d'autre part (molesse du PS et déloyauté du MR dans le cas présent). Mais ce sont des avatars parmi des tas d'autres. La Wallonie a-t-elle intérêt à partir toute seule ? Je ne le crois pas? Bruxelles indépendante est elle viable ? Je sais que non (il n'y a qu'à voir l'épisode de la Senne : une ministre écolo n'arrive même pas à s'assurer que la seule station d'épuration de la ville fonctionne correctement). Une association Bruxelles-Wallonie, j'y croirais volontiers, si je ne savais que ce n'est pas ce que souhaite la majorité des Bruxellois et beaucoup de rattachistes par ailleurs-.

En fait, ce qui me gêne, c'est qui si l'avenir d'un Belgique unie est incertain, celui de trois régions éclatées l'est encore beaucoup, beaucoup plus !

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 14 décembre 2009

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@Paul : c'est ce que je dis : la Flandre décide même de la répartition du budget fédéral. Hallucinant !

Écrit par : Marcel Sel | lundi, 14 décembre 2009

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L'Allemagne est un pays fédéral comme chacun sait. Ne sous-estimez pas les länder, ils ont énormément de pouvoir. Dans presque toutes les matières, le gouvernement fédéral doit avoir l'accord des länder et en particulier des plus puissants comme la Bavière.
Même si il faut du temps (beaucoup) pour prendre une décision, c'est un système qui fonctionne car l'Allemagne est aussi une nation. Il y a donc un très fort sentiment d'unité qui compense les effets potentiellement centrifuges de la décentralisation du pouvoir.
Malheureusement, en Belgique, ce sentiment national fait de plus en plus défaut, surtout en Flandre. De ce fait il n'est pas étonnant que la Flandre dicte la marche à suivre assez facilement à l'Etat fédéral et aux francophones beaucoup trop timorés. Les francophones doivent donc s'affirmer pour lutter à armes égales et ne plus subir de diktat.

Écrit par : JMD | mardi, 15 décembre 2009

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@Marcel

Ce qui m'a fait basculer de votre perspective unioniste dite de "sagesse" que je partageais avec vous il y a encore un an, à la perspective la plus à même de préserver ce que je suis - càd l'union intégration - c'est le constat suivant:

Vous dites: "Ce qui empêche cette force, c'est aujourd'hui l'agression permanente du gouvernement flamand".

Je suis aujoud'hui convaincu que les flamands n'ont pas l'impression d'être agressifs. Ils n'en ont pas conscience. Il ont juste le sentiment de défendre leurs intérêts, naturellement.
Je parle souvent avec les flamands avec lesquels je travaille. C'est ce qu'ils disent: ils ne sont pas malicieux, ils ne veulent pas notre mal, "mais y faut quand même nous laisser faire comme on pense que c'est bon, hein".
Leur combat n'est donc pas fondé sur la haine (mis à part les VB, bcp trop à droite) mais sur la fierté et le besoin viscéral de reconnaissance d'un peuple. Ces intentions sont en fait très louables. Mais il ne se rendent pas compte qu'ils travaillent un peu trop au détriment de ceux qu'ils considèrent déjà comme un autre peuple.
C'est pour ça que la perspective unioniste est utopique. Elle serait atteignable si les pulsions flamandes étaient mauvaises. On pourrait le leur dire et ils pourraient le comprendre.

Mais leurs pulsions d'autonomie sont historiques, culturelles, génétiques, en un mot: compréhensibles. Du coup, elles s'opèrent à notre désavantage permanent mais ils s'étonnent eux-mêmes, en toute bonne fois, je le crois intimmement (le peuple flamand est foncièrement bon) des dégâts colatéraux causé chez nous par leur progrès. Ils ne les désirent pas spécialement et de leur point de vue, ce n'est pas si grave et c'est toujours acceptable compte tenu de l'avancée qu'ils estiment légitime que cela génère our eux.

Du coup, leur patience arrive à bout et ils rompent le pacte belge. Et ils le ferront encore et encore.

Les flamands continueront dans le même sens car ils sont de bonne foi. mais c'est notre perte.
C'est pourquoi je pense qu'il faut accepter nos différences et vivre en bonne intelligence à côté (mais plus avec) d'un peuple proche de nous, comme le font tous les peuples frontaliers.

Écrit par : Bxxl | mardi, 15 décembre 2009

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@Bxxl : croyez-vous sincèrement que les Allemands de 1932 pensaient à mal ? Pensez-vous qu'ils n'étaient pas, à juste titre, frustrés d'être tombés dans la misère et mis au ban des peuples, alors que la responsabilité de cette guerre-là n'était pas exclusivement allemande ? Croyez-vous que l'Allemagne voulait plus qu'un confort de vie et un respect quand elle a mollement voté NSDAP en 1932 ?

Les raisons des Flamands ne sont pas bonnes tout simplement parce qu'elles sont mythologiques et anachroniques. Si les Flamands ne peuvent plus le comprendre, c'est que le travail de propagande, mené avec la complicité des Francophones trop aveugles et trop molassons pour réagir, a bien inséminé toutes les classes politiques et laborieuses. Mais elle devra en revenir d'une manière ou d'une autre. Je voyais les dégâts que cause dans le Rupel le gâchis de la Senne aujourd'hui. Ça montre à quel point nos régions sont liées. Un jour, il y aura une réaction flamande, j'en suis sûr. Mais elle viendra probablement trop tard. C'est ce probablement qui m'incite à me demander quelles sont les conditions raisonnables pour un avenir séparé. Elles sont si défavorables pour la Flandre que même LDD a dit que sans règlement de la question de Bruxelles, l'indépendance flamande est impossible. Si Jean-Marie De Decker le dit…

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 décembre 2009

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Je ne sais pas si les raisons des Flamands sont bonnes, mais elles sont en tout cas acceptables. Certains flamands ne parlent que du présent et veulent simplement que les flamands puissent prendre leur destin en main.

Même si d'autres se trompent dans la justification de leurs raisons, leurs convictions sont de toute façon là, on ne les changera pas et il nous faut accepter leur désir d'indépendance, même si le fait qu'ils courrent à leur perte économique devait être établi.
Je pense que leur soif d'autodétermination est plus forte que tout. Je ne condamne pas cette soif, je condamne leur manière de l'étancher.
Depuis 1840 et la naissance du mouvement flamand, celui-ci n'a fait que grandir, et il n'a pas fini.

Un paralèlle: M. X persiste a écouter uniquement des K7 audio. Vous aurez beau lui dire qu'aujourd'hui existe le MP3 et qu'il a plein d'avantages... M. X désire juste faire comme il souhaite, point barre. Les defenseurs du MP3 ont raison, M. X a tort dans son argumentaire et dans la façon de le dire, mais on ne peut que accepter sa volonté d'écouter coûte que coûte ses K7.

Écrit par : Bxxl | mardi, 15 décembre 2009

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@Bxxl

J'aime bien votre analyse limpide et raisonnable de la situation.

@Sel
"Un jour, il y aura une réaction flamande, j'en suis sûr."
Laquelle?

Cesser de se voir comme une nation en devenir? Je doute qu'une telle tendance soit inversible! D'autant plus qu'il n'y a pas de réelle force s'opposant à cette aspiration.

Une réaction anti-sécessionniste?
Faut-il réellement espérer une telle réaction? (et à mon avis, elle existe déjà ça et là)
Car cette réaction n'oblitérera nullement la conscience flamande de constituer une nation (aussi anachronique que cela puisse vous paraître), alors que les régions francophones ne se sont pas érigées en nation.

Imaginons ainsi le contexte d'une Flandre quasi-étatique, mais demeurant dans une sorte de commonwealth belge. Une dérive possible serait de voir les régions francophones devenir des satellites de la Flandre. Alors, il faudra parler de la Flandre et de son espace vital.

Votre billet n'est que le premier constat d'un tel futur!


En définitive, qui a le plus intérêt, dans le long terme, à une scission?
Sans doute plutôt les francophones que les flamands.

Écrit par : fde | mardi, 15 décembre 2009

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@Bxxl
"Je ne sais pas si les raisons des Flamands sont bonnes, mais elles sont en tout cas acceptables. Certains flamands ne parlent que du présent et veulent simplement que les flamands puissent prendre leur destin en main."

Cher Bxxl,

Ces raisons ne sont pas seulement acceptables, elles sont respectables. Je vois cela avec une certaine compréhension.

En revanche, le problème est que cela nuit aux intérêts francophones, et que cela se traduit en partie par un nationalisme d'extrême droite.

Écrit par : fde | mardi, 15 décembre 2009

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La scission est en effet plus intéressante pour les Wallons et les Bruxellois, à condition de disposer de Bruxelles intra-ring et du contrôle sur l'aéroport et le chemin de fer. Sinon, Bruxelles est une ville morte en moins de 30 ans. Le scission ne peut être intéressante pour la Flandre que si elle garde Bruxelles. On tourne en rond, non ?

Quant aux Flamands, une très forte proportion se sent encore belge, et plutôt deux fois qu'une, mais ce n'est pas la minorité active. Ça s'appelle la majorité silencieuse. Il va juste falloir lui apprendre à voter.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 décembre 2009

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Les raisons ne sont ni acceptables ni respectables. Le nationalisme n'est ni acceptable ni respectable, parce qu'il introduit une différence forcément raciale dans ce qui n'est pas scindable : les relations humaines, et impose aux gens qui sont des composés de choisir un composant. Je ne suis ni Flamand ni Wallon, je suis juste un habitant de Bruxelles. Vouloir me différencier selon l'un ou l'autre critère, c'est m'imposer un choix totalitaire. Je ne veux pas une carte d'identité en français ou en néerlandais, j'en veux une dans les trois langues nationales. Au pire, qu'on me mettre le français en premier, ça nuancera mon identité.

Le nationalisme est l'une des deux composantes du nazisme. Respectabilité ?

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 décembre 2009

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Vous interprétez mes propos.

Je ne vous parle pas de nationalisme synonyme d'extrémisme, mais de la volonté de se constituer en nation.

Vouloir se constituer en nation me semble parfaitement légitime.


De fait, la démarche flamande se traduit aussi par une dérive extrémiste qui nuit aux francophones, et c'est un problème (notez: je répète ce que j'ai écrit précédemment).


40% de votes nationalistes (et extrémistes) en Flandre, et une convergence vers une situation de quasi-État flamand promu par la majorité des partis flamands. Une quasi reconnaissance européenne; et même, je considère l'adoubement de HVR comme une quasi-reconnaissance de la Flandre par la France. Enfin, sans parler de la visibilité politique et européenne de la Flandre, n'oubliez pas que la Flandre sait protéger ses intérêts au détriment de l'intérêt commun. Le cas KBC versus Fortis est frappant.

A ce stade, il faut commencer à se dire que la 'majorité silencieuse' devient sérieusement complice! Vous pouvez refuser les faits, mais ils s'imposeront à vous inévitablement.

"Le nationalisme est l'une des deux composantes du nazisme."

C'est une variante des points de Godwin ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Godwin

L'indépendance des anciennes colonies et leur constitution en nations, c'est une composante du nazisme aussi?
Soyons sérieux!

Si on peut pas parler du concept de nation sans mettre en avant des termes galvaudés comme le nationalisme, alors on en arrive à des discussions de sophistes, Des discussions de sophistes afin de refuser la réalité.

Encore une fois, les faits s'imposeront à vous: La Flandre se constitue en nation. Dans ce mouvement il y a des extrémistes, mais aussi une majorité de personnes raisonnables. Diaboliser l'ensemble du processus ne peut que vous faire perdre du temps.

Écrit par : fde | mardi, 15 décembre 2009

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"Ça s'appelle la majorité silencieuse."
Que certains flamands tiennent à la Belgique, c'est un fait, qu'ils soient une majorité n'a rien de sûr.
"Il va juste falloir lui apprendre à voter."
Bien, pour quel parti devraient-ils voter, selon vous? (je rappelle qu'en 2007, tous les parlementaires flamands, tous, écolo compris, on voté la siccion de BHV)
Imaginons que votre recommandation soit la plus judicieuse, comment ou pourquoi voulez-vous que les flamands écoutent et suivent le conseil de francophones pour voter?

Par rapport au nazisme, je suis loin d'être un expert. Mais je le condamne évidemment. Et j'approuve chacun de vos billets qui malmènent avec force et talent les sentiments de haine.
Les flamands indépendantistes (que je crois désormais majoritaires vu les prises de positions du cd&v) estiment que la différence de langue (et de culture qui en découle) est assez conséquente pour scinder toutes nos relations, humaines comprise mais pas seulement. Pour en créer d'autres après, humaines comprise mais pas seulement, des relations de bons voisinage. Il y a certes une dimension égoiste, voire égocentrique... mais je ne ressens pas ça comme du nazisme. Après avoir trouvé ça dommage, je me dis aujourd'hui que c'est pour un mieux.

Disposer d'un composant clair (et non de plus en plus confu comme le composant Belgique) est un plus.
Je me défini aussi comme Bruxellois, non comme Wallons ni comme Belge. Moi je voudrais juste une carte d'identité en français par amour de ma langue et par souci d'identité claire (et je suis d'accord pour que les NL de BXL l'aient en NL).
Un français de Bruxelles, voilà une identité claire et paisible. Tiens c'est étrange, jamais on n'a formulé l'appellation 'je suis un Belge de Bruxelles'

Finalement peu importe les raisons et la façon dont on les perçoit. Il restera toujours que c'est leur volonté.
Pas à pas, gifle après gifle, circulaire après circulaire, remise en cause des droits FR après remise en cause des droits FR, action d'isolement de BXl après action d'isolement de BXL, ils mettent en oeuvre de moins en moins lentement et de plus en plus sûrement leur volonté.
Il nous reste juste a réagir pour que les derniers chapitres de cette mise en oeuvre se fasse de façon équitable, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

Écrit par : Bxxl | mardi, 15 décembre 2009

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@fde : je refuse le point Godwin. Pour qu'il soit valable, il faut que le sujet ne porte pas sur le nazisme, ce qui n'est pas possible quand on parle du nationalisme flamand tel qu'il existe et qu'il se définit aujourd'hui, au moins en partie. Visitez le site nationalisme.info et vous verrez qu'au contraire de devoir chercher loin pour trouver un rapport entre ce nationalisme-là et le nazisme, il faut être franchement con pour ne pas se la prendre immédiatement en pleine figure. Les mêmes couleurs, le meme goût pour les beaux corps blonds et pour les architectures élancées, la même référence à l'origine germanique, etc.

Pour être encore plus précis, les nazis flamands sont honorés régulièrement par le Vlaams Belang et le Voorpost, dans des réunions où des milliers de personnes brandissent les drapeaux flamands, et pas seulement. Dans l'organisation de ces réunions, on retrouve le VVB, Vlaamse Volksbeweging, dans le magazine duquel écrit un certain Maddens. On y rencontre aussi le TAK et quelques NVA. Maddens est le producteur de la doctrine qui, de l'aveu même de Kris Peeters, guide le Gouvernement flamand (dont l'assertivité vient d'être utilisée une première fois contre Milquet. Ce n'est qu'un début). Des bourgmestres du CD&V soutiennent au moins tacitement, et quelquefois activement le TAK et le VVB (qui était même soutenu par Bert Anciaux, un ministre flamand SP-A — socialistes). Ce n'est pas moi, fde, qui ai posé le portrait d'Hitler dans une crèche et je ne suis pas Kind en Gezin, ni la moitié des commentateurs du Standaard qui trouvent ça parfaitement normal ! Ce n'est pas moi qui donne des subsides à une organisation étudiante d'extrême-droite qui se réfère à des sigles nazis. Ce n'est pas moi qui honore régulièrement des antisémites et des collaborateurs convaincus de la supériorité de la race germanique. Ce n'est pas moi qui, lors d'un débat, prétend que savoir ce qu'est un flamand requiert une définition scientifique (plutôt que politique ou sociologique). En quoi la science peut-elle définir ce qu'est un flamand, si ce n'est par la génétique? Ce n'est pas moi qui ai dit sur antenne que la VNJ (entre 1500 et 2500 enfants de tous âges) était "comme" la Hitlerjugend d'aujourd'hui. Tout ça vient de Flandre, et je sais pour y aller assez souvent que tout ça ne vient pas des Flamands de la rue ! Ils n'ont même pas conscience du millième de tout ça ! Leur classe politique fricote quotidiennement avec les nazis, et les braves Belges de Flandre n'en ont pas la moindre idée. Vous croyez que nous, Francophones, serions émus si trois bourgmestres des Cantons de l'Est n'étaient pas nommés pour une raison qu'on nous présenterait selon une jolie propagande qui nous mettrait en valeur, du genre : les Germanophones ne font même pas l'effort de parler la langue de leur région (où l'on comprend l'épouvantabilité des arguments des partis flamands, tous confondus, contre les francophones de la périphérie).

La politique flamande fonctionne sur un mode nationaliste raciste, mais le Flamand de la rue, lui, est à mille lieues de ça (sauf quelques convaincus).

Déjà, un Flamand n'élit pas un député en fonction de la position de ce député vis-à-vis des Francophones, mais pour des raisons plus intéressantes à ses yeux : les avantages sociaux, le programme économique, le remboursement des frais scolaires, etc. Ensuite, des 40% des Flamands qui ont voté pour des partis nationalistes,vous pouvez déjà oublier les 6 ou 7 de LDD : il a officiellement renoncé à l'indépendance de la Flandre ! Quant à ceux du VB, la moitié vote contre les immigrés et les musulmans, pas contre les Francophones. Les études sérieuses (KUL, VUB) montrent que spontanément, moins de 10% des Flamands sont nationalistes. Ce contraste avec les partis, où bientôt 100% auront une programmation nationaliste (puisque Groen va probablement engager le SLP confédéraliste qui n'a pourtant pas eu de siège aux élections !) Et il ne s'agit pas de dire : "un peuple, un état" ou "une langue, un état". Mais bien de définir la terre que les Flamands auraient possédé, de la délimiter, d'en expulser tous ceux qui ne veulent pas adhérer au néerlandais (d'une manière ou d'une autre), autrement dit, de lier le droit du sol à un droit sanguin, donc génétique, et d'imposer sa supériorité à l'autre. La grande majorité des Flamands n'est pas du tout en phase avec cette vision, n'en déplaise à Lieven. Sinon, croyez-moi, la Flandre serait DEJA indépendante depuis 1999.

Ce n'est pas fonder une nation que d'imposer une vision totalitaire, médias aidant. Une nation se fonde sur des valeurs morales, pas sur des valeurs ethniques ou génétiques. La Flandre telle qu'on me la présente ne fonctionne pas sur des valeurs morales. C'est donc un nationalisme totalitaire. Je vais développer ça quand j'aurai le temps. Mais prenez celui de lire l'introduction du livre de Schlomo Sand "Comment le peuple juif fut inventé". Ça parle de la nation, et c'est extraordinaire de clarté et d'intelligence.

Une petite indication : quand on n'a pas un besoin totalitaire de convaincre un "peuple" de s'autodéterminer, on ne crée pas des boucs émissaires de toutes pièces. Le Francophone qui refuse de faire des efforts d'une part, le musulman qui s'insère partout d'autre part, et même le juif, qu'on prétend respecter, ne doit pas se plaindre trop fort la gueule : dès qu'il s'insurge contre un programme de la télévision flamande d'un antisémitisme flagrant, on lui rappelle qu'il est radin, riche, et qu'il soutient Israël qui, pour beaucoup de Flamands, est une nation oppressive. Quand on a le peuple avec soi, on n'a pas besoin de créer et de rappeler quotidiennement le bourgeois fransquillon rabique et mille ans d'oppression.

La scission se fera peut-être. Mais les Flamands regretteront alors très vite d'avoir fait exploser cette partie-là de leur identité.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 décembre 2009

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@Bxxl : il n'y aura rien d'équitable, parce que je le répète, ce n'est pas une population qui est à l'œuvre, mais une clique qui a un agenda précis : établir la Flandre qu'August Borms n'a pas réussi à établir après 1917. Ça inclut Bruxelles et toutes les communes à facilités. Ce territoire est sacré, tabou. Les Francophones de Linkebeek sont sur du tabou et devront devenir flamands ou déguerpir. C'est très simple.

Le Flamand de la rue est à des années lumières de ça. Quand il voir le Voorpost charger, il est halluciné. Mais la télévision flamande ne montre pas souvent ce côté-là des choses. Quand Peeters reçoit le président du Vlaams Belang, on ne dit pas ce qu'il y a dans les cartons de ce parti d'un racisme épouvantable. On montre une réunion de gentlemen. On se croirait à un reportage sur Munich avec Monsieur Daladier et Monsieur Hitler (point godwin refusé d'avance, fde). Alors, Jan met de Pet croit que le Vlaams Belang est un parti un peu extrême, sans plus.

Quant à votre identité, vous êtes un français de Bruxelles, mais Bruxelles est par nature une ville bilingue. En habitant dans Bruxelles, on doit accepter ce critère fondamental. Refuser la langue de l'autre, c'est le même amalgame qu'exiger de lier une terre à une langue ou à un corps génétique. L'opposition au nationalisme flamand n'est pas, n'a jamais été un nationalisme francophone qui serait aussi totalitaire, mais bien d'exiger qu'une nation se fonde sur des valeurs, et pas sur de prétendues races. Le saviez-vous ? En Slovaquie, il y a plus de minorités ethniques différentes qu'en Belgique ! Alors, à quoi correspond cette division d'état ? Même l'exemple tchèque n'est pas probant. Une nation et un peuple n'ont jamais, au grand jamais, coincidé. Il y a, dans tous les états d'Europe, des minorités significatives. Donc, le projet de nation flamande, tant qu'il n'est pas avalisé par tous les Flamands, ville par ville, commune par commune, et même hameau par hameau, est, par nature, totalitaire. Un projet purement wallon uniquement francophone le serait tout autant !

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 décembre 2009

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Je ne vous parlerai donc plus de point godwin! :)

Nul ne nie que le Vlaams Belang est fasciste, et que le VB et le NVA ont une origine commune. Le NVA est de fait particulièrement suspect. Différents mouvements 'régionalistes' se sont corrompus avec le pouvoir nazi (pas seulement en Belgique): c'est plutôt classique. Le mouvement flamand, toutefois, remonte à bien plus loin que cela. Je crains que vous ne sous-estimiez l'impact qu'il a, en le cantonnant au simple fait 'raciste'. Et, en conséquence, je pense que vous vous leurrez en considérant qu'il ne jouit pas d'un soutient profond de la société flamande.

Sans doute est-ce pour cela que nous ne nous comprenons pas. Moi je considère que le processus à l'oeuvre est une conquête d'identité qui a des origines anciennes, et que le VB/NVA en est une expression passagère. Alors que vous, vous considérez que le point fondamental est l'orientation extrémiste de ces partis.

Soit! Inutile d'en discuter plus, nous perdrions notre temps.

Mais en définitive, qu'est-ce que cela change... Vous dressez un tableau si noir de la Flandre, que Je ne comprends tout simplement pas, dans ces conditions, votre volonté de vivre encore ensemble...

Écrit par : fde | mardi, 15 décembre 2009

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Attention, j'exprime que, à choisir, je préférerais être un français de Bruxelles plutôt que le citoyen d'une machine boîteuse appelée Belgique que je suis aujourd'hui.

Pour l'heure, je suis Bruxellois. Bruxelles, une ville qui joue le jeu d'offrir à sa minorité néerlandophone tout le kit des droits pour montrer le bon exemple qui devrait être suivi en périphérie. (je ne refuse pas la langue de l'autre là où elle est largement minoritaire mais l'autre refuse ma langue.. là où elle est largement majoritaire)
Bruxelles a même fait la large concession (contre de l'argent) de la quasi parité non-démocratique au gouvernement Bruxellois. Les flamands avancent qu'il en est de même au fédéral.. mais ils vident petit à petit le fédéral de toute substance.



Le flamands de la rue? Parmi mes collègues avec qui j'en ai parlé, je n'en ai pas trouvé un qui soit d'accord avec l'idée que Bruxelles devrait toucher au moins une partie des impôts sur le revenu de tous les gens qui viennent travailler à Bruxelles, utiliser les infrastructure (routières, policières, etc). "Ha nee, j'habite Vilvoorde, je paye mes impôts à Vilvoorde, c'est la loi, c'est normal. Je suis flamands, j'habite en Flandre, je paye mes impôts uniquement en Flandre."



Le flamand de la rue à des années lumières des hommes politiques? Les journalists flamands, télé et presse, sont des flamands de la rue. Ce sont les flamands qui ont décidé de faire faire passer de l'info et des opinions... dans des édito par exemple. Et de plus en plus souvent, les thèses et doctrines que nous critiquons de conserve y sont défendues. Et ces journaux sont achetés et donc acrédités par le flamands de la rue. Ce sont les journalistes télé qui décident de colorer les votes VB en jaune et plus en noir dans les colonnes de résultats de vote

Vous défendez Jan met de pet. Ok, vous esperez qu'il se réveille... mais vous n'avancez pas d'idées probantes pour y arriver (en existe-t-il?). La tenue de votre blog est un acte important, mais je crains fort qu'il ne soit pas fréquenté par Jan met de pet.
En attendant son réveil... le mouvement flamands avance et avance, toujours à notre détriment. Plus que Jan, ce sont les francophones les dindons de la farce, alors est-ce que vous ne vous trompez pas de cause? Mêmes si vous deviez avoir raison sur les sentiments de la majorité des flamands, concrètement les faits sont là et les dégâts sont commis.
Zut, j'en ai assez d'attendre un très hypothétique réveil de Jan, je ne vois pas comment le provoquer.
Sinon, finalement pourquoi pas en utilisant les mêmes méthodes que les flamands. On arrête la parité au gouvernement bruxellois.

Je vous vois venir, on ne pourra pas le faire. On est en minorité. Raison pour laquel il est plus que temps d'internationaliser un conflit (ce n'est plus un débat) et que des intervenants extérieurs le règlent. On a tout à y gagner.
Vous proposez un référendum hameau par hameau? Quelle excellente idée! Une idée à proposer précisément à ces intervenants.

Comment en arriver là? Très simple. La régions de Bruxelles, les bourgemestres des 6 communes à facilité et la région wallonnes, cessent tout contact avec la flandre et déclarent demain à l'ONU et à l'union européenne que la situation est devenu ingérable, que les atteintes aux droits des francophones se multiplient (etc, tous ce que vous dénoncez, en fait) et que eu égard à la situation législative belge, il est devenu impossible de gerer la situation équitablement. Les trois entités demandent donc leur mise sous tutelle provisoire de l'UE et l'arbitrage de celle-ci pour opérer la partition juste du pays, et proposer au vote de la population les trois destins possibles (1)indépendance et de BXL et de la wallonie 2) Belgique résiduelle 3) union-intégration

Écrit par : Bxxl | mardi, 15 décembre 2009

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@fde : "vous dressez un tableau si noir de la Flandre que je ne comprends pas comment votre volonté de vivre encore ensemble" : soyons clairs. Moi, je veux vivre avec les Flamands, ou du moins, la grande majorité des Flamands qui — Franck Pastor vous le dira — sont parfaitement amicaux et sympathiques. Mais je ne veux pas vivre avec les Kris Peeters, Muyters et autres populistes de très basse catégorie au pouvoir. Je sais que c'est très paradoxal. Mais imaginez-vous que j'aurais voté Pascal Smet (un vote très modéré à première vue). Voyant dans quoi il est tombé depuis qu'il est au gouvernement flamand, je vous jure que je ne saurais plus pour qui voter au Nord. (au Sud, c'est pas mieux, mais ça ne se joue pas sur le nationalisme)

Sur l'identité et le nationalisme, à l'origine, la montée des mouvements d'identité populaire, souvent liée à la langue, était une chose positive, puisqu'elle permettait à des gens de faire valoir un droit fondamental : celui de parler sa langue où l'on veut et de la voir enseignée. Tous les "peuples" linguistiques n'ont pas eu la même chance. En réalité, cette émancipation s'est souvent transformée en une aliénation moins grande : les Flamands n'ont toujours pas le droit de parler West-Vlaams à l'école(c'est littéralement interdit par la Loi !), mais ils ont le droit d'aller à l'école secondaire et à l'université en néerlandais plutôt qu'en français. Les Wallons, eux, n'ont rien gagné (l'ont-ils voulu ?) probablement à cause de la trop grande proximité du français, comme le catalan, l'occitan, le ligure ont pratiquement disparu en France et comme, malheureusement, les dialectes flamand, brabançon, limbourgeois disparaîront.

A partir de la fin du XIXe s, le romantisme lançait les "peuples" dans de grandes entreprises nationales, avec la fondation de l'Allemagne, de l'Italie, où de nouveau, un dialecte s'imposa à tous les autres (Hochdeutsch en Allemagne). Pour cimenter ces nouveaux blocs tout frais, mais énormes, et pour leur opposer des blocs tout aussi solides en face, on utilisa les langues comme instruments fondateurs et référentiels de la "stirpe" (la descendance au sens mussolinien première période, à savoir tous les gens qui partagent une culture, quelle que soit leur race). Jusque là, le totalitarisme a la justification humaine de rassembler de petits états qui auparavant se faisaient la guerre. L'union linguistique avait pour but d'imposer un ordre bienfaisant (c'est pour cela que les Belges qui voulurent la Belgique francophone n'étaient pas forcément des oppresseurs, ou disons pas plus que les Hollandais, les Allemands, les Français, les Anglais, qui tous prônaient et imposaient une langue par état).

Après la première guerre, les cartes ont été rebattues. Les sous-nationalités se manifestèrent avec plus de force, car après tout, elles avaient aussi payé de leur chair l'épouvante de 14-18. Et certaines des nations proposèrent un tout nouveau concept, celui de la race associé au sol, lui-même associé à la langue. Ce concept fut en fait énoncé très clairement dans Mein Kampf, et c'était l'une des premières fois. Jusque là, personne n'avait il me semble eu l'idée d'imposer à tous les habitants d'un état d'être d'une ethnie précise, ni même de savoir une langue donnée (sauf dans l'enseignement, l'administration, etc. mais il y avait encore énormément de non-instruits) Ainsi, de très nombreux Wallons ne parlaient pas un mot de français. Le basculement, c'est quand on a associé nationalisme, sol, sang et langue. C'est l'ensemble qui rend le nationalisme totalitaire, pas la simple idée de fonder une nation. Et il serait obtus de revenir aujourd'hui au jacobinisme qui imposait la langue à tous. La France est plus tolérante et enseigne même le néerlandais, l'alsacien, etc. C'est l'évolution. Les états monolinguistiques sont anachroniques. Parce qu'ils sont totalitaires. Or, en Flandre, il est question, pour absolument tous les partis, d'au moins lier un sol perçu comme ancestral (ce qu'il n'est évidemment jamais) et la langue qu'on y parle. Pour probablement la moitié des politiciens, il est en plus question de réserver ce sol à l'ethnie flamande. Tout ceci va à l'encontre de l'idée européenne de libre circulation des citoyens. Aujourd'hui, le seul nationalisme qui ne soit pas totalitaire est celui de la citoyenneté. Or, tous les nationalismes sont devenus identitaires. Moi, je milite pour un nationalisme européen, un cadre dans lequel chacun peu être entendu dans sa langue, en ce y compris les langues que l'Europe elle-même oublie. La richesse de l'Europe, ce sont ses langues.

S'il s'agit d'imposer une langue unique sur un sol donné, ce qu'on peut accepter du bout des lèvres autour de la capitale de l'Europe (car même à Paris, on peut être aidé en anglais dans l'administration), il faut donc que la nation flamande, si elle veut se créer, ne s'implante que là où elle est voulue par tous les habitants. Et elle ne peut imposer la connaissance de la langue comme un présupposé à y habiter, parce que contrairement à ce qu'elle affirme (très totalitairement) : la connaissance de la langue n'émancipe pas si elle est imposée. Apprendre une nouvelle langue revient à désapprendre la sienne.

Elle doit expliquer en quoi elle n'est pas la Hollande (sinon, quel intérêt d'avoir deux nations avec une même langue ?) C'est-à-dire qu'elle doit se définir par des valeurs. Celles que j'ai entendues jusqu'ici sont à mourir de rire. En réalité, tout ce que les hommes politiques flamands ont jamais réussi à exprimer comme valeurs autres que linguistiques, ce sont celles des… Belges ! Quant aux deuxièmes générations issues de l'immigration, ils se sentent très peu flamands, et belges d'abord.

Que le néerlandais soit respecté, c'est une nécessité absolue. Qu'il s'impose aux autres est en revanche une interdiction, tout aussi absolue. Et de même pour le français, bien entendu !

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 décembre 2009

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J'ai dit que j'espérais un retour en arrière. Ça ne va pas forcément exister. S'il n'y a pas de retour en arrière, la séparation est la seule issue. Mais je ne suis pas sûr que nos hommes politiques aient tout à fait le profil qu'il faut pour mener ça à bien : ce matin, on voit une photo de Kris Peeters et de Muyters hilares, se foutant de la gueule de Milquet qui leur a donné tout ce qu'ils voulaient. Milquet n'est pas la seule à blâmer. Il fallait hier que les Francophones fassent front et aillent jusqu'à la menace de faire tomber le gouvernement. A défaut, nous vivons aujourd'hui, tous, virtuellement, en Flandre. Qui va nous en sortir ? Reynders ? Milquet ? Di Rupo ? Gendebien ?

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 décembre 2009

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Le marché du travail de la wallonie se diffère énormément de ceci de la Flandre. Le plan Rosetta de Lauretteke Onkelinx a dénoncé ça plusieurs fois. Ce fameux plan a été écrit sur mesure du marché du travail wallon seulement et n’a pas résolu les problèmes des chômeurs en Flandre. Les flamands n’ont jamais oublié l’echec du plan Rosetta en Flandre. Alors, la solution pour les flamands est bien de régionaliser le pouvoir de l’emploi, ou bien qu’on a un plan qui est favorable au moteur économique de ce pays, la Flandre. C’est mieux d’appuyer eux qui livrent des bons résultats au lieu d'invetsir dans une économie non rentable d'une façon terminale.

Écrit par : Jean | mardi, 15 décembre 2009

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@Jean ; 1. le moteur économique de ce pays, ce n'est pas la Flandre, c'est Bruxelles et les deux Brabants (30% du PIB, sachant qu'un tiers de l'emploi du Vlaams Brabant est à Bruxelles).
2. Le plan Rosetta n'a pas dû faire le mal qu'on dit à l'emploi flamand : le chômage était à 4,5 % (chiffres Eurostat) en 2006… Evidemment, si vous vous attendiez qu'un plan destiné à aider les régions qui ont basculé fassent des miracles en Flandre (genre 0,0001% de chômage) vous ne pouviez qu'être déçu.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 décembre 2009

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"A défaut, nous vivons aujourd'hui, tous, virtuellement, en Flandre."

On peut dire que cette nouvelle avancée a, au moins, le mérite d'éviter la séparation...

(joke, hein)

Écrit par : Karine | mardi, 15 décembre 2009

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Le plan Rosetta était trop complex et ne pas applicable sur le terrain; Même la Cour de sComptes a admit ça. Le plan Rosetta s'agit des obligations pour les entreprises d'employer des jeunes sous peine d'amende, mon vieux. Des quotas que seul la wallonie était capable de introduire un peu.

Écrit par : Jean | mardi, 15 décembre 2009

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@Jean : d'accord. Un plan voté par tous les partis belges a échoué. Vous voulez qu'on parle des casernes que De Crem ferme en Wallonie où on n'avait vraiment pas besoin de ça ? Le fédéral, par nature, n'est pas toujours profitable à tous. Ce qu'il faut, c'est un équilibre. Si ça doit toujours pencher vers la seule Flandre, alors je dis comme le bourgmestre de Namur, qui a déclaré aujourd'hui : autant se séparer de la Flandre.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 15 décembre 2009

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@Marcel "Ce qu'il faut, c'est un équilibre. Si ça doit toujours pencher vers la seule Flandre, alors je dis comme le bourgmestre de Namur, qui a déclaré aujourd'hui : autant se séparer de la Flandre."

Cet homme me semble montrer pas mal de bon sens. Dois-je vous rappeler les mots de M Leterme en 2006 (oui, cela vaut la peine de les relire à tête reposées, après avoir lu Maddens & co....

"Aujourd'hui, le fossé entre Flamands et francophones n'a jamais paru aussi profond.

Oui, les différences s'amoncellent, le fossé se creuse. Que reste-t-il en commun ? Le Roi, l'équipe de foot, certaines bières...

Est-ce dramatique ?

Non. La Belgique n'est pas une valeur en soi, ce sont des institutions au service d'une population. Si les institutions n'évoluent pas pour s'adapter aux désirs des citoyens, ce pays n'a pas d'avenir. Je veux être clair : mon parti ne participera pas à un gouvernement, après les élections de 2007, s'il n'y a pas de nouveaux transferts de compétences vers les régions. La nécessité d'avoir un gouvernement fédéral passe au second plan par rapport aux intérêts de la Flandre. Vous savez, des gens ont vécu ici depuis des siècles et des siècles sans être Belges... La Belgique est née d'un accident de l'histoire, il ne faut pas l'oublier.
"

N'oubliez pas... "Les intérêts de la Flandre"....

Écrit par : thierry_bxl | mardi, 15 décembre 2009

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Il serait plus simple de faire en sorte que le président flamand soit d'office le premier ministre fédéral et que tout le gouvernement flamand soit au fédéral. Ce serait la logique des choses non ?

Écrit par : Guillaume | mercredi, 16 décembre 2009

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Cher Marcel,
Je n'ai pas trop aime votre analyse, qui me parrait trop fataliste. De plus en plus vous repetez ce que les nationaliste flamands disent depuis longtemps: La belgique est gouverne par "les autres"...
Est-ce que la loi pour l'interdiction de la publicite pour le tabac n'est pas assoupli au seul profit de la region wallone?

Lors de cette crise economique qui frappe la Flandre relativement plus fort que les autres regions, je pense qu'il est sage de la part du gouvernement flamand de vouloire defendre ses interets au plus fort possible.

Écrit par : Pieter-Jan | mercredi, 16 décembre 2009

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A Pieter-Jan,

Le problème c'est comme toute décision est communautaire, je ne vois dès lors pas pourquoi la Flandre ne prenne pas son indépendance avec Bruxelles dans ses cartons tout en faisant en sorte que la Wallonie soit exclu de l'UE et ce dans son intérêt.

Écrit par : Guillaume | mercredi, 16 décembre 2009

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[Machiavelli] A Guillaume,
et perdre son principale marche et client?[Machiavelli]

Écrit par : Pieter-Jan | mercredi, 16 décembre 2009

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@Pieter-Jan : la loi pour la publicité a été assouplie par le gouvernement FEDERAL et non sous pression "assertive" du gouvernement wallon. Je crois que vous ne percevez pas que le fédéralisme de combat à la Maddens est en réalité une prise de pouvoir de la Flandre sur la Belgique. D'après De Standaard, il y a encore au moins deux conflits d'intérêt flamands en suspens et une intervention à la cour constitutionnelle.

Ensuite, la Flandre a beaucoup baissé, mais même dans ce cas, elle n'est pas au niveau de Bruxelles ou de la Wallonie. Le chômage à Bruxelles atteint jusqu'à 50% des jeunes dans certains quartiers. La Flandre commence seulement à découvrir ce que les autres régions vivent depuis qu'elle a décidé de faire cavalier seul. Ce n'est pas un hasard si le chômage a triplé à Bruxelles depuis que la Flandre a décidé de concurrencer "sa" capitale.

Les cris de joie de Muyters et Peeters après la reddition de Milquet montrent à quel point ce gouvernement est dogmatiquement flamand.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 16 décembre 2009

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A Pieter-Jan,

Faut pas trop chercher à comprendre la rationalité de certains hommes politiques flamands, moi j'ai abandonné.

Écrit par : Guillaume | mercredi, 16 décembre 2009

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@ Marcel Sel
Après plus de 8 ans d'André Fléhaut, c'est bien à un flamand pour corriger le rapport Flamand/Wallon en ce qui concerne l'armée belge, un autre employeur social pour les francophones.
Et pour les chomeurs francophones en bruxelles et wallonie, apprenez-vous le néerlandais et les employeurs Flamands vous jèteront les jobs !

Écrit par : Jean | mercredi, 16 décembre 2009

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A Jean,

Pas vrai, une flamande qui a étudié à Tournai s'est vu recaler à un entretien d'embauche car elle avait pris l'accent francophone et les clients flamands ne le supportent pas. Dans les sociétés internationales, ça pose moins de problèmes mais dans les flamandes, faut oublier.

Écrit par : Guillaume | mercredi, 16 décembre 2009

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@ Guillaume
Dat is best mogelijk. Hetzelfde kan zich voordoen in den wallonie.
Ik heb zelf ook een frans accent, dankzij mijn moeder. Dat heeft echter nooit verhinderd om een job bij Vlaamse werkgevers te krijgen.
Is het wi nu en daar maak van den enige een amalgame voor allen Vlaming, kij toch, Willempje. Ga nog wat pijltjes schieten op een appel, herr Tell.

Écrit par : Jean | mercredi, 16 décembre 2009

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Dites, Jean, c'est bien vous qui parlez d'amalgame ? :^)

Et vous nous apprenez que votre mère est francophone. Quand on sait tout ce que vous avez dit ici sur les Francophones en général, ça laisse rêveur.

Écrit par : Franck Pastor | mercredi, 16 décembre 2009

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@Jean : ik kan je garanderen, Jean : nederlands spreken is niet genoeg in heel wat Vlaamse bedrijven. Et par ailleurs, tous les Bruxellois font 9 ans de néerlandais. Si après tout ce temps, ils ne le parlent toujours pas, que voulez-vous faire ? Les trépaner ? Ou reconnaître que quand on vient se présenter comme manœuvre ou comme mécanicien à Vilvoorde ou à Machelen, c'est qu'on n'est pas forcément doué pour les langues… Mais des entreprises qui étaient bilingues sont devenues, par la force de la Flandre, unilingue.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 16 décembre 2009

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A Jean,

Ecoutez les témoignages sont de plus en plus légions sur ce problème c'est surtout vrai si vous postulez pour un job qui a un contact clientèle ou fournisseur, là être francophone est carrément une exclusion d'office sauf si vous êtes français en étant bilingue français-anglais mais si vous êtes belges francophones, vous devez être parfaits en néerlandais et pas un peu. C'est de bonne guerre, certains ont fait de même dans l'autre sens avec les Flamands avant. La situation s'est juste inversé. Quand tu postules et que l'interlocuteur flamand ne connait même pas les universités francophones, je crois qu'on a compris ...

Écrit par : Guillaume | mercredi, 16 décembre 2009

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Le projet de la flandre n'est sans doute pas séparatiste car ils savent ce qu'ils y perdraient; leur objectif est donc de faire de la wallonie un protectorat, prendre de la belgique tout ce qui peut y être pris et pour bruxelles, ils ont tout leur temps.

Écrit par : benoit | jeudi, 17 décembre 2009

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Cher Marcel,

Si vous n'avez pas vu la pression de la wallonie et surtout de Happart dans le dossier de la publicite, alors la... J
e l'ai deja dit, les conflits d'interets et les interventions aupres la cour constitutionnelle SONT fait par les francophones. Et puis vous etes surpris que les flamands veulent faire la meme chose???

PS: "Et par ailleurs, tous les Bruxellois font 9 ans de néerlandais. Si après tout ce temps, ils ne le parlent toujours pas, que voulez-vous faire ?" Une petite inspection flamande peut-etre? (je n'ai pas pu resister...;-))

Écrit par : Pieter-Jan | jeudi, 17 décembre 2009

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Comment excpliquez vous que le gouvernement fédéral n'es pas soutenu par un majorité Flammand?

Écrit par : Jowan | jeudi, 17 décembre 2009

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@Pieter-Jan : pourquoi pas une inspection flamande pour les cours de néerlandais ? Sur Happart, il a fait son lobby auprès du gouvernement fédéral, de un, et les décisions sur Spa ne lésaient en rien la Flandre, de deux. D'ailleurs, on ne dit pas "le grand prix de Wallonie", mais "le grand prix de Belgique". La Flandre en profite un tout petit peu aussi, donc, de cette renommée du plus beau circuit du monde…

Mais il faut que vous compreniez que si, après une décision du gouvernement fédéral, la Wallonie revenait sur ce que les partis francophones ont accepté au national en menaçant d'un conflit d'intérêt, c'est la nation qui serait menacée, et je serais aussi virulent, sinon plus. Muytens et sa clique veulent la fin du pays et font tout pour. Peeters les aide. C'est minable de sa part. Vous ne devriez pas le défendre !

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 17 décembre 2009

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@Jowan : c'est le CD&V qui a accepté ça. Demandez-leur…

Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 17 décembre 2009

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't is om die linkerkolom op de frontpage effe vol te krijgen, goed hé !

Écrit par : Jean | mardi, 02 mars 2010

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