mercredi, 26 mai 2010

Le pays où plus rien N'VA.

J’avais déjà fait mes comptes il y a un mois. Avec une N-VA à 22% (sondage La Lanterne de début mai), il fallait une tripartite CD&V - Open VLD - SP-A pour obtenir une majorité côté flamand au parlement fédéral. Cela aurait signifié un gouvernement d’union nationale. Autrement dit, une machine à retarder tout consensus, et à «démontrer» plus encore que Bart De Wever aurait raison de prétendre que la Belgique ne peut pas fonctionner à cause de sa nature fédéraliste (alors que ce qui la bloque est le succès des nationalistes au Nord).  Aujourd’hui, la N-VA est sondée à 26% (des votes flamands). J’avais prévu cette éventualité. Le résultat n’est pas triste…

(Lire aussi le billet de Jean Quatremer à ce sujet)

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mardi, 18 mai 2010

La démocratie belge a vécu.

Ce soir, à l'émission Terzake, le CD&V Michel Doomst, bourgmestre récalcitrant de la commune de Gooik, évoquait la probabilité d'une mise en balance de la légitimité du futur parlement, en tout cas en ce qui concerne BHV. Devant cette situation, le mot "kafkaïen" ne suffit plus : Doomst est, en tant que député, candidat aux élections qu'il refuse, en tant que bourgmestre, d'organiser dans le Brabant flamand, mais pire encore, il se réserve la possibilité, une fois élu, de contester (ou non) la légitimité du Parlement, sans compter les actions qu'il mène avec une quinzaine d'autres bourgmestres de la Périphérie pour inciter les assesseurs et présidents de bureaux de vote à ne pas siéger (avec le soutien apparent de certains tribunaux de première instance) et les plaintes visant à l'annulation des élections, déjà déposées.

Pire encore, Michel Doomst prétendait ce soir que tout son parti, le CD&V suivait cette ligne de conduite. Dans ce cas, que fout son ex-président à la tête de l'UE ? Parce qu'une chose est sûre. Légales ou non, constitutionnelles ou non, ces élections ne seront pas démocratiques, des membres de leur pouvoir organisateur ayant pris leur organisation et leur validité en otage pour un combat qui vise à préserver la Périphérie des Francophones et des fonctionnaires et expatriés Européens. Nous entrons dans la zone de non-pays. L'idée même de dépendre d'élections que certains partis ne légitimeraient que si ça les arrange donne l'envie de vomir son bulletin de vote avant même de l'avoir coché. La Belgique n'est pas une république bananière, c'est insultant pour les pays démocrates qui produisent des bananes. On cultive des patates ? Eh bien voici le premier royaume papatier.

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Les Bourgmestres flamands s'en donnent à cœur joie !

Turtelboom est furieuse. D'après De Standaard, il y a de quoi ! Non contents de refuser d'organiser les élections et d'envoyer les convocations, certains des bourgmestres récalcitrants flamands de la périphérie bruxelloise n'ont rien trouvé de mieux que d'adresser une lettre aux 900 candidats-présidents de bureaux de vote pour les inciter à ne pas collaborer à l'organisation des élections, allant jusqu'à leur expliquer comment faire ! Il faut dire que, non seulement le ministre flamand compétent, Geert Bourgeois, est foncièrement d'accord avec les bourgmestres de son ethnie (dont l'attitude est évidemment bien plus grave que celle des bourgmestres francophones, mais qui, étant peut-être de la bonne "race" au yeux de la N-VA, ne risquent pas la moindre remontrance), de surcroît, la hiérarchie de ces bourgmestres (pratiquement tous membres du CD&V) semble trouver cette attitude normale. Pour comble, les assesseurs flamands qui avaient refusé de remplir leur devoir pour cause politique avaient pratiquement tous été relaxés sans suite après les deux dernières élections (2007 et 2009) ! Enfin, rien n'avait été entreprise contre la commune de Ternat qui avait, par courrier à ses électeur, tenté d'influer sur leur vote en leur recommandant de ne pas voter pour des partis francophones, et cela, aux Européennes !

Je rappelle que ces élections sont considérées illégales et/ou inconstitutionnelles par les partis et les médias flamands, y compris par le soi-disant(1) premier ministre Yves Leterme. Le gouvernement qui en sortirait ne pourrait être considéré par l'opposition néerlandophone que comme un gouvernement fantoche.

(1) un premier ministre qui prétend que les élections sont inconstitutionnelles dans un pays démocratique est un président de république bananière, et donc pas un "vrai" premier ministre. Enfin, je pense…

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samedi, 08 mai 2010

Le Grand Malentendu

J’ai vu cette semaine à la VRT un épiphénomène du Malentendu belge et entrevu les conséquences dramatiques d’une incapacité à communiquer entre les composantes dites communautaires. Entendez, les deux ethnies autoproclamées. La chaîne flamande présentait comme une donnée toute nouvelle que les Francophones seraient, enfin, disposés à discuter d’une grande réforme de l’État. Servais Verherstraeten, chef de groupe du CD&V (chrétiens démocrates) à la Chambre, en rajoutait une couche sur le thème : «après trois ans, on les a enfin convaincus que c’était la seule solution», se plaignant de l’attitude «demandeurs de rien» du début de cette épouvantable législature, en 2007. Le problème, c’est que le terme «réforme de l’État» n’a absolument pas le même sens en Flandre et en non-Flandre.

(Texte modifié suite à une remarque justifiée de ILS42)

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vendredi, 30 avril 2010

Dictature de la minorité.

«La dictature de la minorité peut continuer indéfiniment». Le titre revanchard de cet article ne provient pas du journal du Vlaams Belang, ni de la revue de la N-VA. Il est en page de garde du site de la télévision flamande. Il montre la position antidémocratique des médias flamands, incapables de reconnaître le droit indiscutable, inaliénable, pour les Francophones de faire usage de tous moyens de protection légaux pour empêcher «l'autre communauté» de lui imposer des choses qu'elle ne souhaite pas. Soumettre ce droit — comme le faisait hier Yves Leterme dans la version flamande de son interview — à la disponibilité à négocier (sous-entendu aux conditions de la Flandre), revient à le conditionner, ce qui l'éteint. Cela revient à prétendre que les droits des Francophones sont suspendus à ceux des Flamands. C'est le contraire de la démocratie (voir mon article à ce sujet).

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Maintenant qu'on a donné l'alarme, on est sonnés.

Hier, j’ai lancé une idée. Un peu vite, un peu abruptement. Elle n’avait aucune chance d’aboutir, mais elle a été lue. Aujourd’hui que tout va bien, que le Parlement est redevenu une zone feutrée et que les esprits sont rassurés, je me sens obligé de revenir sur la question. Bien sûr, on a évité un clash. Un quatrième clash, pour être précis. Et comment ? En utilisant, de plein droit, une mesure conçue pour prévenir un abus de la majorité sur la minorité. Rien de déshonorant, donc. L’avantage fut double : permettre aux Francophones de montrer aux Flamands qu’il faut qu’on les respecte, d’une part. Éviter aux Flamands de devoir voter une loi qui n’ira pas jusqu’au bout d’autre part. Servais Verherstraeten (chef du groupe CD&V à la chambre) était presque content, en tout cas, il était rassuré. Voilà un combat qu’on peut mettre de côté, le temps de régler le reste. Le reste ? Mais oui, vous savez, tout ce que le gouvernement devait voter d’urgence.

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mercredi, 28 avril 2010

URGENT : Il faut les laisser voter BHV !

Lettre aux partis francophones.

Demain, les partis flamands s'apprêtent à voter la scission de l'arrondissement de BHV. Les partis francophones proposent de tirer la sonnette d'alarme avant le vote. C'est une erreur. Les extrémistes du CD&V (Doomst, Van Rompuy, etc.), la N-VA et le Vlaams Belang ne demandent pas mieux. Ceci reviendrait à retirer d'avance à la soi-disant majorité démocratique (en fait à la majorité ethnique) le droit de vote. Ils pourraient ensuite brandir une fois de plus le Francophone comme l'empêcheur de fonctionner, l'antidémocrate, le méchant. Et ça, c'est excellent pour les partis antisystème. Au contraire, il faut laisser les partis flamands aller au bout de leur logique, sans broncher : les laisser voter la scission de BHV sans contrepartie. Et bien leur dire que les partis francophones ne s'y opposeront pas, ne quitteront même pas l'hémicycle, ne voteront même pas contre, mais s'abstiendront. Si vous voulez voir Servais Verherstraeten faire une crise d'apoplexie, je vous assure que c'est le meilleur moyen !

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mardi, 27 avril 2010

NVAAAAAAAAAAAAAAAArgh (petite analyse intermédiairerapide)

Augure n'est pas avenir. Quand même : ce soir, un sondage du Standaard fait un peu froid dans le dos. La question de ce journal traditionnellement centriste (CD&V) est «en cas de nouvelles élections, pour qui voteriez-vous ?» Il y a eu jusqu'ici plus de 9.000 participants et la réponse est : NVA, 51,25% des voix ! Bien sûr, cette information n'a aucune rigueur scientifique, il se peut même que la N-VA fasse tout pour inciter les voisins, voisines, cousins, tontons, amis (si, ils en ont !) à voter en masse. N'empêche. Dans ce petit sondage sans valeur, les partis indépendantistes antisystème ont la majorité absolue : 56,3 %, le CD&V s'écroule à un minable 7,88 % (tout comme le SP-A) et l'OVLD résiste à 15,52 %. Ne nous affolons pas : ces chiffres sont évidemment le fruit d'un sondage tout ce qu'il y a de bricolo. Et l'idée même de sondage pour des élections à arrondissements pose problème : ainsi, la N-VA ne pourrait de toutes façons pas dépasser les 20 à 25% de suffrages, parce qu'il n'aura jamais assez de candidats crédibles à proposer. Si vous souhaitez voter NVA dans un arrondissement où ce parti n'a aucune tête de liste, et que Jean-Marie De Decker se propose à vous, il se peut que vous changiez d'avis dans l'isoloir. Chiffres fantaisistes, donc. Mais quand même, ceci montre à quel point la décision d'Alexander De Croo n'est, sur base des données actuelles, une bonne affaire que pour les extrémistes. Petite analyse…

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L'Anschluss de Bruxelles "soutenu par le gouvernement flamand."

Francophone de Bruxelles (lien ci-contre), collègue blogueur et mine inépuisable d'informations dont je vous recommande de mettre le site en signet, est tombé sur une déclaration d'annexion de Bruxelles par le Vlaamse Volksbeweging. Or, cette association annonce sur son site bénéficier du «soutien du Gouvernement flamand». Et pour cause : Bart Maddens, l'auteur de la doctrine "incisive" (assertief) du gouvernement flamand actuel écrit régulièrement dans Doorbraak, le magazine du VVB, dont il est très proche. La N-VA n'a d'ailleurs jamais caché ses relations avec le VVB. Les résolutions de ce mouvement lié notamment au Taal Aktie Kommitee sont une véritable déclaration d'annexion de Bruxelles par une Flandre indépendante qu'il appelait de ses vœux ce 24 avril. Extraits :

«La Flandre doit déclarer l'indépendance pour la totalité de son territoire situé au nord de la frontière linguistique, en incluant les 19 communes bruxelloises.(…) La ville de Bruxelles est la capitale de l’Etat Flandre. (…) Les habitants des 19 communes bruxelloises, y compris ceux qui choisissent le rôle linguistique français, sont entièrement des citoyens Flamands (…) Bruxelles, limitée aux 19 communes, reçoit un statut bilingue qui sera appliqué de manière stricte (…) Les habitants Francophones de Bruxelles, limitée aux 19 communes, recoivent une structure propre pour pouvoir exercer des compétences limitées sur des matières personnelles (enseignement, culture, et bien-être).»
Le simple fait que cette déclaration lors d'un congrès prévu de longue date, soit apparue en pleine crise fait froid dans le dos. Il semble bien que l'ensemble du mouvement flamand, Vlaams Belang et VVB en tête, se soient lancés dans une offensive à l'assaut de son indépendance et de Bruxelles. La présence dans le gouvernement flamand du parti indépendantiste N-VA, qui soutient l'annexion territoriale de Bruxelles pour des raisons "historiques" et est dès lors à considérer comme antidémocratique jette le discrédit sur le gouvernement flamand dès lors qu'il le rend complice de projets tout à fait incompatibles avec l'État de droit et le droit européen, montrant par là même son caractère agressif et dangereux pour la liberté des Bruxellois et des habitants non-Flamands des communes alentour, et la nécessité pour les Bruxellois et les habitants de communes à minorité francophone, de toute langue et de toute origine, y compris néerlandophone, de s'en protéger en demandant leur rattachement à la Région bruxelloise.
L'inquiétude grandit d'ailleurs dans les communes à facilités, puisque ce soir, Linkebeek a voté une résolution demandant son rattachement à Bruxelles en cas de scission unilatérale de l'arrondissement de BHV.

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mardi, 06 avril 2010

Les Flamands soutiennent la ségrégation ?

La lecture des blogs de ce matin donne la mauvaise impression qu'une majorité de Flamands soutiendraient la discrimination organisée en sous-main par les bourgmestres flamands de la périphérie. Ce matin, dans De Morgen, 55% de 487 répondants trouvaient que les bourgmestres n'allaient pas trop loin en imposant des accords secrets limitant les nouvelles constructions aux néerlandophones. Dans De Standaard, même si les opinions s'opposent avec virulence, un commentaire invitant les Flamands à ne pas céder voire à aller encore plus loin a recueilli plus de 870 notes positives (très loin devant toutes les autres Le contenu de ce commentaire d'un "Ollander" (hollandais) : "Chers Flamands, Ce n'est pas croyable comment vous vous laissez à chaque fois de chaque fois abuser par la francophonie dans l'arrondissement BHV. Ce territoire appartient à la Flandre, oui ou non ? Arrêtez donc vous-mêmes ces histoires avec la francophonie et arrêtez nom de dieu TOUTES les facilités autour de Bruxelles.(etc.)»

Sur Het Laatste Nieuws online, les commentaires vont aussi dans les deux directions, ce qui est un tout petit peu rassurant. Mais le jusqu'au-boutisme de certains laisse rêveur : «Il est scandaleux qu'il faille des mesures spéciales pour forcer les Francophones à parler néerlandais en Flandre. Nous soutenons les bourgmestres de la Périphérie» ou encre : «Francophones, adaptez-vous ou déménagez !» «Ce sont les Fransquillons qui sont venu occuper la Flandre. (…) Encore une preuve que les Francophones soit ne veulent pas s'intégrer soit sont trop bêtes pour apprendre le néerlandais » Merci, au passage, à Yves Leterme pour avoir fourré ça dans la tête de certains excités.

Enfin, quand Béatrice Delvaux (Le Soir) croyait voir une quasi-unanimité d'éditorialistes qui défendaient le point de vue "francophone", GuyTegenbos, dans le Standaard d'aujourd'hui, explique que la condition pour que tout aille bien, serait que les Francophones montrent enfin un minimum bonne volonté. Plus que Béatrice Delvaux, encore ?

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