mercredi, 15 juin 2011

La N-VA(elst), le bal des hypocrites.

Un internaute vivant en région néerlandophone me fait parvenir ce tract de la N-VA Beersel qui invite à une "Fête flamande", avec barbecue, concert, discours et animations pour enfants (you-kaïdi, you-Qaeda). C'est le 8 juillet, mais il n'est pas douteux que la véritable occasion est la tournée annuelle des têtes pensantes de la N-VA qui commence quelques jours avant et finit quelques jours après la fête «nationale» flamande du 11 juillet. Les discours seront indubitablement liés à ce grand événement que les nationalistes préparent chaque année avec beaucoup de précision sur un thème général plus ou moins imposé. Ainsi, l'an passé, c'était l'identité flamande, que des pontes du parti n'ont pas hésité à mettre en parallèle (ou en opposition ?) avec l'identité juive, prenant en exemple les Juifs hassidiques d'Anvers, qui "montrent leur 'être un peuple' par leurs vêtements."

Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse dans ce tract. Ce qui est plus important ici, ce sont les personnalités du parti qui vont s'exprimer le 8 juillet à Beersel (banlieue immédiate de Bruxelles). Il y a là Ben Weyts — appelé "Ben Laden" par certains négociateurs Francophones (d'où le you-Qaeda ci-avant) — qui ne manquera pas de rappeler que la terre flamande appartient à la langue flamande qui appartient aux Flamands (ou plutôt aux Flamingants). Mais surtout, il y a aussi le désormais tristement célèbre Vic Van Aelst qui a tenu des propos racistes d'une virulence célinienne à l'encontre des Wallons, mais aussi des "Noirs francophones". Le problème ? Non seulement Bart De Wever n'a pas remballé ce Le Pen de banlieue, mais en sus, il a habilement récupéré ses déclarations francophobes à une soi-disant "frustration latente" (buikgevoel) que beaucoup de Flamands ressentiraient vis-à-vis des Francophones. Autrement dit, le président nationaliste a critiqué le mode virulent de Vic Van Aelst, mais il a néanmoins mis le scandale à profit pour, une fois encore, entretenir les rancœurs historiques dans son électorat et ailleurs. Mode imagé : Van Aelst pousse son cri comme pousse un champ (chant?) de haine. De Wever récolte les gr(h)aines l'air de rien et les ensemence dans le champ voisin sachant que ce genre d'idées, comme les OGM, finissent par infecter aussi les champs environnants.

Mais surtout, suite aux déclaration "raciales" de Van Aelst, nombre de haut-responsables du parti nationaliste, président inclus, ont prétendu pour excuser leur refus de contrer le cerbère Van Aelst qu'ils ne pouvaient pas contrôler ce que disaient chacun de leurs 20.000 membres. Admettons. Mais s'il n'est qu'un membre parmi d'autres, beste nationalisten, pourquoi lui donner une tribune dans la tournée de la fête nationale flam(ing)ante ? J'ai lu ici et là des commentateurs qui se disaient rassurés quant aux bonnes intentions de Bart De Wever pour avoir découvert que l'avocat parachuté à la N-VA ne figurerait pas sur les listes N-VA à Anvers. "Voilà la preuve", on dit certains, "qu'il a été désavoué par Bart-le-gentil-nationaliste-démocrate !" Et personne n'a semblé relever que quelques jours plus tard, Vic Van Aelst lui-même a expliqué qu'il n'avait jamais eu l'intention de concourir à Anvers… Si ça, ce n'est pas de la méthode Coué !

Eh oui, donc, comme toujours, cette soi-disant mise sur le côté du Vic(team), ce n'était rien d'autre que du vent. La vérité, apparemment, c'est que ce que Vic Van Aelst a dit, et son ton, c'est finalement ce que pense le parti, qui l'envoie donc propager son profond rejet de tout ce qui est francophone (et particulièrement à la fois noir et francophone) aux portes de Bruxelles, dans une commune où vivent un bon tiers de Francophones et d'expats. Bravo, Bart, pour ce nouvel écran de fumée ! Bien des Francophones et des Flamands un peu naïfs l'ont une fois de plus gobé comme un dinosaure gobe un œuf de caille : sans même se rendre compte qu'il était un peu pourri.

Vic Van Aelst n'est donc pas un fauve isolé. Il est le magma tapi au fond du NVolcAn, à la lave soigneusement filtrée pour que ne s'échappent du cratère que quelques fumeroles apparemment innocentes. L'odeur de souffre, on la met de côté, aussi bien chez les démocrates flamands que chez ceux du Sud. Circulez, y'a rien à voir. Ça fonctionne si bien que Charles Michel (MR) vante aujourd'hui une solution "de droite" avec la N-VA et crie en cœur avec le lion que les socialos sont salement gauchos. Je crois que je vais écrire un nouveau livre. Je vais pour cela m'inspirer du titre du superbe livre de Dimitri Verhulst. Je l'intitulerai "La Moulitude des Choses".

Ah, oui, j'oubliais. Il y a quand même une bonne nouvelle, et je me dois d'être honnête quand la N-VA donne des signes de bonne volonté : sur le tract, il est précisé que les boissons seront à prix démocratiques. Eh ben voilà qui nous rassure : il y aurait donc bien quelque chose de démocratique à la N-VA !

 

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dimanche, 22 mai 2011

Manifestation ce lundi devant le ministère de la Justice

COMMUNIQUE DE PRESSE DE l'ASSOCIATION POUR LA MÉMOIRE DE LA SHOAH


«L'Association pour la Mémoire de la Shoah organisera un rassemblement contre l'amnistie devant du ministère de la justice, ce lundi 23 mai, 115 boulevard de Waterloo à Bruxelles, de 12:30 à 13:30.

Les manifestants demanderont la démission du ministre Stephaan De Clerk qui a invité à oublier le passé, s'opposeront à l'adoption de la loi sur l'amnistie ouverte à la discussion par les partis flamands, demanderont en revanche la constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur la responsabilité de l'État belge dans la déportation des Juifs de Belgique ainsi que la modification de la loi relative aux pensions de dédommagement des victimes civiles de la guerre en sorte que toutes les victimes de la Shoah de nationalité belge et résidant en Belgique puissent enfin en bénéficier.

L'AMS invite les associations, les groupes culturels et les partis politiques qui se sont opposés à la loi sur l'amnistie à la rejoindre ce lundi, avec leurs drapeaux, calicots et slogans.»

Indignez-vous ! 

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mercredi, 11 mai 2011

La matraque.

Ricardo voulait aller voir un concert au festival Steenrock, qui a lieu devant le centre de détention 127 bis, à l'attention des personnes qui y sont enfermées. Il s'est retrouvé à l'hôpital après avoir été battu à coups de matraque par un policier. Ricardo affirme qu'il n'a pas opposé de résistance et qu'il n'a lui-même pas attaqué physiquement le policier avant la dégelée qu'il a prise. Je n'ai pas l'habitude de transmettre des témoignages unilatéraux, mais celui-ci me semble plutôt crédible. Je le diffuse donc sous réserves, ainsi que dans la suite, le communiqué de la CRER qui organise le festival, sous toutes réserves aussi.

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mercredi, 04 mai 2011

Vic Van Aelst et les très, très méchants Francophones.

L'avocat de la parachutiste parachuté dans la N-VA remet le couvert. Après avoir qualifié le français de langue insignifiante et demandé qu'on arrête de l'enseigner en Flandre (s'ils savaient à quel point les Francophones se fichent des langues enseignées en Communauté flamande, il serait tout marri), il attaque cette fois les Bruxellois et les Francophones de la périphérie. Et c'est pas un tendre. Sous le titre « Les Francophones abusent de notre bilinguisme", le site de la VRT reprend l'interview de l'avocat dans Reyers Laat, hier soir, sur la chaîne publique. Le présentateur lui parle de sa déclaration. « C'est quand même une bourde », dit-il. Van Aelst affirme que non. Et s'explique.

"Comprenez que ça va très mal aujourd'hui dans la Périphérie, que les Francophones sont occupés à nous franciser. Je vis aujourd'hui à Asse (commune mitoyenne de Bruxelles, au Nord-Ouest, qui a fusionné avec Zellik). J'ai suivi toute l'évolution du Mouvement flamand. En 1968, j'étais à Louvain, hein, le combat flamand. C'est le seul combat que les Flamands ont réussi à gagner. Alors, nous sommes arrivés à la francisation de Bruxelles. J'ai vécu vingt ans à Bruxelles. J'ai vu Bruxelles se franciser. Incroyable ! Et puis plus loin, j'ai vu Wemmel se franciser. J'ai vu Zellik se franciser. J'habite aujourd'hui à Asse. je suis donc extrêmement inquiet, et je remarque ça aussi aujourd'hui : 'ils' sont aujourd'hui à Alost ! (à une vingtaine de km de Bruxelles), à Ninove ! […] Absolument dans ce pays, j'ai toujours vu un manque de respect des Francophones envers les néerlandophones. Je ne demande pas aux Francophones de m'aimer, mais ils doivent me respecter. J'ai habité 20 ans à Bruxelles, j'habite depuis 20 ans dans la Périphérie, et qu'est-ce que je constate ? Que les Francophones ne m'ont jamais respecté !"

Notez qu'en ce qui me concerne, il a raison : je n'ai aucun respect pour ce genre de personnage. Il continue : 

"Je ne suis absolument pas fâché sur le français. Je suis fâché sur la manière dont on a abusé du français pour nous asservir de plus en plus, ce qui est toujours le cas aujourd'hui."

Le présentateur le reprend, non pas sur ses déclarations, mais sur la solution proposée par Vic Van Aelst de supprimer l'enseignement du français, qui ne serait pas une solution à ce problème… Vic Van Aelst :

"J'ai foi en la Flandre, et je crois que le moment est venu pour nous d'apprendre aux Francophones qu'il y a des frontières qu'eux aussi doivent respecter. Et si ils continuent à utiliser abusivement leur langue pour ne pas respecter mes frontières, ils auront toujours affaire à moi." Et il s'énerve alors : "j'ai vécu tout ça ! j'ai tout vu ! Je n'y crois plus !"

Le journaliste lui dit : "vous recommencez, vous prenez votre bazooka".

Vic Van Aelst : "Oui. C'est nécessaire aussi ! Il est grand temps que nous fassions ça ! […] nous sommes en 2011, hein, bien… nous pouvons continuer à en parler. Vous devez oser voir ce à quoi nous faisons face. Qui a toujours tendu vers la cohabitation ? Les Flamands ! Parce que nous apprenions le français. (méprisant : ) Eux ne l'apprennent pas, le néerlandais. Ils refusent de l'apprendre ! Qu'est-ce que je constate ? Que 60 % des élèves en Wallonie choisissent tout simplement l'anglais (sévère : ) et ne veulent pas apprendre le néerlandais. Et ces gens viennent alors habiter dans ma région et ils veulent évidemment que nous parlions français. Parce que nous, en tant que bon Flamands serviables, nous avons toujours été disposés à être bilingues. Je trouve ça fantastique d'être bilingue, mais il ne peut pas y avoir d'abus de cela, s'ils abusent de mon bilinguisme pour servir leur unilinguisme, alors, ces Francophones commettent une erreur et je veux dire cela à tous les Francophones."

"Je n'ai rien contre le français, mais j'ai quelque chose contre la façon dont on a utilisé le français pour minoriser notre langue, et je vous invite à venir voir à Asse et dans toutes les communes autour de Bruxelles comment la situation est en train de se dévaluer et alors, vous le comprendrez."

Ouf ! Que je me sens mauvais, sale, méchant après tout ça. Il y a quarante ans, en effet, j'ai commencé à franciser Bruxelles. Je suis probablement très méchant. Toujours est-il que Van Aelst ment. Effrontément, scandaleusement. Tout d'abord, il n'y a pas 60 % des petits Wallons qui choisissent l'anglais. Voici les chiffres donnés par la Libre Belgique (journal francophone préféré de la N-VA) le 18/03/2011

"Sur 1730 écoles primaires, 1072 ne proposent que le néerlandais à leurs élèves. […] Le néerlandais reste, et de loin, la principale seconde langue apprise par les élèves de primaire en Communauté française. Elle est proposée dans 1 459 établissements, contre 631 pour l’anglais et 42 pour l’allemand. […] on rappellera que le décret du 13 juillet 1998 généralise les cours de langue à partir de la 5e primaire, à raison de deux périodes par semaine. Il peut s’agir du néerlandais, de l’anglais ou de l’allemand. Le choix de la langue revenant au pouvoir organisateur de l’école, qui peut également décider d’en proposer deux. Il existe cependant une spécificité bruxelloise, prévue par la loi linguistique de 1963, qui rend obligatoire l’apprentissage du néerlandais dans la capitale. On ne s’étonnera dès lors pas de voir que la totalité des 258 écoles primaires francophones de Bruxelles propose uniquement le néerlandais comme seconde langue à leurs élèves. En Brabant wallon, où une telle obligation n’existe pas, la proportion d’écoles offrant le néerlandais est presque aussi élevée. De même, à Namur et dans le Hainaut, le néerlandais domine largement l’anglais."

Comme toujours, la N-VA ment donc avec beaucoup d'aplomb. Mais que ne ferait-on pas pour se poser en victime ? Il y a bien un bémol :  "En province de Liège et, surtout, de Luxembourg, l’anglais joue les premiers rôles. Dans la province de Liège, les deux langues sont présentes dans quasi le même nombre d’écoles (279 pour le néerlandais, 269 pour l’anglais), tandis que l’allemand est enseigné dans 30 écoles primaires. Et dans le Luxembourg, l’anglais passe même en tête, puisqu’il est enseigné dans 101 établissements, pour 98 au néerlandais et 12 à l’allemand." Faut-il préciser que le Luxembourg a, hormis dans les régions touristiques, plus de contact avec l'anglais ou l'allemand qu'avec le néerlandais ? De même, les Cantons rédimés sont en province de Liège, ce qui explique l'importance de l'allemand, ce que confirme la ministre Simonet : 

"Le choix de la seconde langue est plutôt relatif à la situation géographique de la province. Force est de constater que ce choix répond à la demande, et aux besoins du citoyen ainsi que de sa vision de l’avenir." Et le chiffre 2007-2008 : "on comptait, en 6e primaire, 32 557 élèves suivant des cours de néerlandais, 13 648 élèves suivant des cours d’anglais et 637 suivant des cours d’allemand." Même chose en première secondaire : "30 287 élèves avaient choisi le néerlandais comme seconde langue, contre 19 288 l’anglais et 882 l’allemand […] Tandis que, pour l’ensemble des élèves de secondaire, 169 543 avaient pour seconde langue le néerlandais, 107 303 l’anglais et 4 481 l’allemand". Sans compter que la plupart qui prennent l'anglais en deuxième langue ont le néerlandais pour troisième ! Ajoutez à cela les élèves des écoles de Bruxelles, à 100% en néerlandais deuxième langue, et vous aurez tout l'opposé du tableau abominable brossé par maître Van Aelst.

Neen mijnheer ! Les Francophones ne refusent pas d'apprendre le néerlandais ! Au contraire, ils sont de plus en plus nombreux dans les écoles en immersion (interdites en Flandre), et également dans l'enseignement flamand à Bruxelles. Malheureusement, personne ne réagit à ce genre d'abus dans les émissions de la télévision publique flamande. On laisse dire. Et l'électeur, une fois de plus, ne reçoit qu'une information non pas tronquée, mais carrément mensongère. Le communautarisme, la frustration, la manipulation, la certitude de la supériorité flamande a encore de beaux jours devant elle. Et il devient de plus en plus difficile d'expliquer aux enfants pourquoi ils doivent apprendre la langue que ce genre de personnage rend pénible à entendre. Je vais vite me lire un peu de Vondel pour me nettoyer le cerveau de ce mépris, et me convaincre qu'il n'est pas lié au néerlandais, seulement à la rancune tenace de gens qui sont incapables de s'adapter à une situation à laquelle personne ne peut rien. Tenez, je viens de saluer mon voisin. En russe. Il habite Bruxelles. Mais ne parle que russe et anglais. Ai-je trouvé qu'il me manquait de respect ?

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mardi, 03 mai 2011

Paul Magnette m'écrit. Je lui réponds.

MISE À JOUR : Paul Magnette a confirmé qu'il était bien l'auteur de ce commentaire. 

Suite à mon article d'hier, où je n'épargnais pas Paul Magnette, celui-ci a eu la gentillesse de laisser un commentaire sur mon blog. Pour autant que les firewalls me permettent d'en juger, l'adresse mail est en effet bien la sienne, et l'adresse IP appartient bien au réseau "officiel" BELNET. De plus, je sais de bonne source que mon billet lui serait parvenu aujourd'hui. Enfin, il a confirmé à Bernard Demonty (Le Soir) qui a publié un papier très intéressant sur notre petite discussion dans Le Soir de ce mardi. 

Je salue évidemment l'invitation que ce commentaire implique à un débat ouvert. Et j'en profite pour y répondre dans une lettre personnalisée…

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lundi, 02 mai 2011

Beersel, commune EUROPÉENNE (puisqu'on vous le dit !)

L'un de mes lecteurs, S.R., m'a fait parvenir ce cliché que je ne résiste pas à l'envie pressante de partager avec vous, et que je vais m'empresser de traduire pour les non-néerlandophones. C'est comme qui dirait un cas d'école du crétinisme bourgmestral en Brabant-flamand, et une belle démonstration des effets comiques (mais pas moins tragiques) du repli sur soi de certains élus flamands, que rejettent, du reste, pas mal de commerçants et d'habitants du cru. A lire avec délectation et sans aucune modération.

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BEERSEL, une commune EUROPÉENNE

EN BRABANT-FLAMAND

Courtois et accueillants, fiers d'être une commune flamande,
nous voulons rester ouverts à toutes les cultures.
Chacun est le bienvenu ici mais nous demandons à tous ceux
qui vivent parmi nous de parler avec nous notre langue, le néerlandais,
et de respecter notre culture.
Ensemble, nous conserverons ainsi le caractère de notre région.

Ah ! La courtoisie et l'accueil de certaines communes flamandes sont décidément légendaires… On est si loin du centre de l'Europe, dans cette commune mitoyenne de Bruxelles, qu'on se sent obligé d'écrire «EUROPEES» en majuscules. C'est vrai que ce n'est pas évident au premier abord. Mais soyons fair-play et militons pour qu'on inscrive dans la Constitution belge ce nouveau droit qui compte apparemment tant pour les Flamands : celui de ne jamais devoir entendre une langue étrangère sur « son » territoire. C'est vrai que cela peut, à terme, boucher certaines trompes de fallope. Cela dit, le plus drôle sur le cliché, c'est le drapeau rouge Vastiau-Godeau (magasin de meuble qui a autant de clients francophones que néerlandophones) à gauche, qui flotte juste derrière le panneau «EUROPÉEN» et où il est écrit EN FRANÇAIS : « sentez-vous parfaitement chez vous ». Décidément, le flamingantisme brabançon sent bon la naphtaline. 

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vendredi, 29 avril 2011

Bruits de couloir. Bart et le "pronégationniste".

C'est un reportage de la VRT sur le lent chemin de croix du Vlaams Belang. Et aussi sur la concurrence de la N-VA. On est dans les couloirs du Parlement. Il y a là Koen Dillen, fils de Karel Dillen. Un sérieux, celui-là : il avait rendu visite à Léon Degrelle. Une visite d'étudiant bien innocente. Rien de politique. Mais quand même quelques photos souvenirs où le jeune Vlaams Belang pose tout sourire avec l'un des SS préférés d'Hitler. Koen Dillen, c'est aussi l'homme qui a menacé de rendre sa carte du parti si celui-ci excluait… le négationniste condamné Roeland Raes. Autrement dit, le fils du fondateur du Vlaams Belang est ce que j'appelle un "pronégationniste", à savoir quelqu'un qui, sans nier lui-même la Shoah, défend bec et ongles ceux qui le font. Koen Dillen est enfin l'un des quatre militants qui portaient le cercueil de Marie-Rose Morel.

Mais revenons dans le couloir du Parlement. Au moment où la caméra arrive, Koen est en train de papoter avec — devinez qui — Bart De Wever, apparemment gêné par la caméra, qui s'éclipse en disant à Dillen : "on en reparlera dans des circonstances plus discrètes." Et le voilà parti dans les couloirs. Oups. C'était filmé. "Monsieur Dillen", dit alors le journaliste, "la N-VA… n'est-ce pas un parti pour vous" ? "Non", assure le Belanger, "c'est juste une vieille amitié [avec Bart De Wever] (…) mais d'autres (VB) ont déjà fait le pas (…) [en passant à la N-VA] : c'est un parti flamand, de droite, avec du style". Bon, ben on comprend mieux en effet que quelques membres du parti fasciste et xénophobe se soient laissés tenter par le parti de Bart. Mais chuut. Voilà les caméras. Je vous laisse. On en reparlera dans des circonstances plus discrètes… En toute amitié.

Allons. Rions un peu aux dépens de Mijnheer Frituur & Bier.

Photo 1 : "Ah tiens, on est filmés ? Qu'est-ce que je suis populaire, quand même ! Ah ja maar… huh. Verdomme. Mais je suis en train de discuter avec un pronégationniste, moi. Ouille. Ça n'est pas bon pour mon matricule. Bon, comment je fait pour me tirer l'air de rien, maintenant ?"

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Photo 2 : "Ouf ! La caméra est dans mon dos. Héhé. Comme ça, ils n'ont aucune chance de me reconnaître…"

 

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Erratum : j'avais écrit "Karel Dillen était l'un des quatre militants qui portaient le cercueil de Marie-Rose Morel." Il s'agissait de Koen Dillen, évidemment. Merci à Guillaume pour la remarque plus que justifiée !

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jeudi, 07 avril 2011

Coup bas dans le débat.

Désolé, les amis, si je suis très absent en ce moment, je suis concentré jour et nuit sur mon prochain livre. Je reviens la semaine prochaine. Mais quand même une manchette : le ministre de l'Asile et de l'Immigration Melchior Wathelet (CDH) était invité à débattre au Vlaamse Debatclub Lubbeek, codirigé par le N-VA Theo Francken, et auquel devait aussi participer le Vlaams Belanger Gerolf Annemans. C'eut été la première entorse au cordon sanitaire à la francophone, où les mandataires politiques refusent tout débat avec le Vlaams Belang. Mais ouf ! On apprend qu'à la grande consternation du Vlaams Debatclub, Melchior Wathelet aurait annulé dès qu'il aurait appris qu'Annemans était également invité. Bruno Tobback (SP.a), en revanche, lui, il y va. C'est beau, la tolérance.

Bon, si quelqu'un écrit un commentaire déplacé, n'hésitez pas à m'envoyer un petit mail à marcelsel@gmail.com. 

À lundi ! 

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mercredi, 30 mars 2011

Le record tient toujours !

Drame ! Alors que de 8.000 à 35.000 manifestants appelaient hier à travers tout le pays (quoique) à maintenir la solidarité, une manifestation qu'on ne peut que soutenir, l'on apprend que patatras, la Belgique n'aurait pas le record du monde. Quoi ? À défaut d'être les meilleurs en quelque chose, on ne parviendrait même pas à être les pires ?

Rassurez-vous, car tout cela n'est que de la désinformation ! Voyez. Le 27 juillet 2003 ont lieu les élections cambodgiennes. Si mes informations sont bonnes, ce sont des élections non-anticipées (je n'ai pas eu le temps de vérifier jusqu'au bout). Autrement dit, jusqu'au 26 juillet 2003, le Cambodge a un gouvernement de plein exercice. Or, ce n'est pas le cas en Belgique, puisque le roi a accepté la démission du gouvernement Leterme IIbis beta4 le 27 avril 2010. Le Cambodge a signé l'accord du gouvernement le 26 juin 2004. Autrement dit, un an moins un mois moins un jour après la caducité du gouvernement précédent. Or, si je compte bien, nous avons dépassé un an moins un mois moins un jour après la caducité du nôtre. Le fait qu'on ait voté en juin n'y change rien : le gouvernement est bien en affaires courantes depuis le 27 avril. Donc, le 26 mars, nous battions le record du Cambodge. CQFD. Ce qui fout dedans. 

(merci à mon prof de math du Collège St Pierre à Jette qui, en 1971, nous a bien fait rire avec cette blague de cour d'école sur le CQFD) 

Donc, je proteste, je m'insurge, je colère, je moutarde ! La presse dit n'importe quoi ! Et là, je pose la question, j'interroge, je méfie : à qui profite cette honteuse information ? A-t-on voulu décrédibilisé le Révolution des Frites (dont on ne trouve trace sur le site du Standaard, par exemple ?) Jeté tous ces manifestants solidaires et fiers dans le voelbak avec la mayonnaise et le Pickels ? Ou est-ce un coup de Draakske, qui n'a pas vendu de ballekes ce jour-là ? Il y a complot, c'est une évidence, et je ne laisserai pas une telle chose se produire sans au moins protester, voilà , c'est fait, je lance un cri de révolte : "oh" !

Et je conclus (pour autant que je ne me sois pas trompé ci-dessus,parce qu'alors là, j'aurais vraiment l'air con) par une nouvelle devise que je propose en remplacement de "L'union fait la Force" qui ne veut plus dire grand chose : "On est les meilleurs, surtout dans le pire" dont une traduction pourrait être (on me corrigera) : "Wij zijn de beste, en nog beter in het slechtste"

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jeudi, 17 mars 2011

Brüxsels ist not in Flandres

A new web site promoted by the Flemish government http://theplaceto.be includes Brussels in the list of Flemish cities. Brussels is a federal region and is not part of Flanders (nor a part of Wallonia). Brussels is an urban region, officially bilingual French-Dutch, with French as lingua franca, and a duly protected minority of Dutch-speaking Brussels citizens, technically non-flemish. English is also very often used in professional and public contacts. Brussels has a mixed cultural history, partially flemish, but this does not make it a part of the Flanders Region. The flemish-nationalist minister of tourism of Flanders fights for an independant Flanders with Brussels its capital. To make this acceptable for the international community, Flanders systematically includes Brussels in its communication. Do not let this false nationalistic concept invade your mind. So, if you visit this flemish touristic web site, please note that (and tell your friends and relatives) :

Chan eil Bhruisseil anns Flainders,
chan eil Bhruisseil aon flaimingh 
baile-mor

Brussels is not in Flanders.
Brussels is not a Flemish city.

Brussel ligt niet in Vlaanderen. 
Brussel is geen Vlaamse stad.

Brüssel liegt nicht in Flandern.
Brüssel ist keine flämische Stadt.

Bruxelles n'est pas en Flandre.
Bruxelles n'est pas une ville flamande.

 ブリュッセルはフランダ

ースにありません

Brusel n'eo ket e bro Flandrez.
Brusel n'eo ket eun kêr flamank.
 

Bruselo ne estas en Flandrio.
Bruselo ne estas flandra urbo.

Bréissel as net a Flanderen.
Bréissel as keng flammennesch Staadt.

Brusselnestukh vlonderen ?
wapaïsdeh ghaïna ! Dagô nâ
niwozanzeikerh ! Endazûk nifloms,
zenneh. Jommo nagommenegangh ! 

Eh pélon, Brussal ca n'é nîn
en Fland', siss.

Eh choutez bîn : Brussal è co
moinnse one vil' flamînde.
Mijââr.

Brussels 'oH ghobe' Daq Flanders. 

Brussel es zeiker ni in Vlôndere.
Brussel es ginne ville flamande. 

Bruselas no està en Flandes.
Bruselas no es una ciudad flamenca.

Brussèle n'est nin one ville.
do payis flamind. 

Briuselis néra Flandrijoje.
Briuselis néra Flamingo miestas.

Bruxelles non è nelle Fiandre.
Bruxelles non è una città fiamminga.

بروكسل ليست في فلاندرز
. بروكسل ليستا دينة هولندية

בריסל היא לא באזור הפלמי

. בריסל היא לא עיר פלמית

Bruxelas não é em Flandres.
Bruxelas não é uma cidade flamenga.

Broossels is nut in Flunders.
Broossels is nut a Flemeesh ceety
börk börk börk (swedish chef) 

Brussèl ça ne sait pas être en Flandre
Brussèl ça n'est pas une fois
une ville flamande.

Οι Βρυξέλλες δεν είναι στη Φλάνδρα 

Bryssel är inte i Flandern. 
Bryssel är inte flamländskspråkiga

Брюссель не во Фландрии.
Брюссель не является
фламандским городом

Bruksela to nie we Flandrii. 
Bruksela nie jest flamandzki

Brüszelzk eszt nietzk in Vlanderska,
Brüszelzk eszt ginnska Vlamszkaya stadzsj
(Eih Benek, eih blavek). 

Bruxelles pa ena lor la Flandre.
Bruxelles pa éne lavil flamande.

Bryssel er ikke i Flandern.
Bryssel er ikke en flamske by.

布鲁塞尔不在法兰德斯。
布鲁塞尔不是法兰德斯的城市。

Брюксел не е във Фландрия. Брюксел не е 
фламандски град.

Brussèle, çi n'è nin one ville flaminde

Bruxelles nije u Flandriji. 
Bruxelles nije flamanski grad.

Brüksel Flandrada ve Flaman bir şehir değildir.

(French Eurocrat) : "Le quartier européen
n'est pas en Flandre" 

CAPITO, GODVERDOMME ?

(Pardon pour les fautes d'orthographe et de grammaire. Niemand is perfekt. Many thanks to all the absolutely monolingual French-speaking readers who gave me additional languages — Chinese, Japanese, Russian, Letzebuergisch, Walloon, Scottish Gaelic, Breton, Syldavian, Danish, Swedish, Greek, Muppet-showish Swedich, Klingon, Jivaro, … ,  etc.)

Note : added the fact that Brussels is officially bilingual French-Dutch, as suggested by Franck Pastor. 

17:51 Publié dans Rhumeurs | Lien permanent | Commentaires (158) | |  Facebook |  Imprimer | | | |