mardi, 17 novembre 2009

La STIB : premiers effets de la doctrine Maddens.

C'est un délire, apparemment, mais non : la STIB menace de devoir s'arrêter de fonctionner à partir du 12 décembre. En cause, la demande de la Région-Bruxelloise de réduire son budget, alors que les transports en commun ont besoin de l'augmenter. Un impérieux besoin. Pourquoi Bruxelles n'arrive-t-elle pas à financer sa mobilité ? Parce que faute d'une réforme totale (révolution copernicienne) de l'état, la Flandre refuse de donner à Bruxelles les fonds dont la ville a besoin, et qu'elle a du reste très largement permis de récolter fiscalement (Bruxelles représente 20% du PIB national). La doctrine Maddens, visant à laisser la situation pourrir à Bruxelles et en Wallonie pour que les Francophones viennent implorer les Flamands à genoux d'accepter de rediscuter, commence donc à avoir des effets. Alors que la ville a besoin de plus de policiers (les parlementaires européens en ayant marre de se faire agresser dans les rues vides du QE, le soir), elle est aussi obligé de réduire ses ambitions de ce côté-là.

Bien sûr, la Flandre ne manquera pas de cibler les « gabegies » et les sempiternelles « 19 baronnies » pour expliquer nos problèmes. Mais bordel, on produit deux fois plus que les Flamands, on est le premier vivier d'emploi de la Flandre (plus gros que le port d'Anvers…), on envoie chaque année des milliards (entre 3 et 8) en impôts sur le travail à la Flandre. En admettant que Bruxelles soit mal gérée, vu qu'elle est aussi riche par tête d'habitant que Monaco, si on touchait vraiment l'argent qu'on gagnait, on pourrait pavoiser le goulet de l'avenue Louise d'or et de platine !

Tous les programmes de scission des nationalistes extrémistes incluent la mise en bordel de la capitale. Dites-vous que cette immobilisation de la STIB, cette réduction des effectifs policiers, les prochaines manifestations de fonctionnaires mal payés (Bruxelles a les fonctionnaires les plus mal payés du pays!), c'est avant tout la Flandre institutionnelle de Kris Peeters qui attaque "sa" capitale. Oui, ça peut en effet mettre de très mauvaise humeur. Une consolation : les Flamands de Bruxelles payeront aussi. Là, au moins, Néerlandophones et Francophones seront solidaires dans la déchéance d'une capitale de l'Europe que des crétins patentés ont cru bon de prendre en otage.

P.S. : oui, je suis furieux. Ça se voit ?

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lundi, 16 novembre 2009

Licenciements en vue pour les profs francophones de la périphérie.

Le totalitarisme flamand a donc fait une victime de plus : Pascal Smet. A peine a-t-il été adoubé au Gouvernement flamand comme ministre de l’éducation, que cet ancien ministre de la mobilité de la Région bruxelloise s’est brûlé les ailes à la flamme du « Tout Pour la Flandre ». Et comme il y a des précédents (Frank Vandenbroucke), il faut se faire une raison : au Gouvernement flamand, tout socialiste devient vite national…

La cause de mon ire ? Une réponse formelle de Pascal Smet à une « question écrite » parlementaire de la députée An Michiels, du parti national-raciste (1) Vlaams Belang. Elle demandait si le personnel francophone des écoles francophones (des communes à majorité francophone de la périphérie Bruxelloise) qui ne parle pas un néerlandais de niveau B1 (2)  pour le directeur et les administratifs ou A2 pour les instituteurs, serait bien renvoyé par Pascal Smet (3).

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samedi, 07 novembre 2009

Leterme, point final.

Appel à un mouvement citoyen, internaute, associatif.
Quelle déveine ! Pile la semaine où je suis en vacances, Le Soir se fend d’un édito comme je les aime. Un éditorial de presse comme on n’en lit qu’une fois par an. Une prise de position communautaire, certes, mais ô combien nécessaire. Leterme, c’est non ! Un point c’est tout ! Voilà ce que Béatrice Delvaux imprime dans le Soir, avec une force telle que De Standaard et la VRT reprennent l’information en l’amplifiant un peu sur l’air de « les Francophones ne veulent pas de Leterme ». Cet édito, c’est un geste d’honneur, un geste minimal de la part de la communauté des Francophones, giflée à plusieurs reprises par l’Yprois. Alors, pour que le Soir ne soit pas seul, pour qu’Yves Leterme et tous les autres politiciens communautaristes comprennent qu’il y a un point de non-retour à ne pas franchir si l’on veut, un jour, diriger ce pays, je propose que tous les blogs, tous les journaux, tous les groupes Facebook se mobilisent contre Yves Leterme premier ministre. Et que même si Herman restait vissé à son fauteuil du 16 pour la décennie à venir, la leçon sera utile. Elle revient à dire que le CD&V n’est pas seul maître en Belgique et qu’il y a des gestes qui interdisent l’accès de leur auteur au poste de commande national.

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mardi, 27 octobre 2009

BHV : Duitstaligen buiten ! MISE A JOUR

(Mise à jour du 28/10 tout en bas en gras).

Les pauvres ! Ou plutôt non : les courageux ! Voici le topo : le premier ministre CD&V HVR (Herman Van Rompuy) demande à la petite communauté germanophone de bien vouloir lancer un conflit d’intérêt contre le vote de la loi sur la scission de BHV qu’il a lui même co-déposée en 2008. L’objectif : empêcher le gouvernement belge de tomber aujourd’hui, ce qui serait purement et simplement catastrophique pour l’ensemble du pays, surtout que sans solution pour BHV, il n’y aurait même plus d’élections constitutionnellement valables. En gros, si on n’empêche pas BHV, on risque bel et bien l’explosion de la nation belgique.

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00:35 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (50) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

lundi, 26 octobre 2009

Les Flamands coûtent trop cher (non, je plaisante !)

Il y a des bonnes journées. Aujourd'hui, la première chaîne de la télévision publique flamande reconnaissait que « contrairement à ce que l'on croit généralement », les plus dépensiers en soins de santé ne sont, ni les Wallons, ni les Bruxellois, mais bien… les Flamands ! Les partis francophones vont-ils à présent exiger une réforme de l'état dont les partis flamands ne sont plus demandeurs depuis la doctrine Maddens ? L'extrême droite francophone (dont il y a encore une centaine de militants cachés dans une réserve au fin fond des Ardennes) va-t-elle brandir ces chiffres infamants pour réclamer une réforme de l'état au CD&V et à la N-VA ?

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19:35 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (4) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

samedi, 24 octobre 2009

L'inspection des écoles françaises de la périphérie se ferait exclusivement en... néerlandais.

(Information sous réserve). Si l'on en croit la réponse sibylline du Ministre flamand de l'Education Pascal Smet au seul député flamand francophone, Van Eyken, juste avant le vote du décret éducation, les inspecteurs de la Communauté flamande qui se chargeront d'examiner la pédagogie dans les écoles francophones des communes à facilités le feraient en néerlandais exclusivement, et la langue que les employés et instituteurs devront utiliser avec eux sera le néerlandais, à l'exception de toute autre. Pascal Smet a en effet affirmé, en séance plénière du Parlement flamand : « Voor het taalgebruik geldt, ook in de contacten met onze inspectie, de normale regeling voor de faciliteitengemeenten. » (Pour l'usage des langues, c'est aussi, pour les contacts avec notre inspection, le règlement normal pour les communes à facilités qui est de rigueur). Or, depuis la mise en application de la Circulaire Peeters, l'usage du seul néerlandais est autorisé entre fonctionnaires de Flandre, notamment dans l'école. Il a ainsi été reproché à l'une des Trois Bourgmestres © d'avoir souhaité la bonne année en français aux enseignants d'une école francophone de la Périphérie, à l'issue d'un discours qu'il avait pris soin de lire intégralement en néerlandais. Ceci signifierait donc que les institutrices et instituteurs de ces écoles francophones qui constituent un droit, seront désormais inspectées uniquement en néerlandais, y compris en présence des élèves, en classe, dans les cours de récréation, etc.

De toutes manières, les naïfs (comme un journaliste de la Libre Belgique, ce vendredi matin) qui pensent encore qu'il est normal qu'un pouvoir "payeur" soit le pouvoir "contrôleur" et ne vont pas chercher plus loin feraient bien de relire la déclaration gouvernementale flamande, qui vise clairement la fin des facilités. Et venir ensuite m'expliquer pourquoi un pouvoir qui veut la fin de la Francophonie sur son « territoire » maintiendrait, à terme, des écoles francophones ?Personnellement, je ne vois pas.

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mercredi, 21 octobre 2009

Mainmise des flamingants sur l'enseignement francophone en périphérie

Il ne fait aucun doute que le gouvernement actuel de la région flamande est flamingant. Tout d'abord, il est dirigé par le confédéraliste CD&V ultraflamand Kris Peeters. Ensuite, il inclut la N-VA, parti flamingantissime s'il en est. Le parlement flamand a voté aujourd'hui, avec une urgence surprenante, que l'inspection des écoles francophones de la Périphérie bruxelloise sera assurée par des néerlandophones. Ce faisant, il ne fait aucun doute que l'objectif du Parlement flamand est de flamandiser cet enseignement primaire, dès lors qu'il devra à présent répondre aux objectifs de l'enseignement flamand, à savoir, fabriquer de bons… néerlandophones.

Or, ces écoles francophones en périphérie sont l'une des garanties données aux Francophones dans le cadre des facilités, contre l'intégration de ces communes à la Flandre. Celle-ci a déjà largement montré sa capacité de nuisance en l'occurrence, notamment en imposant que tous les instituteurs de ces écoles francophones, quelle que soit la matière qu'ils sont censés enseigner, aient un niveau pratiquement universitaire en néerlandais. De ce fait, il manque déjà des enseignants pour remplir le cadre de certaines écoles. L'objectif affiché par ces politiciens étant la fermeture. Marino Keulen, précédent ministre de l'intérieur flamand, avait déjà déchiré plusieurs nominations d'instituteurs francophones parce qu'ils n'avaient pas passé l'examen très strict de… néerlandais. L'inspection d'écoles francophones par un gouvernement aussi francophobe (la président de la N-VA comparant régulièrement les francophones de la Périphérie bruxelloise à des immigrés hors-UE) augure de multiples atteintes à la liberté d'expression et à la liberté d'être francophone dans le pays soi-disant flamand.

Mais le plus pénible dans cette histoire est de voir avec quelle unanimité le Parlement flamand, gauche incluse, vise les Francophones à travers leurs enfants. Ce n'est pas nouveau, déjà en 1944, le VNV interrogeait systématiquement les enfants des écoles francophones de Bruxelles pour tenter de prouver qu'ils étaient néerlandophones. La liberté d'enseignement a toujours posé problème aux flamingants. Aujourd'hui, ils sont en majorité en politique. Encore deux coups comme celui-là, et le pays devra cesser d'exister si les Francophones veulent pouvoir encore défendre quelque droit.

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Le petit côté Vlaams Belang du socialisme anversois.

« Faire en sorte que les allochtones se marient plus tard ». La phrase est en exergue sur le site de Het Laatste Nieuws. En-dessous, la photo du bourgmestre (socialiste) d'Anvers. Quand on clique dessus, un petit sondage : « Quand est-on suffisamment âgé pour se marier ?» Seuls 22% des répondants pensent que 18 ans (ou 16 ans) est un âge suffisant. C'est bête : c'est l'âge légal en Belgique, et les Belges (allochtones ou pas) étant majeurs à 18 ans, on se demande comment on pourrait les empêcher d'épouser l'élu de leur cœur à ce moment de leur vie. Le plus drôle, c'est que plus de 40% des internautes pensent qu'il faut avoir plus de 24 ans pour avoir le droit à l'hyménée. Mais si l'on avait posé la question sans sous-entendre qu'il s'agissait d'allochtones, plus de la moitié des lecteurs auraient-ils recommandé de relever l'âge légal du mariage jusqu'à au-delà de 24 ans ?

 

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11:50 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (11) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

samedi, 17 octobre 2009

Le référendum à l'anversoise

D'aucuns prétendent que le référendum est la solution démocratique à tous les maux de la… démocratie. Au lieu de ne consulter le peuple que tous les 4 ou 5 ans, consultons-le donc chaque fois qu'il est intéressé directement par une action gouvernementale potentielle. C'est ce que s'est dit la bonne ville d'Anvers, déchirée par un nouveau projet qui permettrait de boucler le périphérique d'Anvers, aujourd'hui limité à trois-quarts de cercle. Actuellement, le trafic venant du nord et destiné à l'ouest doit parcourir l'ensemble du tracé alors qu'il ne devrait en parcourir qu'un cinquième si la boucle était fermée. Ça bouclage est « la liaison de l'Oosterweel ». Le projet du BAM (l'administration pour la mobilité anversoise) propose un tunnel sous un tronçon d'escaut assorti à un très long viaduc sur le reste du port. Mais les riverains préféreraient un tunnel plus long, enterré, moins bruyant, plus loin du centre-ville, sous l'ensemble du port d'Anvers. Mais bien que cette dernière solution soit de plus la moins chère, les administrations diverses de Flandre n'arrivent pas à se mettre d'accord avec celle(s) de la Ville d'Anvers. C'est alors qu'intervient la question du référendum qui aura lieu demain dimanche. Elle a été élaborée par des gens sérieux. Trop, peut-être. Il ne s'agit en effet pas de choisir entre deux approches, mais de répondre à une question que je vous livre avec une certaine délectation : « La Ville d'Anvers doit-elle donner un avis favorable(1) au permis d'urbanisme pour la liaison de l'Oosterweel sur le tracé actuellement prévu entre Zwijndrecht/rive gauche et Merksem/Deurne » ?

Il n'y a que deux réponses possibles : « oui » ou « non ». Je comprends mieux que Leterme ait considéré un jour que les Francophones n'étaient pas en état intellectuel d'apprendre le néerlandais : en Wallonie, on aurait dû ajouter la réponse suivante : « pouvez répéter la question ? »

(1) le mot en néerlandais est « gunstig », qui, outre « favorable », peut signifier aussi « bienveillant, propice, avantageux ».

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mercredi, 07 octobre 2009

367.000 Francophones en Flandre, mais aucun dans la presse flamande.

Une association de Francophones de Flandre a eu l'idée étrange de commander un sondage indépendant pour tenter de savoir combien il y avait de Francophones en Flandre. Le sondage, mené sur un « panel représentatif » (j'adore ce mot) de plus de 2000 personnes, révèle que près de 6% des Flamands sont des Francophones, et qu'en Brabant Flamand, ils seraient plus de 166.000, ce qui confirmerait l'estimation basse de 120.000 Francophones dans Hal-Vilvoorde, soit un quart des habitants. Ces chiffres semblent suffisamment étonnants pour que toute la presse francophone en fasse état. Mais alors que la presse flamande est généralement friande de chiffres (combien coûte le roi, par habitant, combien chaque Flamand transfère à chaque Wallon,…), après avoir fait une recherche sur « Franstaligen + Vlaanderen », je n'ai trouvé que des articles plutôt négatifs envers les Francophones. Et aucune mention de la présente étude. Pourtant, les Flamands aiment le français. La preuve ? Le même sondage montre que plus de la moitié d'entre eux regardent régulièrement une chaîne… francophone !

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