dimanche, 26 février 2012

Débat avec Pierre Mertens à la Foire du Livre (et signatures)

Ce vendredi 2 mars, à 19h30, j'aurai le plaisir de débattre avec Pierre Mertens sur le thème "Ecrivains et hommes politiques : où commence la censure ?" L'occasion du débat est bien entendu la décision judiciaire récente suite aux poursuites lancées par Bart De Wever contre l'écrivain pour diffamation. La chambre du conseil du tribunal correctionnel de Bruxelles a en effet émis un non-lieu pour cause de prescription. Mais elle ne s'est pas prononcée ni n'a émis le moindre commentaire sur le fond, à savoir, au vu des circonstances, Pierre Mertens avait-il le droit de qualifier Bart De Wever de «négationniste»?  En l'absence d'une telle précision, le président de la N-VA aura eu et aura encore tout loisir d'accuser Pierre Mertens de l'avoir diffamé et d'être sorti des limites du droit à la liberté d'expression. Ce qui est étrange, c'est que parallèlement, Bart De Wever se prétend le chantre d'une liberté d'expression soi-disant absolue. Mais la pression qu'il exerce sur la presse particulièrement (mais pas uniquement) francophone dès qu'elle sort de ce qu'il considère comme admissible en fait un cas d'école d'incitation à l'autocensure de la part des journalistes et écrivains qui "l'attaquent".

À l'occasion de ce débat, nous aborderons entre autre la question de la frontière entre calomnie, diffamation, critique et atteinte à la vie privée et celle de la liberté d'expression en Belgique. Nous nous demanderons aussi où la censure politique commence et quelles nouvelles formes elle revêt.

Nous répondrons bien entendu aux questions du public.

À la suite du débat, je signerai pour ceux qui le voudront Les Secrets de Bart De Wever, où je consacre notamment un chapitre à "l'affaire De Wever-Mertens" et à son utilisation par le leader nationaliste, et un autre à la pression de la N-VA sur les journalistes francophones en particulier, du Monde au Soir en passant par Libération, Sud Presse, la RTBF. Mon livre, dédié à Els Ampe (Open VLD) fait aussi la part belle aux femmes et hommes politiques flamands qui osent sortir du carcan du "journalistiquement correct" lorsqu'ils évoquent la N-VA et ont du mal à trouver dans la presse du Nord la possibilité de s'exprimer.

Le débat aura lieu à la Foire du Livre, stand 330, le vendredi 2 mars à 19h30 (nocturne). 

Contact presse : Lucile Poulain, attachée de presse des Éditions Jourdan et des Éditions de l'Arbre, 0496 177 422. Mail : presse@editionsjourdan.com


15:18 Publié dans Nouvelles de Sel | Lien permanent | Commentaires (60) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

samedi, 21 janvier 2012

Bac à sable

Un de mes lecteurs, Paul, a publié un commentaire où il disait que mon blog était en train de devenir un bac à sable. Il a parfaitement raison. Il y a une différence entre publier des articles et répondre à des commentaires qui partent dans tous les sens, particulièrement lorsqu'ils proviennent, non pas de lecteurs désirant débattre, mais d'exaltés qui répètent inlassablement les mêmes poncifs, mûs par une idéologie ou une autre plus que par le désir de donner une opinion personnelle. Il y a des jours où le blog ressemble à une tribune parallèle d'un parti nationaliste. Je passe plusieurs heures par jour à lire, à intervenir, à tenter d'empêcher les dérapages, et à émettre mon opinion, ou à redresser des images tronquées. Et ce faisant, je n'ai plus le temps d'écrire plus d'un article par semaine. Ça ne va plus.

Bien sûr, ces discussions m'amènent du monde. Même quand je n'écris pas pendant deux semaines, j'accueille ici un bon millier de visiteurs. C'est tentant de continuer comme ça, évidemment. Mais si le prix est de ressembler aux forums non-modérés de certains journaux et magazines, une foire d'empoigne où seule l'imbécillité gagne encore des points, je préfère perdre la moitié de mes lecteurs. Et garder les vrais lecteurs, et ceux qui réagissent en apportant une information, pas en niant l'évidence, ou en militant sur mon blog pour l'un ou l'autre séparatisme. Je prends donc des mesures.

Dorénavant, et à partir de désormais, je modèrerai les commentaires avant toute publication. Ceci est mon blog, je suis donc en droit de publier ce que j'estime intéressant. J'éliminerai d'office tout commentaire trop partisan, insultant, ainsi que les amalgames. J'éliminerai toute insulte directe, et tout message trop proche d'une logorrhé de parti, quelqu'il soit. Je prends le risque d'être vu comme un censeur. La liberté d'expression, je la respecte absolument, mais considérant que chacun est libre d'ouvrir un blog, et d'y pondre les articles de leurs choix, je ne vois pas en quoi je devrais accepter des commentaires qui, par exemple, mettent en doute mes capacités intellectuelles ou professionnelles. 

Désormais, et à partir de dorénavant, les commentaires (beaucoup) trop longs, les insultes, les textes méprisants, les commentaires grossiers et les idéologies que je ne partage pas n'auront plus droit de cité sur ce blog. Ceux, en revanche, qui alimentent le débat n'en auront que plus d'espace, et la lisibilité d'Un Blog de Sel en sera améliorée. J'aurai également plus de temps pour commenter l'actualité, donner mon opinion, préparer des articles plus précis et plus nombreux. Et surtout, je n'aurai plus à répondre aux invraisemblables provocations de certains.

Voici donc le blog 2.0. Bienvenue à toutes les personnes de bonne volonté.  

02:35 Publié dans Nouvelles de Sel | Lien permanent | Commentaires (116) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

mercredi, 11 janvier 2012

Un Pardon, pour changer.

Cette fois, ce n'est pas un article que je vous invite à lire, mais une nouvelle. Eh oui, de la fiction. Avec un fond de vérité. Et pour changer, je ne vous invite pas à la lire sur ce blog, mais bien sur le site de Onlit.be — qui a récemment publié une nouvelle de mon ami Jean Bofane intitulée Mollili, que je vous invite à lire également. Cet excellent éditeur en ligne a donc bien voulu publier cet inédit de ma plume intitulé “Un Pardon". Bonne lecture !

02:10 Publié dans Nouvelles de Sel | Lien permanent | Commentaires (26) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

vendredi, 21 octobre 2011

Débat ce soir au Centre Culturel Arabe laïc.

 

Ce vendredi 21 octobre, à 19h30, j'aurai le plaisir de débattre avec Giuseppe Santoliquido et Mohamed el Battiui au Centre Culturel Arabe Laïque de Bruxelles, 2 rue de l'Alliance, 1210 Bruxelles (notez que la Place Madou étant actuellement en chantier, il vaut mieux prévoir un métro ou de venir un peu plus tôt). La conférence, organisée par le Front Antifasciste et le Centre Culturel, portera sur l'analyse de la démocratie dans nos ouvrages respectifs. Extrait du communiqué :

Marcel Sel prend un exemple belge pour nous parler du côté sombre de la démocratie dans un ouvrage bien détaillé. Guiseppe Santoliquido regarde l'Italie et se pose à son endroit des questions sur ce qu'on appelle "la démocratie". Mohamed El Battiui évoque le monde arabe où la notion de démocratie apparaît comme un long chemin à parcourir.

Dans ces regards attentifs réapparaissent sans cesse les techniques de "l'interdit" devenant institution pour permettre à des abandonnés de la culture et de la réflexion d'imposer une médiocrité criminelle.Aliénation populaire, grand capital, anéantissement du goût et de la liberté sous toutes ses formes, négation absolue du respect de l'Etre humain… Un mot qu'on croyait classé dans l'histoire revient en mémoire, un mot horrible, qui fait honte : le fascisme. Mais les écrivains présents, évoquant leurs exemples, distinguent, prennent recul et réflexion, rendent à l'histoire ce qui est à l'histoire, évitent les confusions. Cette table ronde sera précédée d'une très brève description, à titre d'introduction, de la situation actuelle du Centre Culturel Arabe.

À ce soir !

 

13:24 Publié dans Nouvelles de Sel | Lien permanent | Commentaires (153) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

mercredi, 14 septembre 2011

Du Sel au FDF Charleroi ce soir.

L'actu est brûlante. L'échec menace. Je n'ai pas trop commenté sur le sujet ces derniers jours, parce que je n'avais pas grand chose de neuf à apporter par rapport à tout ce que j'ai pu écrire par le passé. En revanche, j'ai tweeté plus que de raison. Je reviendrai cette semaine sur les derniers développements politiques, mais il semble aujourd'hui, de nouveau, que le CD&V ne peut accepter quoi que ce soit d'autre que la totale, face à une presse, une opinion, et une opposition (N-VA) qui l'avertit d'avance qu'accepter autre chose qu'une étape décisive vers la confédération, qui mènera immanquablement à la fin de l'État belge, serait un suicide politique. La presse flamande rejette toutefois la faute sur le MR et en particulier le FDF qui a bien été un peu remuant ces derniers jours, mais c'est aussi bien commode de ne même pas évoquer un recul du parti de Leterme qui lui, se tire tout simplement. Voilà une actualité brûlante, voire explosive.

Et c'est dans ces circonstances que je vous annonce que ce 14 septembre, je passe au FDF !

Mais uniquement ce soir. Je n'ai pas encore décidé de me lancer en politique, rassurez-vous (la longueur de mes discours feraient de moi l'homme politique si rasant que les murs s'effriteraient). Et je n'ai pas de couleur précise. Toujours pas. Non, je vais simplement parler de mon livre à la Maison de la Presse de Charleroi, lors d'une conférence qui s'intitulera "Qui est vraiment Bart De Wever", qui commence à 19h et sera rehaussée, me dit le communiqué de presse, par la présence d'Olivier Maingain.

Pourtant, je suis plus grand que lui.

La conférence sera suivie d'une réception-rencontre avec Olivier Maingain, que je rehausserai à mon tour de mon mètre nonante-trois, comme ça, on sera quittes.

Le communiqué de presse précise : «Dans son récent ouvrage "Les Secrets de Bart De Wever" (publié aux Editions de l'Arbre), Marcel Sel a mis en cause le président de la N-VA. Le célèbre essayiste et blogueur y dénonce le danger pour la Belgique et l'Europe d'un discours néo-nationaliste distillé, selon lui, de manière insidieuse. Il souligne également la tendance de Bart De Wever à rejeter les élites et les milieux culturels, et son discours constant sur l'identité flamande, qui accrédite cette approche de néo-nationaliste. Lors de la conférence, Marcel Sel nous dévoilera le véritable visage du nationaliste flamand et développera, entre autres, sa stratégie de pourrissement qui empêche la formation d'un nouveau gouvernement fédéral. Il nous expliquera aussi pourquoi la scission de la Belgique serait catastrophique et entraînerait le début de la fin de la construction européenne, car elle servirait d'exemple aux indépendantistes d’autres régions d’Europe.»

Je ne saurais mieux dire.


Renseignements et réservations : Henri Horny, président au tél. 0468-11.26.35 ou par courriel à henrihorny [at] fdfcharleroi.be

10:46 Publié dans Nouvelles de Sel | Lien permanent | Commentaires (155) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

lundi, 12 septembre 2011

De Beiaard a publié mon droit de réponse.

Je viens de recevoir l'exemplaire du Beiaard du 2 septembre 2011 dans lequel mon droit de réponse (que vous pouvez trouver ici dans les deux langues) a été publié intégralement et sans commentaire. Je tiens à l'annoncer, particulièrement suite au décès du rédacteur en chef, Antoon De Clercq, parce que ceci signifie que nous n'avions plus aucun motif de conflit (intellectuel) au moment où il a été brutalement assassiné, et je crois devoir en conclure que ce monsieur était un journaliste honnête qui savait corriger les erreurs de sa rédaction. Je ne le savais pas quand j'ai écrit mon précédent billet, mais le fait que De Beiaard ait respecté la Loi et corrigé le tir montre bien que les petits excités qui auront entre-temps qualifié ce journal de «torchon» sous prétexte d'une bisbrouille que j'ai rendue publique ici auraient dû être modérés par La Libre Belgique, de même que ceux qui ont tenté d'évoquer un acte d'un "fou francophone". Une fois encore, j'exprime ici mes condoléances à la famille du rédacteur en chef du Beiaard.

Rappelons aussi que le fond de la question n'est du reste pas tant le fait que de Beiaard m'ait attribué un texte que je n'avais pas écrit, mais bien la manière dont un pamphlet écrit probablement par un membre du Mouvement néo-flamand s'est répandu dans les blogs, par mail, jusqu'à être pris pour crédible, et publié sous mon nom par un journal (régional). Ce genre de pratiques s'apparente à de la falsa propaganda et jette une lumière plutôt obscure sur les méthodes de communication des nationalistes flamands. Est-ce un épisode bénin ? Je ne le pense pas. Au contraire. Il montre comment une propagande fait son petit chemin naturellement, et comment d'une version à l'autre, une fausse info prend de l'ampleur. La falsification de textes est un délit. Utiliser de telles méthodes montre que le nationalisme ne recule devant aucune manipulation. Autant le savoir. Avais-je raison d'écrire un droit de réponse aussi détaillé et aussi long ? J'en reste persuadé, parce que sinon, le texte m'aurait d'une manière ou d'une autre été définitivement attribué. Je reste aussi persuadé qu'au moins quelques lecteurs du Beiaard, qui ne sont pas tous des néo-flamingants, au contraire, auront pu se faire une opinion sur l'affaire des "Flamands encore roulés". Mais là, je vous laisse, je dois me préparer pour le Café citoyen de ce soir, à Remicourt (et non Rémicourt). 

12:59 Publié dans Nouvelles de Sel | Lien permanent | Commentaires (39) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

dimanche, 11 septembre 2011

Ce lundi, conférence à Rémicourt (Waremme)

Ce lundi 12 septembre à 19h30, je suis invité par le PAC (Présence et Action Culturelle) de Rémicourt (près de Waremme) à ouvrir un cycle de débat sur l'avenir de la Belgique lors d'un «café citoyen». Le principe des cafés citoyen me plaît beaucoup. Au-delà de l'aspect conférence, c'est la possibilité d'un débat avec toute personne intéressée qui rend ces initiatives intéressantes. L'entrée est gratuite, et l'on ne sais jamais à l'avance combien de personnes participeront. Il ne faut ni réserver, ni payer, simplement venir et débattre. Je parlerai de l'évolution du Mouvement flamand et de Bart De Wever, ainsi que de l'influence plus que potentielle de son parti sur l'avenir du pays. Les questions seront nombreuses. Je m'y prépare. L'on pourra aussi acheter mes livres sur place, et je me ferai bien sûr un plaisir de les signer.

Rémicourt se trouve à proximité de Waremme (province de Liège) et dans une région proche de Liège, St-Truiden, Tongeren, Huy et Amay, la commune dont les conseils communaux valent bien une négociation fédérale (un peu d'ironie ne fait pas de tort en ces jours maussades). La salle de Pousset-Loisirs se trouve Place Albert 1, à Pousset (l'un des bourgs de Rémicourt). Merci à MM. Gelaesen et Michel Desaubies pour cette initiative. 

Affiche_Marcel_Sel_Remicourt.jpg

13:40 Publié dans Nouvelles de Sel | Lien permanent | Commentaires (140) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

lundi, 05 septembre 2011

RIP Antoon De Clercq (rédacteur en chef du Beiaard)

Ce samedi, le rédacteur en chef du journal régional De Beiaard a été brutalement assassiné. Un crime passionnel. Rien à voir, mais alors rien, avec la politique. Auparavant, j’avais en effet envoyé un droit de réponse à ce journal, que j’ai publié ici, afin de montrer comment un texte très probablement conçu pour décrédibiliser les «Francophones» auprès d’un public flamingant d’abord, néerlandophone ensuite, faisait son petit bonhomme de chemin. J’étais clairement en conflit avec De Beiaard. 

 

De ce fait, dès l’annonce du crime, certains ont trouvé malin de plaisanter en me demandant où j’étais samedi dernier. Humour noir. Pas toujours très classe toutefois. Mais pire : d’autres ont évoqué la possibilité qu’un «Francophone fou» ait pu vouloir "liquider" le rédac’ chef du journal, sous-entendant ainsi que j’aurais, de par mes écrits, pu être plus ou moins à l’origine d’un tel acte ! Je suis au contraire totalement opposé à toute forme de violence. Ceux qui n’ont pas compris ça feraient bien d’arrêter de me lire.

 

D’autres encore ont cru prendre «ma» défense en écrivant (notamment sur le forum de la Libre Belgique dont on se demande ce que font les modérateurs) que De Beiaard était un "torchon" ou quelque chose de ce genre, comme si l’assassinat d’un homme avait le moindre rapport avec ses activités. En renversant la logique, cela signifierait que la mort d’un homme serait plus ou moins dramatique selon la qualité de son travail. C’est purement et simplement de l’eugénisme.

 

Ces propos irresponsables montrent à quel point l’ambiance s’est dégradée en Belgique. Tenter de mettre le décès de quelqu’un — surtout dans des circonstances aussi dramatiques pour sa famille — dans la catégorie «effet communautaire» révèle surtout que l’escalade est bien là, et que les mentalités ont déjà dépassé un point critique. Dans tout conflit, le premier mort que l’on peut attribuer à l’autre peut faire office de symbole et permettre aux plus extrémistes des extrémistes de justifier des actes pires encore. Le fait que plusieurs personnes, aussi bien francophones que néerlandophones, se soient laissé aller à des supputations à l’égard de cet assassinat me révolte. Alors, bien sûr, les mots sont dangereux, et il faut que j’éclaircisse les choses.

 

Tout d’abord, je présente mes sincères condoléances à la famille du rédacteur en chef de De Beiaard, avec lequel j’étais en conflit intellectuel, idéologique, politique, mais pacifique. Il s’agissait d’une affaire de droit, et seuls les barbares en viennent aux mains dans ce genre d’affaires. J’étais en contact avec lui et il avait posé comme conditions à mon droit de réponse qu’il soit rédigé selon les règles légales. Au plan personnel, je n’ai donc rien à reprocher à Toon De Clercq. Le cas échéant, quoi que j’eusse pu avoir à lui reprocher, rien n’aurait justifié que je me réjouisse de son sort absurde et injuste. Par ailleurs, un seul article controversé ne fait pas d’un hebdomadaire un «torchon» comme certains l’ont écrit. La presse est encore libre dans ce pays. Et lorsqu’un homme disparaît, on ne se précipite pas pour salir son travail, c’est de toute évidence indécent. À cet égard, les réactions que j’ai pu lire dans La Libre et ailleurs sont quelquefois immorales. Je pense donc à sa femme et à ses enfants, ainsi qu’à la femme de l’homme qui l’a tué — blessée elle-même par ce mari jaloux ; je pense à ce drame personnel et à la passion insensée qui a dû mener le mari au suicide après avoir donné la mort à son «rival» et gravement brutalisé son épouse — et je ne vois pas comment l’on peut humainement ne pas être absolument solidaire de leur souffrance à tous et des questions que ceux qui restent vont être amenés à se poser. Toon De Clercq a pratiquement été assassiné sous les yeux de l’un de ses fils. J’invite chacun à se mettre à la place de ce fils et à prendre la mesure de ce que cela signifie.

 

Rien, jamais, ne pourrait m’empêcher d’écrire ce que librement j’estime devoir être écrit. Mais cette liberté m’impose aujourd’hui de tirer à boulets rouges sur les imbéciles, les crétins, les cons, les décérébrés, et — oui — les barbares qui pensent que nos querelles communautaires peuvent se résoudre par l’insulte, les coups, le rejet d’une langue ou d’une communauté, voire pire. Le nationalisme pousse à la violence, même si ce n’est pas le but premier de ses représentants. La colère que nous sentons monter lorsque nous lisons certaines insultes à peine voilées, nous devons impérativement l’étouffer, et comprendre qu’elle est la pire des choses. Elle nous entraîne dans le même cercle vicieux que celui qu’entretiennent les identitaires, les extrémistes, ceux qui se replient sur eux même et rejettent l’autre. Comment pouvons-nous leur tenir tête si nous tombons aussi bas que ce trou sans fond où leur idéologie les entraîne irrémédiablement, parfois à leur insu ? Comment pouvons-nous nous prétendre humanistes si à la moindre provocation, nous nous abaissons à prendre possession du fondement même de la pensée identitaire que nous rejetons : le clan, la tribu, le groupe, la bande, le territoire ? La seule manière de l’être aujourd’hui est que je prenne inconditionnellement la défense d’une famille qui n’a pas mérité ce qui lui arrive, d’un homme que je peux éventuellement qualifier d’adversaire, mais certainement pas d’ennemi, et toute personne qui a un jour perdu un être cher me comprendra.

 

J’espère que ces quelques mots seront en mesure de calmer les ardeurs délirantes de certains revanchards qui ne comprennent pas que la violence, la haine, le rejet de l’autre pour ce qu’il est sont un remède pire encore que le mal qui nous menace. Et à ceux qui cherchent à abuser du «premier mort», qui utilisent les malheurs des uns pour se donner de l’importance, ou précipiter notre société dans les affres du conflit ouvert, je prie de cesser de me lire et de ne pas penser une seconde que j’aurais quoi que ce soit en commun avec eux. Je ne m’adresse pas à eux. Je ne me suis jamais adressé à eux. Dans ce drame humain qui m’a effleuré par hasard, je ne peux en revanche que m’adresser à ceux qui ont côtoyé mon adversaire d’un jour : Rest In Peace Antoon De Clercq, rédacteur en chef que l’on dit ambitieux et volontaire, homme apprécié par ses proches et son personnel. Et mes sincères condoléances à tous ceux qui aujourd’hui le pleurent.

13:48 Publié dans Nouvelles de Sel | Lien permanent | Commentaires (296) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

mercredi, 20 juillet 2011

Slate annexé par la Belgique

Le journal en ligne Slate.fr a eu la bonne idée de se laisser annexer par la Belgique à la veille de la fête nationale, en publiant plusieurs papiers de Belges ou de Français vivant en Belgique. Outre ma contribution (Il était, une fois, la Belgique), le magazine propose d'excellents articles de José-Alain Fralon, Nicolas Baygert, mon confrère de maison d'édition Baudouin Van Humbeeck (auteur de Pourquoi les Belges ne veulent pas devenir français), de Germain Saval alias @francbelge, de Plat du Pied et de Laureline Karaboudjian. Le tout pimenté par plusieurs articles de Jean-Sébastien Lefebvre, piqués dans les archives mais toujours — étrangement — d'une actualité brûlante. 

L'occasion de découvrir Slate, quelques bonnes plumes, et des points de vue toujours originaux et diablement intéressants sur notre petite crise de nerfs.

21:28 Publié dans Nouvelles de Sel | Lien permanent | Commentaires (39) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

vendredi, 01 juillet 2011

Communiqué suite à une campagne de harcèlement en mon nom.

COMMUNIQUÉ

Mesdames et Messieurs du Collectif des Irradiés,
amis journalistes,

Je viens d'apprendre que le "Collectif des Irradiés" inondait les boîtes mail de centaines de journalistes de leurs courriels insistants pour les inciter à briser "l'omerta" sur Fukushima et le nucléaire. J'ai découvert en sus que ce collectif référait (uniquement) à un billet publié par Guy de Halleux sur mon blog.
 
Je tiens tout d'abord à préciser que je ne soutiens en aucune manière cette campagne qui s'apparente à un harcèlement et que je suis choqué qu'on m'y utilise comme faire-valoir. J'ai publié le texte de Guy parce que je pense qu'il y a en effet trop peu d'information dans la presse à cet égard. Mais ce n'est pas en harcelant des journalistes (y compris sportifs ! ) que le collectif (auquel je n'appartiens absolument pas) obtiendra quoi que ce soit de productif. Si cette situation devait perdurer, j'effacerais purement et simplement les articles traitant du sujet sur mon blog et cesserai de diffuser toute information sur Fukushima. Plutôt que de gagner des soutiens, le collectif en aura ainsi perdu un de plus.
 
L'hystérie n'a jamais rien produit de positif. Il est hors de question que je me laisse associer à de telles méthodes. Faites des flash-mobs, organisez des manifs, sortez en tenue d'irradié, créez votre magazine, soyez originaux, intéressants, pertinents, justes et vous aurez une bonne chance d'obtenir un relais dans la presse.
 
Je demande aux journalistes de comprendre que je ne suis en aucune façon mêlé à cette campagne parfaitement improductive et totalement contraire aux intérêts des citoyens européens et japonais, et de m'excuser d'avoir, involontairement, servi de référence à des spammeurs irradiés. 


Bien cordialement,

Marcel Sel

13:34 Publié dans Nouvelles de Sel | Lien permanent | Commentaires (26) | |  Facebook |  Imprimer | | | |