lundi, 07 septembre 2009
Laurent de Belgique, le dernier fransquillon.
Une fois n'est pas coutume, je me vois obligé de brocarder un francophone « qui ne devrait pas l'être ». Parce que s'il est évident que chaque citoyen doit pouvoir être respecté dans sa langue et ses coutumes, il en va tout autrement de ceux qui jouent un rôle de mandataire national. Même si une royauté apparaît aujourd'hui comme anachronique dans nos sociétés prétendument éclairées d'Europe occidentale, les membres de la famille royale qui assument leur rôle sont des mandataires de la nation et se doivent d'être authentiquement bilingues et de montrer l'exemple. Alors, quand le prince Laurent inscrit sa fille au Lycée français, je crois qu'il faut lui répondre : « Non, non et non ! » Ou plutôt : « Neen, non et nein ! »
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mardi, 01 septembre 2009
Les tendinites du Mouvement Flamand.
Voici quelques éléments qui permettront à mes lecteurs de partout de juger par eux-mêmes de la culpabilité, ou de l'innocence des saluts faits par quelques membres du Vlaams Belang, ou des participants à des festivités où ces membres sont présents en masse.
D'abord, à gauche (quoique…), Karel Dillen, fondateur du Vlaams Belang, se détend le bras lors de la Fête du Chant Flamand, après-guerre de son propre aveu, et en 1951 selon certaines sources. Cette année, la Fête du Chant Flamand, également soutenue par le Vlaams Belang, fut sponsorisée, si l'on en croit son site, par la SABAM, équivalent belge de la SACEM. Pendant l'occupation, cette fête était un événement très importante où l'on invitait les amis allemands, qui avaient de jolis petits logos faits avec des S, et portaient des uniformes d'un comique troupier, inspirés de ceux que l'on peut voir dans The Dictator, de Charlie Chaplin. Tout cela est donc évidemment terriblement innocent.
En numéro deux, à ma droite (sic) je vous propose ce qui aurait pu paraître une imitation de son patron par le jeune Filip Dewinter, mais en fait pas du tout. Il s'agit, d'après le docteur Adolf Von Dickeschwein qui nous a parlé depuis son bunker de Buenos Aires où il vit caché depuis 65 ans à cause de la répression d'après-guerre (ach! le pauvre!), d'une réaction vive à une tendinite brutale, survenue malencontreusement alors que Monsieur Dewinter venait de se lever de son banc de jeune député, à la Chambre fédérale belge qui, ce jour-là, a dû compter plutôt des dépités que de représentants du peuple.
Ce qui est sûr, c'est que la mandataire Vlaams Belang (du même parti que les deux précédents) dans la vidéo pas du tout compromettante que voici n'a en tout cas pas fait le salut nazi, puisqu'un tribunal (que l'on suppose néerlandophone — mais n'est-ce pas là un procès d'intention de ma part ?) l'en a disculpé totalement, blanchie, libérée : selon le juge, dont on admirera bien évidemment la clairvoyance en Belgique, et surtout ailleurs (où les lunettes sont mieux réglées), elle n'a pas fait un salut hitlérien ou similaire, elle a juste voulu éviter que la manche de son poncho multi-culturel dûment tissé par des indiens du lac Titicaca ne s'affaisse, révélant, ô honte, son coude !
Et je finis par une série de participants à l'Ijzerwake, où circulent beaucoup de membres du Vlaams Belang, mais aussi la fine fleur de l'extrême-droite flamande (selon VTM, hein ! Moi, je dirais plutôt qu'ils ont l'air de communistes, mais j'ai aussi égaré mes verres de contact), qui plutôt que de faire un V digital soutenu par un avant-bras plus ou moins vertical, selon une esthétique tout à fait honorable rappelant le serment des chevaliers ou celui des scouts, préfèrent un mix du salut nazi (mais ce n'en est pas un, c'est juste un peu ressemblant) et du V de Vlaanderen.
Mon opinion personnelle est faite : aucun de ces représentants du peuple ou de ces quidams résistants ne sont en aucune manière coupables de salut nazi. Ils ont des problèmes de bras, un point c'est tout. Je trouve que le procès que certains leur font est tout à fait déplacé, et je vous invite, comme eux, à laisser vos bras prendre la tangente de temps en temps. D'après le Professor Dickeschwein, dans son bunker de Buenos Aires, il paraît que ça détend presque autant que d'abattre un Kriegsgefangene d'une balle dans la tête pour rigoler.
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Cool down, Flanders ! Doel up, Flanders !
On les entend, on les lit sur ce blog, énoncer toutes les qualités qui font de la Flandre une portion d'état supérieure en tout, tant à Bruxelles (pourtant deux fois plus riche) qu'à la Wallonie. On les entend, et jusqu'à la nausée. De temps en temps, une semaine nous apporte toutefois son lot de consolations (avec « s »). Et l'on découvre que, eh non, elle n'est pas blanche, notre voisine du Nord. Mais aussi qu'elle a parfois un cœur de Ch'ti, un cœur de Borain, là où elle est de petites gens qui risquent de tout perdre, comme à Doel. Le premier billet de la rentrée est un billet coquin.
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mercredi, 26 août 2009
Bart de Wever et la charcuterie
Bart de Wever est décidément trop comique. Il s'est plaint, notamment dans Het Laatste Nieuws, d'un terrible accident de luge survenu en France, alors qu'il avait précédemment l'habitude de séjourner en Bavière (on a parlé de Berchtesgaden, mais il est vrai que chacun a le droit de prendre ses vacances au pied du nid d'aigle d'Adolf Hitler, peu importe qu'on soit nationaliste ou non). Selon lui, les systèmes allemands et autrichiens de descentes de luge d'été sont équipés de rails qui empêchent toute déviation des traîneaux. Alors qu'en France, les engins sont laissés à leur libre cours sur un half-pipe de béton. Ach ja, mein lieber Bart. Es ist in Germanien immer soviel besser !
Ayant, malgré le matériel préhistorique, décidé de faire une descente avec son fils de quatre ans, Bart a perdu le contrôle de sa luge. Pour éviter un accident, il a alors freiné la chose avec son bras, nu, qui s'est complètement râpé sur le béton. Selon sa propre description, son pauvre membre n'était plus qu'un long morceau de charcuterie. Eh bien mon cochon, voilà de dangereuses luges, à mon avis ! Ah oui. J'oubliais le plus drôle : si (et seulement si) vous avez envie de hurler de rire, allez donc voir le site de ces descentes en luges de Megève si périlleuses. Je vous jure que ça fait trois jours que j'imagine Bart de Wever en difficulté sur ce circuit de la mort qui tue, et je ne m'en lasse pas ! Bonne descente à tous !
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jeudi, 30 juillet 2009
La Flandre 2,32 fois plus nationaliste que la Wallonie ?
J'avais écrit ici que les mots Vlaanderen et Vlaams apparaissaient 671 fois sur les 100 pages de l'accord gouvernemental flamand. Quelques visiteurs, souvent du Nord, m'avaient alors assuré que ce serait pareil en Wallonie et ont voulu battre en brèche cet argument auquel je ne tenais pas absolument, mais que je trouvais révélateur. J'ai donc parcouru l'accord de gouvernement wallon (qui ne fait pas 500 pages comme le prétend Bart De Wever, mais bien 281 !) pour m'apercevoir que dans ce cas, Wallon et Wallonie ensemble apparaissent 814 fois sur 281 pages, soit 2,896797153025 fois par page, soit 2,316351561561 fois moins que l'équivalent au Nord. CDFD. Ce qui fout dedans.
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vendredi, 24 juillet 2009
La jobkorting inconstitutionnelle ?
La Flandre accordait l'an passé une ristourne d'impôts de 250 à 300 euros à chaque travailleur. Cette ristourne, appelée Jobkorting, portait donc sur le revenu. Or, la Constitution belge stipule que :
Art. 172. - Il ne peut être établi de privilège en matière d'impôts. Nulle exemption ou modération d'impôt ne peut être établie que par une loi.
Il faut préciser que seul le Parlement fédéral peut voter une loi, (le terme pour les Régions et les Communautés étant « décrets »). Bon, je ne suis pas juriste et je n'ai pas la science infuse, mais s'il y a un avocat constitutionnaliste dans la salle, vous me corrigerez, hein?
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jeudi, 23 juillet 2009
Bart De Wever en flagrant délit de mensonge.
A la RTBF, Bart De Wever, président des nationalistes flamands, prétendait que les enseignants du fondamental wallon gagnaient plus que les Flamands. Eh bien, c'est un gros mensonge, si l'on en croit les indicateurs du Gouvernement flamand. Ça fait toujours plaisir quand un argument flamand est contredit, non? `
Plus drôle encore, dans les mêmes indicateurs (mais à un autre chapitre), la Flandre calcule son PIB de deux façons. La première (basique) est de compter le PIB intérieur à… la Flandre (logique, quoi). La seconde est à hurler de rire. Suivez bien le raisonnement : comme Bruxelles n'est qu'une petite région et que beaucoup de Flamands y travaillent, on va prendre une partie du PIB de… Bruxelles et l'attribuer à la Flandre ! Mais oui ! Dans ce cas, on se demande quand même pourquoi la Flandre n'attribue pas à la France le PIB fourni par les travailleurs d'outre-Quiévrain et à la Wallonie celui fourni par les dizaines de milliers de Wallons. C'est tout ce qu'ils ont trouvé pour se hisser au-dessus des Pays-Bas.
Plus cocasse encore : la Flandre se déclare à la 7e place… des pays d'Europe. Vous avez bien lu, dans ses statistiques, elle ne se compare plus aux régions d'Europe (ce qui paraît logique) mais aux nations. Evidemment, ça lui permet de se hisser de la 27e à la 7e place. Comme disait Brel, « faut pas jouer les riches »…
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lundi, 20 juillet 2009
Albert II bientôt roi de Flandre ?
En 1999, Luc Van Den Brande, alors ministre-président de la Flandre, établissait la nécessité d’une réforme de l’Etat allant vers une autonomie encore plus grande de la Flandre. Pour ce faire, il faisait voter les cinq résolutions flamingantes au Parlement Flamand et lançait le Nord de la Belgique dans une nouvelle croisade confédéraliste. En 2009, soit exactement dix ans plus tard, la Flandre a obtenu une première victoire. C’est dès demain le Roi Albert II qui adopte, dans sa déclaration annuelle à l’occasion de la fête nationale, le point de vue flamingant à savoir la soi-disant nécessité d’une réforme de l’état (toujours pas démontrée à ce jour), sortant ainsi de façon inacceptable de sa réserve politique.
« … je pense que nous devons aussi mettre de l'ordre dans nos structures institutionnelles. Accordons-nous sur une réforme de l'Etat qui assure à la fois une plus grande responsabilité aux entités fédérées, une indispensable solidarité, et un pouvoir fédéral efficace disposant des moyens nécessaires dans les domaines qui restent les siens".
Ceci montre que la stratégie de pourrissement annoncée par le Gouvernement Flamand a au moins le pouvoir de faire dangereusement pencher la pensée de Sa Majesté vers le Nord et même, vers l’extrême-nord. En Flandre, une déclaration inverse aurait causé une levée de boucliers chez les éditorialistes qui n’ont jamais peur d’affronter la famille royale (ce qui en soi est bien, évidemment). En Francophonie belge, on verra bien, mais je vous fiche mon billet qu’aucun journal ne bronchera.
Albert II n’est peut-être plus aussi éperdument Roi des Belges (fête nationale le 21 juiller) qu’on ne l’espérait, mais un peu plus Roi de Flandre (fête nationale le 11 juillet) qu’on ne l’eût cru. De quoi conforter certains dans l'idée que seul le rattachement à la France (fête nationale le 14 juillet) peut sauver les 4,5 millions de Francophones de Belgique. Au fond, ça je change pas grand chose. Quoi qu'il arrive, l'important, c'est qu'on ait quelque chose à fêter en juillet !
Bonnes fêtes à tous, donc !
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mardi, 07 juillet 2009
Ce cher général francophone.
Non, ce n'est pas fait exprès. On vous le jure. A présent que l'armée est dirigée par un général trois étoiles francophone, il faut équilibrer. Sur les huit nouveaux généraux supérieurs (trois trois étoiles et cinq deux étoiles, ce qui fait 19 étoiles en tout), sept seront donc néerlandophones. En ajoutant à cela les trois étoiles du chef des chefs, on arrive à un total de vingt-et-une étoiles, dont cinq qui parlent principalement le français et seize (16, zestien, sixteen, sitta-t-'achar) die perfect Nederlands praten (traduction sur demande). Mais c'est un pur hasard ! De Crem, ministre chrétien-démocrate flamand (vous savez, ceux qui veulent le confédéralisme) ne l'a absolument pas fait exprès. D'ailleurs, à la remise des postes, il trouvait lui-même bizarre que seuls deux des généraux eussent un accent francophone. Bon. Allez. 58% de la population se prend 82% des généraux. Ça arrive dans plein de pays où une ethnie tient absolument à dominer l'autre, non? Et puis, si on faisait un effort ? Si on acceptait de croire que la révolution copernicienne de Peeters n'est pas une révolution ? Ou encore que la doctrine de Maddens ne vise pas à affamer les Francophones (même s'il le dit tout haut) ? Allez, faisons la paix, mettons que c'est normal et que nous sommes tous beaucoup trop tatillons, qu'on devrait travailler et arrêter de discuter. Après tout, c'est bientôt les vacances. Il y a d'autres problèmes à régler. Pour vous dire, ça fait deux jours que je fouille toute la maison pour trouver mes palmes et mon tuba. Profitez bien du mauvais temps. Ça sera pire à la rentrée !
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mardi, 23 juin 2009
Voilà. On va être très méchants : « Vlamingen buiten ! » …euh. Oups ! Non, ça, c'est pas possible, hein. On peut pas dire des choses pareilles. On s'excuse. Allez, pas buiten. C'est juste que, on veut résister, mais on ne sait pas trop… Antoinette ? Help!
Antoinette Spaak, présidente du Parlement bruxellois, refuse de discourir en néerlandais lors de la cérémonie d'ouverture de sa boutique sous prétexte que rien ne l'y oblige légalement. Pour répondre à l'intolérance flamande en périphérie, le FDF a donc choisi la même arme — l'intolérance, mais francophone cette fois — et à Bruxelles, capitale d'un pays à majorité néerlandophone.
Vu les pratiques très antidémocratique de la Flandre envers la minorité francophone au Nord, j'ai du mal à critiquer Antoinette : elle croit bien faire. Mais j'ai envie de lui dire : ne le faites pas, parce que c'est perdu d'avance : nous, les Francophones, sommes ce qu'on appelle à Bruxelles « des klettes » à-côté des flamingants. Voyez : vous allez vous borner à causer uniquement franstalig, et alors qu'ils font cent fois pire à Wezembeek ou Crainhem, les Flamingants vont vous traiter d'extrémiste, de fasciste voire de nazie, et à l'arrivée, on n'aura pas avancé d'un pas.
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