lundi, 07 mars 2011

3.865 jours

Synthèse : après m’être demandé si je n’avais pas déjà tout dit, suite à une impression de déjà-vu permanent, je me dis que ce n’est pas moi qui tourne en rond, mais bien la Flandre. Quand nous, les Belges, calculons 265 jours sans gouvernement, la N-VA calcule 3.856 après les résolutions flamingantes de 1999. Alors, il est temps pour nos politiciens sincèrement démocrates, du Nord comme du sud, de changer radicalement de tactique.

 

Je n’ai pas publié de grand billet la semaine passée. Bon, je travaille à un nouveau livre. Scoop. Mais là n’est pas la vraie raison — je suis multitâche 64 bits. Il se fait simplement que je me suis demandé ce que je pouvais ajouter de nouveau à ce que j’ai déjà dit depuis 2007. Selstradamus inside ! Le 13 juin 2010, j’écrivais : «(…) la seule chose qu'on puisse sérieusement négocier avec Bart de Wever, ce sont les modalités de scission du pays (…) aucun accord signé avec ce parti n'a la moindre chance d'être respecté.» À cette époque, cela me valait surtout des regards amusés, sinon hostiles. Charles Bricman écrivait que j’étais «un francophonissime déjanté». 

 

Open source à l’Open VLD
Et puis, rendez-vous compte, ce dimanche 6 mars 2011, c’est l’homme politique belge que je respecte le plus, Guy Verhofstadt, qui confiait à l’indiscret Thomas Gadisseux (L’Indiscret, RTBF) : «Moi je vois mal comment on peut négocier avec des partis politiques qui disent qu’ils veulent la disparition de la Belgique.» Eh bien ! Eindelijk ! J’ai attendu, hein ! J’ai poireauté 265 jours pour qu’enfin un homme politique flamand de poids le dise tout haut ! Mais que puis-je encore dire de nouveau après ça ?

 

 


Mon programme tourne en boucle
Car, quelle idée j’ai eu d’écrire dès le 28 juin, dans un article de 3,7 Mb intitulé Dead Calm : «on va regarder Bart et Elio flirter assis sur un détonateur pendant quelques semaines, quelques mois ou quelques années.» J’avais écrit «semaines» au cas où. On en est à «mois» et je serais très étonné qu’on n’arrive pas à «année» au moins au singulier. Dans le même billet de blog, j’ajoutais : «Il n’y aura pas de large avancée dans la réforme de l’État parce qu’on achoppera toujours sur le même écueil : sous les conditions énoncées par la Flandre, la fin de la Belgique est plus avantageuse [pour les Francophones] que sa continuation.» Vous avez une raison de penser le contraire aujourd'hui ? 

Et ce n’est pas tout ! Pourquoi bon sang ai-je eu l’audace de déclarer tout de go sur LCI, dès le 13 septembre 2010, sous l’œil amusé du directeur général de la Fondation Robert Schuman, Pascale Joannin, que la N-VA était dans une «stratégie de pourrissement» ? Six mois plus tard, des écologistes, des libéraux flamands, des journalistes de renom utilisent le même terme. «Pourrissement». Là, au milieu de la pomme pourrie, que puis-je dire de plus ? J’aurais dû garder tout ça pour moi, godverdomme ! Je me suis vampirisé moi-même. Je n’ai plus rien à raconter. Quelle tache !

 

Copy-paste et copy-right
Et exploitée, en plus, la tache : le 13 octobre 2010, dans son rapport Belgique : un point sur la crise institutionnelle Natixis titrait le dernier paragraphe : «l’inéluctable mais impossible scission». Boum patate ! Et qui est la biesse qui disait un mois plus tôt, toujours chez Michel Field : «La scission est impossible, mais je ne sais pas si elle est inévitable» ? Allez, devinez… Faites un petit effort de réflexion, quoi. Non, je ne le dirai pas. Mais je vous jure bien que je vais exiger de Natixis une contribution à titre de droit d’auteur. Je tiens à donner cinq fruits et légumes par jour à mes enfants, moi. Ne fût-ce que cinq lychees de chez Lidl ou cinq feuilles de chicon en promo chez Colruyt. 

 

Comme si ça ne suffisait pas, j’ai encore écrit le 27 juillet 2010 dans Projet pour une nouvelle Belgique : «les «Francophones», eux, ne sont nulle part, parce qu’ils ont omis d’énoncer leur projet politique de société. Si ce projet manque, c’est parce que les partis ‘francophones’ n’ont jamais vraiment compris qu’il en fallait un.» Pile un mois plus tard, selon RTL, «Le président du MR a (…) reproché aux formations francophones autour de la table des négociations de n'avoir laissé à aucun moment, ‘apparaître un projet ou une vision francophone de la réforme de l'État’». Ils me lisent ou quoi ? Quant à prévoir le pire, une scission violente, ça aussi, je l’ai déjà fait, sous couvert de «scénario exagéré» dans Walen Buiten. Ça devient difficile de garder une longueur d’avance dans ces conditions. Si ça continue, je vais devoir me lancer dans l’astronomie pour prévoir la fin prochaine de la planète. Selstradamus system error, moi je vous dis ! Je ne suis pas modeste ? Non. Ne comptez pas sur moi pour être modeste : l’orgueil est un moteur vital !

System error 

Mais soyons sérieux : que dire de nouveau, d’intéressant, plus de 300 jours après la démission du gouvernement Leterme 2.4beta5, quand on a déjà détaillé l’essentiel ? Cette question m’a donc turlupiné toute la semaine. Étais-je en train de tourner en rond ? Cette impression désagréable s’est amplifiée quand j’ai eu le malheur de relire quelques pages de mon petit opus vendu en impression numérique La Flandre, ça n’existe pas, un recueil d’articles d’Un Blog de Sel, publié en juillet 2009 (in tempore franchement non suspecto). J’y montrais déjà que les résolutions votées par le parlement flamand en 1999 (et qui instituaient en réalité la Nation flamande) étaient devenues le standard des partis flamands — même si ces résolutions sont parfaitement inconstitutionnelles : le parlement flamand n’a pas compétence pour voter des «résolutions». J’y expliquais que les nationalistes du Nord, Vlaams Belang ou N-VA, se comportaient en aiguillons, ne manquant jamais une occasion de rappeler aux partis traditionnels, et particulièrement au CD&V, que ces 5 axes étaient le Graal à obtenir dans toute négociation avec les «Francophones». Je répète : suis-je en train de tourner en rond depuis quatre ans ? Eh bien non. J’ai fini par comprendre, ce n’est pas moi qui tourne en rond. 

 

Réseau cdvnva intégré
Il a suffi pour cela que je regarde un débat politique flamand ce week-end. Et ce sont Philippe Muyters (N-VA, ministre flamand de l’Imperformance budgétaire) et Stefaan De Clercq (CD&V, ministre fédéral de la Justice hollandaise) qui m’ont permis de comprendre. Rembobinons donc légèrement au dimanche 6 mars 2011. De Zevende Dag (le septième jour). Débat dominical. Comme toujours, tous les partis flamands sont autour de la table. Ivan De Vadder, journaliste vedette de la VRT (télévision publique flamande) préside. On parle de la Belgique, mais il n’y a pas un représentant de parti francophone. Alors qu’on évoque le vrai-faux ultimatum de la N-VA, Philippe Muyters montre à quel point son parti est conciliant : «Cela fait 9 mois que nous coopérons clairement de façon constructive. Nous chercherons une solution jusqu’au bout» déclare-t-il. Faut le dire vite. Mais l’important, c’est que juste après, il précise : «il y a des résolutions [de 1999 au Parlement flamand] qui ont été votées il y a 3.856 jours sur ce qu’une réforme de l’État doit contenir.» Et Stefaan De Clercq, CD&V d’acquiescer. Dame ! C’est le CD&V qui a fait voter ces résolutions qui dessinaient une Belgique confédérale, et la fin de la solidarité ainsi que de la région bruxelloise, sans se soucier de ce que Bruxelles et la Wallonie pouvaient en penser. 

 

Backup automatique
Nineteen ninety-nine. Et depuis, la Flandre tourne en rond : le progiciel flamand n’est pas interactif. Il n’y a aucune place pour un programme alternatif. Jean Quatremer (Jeanstradamus) l’écrivait déjà le 4 juin… 2008 dans La grande Illusion des Francophones : «En réalité, il n’y a rien à négocier, absolument rien». Trois ans auront passé bientôt, et l’on en est toujours au même point ! Didier Reynders, Elio Di Rupo font comme si quelque chose avait changé. Ils se plantent. À peine Wouter Beke a-t-il été nommé que la N-VA nous refait son show ! Un Jambon toujours indigeste.

 

Upgrade de 265 à 3856 kb/s
Ce qui m’a le plus frappé dans cette phrase de Philippe Muyters, et que personne n’a relevé, c’est le chiffre ! Au moment où les journalistes égrènent les jours sans gouvernement pour être sûrs de ne pas se tromper de nombre (266, 267, 268…), quelqu’un dans le cabinet de Philippe Muyters est allé calculer le «vrai» chiffre. Celui qui intéresse la N-VA. Non pas l’immobilisme belge, de cela ils se foutent comme de leur premier Commodore 64 ! C’est le chiffre de l’immobilisme de la Cause flamingante qui apparaît tout à coup : 3.856 jours ! Et le CD&V «modéré» Stefaan De Clercq ne peut qu’acquiescer. Oui, ça fait 3.856 jours que la Flandre a décidé du destin de la Belgique, ou plutôt de son destin à elle, à l’intérieur d’une Belgique à son profit. Et peu importent les 265 jours sans gouvernement. Tant que la Belgique n’a pas intégré les résolutions inconstitutionnelles du Parlement Flamand, la Flandre politique (du moins sa majorité) comptera les jours passés depuis 1999. Et pas depuis le 13 juin 2010. Ni même depuis de 27 avril, date à laquelle le roi a accepté la démission du processeur central Letermique.

 

La Flandre comptera encore un bon moment. Soit jusqu’au jour où elle fera table rase de ces résolutions, nés en même temps que le dogme de la nécessité de la réforme de l’État, ainsi que de celui des soi-disant «transferts de solidarité» (je dis soi-disant, parce qu’ils sont le sens même d’un État européen moderne). Soit, jusqu’au jour où l’on entamera les négociations pour la fin de la Belgique. Ce n’est pas moi, ce n’est pas la presse qui tournons en rond. C’est la Flandre. Et parce qu’ils n’existent plus qu’en tant que porte-drapeaux de ce vote fondamental, le seul espoir que nous ayons de préserver l’État belge est que les trois partis nationalistes flamands, CD&V, N-VA, Vlaams Belang soient ratatinés aux prochaines élections. Ra-ta-ti-nés. Que celui qui croit une telle chose possible appuie sur «enter» maintenant. Sinon, enfoncez la touche «escape».

 

Démocratie multitâche ou multi-taches ?
Bien sûr, tout n’est pas perdu. Je constate avec d’autres que des contre-voix s’élèvent. Dans la culture, ou dans l’Open VLD (libéraux, parti de Guy Verhofstadt). Mais les premières sont immédiatement laminées par le rouleau compresseur De Wever, et les secondes sont rappelées à l’ordre par Alexander De Croo, président de l’Open VLD en personne. Or, dans ce combat antinationaliste que doivent mener tous ceux qui croient en l’Union Européenne postnationaliste, il n’y a pas de demi-mesure possible. Comment peut-on croire qu’un discours démocrate multitâche ait la moindre chance de l’emporter contre un virus nationaliste qui pénètre tout ? 

 

Troc à la foire informatique
Car ces nationalistes sont des créateurs de mythes et de concepts qui diffusent leur vision de la Flandre au détriment de toute vision belge. Ceux-là ne font pas de prisonniers : ils disent ce qu’ils veulent, et tant qu’on ne se soumettra pas à leur volonté, rien ne se passera. En face, nous avons les politiciens «de type belge» qui, pour de bonnes raisons, continuent à fonctionner selon le principe, la valeur belge par excellence : le compromis. Or, chez les nationalistes (CD&V inclus) cette valeur n’a pas cours. C’est un peu comme l’Africain qui voudrait faire du troc au marché de Rungis. En Europe, on paye en monnaie. L’Africain aura beau faire le tour des échoppes, il ne trouvera personne pour lui vendre sa marchandise, fut-ce contre un masque peul authentique — mais pas authentifié. Chez les nationalistes flamands, on compte donc désormais en jours depuis les résolutions de 1999. Et on ne compte pas céder quoi que ce soit qui empêcherait, à terme, la réalisation de cette Flandre autonome ou indépendante. On pourra faire tous les compromis que l’on voudra, on n’y changera rien. Aucune réforme de l’État ne pourra être réalisée qui ne soit au seul bénéfice de la Flandre. En disant «Non, sauf si» à la Vande-la-note voici quelques semaines, le CD&V l’a clairement démontré !

 

Il n’y a donc plus qu’une chose à faire : changer de culture politique, pour tous les partis démocrates du Nord et du Sud. Dire enfin tout haut, sans toutes ces compromissions, ce que dit Verhofstadt, mais pas De Croo. Ce que crie Maingain, mais pas Reynders. Et pendant que Laurette Onkelinx explique qu’on ne peut pas négocier dans ces conditions, Elio Di Rupo relance inlassablement son Credo négociateur. Non ! Ça suffit ! Il faut arrêter, et très vite. Il faut mettre les nationalistes face à leurs contradictions. Et particulièrement ce parti qui est à la dérive depuis 2004 et qui s’appelle «CD&V». 

 

Premier ministre version bêta
Pas nationaliste, le parti de Kris Peeters ? Écoutez attentivement ce que notre premier ministre «fédéral» disait ce week-end à De Zevende Dag : «Chacun a appris sa leçon. Sous la pression de la crise bancaire, nous avons choisi (en 2008) de gouverner sans être absolument sûrs [d’obtenir notre réforme de l’État], nous avons donc fait confiance à la bonne volonté, et à la parole aussi de ceux de l’autre côté, les Francophones ; il est apparu que nous avons eu tort [de leur faire confiance]… bon, la leçon a porté, cette fois, pas de gouvernement avant qu’il y ait une réforme de l’État qui organise mieux l’État». Vous vous rendez compte, j’espère, que le premier ministre de tous les Belges était en train, sous nos yeux, une fois encore, de n‘adopter que le point de vue de son «camp» flamingant ? Et de mettre toutes les fautes sur le dos des Francophones ? À la télé flamande ? Et quelle faute les Francophones ont-ils commise ? Celle de refuser le Diktat du parlement flamand, voté sans que «nous» n’ayons droit au chapitre ! Démocratie ? Car, oui cette «réforme de l’État» dont parle Yves Leterme, ce n’est pas celle qu’on pourrait négocier, ce grand compromis belge. Non. C’est de toute évidence celle prévue dans la «Note Octopus du gouvernement flamand» qui résume les cinq résolutions du Vlaams Parlement d’il y a 3.856 jours. Punt aan de lijn. 

 

Champs de valeurs
Or, la Belgique, si elle veut rester membre d’une Union européenne qui aurait de l’avenir, ne peut être qu’une nation postnationaliste, qui ne fonctionne pas sur l’identité, mais bien sur des valeurs. Et parmi celles-ci, il y en a toujours une qui prédomine. En France, c’est le vivre-ensemble. Au Royaume-Uni, c’est l’Habeas Corpus. En Allemagne, c’est le consensus social. En Belgique, c’est le compromis. Ou plutôt, c’était le compromis. Peut-on admettre qu’il soit remplacé par la Loi du nombre ? Non. Pas sous l’égide du Traité de Lisbonne. Ou alors, on met l’Europe K.O. depuis son centre. 

 

Solution intégrée

Que pouvons-nous faire ? Arrêter de raconter n’importe quoi pour ne pas effrayer l’électeur. Il est déjà effrayé, l’électeur. Il est même angoissé. Dites-moi donc depuis quand des manifestants syndicaux saccagent des bureaux fédéraux, comme à Liège ce vendredi. Alors, il faut arrêter tout, unilatéralement. Faire la grève des négociations ; la faire ouvertement. Jusqu’à ce que le CD&V accepte de redevenir un parti démocrate, ouvert au compromis. Que les nationalistes Peeters, Leterme, Vanackere, Grouwels, Doomst e tutti quanti doivent céder la place à des chrétiens vraiment démocrates. Jusqu’à ce que les 5 résolutions flamandes de 1999 qui nous empoisonnent l’existence à tous, Francophones, Germanophones, et bien sûr Flamands, soient déchiquetées ou alors, le pis aller, qu’elles soient réalisées, mais dans une Flandre indépendante, sans Bruxelles, amputée d’une partie de sa périphérie.

 

Vous trouvez cette solution trop radicale ? Vraiment ? Mais dites-moi donc ce qu’il y a de plus radical que de conditionner la formation d’un gouvernement national à l’acceptation d’un Diktat régional ? Elio, Jean-Michel, Joëlle, Didier, mais aussi Wouter (Van Besien), Caroline, Alexander, soyez donc enfin un peu audacieux. Soyez à la hauteur de l’audace du camp nationaliste. Ils bloquent le pays depuis 2007. Refusez ce coup d’État larvé. Oubliez ce compromis qui vous échappera toujours, cette espèce de savonnette que la N-VA remouille à chaque fois qu’on pense la saisir. Dressez-vous et dites à la Flandre à quelles conditions ce pays peut redémarrer, plutôt que de continuer ce dialogue de sourds qui va finir par rendre l’électeur wallon et bruxellois sauvage. Si vous ne le faites pas aujourd’hui, les prochaines élections devraient sonner le glas d’un des plus vieux pays d’Europe. La Belgique. L’Europe nous regarde. C’est un soulèvement pacifique, mais radical qu’il nous faut. À tous les Belges qui croient encore aux valeurs pour lesquelles nos aïeuls se sont sacrifiés. Il faut commencer maintenant. Sinon, nous n’aurons pas convaincu assez de Flamands avant les prochaines élections. À moins que vous n’ayez vraiment l’intention de nous imposer un gouvernement avec un Philippe Muyters à l’industrie, un Jan Jambon aux finances, un Bart De Wever aux affaires étrangères et un Geert Bourgeois au rapprochement familial ? Dites, vous êtes vraiment sérieux, là ? Koekelberg, la flamandisation de l’armée devraient vous interdire de même y penser !

 

Changement d’interface

C’est un combat démocrate qu’il faut mener. Le nationalisme est l’inverse de la démocratie. Sous des dehors fréquentables, il renvoie notre civilisation, ainsi que 70 ans de cohésion, de construction et de refus des extrémistes aux chiottes de l’histoire. Je vous demande de regarder la photo d’Helmut Kohl et de François Mitterrand main dans la main. Je vous demande d’écouter le discours de Charles de Gaulle dans Paris libéré. Je vous demande de relire tout Robert Schuman. Je vous rappelle qu’avant d’avoir le droit d’être de gauche ou de droite, nous devons, chaque jour gagner le droit de vivre dans un pays non pas démocratique, mais pleinement démocrate.

 

System reboot. Endif.

Serait-ce trop demander à nos politiciens, à nos universitaires, à nos journalistes, de militer enfin pour des valeurs, et de jeter aux orties l’ombre sinistre que font planer sur nous les discours identitaires ? Ceux de Le Pen, de Wilders, et bien sûr, de Bart De Wever.


 

©Marcel Sel 2011. Reproduction autorisée, sauf impression en série, 

sous réserve de mention du nom de l’auteur et de l’adresse du blog http://blog.marcelsel.com


 

23:59 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (86) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

Commentaires

Et bien Marcel, ça c'est de l'analyse consistante et nourrissante comme un gâteau au chocolat comme on les aime. Oui, ça nous fait réfléchir et fait avancer le débat. Quelle idée géniale, les démocrates font la grève des négociations!!! Non seulement l'analyse est logique, le raisonnement claire et si elle se faisait, aurait une répercussion mondiale. C'est l'arme fatale des démocrates, celle à laquelle les totalitaires sont à mil lieues d'avoir pensé. On ne peut négocier sur ces valeurs, elles ne font pas partie de notre cadre.... Un bras de fer digne de Benoit Brisefer avec de Wever dans le rôle de Madame Adolfine...
Oui, c'est la seule issue et elle est risquée car on voit déjà les extrémistes du nord faire monter la tension d'un cran en organisant le 10 mars à Gand une manif sous le slogan "geen evolutie maar revolutie!". Ce sera le carnaval du NSD, déguisement années trente garantis! Le 27, c'est la conquête des villages perdus organisée par nos "amis" de la légion du Voorpost. On sait combien dans l'histoire du nationalisme flamand, les extrémistes ont préfiguré d'un positionnement qui s'étend à des couches bien plus importantes de la population. Donc la grève est risquée car la réponse risque de se faire dans la rue....!
Mais elle a l'avantage d'attirer l'attention du monde entier...laissant les révolutions arabes, pour quelques jours (2 ou 3) à l'arrière-scène! Ce geste politique majeur devrait interpeller le continent et l'union européenne ne pourra pas rester les bras croisés.
Cela mérite une carte blanche dans le Soir!

Écrit par : verlaine | mardi, 08 mars 2011

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Ça vaut toujours la peine de visiter ce blog même après minuit :)

-> un bon electrochoc, il n'y aura que ça de vrai

Écrit par : Arthur | mardi, 08 mars 2011

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"Arrêter de raconter n’importe quoi pour ne pas effrayer l’électeur"

:D vous y croyez vraiment ?

Si, ne serait-ce qu'un parti francophone refuserait de négocier avec la NVA, celle-ci se retrouverait non loin des 50% aux prochaines élections.

Si, ne serait-ci q'un parti flamand, refuserait de négocier avec la NVA, celui-ci se ferait littéralement ratiboiser aux prochaines élections (avec portage des voix à la NVA, celle-ci se retrouverait non loin des 50%).

Si, nous ne trouvons pas d'accord, la NVA sera non loin des 50% aux prochaines élections.

Si, nous (francophones) signons un accord, nous sommes cuits.

La séparation est d'ailleurs bien plus intéressante économiquement que la continuation dans une Belgique "confédérée", lisez flamingante (fonds européens, fin de la parité pour les fonctionnaires à Bxl, paiement de l'eau à son juste prix, lien économique plus fort avec la France, moins de politiciens, plus besoin de communautés, de provinces et broll de ce genre).

Je pense même que si nous trouvons un accord (en fait, si on se laisse imposer les résolutions du parlement flamand), la wallonie sera rattachée à la France dans les dix ans qui viennent, en espérant, qu'il n'y ait pas de grave remous entre-temps.

Je note d'ailleurs que les wallons se retrouvent dans une position fortement similaire à ce qui s'est passé en Belgique avant 1830.

Tous les hauts postes aux mains flamandes, baffouement des droits francophones, insultes envers tout ce qui est francophone (incapable, rats, profiteurs,...). Il ne manquerait plus qu'une Bruxelles co-gérée et l'instauration d'une sous-citoyenneté dépendant de la langue parlée et on va droit vers une révolution.

On est réellement dans un jeu de "je te tiens par la barbichette" et on y est pour longtemps. Les politiciens attendent un évênement extérieur, si possible favorable pour leur camp afin d'attirer les sympathies de le communauté avant de déclarer la séparation.

Absolument tout est devenu communautaire en Belgique, je pense même que ce sera un fait divers qui fera basculer le pays vers la séparation. Les politiciens attendent un prétexte pour faire passer la pilule à la population... On attend, quoi? On ne sait pas mais on attend...

Wait and see...

Écrit par : Sido | mardi, 08 mars 2011

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Sido si on ne prend pas un risque, les nationalistes seront de toutes façons à 50 pc. Quand on voit comment le CD&V se ratatine encore, il n'y a plus que l'audace qui peut marcher

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

La Belgique, un pays qui serait l'un des plus vieux pays d'Europe ? Alors qu'il n'a que 190 ans ? Je ne sais pas si un historien me donnera raison, mais en général on considère que la France est née vers l'an mille cent, ce qui ferait environ 900 ans. Alors oui si on la compare à tous ces pays qui ne se sont formé qu'au 20ème siècle, la Belgique semble peut-être être un vieux pays. Mais bon au pays des aveugles, les borgnes sont rois... 190 ans c'est quand même pas si vieux que ça !
C'est sans doute pour ça que dans mon imaginaire, la Belgique n'est rien d'autre qu'une erreur historique. Pas un pays vraiment durable. Mais j'ai sans doute une vision un peu déformée, à cause de la vieillesse de mon pays... c'est vrai qu'on dirait qu'en Europe, on est presque un cas particulier avec l'Angleterre. A cause de toutes ces guerres qui n'ont cessé de ravager notre continent.
Sinon, je suis assez content de voir que vous vous rendez enfin compte, Mr Sel, que vous commenciez vraiment à tourner en rond.

En réalité, pour moi vous n'avez que 2 voies possibles aujourd'hui :
- un retour en arrière, la suppression des lois linguistiques et un bilinguisme total sur tout le territoire, ainsi que la fusion des listes électorales et la fin des séparatismes de vos partis politiques (et la fusion d'un certain nombre de choses aujourd'hui scindées. Il vous faut des chaines et des journaux communs par exemple)
- ou la fin de la Belgique

Ce sera soit une voie, soit l'autre, car tout accord (même sans la NVA) finira par se briser avec le temps. Simplement parce que 2 peuples qui n'ont aucun rapport, ne se comprennent pas et n'ont donc rien à faire ensemble n'ont aucune raison de former une communauté nationale. Et que tant que vos systèmes seront séparés, vous n'aurez rien à faire ensemble.

C'est là toute la difficulté qui existe avec la Flandre. Pour rester ensemble, les wallons et les flamands doivent forcer le trait, et créer une communauté là où il n'y en a pas naturellement. Forcément, cela demandera des efforts, et peut-être une certaine perte de souveraineté de chaque région au profit de l'Etat central.

Vous verrez bien ce que vous obtiendrez. Je vous souhaite d'avoir du succès! Mais ne rêvez pas trop non plus.

Moi je ne crois pas à la viabilité de la Belgique à long terme. Je n'y crois pas, et je ne la souhaite pas vraiment. Simplement parce que je veux vivre dans un continent en paix, et que je ne crois pas que les conflits linguistiques peuvent cesser dans votre pays. Pour moi, seules des frontières entre États verront ces conflits enfin cesser.

Réfléchissez :
- croyez-vous vraiment, que les wallons seraient prêts à se mettre à apprendre le flamand ? Alors qu'ils n'ont aucune raison de le parler ?
- croyez-vous vraiment que les flamands pourraient rouvrir la frontière linguistique, au risque de voir s'étendre la tâche francophone ? Le flamand est une langue trop faible, vos voisins du nord savent qu'en rouvrant cette frontière le français s'étendra tôt ou tard. Aucun responsable politique flamand n'acceptera cela. En réalité, cette langue sera en recul quoi qu'il arrive, mais les flamands ne peuvent pas faire autre chose que la défendre à tout prix.

Pour moi c'est sans espoir. Sans espoir pour la Belgique.
Mais par contre j'ai beaucoup d'espoir pour les flamands, les wallons et les bruxellois. Et pour la paix, une paix qui règnera entre voisins ayant chacun une quasi homogénéité linguistique, culturelle et territoriale, comme la grande majorité des États du monde. Et reliés par l'Union Européenne. Le rêve de la Belgique est pour moi inutile, il peut être simplement remplacé par l'UE.

Je ne peux pas critiquer le nationalisme flamand, simplement parce que pour moi, il est le frère jumeau du nationalisme belge. Il n'est ni pire ni meilleur. Et le nationalisme flamand est un peu comme le nationalisme français : il est basé sur un vrai socle commun, une culture, dont la langue est le ciment.

Écrit par : jaggy | mardi, 08 mars 2011

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Sous son régime actuel de monarchie parlementaire, la Belgique existe depuis 183(1) de façon ininterrompue. Mis à part l'Etat français de Pétain, la France est une république depuis quelque chose comme 40 ans plus tard. L'Italie, l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, les pays des Balkans, la Pologne, etc sont toutes des constructions plus récentes sans parler même des régimes.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

La France n'est pas née le jour où elle est devenue une république. Ce pays est né lorsqu'on a commencé à nommé ce territoire "France", et lorsque nous nous sommes nommés "français". C'est à dire dans les années 1100 et quelques.

C'est assez drôle d'ailleurs, car on sent que chaque pays s'est construit autour de son identité propre. Pour les USA par exemple, ce qui compte c'est leur constitution.

Pour nous, notre constitution n'est pas si importante que cela, ce n'est pas ce qui forme notre identité. Il suffit de voir, quasiment chaque président la modifie ! Quant à notre système politique actuel, une république, on en est déjà à la 5ème (depuis 50ans, donc si pour vous c'est ce qui compte, vous pouvez prétendre que la France est né à ce moment là !! :D), et il est parfaitement possible que l'on passe à une 6ème dans quelques années. Ou même à autre chose. Mais tout cela n'a pas la moindre importance pour notre identité.

La France, c'est plus que cela. République ou monarchie, royaume ou empire, tout cela importe peu ! La France reste "la France", et les français restent "français".

Maintenant Marcel, ce n'est pas parce que notre pays est plus vieux que nous sommes plus intelligents, ou plus intéressants. C'est juste un fait que notre pays est plus ancien, c'est tout. D'ailleurs, nos villes ne sont sans doute pas vraiment plus vieilles que les vôtres.

Vous savez que les appréciations des âges dépendent fortement de l'âge de celui qui juge. Il est donc parfaitement normal qu'un allemand trouve votre pays plutôt vieux, tandis qu'un français ou un anglais le voit comme un nouveau né. Ce n'est pas de l'arrogance (il faut que je fasse attention moi, avec ma nationalité qui fait de moi un arrogant à priori), c'est simplement que votre mère vous trouvera jeune et votre enfant vieux.

Écrit par : jaggy | mardi, 08 mars 2011

la France est comme la Belgique une construction nationaliste du xixième siècle, comme chez nous ya des siècles d'histoire antérieure qu'on peut toujours mobiliser...
Dans l'immense majorité des bleds de "France", on ne parlait pas plus le français qu'en "Flandre" il ya deux siècle...
très très mignon Jaggy ton nationalisme, bien plus que celui de nos nazis à nous, merci de nous expliquer tout ça on est si jeune

Écrit par : Uit'tZuiltje | mardi, 08 mars 2011

La question de la naissance de la France fait toujours débat entre historiens. La version classique prend le couronnement d’Hugues Capet en 987 pour acte fondateur. Cela dit cela n’a pas beaucoup de sens. A cette époque le territoire dit du « domaine royal » ne correspond qu’à une très faible proportion du futur territoire français. La seule justification est la fondation de la dernière et plus longue dynastie royale française (les Capétiens) ce qui n’est pas très vendeur je vous l’accorde.
Si on considère la naissance de « l’entité juridique France» on doit plutôt considérer la date de 843 et le partage de l’empire carolingien (et toc ^^).
Si on considère que la France nait avec l’émergence des valeurs qui fondent son identité (et que l’on a tant de mal à définir aujourd’hui) on prend plutôt la date de 1789 et l’adoption de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Cela tombe bien puisque cela correspond aussi à l’émergence du nationalisme en France (pardon pour les dommages collatéraux de l’époque).
D’autres prennent la date de 1539 et l’ordonnance de Villers-Cotterêts qui fait du français la langue officielle du royaume et ce même si les langues régionales seront encore utilisées jusqu’au milieu du XXème siècle.
Cependant c’est la première fois que je lis que notre pays date de 1870 et je dois avouer que cela fait un choc. Ceci dit un regard extérieur est toujours le bienvenu et je n’avais jamais envisagé la naissance de mon pays sous l’angle de l’instauration (quasi) définitive de la République.
Marcel je crois que tu as raison :
Vive la République !

Écrit par : Manwe | mardi, 08 mars 2011

@Manwe : je ne dis pas que mon point de vue est le bon, c'est juste un point de vue institutionnel et territorial. Le régime belge (royauté) et le territoire belge sont pratiquement identiques depuis 1830, ce qui est en fait très rare en Europe. Les Pays-Bas sous leur forme actuelle datent… de 1830 également. La France, on pourrait faire pire encore, et considérer qu'elle n'a sa forme juridique actuelle que depuis 1945, l'État français n'étant pas un régime comparable à la République actuelle. Même pendant les deux occupations, la Belgique est restée un Royaume et n'a pas été divisée en zone libre et zone occupée. Les républiques italiennes et autrichienne sont de constitution récentes et le Portugal plus encore. L'Espagne de Franco n'était pas, institutionnellement l'Espagne actuelle. Donc, d'un point de vue politique, étonnamment, la Belgique est beaucoup plus stable depuis beaucoup plus longtemps que la France.

Du point de vue de la naissance de la Belgique, on pourrait poser une question similaire à celle du Congo. Depuis quand le Congo "existe-t-il" ? Depuis son indépendance ou depuis sa "création" par la Belgique ? On pourrait aussi dire qu'en 1960, la Belgique a perdu les 9/10e de son territoire, etc.

Je reconnais que le choix de la forme institutionnelle (du régime) est subjectif. Mais ça permet au moins de clore le bec à ceux qui parlent de France éternelle, alors que de 1789 à aujourd'hui, elle est passée (de la monarchie absolue) par la monarchie constitutionnelle, la république conventionnelle, le directoire, le consulat, l'empire, la monarchie parlementaire, la monarchie de juillet, la république, l'empire, la république, l'État fasciste et enfin la république.

Territorialement, on peut considérer que la Belgique s'est réellement fondée en 1789 avec la révolution liégeoise/brabançonne et les états Belgique-unis. De 1795, nous avons été français jusqu'en 1815, hollandais jusqu'en 1830, mais tout en gardant des spécificités. Si je prends l'histoire de l'Allemagne ou de l'Italie, en 1830, elles n'étaient pas encore formées, quant à l'Autriche, elle était encore très distendue. Les pays qui en 1850 n'existaient pas sous leur forme actuelle : Allemagne, Italie, Autriche; Suède, Norvège, Finlande, les trois pays baltes, Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie, Grèce, FYROM, Albanie, Kosovo, Croatie, Bulgarie, Irlande, Slovénie, Moldavie, Ukraine, Biélorussie, quant à la Roumanie et la Serbie, elles sont difficilement comparable avec leur territoire actuels. Restent la France, sans le comté de Nice, et qui perdra puis regagnera l'Alsace et la Lorraine, l'Espagne et le Portugal. Le Royaume-uni sera évidemment encore amputé de l'Irlande, ce qui n'est pas peu. Bref, si je compte bien, la Belgique, ce "jeune pays" est en fait bien plus ancien que 26 des quelque 30 pays qui constituent l'Europe.

Enfin, si la principauté de Liège n'a été rattachée au reste de la Belgique que très tard, elle y était enclavée depuis longtemps. On pourrait dire que la Belgique actuelle n'est que la fusion des Pays-Bas espagnols et de la Principauté de Liège, linguistiquement et économiquement très liés depuis le XVIe siècle.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

@Manwe et j'ajoute cette carte de 1850 http://www.atlas-historique.net/cartographie/1815-1914/petit_format/Europe1858PF.gif ainsi qu'un dernier détail : la France comprenait alors l'Algérie…

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

Vous semblez oubliez Marcel que la Belgique de 1830 a été ensuite amputée du Luxembourg (devenu le grand duché), qu'il y a eu des "ajustements" de frontières avec la France et qu'il existait d'autres enclaves françaises en Belgique après 1830

Si vous tenez pour acquis qu'un Etat est ancien parce que ses frontières n'ont pas changé, et bien la France est un nouveau né. Je dispose de texte très clair où lorsque nous étions espagnol, il y avait bien la France comme ennemi peu importe qu'elle ait les frontières actuelles où celles de l'époque.

Vous faites état aussi des changements de régime en France. Et alors quoi en Belgique, rien n'a changé depuis 1830 ? D'un pays nous sommes passé à 3 régions et communautés, on a un tas de gouvernement régionaux et communautaires.

La grosse différence entre la France, l'Autriche, l'Italie etc........ ce sont des pays qui se sont construit au fil des siècles sur base de la féodalité et ce n'est pas le cas de la Belgique.
La révolution belge fut de prime abord "religieuse" mais aussi linguistique, Guillaume d'Orange voulant néerdantaliser l'actuelle Belgique.

Je ne connais aucun pays contruit sur base de choix d'autres nations sauf Israël et on voit ce que cela donne.
Un pays existe parce que c'est le choix de ses citoyens et non pas le choix des autres.
Et si je lis bien, en 1830, les belges ne voulaient pas créer un état, leur objectif était de redevenir français. Les anglais et Talleyrand en ont décidé autrement. A nous de payer les pots cassés.

Écrit par : pmf | mardi, 08 mars 2011

Comme toujours, j'ai un petit souci avec votre analyse de la "démocratie": que faites-vous des électeurs flamands qui ont voté à 65-70 % pour des partis fortement positionnés sur l'axe communautaire (NVA, Open VLD, CD&V, Vlaams Belang)?

Que faites-vous également du refus de s'engager dans l'aventure "Plan B" en août, lorsque certains ténors francophones faisaient les matamores? Les Flamands avaient là une opportunité historique de réaliser le destin de la Flandre.

Écrit par : Francois | mardi, 08 mars 2011

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Que la NVA fasse aux prochaines élections 40/50/60/70 ou même 99 pct, je ne vois pas en quoi cela changerait quelque chose, au contraire même.C'est eux qui seront dans la m..car ils devront alors déclarer leur indépendance et n'en auront sans doute pes les c...car perte de bxl/bhv.
De toute façon les Francophones n'ont rien à gagner à négocier avec ces gens la qui veulent une belgique flamande, avec tous les avantages sans les inconvénients...come on stop dreaming!!Une belgique pseudo réformée aux seules conditions flamandes n'a aucun intérêt pour nous, donc grève des négos.
Demandeurs de rien, c'est celui qui veut changer une logique de système qui doit faire des concessions et pas l'autre.Les plans B ou F seront plus intéressants pour nous qu'une belgo flandre dans laquelle nous serons des esclaves.
Et si les francos faisaient leur révolution du jasmin eux aussi?Rien que pour voir la tête de waffelman!

Écrit par : dissy | mardi, 08 mars 2011

@François :
1. les électeurs flamands ont pris leurs responsabilités. C'est au contraire démocratique de dire : soit vous revotez comme ça, et nous en tirons toutes les conséquences, soit vous admettez que c'était un vote irréfléchi (parce que vous seriez encore Belgicains), mais cette fois, c'est votre dernière chance de changer le cours de l'histoire que vous avez vous-même initié.

2. Le Plan B n'est pas ce que la N-VA et le Vlaams Belang veulent, parce qu'il y perdraient Bruxelles. D'autre part, il est très clair que les nationalistes majoritaires (N-VA) ne veulent en aucun cas déclarer leur indépendance eux-mêmes, mais bien pousser les Francophones à le faire, pour se donner le statut de victime.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

@François : la Flandre veut réaliser son destin, mais selon son propre timing. Et celui-ci ne doit pas être imposé par les francophones. Les nationalistes flamands veulent encore profiter un peu d'une "Belgie" tout acquise à leur cause et dont ils commandent tous les leviers. Il faut faire de la Wallonie un vrai boulet avant de la lâcher.

En fait, c'est un peu comme un divorce qui se passe mal. On quitte l'autre, mais seulement quand on a la certitude qu'il n'y a plus rien à gagner à rester ensemble, et qu'en bonus, on est certain de pouvoir humilier l'autre.

Écrit par : Superjustice | mardi, 08 mars 2011

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Vu la façon dont ils procèdent, je pense qu'ils cherchent la légitimité à tout prix,
ne pas devoir assumer leur merdier devant l'Europe et passer pour les victimes.

Écrit par : zinneke | mardi, 08 mars 2011

@ Marcel

Je vous ai lu de bout en bout et, quelles que furent mes "nuances" antérieures, je dois concéder que vous êtes loin d'avoir tort.

Le problème pour la Flandre, à mon sens, se pose à deux niveaux, une analyse sur laquelle divergent quelque peu les nationalistes du Nord, surtout NV-A et CD&V.

(a) Scinder hic et nunc la Belgique reviendrait pour la Flandre à perdre Bruxelles. La NVA-A (du moins le prétend-elle) y serait à la limite prête, pressée qu'elle est d'accéder enfin à l'indépendance de la Flandre. Le CD&V s'y refuse catégoriquement, trop conscient du fait que Bruxelles est et restera une vitrine essentielle au développement économique de la région qui en restera maître et à sa visibilité internationale.

(b) Mais il y a plus grave pour la Flandre. La Wallonie constitue un marché tout à fait essentiel à la bonne santé économique de la Flandre. On évalue à plus de 70% de la balance commerciale flamande (commerce et entreprises s'exportant) les exportations de la Flandre qui prennent la route de la Wallonie. Scinder le pays équivaudra sans l'ombre d'un doute à voir cette motte de beurre fondre au soleil à une vitesse VV'.

Les résolutions votées en parlement flamand en 1999, sur proposition du CD&V, procèdent d'un fantasme, fantasme qui consisterait à croire du côté flamand qu'il serait possible de faire avaler aux francophones une réforme de l'état, devenu confédéral, dans lequel les Flamands rompraient toute solidarité avec le sud (sauf les pensions bien sûr) mais continueraient à se garantir leurs parts de marché au sud. Il est évident que ce marché de dupes, pas un francophone ne peut et ne pourra jamais l'accepter.

Or les Flamands nationalistes (CD&V y compris, à l'exception de sa branche de gauche (cfr un de mes posts précédents)) sont allés trop loin dans leurs déclarations et leurs exigences. Ils ne peuvent plus aujourd'hui reculer. Cette logique qui les amène, comme vous le faisiez très bien valoir, à compter à rebours depuis 1999.

Le jeu auquel nous assistons est donc celui-ci : lequel des deux coupera les amarres le premier ?

Écrit par : Tournaisien | mardi, 08 mars 2011

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Pour votre (a),
Il faut comprendre ce que cela implique : le CD-V et la NVA sont tout autant séparatistes. La seule différence entre eux est
- que le CD-V pense pouvoir reflamandiser Bruxelles, et former une Flandre avec cette ville pour capitale.
- la NVA a accepté le fait que Bruxelles était francophone et perdue pour la Flandre. Eux souhaitent donc former un nouvel état plus rapidement, pour éviter de perdre encore des territoires qui le français continue à se développer.
CD-V comme NVA ont le même projet final : la création de la Flandre. Ce qui les distingue, est seulement dans la forme de la frontière de ce futur État.

Pour votre (b),
Le problème dans ce que vous dites, c'est que vous raisonnez comme si le fait d'être séparés changerait quelque chose dans le commerce entre la Flandre et la Wallonie.

A mon avis vous avez tort. En effet, si une frontière entre États existait entre la Flandre et la Wallonie, quasiment RIEN ne changerait dans les rapports entre les flamands et les wallons, hormis le fait qu'ils n'auraient plus vraiment de raisons de se disputer du territoire une fois leurs frontières définitivement fixées.

Nous sommes dans l'UE, nos frontières sont ouvertes, il y a une libre circulation des hommes et des marchandises. Je ne vois pas comment, avec les règlementations en vigueur de concurrence libre et non faussée, les flamands pourraient perdre des marchés en Wallonie.
Tout au plus, si la Wallonie intégrait la France, les flamands auraient à subir une concurrence un peu plus forte de nos entreprises. C'est tout.

Écrit par : jaggy | mardi, 08 mars 2011

Personnellement, je suis arrivé à la conclusion que le parlement et le gouvernement flamands sont des outils totalitaire d'occupation.

Je pense qu'effectivement, absolument aucun accord ne peut être bénéfique aux francophones.

Je pense qu'avoir donner tous les postes important du gouvernement au Cd&V pour résoudre la crise bancaire était une erreur monumentale que l'on va payer très chers.
Le contrôle de la police et de l'armée est la dernière étape avant le clash armé.

Il est a présent clair que pour les politicens flamands Bruxelles et la Wallonie sont des colonies qui doivent obéir au pouvoir flamand.

Comme le système politique belge autre n'est pas plus démocratique que le système politique flamand, je ne vois qu'une révolution pour nous sortir de là.

Donc, maintenant, le citoyen, il n'a plus qu'une seule chose à faire : La désobéissance civique.
Ne plus voter, ne plus payer d'impôts (tiens, on est un des seuls pays ou l'impôt est prélevé à la source...), ne plus obéir à l'état.

[NOTE DU CENSEUR SEL : Ai effacé la dernière suggestion. Il est interdit sur ce blog de suggérer de quelque manière que ce soit qu'un recours à une quelconque violence serait une "solution" à la crise. Merde quoi, je ne peux pas tourner le dos et me promener en Wallonie une seconde sans que ça dérape !]

Écrit par : Nicolas | mardi, 08 mars 2011

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Je suis assez d'accord avec votre analyse, même si le terme de "totalitaire" est un peu fort.
Comme vous le dites, les flamands contrôlent l'Etat belge, et ont l'intention de soutirer de cet Etat le maximum, avant de le réduire à néant.

Mais la révolution n'est pas la solution. Vous allez faire une révolution, et puis alors quoi ?
Le souhait du peuple flamand est de se séparer de vous, et de former un pays. Je ne vois pas comment cela pourrait changer, révolution ou pas.

Vous n'avez pas le choix : il faut accepter cela et scinder la Belgique.

Et il n'y a pas 36 solutions, on en a déjà parlé.
- Vous allez devoir essayer de former un Etat wallo-bruxellois, et voir si c'est viable.
- Et si cela ne tient pas, vous devrez faire appel à la France, en quelque sorte pour que mon pays remplace la Belgique, pour "chapeauter" vos deux régions en leur laissant une certaine autonomie.

Votre avenir est assez évident. Encore faut-il que vous l'acceptiez, et là il semble que la route est longue ! J'imagine qu'il faudra une nouvelle année sans gouvernement, pour que vous ouvriez les yeux...

Écrit par : jaggy | mardi, 08 mars 2011

@jaggy : Un état qui vous impose quelle langue parler, quoi dire, et quoi ressentir, c'est un état totalitaire.

Un état ou une seule pensée est autorisée, c'est un état totalitaire. En Flandre, on est nationaliste ou on n'est pas flamand, et donc un étranger, un autre.

Vous n'avez pas l'air de comprendre, oui, la séparation est inévitable.
La Révolution, elle sert à bouter hors de Bruxelles le parlement et le gouvernement flamands installés là de manière illégale.

Et à assurer la continuité territoriale entre la Wallonie et Bruxelles.

Et certainement pas aller se coller à la France, qui se comporterait avec nous, les autres belges, exactement comme les flamands.

La Révolution, c'est pour dire à nos politiciens : Non, nous ne voulons pas de ce compromis qui n'en n'est pas un, nous refusons de donner les clefs de l'état Belges au parlement flamand.

Parce que c'est bien de cela qu'il s'agit. Il n'y a pas de négociation, ce terme n'a absolument aucun sens dans la situation actuelle. Il y a la prise d'otage de l'état belge par les politiques flamands soutenu par leur population.

Et ben, tuez l'otage et débarrassons-nous des preneurs d'otage.

Cela fait 50 ans que la flamingants jouent les terroristes dans ce pays, et on a toujours capitulé. Maintenant, ça suffit.

Et une fois qu'on n'aura pas a subir ces terroristes, la révolution, elle servira a se débarrasser des nôtres, les incompétents crapuleux qui nous dirigent. Pour enfin mettre en place un système démocratique dans ce pays.

Le blocage actuel, ce n'est pas la séparation, la séparation elle a eu lieu il y a des années. Le blocage actuel c'est l'annexion de Bruxelles.

Écrit par : Nicolas | mardi, 08 mars 2011

@Marcel : Ben désolé, mais l'histoire vous contre-dit.
Je ne suis pas franchement pour une "solution" violente. Mais le fait est qu'on nous interdit pratiquement toute autre option.

Vote obligatoire, mains mise sur les média, prélèvement de l'impôt à la source, quasi impossibilité de former un nouveau parti (principalement à cause des média, mais pas uniquement).

Les options pour exprimer son mécontentement face aux hommes et femmes de pouvoir sont fortement limitées.

C'est d'ailleurs une des principale raisons du succès nationaliste au nord, et de l'apolitisme au sud. En Flandre, un parti qui n'est pas au pouvoir a accès aux média, au sud pas. Et comme tous les partis du sud sont au pouvoir à un niveau ou a un autre, et donc devant les cameras,...

Reste donc, la grève, personnellement, je n'ai jamais vu ça fonctionner, ou ce qui se passe actuellement dans le nord de l'Afrique.

Si vous avez d'autres options réalistes, moi je suis preneur hein. Mais croire que quelque chose ne peut pas arriver parce qu'on n'en veut pas, c'est exactement ce qui nous a mené à cette situation.

Écrit par : Nicolas | mardi, 08 mars 2011

@Nicolas : évoquer un potentiel de violence est dangereux (et quand je le fais, je reste le plus prudent possible) parce qu'il peut avoir un effet autoréalisateur. Certains (crétins) peuvent se sentir autorisés à laisser leurs instincts les plus bas s'exprimer simplement parce qu'ils ont lu quelque part que ceci ou que cela.

Il faut toutefois ne pas se voiler la face et tenter de prévenir de toute violence, ce qui ne peut évidemment pas se faire sans en parler. C'est compliqué, et moi-même, je ne suis jamais sûr de ne pas tomber dans l'un ou l'autre excès. C'est plus que compliqué, c'est ingérable. Mais ce que je sais, c'est que ce que vous avez écrit ou des choses de cette nature peuvent être très mal compris par certains.

Il est déjà difficile d'écrire ce que j'ai écrit par ailleurs : qu'une Flandre indépendante avec Bruxelles pour capitale ne peut se faire que par une intervention policière ou militaire (ce qui peut se limiter à une présence militaire, ça ne signifie pas que les gens vont se tirer dessus). Mais on doit l'écrire parce que c'est une perspective inquiétante. Autant savoir, comme on dit. Mais sans prosélytisme activiste !

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

@Marcel : A me relire, il est vrai que cela pourrait être prit pour un appel à la violence, je m'en excuse.

Ce n'est pas ce que je souhaite, c'est ce que je crains.

Le prosélitysme activiste, ce serait plutôt pour ce que je vois comme seule alternative pacifique : la désobéissance civique.

Parce que je sais, je sens, je vois que la pression monte et que les esprits s'échauffent.
Et que si rien n'est fait pour canaliser cette pression, la seule réponse "naturelle" que l'histoire nous a enseigné, c'est la violence.

Et on est bien placé pour le savoir, la Belgique ayant servit de champ de bataille a toute l'europe depuis au moins César.

Mais craindre la violence, ça n'est pas (plus?), une raison pour ne rien faire. Il va faloir que quelque chose se face à un moment ou à un autre.

Écrit par : Nicolas | mardi, 08 mars 2011

"Si ça continue, je vais devoir me lancer dans l’astronomie pour prévoir la fin prochaine de la planète"

Ce ne serait pas plutôt l'astrologie ?

Perso, j'attends de voir ce qui va se passer avec ces fascistes du Voorpost en mars ainsi que les réactions des partis flamands sur les méfaits à venir...

Écrit par : André | mardi, 08 mars 2011

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... "Jusqu’à ce que le CD&V accepte de redevenir un parti démocrate, ouvert au compromis".
Et quel genre de compromis? Celui où la Flandre gagne et où la Wallonie perd? Ceux qui ont conduit ce "pays" dans l'état bancal qui permet à la NVA de tout bloquer? Celui où la Flandre a bien profité de la Wallonie riche dans un état unitaire pour construire son économie et une fois que celle de la Wallonie à genoux on régionalise et on écrit vite fait bien fait 5 résolutions pour se débarrasser de tout ce qui gène?
La Belgique flamande a peut être encore quelque chose à gagner avec des partis comme le CD&V au pouvoir, mais pas la Wallonie.

Écrit par : Axle | mardi, 08 mars 2011

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Excellent article Marcel, je fais circuler en espérant ouvrir un maximum d'yeux autour de moi.

Écrit par : Kwaice | mardi, 08 mars 2011

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La dédicace a trouvé sa page, Kwaice ?

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

Oui, j'ai installé le plugin "No Bartel inside"sur mon Walen Buiten 1.0 pour passer en 1.0.1 :-))

Écrit par : Kwaice | mardi, 08 mars 2011

MDR !

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

Marcel ? Vous qui êtes assez bien au courant de ces choses, vous rencontrez régulièrement nos élus! Où en est la Wallonie, et Bruxelles dans la réorganisation de sa gestion ? Je veux dire, est-on encore et toujours majoritairement dépendant de fonctionnaire fédéraux pour toutes les matières qui devraient devenir régionales, ou a t-on pris les choses en main pour transférer les connaissances vers des Francophones qui pourront poursuivre le travail ?
J'ai entendu parler d'une administration des finances essentiellement Flamande pour son top niveau. Quid en cas de transfert de ce domaine vers les régions ? Doit-on craindre une désorganisation majeure par faute de têtes pensantes ? Ceci serait vrai dans d'autres domaines!? Nos élus ont ils pris la mesure du travail à accomplir, et ont-ils pris les choses en main ?
Demander une scission, ou une plus grande autonomie ne doit pas nous entrainer vers une situation à la 'Libye contestataire', ce serait notre fin à coup sur. Hors, à voir ce qui se passe dans toutes les hautes sphères de la Belgique, plus rien n'est, même un peu, accessible au Francophones (armée, police, Ambassades, commerce extérieur, ...). Ca fait froid dans le dos, non ? Les résolutions Flamandes de 1999 passent aussi par ces domaines là, et nos chers têtes blondes, pardon pensantes, n'ont pas l'air de réagir, ou elles le cachent bien.

Stef

Écrit par : Stef534 | mardi, 08 mars 2011

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@ Stef

Notre faiblesse est, en une certaine mesure, notre force. Rappelez-vous de la fable du lièvre et de la tortue !

Je m'explique : à quoi sert-il donc à la Flandre de mettre la pression maximale, de lancer des ultimatums, d'élaborer des stratégies qui lui permettent de circonvenir le champ politique belge, si c'est pour, in fine, se casser le nez sur le mur d'une inertie aimable ("Di Rupo est certes bien gentil ...", dixit De Wever ... vous aurez noté le "certes"). À quoi leur sert-il d'avoir fait voter en parlement flamand en 1999 cette soi-disant charte devant mener à la Belgique confédérale (qu'importe qu'un faux-cul comme Stefan De Clerck l'appelle un "new deal pour la Belgique de demain"), si c'est, in fine, pour butter contre une impossibilité, à savoir un bloc francophone, d'autant plus ferme qu'il est en apparence faible, d'autant plus incontournable qu'il est à première vue désuni ?

Car le problème est bel et bien celui d'un double constat que font aujourd'hui les francophones (et ceci est une nouveauté par rapport aux décennies précédentes) : pourquoi concéderions-nous encore aux Flamands alors que nous avons atteint le fil rouge au-delà duquel nous n'aurions strictement plus rien à gagner, voire pire, au-delà duquel nous aurions tout à perdre?
Le fond du problème est bien celui-ci : le modèle confédéral que veut nous vendre le CD&V est un marché de dupes, et cela, les Francophones en ont pris aujourd'hui parfaitement conscience. Les Flamands sont donc dans une impasse : que faire devant une partie francophone qui dit non (tout en feignant de dire oui) : non sur BHV, non sur la Sécu, non sur nombre de transferts de compétence, non sur la scission de la fiscalité. Le cadre constitutionnel ne leur permet pas de contourner ce non. Ils enragent et piétinent donc ! Que faire ? Lancer des ultimatums, faire monter la pression ? Apparemment, cela ne marche plus. Peine perdue, de l'autre côté de la frontière linguistique, on ne réagit pas, ou si l'on réagit, cela ne change rien fondamentalement à la donne.

Le fait est que plus la crise dure, plus la position des Francophones se durcit en douceur (oxymoron). Puisque ça dure, pourquoi cela ne pourrait-il durer encore ? Et le plus étonnant de l'histoire, c'est que cela ne semble vraiment affecter les baromètres économiques du côté wallon. Méthode Coué ? Non ... les indicateurs sont là, assez nets, suffisamment que pour nous montrer qu'existe en Wallonie un sursaut (augmentation des investissements, de l'activité économique, baisse sensible du chômage (qui n'est pas le seul fait de l'éjection des chômeurs de longue durée renvoyés vers le CPAS). Et pendant ce temps au contraire, en Flandre, l'heure est à la morosité : les grands groupes industriels font défection, Hoboken, Renaut, aujourd'hui Opel-Anvers, défections qui se traduisent chaque fois par des séismes sociaux (3000 employés/ouvriers chez Renaut (en très grande majorités flamands), plus de 1500 chez Hoboken (tous flamands), 3500 chez Opel-Anvers (tous flamands)). Et il semble bien que la valse n'est pas finie.

Certes, me direz-vous, le différentiel économique entre la Wallonie et la Flandre est encore important ... certes, mais cet écart diminue, et il diminue de façon de plus en plus significative.

Il reste à vrai dire à la Wallonie à faire sa mue culturelle, à rompre de façon définitive, de façon volontariste, avec une certaine culture du pouvoir, avec des comportements indignes de la démocratie et d'une région qui veut prendre son avenir en main. Des progrès sans doute sont perceptibles ... mais la route reste longue. Preuve en est, la nouvelle affaire Donfus ! Et cette mue culturelle, elle devra passer, quoi qu'on en dise, par un déplacement des lignes politiques. Vous l'aurez compris : il nous faut impérativement rompre avec le dictat idéologique et philosophique du PS, impérativement ... c'est là une condition nécessaire (et serais-je tenté d'ajouter, presque suffisante) pour que les frémissements positifs perceptibles aujourd'hui en Wallonie se traduisent par un véritable redémarrage.

Un redémarrage qui ne sera par ailleurs effectif que quand on aura tordu le cou à un autre poulet : la domination économique de la Wallonie par la Flandre. Exit ces 70% d'exportations flamandes en Wallonie. Ces parts-là de marché, nous devons impérativement les reconquérir, en travaillant plus, en étant plus compétitifs (les patrons et entrepreneurs wallons doivent eux aussi faire des efforts et revoir leurs prétentions à la baisse ... tout le monde doit contribuer), voire même en adoptant des mesures protectionnistes (du moins jusqu'à la limite de ce que l'Europe peut accepter), en tous les cas des comportements protectionnistes et civiques (pourquoi irions-nous encore acheter en Flandre, nous adresser à des entreprises flamandes ?).

Le véritable rapport de force se situe là, et bel et bien là ! La prise en main par les Wallons de leur propre économie, la rupture d'avec le dictat économique flamand (exit le Boerenbond etc.), ne pourra qu'avoir un double effet : renforcer la Wallonie tout en l'amenant à faire sa mue politico-culturelle et, ce faisant, affaiblir la Flandre et l'amener donc à revoir ses prétentions à la baisse.

Que ces messieurs de Flandre continuent donc à gesticuler tant qu'ils le veulent, tant qu'ils le peuvent, ces gesticulations seront et resteront des gesticulations ...! De toute façon, hors le cadre belge (qu'ils s'appliquent à détricoter), ils n'ont qu'à perdre : perdre un Eldorado qui s'appelle Belgique dont ils ont tiré grande partie de leur richesse quand bien même ils l'oublieraient et cracheraient tant et plus sur elle, perdre Bruxelles, perdre leur crédibilité à l'échelle européenne et internationale (même les Allemands commencent à en avoir plus que marre de l'attitude flamande qui menace la Belgique et ce faisant la stabilité européenne), ...

Les parti flamands, singulièrement le CD&V et la NV-A, sont comme ces "mauvais" joueurs d'échecs qui, croyant remporter la partie, se rendent compte à un certain moment qu'ils sont dans une impasse, une impasse dans laquelle ils se sont fourrés eux-mêmes. Ils ont tout à perdre à maintenir le statu quo, un statu quo que l'électeur flamand ne leur pardonnera pas, et ils ont plus à perdre encore à tenter le coup de force.

La mygale ayant mangé tout l'été,
Se trouva fort engrossée quand l'escalade fut venue,
Elle alla crier donc sa haine chez sa victime, sa voisine,
La suppliant d'accepter son dictat.
Je vous grugerai encore et encore, lui cria-t-elle.
Avant la fin avril, foi d'araignée velue,
Beurre, argent du beurre et cul de la cremière en prime!
La victime avait été jusqu'ici stupide mais ne l'est plus,
C'était là son moindre défaut et c'est maintenant sa force.
Que faisiez-vous jusqu'ici? Vous mangiez des gaufres?
Dit-elle à l'horrible gourmande.
Nuit et jour, à tout venant, je baffrais,
Tout en crachant ma haine, ne vous en déplaise, répondit l'arachnide.
Ah, vous clamiez votre mépris!
Et bien piaffez maintenant !

Écrit par : Tournaisien | mardi, 08 mars 2011

@Stef : il y a beaucoup de compétences inusitées en Wallonie, parfois par manque de connaissance du néerlandais simplement. De toutes manières, les compétences des Francophones (et des Bruxellois néerlandophones) aujourd'hui au fédéral belge serviront évidemment aussi au fédéral belge, wallon ou bruxellois.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

Clair que la flandre tourne en rond. 3856 jours? En 1985, joyeuse époque pendant laquelle Van Den Brande donnait des coqs en caoutchouc à bouffer à ses clebs, je me fendais d'un texte pondu à la va-vite dans l'obscurité de ma chambrée d'étudiant. Ma capacité et ma finesse d'analyse politique d'alors m'empêchent de vous le faire subir. Je n'étais qu'un student wallon de Namur, koteur à Liège, loin de l'épicentre communautaire qui s'est bien élargit depuis. Mais j'ai toujours ce texte et je me souviens de son titre: "Ils ne veulent plus de nous".

Je me souviens de ce que j'avais ressenti et qui m'avait poussé à pondre ce truc que je n'ai jamais partagé parce qu'écrit à la main, sans internet, sans réseau pour le diffuser, et puis trop jeune, et puis pas le temps: le mépris. Un mépris des élites flamandes qui petit à petit ferait son trou dans la société, bien aidé par les médias du nord. Et on voyait déjà les sondages qui se voulaient rassurant pour les francophones: "Seuls 10% des flamands seraient pour la scission de ceci, de cela,..." Puis 12, puis 15, puis...

Après, j'ai eu l'occasion de bosser avec des flamands, des chouettes pour la plupart, mais quand on glissait sur le terrain de nos bisbilles communautaires (oui, on appelait ça des bisbilles à l'époque), je sentais qu'ils étaient déjà bien pollués par TV flamoutche. Et de les recadrer dès que j'en avais l'occasion. Mais à l'évidence, j'étais loin d'être aussi efficace que la meilleure copine du flamand lambda.

Même si on ne peut définir un véritable point de départ dans cette histoire, je crois que cette époque des années 80 fût un tournant parce qu'on est passé d'un souhait d'émancipation parfaitement respectable à ce putain de mépris.
Bon plan le mépris, il fait 28% aux dernières élections et les sondages unanimes le voient en augmentation. Avec le Belang, la LDD et l'autre parti-qui-nous-a-donné-un-paquet-de-grands-responsables-politiques, faites le compte.

3856 jours (+1)? On tape à 10 000 les gars.

On est en plein "double bind" dans cette histoire. Lisez ou relisez quelques uns des cas abordés dans "Une logique de la communication" de Watzlawick.
Pour les ceusses qui ne connaissent pas, un cas simple, vous allez voir, c'est édifiant: Maman est dans le fauteuil et j'ai envie de lui faire un gros câlin parce que je l'aime. Mais maman me repousse parce qu'elle est entrain de recoudre les boutons de ma veste parce qu'elle m'aime. Oui mais elle me repousse. Elle m'aime ET elle ne m'aime pas.

Qu'est-ce qu'il vient nous emmerder avec sa psycho à deux balles çuilà?

Ok, autre exemple: l'administration communale de Chouette-Machin organise sa traditionnelle fête de fin d'année. Elle insiste très fort sur la diminution des barrières entre services et surtout entre le personnel administratif et le personnel ouvrier. Et de fait, très logiquement, elle invite tout-le-monde à la fiesta dans le grand hall de la commune. 450 places dans ce hall, 1250 personnes qui travaillent pour la ville. Devinez qui ne viendra pas ce soir.
Les ouvriers sont intégrés ET rejetés.

Belgique, centre de l'Europe, deux communautés dont une ressasse depuis des dizaines d'années qu'elle ne souhaite pas la scission du pays, mais un changement dans les modes de fonctionnement. Et au delà de ce discours, une flopée d'actes bien concrèts qui ne font que nous laisser penser le contraire.
Ils veulent rester avec nous ET ils ne veulent plus de nous.

Ce genre de situation met ceux qui la subissent dans tous leurs états, ça mène à la folie parfois. Mais ici, rassurez-vous, si on continue pareil, on ne va pas devenir cinglés, juste haineux.

Alors Monsieur Sel, votre idée, même si je ne donne pas cher de sa peau, vaut la peine d'être tentée parce que c'est la seule qui vaille la peine. On a dépassé le stade où on se battrait pour garder ce pays uni, il s'agit effectivement de démocratie.
Il s'agit de savoir si les flamands veulent un pays ou une nation.
Il s'agit de sortir de leur jeu en n'acceptant plus d'y jouer.
Il s'agit de leur rappeler que nous n'agitons pas l'étendard de la solidarité parce que ça nous arrange, mais parce que c'est une des plus belles valeurs que nous avons en magasin.

A LA GREVE

Écrit par : Serge | mardi, 08 mars 2011

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On retrouve là du tout grand Sel, avec une analyse pointue et fouillée. Ca fait toujours autant plaisir de vous lire. C'est surtout plus qu'appréciable d'être si bien informé.

Écrit par : zimdel | mardi, 08 mars 2011

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Finalement, les nationalistes flamands sont schizophrènes. 
Comme l'écrit Tournaisien, la Wallonie est le premier client de la Région flamande ( j'évite d'écrire Flandre, puisqu'elle n'existe pas .... encore). Et se séparer de la Wallonie revient à couper la branche sur laquelle la Rf est assise. Enfin, une des branches. Du moins, j'en formule l'hypothèse: en tant que citoyenne, j'évite d'acheter Flandria ou autres produits flamands, de toute façon je suis passée au bio. Mon commerçant de mari fait de même. Stupide? Peut être, car après tout, tous les flamands ne sont pas séparatistes, et peut être faisons nous payer ceux des flamands qui dodelinent de la tête en regardant notre Premier s'exprimant de la sorte, et qui lèvent les yeux au ciel. Peut être, oui. Mais alors, qu'ils se rebellent, eux aussi, qu'ils votent différemment, qu'ils s'expriment. S'ils ne le font pas, ils devront en supporter les conséquences économiques et commerciales. Et toutes les autres, de conséquence.

Alors, pourquoi persister dans ce schéma? Tournaisien écrit qu'ils ( les partis démocratiques flamands) ne peuvent plus reculer. Vraiment? Je n'en suis pas certaine: rationnellement, ils pourraient. Des ténors, autres que Môssieu Guy V , pourraient le faire, dire haut et fort que ce que veux la NVA n'est pas viable sans BxS, sans un lien économique et commercial fort avec la Wallonie. Quoique les Pays-Bas ne soient pas loin...

Mais le veulent-ils? Peut être projetons-nous sur les partis démocratiques flamands nos souhaits rationnels et démocratiques. Ils nous faudra peut être accepter qu'ils ont changés, du tout au tout, quitte à scier la branche sur laquelle ils sont assis. Parceque leurs nouvelles valeurs importent plus que les assises économiques et commerciales du passé. Parceque peut être, aussi, leur ego, leur volonté, leur arrogance de supériorité, leur volonté de domination annihilent les effets collatéraux, économiques et commerciaux, qu'une séparation engendreraient, dans leur esprit tout au moins. Ils sont probablement convaincus qu'ils passeront outre, et que les Wallons ne leur en tiendront pas rigueur. En cela, ils ont peut être raison.

La marche vers une séparation me semble inéluctable. Je ne suis pas suffisamment instruite sur la chose que pour imaginer, un tant soit peu, le comment cela se produira: en Belgique, tout peut arriver, et son contraire. Pourquoi inéluctable? C'est en tout cas la 'perception' que j'en ai, intuitive, à force de m'être abreuvée à tous les râteliers pour essayer de comprendre ce pays, peut être trop tardivement: des livres de Sel à Bricman en passant par Destexhe, Aernhoudt et Zurstrassen (quand je vous écrivait tous les râteliers, ce n'est pas peu dire); sans compter les blogs de tous bords, ou autre Saga Belgica du Soir. A lire tout cela à la queue leu leu, vous vous dites que la Grande Marche flamande à commencer dès 1840, et notre génération verra son arrivée sur le podium.

Quand un Premier ne parle déjà plus qu'au nom de la seule majorité flamande, le ver est dans le fruit. Qui disait encore: 'c'est la fonction qui fait l'homme'? W Martens ? Celui-là même qui menaient les étudiants flamands lors du Walen Buiten? Mouais, visiblement, ça ne marche pas à tous les coups, ni pour tout le monde.

J'ai bien aimé, Mr Sel, le fil rouge informatique tout au long de l'article. Bien trouvé. Vous parlez codes, mais c'est la machine, ou le serveur, qu'il conviendrait de jeter aux 'rikettes'. Qui sait, la machine sera peut être rafistolée en Afrique et fera un heureux. Ou ira empoisonner des cours d'eau et des mains indiennes...nous avons tenté plusieurs reboot, sans succès. 

Et puis dans cet ère de consumérisme, jetons l'ancien et achetons nouveau. Vous avez vus l'emission: l'obsolescence programmée? Non? Je vous la conseille, à tous. Si ça se trouve, les flamands ont mis un puce, bien cachée, pour conduire à une fin programmée de la Belgique...

@Marcel
Vous auriez passé le WE à bidouiller de l'informatique, que cela ne m'étonnerais pas, vu le fil rouge cité plus haut.

Mais de là à passer des messages i-subliminaux... Seriez vous en passe de vous laisser aller à consommer à outrance? Non? Minteur va! En cliquant sur le lien 'Dead calm', j'ai atterri sur Apple.com et le nouvel iPad2.... mmhhh? Tenté? J'en resterai à la v1 pour ma part...vous ne m'aurez pas! Allez, avouez combien iSteve vous a payé! Dites-le nous!

Écrit par : Sonia | mardi, 08 mars 2011

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L'emploi décolle en Wallonie:

http://www.lesoir.be/actualite/economie/2011-03-08/l-emploi-decolle-en-wallonie-826865.php

Écrit par : dissy | mardi, 08 mars 2011

Het is compleet zinloos en gevaarlijk te onderhandelen met een borderline partij.
Waneer zullen onze politici langs beide kanten van de taalgrens dit eindelijk begrijpen?
Een beetje moed en lef a.u.b. in plaats van dat onnozel refreintje ' de winnaars van de verkiezingen moeten het maar oplossen'

www.mverschooris-ylouis.com

Écrit par : yves louis | mardi, 08 mars 2011

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Merci de ce lien.
Je lis sur votre blog " Ils évitent ainsi de prononcer le mot séparatisme pour mieux camoufler leurs vraies intentions."

Si je vous disais que depuis toujours, depuis que je suis en âge de comprendre la nature humaine, j'ai constaté le manque de franchise quasi-viscéral de tous mes interlocuteurs flamands, me croiriez-vous ?

Et je le vérifie au quotidien : de simples citoyens qui changent leur discours selon qu'ils sont en présence ou non de belges francophones !

Désolé, je n'ai pas reçu cette éducation. Je peine à comprendre pareille attitude, et jamais je ne la partagerai. Pourquoi passer sa vie à simuler ? Est-ce lié à la "culture" flamande ? Qui peut m'expliquer ? Attention, entendons-nous bien : l'hypocrisie n'est pas le monopole des flamands. J'évoque en réalité le refus systématique d'entamer un dialogue franc avec un membre de l'autre communauté linguistique. D'où vient cette méfiance, ce refus de considérer l'autre digne de "dialogue vrai" ? La sincérité flamande serait-elle réservée aux Non-Belges francophones ?

Écrit par : anti-virus | mardi, 08 mars 2011

Borderlijn partij, ja, ten einde t'is waar want hun nationalisme lijkt op degene van het romantisme. Wij praten over iets die maar dateert van 1830 en dat gebeurt in het begin van het derde "millenaire" !!!

Écrit par : Lynx73 | mardi, 08 mars 2011

@anti-virus : mon expérience est plutôt qu'avec les Flamands, on peut avoir des conversations très franches. Mais je constate que de plus en plus de Flamands intelligents répondent de façon "conceptuelle" en utilisant des poncifs. Genre "mais enfin, tout le monde sait que les Flamands s'adaptent partout alors que les Francophones n'apprennent jamais le néerlandais". Je suppose que 30 ans de bonne télévision bien orientée mène à ça…

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

Mais justement, c'est quoi un parti "borderline"? Un parti qui admet clairement qu'il veut l'indépendance pure et simple de la "Republiek Vlaanderen"? Et un parti qui est pour le confédéralisme, çàd. l'indépendance de la Flandre avec tous les inconvénients mais sans les désavantages, ce n'est pas une parti "borderline"?
Arrêtez de prétendre que tout va se résoudre si on évince le NVA. Ce parti ne fait que profiter des structures bancales de ce "pays". Les vrais fossoyeurs de la "Belgique" ce sont les partis "traditionnels" qui -réforme après réforme- l'ont amené dans cette construction qui ne fonctionne plus. Et ce sont quand même les partis flamands soit disant "modérés" qui ont voté main dans la main la scission de BHV et qui ont dit par la même occasion de façon très claire aux francophones: FERMEZ-LA, ICI C'EST NOUS QUI DECIDONS!!

Écrit par : Axle | mardi, 08 mars 2011

@Axle : il est clair que le CD&V a été la couveuse de la N-VA et que ses positions sont de plus en plus nationalistes.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

@Marcel: ce que je veux surtout souligner c'est que le blocage actuel et le déséquilibre politique et économique est le résultat d'une certaine "tactique" flamande qui use depuis très longtemps (avant de parler de nation déjà) de tous les leviers possibles pour favoriser la Flandre. Le nationalisme n'est que la suite (et la fin) logique de cette tactique.

Écrit par : Axle | mercredi, 09 mars 2011

""" Elio Di Rupo relance inlassablement son Credo négociateur. Non ! Ça suffit ! Il faut arrêter, et très vite. Il faut mettre les nationalistes face à leurs contradictions. Et particulièrement ce parti qui est à la dérive depuis 2004 et qui s’appelle «CD&V». """

***************

1. EDR a proposé le plan B, conscient de la fracture profonde et irrémédiable.
Quelles ont été les réactions "officielles" face à son plan B ?
Je ne vous ferai pas l'injure de vous les rappeler.

A l'évidence, il s'est rétracté, face aux salves de critiques qu'il s'est pris en pleine poire. Je pense qu'il a enfin compris qu'il n'était pas belge de souche. Du coup, il attend que les "vrais" belges consentent à mettre un terme à leurs guéguerres vicieuses et dispendieuses. [ Non, ne m'accusez pas de racisme primaire, personne en Europe ne comprend à quoi jouent les belges, c'est dire la spécificité du mode de pensée belgo-flamando-bruxellois-wallon . L'admettre serait déjà un premier vers la solution. L'intervention de Serge ci-dessus l'explique très bien : les Belges semblent confondre émotions personnelles d'une part et organisation efficiente d'un Etat viable de l'autre.]

2. Le CD&V est un parti flamand. S'il est à la dérive, c'est le choix des électeurs flamands. Qui sommes-nous, francophones, pour décider de l'avenir d'un parti flamand ? un brin de modestie, svp ! Quel intérêt de réactiver un parti flamand qui a participé au détricotage absurde d'un pays en se gardant la meilleure part du gâteau ? un brin de cohérence, svp ! A choisir entre le CD&V et la NVA, je n'hésite pas une seule seconde. La flandre a tourné en rond, mais la NVA a bien l'intention d'arrêter le manège en s'offrant le luxe d'humilier ceux qu'elle méprise ouvertement.

Si l'Europe savait à quel point les francophones sont humiliés au quotidien, je pense qu'elle serait la première à exiger la scission du pays. Journalistes, universitaires, politiques, qu'attendez-vous pour alerter les instances européennes (UE- Conseil de l'Europe) au lieu de simuler l'entente cordiale lors de vos prestations européennes ? Double visage, double langage, double vie, cela frise la perversité, non ?

La NVA n'en est pas responsable, que du contraire, elle veut dénoncer l'éléphant qui est dans la pièce belgo-belge. A chacun son éléphant. Celui de Verhofstadt est grotesque : un flamand qui ignore le dessein de la nation flamande ? il n'a rien vu, rien entendu depuis sa naissance, il s'étonne de l'existence d'un parti qui prétend vouloir la fin de la belgique ? Mais c'est inscrit dans le mouvement flamand depuis le début : België barst, et on a maintenu la Belgique avec ce ver dans le fruit. Lui-même n'est pas parvenu à scinder BHV à l'amiable, alors qu'il négociait avec des partis non-séparatistes, du moins officiellement.

Qui peut l'ignorer ? le ver ne disparaîtra pas, il existe depuis 1830.
Qui veut d'un fruit pourri, néanmoins rentable ?
c'est une simple question d'éthique.

Écrit par : anti-virus | mardi, 08 mars 2011

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@anti-virus : "il a compris qu'il n'était pas belge de souche" vous êtes sérieux ? Et Sarkozy, il devrait reculer parce qu'il n'est pas français de souche ?

Elio Di Rupo est un citoyen belge, donc belge. La souche est une affaire purement personnelle. Non mais !

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

@anti-virus

pour info le conseil de l'europe et meme L'ONU via ses commissions ont condamne la Flandre recemment
en gros reponse de la Flandre : pour le ministre flamand, les francophones veulent salir la flandre a travers leurs plaintes (sic), les journalistes sont mal informes et le lobbying flamand doit etre plus developpe au niveau des instances internationales

Écrit par : wooncode | mardi, 08 mars 2011

@ Marcel

L'identité culturelle d'un être humain ne se limite pas une nationalité sur un document officiel.

EDR a été le seul à évoquer publiquement et officiellement le risque de dérives violentes. (voir son discours du 3 septembre 2010, au terme de sa mission de pré-formation) . La preuve d'un regard "extérieur" à la "nation" belge ? Son plan B l'est certainement. Ses sempiternels appels au respect de la personne aussi : il sait que la situation est devenue extrêmement délicate car les limites de l'indécence ont été franchies. Là où les belges continuent à se croire respectables et dignes ?!

EDR est Belge, d'origine italienne (latine, méditerrannéenne, chrétienne).
Le nier est une insulte à l'intelligence des Européens, fiers d'avoir construit une Union au-delà de leurs différences culturelles et linguistiques, un réel combat au quotidien. Un stage dans une instance européenne vous permettrait de comprendre combien il est hypocrite de vouloir gommer ces différences issues d'une éducation familiale et scolaire. Il faut, au contraire, apprendre à les concilier avec lucidité !

L'Europe à 27 réussit là où la Belgique a manifestement échoué.
Pourquoi selon vous ?

Écrit par : anti-virus | mardi, 08 mars 2011

@ Marcel

je suis frappé que vous rappellez moins clairement la différence entre flamingant et flamand qui caractérise vos analyse, votre propos à mes yeux y gagne en pertinence, car cette différenciation que vous espérez manifestement opérationnelle me rappelle l'obsession de définir les «bons» et les «mauvais» Flamands qu'ont ces gens qu'on n'aime pas trop en Flandre...
La Flandre manque de type courageux pour remonter le courant de la démagogie,les politiciens actuels sont des professionnels et avoir une vision autre que le mainstream ça fait tache dans un plan de carrière...(comme partout en Europe)

je pense que vous vous trompiez moins que je ne pensais sur la possibilité de réactions francophones violentes depuis que j'ai vu vendredi ces quelques excités masqués saccager des bureaux fédéraux...

personnellement en arrogant francophone du Rand je trouve que le territoire apparaît trop peu dans vos analyses, c'est la preuve sans doute que vous n'êtes pas encore désespéré

En tout cas merci de continuer à tourner en rond de cette façon :)

Écrit par : Uit'tZuiltje | mardi, 08 mars 2011

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La N-VA veut aller aux élections pour augmenter encore son avance sur les autres et devenir tout puissant... et comme le dit Marcel ils auraient alors tous les postes régaliens et le gouvernement pourrait etre formé sans réforme de l'état puisque l'Etat ce serait eux ... là commencerait les ennuis sérieux pour les francophones... on enlèverait nos droits et la police et l'armée nous échapperaient défintivement... et après....
Alors oui Marcel tu as raison si nous ne réagissons pas maintenant nous allons le payer tres cher..... mais comment s'y prendre ? Seul on est rien .. et on peut écrire ça des milliers de fois sur ton forum on prèche soit des convaincus soit dans le désert...... que faire ????

Écrit par : jean sucre | mardi, 08 mars 2011

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la même chose en video ^^
et serait il possible de ne plus utiliser francophones mais belges francophones dans vos textes?

Écrit par : yakari | mardi, 08 mars 2011

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Les Francobelges et les Flandriens

Voilà les deux peuples

Écrit par : Bxxl | mardi, 08 mars 2011

Personnellement, je ne parle plus des francophones, quand on parle des francophones de Belgique, on ne parle pas des francophones, on parle des belges non-flamands.

Pour moi, en Belgique, il y a les flamands, et les Autres. Et je suis heureux de faire partie des Autres.

Le fait que l'on ai le français comme langue administrative ne signifie absolument rien.

Écrit par : Nicolas | mardi, 08 mars 2011

Francophones avec un F majuscule est le mot que j'utilise pour les Belges francophones. Si je parle des gens qui parlent français où que ce soit dans le monde, j'utilise une minuscule.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

@Marcel : Francophone avec une majuscule, c'est faire le jeu des nationalistes.

C'est donner corps à la nation Francophone inventée par les nationalistes, flamands et autres. Parce que pour un nationaliste, s'il y a deux groupes, il ne peut y avoir que deux nations.

Francophone avec une majuscule, c'est donner un nom à cette nation.

Quitte a faire partie d'une nation, je préfère faire partie des Autres, avec une majuscule.
Parce que dans ma nation, l'usage des langues usitées est facultatif, il ne peut être réglé que par la loi, et seulement pour les actes de l'autorité publique et pour les affaires judiciaires...

Écrit par : Nicolas | mardi, 08 mars 2011

Nicolas : les partis "flamands" et les partis "autres" ? Ça va être difficile à utiliser comme concept… Désolé, j'aimerais bien, mais en Suisse , il y a les alémaniques et les romands…

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

@Marcel : La Wallonie et Bruxelles n'ont pas vraiment grand chose à voir avec la Suisse.

La façon dont vous définissez le bruxellois dans Walen Buiten, ce "batârds" qui vient d'un peu partout, c'est une chose que bruxellois et wallons ont en commun. Bien plus profondément que le fait d'avoir une langue administrative en commun.

Ce que ce que nous avons en commun, ce n'est pas une langue, c'est bien plus que ça.

Que reste-t-il donc?
Belge, ce serait exclure la Flandre de la Belgique, et franchement, ça ne peut que preter à confusion.
Wallon, on sait que les Bruxellois n'acceptent pas cette étiquette.
Wallo-Bruxellois, ça me semble assez allembiqué.
Francophone, ça n'a pas de sens. La majorité des Francophones ne sont pas que francophones.
Même si je suis né et j'ai toujours vécu en Wallonie, je suis autant si pas plus anglophone que francophone. Et comme la très grande majorité de nos concitoyens, je ne vois pas pourquoi je devrais me limiter à la représentation politique imposée par les politiciens.

Au final, ce que nous avons le plus en commun c'est d'être belge sans être flamand.

Donc, si en Suisse il y a les allémaniques et les romands, en Belgique, il y a les flamands, et il y a les autres.
Là, je parle des gens.

Pour ce qui est des partis politiques, même si officiellement il n'y pas de parti Bruxellois, sauf le FDF, le fait est qu'il y a clairement une séparation politique entre Bruxelles et la Wallonie. Parler de parti francophone, c'est encore une fois faire ce que les nationalistes flamands nous disent de faire.

Écrit par : Nicolas | mardi, 08 mars 2011

Nicolas, d'accord pour "Flamands" d'un côté et "Autres" de l'autre, à condition que les Flamands qui le veulent puissent devenir autres aussi :-)

Plus sérieusement : Dans Walen Buiten, je ne décrivais pas particulièrement le Bruxellois en tant que "zinneke". La grand-mère de l'histoire, c'est ma grand-mère, de mère flamande et de père hollandais, venue à Bruxelles en passant par la Wallonie. Et les deux "héros", Paul et Dirk, sont du même "bord", à savoir celui du wereldburger, le zinneke ou l'Autre. Mais du fait que les institutions de ce pays sont divisées en trois (avec les Germanophones), chacun doit se choisir l'une des trois identités. Et les partis politiques sont également divisés selon ces identités linguistiques. Quoiqu'on fasse, les grands partis entrent dans une logique flamande (parce que "vlaamse gemeenschap" et francophone (parce que "communauté française") ou belgofrançais, wallofrançais, etc. Je ne peux donc pas décrire ça autrement, parce que c'est comme ça que nos institutions sont organisées.

En revanche, je distingue au-delà de toute frontière les partis démocrates, ou qui comprennent un nombre important de personnes qui seraient pleinement démocrates s'ils n'étaient pas aiguilonnés sans cesse par des nationalistes, et les partis donc, nationalistes ou d'autres idéologies non-démocrates.

Mais au niveau des gens, si je dis de quelqu'un qu'il est flamand, c'est qu'il se sera défini comme tel (et c'est son choix et son droit. Quand à l'étranger, la première chose qu'on me demande est si je suis Flamand ou Wallon, et que je réponds Bruxellois, ou Belge, ça n'est pas suffisant. Quoiqu'on fasse, on a besoin d'identifier l'ethnie de l'interlocuteur.

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

@Marcel : C'est ça qui est bien avec les Autres : On peut mettre tout le monde dedans.

Ce n'est pas parce que notre pays a été divisé en trois que je dois renter dans ce moule.

Cette structure de ce pays ne correspond pas du tout a la structure sociologique de ce pays, en particulier pour ce qu'on appel, à tord, les francophones.
Et pour moi, changer les gens pour les faires rentrer dans ce moule, ça n'est pas une solution, c'est un problème supplémentaire.

Ce sont les institutions qui doivent s'adapter à la population, et pas l'inverse.

Alors qu'en Flandre, on ait des institutions flamandes, très bien, mais en dehors, je ne vois pas pourquoi on devrait se forcer à suivre ce paradigme.

Oui, en dehors de nos frontière, c'est probablement difficile à comprendre, en particulier en France, mais c'est aussi justement à cause de nos différences culturelles.

Ce n'est pas parce que l'on parle français que l'on est plus proche de la France.

En terme d'identité, ça serait même, pour moi, plutôt l'inverse. La Flandre a plus de points commun avec la France que le reste de la Belgique. La nation, une et indivisible, avec une culture et une langue. La possibilité d'avoir de multiples identités, ce qui nous semble une évidence et qui semble aussi impossible en Flandre qu'en France,...

Pour ce qui est des partis politiques, nous avons forcément des avis différents. Pour moi, en Belgique, à l'heure actuelle, un parti démocratique, ça n'existe pas. La structure de l'appareil d'État ne le permet pas.

Écrit par : Nicolas | mardi, 08 mars 2011

Il y a un réflexe qu’il conviendra d’acquérir chez les Francophones : celui de raisonner avec la certitude que la Belgique n’existe plus. Ne pas s’arrêter au côté juridique des choses ou à l’aspect purement formel. Non, la Belgique n’existe plus et puis voilà. Ce n’est pas une façon de parler, mais une certitude intégrée au processus mental. On se lève le matin sans se poser la question : « Est-ce que je trouverai encore ce foutu mouchoir de poche en dehors de chez moi, lorsque je franchirai le pas de la porte ? Et là, au coin de la rue, centre-ville, dans le maquis, les bois, au travail, chez mon voisin, mes potes, la femme de mon meilleur ami, à la banque, au Delhaize ou dans mon pieu quand j’irai me coucher ce soir ? » Fini tout ça.

Essayez et vous verrez : c’est fou comme on en devient un poids plume.

On sent bien, chez la plupart des individus, en ce compris les intervenants de ce blog, qu’il reste encore un résidu de ce bordel vertigineux vaguement formaté en État de droit dans le tréfonds de leur raisonnement, une sorte de petite bête noire qui rumine son patois belgo-belge pour que s’immisce jusque dans la moelle des os le bacille de la culpabilité ; — comme si c’était la fin du monde d’admettre ce qui, de toute façon, est inéluctable, quelles que soient les concessions ou à quelque niveau que se figerait notre intransigeance ; — comme s’il n’y avait plus d’avenir possible en dehors de la vergogne et de l’embarras si caractéristiques des chiens battus, des minables ou des culs-de-jatte corsetés dans leur déprime, le dégoût qu’ils s’inspirent au point de ne plus oser se regarder dans une glace ; des moins que rien presque toujours contents pourvu qu’on les abreuve au jus de chique molle ou à la pisse de chat crevé ; — comme s’il fallait qu’on s’invente mille et une objections piteuses, des « attendus que » par-ci, des « faites gaffe à » par-là, sans rien dire des « en vertu de l’article untel » ou des « ça reste impossible parce que » ; toutes ces réprimandes déguisées en arguments de médicastre, de fonctionnaire, de juriste ou de scientifique bornés, dont le seul but est de couper court au simple désir d’aller de l’avant, de mettre un pied devant l’autre, de dire « merde ! » une fois pour toute à ce jeu de dupe qui n’a d’intérêt que pour quelques salauds et autres fils de putes systématiquement esclaves de quelque chose : tantôt le fric, tantôt le VOKA, tantôt l’optimum de Friedman, tantôt tel groupe de pression, tantôt la grosse Juliette ou le petit cousin de tata Simone. C’en est devenu quasi pavlovien, pire qu’un impondérable, une sorte de carcan invisible censé nous remettre à notre place, comme si le destin en avait décidé ainsi pour les siècles des siècles. Ni le paradis, ni l’enfer, ni le purgatoire ; mais un no man’s land où la mauvaise conscience peut jouer à saute-moutons avec nos ambitions, pourvu qu’il n’advienne plus rien en dehors de l’éternelle résignation. Ni vie ni mort là-dedans, rien qu’un trou noir avec un immense drapeau aux couleurs de la Belgique placardé dessus, pour faire couvercle. Et pas besoin de soupape car plus de pression. Zéro. Nada. Néant.

Elle est violente cette résistance-là. Elle n’aime rien mieux que de procéder par contamination ou par renforcement, quand deux défauts d’opinions semblables font mine de se rencontrer et de s’additionner à la façon de ce phénomène de résonance qui envoya le Tacoma Narrows Bridge dans les eaux salées du Puget Sound. Il n’y a rien de pire qu’une masse d’individus qui se trouvent, mais en creux, sur base d’un arrière-fond frustratoire identique. Lisez avec attention les propos qui évoquent l’hypothèse du séparatisme et vous verrez où je veux en venir. On en parle comme s’il était convenu de vendre son âme au diable, comme une sorte de dernier recours possible « au cas où on aurait épuisé, mais alors là vraiment évacué jusqu’au trognon, toutes les solutions “belges” envisageables ». — C’est le contraire, sacrebleu ! Faire de la Belgique la dernière des hypothèses à désirer ! Car cette Belgique qu’on imagine toujours enracinée dans les tréfonds de notre âme n’est que le résidu en trompe-l’œil de notre volonté d’aller de l’avant et d’affirmer haut et fort que là où on va, il n’y a pas de place pour le passé, pour ces histoires anciennes, ces fossiles qui témoignent d’une inadvertance politique dans l’Europe de l’après Bonaparte, un peu comme des océans de larmes d’autant plus brûlantes et salées qu’elles sont aussi sèches qu’une carcasse de chalutier sur les bords de la mer d’ Aral !

Écrit par : Canard | mardi, 08 mars 2011

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Que de temps, d'energie et d'argent perdu avec tout ca, c'est epouvantable.

Faudrait que Marcel se mette a faire des previsions pour le lotto, je crains que ce ne soit plus rentable ;-)

Écrit par : Fred | mardi, 08 mars 2011

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Une réaction d'un lecteur sur le site de "Het Laatste Nieuws" à la déclaration de Guy Verhofstadt : ""Hoe kan je onderhandelen met partij die einde van België wil?"
("Comment peut-on négocier avec un parti qui veut la fin de la Belgique")

L'article est illustré d'une photo qui ne flatte pas Verhofstadt montrant clairement l'interstice entre ses deux incisives.

hans verheyen, Lummen
Er komt een tijd dat men dat spleetje wat breder gaat kloppen.
("Viendra un jour où on cognera pour élargir un peu cet interstice").

Jamais de modération évidemment sur le site de cet immonde torchon populiste où la barbarie flamingante s'en donne tous les jours à coeur joie...

Qu'en dit donc ton grand copain Luc Van Der Kelen ?

Écrit par : Endadine Akass | mardi, 08 mars 2011

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@ Endadine Akass

La ratonade ... nous y voilà. Un étrange écho de verres brisés au clair de lune d'une nuit sans lune ... une nuit de novembre 1938. Nous y sommes presque. Le fascisme ordinaire bientôt extraordinaire, comme est fascisante, horriblement nazillarde, la mise sous contrôle budgétaire d'un certain théâtre nommé KVS par une journée de janvier 2011 sans soleil ! ... comme le sera à n'en pas douter la meute vociférante des adeptes du Diets Westland le 27 mars prochain dans les vertes pâtures des Collines !

Il sont là, ils reviennent ... sous d'autres masques, d'autres uniformes, à vrai dire si semblables !

Écrit par : Tournaisien | mardi, 08 mars 2011

@Endadine : Depuis que je lui ai envoyé mon texte en néerlandais sur Morel, Luc ne m'écrit plus. Mais il est peut-être débordé :-)

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

KNOKKE
Un restaurateur de la côte à un couple de Bruxellois : "Retournez dans votre pays, bande de chômeurs !"


http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20110308_050

Écrit par : dissy | mardi, 08 mars 2011

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@ et tu crois qu'une histoire pareille se passe à Knokke..? je ne crois pas pour une milli seconde... did they tape it?

Écrit par : des | mardi, 08 mars 2011

Exact. la dernière fois que je suis allée en Flandre (hormis mes passages flandriens sur le ring de bruxelles pour aller rendre visite à des amis Bruxellois), c'était à Bruges, on a été servi parce qu'on a commandé en néerlandais. Apparemment vu la carte quadrilingue, on pouvait aussi commander en anglais (la dame derrière nous) mais malgré le français de la carte, impossible de commander en français. Le malheureux couple francophone (en fait des français vu leur accent) n'ont pas été servi.
J'ai en magasin (dans mes archives mails) plusieurs dizaines de témoignages de français souvent du nord qui vont dans le même sens.
Ma mère et sa cousine ont plus de 70 ans, qui sont dentelières et qui sont allées à un salon de dentelière à Bruges, se sont vues refuser une tasse de café parce qu'elles parlaient français. En fait, elles ne sont ni l'une ni l'autre capable d'écrie une phrase correcte en français parce qu'elles n'ont pas dépassé les primaires (nées toutes les deux pendant la guerre)
Depuis, adieu pour elles les tentatives de clubs flamands de dentelières pour partager leurs connaissances. Elles ne le font plus qu'avec des clubs français.

Dur dur aussi pour les généalogistes. Je fais partie d'une association d'histoire et de généalogie en thiérache française et on ne compte plus les demandes d'aide des français. Car hormis pour la région de Courtrai, il leur devient de plus en plus difficile d'obtenir des renseignements. On ne peut demander à quelqu'un qui habite Marseille de parler le flamand mais ça va plus loin, il faut faire ses demandes en flamands.
Je viens d'aider un normand car toutes les demandes à la personne qui avait les infos devaient être faites en néerlandais et les réponses étaient en néerlandais. Bref j'ai passé beaucoup de temps à servir de traductrice alors que la personne parle parfaitement le français.

Pour l'instant ici, on commence à revoir les hollandais, la saison touristique va commencer mais je sens qu'il va y avoir des problèmes.
Le ton monte en wallonie. Comme Marcel le dit, il y a eu les violences à Liège lors de la manif de vendredi.
Les gens en ont marre de ces non décisions. Ils savaient qu'ils ne pourraient pas faire tomber le gouvernement, donc aucune solution.
Moi, j'ai des craintes sur les prochaines manif notamment celle du 27. Les esprits s'échauffent en wallonie profonde et les flamands touristes ne seront sans doute pas les bienvenus chez nous pour la prochaine saison.

Écrit par : pmf | mardi, 08 mars 2011

J'ai vécu cette situation plusieurs fois depuis des années, j'en ai parler à des amis français qui ne me croyaient pas.
Depuis ils en ont aussi fait l'expérience.

Écrit par : zinneke | mardi, 08 mars 2011

Des, à peu près toutes mes connaissances francophones, Belges comme Français, ont eu au moins une fois une mauvaise expérience analogue en Flandre. À Ostende, Blankenberghe, Overijse… Pour mon père, ça s'est passé même une fois à Bruxelles, à la gare du Midi !

Ce qui est dommage, mais humain, c'est que ce sont surtout les mauvais moments de ce type qu'on retient… Dommage pour la quantité de Flamands charmants qu'ils ont aussi croisé.

Écrit par : Franck Pastor | mercredi, 09 mars 2011

@ franck et les autres

et vous pensez peut-être que cela ne se passe pas à Bruxelles avec des flamands?

ça m'est arrivé plusieurs fois et je l'ai vu plusieurs fois aux terrasses du Petit Sablon..... on vous ignore quand vous parlez le NL, on vous dit "ici on ne parle pas le flamand" ou mieux encore "sale flamin".....

plein de témoignages dans ce sense, mon cher Franck.... je déplore le comportement de ces abbrutis flamands, mais bon dieu, ballayez devant votre propre porter aussi de temps en temps...

Écrit par : des | mercredi, 09 mars 2011

Mais, Des, je « balaie devant ma porte » : jamais je n'aurais l'idée d'adopter pareille attitude moi-même. Et je ne suis pas responsable du comportement des abrutis francophones rabiques que vous citez, pas plus que vous ne l'êtes de ces quelques fanatiques flamingants aigris qui pourrissent nos excursions en Flandre. Je réagissais parce que vous n'aviez pas l'air de croire que cette attitude était possible en Flandre…

Le problème, c'est que la bêtise engendre la bêtise. Tel Francophone regardé de travers en Flandre parce qu'il osait parler français à son GSM se vengera de la même façon sur le premier Flamand qu'il croisera, lequel réagira ensuite comme vous l'imaginez, et ainsi de suite. Ça s'appelle un cercle vicieux. Il faut avoir du recul pour ne pas y entrer, et savoir relativiser.

Écrit par : Franck Pastor | mercredi, 09 mars 2011

@Des : on sait bien que les Flamands sont souvent mal vus à Bruxelles et c'est inadmissible. Mais vous ne croyez pas qu'ils sont un tantinet victime de positions de leurs hommes politiques qui nient la région bruxelloise depuis des lustres, font tout pour dégoûter les Francophones de s'installer dans la banlieue de la ville où ils sont souvent nés ? Sans compter les junkies et autres joyeuseries racistes de Bart-la-menace.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 09 mars 2011

Faut constater effectivement que ce type de comportement de francophones a l'encontre des flamands est de plus en plus frequents.

Les comportements negatifs venant de flamands envers des francophones sont induits par le discours politiques des elus flamands, ceux venants de francophones sont induits par le traitement que les flamands leur infligent.

Personnellement, Des, je continue a accueillir des flamands que j'ai dans un gite que je loue en Ardennes avec un grand sourire mais je vous avoue qu'aujourd'hui, mon sourire, si il reste totalement sincere, est maintenant teinte de mefiance et d'a priori sachant quand meme que quand un client se presente il y a quand meme a peine moins d'une chance sur deux pour qu'il ait vote pour un parti nationaliste.

Écrit par : kermit | mercredi, 09 mars 2011

@ marcel et Kermit

honnêtement, je ne suis pas d'accord que le traitement des flamands à Bruxelles (avec les exemples que j'ai donné) date depuis la montée de la NVA ou un Leterme avec son cinq minutes de courage....

après la seconde guerre mondiale le NL était encore plus mal vu à Bruxelles qu'auparavant..... on était et on est (beaucoup moins maintenant) traité par une certaine partie de la population comme des ménapiens... cela n'a rien à voir avec la NVA.... mes grand-parents et parents (et moi même) sont des francophiles et ont été éduqués partiellement en français mais détestaient la bourgeoise francophone à cause du mépris exprimé par eux envers les ménapiens....

donc Kermit, la phrase "Les comportements negatifs venant de flamands envers des francophones sont induits par le discours politiques des elus flamands, ceux venants de francophones sont induits par le traitement que les flamands leur infligent.", I really don't buy it... Marcel accentue une certaine partie de l'histoire (VNV-Verdinaso et j'en passe) mais élimine le mépris FR dantan envers le NL sur base des arguments "c'est une chose historique et c'est pas nous qui en somme responsable"...

je suis un libéral du courant Verhofstadt-Degucht et le nationalisme ne m'intéresse guère.... mais au même temps je ne suis pas d'accord avec vous en ce qui concerne le phénomème action-reaction.... vous n'êtes pas flamand NL et les expériences que moi j'ai vu et vecu à Bruxelles datent depuis 1996, bien avant les fameux 5 résolutions etc....

en ce qui concerne l'acceuil servi aux francophones que je rencontre à Anvers, je peux vous assurer que je leur répond et aide dans leur langue et je ne partage en rien votre sentiment de méfiance que vous avez... c'est vraiment dommage...

Écrit par : des | mercredi, 09 mars 2011

@Des : les bilingues bruxellois ont vu le VNV à l'œuvre, ils ont vu aussi qu'après guerre, des gens qui les avaient interrogés quand on a trié les flamands et les pas-flamands dans les Stalag se promenaient tranquillement dans la rue. Cette partie-là du soi-disant "mouvement flamand" a fait beaucoup de tort à la considération vis-à-vis du Néerlandais à Bruxelles. L'affaire Léopold et les manifs des années cinquante et soixante ont fait le reste. Ça s'est un peu calmé quand le VLD a repris les commandes, mais là, je ne vois plus trop ce qui pourrait ramener les Bruxellois à avoir envie d'être cordiaux avec les Flamands, sinon le fait de leur dire de ne pas confondre, jamais, le néerlandais et l'idéologie nationaliste, même si elle a l'air de convaincre la majorité des Flamands.

Écrit par : Marcel Sel | mercredi, 09 mars 2011

@ Des

"I really don't buy it"

Ce n'est pourtant pas quand vos parents détestaient la bourgeoisie flamande francophone que l'attitude de la Flandre envers tout francophone s'est déteriorée. J'ai fais de nombreux stages en flandre quand j'etais jeune et je n'ai jamais, JAMAIS, recu l'accueil (certes pas systématique mais quand meme tres tres fréquent) que l'on recoit aujourd'hui. Donc je pretend et je continue à prétendre que "Les comportements negatifs venant de flamands envers des francophones sont induits par le discours politiques des elus flamands".

Alors peut etre que vos elus fondent cette haine rampante sur des frustrations d'hier mais c'est bien eux qui les induisent meme si le terreau est peut etre propice. Il faut un doigt de moutarde pour monter un litre de mayonnaise.

Ceci dit je ne me sens en tant que wallon pas responsable de l'attitude de ces bourgeois francophones d'antant que vous décrivez, et encore moins [car c'est bien de cela que l'on parle je crois, c'est en tout cas souvent de ceux la que l'on parle] de l'attitude de ces bourgeois flamands d'autrefois parlants francais.

Écrit par : kermit | mercredi, 09 mars 2011

Pas étonné, la dernière fois que moi et ma famille somme allé chez marie siska on n'a pas été servi non plus. On n'y est plus retourné depuis et pas prêt d'y retourner(alors que l'on y allait une fois par an auparavant)

Écrit par : MARS | jeudi, 10 mars 2011

@Des : je vous assure que c'est possible à Knokke. J'ai entendu tellement d'histoires de proches parfaitement fiables que celle-ci me semble tout à fait plausible. Ce n'est pas tant le tenancier désagréable qui pose problème, les rushes, c'est en effet énervant, c'est plutôt les poncifs antiwallons, que l'on entend de plus en plus souvent en Flandre. Vous ne pouvez évidemment pas vous en rendre compte, mais je connais des bilingues qui ont entendu clairement des gens d'autre tables râler parce qu'ils mélangraient frans et vloms. Si une équipe de radio française a senti qu'il y avait une différence, croyez-moi, ce n'est pas juste des hallucinations collectives !

Écrit par : Marcel Sel | mardi, 08 mars 2011

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Je passe vous lire, comme souvent... Je ne laisse jamais de commentaires car... Que dire de plus? Oui, j'ai aussi apprécié que, ENFIN, un homme politique flamand intelligent dise clairement où le bât blesse.
Vous aviez vu clair depuis toujours... Mais, sans vouloir amoindrir votre perspicacité, était-ce être visionnaire que d'annoncer dès le départ qu'il n'y avait pas d'issue possible avec la NV-A?
Si l'on est un tant soit peu psychologue, on avait très vite compris, vu la personnalité de son leader, manipulateur et/car frustré, "enfant gâté" comme disait l'autre, que l'on ne devait pas s'attendre à autre chose que des caprices en série! Et je ne disserterai pas sur le nationalisme: vous avez tout dit. Et mon bonheur fut grand de le lire aussi dans "Le Soir": cela aurait dû faire la une!

N'empêche... On a l'air de découvrir l'eau tiède, comme nos voisins français qui s'étonnent du bilan de leur People Président!!!

Allez! Ça fait quand même du bien d'entendre Verhofstadt!
Mais... Suis-je si mal informée, mes sources ne sont-elles pas les bonnes? Je n'ai pas entendu beaucoup de réactions dans la presse...
Il n'est pire sourd... La suite est connue.

Mais bon sang! N'y a-t-il personne pour dire haut et fort qu'il ne doit pas y avoir de démocratie pour ceux qui ne l'utilisent que pour la détruire?????
1933... Oui, je sais, c'est très "cliché", mais ça a dû laisser des traces dans les mémoires, non?
Ne sont incontournables que ceux que l'on n'a pas le courage de contourner!
Des citoyens ont voté pour? Faudrait les éclairer... Ou s'asseoir dessus, au nom tout simplement des valeurs qui fondent une démocratie et auxquelles ceux-là n'adhèrent manifestement pas.

Écrit par : Juliette | mardi, 08 mars 2011

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Anecdote amusante: Je rentre de Roumanie, où j'ai visité un centre d'appel paneuropéen d'une entreprise de matériel médical. On me dit que les 'clients' les plus réticents, ceux qui se plaignent qu'on ne les comprend plus, sont les Belges flamands et les Autrichiens, alors que les Hollandais et les Allemands respectivement, trouvent que les opérateurs roumains se débrouillent de manière tout à fait adéquate. A noter cependant que certains Belges francophones ont mal vécu d'être amalgamés pour le support téléphonique à la France et à la Suisse Romande. Apparemment, le 'Goiedagbonjour' leur manque…

Autre anecdote savoureuse (et contradictoire avec la première). Le service en français ouvre un heure avant le service en néerlandais ne me demandez pas pourquoi …) et nombre d'ingénieurs flamands forment spontanément le numéro d'appel dédié à la France car il préfèrent été servis plus tôt, quoique en français. Amusant, non ?

Plus généralement, le niveau de maitrise des différentes langues européennes dont font preuve ces jeunes Roumains est tout bonnement spectaculaire. Vraiment impressionnant.

Écrit par : JPBWEB | mercredi, 09 mars 2011

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Je me demande si la future Nation Flamande privilégiera l'offshore an Inde / Pakistan...? J'en doute car la maîtrise des langues ne sera certainement pas suffisante. Quoique Colruyt y soit installé, mais bon, c'est pour du développement IT, pas pour un call center.

Écrit par : Sonia | mercredi, 09 mars 2011

J'ai particulièrement aimé la proposition "arrêter tout, unilatéralement" à la fin de ce texte de Marcel. Sans vouloir trop pousser mon "moteur vital" à moi, je proposais d'ailleurs à peu près la même chose dans le forums du Soir le 6 octobre dernier, sur base du double constat: impossible de négocier avec des séparatistes autre chose que l'agenda de la séparation et impossibilité apparente côté flamand d'imaginer un gouvernement sans la NVA:

"(...) il me semble donc que la seule stratégie possible pour répondre à la violence politique qui nous est faite par un Nord numériquement, économiquement et politiquement supérieur est de répondre par la non-violence politique. Aucune agression de notre part, mais aucun accord non plus qui ne réponde pas aussi à nos préoccupations (l'élargissement et le modèle fédéral figurant en bonne place). Histoire de faire comprendre à la Flandre [note: une certaine Flandre eut été plus heureux] que Bart a laissé passer l'occasion [note: en refusant les larges concessions francophones de l'été] et qu'il va falloir s'y faire: rien de raisonnable n'est possible sans nous (...)"

Écrit par : Mr. Sylvestre | mercredi, 09 mars 2011

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Pour illustrer la discussion au sujet du racisme culturel instillé jusque dans les institutions flamandes lire le très édifiant compte rendu / récit de Pierre Duys (2006!!!) qui raconte comment l'administration anversoise lui a refusé des aides sociales sous le prétexte qu'il serait francophone, d'origine bruxelloise, qu'il profiterait de la richesse flamande et qu'il devrait retourner dans son pays (sic pour tout)... Bruxelles donc. Il raconte une fête flamande du 11 juillet à Turnhout où le nationalisme et le racisme anti francophones, via le CD&V et le VB est montrée dans la politique de tous les jours, dans les discours du bourgmestre etc etc etc. Vraiment édifiant et exemplaire, rien d'idéologique ni de politique, des faits, du récit, ce que l'on ne voit jamais, de ce qui n'est jamais montrer ou les journalistes ne vont pas, le bas de l'échelle et comment cela s'y passe en réalité. On est bcp plus loin qu'on le croit. Pierre Duys, Les Dauphins Ivres, les vacarmes de la cité de l'Escaut ou Geraas uit Antwerpen, édition La mesure du possible...

Écrit par : gladys | mercredi, 09 mars 2011

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@ gladys

un lien vers ce rapport concernant le racisme culturel serait fort bien apprecié....

en Belgique n'importe qui peut obtenir des aides sociales, même après 3 mois de résidence, donc je suis bien curieux de savoir les détails de ce pauvre monsieur Duys....

Écrit par : des | mercredi, 09 mars 2011

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