mardi, 21 septembre 2010

La télé en vacances (6. Boring-boring)

Image 65.png Le malheur des uns fait le JT des autres.

Chronique parue dans Télépro le 11 août 2010.

Enfin ! Bora-bora ! Je me présente. Je m’appelle Henri. J’aimerais bien réussir ma vie, être aimé, être beau, gagner de l’argent. Mais pour tout ça, faut que je bosse à plein temps. Et après une année de dur labeur où j’ai gagné plein de picaillons, j’ai donc pris l’avion pour le paradis. J’y ai passé des jours et des jours de tranquillité langoureuse, entre mer et piscine, batifolant tel un mâle papillon de vahiné en vahiné, humant avec férocité l’odeur des crèmes au Monoï qui lustrent les épidermes auburn et les cheveux de jais. Ah ! le pied !

Mais au bout d’une semaine, patatras ! Un soir de paix, alors que les grillons me susurraient d’aller sur la plage admirer la lune ou les étoiles, je me suis allongé sur le lit king-size (avec couvre-lit en peau de dragon de Komodo) pour une sieste réparatrice après une dure journée passée à ne rien faire du tout. Et là, la bourde : j’ai pris la télécommande qui se trouvait sur la table de chevet et j’ai allumé l’écran (plasma grand format). Brûlant d’avoir des informations du pays — souhaitant à tout le moins savoir si Bart avait finalement mangé Elio au petit déjeuner ou pas —, j’ai zappé les 5.837 chaînes satellites, et ô joie, à la 5.836e, je tombai sur le sourire étroit de la belle Hadja Lahbib ! La Reuteubeu à Bora-bora !

Une sensation de belgitude m’envahit tout entier, au point que j’eus envie de crier «Henri téléphone maison !» en flamand. Mais en fait, j’aurais mieux fait de me rendre à la plage. Parce qu’au lieu de l’ondée bleue du lagon, Hadjah me servit les inondations en Tchéquie, en Pologne et en Chine, sans oublier la mousson meurtrière au Pakistan. Quant à la chaleur, je regardai incrédule les incendies épouvantables en Russie. Et le décès d’un champion de sauna… Ça m’a gâché la soirée ! Et vous savez combien ça coûte, une soirée à Bora-bora ? Je vous le dis, moi : pendant les vacances, les catastrophes, ça devrait être interdit !

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jeudi, 26 août 2010

La télé en vacances (5. Le grand départ)

Image 65.png Juilletistes et aoûtiens, aux infos et en F1.

Chronique parue dans Télépro le 4 août 2010.

Nom de nom, mais qu’est-ce qui leur a pris ? Hein ? Qu’est-ce qui leur est passé par la tête, à ces deux millions d’automobilistes qui me bloquent la route ? Je vous le demande ! Qu’est-ce qui leur a pris, à ces cons (pardon, mais c’est vrai que c’est énervant…), de partir le même jour que moi et ma petite famille ? C’est quand même un comble : je prends la route des vacances le 31 juillet en me disant qu’il n’y aura personne (un samedi ! qui a l’idée de partir un samedi, enfin !) et je me retrouve à l’entrée de Lyon, coincé dans un embouteillage monstre, au pas, sous une chaleur insupportable. Je vous le dis, moi : si le cheval est la plus belle conquête de l’homme, l’automobile en est la plus absurde. Ça ne dépasse pas le 5 à l’heure par ici. Il faut plus de temps pour aller du péage avant Lyon au tunnel de Fourvière (1) que pour faire Paris-Marseille en TGV. Marre, marre, marre de ces pots d’échappement devant moi, de cette pollution, du bruit des moteurs ! Marre des queues de poisson, de l’incivilité, des files au ravitaillement, de l’acharnement de quelques allumés qui veulent à tout prix dépasser tout le monde, pour gagner quoi ? Une place dans «Y’a pas pire Conducteur» ?

Enfin, on ne va pas se plaindre, hein ! On est en vacances. Et même si j’aurai roulé 1.019 km à 26,5 à l’heure dans une voiture qui peut en faire 190 (à quoi ça sert de construire des bagnoles qui atteignent des vitesses interdites ?), demain, je pourrai enfin m’installer à la Terrasse du Café des Pilotes à Palavas-les-Flots où ils ont une télé plasma, et regarder avec mes copains fraîchement arrivés (on s’est tous donné rendez-vous le 1er août) le grand prix de F1 de Hongrie ! Les dépassements interdits, les bolides qui se coupent la route, les embouteillages avant les virages, les vrombissements incessants ? Ça, c’est du sport !

 

(1) tunnel autoroutier du centre de Lyon, ceci dit pour ceux qui ne partent pas le 31 juillet.

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La télé en vacances (4. Liliane)

Image 65.pngLiliane, ton univers impitoyable.

Chronique parue dans Télépro le 28 juillet 2010.

J’ai moultement insisté auprès du propriétaire du Camping du Polder, à Mousterlin (Bretagne) — où je loue une caravane pour la semaine — pour qu’il importe les journaux belges. Ça me paraît la moindre des choses quand ont se dit camping «du Polder», d’avoir des journaux du Plat Pays, même s’il y a bien un polder à Mousterlin, ce qui, avec les moules et les crevettes expliquerait pourquoi les Belges ne sont jamais tout à fait à l’étranger quand ils sont en Bretagne. Mais revenons à notre camping.

Je n’ai donc pas obtenu Le Soir, La Libre, ni la DH, la Capitale ou Vers l’Avenir. Quand j’ai râlé parce qu’il n’y avait pas de télé dans le mobile home, un voisin en tente m’a dit : «môssieur, si vous voulez de belles images, vous n’avez qu’à regarder la mer». J’ai bien pensé regarder le JT en cachette sur mon téléphone portable, mais comme un gigaoctet à l’étranger me coûte plus d’un mois de salaire (3.630 euros exactement), j’ai vite oublié jusqu’à l’idée d’être branché on ze beach. Restait alors la presse française. Et c’est là que j’ai compris pourquoi la France est vraiment la patrie des vacances : pendant les deux mois d’été, on a droit à un feuilleton humain grandeur nature. Du vécu. Et cet été, c’est Dallas revisité : imaginez que Liliane Bettencourt, la femme la plus riche de France, se dispute avec sa fille. Qu’un gestionnaire d’affaires soit soupçonné de lui soutirer des millions. Qu’une comptable révèle des dessous politiques à l’affaire. Qu’un ministre soit déstabilisé par sa femme. Qu’un président de la République chute dans les sondages ! C’est du reality show en mieux ! Un vrai scénario de série américaine ! Alors, chaque matin, je me rue à la supérette du camping, j’achète la presse française et je passe un temps délicieux à lire le feuilleton de l’été. Tenez, j’ai même trouvé un slogan pour le tourisme au pays de Sarkozy : «Des vacances en France ? Parce que vous le valez bien !»

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jeudi, 12 août 2010

La télé en vacances (3. Paul le Poulpe).

Image 65.pngPaul prend le poulpe de la Belgique.

Chronique parue dans Télépro le 21 juillet 2010.

Enfin ! Paul est libre ! Vous savez bien, Paul ? Mais si, enfin ! Ce poulpe d’un aquarium allemand qui a prédit les résultats de tous les matches de la Coupe du Monde ! Même que des supporters lui ont envoyé des menaces de mort… Eh bien, comme il n’y a plus la coupe, le voici prêt à prophétiser au plus offrant ! Et en tant que vacancier belge à l’étranger, je cherche des gens qui seraient prêts à investir avec moi dans le rachat de ce prophète polypode. Parce que depuis trois semaines que le touriste belge se dore la pilule au soleil de l’étranger, les nouvelles du pays sont en rade de Brest. On a beau regarder les infos par satellite, internet, téléphone multimédia, rien ne filtre. Aura-t-on un formateur ? Faudra-t-il un fixateur ? Un polisseur ? Qu’est-ce qui se dit rue de la Loi ?

C’est quand même fou, non ? Il y a un bon mois, on a eu les élections les plus sismiques depuis l’invasion du Platus Paysus par Jules César, et cinq semaines plus tard, on a l‘impression que rien ne s’est passé. Calme plat. Les journalistes sont-ils tous calamars ? Non. Les politiciens coincés dans une énième négociation «octopus» ? Pas plus ! Pourtant, au JT, au lieu de déclarations politiques, tout ce qu’on voit, c’est des cyclistes sur le mont Ventouse.

Alors, pour en savoir plus, rachetons Paul-le-Poulpe et posons-lui les bonnes questions une à une. Mettez-moi face à cet invertébré et je vous jure bien que je saurai lui tirer les vers du nez ! (ça a un nez, un poulpe ?) «Paul, Elio va-t-il réussir à former quelque chose ?» «Quand ?» «Où ?» «Avec qui ?» «Et ça va tenir ?» «Combien de temps ?» Je m’en vais vous le cuisiner, moi, ce céphalopode ! Et on saura enfin si Elio parviendra à trancher le nœud (non pas gordien mais papillon) qui étrangle notre beau pays. Allons. Rachetons Paul, passons-le à la casserole, et croyez-moi, ce mollusque me répondra avant même que son encre ne soit seiche !

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La télé en vacances (2. Les fêtes nationales)

Image 65.pngFêtes nationales : n'allez pas vous défiler !

Chronique parue dans Télépro le 14 juillet 2010.

Vous le saviez, ça, qu’il y a des vacanciers privés de JT à cause de campings français, espagnols, tunisiens qui ne proposent pas de salle télé sous prétexte que les étoiles, les vraies, seraient dans le ciel ? Pfff ! Mais où va le monde ? Du coup, ces pauvres Belges perdus en villégiature étrangère auront perdu le fil du feuilleton national de l’été, «Crisons Bart» un remake de «Prison Break». Pour ces malheureux privés de petit écran, voici donc un rappel des épisodes précédents : Bart-la-Friture a été informateur pendant 3 semaines. Puis Elio, alias Papillon, est devenu préformateur. Mais Didier-la-Finance est toujours réformateur (1). Le prochain gouvernement est donc en train de se former, très lentement, et l’on nous promet un accord, au pire, euh… avant qu’une fusée belge n’atterrisse sur la Lune (vers 2765 si tout va bien).

Mais qu’importe, le plus important, c’est que c’est la semaine des fêt’nat’. Et pour ceux qui en ont marre de voir un peloton grimper du Galibier à chaque fois qu’ils allument la télé, c’est même le bonheur : s’ils ont raté la fête nationale flamande du 11 juillet, ils pourront passer toute la journée du 14 juillet et celle du 21 devant leur télévision portative pendant que le reste de la famille ira bêtement nager dans une eau émeraude, ou visiter une sublime citadelle millénaire. Tant pis pour eux : ils ne verront pas les Mirage traverser le ciel de Paris en étirant les couleurs nationales, ou notre bon vieux C130 bourdonner pépère au-dessus de la Grand-Place en crachouillant une fumée grisonnante. Ils n’entreverront pas Nicolas dans son char cosy, ni Albert dans sa Fiat 500.

Allons ! Tous ensemble, retrouvons notre patriotisme paresseux et chantons notre hymne national : «Allons enfants de la p…» ah non, zut, c’est l’autre : «Ô Belgique, ô mère chérie !»

(1) MR = Mouvement réformateur — cela dit pour les touristes de la politique.


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lundi, 02 août 2010

La télé des Vacances (1)

Image 65.pngLe sport par toutes les pores.

Chronique parue dans Télépro le 7 juillet 2010.

Enfin. Juillet ! Le bonheur ! À nous les flots bleus, les parties de pétanque, les apéros, l’heure de gym quotidienne : aller à vélo jusqu’à l’épicerie du coin qui est à cent mètres, faire deux longueurs de piscine, ou même, perdre du poids en faisant la crêpe sur la plage — la transpiration, même allongé(e), doit bien faire maigrir un peu, non ? Et comme dans la chanson de Jonasz, même sans argent, le bonheur est à la portée de tous, à condition de bien choisir son endroit ! Parce que moi, euh… À l’heure où j’écris, je suis à la terrasse d’un café, sur la place d’un village de Provence avec, derrière moi, une télé qui nous raconte l’arrivée du Tour de France à Bruxelles. Plus fort, le volume d’une autre télé d’un autre café de la même place, avec la finale de Wimbledon, et de grands cris de spectateurs «Nadaaal, Nadaaal». Comme je ne connais rien au tennis, tout ce que j’en comprends à ces «Nadaaal», c’est «Que daaalle». En face, un troisième cafetier a cru indispensable de rediffuser la défaite de l’Argentine à la Coupe du Monde de fout-o-bowl, couverte toutefois par les criquets d’un après-midi étouffant.

Et voilà : moi qui croyais échapper au petit écran le temps d’un juillet, je me retrouve plongé dedans. Je me demande même si ce n’est pas fait exprès : toute l’année, on a suivi les feuilletons politiques ou non (Leterme saison 3 ou The Mentalist saison 2) avec assiduité et fidélité. Et le premier juillet, pfuit, terminé les saisons, les feuilletons, les actus, les ministres et les informateurs : le sport est roi et la petite reine est… ben, reine ! Avouez que le Tour de France, son suspense, ses motos suiveuses, ses journalistes gaffeurs, son Galibier, c’est plus qu’il n’en faut pour alimenter nos discussions de vacances !

Là-dessus, je vous laisse, je vais aller faire du sport aussi : je vais rejoindre mes amis à la pétanque. Il y a là un terrible problème à résoudre : je tire ou je pointe ?

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lundi, 19 juillet 2010

Colonie soit qui mal y pense.

Image 65.pngKongo sur la une. Belgium sur la touche.

Chronique parue dans Télépro le 1er juillet 2010.

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vendredi, 16 juillet 2010

Abeilles du soir, espoir.

Image 65.pngEssaim de foot sur la Une, la Deux, TF1, France 2, France 3.

Chronique parue dans Télépro le 24 juin 2010.

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dimanche, 04 juillet 2010

Un pays complètement foot.

Image 65.pngCoupe du monde en Afrique du Sud, coup de tonnerre en Belgique du Nord.

Chronique parue dans Télépro le 17 juin 2010.

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mercredi, 30 juin 2010

Bart de Wouf

Image 65.pngLa soirée électorale, un programme de niche

Chronique parue dans Télépro le 10 juin 2010.

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