jeudi, 16 février 2012
Saint-Pierre, l’école qu’on jette (un peu vite).
Résumé : le Sint Pieterscollege de Jette a été au centre d'une polémique sur l'interdiction du français dans la cour de récréation. Pourtant, cette école ne fait qu'adopter avec un certain retard des pratiques déjà en vigueur dans de très nombreuses écoles néerlandophones. De plus, elle va beaucoup moins loin qu'un nombre certain d'instituts du réseau flamand. Enfin, les problèmes auxquels les écoles néerlandophoens de Bruxelles doivent faire face ne sont pas immédiatement compréhensible sans une mise en contexte de leur situation très particulière. Pour autant, l'interdiction du français ou d'autres langues à la récréation n'est pas la bonne solution. Il y en a bien d'autre, et il est assez étonnant, voire inquiétant, que le corps professoral n'ait pas adopté d'autres voies moins coercitives. Plus qu'une critique (même si je ne suis pas tendre), je cherche en définitive des voies de réflexion pour des pratiques plus en phase avec le développement de nos chères têtes blondes, quelle que soit leur langue maternelle.
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La pauvre école Saint-Pierre de Jette s’est pris tout dans la tronche. Des articles dans la presse francophone, jusqu’en France et au Canada (Québec) l’ont présentée — erronément — comme le collège qui a «inventé» la punition linguistique. Pourtant, le nouveau règlement «discriminatoire» instauré par la direction de l’école néerlandophone bruxelloise n’est certainement pas le premier exemple du genre, et encore moins le «pire». Rappelons les faits. Il y a quelques jours, l’école néerlandophone primaire Sint-Pieterscollege (Jette, l’une des communes de la Région bruxelloise) adresse aux «parents et élèves» une «déclaration d’engagement» titrée «Le néerlandais est obligatoire dans notre école !» Le texte rappelle : «Vous avez choisi une école néerlandophone. Pour les enfants qui parlent une autre langue à la maison, ce n’est pas un chemin facile. Toute l’équipe scolaire veut donner aux enfants les mêmes chances de progression et trouve positif que les enfants «de langue autre» acceptent de s’exprimer [exclusivement] en néerlandais [dans l’enceinte de l’école]. Nous, l’équipe d’enseignants, constatons que les enfants parlent beaucoup français dans la cour de récréation. Nous voulons que les élèves découvrent eux-mêmes la nécessité d’utiliser le néerlandais comme langue véhiculaire [dans l’école] (…) Nous lançons donc une nouvelle politique linguistique : aux enfants qui parlent français dans la cour de récréation, nous donnons un ‘bon linguistique’. Si, au cours de la période allant du 2/2 au 30/0, un élève reçoit trois ‘bons linguistiques’, il devra se rendre à une étude linguistique qui se déroulera le mardi 26/03 de 15h15 à 17h45.» Allons bon !
Cours de sévérité
Dans d’autres écoles néerlandophones, principalement à Bruxelles et aux alentours, les punitions sont bien plus sévères. Elles vont de la retenue au simple renvoi en passant par une retenue le samedi. Quant au bannissement des langues étrangères, il y a trois ans, une école de Merchtem, au nord de Bruxelles, allait bien plus loin en interdisant carrément l’usage d’autres langues (que le néerlandais) sur le chemin de l’école. Tandis qu’un collège de Wezembeek-Oppem se distinguait en interdisant ni plus ni moins aux parents des élèves, venus de tous les horizons dans cette commune cosmopolite, de parler une autre langue que le néerlandais à proximité de l’école. J’ai d’ailleurs révélé ces deux cas dans Walen Buiten, mais ça n’a pas fait beaucoup d’effet dans les médias : personne n’a relevé.
Cours de parentalité
J’y évoquais ce qui pour moi était pire encore : une école de Dilbeek avait orné son entrée d’un calicot qui disait en substance : « Pour le bien de nos enfants, nous leur parlons néerlandais. Vous aussi, bien sûr ?» insinuant que parler une autre langue avec son enfant inscrit dans une école néerlandophone était mal. Ou du moins mauvais pour lui. Dans ces trois cas, on dépassait la ligne de l’indiscutablement scandaleux. Afin de remettre le cas du St-Pieterscollege dans ses justes proportions, je signale qu’une école néerlandophone primaire et maternelle d’Uccle prévoit au règlement que «tout enfant est obligé de parler néerlandais, aussi dans la cour de récréation. En cas de manque de respect [à cette règle] ou de désobéissance, des sanctions seront prises (…) Il est également demandé aux parents de faire l’effort d’utiliser le Néerlandais [souligné] à l’école et autour de la porte d’entrée.»
Et ce cas n’est qu’un parmi des dizaines d’autres, tous bien plus anciens que celui de l’école jettoise sur laquelle les médias se sont précipités en ce début de semaine sans s’intéresser, ni à l’ampleur réelle du problème, ni à au fait que Sint-Pieters adopte somme toute une position moins radicale que la plupart des autres instituts néerlandophones qui interdisent souvent aux parents eux-mêmes d’user de la liberté linguistique constitutionnelle entre eux. Et moi qui m’amuse à écouter les Portugaises de l’école (francophone) de mes enfants bavarder en portugais dans la cour de… récré ! Je dois être un désaxé…
Cours de mixité
Même si le document distribué par la direction finit par une phrase bizarre «dans l’intérêt de votre enfant, nous espérons que vous soutenez ces nouvelles mesures» — qui sous-entend que ne pas les accepter revient à nier l’intérêt de l’enfant, ce qui est quand même gonflé de chez gonflé, reconnaissons donc qu’à côté de ce que pratiquent et défendent bien d’autres écoles néerlandophones, le Collège St-Pierre de Jette fait figure de petit zizi. Collège du reste que je connais bien, puisque j’y ai fait mes primaires, à une époque où certaines récréations étaient communes, ce qui m’a permis d’apprendre un peu de flamand de rue. Ça n’a pas duré plus d’un ou deux ans. Le Walen Buiten de 1968 a eu raison de cette mixité.
Cours de jacobinisme
Cela dit, je ne défends pas la nouvelle politique de mon école d’alors. Mais je trouve assez injuste que ce soit le petit dernier à s’être rallié à cette technologie linguistique made in flamingantland qui se voit écartelé dans la presse belge et internationale. D’autant que, puisque dans ce cas précis, la punition est un cours supplémentaire de néerlandais, il faut bien avouer qu’elle n’est pas bien grave et plutôt au bénéfice de l’enfant. À l’inverse, on m’a parlé d’une école (néerlandophone) en particulier où celui qui est surpris à parler une autre langue doit porter un signe distinctif qu’il passe ensuite au suivant des gamins qui enfreindront la sacrosainteté néerlandaise, et le dernier du jour à porter l’incommode trophée se prend une corvée. Paf !
Cours de sabotage
Autant rappeler que c’est exactement ce que les instituteurs français faisaient en Bretagne, avec un sabot pendu par une ficelle au cou du malheureux élève qui osait dire un mot de breton. Ça a duré jusqu’à la Première Guerre mondiale, et quelques profs ont sûrement poussé le bouchon jusqu’à la deuxième. Pareil en Wallonie. Alors, que reprochons-nous à l’enseignement néerlandophone, me direz-vous ? Eh bien, une chose très simple : l’anachronisme. Parce qu’à l’époque où l’on interdisait des langues (en classe plus généralement) en Wallonie, en Bretagne, en Corse, en Allemagne, à Bruxelles (le «flamand» en l’occurrence), l’idée que les enfants avaient des droits n’existait tout simplement pas. Eh oui, les choses changent. Les temps changent. Il y a des pratiques qu’on ferait bien d’oublier.
Cours d’immersion
Mais il faut commencer par apporter un peu de nuance au débat : on ne peut pas tout à fait comparer la Bretagne d’aujourd’hui, par exemple, à Bruxelles, ni à la Périphérie. D’abord parce que, dans la Capitale, le néerlandais est une langue devenue très minoritaire, et qu’on peut parfaitement y passer cent ans de sa vie sans jamais devoir l’utiliser. Autrement dit, un enfant qui va à l’école flamande à Bruxelles aujourd’hui peut n’avoir aucune autre occasion de pratiquer la langue. Il est évident qu’un francophone d’une famille où l’on parle exclusivement le français qui parle français dans les magasins et regarde la télévision francophone n’a pas assez de sa seule fréquentation scolaire pour développer une connaissance parfaite du néerlandais. C’est probablement plus compliqué encore quand la famille parle une autre langue à la maison, voire deux. La fille d’un couple italo-turc allant à l’école néerlandaise à Bruxelles aura en sus besoin du français pour «vivre» la ville où elle va grandir. Ça fait beaucoup de langues à assimiler à un âge souvent précoce. Alors, interdire une, deux ou trois de ses langues maternelles à la cour de récréation, est-ce vraiment la bonne solution ?
Cours d’interdiction
En Périphérie lointaine (Merchtem, Dilbeek-Est, etc.), où les mesures sont souvent plus radicales, la question est moins complexe pour les «nouveaux Belges » et les expats, parce que là au moins — à l’exception des communes à facilités — la langue véhiculaire «de la rue» est souvent le néerlandais. L’enfant qui sort de l’école pour acheter des bonbons continuera alors à pratiquer le néerlandais au magasin. Dans ces régions, les écoles néerlandophones ne devraient donc pas avoir plus de problèmes que n’en ont les écoles francophones de Bruxelles et de Wallonie, qui accueillent nettement plus d’allophones que l’enseignement flamand, quelquefois même près de 100 % dans certains établissements — ce ne sont pas les écoles les mieux cotées, ça aussi, il faut le reconnaître. Il y a donc bien une problématique de la langue maternelle, le tout est de savoir quelles mesures sont acceptables et lesquelles ne le sont pas.
Cours de séparation
Dans la Capitale et sa périphérie proche, on ne peut pas nier que les instituteurs néerlandophones sont confrontés à des problèmes aussi nombreux qu’il y a de langues maternelles parlées par les parents de leurs élèves, avec ce satané français parlé par 60 (périphérie proche) à 95% (Bruxelles) des gens par-dessus le marché. Alors, comment réagir. Voyons d’abord le contexte. À force de tout vouloir séparer, on a permis que naissent deux modes d’enseignement assez distincts dans ce pays. Il y a aujourd’hui une différence quasi fondamentale entre l’enseignement néerlandophone et l’enseignement francophone : le premier est plutôt axé sur la performance « égalitaire » (et est généralement assez bien noté dans les études PISA), alors que le second est plutôt axé sur le développement individuel, avec de (plus) grandes inégalités de résultat d’un athénée à l’autre, d’un élève à l’autre.
Cours de dépolarisation
Aucun des deux n’est foncièrement dans l’erreur, mais chacun a quelque chose à apprendre de l’autre. L’obsession (relative) du quantitatif dans l’univers médiatique flamand actuel pose le problème que la réussite scolaire de l’enfant individuel passe plus facilement après la performance de l’ensemble de l’école. L’obsession de la qualité de vie (qualitatif) dans la politique francophone actuelle n’est pas un idéal non plus, dès lors qu’une trop grande tolérance rend certaines écoles ingérables. Et la qualité scolaire passe quelquefois au second plan : je me suis ainsi fâché sur un prof de français du réseau francophone qui refusait de donner des livres d’auteurs français classiques à lire à ses ouailles du secondaire supérieur «parce que ça les intéresse moins» que les auteurs américains plus actuels, plus flashys et plus trendys. Il me semble que quand ce sont les enfants qui, implicitement, décident des programmes, c’est que leurs profs ont démissionné de leur véritable mission : la découverte.
Cours d’appel
Côté discipline, j’ai un exemple de différence assez frappant : un père m’a raconté avoir été à une séance d’information dans deux écoles maternelles. L’une, francophone, l’autre, néerlandophone. Dans la première, si les parents sont en retard à la garderie, l’école ne prévoit pas de «solution». Dans les faits, les professeurs appellent le parent en retard 10 minutes avant l’heure de fermeture, et attendent 10 minutes de plus si le parent n’est pas en vue. Pénible pour le surveillant, mais l’enfant reste dans le cadre scolaire. Si après 10 minutes, le parent n’est pas arrivé, l’enfant est laissé à la concierge, ce qui dans les faits est rarissime. Car le simple fait qu’aucune «solution» ne soit prévue formellement incite les parents — inquiets — à arriver le plus à temps possible. Dans l’école néerlandophone visitée par ce papa, les profs ont en revanche été très clairs : à 18h pile, les enfants dont les parents ne sont pas là seront remis… à la police ! Ils attendront au commissariat. Point. Le père en question voulait mettre son enfant dans le réseau flamand, mais cette exigence et l’interdiction du français dans la cour de récré l’ont dissuadé. Un (petit) bilingue de perdu. C’est triste, non ? Oui, c’est juste triste. Mais surtout, la différence de mentalité explique que les mesures prises par une école du Nord seront incompréhensibles à un enseignant du Sud et réciproquement. Il est facile de fustiger le Collège St-Pierre en se basant sur des principes fondamentaux au Sud, de second plan au Nord, surtout si l’on ne tient pas compte du contexte très particulier de l’enseignement néerlandophone à Bruxelles. Le constat est clair : nous avons deux cultures scolaires quasi opposées sur un seul et même territoire.
Cours de comédie
Cela a des conséquences tragi-comiques. Ainsi, une école francophone voulant organiser une immersion par un échange avec une école néerlandophone toute proche s’est vue opposer une fin de non-recevoir pour deux raisons : d’abord, un tiers des élèves de l’école néerlandophone étaient francophones… Ils n’avaient pas besoin d’immersion, et il est déjà difficile d’obtenir d’eux qu’ils ne parlent pas français entre eux. Ensuite, la plupart des élèves néerlandophones évoluant dans une ville très francophone sont déjà bilingues par nécessité. Du coup, l’échange linguistique s’est fait avec une école hollandaise. Mais les élèves de cette école étaient parfaitement incapables (après trois ans de français) de formuler une phrase cohérente en langue de Molière. Résultat : en dehors des cours, les élèves francophones et hollandais parlaient entre eux… l’anglais ! Pas évident, donc, de rencontrer la communauté la plus proche dans une langue ou l’autre… Finalement, après des décennies de séparation, les deux écoles bruxelloises ont fini, il y a deux ans seulement, par lancer un projet… pilote d’échange ! On n’est pas rendus…
Mais revenons à notre problème de sanctions. Nous savons à présent que dans certaines écoles, les enseignants néerlandophones ont plusieurs problèmes. L’un des plus embêtants est le manque d’accès à la culture néerlandaise chez les enfants allophones. La télévision est un bon moyen d’y remédier. Et conseiller des émissions et des BD en néerlandais, quoi de plus normal ? Sincèrement, il y a des mesures que nous devons soutenir.
Cours d’identité
Mais de là à stigmatiser les parents qui ne parlent pas eux-mêmes néerlandais à la maison comme cela se fait à Dilbeek, par exemple, il y a de la marge. D’abord, parce que cela revient à présenter le multilinguisme et la multiculture familiale comme une tare. Or, la Belgique elle-même doit ses plus belles années à ses bilingues, une «ethnie» qui embête énormément les nationalistes, parce qu’elle n’est ni flamande, ni-non-flamande. Ceux-ci pensent apparemment qu’on ne peut être que l’un ou l’autre, et que les demi-Flamands sont des Flamands ratés. C’est là l’une des limites de la pensée identitaire.
Cours de vie
Ensuite, parce qu’une fois dans la vie professionnelle, si de surcroît on a des enfants, on a bien d’autres choses à faire qu’apprendre spécifiquement le néerlandais, surtout si on n’en a pas besoin professionnellement. C’est le cas, par exemple, des personnes qui travaillent dans un environnement très international où l’anglais ou l’espagnol et bien sûr le français sont indispensables. Pas facile de choisir entre apprendre le néerlandais juste pour suivre son enfant qu’on met déjà dans une école néerlandophone — n’est-ce pas déjà suffisant ? pensera-t-on — et perfectionner son anglais pour devenir un jour native speaker et espérer une promotion impossible à obtenir sans ce sésame. L’apprentissage du néerlandais pour parvenir à un stade quasi natif prend plus de temps qu’un MBA. Difficile alors de voir les parents qui mettent leurs enfants dans l’enseignement néerlandophone, mais n’apprennent pas la langue comme des «méchants» parents «démissionnaires». La réalité, c’est juste qu’ils doivent à la fois penser à leur propre avenir et à celui de leur enfant. Le premier étant une condition au second. Pas facile, pas facile, surtout dans un environnement aussi dur professionnellement que celui que nous connaissons.
Cours d’oppression
Et par ailleurs, l’autre quadrature du cercle, c’est qu’il faut bien entendu que l’enfant bilingue ait le plus souvent possible accès à la culture néerlandaise, mais sans pour autant être coupé de sa culture «maternelle», qu’elle soit française, italienne, turque ou tchétchène. C’est donc aller un pont trop loin que d’imposer, comme certaines écoles cherchent à le faire, à interdire les autres langues — j’ai ainsi en ma possession le règlement d’une école qui prétend que si l’enfant lit des livres ou regarde une émission dans une autre langue, il ne deviendrait jamais un bon néerlandophone ! Oui, ça, c’est grave. Parce que le but de l’enseignement n’est pas de produire un «parfait francophone» ou un «parfait néerlandophone». Ou du moins, ne devrait pas l’être. Mais bien de favoriser l’épanouissement du petit d’homme et de lui donner la connaissance et une culture générale indispensables à son futur développement personnel et professionnel, ce qui est très différent.
Cours d’opposition
Le fait qu’on se permette des moyens aussi radicaux pour tenter d’arriver à ses fins que «d’interdire» les produits culturels de l’autre langue révèle soit une volonté d’identification d’un autre temps (demain, par exemple), soit un mode de fonctionnement proche de la panique de certains enseignants dès qu’il est question de multilinguisme et un problème de fond dans l’enseignement néerlandophone : l’idée circule réellement que l’intervention de tout autre idiome fera perdre toutes ses chances à l’enfant futur-néerlandophone. La réalité, c’est que cette perception du problème et de ses solutions est typique d’un régime jacobin et/ou d’un régime nationaliste. L’objectif du premier est une égalité totale de chances au prix d’un refus de la différence dans sa version archaïque, et d’une hiérarchisation des cultures dans sa version moderne ; l’objectif du second est une unification absolue de la société au prix d’un refus de toute différence. Ce qui est inquiétant, c’est qu’apparemment, beaucoup d’enseignants flamands (en périphérie large) sont devenus jacobins sans le savoir, et nationalistes sans le vouloir. Les (rares ?) autres, ceux qui sont conscients de leur nationalisme, utilisent nos chères têtes blondes à des fins intolérables. Eux, ils déshonorent la profession.
Cours d’escalade
Au Collège St Pierre, on reconnaîtra qu’on y a apparemment très longtemps toléré la mixité linguistique avant de tomber dans LA solution mainstream actuelle en enseignement flamand : l’interdiction totale (en récréation, dans les environs de l’école, voire dans la culture postscolaire selon les cas). Cette solution pose cependant une série de problèmes. Tout d’abord, parce qu’elle est escalative. En général, les écoles qui ont fini par interdire aux enfants de parler une langue autre sur le chemin de l’école ont commencé par l’interdire en classe (ce qui est normal), puis dans la cour de récréation.
Cours de civisme
Deuxièmement, parce qu’elle n’est pas civique. En effet, l’article 24 de notre Constitution prévoit que chacun a droit à l’enseignement dans le respect de ses libertés et droits fondamentaux. Le droit de parler sa langue maternelle pendant les périodes de relaxation scolaire me paraît être une liberté et un droit fondamentaux. Comment insuffler aux jeunes le sens profond de ces valeurs si on les tord en milieu scolaire, qui est la première forme d’administration à laquelle ils sont confrontés ? Ajoutons que l’emploi des langues en Belgique est libre, sauf pour l’administration et la justice, et même dans ces cas, il ne peut être réglé que par une Loi. Il faut alors se poser la question du statut de la récréation. Est-elle un lieu d’administration ou de justice ? Y a-t-il une Loi pour soutenir le choix de ces écoles néerlandophones ? Ou est-ce en train de devenir un champ de bataille où les «valeurs francophones» tentent d’empêcher l’intrusion des «valeurs flamandes» ? Comment accepter une telle bataille rangée sur le statut de la récréation ? C’est d’enfants qu’il s’agit !
Cours de pédagogie
Troisièmement, il est permis de se demander si le ton et la teneur des règlements de ces écoles sont vraiment bénéfiques pour l’enfant. Ainsi, en 1962, une étude canadienne (Peal et Lambert) a montré notamment:
- qu’il n’y a aucun risque cognitif lié au plurilinguisme précoce, pour autant que la société et l’institution scolaire valorisent explicitement ce point ; l’on peut se demander si l’interdiction de sa langue maternelle jusqu’aux heures de jeu est bien une valorisation de celle-ci…
- que l’enfant fait sa première expérience du langage par la langue maternelle et inhiber celle-ci a pour conséquence d'inhiber le langage en général ; là encore, insister sur la prééminence du néerlandais peut se faire en respectant la langue maternelle, mais la frontière entre interdiction du français (maladroitement mis en évidence dans le règlement) et sa présentation comme «un problème» est mince et ferait bien d’être prise en compte par le corps enseignant…
- que la valorisation et la comparaison des langues sont un levier de l’intelligence humaine ;
Cours d’adresse
L’on voit donc que, pour le moins, les récentes décisions du Collège St-Pierre néerlandophone sont présentées de manière peu adroite par la direction, et très peu cohérente par rapport aux questions liées au plurilinguisme infantile mises en évidence par Peal et Lambert. Selon les écoles, la présence des enfants dans la cour de récréation porte sur une à deux heures, et est bien souvent le seul lieu où ceux-ci sont en présence d’autres enfants. Ce n’est pas simplement un moment passé dans l’enceinte de l’école, c’est donc aussi un moment socialement très important pour nos chères têtes blondes. C’est le moment de la «re-création», celui où l’enfant a droit à l’inattention, à se retrouver et à jouer en toute insouciance. Dans un environnement à 95% francophone comme Bruxelles, l’usage du français dans la cour de récré est du reste aussi positif pour les enfants néerlandophones, qui ont là une occasion de pratiquer la langue majoritaire de la région où ils vivent, au contact d’autres élèves.
Cours de soustraction (linguistique)
L’étude de Peal et Lambert, qui fait partie des grands classiques de l’enseignant, s’attache aussi à étudier les questions de bilinguisme sous l’angle additif et soustractif. Dans le premier cas, l’enfant tire bénéfice des «aller-retour» linguistiques (changements de langue entre deux idiomes présentés comme respectables) pour enrichir son bagage. Dans le second cas, dès lors qu’une langue lui est (trop systématiquement) présentée comme problématique, il en perdra partiellement l’usage (bilinguisme soustractif) au bénéfice de l’autre, mais perdra aussi une partie du bagage cognitif lié à cette langue. Autrement dit, selon l’attitude de l’enseignant et de l’environnement scolaire, c’est toute la structure intellectuelle de l’élève qui peut s’améliorer ou se détériorer. Force est de constater que la plupart des écoles néerlandophones qui ont pris de mesures d’unilinguisation ont eu ou ont dû avoir recours à une forme de minorisation de l’autre langue : comment peut-on justifier l’interdiction d’une langue sans inspirer qu’elle serait — en soi — un «problème» ? De fait, toute interdiction implique une certaine dureté dans les termes, et la dernière phrase du nouveau règlement du St-Pieterscollege a des allures de carapace sémantique : attention, chers parents, si vous n’êtes pas d’accord, c’est que vous n’êtes pas en phase avec le bien de vos enfants ! Si cette maladresse n’est pas forcément malveillante, elle est quand même révélatrice d’un certain malaise face à la solution adoptée.
Cours de rattrapage
Mais sachant donc que le problème est complexe, et que problème il y a — ne rien faire peut aussi nuire à l’élève «de langue autre» —, il est peu efficace de fustiger la réaction de l’institut sans essayer au moins d’imaginer des pistes de réponses. J’imagine que certaines d’entre elles sont d’ailleurs appliquées ici et là. Je pense par exemple qu’il serait plus efficace de remplacer l’interdiction par une incitation. Donner des bons points au lieu d’infliger des mauvais points. Pourquoi ne pas proposer aux enfants une alternance dont tous bénéficieraient, en instaurant une récréation française où les élèves néerlandophones pourraient bénéficier d’une immersion gratuite, et une autre récréation néerlandaise, où ce seraient les élèves francophones qui développeraient leur socialisation infantile dans l’autre langue ? Un tel système pourrait être obligatoire, dès lors que les deux langues seraient valorisées à égalité. De ce fait, tous les élèves pourraient assimiler les deux modes sociaux, et en développer un commun, à égalité. Il est un fait que la communauté «flamande» de Bruxelles est aujourd’hui relativement indépendante de la communauté «francophone» et que les rencontres entre ces deux sœurs siamoises ne sont facilitées par rien. C’est donc bien dès l’école que l’on peut agir.
Autre exemple, pourquoi ne pas proposer une étude discursive hors cours où, sous la guidance d’un professeur, les élèves francophones discuteraient en néerlandais avec ou sans un groupe d’élèves néerlandophone de thèmes donnés ? J’ai en outre déjà parlé des «travaux passifs» comme le fait de regarder des émissions en néerlandais à la maison et d’en parler ensuite au cours. En fait, la limite des solutions possibles et sympathiques est égale à celle de l’imagination professorale.
Cours de récréation
Le fait est que le néerlandais est minoritaire à Bruxelles. Être néerlandophone dans une ville francophone a ses aléas. Mais c’est dès l’école qu’on peut créer les conditions d’un vivre ensemble productif et positif dans la suite de la vie des gens. Les écoles néerlandophones doivent transformer ce qu’elles voient aujourd’hui comme un inconvénient — la présence massive d’allophones — en avantage — l’accès facile à deux langues et deux cultures (voire plus). Elles peuvent parfaitement transformer le «problème» en atout. Encore faut-il que l’obsession politique de l’éventuelle disparition du néerlandais dans la Capitale passe après, bien après le projet éducatif et sociétal développé par le ministère flamand qui chapeaute cet enseignement. Après tout, le néerlandais n’est pas menacé en Belgique : il n’a cessé de progresser et est parlé par nettement plus de Francophones qu’il y a cent ans. Le succès de l’enseignement néerlandophone chez les Francophones de Bruxelles le montre bien.
Court terme et court-bouillon (de culture)
Il me paraît évident que la solution ultime est la généralisation de l’immersion et la création d’un réseau bilingue, soit en sus des réseaux existants (par coopération), soit en remplacement de celui-ci. Faute de quoi, le repli sur lui-même de l’enseignement néerlandophone ne fera qu’amplifier la scission de deux cultures pourtant appelées à se rejoindre sur l’essentiel. Ces deux cultures qui ont fondé la ville la plus polyculturelle d’Europe où l’on parle plus de cent langues, et où l’on décide de l’avenir de 27 pays. Et à cet égard, les mesures prises par le Collège Saint-Pierre, mais bien plus encore par les autres écoles néerlandophones de Bruxelles et du Brabant flamand trahissent avant tout un manque cruel d’ambition. Un manque qui ne fait pas défaut non plus — mais pour d’autres raisons — au réseau francophone.
Un peu de lecture sur le net :
Le bilinguisme additif et soustractif :
http://christian.huber.pagesperso-orange.fr/bilinguismebi...
http://div-yezh.org/spip.php?article398
http://tic.univ-nc.nc/courses/CL7506/document/diapo_Bilin...
Danger d'une école 100% unilingue au Canada :
http://m.ledevoir.com/societe/education/339523/l-ecole-10...
Merci à Rodenbach qui m’a transmis des informations précieuses pour la rédaction de cet article.
17:48 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (98) | | Facebook | Imprimer | | |
Commentaires
Il est 18h, ce fut une longue journée de boulot... ha ma têteeeeuuu. Je lirai ça plus tard :)
Écrit par : ElGringo | jeudi, 16 février 2012
Répondre à ce commentaireIl y a un point que vous oubliez de soulever :
Le financement, et la répartition des élèves entre les réseaux.
Le réseau flamand bénéficie de 20% des budgets, tout en excluant le plus de monde possible. Les tracasseries linguistiques ne sont au final que des outils supplémentaires pour chasser ceux qui font "baisser le niveau de l'école".
Et donc, on se retrouve avec un transfert d'élèves d'un réseau à l'autre.
D'élève, pas de financement.
Pour ce qui est des solutions, il y a aussi celle pratiquée dans le monde du travail : l'introduction d'une troisième langue. Ce qui évite de dévaloriser l'une des autres langues et qui au final est positif partout ou je l'ai vu appliqué.
Du reste, pour moi une école qui punit la connaissance ne devrait pas pouvoir être financée avec mes impôts. En particulier si en plus elle enseigne de ne pas respecter les lois et la constitution.
Écrit par : Nicolas | jeudi, 16 février 2012
Répondre à ce commentaireCes mesures anti non-flamand, dans les écoles flamandes sont bien connues des parents ! Il est interdit de parler autre chose que flamand, dans la cour, avec les profs, même ailleurs que dans le cadre scolaire, sans un solide avertissement de la part de la police linguistique !
On peut se demander pourquoi, en flandre, on devrait apprendre autre chose que le flamand puisqu'il est interdit de parler où que ce soit, une autre langue ! Un fonctionnaire communal qui serait surpris à parler illégalement français risque sa place, idem pour les profs. Un employé du secteur privé ne peut pas demander un contrat de travail en français. Etc...
Écrit par : dlec | jeudi, 16 février 2012
Répondre à ce commentaire@dlec: "On peut se demander pourquoi, en flandre, on devrait apprendre autre chose que le flamand puisqu'il est interdit de parler où que ce soit, une autre langue !"
Heu... quelle zieverderââ!! Pis, des klûûterââ!!
"On" parle la langue que l'on veut, où l'on veut.
Seule la justice et l'administration sont régies par des lois linguistiques.
et pour le reste, den deuvel on â nek! On parle ce qu'on veut où on veut!
Ce qui n'exclut pas de respecter l'Autre et la langue de l'Autre ;-) et de faire les efforts nécessaires pour communiquer au mieux dans sa langue.
Ce n'est pas en son montrant répressif ou pis méprisant que l'on construit un homme de valeur, ouvert sur le monde.
Écrit par : Lachmoneky | jeudi, 16 février 2012
Répondre à ce commentaireIl faut savoir que cette école bruxelloise exploite des bus pour un ramassage scolaire en dehors de Bruxelles... Comment peut-on décemment expliquer que cela soit possible quand ce même droit est refusé aux écoles bruxelloises francophones? Cette situation est un véritable drame pour des dizaines de familles francophones de la périphérie dont l'un des enfants est handicapé et nécessite un enseignement spécialisé dans leur langue, ce qui n'est pas du tout un luxe! Cette différence de traitement est à vomir!
Écrit par : MasterOfMisrule | jeudi, 16 février 2012
Répondre à ce commentaireCette mesure prise par le collège Saint-Pierre me semble particulièrement heureuse! Au moins la direction de cette école a-t-elle le mérite de jouer cartes sur table.
Par ailleurs, elle ne fait preuve d'aucune inventivité dans ce domaine...
Ainsi, en Corée du Nord, est-il interdit de parler une autre langue que le nord-coréen à l'école, à la récréation, dans la rue, dans les magasins, dans un bureau ou au lit.
En Flandre, parler une autre langue que le flamand au bordel est encore toléré. Mais Geert Bourgeois prépare une ordonnance...
Écrit par : Hachiville | jeudi, 16 février 2012
Répondre à ce commentaireEh ben Marcel, du fond du coeur bravo, j'en suis presque tombé sur mon ... ;))
Je ne suis pas à 100% d'accord avec tout, mais vous l'avez amené cette fois ci avec de la finesse, de la compréhension et sans aggresivité. J'apprecie, merci.
Quelques petites précisions tout à fait personelle:
Quand vous parlez du fait qu'on doit parler nl à la maison aussi et que c'est lourd pour les parents de l'apprendre, je comprends tout à fait. Moi personellement je n'aurai jamais mis mes enfants à l'école dans une langue qu'aucun des deux parents ne comprends, je trouve ça très difficile pour l'enfant, pour le suivi de sa scolarité et aussi l'engagement dans l'univers scolaire par les parents. Pour ceux qui le font quand même et ou ça marche bien, chapeau. Mais qu'une maman turque et un papa italien par exemple qui se parlent en francais, je comprends tout à fait qu'il ne vont pas se parler en nl à la maison ou l'apprendre.
En ce qui concerne l'histoire de remettre les enfants à la police, quand ça à été instauré chez nous je fus assez choqué au début aussi, mais quand on nous à expliqué que si on avertissait l'école (emboutaillage ou autre) il n'y avait pas de problème, on attendait. Du moment que ce n'étais pas un habitude et c'est la que se situais le problème. Apparemment certains parents en faissaient une habitude sans scrupules d'arriver des heures en retard (pour cause de shopping, fitness ou autre ;)) parfois juste parcequ'ils estimaient que l'école était la pour ça et "payé" aussi.
Maintenant soyons honnete je voudrais bien voir les statistiques du nombre d'enfant qui c'est déjà réellement retrouvé au commissariat. N'oublions pas que nous vivons actuellement dans une socièté ou le respect envers l'autre et certaines instances est descendu pour certains de quelques échellons et que malheureusement ces gens la il faut parfois les traiter pire que s'ils étaient des enfants.
Pour ce qui est de la différence suivante:
le premier est plutôt axé sur la performance « égalitaire » (et est généralement assez bien noté dans les études PISA), alors que le second est plutôt axé sur le développement individuel, avec de (plus) grandes inégalités de résultat d’un athénée à l’autre, d’un élève à l’autre
Par expérience personelle ayant un enfant avec une maladie chronique je peux vous dire que le possible et l'impossible est fait pour qu'elle réussise ces études et même dans une école dont on m'avait dit qu'elle avait la réputation de faire dans le " chasser ceux qui font "baisser le niveau de l'école".
Nous bénéficions entre autre de Bednet système super et gratuit (!!!) d'ordinateur installé à l'école et un portable (+ imprimante) à la maison avec webcam, programme spécial et raccordement spécial Belgacom compris pour que l'enfant malade puisse quand possible suivre les cours depuis la maison.
Gon begeleiders pour enfant avec un problème ADHD, autisme, syndrome de Down, dyslexie et autre pour qu'ils puissent suivre cours dans une école "normale".
Tellement de mains tendus pour réussir comme les autres. Mais je peux comprendre le point de vue sur la différence vu de l'extérieur.
Écrit par : Isa412 | jeudi, 16 février 2012
Répondre à ce commentaireIn fine, les parents de "langue autre" et surtout, les parents de langue "française" jugeront utile, ou non, d'inscrire leurs bambins dans ce type d'écoles. Une partie d'entre eux risquent d'y réfléchir à deux fois. Ce qui, immanquablement aura un effet néfaste sur la progression du bilinguisme.
J'ai donc du mal à réellement bien comprendre la politique flamande ?
D'un côté, il nous est reproché une connaissance insuffisante de la langue de Vondel. Certains parents (à tort ou à raison ?) veillent à éviter cet écueil en inscrivant leurs mômes dans des écoles néerlandophones et, en remerciements, se font, eux et leurs bambins, stigmatiser ?
Si nous ajoutons à cela, qu'en périphérie bruxelloise, il est rendu obligatoire à certains de suivre des cours forcés de néerlandais, avant de pouvoir espérer pouvoir bénéficier des mêmes droits que tout autre Européen.
Réduisons la possibilité de bon bilinguisme en RBC et, obligeons-là en périphérie. Où est la logique, la cohérence politique ?
P-S : J'ai ma petite idée, mais chuuuuuut !
Écrit par : Denis | jeudi, 16 février 2012
Répondre à ce commentaire@ Denis
Ces mesures existant depuis des dizaines d'années (perso presque 20 que je sache) ça n'a apparemment pas fait réflechir bcp de parents fr.
Écrit par : Isa412 | jeudi, 16 février 2012
@ Isa412,
Je dois vous dire que, n'étant pas personnellement concerné, bien que ma fille ait fait toutes ses humanités au susdit collège (enseignement FR), j'apprends avec effarement, que ce type de méthodes sont entrées dans les moeurs depuis 20 ans et, que les parents concernés ont accepté ce genre de méthodes pédagogiques ? J'en reste sur le cul ! Mais, merci pour l'info.
Écrit par : Denis | vendredi, 17 février 2012
@Denis:
la cohérence politique est que, en périphérie, l'habitant est sensé "changer de culture", ou, du moins, être extérieurement, "un bon Flamand". Et que, à Bruxelles, les deux cultures coexistent, mais ne s'interpénètrent pas. voir par exemple le licenciement (et surtout son pourquoi) de l'ex-directeur du KVS.
Or, à Bruxelles, c'est la politique inverse qu'il faudrait promouvoir.
Écrit par : Lachmoneky | vendredi, 17 février 2012
@ Denis
Je vais vous dire encore mieux Denis, comme je l'ai déjà mentionné plusieures fois ici, j'aide souvent aux journée porte ouverte à l'école ou autre activité.
Grand nombre de parents francophones viennent demander si il y a quand même un grand pourcentage de nl, ne voulant pas que leurs enfants soyent avec trop de fr pour leur apprentissage mais en plus me demandent si l'école est quand même bien sévere question de parler le nl partout et tout le temps, comme quoi n'est-ce-pas?
Écrit par : isa412 | vendredi, 17 février 2012
L'esprit belgicain himself.
On dit tout haut "même pas mal" ; on pense tout bas "j'ai intérêt à fermer ma gueule." et on demande à la bénévole des portes ouvertes, en parlant un peu trop fort, "vous surveillerez bien celui-là, c'est de la mauvaise graine."
Puis, on rentre chez soi, en oubliant très très vite ce qui s'est passé.
Écrit par : Pffff | samedi, 18 février 2012
@ Pffff
Du tout grand n'importe quoi votre réponse ;) ces parents la sont souvent ceux qui s'impliquent après l'inscription (eh oui donc pas on oublie vite en rentrant à la maison) énormément dans le conseil des parents et autre.
Mais à voir votre réaction vous n'avez rien compris à mon explication ;)
Je ne vois pas comment votre réaction peut-être lié a des parents qui viennent inscrire leur enfant.
Écrit par : isa412 | samedi, 18 février 2012
@ isa412,
Je ne doute pas de votre explication ! A priori, l'immersion linguistique totale doit sûrement être la méthode la plus efficace pour la progression des bambins. Je ne fais que contester la méthode pédagogique punitive. Avez-vous déjà réfléchi à ce qui pourrait se produire dans la tête de mômes assimilant le néerlandais à une punition éventuelle ? Pensez-vous sincèrement, que ce type de méthode fera d'eux de bons bilingues décomplexés vis-à-vis de la culture flamande ?
Maintenant, si selon vos dires les parents francophones ont accepté ce genre de méthode, je ne puis que m'incliner. Mais, si tel était le cas, pourquoi certains d'entre-eux s'offusquent-ils maintenant ? Y-a-t-il eu, oui ou non, changement des règles en cours de jeu ? Cette question me semble essentielle. Les parents concernés s'étaient-ils engagés dans cette voie là en toute connaissance de cause ou, sont-ils piégés maintenant ?
Écrit par : Denis | samedi, 18 février 2012
@ Denis
De un comme Marcel la expiqué le cas concerné ici n'est pas vraiment une punition, ils doivent regarder "Karrewiet" le journal pour enfants et en faire un résumé.
De deux en effet denouveau dans le cas concerné le reglement vient d'être adapté et je peux comprendre qu'il y ai des parents mécontents n'ayant pas choisi à l'avance.
Mais en ce qui me concerne c'étais déjà dans le réglement il y a quinze ans pour les primaires (sans punition néanmoins, simplement stipulé qu'on attendais ceci des enfants) ainsi que pour les humanités (ou la il y a une retenue de prévue après trois averstissement mais pour plein de choses autres aussi) qui est une école completement différente et la on a affaire à des ados qui ne sont pas si vite éffrayé rassurez vous ;) il y a d'ailleurs des autres regles bien plus difficiles à respecter apparemment dans le reglement ;) (vestimentaires, alcool, fumer etc...)
C'est une école assez severe mais très humaine et moi je trouve pas ça plus mal par les temps qui courent.
Écrit par : Isa412 | samedi, 18 février 2012
Le problème reste entier. Pourquoi encore tolérer la main mise communautaire sur notre enseignement ? Il est grand temps de la Régionaliser et d'y faire valoir les valeurs de la Région. La parents auront toujours le libre choix de placer leurs enfants dans une autre Région si cela leur pose problème.
Que les flandres établissent des Lycées flamands partout où cela les intéressent ... Pourquoi pas ! Mais très certainement sur base de réciprocité alors.
La belgique à papa est honnie par tous les politiques flamands mais ils s'y raccrochent dès que cela peut nuire leurs intérêts ! Étrange non ?
Écrit par : Philippe | dimanche, 19 février 2012
Isa412,
Je vous suggère la lecture suivante : "jeudi, 25 février 2010
L'enseignement néerlandophone : la preuve par l'absurde.". Source : http://blog.marcelsel.com/archive/2010/02/25/smet.html
Marcel demandant, à juste titre, d'éviter le plus possible de citer tout l'article par respect du légitime droit d'auteur, je me contente de ne citer que le titre et la source :-))
Écrit par : Denis | dimanche, 19 février 2012
@Denis : j'interdis (tout comme la Loi) de reprendre des articles ENTIERS. Je propose de sélectionner des extraits n'excédant pas trois ou quatre paragraphes et maximum un quart de l'article.
Écrit par : Marcel Sel | lundi, 20 février 2012
Pour info :
Une opinion différente de l'excellent journaliste de la RTBF, Philippe Walkowiak :
Extrait :
" ......La vexation linguistique, à la limite du racisme latent s’est banalisée.
Les vociférations racistes du TAK, les tracasseries administratives sont tellement devenues monnaie courante qu’elles ne suscitent plus guère de réactions, même quand elles touchent des enfants. Le nationalisme flamand a banalisé ses excès, sous couvert de la défense de son identité culturelle "longtemps bafouée par l’arrogance francophone".
Toutes les dérives sont maintenant tolérées, et elles le sont d’autant plus que la Flandre s’est soigneusement arrangée pour que le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme puisse légalement s’occuper de toutes les discriminations sauf entre francophones et Flamands.
Des énergumènes vociféreraient dans les rues d’Anvers que les Juifs doivent "rouler leur matelas et s’en aller" ou deux enfants pakistanais seraient sanctionnés pour ne pas avoir parlé français dans une cour de récré namuroise, le Centre pourrait intervenir.............".
Source : http://www.rtbf.be/info/chroniques/chronique_l-intolerance-faite-aux-enfants-philippe-walkowiak?id=7582483&chroniqueurId=5030063
Écrit par : Denis | vendredi, 17 février 2012
Répondre à ce commentaire@Denis : j'aurais pu écrire ça à propos des écoles dont je parle plus haut. On peut aussi interpréter le nouveau règlement du collège St-Pierre comme ça, mais je pense plus juste de lui laisser le bénéfice du doute. Cela dit, puisque Philippe Walkowiak a lu (et parlé de) Walen Buiten, je crois qu'il fait plutôt allusions aux exemples que je cite dans mon essai romancé, à savoir Wezembeek, Dilbeek et Merchtem. Dans le cas de Dilbeek, je signerais même sa chronique des deux mains. Mais dans le cas de St-Pierre, je suis plus réservé. Parce que, simplement, l'enfer est pavé de bonnes intention.
Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 17 février 2012
@Marcel
je n'ai lu qu'en digaonale votre article sur l'enseignement NL, tant je pense être d'accord avec vous... j'ai également souvenir de section NL à l'école primaire mais elle était minoritaire et je me rappelle aussi très précisément comment tout à évolué dans le sens de l'isolement (plutôt de leur part, mais c'était p-ê une perception d'enfant...)
vos rêves d'enseignement bilingue sont emballants mais pensez-vous vraiment qu'il existe une demande locale... la scission culturelle FR/NL n'est-elle pas plus profonde et antérieure au "walen buiten" qui a largement entaché l'offre culturelle NL aux yeux des FR (en plus que la qualité de cette offre est sans doute plutôt postérieure à cette rupture historique)...
enseignement bilingue, quel pouvoir organisateur, quel financement, (la cocom?)...il existe bien toute sorte de réseaux à pédagogie particulière subsidiés pourquoi pas un enseignement bilingue, mais vers quelle communauté se tourner (les deux?) j'ai vraiment des doutes sur une volonté qcq du côté NL vu leurs complexes d'infériorité linguistique...surtout qu'ils ont un taux de bilinguisme satisfaisant à leur yeux chez "eux" et c'est plutôt vrai d'ailleurs.
développer l'immersion en NL dans l'enseignement FR, très bien, et franchement pourquoi pas plutôt en anglais... mais le décrochage scolaire n'est-il pas un chantier moins luxueux mais bien plus lourd encore...et l'entente FR/NL n'est sans doute pas le problème n°1 d'entente interculturel à bxl, vous me direz qu'il faut un début à tout.
pour le bilinguisme nos concitoyens eurocrates (leurs enfants surtout sont aussi d'excellents exemples)le bi- n'exclut pas le pluri- ...
vos exemples de bretagne ou d'alsace me paraissent plutôt des exemples de diglossie genre dialecte/langue de culture(parente ou autre)... seul le cas du canada me paraît comparable (avec le FR en position semblable au NL en concurrence avec une "grande" langue), mais le problème est-il seulement d'intégrer des émigrants, où d'ouvrir "l'ex"-belge autant que le "néo"-belge au potentiel de deux champs linguistiques (et des états d'esprit qui vont avec)...
au g-d luxembourg, l'enseignement est bilingue FR/DE avec EN très poussé et présence du luxembourgeois, c'est manifestement passionnant (les FR trouvent tout de même souvent que l'allemand y est trop dominant)...50% du temps est consacré au linguistique, c'est un choix qui se tient.
Écrit par : Uit'tZuiltje | vendredi, 17 février 2012
Répondre à ce commentairePour répondre au désir d'enseignement bilingue NL/FR, je vais vous mettre ce qu'un de mes collègues néerlandophones (pourtant très modéré et pas du tout nationaliste, que du contraire) m'a répondu quand je lui avais dit qu'imposer le bilinguisme en Belgique serait une solution pour (peut-être) apaiser les tensions : les flamands ont trop peur que le Français fasse "tâche d'huile" et engloutisse le Flamand et la Flandre. C'est sa vision. Je ne sais pas si elle est correcte ou représentative, mais le connaissant bien, s'il le dit, c'est que c'est proche de la vérité.
Donc, j'ai tendance à penser que cette solution ne sera jamais envisagée sérieusement.
Écrit par : Geoffrey | vendredi, 17 février 2012
@ Marcel,
Une fois n'est pas coutume, je te fais confiance sur St-Pierre, pcq le paradis est pavé de mauvaises intentions ! Ceci dit, je n'ai pas la notoriété d'un Walkowiak mais, j'aurais aimé que tu daignes te pencher sur mon humble commentaire précédent et, me dire ce que tu en penses. C'est possibbbb ? :-))
Écrit par : Denis | vendredi, 17 février 2012
Répondre à ce commentaireConcernant le "symbole" (une cloche ou un sabot autour du cou) vous dites "Ça a duré jusqu’à la Première Guerre mondiale, et quelques profs ont sûrement poussé le bouchon jusqu’à la deuxième."
Le basculement vers le Français en basse-bretagne ne s'est fait qu'après la seconde guerre mondiale. Le "symbole" a été d'usage jusqu'aux années 50, selon de très nombreux témoignages. Et il était généralisé avant la seconde guerre mondiale en tous cas.
C'est un peu ce que je réponds à mes collègues qui trouvent paradoxal mes sentiments autonomistes bretons et mon hostilité à cette forme de nationalisme flamand : les Flamands sont jacobins et feront / font chez eux ce que les Français ont fait en France : éradiquer les différences pour ne voir qu'une tête dépasser.
Écrit par : thomas | vendredi, 17 février 2012
Répondre à ce commentaire@Thomas:
..."pour ne voir AUCUNE tête dépasser" ;-)
...sinon, gare à la tête! :P
...et merci (une fois de plus) à Marcel pour cette mise en perspective.
J'ai aussi connu ces cours de récréation "bilingues": c'était un apprentissage, dès l'enfance, de vivre ensemble, "à deux communautés".
Depuis, l'école forme des adultes qui apprennent à vivre l'un en face de l'autre, si pas contre l'autre, à force de séparer.
Écrit par : Lachmoneky | vendredi, 17 février 2012
Très bel article Marcel. Je m'étais un peu emporté contre le collège Saint-Pierre sans avoir connaissance des autres exemples et sans l'avoir replacé dans le contexte global. Merci pour cette remise en perspective.
Écrit par : Geoffrey | vendredi, 17 février 2012
Répondre à ce commentaireA mettre en perspective avec la politique d'une autre école néerlandophone qui accueille beaucoup de petits francophones : l'école "De Polyglot" (ça ne s'invente pas) à Espierres-Helchin en Flandre Occidentale. Son directeur déclare : "Les enfants parlent le néerlandais pendant les cours, mais ils parlent la langue qu'ils veulent pendant la récréation ou sur l'heure du midi. C'est aussi l'occasion pour les petits néerlandophones d'apprendre le français ”."
Cela montre-t-il que les problèmes des écoles bruxelloises et de la périphéries ne sont pas nécessairement généralisés à toute la Belgique ? Qu'il reste des gens de bonne volonté ailleurs dans le royaume et qu'on devrait suivre un peu plus leur exemple ?
L'article complet est à lire ici : http://goo.gl/oAc1z
Écrit par : Alex | vendredi, 17 février 2012
Répondre à ce commentaire« Espierres-Helchin en Flandre Occidentale. »
pour compléter l'info sur spiere-helkijn, un petit retour sur l'histoire... ces deux petites communes aujourd'hui fusionnées ont été FR depuis la révolution... elles sont les seuls communes dont la décision du conseil communal (rester en flandre occidentale plutôt que de rejoindre le hainaut comme mouscron,comines etc leurs voisines) à été suivi exceptionnellement (ailleurs les NL voulaient virer le plus possible les FR de vl) et utilisé comme argument (partout ailleurs on a pas tenu compte des avis ou décomptes locaux, cf les fourons) pour justifier leur annexion dans les frontières arbitraires entre vl, wa,bxl en 1962-63, frontières imposées par l'impérialisme de la majorité de la majorité NL (refusée par la majorité de la minorité FR) à la majorité simple au niveau national...
le desir polyglotte de cette petite commune flamande est-il de caractère flamand?
Écrit par : Uit'tZuiltje | samedi, 18 février 2012
il manque probablement un peu d'humour dans tout cela: Scandinavia And The World Comic fait du bon boulot pour relativiser les clichés nationaux:
http://satwcomic.com/pacifist
D'ailleurs, il existe déjà un état indépendant de Flandre:
http://micronations.wikia.com/wiki/Grand_Duchy_of_Flandrensis
En cas litige, on peut envoyer un email au "ministre des affaires étrangères" Loool
Écrit par : jaykb | vendredi, 17 février 2012
Répondre à ce commentaire>prétend que si l’enfant lit des livres ou regarde une émission dans une autre langue, il ne deviendrait jamais un bon néerlandophone ! Oui, ça, c’est grave.
Je dirais même qu'on a des atoûts pour devenir meilleur néerlandophone qu'un flamand de souche. En tout cas mon orthographe française est meilleure que la moyenne malgré qu'on parlait quasi exclusivement hongrois à la maison. Et je n'ai rien d'un génie...
Écrit par : karoly | vendredi, 17 février 2012
Répondre à ce commentaireOn parle toujours de la Bretagne. Mais en Flandre, cette pratique d'attacher le sabot au cou des "paysans" qui ne parlaient pas un "beau" néerlandais existait dans les écoles jusque dans les années 60. Le regretté Ronny Coutteure mentionne cet épisode dans un de ses livres, De belges histoires. Il a grandi à Wervik où sa famille parlait le patois "west-vlaams".
Écrit par : francolâtre | vendredi, 17 février 2012
Répondre à ce commentaire@ Marcel
Merci pour ce cours de propagande.
Nous avons en effet deux cultures quasi opposées, mais sur des territoires différents, sauf à Bruxelles, où il se partage.
Je constate que le fait qu'en Allemagne, aussi bien qu'en Flandre les victimes de cette agression semblent trouver ça plutôt OK. Der Spiegel ne miroite pas les positions nationalistes d'après que je sache. Mais comme cet exemple ne renforce pas le message anti-nationaliste, mieux vaut ne pas en parler.
Mais je comprends que pour un francophone il est difficile d'entendre qu'on interdise quelque part de parler sa langue, c'est exactement ce que les Turcs on fait pour l'exemple Berlinois, en dehors de tout contexte nationaliste d'ailleurs. En France on dirait que c'est du chauvinisme, en Flandre ça devient du nationalisme dangereux.
Et qu'est-ce que tu nous proposes comme solution? Un bonus pour les francophones qui parlent le néerlandais. Des primes linguistiques pour les gosses quoi.
Et en plus il faudra soutenir les bonus tout le long du trajet d'apprentissage afin de garder l'incentive. Et les petits néerlandophones? Pas de bonus? Et ceux qui ne parlent pas le néerlandais du tout? Pas de bonus pendant combien de temps? Ne seront-ils pas frustrés à la longue?
L'idée de base de cette pensée reste la même: les néerlandophones sont obligés de créer eux-mêmes le cadre nécessaire pour inciter les francophones à apprendre leur langue. Un système qui prend pour acquis une motivation de base et qui sanctionne le manque d'effort personnel n'est pas acceptable.
Ah oui, l'alternance, autre solution humaniste, sauf que, la connaissance du français n'est pas en jeu ici.
On ne va quand-même pas imposer le billinguisme à Geraardsbergen parce que les francophones veulent parler français lors de la récré. Et tout à coup il est bon de punir autant les néerlandophones quand ils parlent leur langue dans une école néerlandophone! D'autant plus que la valeur du français sur le plan mondial est très relatif, pourquoi pas parler l'anglais?
Ah oui, il s'agit de "valoriser" le français à égalité. Pourquoi le doit-il l'être? Ce sont les francophones qui sont appelés à apprendre le néerlandais dans une école néerlandophone. Il ne s'agit donc pas de valoriser français en Flandre à égalité. C'est encore le mantra de la nécessité d'introduire le français partout en Flandre.
Et une étude discursive où, sous la guidance d’un professeur, les élèves francophones discuteraient en néerlandais avec ou sans un groupe d’élèves néerlandophone de thèmes donnés s'appelle un cours. Pourquoi le serait-il hors classes? Ah! pour l'absence de sanctions sans doute.
Mais c'est clair, ce qui s'appele intégration en Allemagne est nationalisme en Flandre et chauvinisme en France et au Québec. Et pour le reste un seul territoire Belge avec le billinguisme généralisé au profit des francophones.
Si le néerlandais s'est maintenu en Flandre, c'est à cause de son autonomie culturelle, non pas grâce à la bienviellance des institutions "Belges".
Écrit par : wallimero | vendredi, 17 février 2012
Répondre à ce commentaire"Je constate que le fait qu'en Allemagne, aussi bien qu'en Flandre les victimes de cette agression semblent trouver ça plutôt OK. Der Spiegel ne miroite pas les positions nationalistes d'après que je sache. Mais comme cet exemple ne renforce pas le message anti-nationaliste, mieux vaut ne pas en parler."
Tout d'abord, on parle d'une seule école en Allemagne, ensuite, je serais allemand, je réagirais exactement comme je l'ai fait ici. L'Allemagne et Der Spiegel n'ont pas le monopole de la pensée que je sache, et le fait que ça commence en Allemagne aussi n'excuse nullement que ça se passe en Belgique, et inversement.
"Mais je comprends que pour un francophone il est difficile d'entendre qu'on interdise quelque part de parler sa langue, c'est exactement ce que les Turcs on fait pour l'exemple Berlinois, en dehors de tout contexte nationaliste d'ailleurs. En France on dirait que c'est du chauvinisme, en Flandre ça devient du nationalisme dangereux."
Vous ne savez pas lire, j'ai parlé de jacobinisme et/ou de nationalisme. En France comme en Allemagne comme en Belgique (Bruxelles n'est pas en Flandre).
"Et qu'est-ce que tu nous proposes comme solution? Un bonus pour les francophones qui parlent le néerlandais. Des primes linguistiques pour les gosses quoi." Pourquoi pas toute la collection de Suske & Wiske à la fin de l'année ? #jeplaisante Il y a des récompenses qui ne coûtent absolument rien.
"L'idée de base de cette pensée reste la même: les néerlandophones sont obligés de créer eux-mêmes le cadre nécessaire pour inciter les francophones à apprendre leur langue. Un système qui prend pour acquis une motivation de base et qui sanctionne le manque d'effort personnel n'est pas acceptable."
Qui a voulu scinder l'enseignement ? Qui refuse toute immersion ou bilinguisme scolaire ?
Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 17 février 2012
@ Marcel
Bien-sûr que tu réagirais de la même façon, là je n'ai aucun doute:-) Mais il ne s'agit pas de ça, je parle des écoliers qui aussi bien à Berlin dans un article de 2006 disent que pour eux des règles claires sont OK, que dans un article du Standaard de 2012 pour des faits à des milliers de km de Berlin.
En termes de bonus, le problème reste le même, donner des bonus se fait dans le cadre d'un cours, sous formes de points pour les grands ou des bonbons ou autre chose pour les petits. Pour ceux qui sont en apprentissage, de préférence dans un cours de niveau semblable. Si tu commence à donner des Sus & Wis aux francophones qui font un effort, rien aux néerlandophones, les billingues et ceux qui ne comprennent pas de néerlandais du tout (il n'ont rien à ftre de ton Sus & Wis) ils vont se faire taper dessus par tout le monde. Si tu donnes à tout le monde ton système ne vaut rien.
Soit, il reste que, le message est clair, la politique culturelle flamande est méchante et dangereuse, mais comme tu te sens obligé de ne pas faire que dans le négatif tu proposes du tout et n'importe quoi.
Je crois qu'il y a peu de confiance en Flandre dans une "bonne volontée francophone". La confiance se gagne, si les règles sont respectées avec sanctions, on peut ensuite parler de la nécessité de sanctions.
Je n'ai pas dit que Bruxelles est en Flandre, c'est un territoire partagé en tant que capitale. L'enseignement est en principe communautaire et donc unilingue, et pas bicommunautaire d'après que je sache. Donc le billinguisme de l'administration régionale et communale à Bruxelles n'y a rien à voir. Tu connais ma position, un jour tout cela sera à toi.
Et Benoit dit vrai.
Toute cette énergie qui est dépensée par les francophones bruxellois et wallons pour conspuer la politique flamande en français ne me semble pas servir à grand-chose. La politique flamande ne semble pas changer tellement de cap, plutôt se renforcer, et au mieux on décrédibilise une partie importante de sa propre image de marque à l'étranger.
Elle sert surtout pour éviter le vrai débat. L'état social et économique de la Wallonie et de Bruxelles. L'éducation étant la base, c'est Benoit qui indique dans quel état elle est. Vous voulez changer la Flandre? Commencez par vous-mêmes.
Et fiches-nous la paix linguistique, au lieu d'attiser les flammes du conflit linguistique à partir de ta fenêtre bruxelloise.
Écrit par : wallimero | samedi, 18 février 2012
@Wallimero : lis attentivement les commentaires que j'ai envoyés à Benoit sur l'étude Pisa et à ta place, je me demanderais pourquoi la Flandre a perdu des plumes et pourquoi la francophonie a monté.
D'autre part, les écoles bruxelloises, néerlandophones comme francophones, feraient bien d'inciter au bilinguisme de leurs élèves. Rien n'empêche d'organiser des jeux aussi en français où ce seraient les néerlandophones qui pourraient gagner des points de bilinguisme. Et la collection complète de Gaston Lagaffe ou d'Astérix en français. À moins que le seul but de nos enseignements serait de forme des bons ceci ou des bons cela, et accessoirement d'espérer qu'en fin de cycle, ils soient capables de formuler une phrase correcte dans la langue de l'autre. Et perso, je constate que chez les jeunes flamands comme wallons, c'est de moins en moins le cas. J'en connais même, en Flandre profonde, qui après toutes leurs années de français ne sont pas en mesure de construire une simple phrase. J'ai eu une élève néerlandophone à la maison qui après quatre ans de cours de français ne savait pas comment on dit lepel, mes, vork, glas, biefstuk, pan, etc.
Alors, à votre place, plutôt que de focaliser sur le néerlandais, je ferais de cet inconvénient qu'est la forte présence francophone dans certaines écoles flamandes, un avantage pour tout le monde. Mais je vois que les mentalités ne sont pas encore à ce niveau…
Écrit par : Marcel Sel | samedi, 18 février 2012
Marcel jongen,
je bent een zielige, haatstokende racist. Radio Milles Colinnes. Met vriendelijke groet.
Écrit par : Axel Dupont | vendredi, 17 février 2012
Répondre à ce commentaireDupont-Lajoie, on t'a reconnu.
Écrit par : Pfff | dimanche, 19 février 2012
Cher Marcel,
J'apprécie presque toujours vos billets, et la façon dont vous remettez en cause le nationalisme affiché ou rampant qui envahit tant d'esprits sans sombrer dans le piège des généralisations ethniques.
Cependant, il y a un point où je ne peux vraiment pas vous suivre, c'est sur la qualité de l'enseignement en communauté française / fédération wallonie - bruxelles. Ce n'est pas la première fois que je vous vois émettre une opinion indulgente ou défensive par rapport à cette question, et je choisis cette fois-ci de réagir.
Nous avons un très très gros problème au niveau de notre enseignement: le niveau moyen atteint par les élèves est faible, l'inégalité y est la plus élevée de tous les pays de l'OCDE (les résultats des élèves sont surdéterminés par leur origine socio-économique), et tout cela alors que les moyens qui y sont consacrés sont tout-à-fait respectables. La Communauté Flamande fait clairement mieux pour le niveau moyen des élèves, même si l'enseignement flamand est assez inégalitaire également (mais pas autant qu'en C/FWB).
Nous devons arrêter de nous chercher des excuses, en disant que nous avons une approche plus individualisée et plus flexible, rien ne le démontre. J'ai personnellement fait toute une série de calculs statistiques sur les résultats PISA. Même si on tient compte de la population en moyenne plus défavorisée en C/FWB, même si on tient compte de la proportion plus importante d'enfants issus de l'immigration, nos résultats sont nettement moins bons. L'écart est de l'ordre de 15 mois de scolarité à l'âge de 15 ans. Cet écart explique à lui seul un écart de croissance de 0.9% de PIB par an. Car des étudiants mieux formés, cela veut dire plus d'emplois, et des emplois mieux payés. Un emploi de qualité est la pierre angulaire de l'intégration dans la société, c'est le socle de la sécurité d'existence de chacun, à partir duquel on peut contribuer vers des aspirations plus élevées. En termes plus concrets, si nous éliminions notre écart avec la Flandre, la Wallonie rattraperait le niveau de prospérité de la Flandre en une génération.
Pour l'avenir de nos enfants, nous devons absolument réagir, et accepter de remettre toute une série de pratiques en cause. Ce n'est pas en nous mettant la tête dans le sable que nous allons y arriver. Il faut reconnaître là où nous en sommes, et ce n'est vraiment pas brillant. Sans cette prise de conscience, nous n'arriverons jamais à décoller. J'espère pouvoir contribuer à la vôtre, et je reste à votre disposition pour débattre de ce sujet tellement crucial.
Benoit
Écrit par : benoit | vendredi, 17 février 2012
Répondre à ce commentaire@Benoit. Tout d'abord, l'exemple que je prends à propos du français ne me paraît pas encenser l'enseignement en CF. Par ailleurs, il faut prendre les enseignements dans leur ensemble, et l'université francophone en Belgique a par exemple beaucoup plus de succès auprès des étudiants étrangers que la néerlandophone.
Ensuite, sur l'enquête PISA, je ne suis pas d'accord sur le fait qu'elle est "catastrophique". Tout d'abord, la CF est désormais dans la moyenne, tant de l'OCDE que de l'UE. Peut mieux faire, bien sûr, je n'ai jamais dit le contraire. Mais voici quelques éléments qui imposent de relativiser. Je vais vous répondre de mémoire, et il y a aura des inexactitudes parce que je n'ai pas le temps de reprendre tous les documents que j'ai lus à ce sujet. Tout d'abord, la partie "lecture" de l'étude PISA ne tient pas compte, si je ne me trompe, de la notion d'orthographe exacte. L'anglais et le français sont nettement plus difficiles à assimiler de ce fait que les langues dont l'orthographe ne possède pratiquement pas d'exception, comme l'espagnol, le néerlandais, plusieurs langues slaves. En revanche, le portugais, le français, l'anglais, le grec ont plusieurs orthographes pour un même son.
Ensuite, l'étude PISA ne tient compte que de certaines matières et absolument pas d'autres notions, comme la morale/philosophie, la capacité à s'intégrer dans des milieux divers, etc. Ce ne sont pas des études exactes mais des indicateurs ne portant que sur un nombre assez faible de données (maths, sciences, compréhension à la lecture,…)
Par ailleurs, si je prends l'étude PISA 2005 (là, j'ai les éléments sous la main), l'école est aussi une question de moyens. Or, la CF doit "faire" avec 10 à 20% de dépenses par élève de moins que la CFlamande (VG). Ainsi, en 2005, il y avait dans le fondamental 3078 •/enfant en CF contre 3776 en VG. 6,75 enseignants pour 100 éléves côté fr, 7,48 côté FL.. Dans le secondaire, la Flandre disposait de 7181 €/élève contre seulement 6080 pour la francophonie, ce qui se traduisait par 20% d'enseignants en plus (12,60/100 pour les petits Flamands contre 10,60/100 pour les petits Wallons).
Second critère : les élèves francophones auraient de leur propre aveu fourni un effort 5% inférieur au moment de l'étude par rapport aux élèves flamands (je rappelle que le différentiel en résultat est de l'ordre de 10% environ)
Troisième critère : il y avait en 2005 dans l'enseignement flamand 92,1% "d'autochtones" contre seulement 76% dans l'enseignement francophone, qui accueille aussi trois fois plus d'allochtones/allophones de PREMIERE génération. Or, l'on voit à quels problèmes les écoles flamandes comprenant 10 à 20% d'allophones sont confrontées. À cet égard, les allochtones de première génération en Flandre obtiennent un score de 456, soit 100 points de moins que les "autochtones". Autant dire que la forte présence d'allophones dans les écoles jour un rôle dans les résultats finaux. Il se fait que c'est l'enseignement francophone qui "se prend" la majorité des primo-arrivants en Belgique, sans pour autant recevoir les moyens permettant de gérer cet afflux. À cet égard, nous ne sommes pas un pays moderne.
Quant aux scores de 2009, la Flandre a bien baissé et la francophonie bien monté. Ainsi, en lecture, la différence n'est plus que de quelques pourcent (VG 519/CF 499) Idem en maths (537/517) et en science (526/519). En lecture, la CF se situe dans un peloton qui compte la Norvège, la Suisse, les USA, l'Islande, et fait mieux que l'Allemagne, la Suède, l'Irlande, la Grande-Bretagne. Elle fait même beaucoup mieux qu'Israël, le Luxembourg ou l'Autriche. Très franchement, ça ne me paraît pas correspondre à l'état de catastrophe absolue que vous décrivez. En maths, nous dépassons l'Australie, l'Allemagne, l'Islande, le Danemark, la Norvège, la France, l'Autriche, la Suède, la Grande-Bretagne, le Luxembourg, les USA… tous pays qui ne me semblent avoir une image bien plus "éduquées" que celle que certains veulent bien donner à la FWB/CF…
Source OCDE : http://stats.oecd.org/PISA2009Profiles/#app=85dc&d016-selectedIndex=0&73e3-selectedIndex=0&c05d-selectedIndex=2&14da-selectedIndex=0&5854-selectedIndex=0&a56e-selectedIndex=0&67df-selectedIndex=0&ae18-selectedIndex=0&224e-selectedIndex=0&b2cd-selectedIndex=0&5869-selectedIndex=0
Bien sûr, l'école est encore trop inégalitaire, je ne le conteste pas, et il faut y remédier, je le dis haut et fort. Mais en avons-nous vraiment les moyens, ça, c'est une autre question.
Et enfin, les socles de compétence francophones sont encore trop vagues et trop larges, et il faut les revoir, ça, j'en suis convaincu. Mais juger l'enseignement francophone uniquement sur les petites différences de valeurs PISA et ne le considérer que par-rapport à la sempiternelle compétition Flandre/Wallonie est non seulement inepte, c'est aussi dangereux.
Écrit par : Marcel Sel | samedi, 18 février 2012
Marcel écrit:
"À cet égard, les allochtones de première génération en Flandre obtiennent un score de 456, soit 100 points de moins que les "autochtones"."
Le bien fondé/la nécessité de la mesure prise par le Sint-Pieterscollege est donc démontré(e) par l'OCDE si je comprends bien?
Pour le surplus je constate que Marcel manie semble-t-il une conception "Decrolyenne" de l'école, au sein de laquelle il faudrait "s'épanouir", et surtout ne pas trop tenir compte de la qualité de l'enseignement en maths, sciences, ..., bien moins importants pour une mesure de la qualité de l'enseignement que la morale et la religion (j'ai failli m'étrangler en lisant cela :)).
Marcel, permettez-moi de vous faire remarquer que beaucoup de gens, dont je suis, ne voient pas l'école comme vous la voyez.
L'épanouissement de l'individu passe, a. m. h. a. aussi et surtout par la connaissance des maths, sciences, histoire, etc. que lui aura inculqué l'école (au besoin par la contrainte).
Un homme ne pourra en effet vivre "libre" et épanoui que s'il comprend plus ou moins le monde qui l'entoure. Etre mauvais (ou, à tout le moins, pas bon), comme l'est effectivement l'enseignement de la CF en sciences, en maths, en langues, en histoire, ... est un délit contre notre jeunesse. Ni plus, ni moins.
Et cela, c'est notamment (une fois encore) grâce aux infâmes PS/CDH qui se sont succédés à l'enseignement (Onkelinckx, Arena - qui voulait supprimer le latin car générateur "d'inégalités"-, Simonet, ...).
Avant, il y avait encore les "bonnes" écoles, dans lesquelles vous pouviez espérer avoir une chance d'envoyer votre progéniture. Hélas, même ces écoles-là ne sont apparemment plus ce qu'elles étaient, à cause du nivèlement par le bas (sciemment?) organisé par les chantres de "l'égalité sociale" (= tout le monde ingorant, pauvre et socialiste?).
Reste donc l'enseignement flamand. Malheureusement, il y a des chances que son enfant en sorte "jésuitisé", plutôt que "socialisant". C'est un peu la peste et le choléra, je le reconnais ;).
Écrit par : jester | lundi, 20 février 2012
@Jester :
""Marcel écrit: "À cet égard, les allochtones de première génération en Flandre obtiennent un score de 456, soit 100 points de moins que les "autochtones"." Le bien fondé/la nécessité de la mesure prise par le Sint-Pieterscollege est donc démontré(e) par l'OCDE si je comprends bien?"
Non, parce que les écoles flamandes pratiquent souvent ces mesures depuis 5, 10 ou 20 ans, et que le retard n'a pas diminué, et est d'ailleurs le même (100 points environ) que dans l'enseignement francophone. Autrement dit, sur les études PISA, ces mesures n'ont apparemment aucune espèce d'influence.
"Pour le surplus je constate que Marcel manie semble-t-il une conception "Decrolyenne" de l'école, au sein de laquelle il faudrait "s'épanouir", et surtout ne pas trop tenir compte de la qualité de l'enseignement en maths, sciences, ...,"
Mauvaise foi crasse : si j'engueule un prof de français parce qu'il n'y a plus les auteurs français classiques et moins classiques parmi les livres qu'elle impose, c'est bien que je ne suis pas pour une conception decrolyenne. Au contraire. Ce que je dis, c'est que l'école doit permettre aux élèves de trouver leur voie. Ça n'empêche pas, que je sache, une grande rigueur dans les cours donnés. En revanche, la vie scolaire est le premier contact des élèves avec la société. De ce fait, les pratiques comme l'empêchement d'utiliser une langue à la récréation ne vont pas dans le sens d'un épanouissement personnel, et encore moins dans celui d'une culture de la démocratie des libertés.
"Etre mauvais (ou, à tout le moins, pas bon), comme l'est effectivement l'enseignement de la CF en sciences, en maths, en langues, en histoire, ... est un délit contre notre jeunesse."
Franchement, cet enseignement n'est absolument pas aussi mauvais qu'on le dit. Ça dépend toutefois encore trop des écoles.
"Avant, il y avait encore les "bonnes" écoles, dans lesquelles vous pouviez espérer avoir une chance d'envoyer votre progéniture."
Oui, si vous aviez les moyens, ou si vous étiez bien renseignés, ou si vous aviez un piston. Franchement, c'est le contraire de la civilisation. Désolé, mais en Flandre, les mesures qu'Arena a dû laisser béton suite à l'assaut des parents hystériques sont exactement celles qui sont aujourd'hui encore en vigueur en Flandre. C'est quand même bizarre, mais celle-ci est déjà moins inégalitaire que la Wallonie. Votre francophonie conservatrice, rétrograde et antisociale qui privilégie les privilégiés, je vous la laisse.
Écrit par : Marcel Sel | lundi, 20 février 2012
Merci pour vos précisions Marcel, dont certains éléments donnent en effet à réfléchir.
Pour le reste, je ne suis pas pour une école des privilégiés à côté d'une école pour "la plèbe", contrairement à ce que vous semblez croire.
Je suis, apparemment tout comme vous, pour une bonne école pour tous, quels qu'ils soient.
Je ne suis par ailleurs absolument pas conservateur (loin de la).
Je constate simplement qu'au lieu de mener des politiques visant à plus de "mixité sociale" et autre bull-shit à la "emplâtre sur une jambe de bois", la CF ferait mieux de poursuivre un niveau d'enseignement à la hausse (et identique) dans tous ses établissements.
Faire migrer les élèves ou instaurer des "systèmes" (Google maps...) est inutile, voire débile, et ne ferait qu'encore diminuer l'offre d'enseignement digne de ce nom.
L'Etat (défaillant à ce niveau-là) doit assurer une offre d'enseignement de qualité pour tous les enfants. Celle-ci, de votre propre aveu, n'existe pas, à cause du manque de volonté du parti au pouvoir. Allez-vous dans ces conditions, traiter tous les parents qui préfèrent mettre leurs enfants à Saint-Michel plutot qu'à Madeleine Jacquemotte de conservateur privilégié? C'est votre droit.
Moi, je me dis que ces parents ont tout compris et tentent de retirer un maximum d'avantages d'un système incapable de les leur garantir. Bref, de l'optimisation d'une mauvaise situation.
Il y a une différence entre être pragmatique et être conservateur, élitiste ou autre.
Bien au contraire, je suis pour l'accès à tous à l'enseignement primaire, secondaire, et universitaire, mais uniquement en nivelant par le haut.
Écrit par : jester | lundi, 20 février 2012
@Jester : j'ai mis mes enfants dans des écoles qui n'ont pas la réputation de Saint-Michel et où il y a une mixité sociale et culturelle, et franchement, je n'ai pas trouvé que l'enseignement était mauvais, au contraire. Ils tiennent parfaitement la comparaison avec des petits Flamands ou des petits Allemands. Du reste, Uccle II, tout en étant dans une zone "privilégiée", a une réputation exécrable. Et Charles Janssens, très mixte, en a une très bonne. Ce qu'il faut, c'est probablement une inspection plus rigoureuse des directeurs d'école qui sont parfois à remplacer d'urgence…
Écrit par : Marcel Sel | lundi, 20 février 2012
@jester
vos clichés sur decroly sont étranges, comment pouvez-vous alors expliquer le taux de réussite universitaire de leurs sortants y compris dans les facs scientifiques...
si vous me dites qu'il ne s'agit que de capital social des populations decrolyennes, alors quel est le sens de dénigrer le soi-disant manque de qualité de l'enseignement des maths et des sciences...
mais bon peut-être aussi que dans votre cas, vos enfants se sont investis dans ce que vous désiriez pour eux sans qu'aucune approche pédagogique ne vous et/ou ne les y ait aidés... à l'exception d'une "épanouissante" approche coercitive :))
Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 20 février 2012
Zuiltje,
J'ai répondu il y a quelques jours, mais Internet / Marcel n'a apparemment pas fait passer mon comment.
Bref, en somme je disais que l'adjectif Decrolyen avait peut-être été utilisé à mauvais escient, mais que, cela étant, même "à Decroly" on vous force a apprendre les tables de multiplications et à écrire correctement.
En effet, sinon, comment intéresser des enfants à des choses qu'ils ne connaissent simplement pas?
La coercition fait partie (je dis bien "partie") de l'enseignement (et de la vie en société). La tendance actuelle qui vise plus à "motiver" qu'à "apprendre" est néfaste et fait baisser le niveau de l'enseignement. Les jeunes de 23-24 ans sont bien souvent incapables d'écrire ou de compter correctement, ce que ma gran-mère de 90 ans, qui n'a jamais été à l'école que jusqu'en 5 ème primaire (!) parvient à faire sans problèmes (elle est d'ailleurs extrêmement forte au scrabble et aux chiffres et des lettres!)
Écrit par : jester | jeudi, 23 février 2012
Affligeant et révoltant effectivement...
Mais si ceci est la démonstration par l'absurde de construire à Bruxelles un véritable enseignement bilingue, qui ne divise pas en mono-cultures unilinguistes, mais permet au contraire une véritable interculturalité, un peu à l'instar des Écoles européennes ...
Écrit par : José Fernandez | vendredi, 17 février 2012
Répondre à ce commentaireBilingue français-anglais ou néerlandais-anglais, bien sûr.
Toutes autres langues étant un plus.
Écrit par : gerdami | samedi, 18 février 2012
J'aimerais connaître l'opinion du MRAX si l'on interdisait aux petits "allochtones", comme disent les flamands, de parler turc ou arabe dans la cour de récréation.
Écrit par : gerdami | samedi, 18 février 2012
Répondre à ce commentaire@ gerdami
le MRAX n'aurait rien à dire... mon fils va à ce qu'on appelle une "concentratieschool" à Anvers et on oblige tous les enfants, qu'ils soient francophones, turcs, arabes etc... de parler le NL pendant toute la journée, y inclus dans la cour de recréation... on n'en fait pas une histoire....
just admit it, what bothers the francophones is the fact that "francophone" kids are supposedly targeted, while the school teaches kids of multiple nationalities with multiple maternal languages, but you seem to assume that everyone is targeted because they are talking french....
j'ai toujours pas reçu une réponse à ma question comment on pourrait éduquer des enfants avec 10-20 langues maternelles sans avoir une langue commune dans la classe et la cour de récréation.... someone wants to enlighten me?
Écrit par : des | samedi, 18 février 2012
@Des : personne n'a contesté que la classe devait se dérouler en néerlandais. Quant à l'autre partie de votre question (comment éduquer des enfants ayant 10-20 langues maternelles différentes sans leur interdire de parler leur langue maternelle à la maison), c'est très simple. Posez la question à l'école européenne, à l'école américaine, au lycée français. Ensuite, demandez aux écoles parisiennes, d'île de France, aux écoles francophones, aux écoles luxembourgeoises, aux écoles strasbourgeoises, et en fait, à toutes les écoles de grandes villes cosmopolites. Ensuite, mettez une pastille rouge à toutes celles qui ont opté pour la solution en vogue en Flandre et vous verrez qu'à quelques rares exception près, toutes les pastilles rouges seront situées entre Knokke-le-Zoute et Maaseik. Ensuite, demandez-vous s'il faut transmettre "l'efficacité" à la flamande au reste du monde ou si c'est éventuellement l'enseignement flamand qui devrait d'urgence aller voir comment on fait ailleurs… tenez, par exemple en Suède, dans la région à majorité finnoise.
Écrit par : Marcel Sel | samedi, 18 février 2012
@Des : oups. Je voulais bien entendu dire "sans leur interdire de parler leur langue maternelle dans la cour de récréation". Sorry.
Écrit par : Marcel Sel | samedi, 18 février 2012
@des
"concentratie"school, c'est vraiment le nom officiel?
un choix terminologique d'école...
Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 20 février 2012
@des
pas de quoi en faire une histoire... en effet!
ni à trouver très pédagogique que la punition pour avoir parlé FR, c'est une leçon de NL, autant qu'ils comprennent tout de suite que la langue ludique obligatoire c'est la même que celle des punitions... qu'en pense pisa?
Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 20 février 2012
@Zuiltje : concentratieschool est le terme plus ou moins officiel. Officieusement, quand il y a peu de Flamands dans une école, on parle de "zwarte school" (école noire). L'une d'entre elles a d'ailleurs été fermée parce qu'il n'y avait plus que des "alochtones" qui y allaient. Et la Flandre n'est apparemment pas très douée pour faire ce que certaines écoles bruxelloises font tant bien que mal (et parfois assez mal) depuis des décennies. Peut-être que Pascal Smet devrait refaire un stage à la FWB pour essayer de trouver des solutions moins radicales. Après tout, il a 20% de pognon de plus par élève.
Écrit par : Marcel Sel | lundi, 20 février 2012
COURTE ECHELLE, ... en effet, tout cela pour quelques milliers d'enfants et centaines de profs, .... c'est beaucoup d'encre pour rien, ... ou presque, ... mon fils a été scolarisé en néerlandais et est totalement bilingue aujourd'hui et je dois reconnaitre qu'à l'époque déjà j'ai du être vigilant avec un prof de morale qui était un peu trop chatouilleux sur le côté flamingant, ... je m'en suis remis à la Direction de l'établissement pour que ce prof indélicat soit quelque peu réprimandé sur des actes et "surveillé" afin de ne pas faire payer aux enfants le fait qu'à Bruxelles le choix des langues est et reste libre, ... je lui ai dit à l'époque que s'il souhaitait ne s'adresser qu'à de vrais néerlandophones, ... c'était très facile, ... il n'avait qu'à demander sa mutation vers un établissement situé un peu plus au nord , ...
Ce professeur n'a pas été renvoyé ni muté, ... il a certainement compris que la finesse et la persévérance suffiraient à bien faire son travail et permettre à nos enfants de pratiquer la langue (ce qui est ici le but recherché) et de respecter les personnes qui la parlent,... et là aussi c'est un but acquit, ...
Écrit par : JP_Allonsius | samedi, 18 février 2012
Répondre à ce commentaireLa Constitution dit clairement que l'emploi des langues est libre. Cette liberté n'exclut pas que des gens intéressés se mettent d'accord d'utiliser une seule langue dans une situation spécifique. Si une école décide en accord avec tous les intéressés, dans ce cas-ci les parents, de n'employer que le néerlandais (ou une autre langue) au sein de son institut, elle est libre de le faire. Il s'agit alors d'une sorte de contrat (ou engagement) entre parties intéressées.
Le problème avec le Sint Pieterscollege est que l'école a établi une sanction, ou en tout cas quelque chose qui peut être perçue comme sanction, si l'engagement n'est pas respecté.
Le refus de l'engagement de ne parler que le néerlandais implique que l'élève retrouve sa liberté de parler la langue de son choix et ne pourra pas être sanctionné parce que cette liberté est garanti par la Constitution.
Écrit par : Schoonaarde | samedi, 18 février 2012
Répondre à ce commentaireSi j'ai bien tout compris, chaque école établit son propre règlement intérieur et l'applique avec plus ou moins de rigueur. Mes enfants ont fréquenté simultanément divers établissements dont les règlements différaient allègrement (ex. : A., tu as le droit aux baskets et au maquillage mais pas B.)
Que dit la loi au sujet de l'emploi des langues ?
"Kan een vrije school via het schoolreglement het gebruik van het Frans op de speelplaats en in de lessen verbieden of valt dit onder de grondwettelijke vrijheid van taalgebruik?"
http://brussel.vlaanderen.be/taalgebruikonderwijs.html
"...Opgelet: de situatie wordt iets genuanceerder als er in het reglement ook sancties worden verbonden aan de niet-naleving van deze clausule. In dat geval neemt u best eerst contact op met het steunpunt"
Le reste du dossier n'est pas mal non plus ;-)
http://brussel.vlaanderen.be/veelgesteldevragen.html
Alors, soit, il est interdit de parler français en récréation. OK.
Mais dans ce cas, pourquoi a-t-on demandé à mon ado de donner des cours de conversation française à des élèves flamands qui avaient des "difficultés en français", pendant l'heure du midi (alors qu'il n'allait pas à la cantine, donc repas au lance-pierre) ?
Et pas question de refuser : faut bien finir l'année scolaire, voire tout le parcours dans cet établissement, à peu près tranquille non ?
Écrit par : catherine | samedi, 18 février 2012
Répondre à ce commentairePersonnellement je n'ai pas d'avis tranché sur la question.
Que dans une école néerlandophone il soit interdit de parler une autre langue que le néerlandais (en dehors des cours de langues étrangères), ça va de soi.
Par contre, étendre cette interdiction à la récréation… Question bête : comment contrôler que l'élève y parle néerlandais ? On place un surveillant auprès de chaque groupe d'élèves ?
Mais d'un autre côté je comprends cette politique : il ne faut pas oublier qu'à Bruxelles, une fois sorti de l'école flamande, l'élève n'entendra que peu ou pas de néerlandais. Le vocabulaire néerlandais de l'élève ne sera donc que scolaire s'il se limite à parler néerlandais en classe. Il est absolument nécessaire qu'il pratique cette langue dans des situations bien plus courantes !
Mais ce n'est pas en forçant deux élèves francophones à se parler néerlandais qu'ils vont élargir leur vocabulaire courant ! C'est en parlant avec des camarades néerlandophones qu'ils pourront améliorer leur néerlandais pratique. Et comment le faire puisqu'il n'y a quasiment que des élèves issus de familles francophones ? Et que cette tendance ne fait que se renforcer ?
Bref, c'est la quadrature du cercle.
Écrit par : Franck Pastor | samedi, 18 février 2012
Répondre à ce commentairehttp://www.uplace.eu/default.aspx?pageid=198&culture=fr
Parlera-t-on le français chez Uplace ?
Écrit par : Louis | lundi, 20 février 2012
Répondre à ce commentaireRéponse: " Chacun doit pouvoir être servi dans sa propre langue, c’est une question de politesse.Toutefois, Uplace reste un projet flamand, c’est la raison pour laquelle nous avons conclu des accords clairs avec le ministre Bourgeois quant au cadre linguistique au sein du projet."
C'est certain qu'avec Bourgeois les francophones seront bien servis.
Écrit par : Lachmoneky | lundi, 20 février 2012
Répondre à ce commentaireest-ce par ailleurs quelqu'un est au courant de la proportion de "FR" dans l'enseignement NL du rand de la capitale de la flandre...
parce que je suis prêt à entendre qu'hors de l'école, un petit FR de l'enseignement NL de bxl n'entend pas un mot de NL, mais alors Isa412,etc... tirez-en les conclusions qui s'impose : la capitale de la flandre est FR et le NL y est quantité culturelle négligeable... (perso ce n'est pas mon avis)
est-ce que le succès de l'enseignement NL auprès des parents FR, est-il juste motivé par un calcul pragmatique: bilinguisme=emploi ? ou par les brillants résultats pisa de l'enseignement NL...
Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 20 février 2012
Répondre à ce commentaireJe crois que c'est surtout une façon de vouloir, c'est Marcel qui dit qu'on peut vivre cent ans à Bruxelles sans avoir besoin de nl n'y en entendre (ce n'est pas mon avis ou bien il est sourd ;)) Ces gens la ne vont souvent pas au theatre, cinéma ou autre en nl, ne doivent pas parler le nl chez le boucher, boulanger etc s'il ne veulent pas , ne regardent pas Ketnet ou autre à la maison etc, etc, etc...
Moi si je veux faire qq chose dans ma langue maternelle je peux mais même pour moi c'est souvent un effort, alors pour ceux que ça ne concerne pas dans leur vie de tout les jours?
Écrit par : isa412 | lundi, 20 février 2012
@Isa412
toutes les langues se valent (guéant n'est peut-être pas d'accord avec ça) mais elles ne sont pas juste des idiomes de communication, nos langues ne sont pas juste deux idiomes indo-européens banals, ils n'ont bien sûr ni la même histoire ni le même impact universel (parlons plus modestement de civilisation occidentale) mais c'est «nos» langues belges au moins ici à bxl et environs (avant c'était dans toute la flandre et ne demandez à un FR de trouver ce rétrécissement géographique normal)
je l'ai dis au moins une dizaine de fois sur ce blog que je regrette que ni erasme ni spinoza ni descartes n'ai écrit en NL, que le NL n'ait pas eu d'un autre côté la postérité coloniale du portugais est finalement peut-être à son honneur s'il n'y avait «apartheid» comme mot symbolique (soyons de bon compte il paraît que c'est aussi à l'origine le FR «à part») qui colle à toute la «civilisation» occidentale...
je peux comprendre de quoi vous parlez en tant que NL à bxl (je vais aussi chez le boulanger,etc...)même si cette situation est une vérité qui n'a rien à voir avec l'injustice faite à la langue FR dans le rand... une volonté d'injustice
flamande pleine de bonne conscience dans l'espoir pathétique de s'imposer. pathétique jusque dans les règlements de cours de récré...
J'aime le NL, mais je pense n'éprouver strictement aucune culpabilité pour l'attitude FR vis-à-vis du NL dans l'histoire de ce pays...car elle fût exemplaire, tout ceux qui ont voulu parler NL, le parle aujourd'hui... bien que la langue FR fût la victime de la majorité NL...
demain j'ignore ce que parleront les bxlois mais je constate que nous sommes beaucoup de FR à trouver encore de l'intérêt pour le NL ...
Écrit par : Uit'tZuiltje | lundi, 20 février 2012
@ Marcel
Un peu facile de propager l'exceptionalisme du français qui serait plus difficile à écrire sans faute que le néerlandais. Pour chaque langue étrangère il est difficile d'écrire sans fautes, parmi tes groupies y en a qui ont des difficultés à faire la distinction entre vlams et Vlaamse.
Le critère de montant par élève est tout aussi utile pour réclamer des fonds additionels, mais il s'agit aussi de regarder le poids de toute l'administration communautaire et de se demander si à l'intérieur de l'organisation administrative, la priorité est bien donnée à l'enseignement, où si on préfère maintenir d'autres structures coûteuses dans d'autres domainse (PASS - Route du Feu - MRAX - Télé PS... etc etc). D'autan plus que du côté francophone il me semble que la politique de gauche et de donner priorité à l'officiel. Si la participation des parents dans la totalité des coûts est plus grande (transport- cahiers - structure administrative de groupe scolaire, etc...), il ne me paraît pas anormal que le budget officiel restant à dépenser par enfant soit plus grand aussi.
Si les francophones déclarent faire moins d'effort, je te conseille de changer urgemment de bonus-BD.
Le nombre d'allophones dans l'enseignement francophones est la conséquence d'une politique délibérée des responsables francophones. Il ne faut pas se plaindre des conséquences tout en refusant d'adresser les causes. C'est encore la politique du "end-of-pipe" pour laquelle je me suis déjà fait censurer par toi. C'est facile de se vanter d'être la terre d'acceuil et ouverte au monde mais de demander à d'autres de financer son hospitalité universelle.
L'enseignement francophone est le problème des francophones. Ce n'est pas aux Flamands de continuer à combler les trous creusés par les politiques francophones. L'afflux est la conséquence de la priorité politique francophone, c'est à vous de la financer.
Je suis le premier à admettre que la Flandre doit se resaisir, mais c'est le problème des Flamands. Si l'éducation francophone ne va pas si mal que ça, je m'en réjouis.
Écrit par : wallimero | lundi, 20 février 2012
Répondre à ce commentaire@Wallimero : la présence plus importante "d'allochtones" dans l'enseignement francophone est simplement dû au fait que Bruxelles accueille beaucoup d'allophones en tant que ville cosmopolite, et que tant pour l'université que pour la vie sociale, ceux-ci s'implantent plus facilement dans une région dont ils connaissent déjà partiellement au moins la langue. Il y a aussi le fait que pour les demandeurs d'asile, que nous devons accueillir au moins momentanément, la Flandre refuse de prendre sa part en charge, comme je l'ai montré dans une article déjà ancien (search if you want). Les politiques migratoires ont de tout temps été votées avec une majorité flamande, alors ne venez pas me racontez qu'elles sont dues "au PS", c'est du blabla propagandiste qui ne correspond à rien.
Écrit par : Marcel Sel | lundi, 20 février 2012
@ Marcel,
Tu sais comme moi qu'un accord de gouvernement reprend les priorités des différentes composantes.
Le système belge consistait en effet d'avoir des priorités individuelles pour chaque parti (famille) politique et d'en remettre la facture à la collectivité, c'est de l'égoïsme collectif. On se cache derrière la collectivité pour échapper à sa responsabilité. Pour une politique économique certaine, il fallait donc accepter es priorités des socialistes francophones en matière d'immigration, ou au moins tolérer qu'on bloque toute réforme. Cela s'appelait "jouer le jeu".
Eh bien, à ce jeu-là il y en a qui refusent de jouer, et c'est pourquoi on est resté sans gouvernement pendant pas mal de temps.
Et puis il y a ceux qui ne veulent pas que ce petit jeu de dupe s'arrête. Et qui sont le premiers à crier au scandale si on ne joue plus. Mais sinon comment changer les choses en Belgique?
Si les priorités choisies au fédéral par les politiciens francophones ont des conséquences pour la communauté et les régions, c'est à eux de les assumer. Je suis sûr qu'il y assez de candidats du côté Flamand pour soutenir un changement de cap.
C'est trop facile de se clâmer ouverte sur le monde, mais de passer la note au voisin. C'est du blabla populiste qui ne correspond à rien.
Écrit par : wallimero | lundi, 20 février 2012
@Wallimero : je vous signale quand même que l'immigration est pratiquement impossible depuis les années 70. C'est une des raisons de l'afflux de demandeurs d'asile. Quand on coupe un canal, un autre s'ouvre. C'est ce qu'on appelle le principe des vases communicants. Les tabous des uns et des autres nous empêchent en fait de gérer l'immigration de façon intelligente comme ça se passe au Canada. Ça, ce n'est pas la faute du PS, mais de l'ensemble de la classe politique.
Écrit par : Marcel Sel | lundi, 20 février 2012
ah! je comprends, c'est la faute aux autres de céder au chantage des uns, comme quoi si tout le monde est responsable il n'y a personne qui est responsable. Et sourtout pas ceux qui font passer en force leur agenda.
Mais, en fait, il aurait donc fallu refuser de former un gouvernement beaucoup plus tôt, et le 'staatsmanschap' du CD&V était en fait un compromis lâche et coupable?
mmm, le système canadien, tiens, c'était quel parti encore qui avait proposé quelque chose de similaire?
Écrit par : wallimero | mardi, 21 février 2012
@Walli: "...Et sourtout pas ceux qui font passer en force leur agenda..."
lol!!!!!!!!!!!
Tiens, çà me rappelle beaucoup de choses, comme des résolutions du parlement flamand, qui DOIVENT se retrouver dans l LES réformes de l'Etat, et LES déclarations de politiques flamands qui déclarent qu'une minorité (très relative!!) ne peut bloquer une majorité!! Ou comme quand les flamingants-hors-Bruxelles étouffent leur propre capitale en refusant son extension, et en favorisant sans complexe sa périphérie-très-flamande-avec-emplois-purement-flamands. Ou encore, des démonstrations "en force" de "marches sur..." accompagnées de moultes oriflammes et projectiles ovoïdes.
Ha, oui, passer en force un agenda! :P
Mais bon, çà ne fait que bientôt une centaine d'année que les flamingants font passer en force leur agenda, au plus grand bénéfice des leurs.
Je rêve toujours d'un Etat qui ne favorise ni les Flamands, ni les Francophones, ni les socialistes, ni le grand capital.
Je rêve beaucoup, je l'avoue!!
Écrit par : Lachmoneky | mardi, 21 février 2012
Walli, la nva et le Canada... La N-VA invoque souvent la situation au Québec où les francophones sont minoritaires et tentent de se protéger face aux anglophones…
Les Québécois donnent deux leçons à la N-VA : la première est que jamais ils n’ont envisagé leur indépendance sans passer par la voie référendaire et sans forcer aucune population à les suivre dès lors qu’ils n’avaient pas la majorité pour obtenir leur indépendance. La deuxième leçon que donnent les Québécois aux nationalistes flamands, c’est sur la protection des minorités. Si les francophones de Flandre avaient les droits que les anglophones du Québec ont, on parlerait toujours français dans tous les conseils communaux de Flandre là où il y aurait des élus francophones. Les anglophones au Québec peuvent s’exprimer en anglais dans toutes les assemblées délibérantes où ils siègent en ce compris dans l’assemblée nationale du Québec. Au Parlement flamand, Christian Van Eycken pourrait parler le français ! Il y aurait toujours une université francophone à Gand et à Louvain puisqu’il y a toujours des universités anglophones à Montréal, par exemple. Il y aurait tout un réseau scolaire en français en Flandre. Il y aurait un réseau hospitalier francophone en Flandre Tout cela, les anglophones du Québec l’ont. Les Québécois très attachés à leur langue n’ont jamais nié les droits linguistiques de la minorité anglophone. J’attends que la N-VA soit aussi performante sur le respect des droits linguistique de la minorité.
Comme toujours, il y a des francophones qui croient qu’en abandonnant des exigences démocratiques essentielles comme la protection des francophones de la périphérie, on va calmer l’appétit nationaliste flamand. Mais c’est tout l’inverse qui se produit. Il y a un vice de raisonnement terrible dans le raisonnement de ces personnalités. On vante Bruxelles comme une référence en raison de son cosmopolitisme, de sa fonction européenne et internationale, de la rencontre des cultures Et à moins de dix kilomètres de la capitale, cette réalité-là ne vaudrait plus et seul l'obscurantisme nationaliste et complexé flamand prévaudrait ?
On devrait encore et encore retomber dans le vieux travers du principe de la territorialité flamingant ? Comme si le cosmopolitisme ne se vivait pas aussi à Crainhem, à Wezembeek, à Overijse... Les grandes villes internationales sont appelées à s’étendre. La seule ville en Europe qui ne peut pas avoir de relations suivies avec sa périphérie, c’est Bruxelles. L’échange des langues et des culturelles ne s’arrêtera jamais au carcan des 19 communes !Des flamands ont la chance de vivre comme flamand comme ils l'entendent en Région Bruxelloise ... Qu'ils se battent pour les mêmes libertés pour les francophones en Région flamande ou qu'ils se taisent.
Écrit par : Philippe | mardi, 21 février 2012
J'ai déjà essyé de passer un lien vers un document très intéressant mais il ne passe pas pour des raisons techniques. Donc si vous voulez avoir la gentillesse d'aller sur google.be (nl) et de taper "leerlingentelling 1 februari 2011", vous aurez une statistique de la VGC concernant le nombre d'élèves néérlandophones/francophones/autrephones.
Je vous préviens les chiffres sont assez troublants si on les lit avec l'adage en tête que la jeunesse c'est notre futur.
Écrit par : Schoonaarde | mardi, 21 février 2012
>> " Du coup, l’échange linguistique s’est fait avec une école hollandaise. Mais les élèves de cette école étaient parfaitement incapables (après trois ans de français) de formuler une phrase cohérente en langue de Molière. Résultat : en dehors des cours, les élèves francophones et hollandais parlaient entre eux… l’anglais ! "
LA solution de bon sens!
Écrit par : gerdami | lundi, 20 février 2012
Répondre à ce commentaireMarcel dit: "Ensuite, sur l'enquête PISA, je ne suis pas d'accord sur le fait qu'elle est "catastrophique". Tout d'abord, la CF est désormais dans la moyenne, tant de l'OCDE que de l'UE. Peut mieux faire, bien sûr, je n'ai jamais dit le contraire. Mais voici quelques éléments qui imposent de relativiser. Je vais vous répondre de mémoire, et il y a aura des inexactitudes parce que je n'ai pas le temps de reprendre tous les documents que j'ai lus à ce sujet. Tout d'abord, la partie "lecture" de l'étude PISA ne tient pas compte, si je ne me trompe, de la notion d'orthographe exacte. L'anglais et le français sont nettement plus difficiles à assimiler de ce fait que les langues dont l'orthographe ne possède pratiquement pas d'exception, comme l'espagnol, le néerlandais, plusieurs langues slaves. En revanche, le portugais, le français, l'anglais, le grec ont plusieurs orthographes pour un même son."
Vous avez raison, une des grande lacune du système PISA, en matière de langues, est de comparer des pommes et des poires. Autant, une étude qui viserait à comparer des performances en math (dans des pays à niveau de développement égal) peut être un bon indicateur de la validité des méthodes pédagogiques locales, autant un indicateur qui compare l'apprentissage linguistique est une stupidité.
L'apprentissage du français est long et fastidieux pour l'enfant, notamment en raison du niveau de difficulté orthographique de la langue; d'ailleurs, en tant qu'adulte, quand je frappe au kilomètre, il m'arrive souvent de laisser passer un accord ou un pluriel. De nombreuses études universitaires démontrent ce problème. C'est pourquoi certains linguistes, sociologues ou psychologues prônent la simplification orthographique du français (je n'ai pas dit que j'étais pour...).
De même, la classification PISA, est réductrice en ce qui concerne le milieu social de l'étudiant. Il est clair qu'un enfant "d'allochtones", dont les parents ont été peu scolarisés, "n'explosera" pas les scores "piséens". Dans ces conditions, une partie de la Wallonie et de la région bruxelloise (qui connaissent un taux de pauvreté plus important que celui de la Flandre et qui accueillent, proportionnellement, plus d'étrangers pauvres que le nord du pays) ne vont pas briller au firmament de l'Académie. Est-il vraiment utile que je paraphrase, ici, Pierre Bourdieu et sa théorie de la reproduction des élites?
Pour obtenir une étude comparative valable, il faudrait modifier sur certains points une partie des variables utilisées actuellement par le "comparateur" PISA et réajuster la "brisure" de la langue. Ainsi que celle du niveau "social" des individus. Sinon, pourquoi ne pas comparer l’apprentissage des idéogrammes chinois à celui de l'alphabet latin (à 4 ans, mon benjamin, chante l'alphabet de A à Z)? Pour ceux qui ne comprendraient pas le phénomène de "brisure", on peut comparer avec les tests de QI qui ne sont jamais que le reflet d'une capacité à appréhender son environnement dans son contexte de base; un autrichien ou un japonais dans son milieu et, pourquoi pas et en théorie, un yanomami dans sa forêt amazonienne. Bref, on en revient toujours à l'histoire des pommes et des poires, voir des bananes.
En ce qui concerne le sujet de fond de l'article, les problèmes d'intolérance au français dans des établissements scolaires néerlandophones dans des écoles de la région bruxelloise, je présume que les parents savent à quoi ils vont devoir faire face. Non? Il ne m'a pas fallu six mois pour me faire une idée de l'école où j'ai placé mes enfants. Maintenant, libre à chacun d'être sado-maso.
Écrit par : François | lundi, 20 février 2012
Répondre à ce commentairePourquoi est-ce que les parents francophones ne quittent pas en masse ce maudit Sint-Pieterscollege ? Il y a de dixaines d'écoles francophones dans les environs ?
La réponse : ils apprécient cette école.
Ni Marcel Sel, ni d'autres propagandistes ont le droit de critiquer l'école qui veut qu'on respecte son caractère, ses règlements. Qui demande tout simplement un peu de respect de ses clients. Et on offre des cours supplémentairs (gratuit !) aux enfants !
Qu'on attaque les parents francophones qui y envoient leurs enfants. Quel est leur motivation de laisser subir leurs enfants cette "intolérance" ?
Écrit par : Court Mémoire | mardi, 21 février 2012
Répondre à ce commentaireEh oui "Court Mémoire"... Un choix imposé que désormais la majorité en Région Bruxelloise refuse au nom de nos principes.
Dès que l'enseignement aura été régionalisé, ce type d'enseignement ou plutôt ce type de valeur aura vécu.
Ceci dit, il sera toujours possible sur base de la réciprocité d'implémenter, où bon vous semble, des Lycées flamands. Et cela ne nous empêchera pas de proposer le néerlandais sous différentes forme à nos enfants dans nos écoles.
Écrit par : Philippe | mercredi, 22 février 2012
@ Court Memoire, .... mais oui, c'est insupportable, .... c'est ça faites le taire !!
scandez "SCUOLA BLABLA" au nom de la démocratie, ... allez on y retourne "SCUOLA BLABLA!"
Écrit par : JP_Allonsius | mardi, 21 février 2012
Répondre à ce commentaire@ Allonsius
The proof of the pudding is the eating.
Ces parents francophones semblent d'être contents, ils y envoient volentairement leurs enfants. Le comité des parents soutient le règlement. Leur président et pas mal de leur membres sont francophones.
Personne ne semble de quitter l'école.
Donc les commentaires de M. Sel et de ses acolites sont à coté de la plaque. Les clients de l'école apprécient le systeme, de rest is bijzaak.
Écrit par : Court Mémoire | mardi, 21 février 2012
@Court Mémoire,
D'accord avec vous. Même sur le site du Soir une écrasante majorité des commentaires des lecteurs étaient de ce genre.
Seuls Marcel Sel et une FDF de Kraainem en ont fait une histoire.
Une école peut également interdire aux enfants de ne pas courir dans les couloirs et d'être silencieux lors du manger. Alors que ce n'est pas non plus dans la Constitution
Écrit par : thomas | mercredi, 22 février 2012
@Court mémoire. Vous avez la mémoire courte. Les Flamands de Gand refusaient d'envoyer leurs enfants à l'université néerlandisée par les activistes en 1917. Les parents sont parfois bizarres…
Plus sérieusement, la grande majorité des parents ne s'intéresse pas à la pédagogie et a un sens citoyen très peu développé. il faudra peut-être attendre que les écoles néerlandophones de la périphérie refusent massivement des "allochtones" pour qu'ils se mettent à réagir. Les mentalités de l'air du temps jouent sur la parentalité aussi. Rappelez-vous, en Allemagne, les parents qui envoyaient leurs ouailles dans la Hitlerjugend (obligatoire) sans broncher pensaient aussi en majorité que c'était bon pour leurs enfants. Bien sûr, ici, c'est beaucoup moins grave, mais si on n'avertit pas quand un glissement se produit sur une pente dangereuse, après, il est trop tard. Quand je lis la manière dont beaucoup de médias et politiciens flamands parlent de la performance scolaire, j'ai bien peur que déjà aujourd'hui, l'école n'est plus là pour former des enfants, mais pour donner une image de l'enseignement néerlandophone. Et sans sourciller le moins du monde quand on parle de concentratiescholen, de zwarte scholen ou d'exclusion de masse pour cause de surcharge pondérale des non-néerlandophones. C'est extrêmement triste.
Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 22 février 2012
@Marcel
Je vous signale qu'à partir de 1941 tous les enfants allemands à partir de dix ans étaient obligés de devenir membre de la Hitlerjugend. L'avis des parents n'était pas demandé.
Vous ne saviez pas? On vous retire un point Godwin.
Écrit par : Schoonaarde | mercredi, 22 février 2012
@ marcel
ik ben onder de indruk en sta ervan verstelt hoe je de link maakt van Vlaams onderwijs naar de Hitlerjugend.... a slippery slope indeed....
Marcel, maak U gewoon zorgen om het onderwijs in franstalig belgie en laat ons gerust aub.... we zullen onze plan wel trekken... chacun garde ses moutons, nietwaar..
Écrit par : des | mercredi, 22 février 2012
@Schoonaarde : ça n'a pas empêché mon grand-père de refuser qu'ils y aillent, ses enfants. Eh oui, il y avait des parents qui agissaient. Cela dit, la plupart des autres habitants de son village trouvaient la Hitlerjugend très bien comme enseignement de la discipline. Et croyez-moi, ils n'étaient pas tous nazis, loin de là. Je prends le point Godwin parce que c'est le raccourci le plus rapide pour dire que les parents ne sont pas une référence. Quand on interdisait le breton dans les écoles françaises de Bretagne, les parents n'en retiraient pas leurs enfants non plus. Et comme je disais : je peux encore comprendre de telles interdictions à Bruxelles parce que les parents ont le choix de la langue d'enseignement, mais pas à Merchtem, avec 7 ou 8% d'enfants de langue autre.
Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 22 février 2012
@Des : Frans is niet uw sterkste punt. Mijn vergelijking was helemaal niet tussen de Vlaamse scholen en de Hitlerjugend, maar tussen de ouders van nu en toen. In dit geval had ik het zelfs eigenlijk over de Franstalige ouders (ik antwoordde aan Court Mémoire FYI). Maar u bent zo blind geworden dat u enkel ziet dat in één commentaar het woord Vlaams en het woord Hitler verschijnen. En dan is de kot te klein. Volgende keer kunt u beter eerst proberen te begrijpen waarover ik het écht heb vooraleer u begint te roepen.
Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 22 février 2012
@ marcel
denk je nu echt dat ik onnozel ben?
uw insinuaties tussen vlamingen (en hitler/nazi's/vul maar aan) mogen mijn beperkt begrip van het frans misschien overstijgen en alle excuses zijn goed om uw vlamingenhaat te verkondigen via alle mogelijke middelen... en dat over vlamingenhaat is echt gemeend en dat na jaren van uw site te hebben bezocht en eraan deelgenomen.. spijtig...
ik zal de benaming "flamingant" vanaf nu op uw site dragen als geuzennaam als Des (flamingant)....
Écrit par : des | mercredi, 22 février 2012
@ Sel,
"Plus sérieusement, la grande majorité des parents ne s'intéresse pas à la pédagogie et a un sens citoyen très peu développé"
Ceci est la phrase la plus choquante que j'ai lu de vous !
D'où vient votre droit de juger ... des parents que vous ne connaissez même pas.
Pendant des années, j'ai été président d'un Comité de Parents d'une école (oui, à Anvers).
Croyez-moi , 95 % des parents est très intéressé à la pédagogie. Et ne sousestimez pas les "allochtones". Je me souviens un papa Turc qui venait dire que les enfants devraient parler le "Algemeen Nederlands" et pas le "Anversois".
Si vous vous trouvez plus intelligent / démocrate / civique que ces parents qui veulent faire de leurs enfants de bilingues ... quel arrogance. Quel sentiment de supériorité. Juger des gens que vous ne connaissez même pas....
Écrit par : Court Mémoire | jeudi, 23 février 2012
@ Sel,
"Plus sérieusement, la grande majorité des parents ne s'intéresse pas à la pédagogie et a un sens citoyen très peu développé"
Ceci est la phrase la plus choquante que j'ai lu de vous !
D'où vient votre droit de juger ... des parents que vous ne connaissez même pas.
Pendant des années, j'ai été président d'un Comité de Parents d'une école (oui, à Anvers).
Croyez-moi , 95 % des parents est très intéressé à la pédagogie. Et ne sousestimez pas les "allochtones". Je me souviens un papa Turc qui venait dire que les enfants devraient parler le "Algemeen Nederlands" et pas le "Anversois".
Si vous vous trouvez plus intelligent / démocrate / civique que ces parents qui veulent faire de leurs enfants de bilingues ... quel arrogance. Quel sentiment de supériorité. Juger des gens que vous ne connaissez même pas....
Écrit par : Court Mémoire | jeudi, 23 février 2012
@Court Memoire : aucune arrogance de ma part, je n'ai pas le temps hélas d'être aussi attentif qu'il faudrait aux études des miens. Je m'inclus donc sans problème dans la cible de cette critique. Mais le fait est que les parents sont rarement véritablement réactifs. Ils sont plutôt normatifs. A l'époque où les punitions corporelles étaient considérées comme normales à l'école, les parents qui en prenaient ombrage étaient une infime minorité. Pareil en Bretagne : il n'y avait pas de manifs devant les écoles où le breton était interdit. C'est la souffrance des enfants qui a fait changer d'attitude. Pas les réactions des parents. Quant aux "Turcs" ou aux "allochtones", c'est vous qui en parlez. Pour ma part, je ne vois pas en quoi ils seraient des parents différents.
Écrit par : Marcel Sel | jeudi, 23 février 2012
Court Mémoire, comme on voudrait que 95% des parents s'intéressent à la scolarité de leurs enfants! Et s'y intéressent positivement, c'est-à-dire en véritables partenaires, ouverts et réalistes, de l'instruction et de l'éducation de leurs jeunes, quel que soit leur âge!
J'ignore quelles sont vos références pour affirmer un tel chiffre qui laisse rêveur... Les miennes ne me permettent pas, hélas!, de situer ce pourcentage au-delà de 20, 25% à tout casser, et avec une bonne dose d'esprit positif...
Écrit par : Juliette | vendredi, 24 février 2012
@ Sel
Amusant que vous me "reprochez" de parler des parents "allochtones" , "Turc".
Dans votre propre commentaires à propos de PISA, vous parlez vous-même plusieurs fois du fait que les enfants allochtones seraient plus nombreux dans les écoles francophones, une des causes selon vous des différences entre les résultats des petits Flamands et des petits Francophones dans cette étude.
Si selon vous il n'y a pas de différences entre les parents "allochtones" et les autres, il n'y a non plus une différence entre les élèves "allochtones" et "autochtones".
Een beetje rechtlijnigheid zou u niet misstaan. Un peu d'esprit de suite, svp !
Écrit par : Court Mémoire | vendredi, 24 février 2012
@Court Mémoire : je parlais d'enfants "allochtones/allophones", autrement dit dont la langue maternelle n'est pas le français ou le néerlandais. Les seules raisons pour lesquelles ils auraient de moins bons résultats sont le fait qu'ils ne parlent pas la langue au départ, et celui qu'ils sont souvent issus de milieux sociaux moins favorisés. Ça n'a en revanche rien à voir avec leur origine ethnique ou culturelle. En revanche, vous preniez les parents allochtones en exemple d'une bonne attitude, comme si ce n'était pas évident. C'est très bien que vous les défendiez, mais ne venez pas me faire croire que je considère les enfants d'origine extra-belge comme différents, ce n'est pas le cas.
Écrit par : Marcel Sel | vendredi, 24 février 2012
De Standaard heeft het probleem ook opgemerkt:
http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=L23MGA9M
Scholen Rand zitten vol met anderstaligen
De scholen in de Rand rond Brussel worden overspoeld door anderstalige leerlingen. Ze moeten kinderen weigeren. Nederlandstalige kinderen voorrang geven, kan niet.
http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=HL3MGD24
‘Brussel schuift zijn probleem af op ons'
De Beule is voor een beperking van het aantal anderstaligen. ‘Specialisten beweren iets anders maar wij merken elke dag dat met te veel anderstalige kinderen de kwaliteit van het onderwijs onder druk komt. Nederlands is voor alles nodig, ook voor wiskunde, voor wereldoriëntatie,...'
Hij wil wat graag afspraken maken over de schoolpopulatie maar dan moet er een akkoord over bestaan in de gemeente. ‘En dat krijg je er hier nooit door, met een overwegend Franstalig gemeentebestuur.'
Écrit par : Lieven | mercredi, 22 février 2012
Répondre à ce commentaireIncroyable ! Les politiques flamands se rendraient ils compte que le monde change et que celui ci na parlera pas flamand ?
Je ne le pense pas. Ils sont toujours empêtrés dans un nationalisme moyen-âgeux.
Écrit par : Philippe | mercredi, 22 février 2012
Indépendamment du débat de fond (cette mesure est-elle et acceptable au 21e siècle et efficace) qui mérite d'être tenu, cette expression "les clients de l'école" me fait bondir...
Écrit par : âne onyme | mercredi, 22 février 2012
Répondre à ce commentaireBon, comme ça ne semble perturber personne, je me réponds. Ce terme de "client" me gêne parce que c'est un problème majeur dans l'enseignement belge, aussi bien flamand que francophone. Avec ce système de quasi marché, nous avons poussé le dualisme au maximum et renforcé les inégalités sociales par des inégalités scolaires. Et la situation n'est pas meilleure en Flandre, elle est même pire puisque les immigrés de deuxième génération y réussissent encore moins bien, bien que la population scolaire globale y réussissent un peu mieux. Avec des socles de compétences et des programmes flous (là, c'est mieux et plus précis en Flandre, hein, et c'est peut-être la raison principale de leur relatif meilleur résultat pisaien), on a tout ce qu'il faut pour engendrer un magnifique enseignement de reproduction des élites... et c'est ce qu'on a. Et on en redemande puisqu'un règlement linguistique ne doit surtout pas être remis en questions sur des bases démocratiques ni, et surtout, pédagogiques, car "le client est content"...
Écrit par : âne onyme | mercredi, 22 février 2012
Oh que si que ça me perturbe, âne onyme!
Et la première condition pour qu'un élève ne soit plus considéré comme un "client" serait peut-être, si pas sûrement, que l'on commence par considérer l'enseignement non comme un poste de dépenses mais d'investissements.
Écrit par : Juliette | vendredi, 24 février 2012
bravo juliette,
que n'netend-t-on pas comme aneries
l'esnseigenement se doit l'ouvrir l'esprit et non de sanctionner poistivement ou négativement la soif de connaissance
et cette soif peut être de nature thématique ( les sciences, les maths,...) de nature linguistique ( une autre langue et pourqdoui, pas alors bart premeir bart simpson, bart le tisserand, le français, l'italien ,l 'espagnol, le protugais, l'arabe, le tchèque
bien à toi, juliette
christine
Écrit par : mathieu | dimanche, 18 mars 2012
Répondre à ce commentaireJ'étais élève du collège Saint-Pierre à la fin des années 90, cette règle était déjà en place. C'est du remaché par la presse et les politiques, il n'y a pas de quoi en faire un article.
Écrit par : Eric | samedi, 22 juin 2013
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