jeudi, 30 janvier 2014

77% : journalisme économique ou économie de journalisme ?

Capture d’écran 2014-01-30 à 17.48.04.pngDans un article du Monde économie, l’on apprend que «les investissements directs étrangers (IDE) en France s’effondrent». Du coup, l’info file de quotidien en magazine comme une traînée de poudre. Alerte ! Alerte ! La France meurt ! La France est morte ! Car, rendez-vous compte : 77 % de baisse des IDE (investissements directs étrangers) en France ! N’est-ce pas la preuve cinglante que Hollande a une politique économique épouvantable ? Ne doit-il pas faire comme en Belgique, faire payer la crise aux moins riches et arrêter d’imposer les plus-values, le patrimoine, l’immobilier … ? La preuve : tous ces Français partis s’installer en Belgique, pour y enrichir… euh… qui, en fait ? (réponse tout en bas)…

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lundi, 20 janvier 2014

Reportage RTL-TVI ce mercredi sur Bénédicte et Dipika, que la Belgique ne veut plus voir.

 

Dipikamasque.jpgDans un précédent article exclusif, je vous avais raconté l’histoire choquante de Bénédicte Van de Sande, cette maman belge condamnée de facto à l’exil au Népal pour y avoir adopté, aimé, et élevé une petite fille, Dipika. Cette dernière ne pouvant obtenir de visa d’une diplomatie belge qui se calfeutre derrière la législation. Si Bénédicte veut rentrer en Belgique auprès de son mari, Gyanendra, elle n’a pas le choix, elle doit abandonner la fillette qu’elle élève depuis deux ans à un orphelinat népalais. C’est sa seule échappatoire possible, et c’est ce que lui recommandent des institutions belges — mieux vaut créer des Cosette que résoudre un problème… Quant à Gyanendra, impossible pour lui de rejoindre sa femme et sa fille au Népal : ce sont les revenus de son magasin brugeois qui permettent à Bénédicte et Dipika de vivre, petitement. Pire : si Gyanendra devait avoir des problèmes de rentabilité, ou une incapacité temporaire, elles se retrouveraient sans toit… sur le toit du monde !

Toutes ces informations, je les ai données le 25 novembre 2013. Plusieurs médias (notamment la RTBF, RTL-TVI, La Libre, De Standaard, Twizz Radio — aujourd’hui DHRadio — et Le Canard enchaîné) avaient alors relayé. Mais politiquement, deux mois plus tard, pratiquement rien ne s’est passé, hormis quelques frémissements de couloirs, principalement chez les bleus (les socialistes ne mouftent pas, le CDH non plus). Seules les sections jeunes du CDH et du MR ont réellement réagi (sur Twitter). Côté flamand, même chose : seuls les libéraux ont demandé plus d’information sur l’affaire. Je vous tiendrai au courant si quelque chose se concrétise. Dans les coulisses, plusieurs personnes remuent ciel et terre pour tenter de trouver une solution. Un site Web a été créé, ainsi qu’un groupe Facebook. Côté politiques, on y trouve surtout des… N-VA ! Mais hormis adhérer au groupe, là non plus, pas de réactions concrètes. 

Un comité de soutien spontané s’est formé, qui a exploré plusieurs pistes. La piste juridique d’abord. Mais elle est chère et le couple a peu de moyens, notamment du fait que des milliers de kilomètres les séparent depuis plus de deux ans ! La piste politique aussi. Demain, 21 janvier, les 150 députés belges recevront une lettre des parents de Dipika. On verra qui réagira. Bénédicte et Gyanendra espèrent beaucoup du moindre article et bien sûr, de la diffusion, ce mercredi à 19 h 45, du reportage de Julie Denayer sur l’affaire Dipika dans l’émission Indices (RTL-TVI) présentée par Georges Huercano. 

«Nous avons été touchés par le témoignage de cette maman dans la presse et nous avons voulu comprendre leur décision d'aller chercher Dipika directement dans son pays alors qu'ils avaient entrepris toutes les procédures habituelles en Belgique», me confiait la réalisatrice. Pour mieux comprendre cette affaire, et comment l’adoption de Dipika a pu tourner au cauchemar, Julie Denayer a donc retracé le parcours de ce couple et entendu d’autres candidats-parents adoptifs dont les expériences n’ont rien de rassurant. Vous y découvrirez même que, dans des cas de ce genre, il est plus simple de recourir carrément à l’illégalité que de faire confiance à notre système juridique, politique et diplomatique ! Oui, il y aura des révélations exclusives. Et un petit côté quasi communautaire : «nous voulions [aussi] comprendre pourquoi Kind & Gezin (Enfant et Famille, l’office flamand de l’enfance) avait stoppé les adoptions en cours alors que du côté francophone, elles ont été clôturées», conclut Julie Denayer.

Une émission à voir absolument pour comprendre comment un État de droit civilisé peut, par défaut d’intérêt de l’ensemble de sa classe politique, condamner une femme à l’exil perpétuel pour avoir simplement voulu adopter… une petite Népalaise abandonnée un mois après sa naissance !

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jeudi, 16 janvier 2014

Valls avec les loups (ou comment il a boosté Dieudonné)

La dernière vidéo de Dieudonné a dépassé les 3,5 millions de téléchargements en six jours, un résultat qui pulvérise tous ses «records» précédents. La censure a donc foiré, comme certains commentateurs l’avaient prévu. Faut-il changer de stratégie contre les xénophobies ? Analyse d’une campagne contreproductive.

PrivilegeDuRoi.jpgL’appel à la haine envers une communauté quelle qu’elle soit n’est pas une forme de liberté d’expression, c’est la transmission active d’une détestation. Il est interdit dans certains pays, dont la France, pour cette raison. Ce principe, fondamental dans notre démocratie, doit être largement accepté, et donc compris par le plus grand nombre. Le problème, c’est qu’il est difficile de définir la frontière entre une opinion et une incitation à la haine raciale. Même au tribunal. Ainsi, l’une des phrases de Dieudonné présentées par Alain Jacubowicz (LICRA) comme clairement antisémite lors du dernier Ce Soir ou jamais, avait d’abord été considérée par la Cour d’appel de Paris comme une «simple» attaque contre une religion — ce qui est autorisé — avant d’être qualifiée d’injure raciale par la Cour de cassation. L’affaire revint à la Cour d’appel de Paris qui, dans une composition différente, a réitéré son premier jugement. Mais la Cour de cassation, saisie à nouveau, a finalement condamné définitivement Dieudonné M’bala M’bala en 2007. Présenter la chose jugée comme un fait non discutable n’est convaincant pour le public que s’il n'y a pas eu de discussion entre les juges eux-mêmes.

Fogiel, vrai débat
S’il faut cinq procès pour établir ainsi le droit, c’est qu’il y a un doute et donc un débat possible. D’ailleurs, le sketch de 2003 qui a valu à Dieudonné ses premiers soucis, souvent brandi comme la «preuve originelle» de sa «haine des Juifs», n’a été considéré comme antisémite ni en première instance, ni en appel ! Autrement dit, les cris d’horreurs de la presse française — et de nombreux intellectuels — après l’émission de Fogiel étaient (juridiquement) déplacés. Bien sûr, ensuite, l’humoriste s’est engagé dans une spirale paranoïaque et conspirationniste. Et même si ce tollé excessif en fut l’une des causes, ce n’est pas une excuse valable : chacun est responsable des chemins qu’il prend.

Nous avons donc aujourd’hui sur les bras un humoriste qui propage des idées antisémites (et affirme que non). Il faut bien entendu agir, mais expliquer me paraît plus productif que hurler avec les loups. Car ce n’est pas l’une ou l’autre phrase isolée qui constitue le «délit», mais toute une «ambiance» entourant notre homme, ce qui complique déjà la démonstration. Alors, au minimum, on doit s’assurer que toute mesure contre l'énergumène puisse être comprise par la population au sens le plus large. L’objectif, si je ne me trompe, est de lutter contre la propagation de l’antisémitisme, pas de susciter de nouvelles vocations ni d’ancrer les «certitudes» de ceux que Dieudonné a plus ou moins convaincus. Manuel Valls l’a oublié.

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samedi, 11 janvier 2014

"Manuel Valls fait un cadeau en or à Dieudonné" (vidéo).

Ce vendredi, j'étais l'invité du journal de 13h de la RTBF pour commenter l'interdiction a priori des spectacles de Dieudonné par Manuel Valls. Vous pouvez revoir cette intervention ici. Merci de ne pas faire de commentaires sur mes cheveux, j'ai appris que mon coiffeur mangeait des quenelles tous les dimanches, suite à quoi j'ai décidé de ne plus financer ses repas.

15:18 Publié dans Humeurs d'Ailleurs, Nouvelles de Sel | Lien permanent | Commentaires (61) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

samedi, 04 janvier 2014

Dieudonné, diable reçu.

Photo du 66378686-01- à 18.26.jpgCeci est l'introduction au dossier Dieudonné. Les articles suivants sont en liens au bas de l'article.


Chaque fois qu’un phénomène semble dépasser l’intelligentsia (dont je suppose que je fais partie) par son ampleur, par l’impossibilité apparente de le traiter de manière sereine, certaines voix — et quelques-unes des meilleures, comme mon très cher François De Smet — s’élèvent pour dire qu’en en parlant, on en fait la publicité. J’entends le raisonnement, mais je ne peux l’accepter. Si phénomène il y a, s’il atteint les rédactions et les chroniqueurs, c’est qu’il a déjà acquis une importance qui justifie qu’on en parle. La question n’est pas là du reste, elle est dans le «comment en parler».

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Lettre à ceux qui font la quenelle.

Photo du 66454128-01- à 18.27.jpgVous faites la quenelle. Vous ne voyez pas ce qu’il y a de mal à la faire. Ensuite, on vous accuse d’être antisémite, raciste, nazi-e. Vous ne comprenez pas. Ces accusations vous révoltent, c’est bien normal. Vous répondez que pour vous, c’est juste un geste antisystème. Moi, je vous crois. Je ne vais pas vous juger, je n’ai pas le droit de le faire. Je vous propose simplement de réfléchir à ce geste. Lisez ceci, et après, vous ferez ce que vous voudrez. Au moins, vous aurez essayé de comprendre le point de vue de «l'autre camp». En échange, je demande aux gens qui vous traitent de salauds de réfléchir, eux aussi. Deal ?

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Dieudonné et Myriam Leroy, cas d’école à ne pas reproduire.

Photo du 66378686-01- à 18.26.jpgMyriam Leroy a osé basher Dieudonné. Sous l’avalanche d’insultes, souvent sexistes, elle a ensuitefermer sa page Facebook. Myriam est tombé dans son propre piège. Depuis toujours, elle écrit des billets méchants (que je n’apprécie pas toujours, je précise). C’est donc avec énormément de méchanceté qu’elle a attaqué Dieudonné. Mais s’en prendre à lui sur ce ton était une erreur tactique. Parce que la méchanceté qui caractérise les billets de Myriam fait aussi partie de la boutique Dieudonné. S’attaquer à lui dans un billet méchant, c’était l’autoriser à rétorquer sur le même ton, et en la matière, il fait partie des maîtres. En le faisant sans argument de fond, cela lui permettait d’alimenter son statut de martyr.

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Ce que disait Dieudonné à la télévision iranienne…

Photo du 66398595-01- à 18.26.jpgDieudonné est un humoriste. L’humour doit être le plus libre possible. Mais c’est aussi un monsieur qui a donné des interviews sérieuses, notamment à la chaîne iranienne Sahar. Et là, il n’y a plus l’alibi humoristique. C’est donc là que l’on peut essayer de comprendre s’il est antisémite ou pas, et dans quelle mesure. Dans ces interviews, il nous parle du diable. Entendez «le sionisme». Vous me direz que ce n’est pas nouveau. Mais si, là, il y a quelque chose de différent. D’abord, l’attitude. Modeste, presque réservée, avec une déférence pour l’Islam, l’islamisme et la révolution iranienne qui «est devenue un exemple dans le monde» et qu’il propagerait bien en Europe si on le suit jusqu’au bout :  «[Les chrétiens] doivent comprendre que Jésus était prophète de l’Islam […] il est très important que les chrétiens arrivent naturellement dans l’Islam parce que c’est le chemin naturel de la révolution qui est en train de se produire.»

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samedi, 21 décembre 2013

La douche de Lampedusa cache le mur de la Méditerranée.

L’image a choqué. Rendez-vous compte : des réfugiés en file indienne obligés de se déshabiller pour se faire doucher avec des produits désinfectants ! Autrement dit, chimiques ! Quelle honte ! Quelle horreur ! Un homme en jaune douchant les demandeurs d’asile l’un après l’autre… carrément ! L’un après l’autre ! Et tout ça, dans le froid ! Bon, l’image ne les montre pas grelottant, se protégeant le torse des bras comme toute personne nue dans un vrai froid. Mais voilà, on évoque le froid, ça augmente encore les frissons du téléspectateur et ça fait une news qui buzz. Ajoutez-y un homme ramassant les vêtements qui seront lavés, les lançant plutôt que de les déposer et mimant d’un air débonnaire aux Africains qu’ils doivent ôter leurs vêtements. Scandaleux, obscène, cet air débonnaire ! Mon Dieu ! Mais quelle Europe est-ce là ? Pour souligner encore à quel point cette scène est atroce, Giusi Nicolini, la maire de Lampedusa, explique à la RAI que cela lui rappelle «les camps de concentration». Lesquels au juste ? Ceux où l’on faisait lentement crever des prisonniers politiques dans un peu toutes les dictatures politiques ? Ou ceux où l’on faisait croire aux femmes, enfants, et hommes qu’ils allaient prendre une douche alors qu’il y avait du gaz mortel (chimique, donc) dans les pommeaux ? 

 

J’aimerais d’ailleurs savoir si le mot «douche» et «concentration» ne sont pas associés pour abuser d’une horreur véritable en nous érigeant cette scène en une sorte de remake de la Liste Schindler. J’aimerais en être sûr, parce que quand je lis les réactions les plus officielles (de la Commission européenne en l’occurrence, par le biais de la libérale Cecilia Malmström — Suède), ça parle de «traitements épouvantables». Je répète : «épouvantable»…

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lundi, 25 novembre 2013

België veroordeelt Bénédicte tot ballingschap wegens… moederschap.

Dipika20013.JPG

Het is een hallucinant verhaal. Sedert meer dan twee jaar zit Bénédicte Van De Sande klem in Nepal met haar geadopteerde dochter, Dipika. Ze mag niet terug naar België omdat de aardige kleine Nepalese die ze uit de weeshuis haalde, die ze met flesje gevoed heeft, die ze opgevoed heeft, en van wie ze onbetwistbaar de moeder is, geen visum krijgt.  Haar enige optie om terug naar haar woonplaats te Brugge terug te mogen keren is onmenselijk : het kind terug aan een Nepalees weeshuis te geven of haar op straat achter te laten. Onmogelijk, onmenselijk. En onwettelijk. Gezien ze nu «officieel» de moeder is van Dipika zou ze dan (en gelukkig nog) een misdaad begaan in de ogen van het Nepalees gerecht. Vandaag is Bénédicte dus in ballingschap in Nepal, een van de armste landen ter wereld, waar je water systematisch moet koken vooraleer je het gebruikt, en land van knokkelkoorts, malaria, cholera en waar geneeskunde zeker niet vergelijkbaar is met de onze. En dat, met de kleine Dipika die een hartprobleem heeft dat hier gemakkelijk te behandelen zou zijn, maar daar in de Himalaye nog levensgevaarlijk is. De Nepalezen mogen trouwens rekenen op een levensverwachting van amper 69 jaar. Bénédicte zit daar alleen met haar kind, hopeloos, totaal in de steek gelaten door haar eigen land, België. En dat allemaal omdat ze een moeder wou worden.

Om het Bénédicte toch noch een beetje leefbaar te maken, moet haar echtgenoot Gyanendra — een Nepalees die sinds 2001 in België leeft en in Brugge een bloeiende handelszaak heeft geopend — bijna het hele jaar door in België werken, en haar regelmatig geld sturen. Om haar financieel te kunnen steunen kan dus maar vijf weken per jaar in Katmandu blijven. Het vlucht blijft immers vrij duur. Net vijf weken op tweeënvijftig weken, is Dipika niet vaderloos. Net vijf weken op tweënvijftig kan een foto zoals hieronder getrokken worden: die van een gelukkig kind met papa en mama (zo noemt ze hen). En de rest van het jaar moet Bénédicte haar plan trekken in en stad en een land waar zij een buitenlander is. Hulp mag zij van enkele buren verwachten, meer niet. Zelfs in het Belgisch consulaat is ze niet echt van harte welkom. België is een staat die zijn burgers achterlaat.

 

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20:38 Publié dans Humeurs d'Ailleurs, Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (22) | |  Facebook |  Imprimer | | | |