lundi, 22 novembre 2010

L'arroseur arrosé

Marcel étant momentanément absent, je le remplace. Qui je suis ? Carmel Mel, son nègre. Son Wallon, quoi. Oui. Noir, à cause du charbon. Nègre, parce que j’écris souvent à sa place. Et comme il est parti, je vais vous raconter une histoire. Vous connaissez celle de l’arroseur arrosé ? Elle commence par «il était une fois Marcel Sel.» Et tout de suite après, elle embraye sur : «choqué par la présentation télévisuelle d’un spectacle qu’il n’avait pas vu, il écrivit une lettre ouverte». Il faut dire que Marcel est en guérilla, une guérilla pacifique, contre l’injustice, pour la démocratie, pour l’équité, et qu’il ne fait pas de prisonniers sémantiques. Il pense avoir de bonnes raisons : la dernière fois qu’on en a fait, ce fut une hécatombe.

 

La lettre a fait son petit effet, et Marcel a cru pouvoir s’en réjouir. Pas tant pour lui-même (bon, il admettra, mais uniquement en privé, qu’il a crié «ah ! chouette» quand il a lu son nom dans le journal), mais pour son engagement. Seulement, voilà, le spectacle qu’il attaquait était une bonne action. Et la version filmée aurait été tronquée par un journaliste qui confond scoop et info. Bon, en matière de B.A., Un Blog de Sel en est une aussi, permanente. Quant à être arrosé à son tour… Vous allez rire !

 

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mercredi, 17 novembre 2010

Polémique sur une écluse (je l'avais bien dit).

Dans mes derniers billets, je fustigeais la couverture très communautaire des inondations des deux côtés du couloir qui sépare nos chaînes nationales. Oui, les téléspectateurs sont demandeurs d'infos locales. Oui, les chaînes de télévision sont tributaires de leurs auditeurs. Mais dans le contexte actuel, on devrait profiter, peut-être, de tout geste positif envisageable envers l'autre communauté. Parce qu'on l'a vu aussi bien à la RTBF qu'à la VRT, des deux côtés de cette satanée frontière linguistique, il y avait des Néerlandophones et des Francophones qui, tous, vivaient le même drame, et étaient invariablement aidés par des Francophones et des Néerlandophones, inconditionnellement. C'est donc bien une catastrophe nationale que nous avons vécue et elle aurait dû rappeler que si tous les Belges ne sont pas totalement égaux face à la Loi, ils le sont face aux catastrophes naturelles. Face aux malheurs de petites gens (ceux qui en ont les moyens prennent généralement soin d'habiter les hauteurs), on aurait dû taire certaines circonstances.

On m'a rapidement accusé de communautariser les inondations parce que, dans mon billet d'il y a deux jours, je disais que si l'info était aussi scindée sur les chaînes nationales, les critiques d'une communauté envers l'autre n'allaient pas tarder. J'avais raison. Hier, De Standaard y allait d'une petite phrase pas hyper-grave, mais pas spécialement utile non plus, évoquant le fait que les habitants de Leeuw-St-Pierre devaient leur drame, en partie, à des lâchages wallons, et des blocages d'écluses avant Bruxelles. Aujourd'hui, c'est Demotte qui se lance dans ce débat marécageux. En cause ? L'écluse de Lembeek.

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lundi, 15 novembre 2010

Comment communautariser un drame national, en deux leçons.

Hier, je craignais que certains utilisent le drame aquatique que la Belgique vient de vivre (oui, toute la Belgique) à des fins communautaires. Quand j'écris ce genre de choses, je me demande toujours si je ne vais pas un pont — ou dans ce cas, une écluse — trop loin. Las. Hier, j'écrivais : «Pour l'heure, heureusement, personne n'accuse l'autre pour les lâchages trop peu ou trop importants. C'est la faute à la pluie, et c'est la seule vérité qui doit nous occuper. Pourvu que ça dure ! » Eh bien, figurez-vous que ça n'a pas duré. Aujourd'hui, De Standaard se faisait l'écho d'un sentiment qui semblerait partagé par les résidents du petit quartier du Wiite Roos (Rose blanche) à Leeuw-St-Pierre : «Les habitants touchés expliquent le drame (sic) de la façon suivante : 'À Tubize, l'écluse est ouverte. Et ici, elles restent fermées. Pour épargner Bruxelles ?' C' est la question que diverses personnes posent.» Traduisez : les écluses wallonnes sont restées ouvertes [pour ne pas aggraver le cas de Tubize] ; les écluses flamandes restent fermées [pour ne pas que Bruxelles soit touchée]. 

Pour comprendre cette accusation, il faut savoir que, comme toute voie qui va de Wallonie à Bruxelles, le canal de Willebroek-Charleroi passe par un petit bout de Flandre, celui qui est aujourd'hui inondé.  

Admettons que ce soit vrai. L'explication est alors simplement logique : Tubize était déjà sévèrement touchée. Il fallait (entr') ouvrir l'écluses. En revanche, si l'inondation atteignait Bruxelles, ce n'était pas 100 ou 200 personnes qu'il fallait évacuer, comme à Leeuw-St-Pierre, mais bien des milliers, voire des dizaines de milliers, avec des dégâts d'un montant incalculable. Tout bon gestionnaire de crise sait que l'on doit limiter les dégâts aux zones les moins peuplées. Et ce sont toujours les habitants de ces zones-là, relativement peu nombreux, qui en feront les frais. On ferait exactement la même chose pour la Seine à Paris ! Mais dans le contexte actuel, où des politiciens irresponsables expliquent depuis des années que tout ce qui leur arrive de mal est forcément francophone, et tout ce qui leur arrive de bien, forcément flamand, même les catastrophes nationales finissent, dans certains esprits (et il y a aussi des Wallons qui ont pensé qu'on n'ouvrait pas assez les vannes pour épargner la Flandre), par trouver une justification communautaire. Mais quand les médias les rapportent, l'on ne peut que constater qu'ils rajoutent de nouvelles rancœurs sourdes au contentieux belgo-belge, déjà bien trop lourd pour ce petit pays.

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samedi, 06 novembre 2010

Plan B ? Planté ! (Revue de détail de la perspective d'une indépendance flamande).

Pour lire hors ligne et imprimer, téléchargez ici la version PDF de cet article. 

C’est une info du Standaard. Le titre de l’article : «VRT wuift België uit». En français : «La VRT dit adieu à la Belgique.» L’info :  le 21 novembre 2010, la VRT présentera dans Panorama un reportage dans lequel Ivan De Vadder interroge 12 professeurs sur la scission de la Belgique, les méthodes imaginables, les obstacles potentiels. Le timing ne dérange apparemment pas la VRT. Une semaine plus tôt, l’on saura probablement si Vande Lanotte aura réussi à rapprocher les visions de la N-VA de celles du PS. Une mission impossible, sauf si le PS décidait de céder les droits inaliénables de la minorité francophone, mais aussi le droit à la solidarité nationale. Je vous fais le pari qu’au moment où cette émission débutera, le pays sera toujours sans gouvernement, et sans la moindre perspective d’en avoir un. Mais De Vadder explique en substance au Standaard que, comme les partis francophones ont évoqué le «plan B», il est normal que la VRT explore la question. Où l’on voit que décidément, tous les prétextes sont bons à la télévision publique flamande pour mettre de l’huile sur un feu déjà crépitant. Chiche, dis-je. Voici, avec deux semaines d’avance, une vision sans ambages et sans faux-fuyants de l’état actuel du dossier «België barst». Accrochez-vous.

 

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samedi, 30 octobre 2010

Hitler aimait les tartines à la confiture.

Ce soir, dans l'édition en ligne du Standaard, on apprend un certain nombre de choses sur Adolf Hitler, issues de documents secrets révélés ce vendredi par les archives nationales britanniques. Parmi les documents en question, l'un nous informe de ce que les alliés pensaient que les nazis avaient un refuge dans les alpes autrichiennes d'où Hitler dirigerait la guerre au finish, qui disposerait de deux ans de nourriture et d'armes pour quelque 70.000 fanatiques SS, et qu'Adolf y amènerait aussi quelques centaines de prisonniers étrangers en otage. Mais ce n'est pas cette information-là que De Standaard a mls en titre.

En bons historiens, ils ont préféré s'attacher à l'essentiel. L'un des documents contient des informations de toute première importance sur l'infâme moustachu. Rendez-vous compte ! Il aimait, le matin, manger des tartines à la marmelade, et il était doux dans ses relations privées ! Ça, c'est de l'info ou je ne m'y connais plus. Franchement, je trouve que De Standaard manque à tous ses devoirs : pourquoi ne pas rappeler aussi qu'il était très sympa avec ses amis, adorable avec son chien, galant comme pas deux avec la si charmante Eva Braun ? Ah ! Ce Hitler, finalement, on l'a quand même mal jugé. Un homme qui mange des tartines à la confiture le matin, et qui est si sympa dans ses relations privées ne peut pas être foncièrement mauvais, non ?

Bon, c'est vrai, lors de certains gazages, à Auschwitz, les enfants ne succombaient pas tout de suite, et se réveillaient dans des douleurs atroces alors que des prisonniers les enfournaient, les croyant occis. L'horreur, l'épouvante, l'indicible. Une poignée de ces Sonderkommandos ont survécu, certains n'ont plus pu regarder leurs mains pendant des années. Mais bon, ça n'intéresse pas les gens, hein. Le journalisme ne va quand même pas titrer «Nouvelles informations sur le bourreau du XXe siècle». L'essentiel, et De Standaard l'a visiblement bien compris, c'est que le Führer mangeait de la bonne marmelade en papotant gentiment. Ça nous rassure. Quelque part, ce monsieur devait avoir un bon fond.

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jeudi, 28 octobre 2010

La Flandre dans les cordes.

Pif, paf, pouf, deux d'un coup. Ce qui est bien avec la doctrine démocrate, c'est qu'elle tend à corriger les dérives de certains. Et aujourd'hui, le gouvernement flamand se prend deux gifles d'un coup. Tout d'abord, la Cour Constitutionnelle annule le Décret sur l'enseignement francophone en Flandre. Il doit être inspecté par des Francophones, et ne doit pas correspondre aux «eindtermen» (objectifs finaux) de la Flandre. Les enseignants ne doivent pas avoir une connaissance approfondie du néerlandais, et s'il n'y a pas de centre psycho-médico-social flamand bilingue, les écoles francophones de la Périphérie ont le droit de s'adresser à des centres francophones (à Bruxelles ou en Wallonie, suppose-t-on). Le même jour, on apprend que la Commission européenne déclare la «Jobkorting» (ristourne-travail) discriminatoire, parce qu'elle ne s'adresse pas à tous les gens actifs en Flandre, mais seulement à ceux qui y résident. Autrement dit, cette ristourne, qui revient de fait à une réduction déguisée de l'impôt des personnes physiques, doit être attribuée à toute personne qui travaille en Flandre.

Voilà donc deux cas où le gouvernement flamand, soi-disant si respectueux de la Constitution et des valeurs européennes, est pris la main dans le sac des décrets discriminatoires, qui visent à flamandiser, et à réserver le sol et les avantages aux Flamands. On attend encore des décisions similaires sur le Wooncode et le décret Wonen in Eigen Streek aussi bien à la Commission européenne qu'à l'ONU, et il faut bien sûr y ajouter les recommandations du Conseil de l'Europe sur la Circulaire Peeters et les critiques de la Cour de Justice européenne sur l'assurance-services-santé, que la Flandre octroie désormais, par obligation, à tous les Européens qui travaillent sur son sol, sauf aux Wallons et Bruxellois, et discrimine ces derniers en leur imposant de n'utiliser que des services néerlandophones pour en bénéficier.

Les «Francophones» gagnent sur ces dossiers pour la simple et bonne raison qu'ils y défendent les principes essentiels du Traité de Lisbonne. Le drame n'est en fait pas tant que le gouvernement flamand vote régulièrement des décrets qui vont à l'encontre des principes d'égalité et de droit des minorités (la Hollande, la France, l'Italie ne sont pas toujours au top non plus), mais bien que l'ensemble des partis flamands, socialistes, écologistes et libéraux inclus, ne les défendent pas, et que la presse néerlandophone de Belgique prenne systématiquement la défense de ces Lois qui apparaissent, aujourd'hui, une fois encore, comme discriminatoires selon le standard minimum de liberté et d'équité que tout journaliste européen devrait au moins considérer (même s'il n'y adhère pas), soit notre traité commun, que nous continuerons à avoir en commun si le pays se séparait.

Les Ecolos peuvent-ils admettre qu'en Commission du Parlement flamand, sur la loi qu'on doit bien considérer comme organisant la flamandisation des écoles francophones de la Périphérie, Groen se soit abstenu au lieu de se distinguer en contrant ce règlement qui était donc bien discriminatoire, inconstitutionnel ? Autrement dit, même Groen! n'est plus à gauche de notre Loi fondatrice, mais hésite entre la respecter ("non") et ne pas s'interposer à son viol manifeste ("abstention"). Ce qui montre que le nationalisme flamand a pénétré l'ensemble des partis, et que ceux-ci ne sont plus en mesure de raisonner sur une échelle de valeurs européennes, mais sur une échelle propre, absurde, où des délires comme «l'incapacité des Francophones à parler néerlandais» est devenu un concept pseudolégal qui précède l'élaboration de Lois justifiées par cette incapacité. Même Yves Leterme, à la BBC, ânonne que les Francophones ne veulent pas parler le néerlandais. Le plus cruel dans l'histoire, est qu'Herman Van Rompuy, probablement convaincu que ces décrets relevaient du droit le plus strict des Flamands, est aujourd'hui l'homme censé faire respecter le Traité de Lisbonne, ce qu'il ne fait aucunement vis-à-vis de son parti et de sa population.

Je l'ai dit et le répète. La Flandre a tout pour être une région respectable peuplée de gens respectables. Elle ne le deviendra toutefois que lorsqu'elle aura fait le deuil de son nationalisme intrinsèque. Comme la France reconnaît désormais l'existence et les droits de minorités linguistiques (et elle a encore fort à faire pour arriver à bon port), la Flandre doit comprendre qu'elle n'est pas «la terre des Flamands», c'est-à-dire une région nationaliste, mais bien «la terre de Flandre», avec sa variété linguistique et historique. Les Francophones de Flandre font partie de son histoire, et le jour où la Flandre institutionnelle l'admettra, elle pourra derechef s'octroyer 3 des 10 prix Nobel belges (contre un seul Flamand néerlandophone aujourd'hui). Elle pourra aussi, le jour où elle rejettera le flamingantisme, écouter fièrement Les Flamingants et s'octroyer Brel avec une légitimité qu'elle n'a absolument pas aujourd'hui. La richesse de la Flandre, son honneur, sa dignité, sa valeur démocratique sont aujourd'hui pris en otage par une volonté farouche de démontrer qu'elle est meilleure, plus droite, plus rigoureuse et plus dynamique parce qu'elle est peuplée de Flamands, qui seraient meilleurs, plus efficaces, plus rigoureux et plus dynamiques que les Francophones. Le mouvement intellectuel flamand qui se manifeste depuis quelques semaines pour suggérer une approche plus conforme à l'esprit européen est aujourd'hui coincé par les nationalistes, flamingants, qui ont noyauté tous les partis traditionnels, de droite à gauche. Les premiers sont l'espoir de leur «région», les seconds en sont, jour après jour, les fossoyeurs.

Une dernière remarque : on «explique» le nationalisme flamand par le fait que «les Wallons» auraient méprisé les Flamands par le passé. C'est une position scandaleuse, une vision tronquée de l'Histoire, parfaitement anachronique, et ce genre d'argument relève de la plus stupide des propagandes : les Vendéens ont été massacrés par la Révolution française. Sont-ils pour autant antirépublicains ? Les Juifs ont été massacrés industriellement par le régime nazi. Israël est-elle antiallemande ? La France n'a-t-elle pas compris que les Égtats changent, et avec l'Allemagne, imposé l'amitié des peuples à Verdun dans deux superbes mains croisées de leurs chefs d'États enfin réunis dans une vision commune ? Nous devons refuser, avec force, cette vision Letemienne, Peetersienne, Deweverienne de la nécessité pour la Flandre de prendre revanche sur les Francophones sous prétexte que la langue qu'ils parlent fut impérialiste dans le passé. Elle est anachronique. Elle est oppressive. Elle n'a rien à faire dans une Europe post-nationaliste.

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mercredi, 27 octobre 2010

Terzake vante le modèle allemand. Et oublie l'essentiel.

Rebondissant probablement sur les déclarations de notre bon Paulus von Magnettenburg, Terzake s'intéressait ce soir au modèle fiscal allemand, à grand renfort de think tank (Itinera, en l'occurrence). Belle démonstration que je vous résume : en Allemagne, les Länder obtiennent chacun une somme sur base de la TVA qui y est perçue, corrigée par un mécanisme de solidarité qui doit amener tous les États à au moins 92 % de la moyenne allemande. Il y a un mécanisme similaire pour l'impôt sur les personnes physiques, avec la garantie que chaque Land perçoive 95 % de la moyenne nationale. Et l'expert d'Itinera de «vendre» le modèle allemand, adopté notamment en Suisse et qui intéresserait même les Chinois.

De quoi bien expliquer au téléspectateur flamand que l'exigence d'une responsabilisation n'a rien de scandaleux (ce qui en soi est vrai, mais il faut comparer des choses comparables). Et il y a juste un détail que personne n'a évoqué. Un chtimini détaillounet : l'Allemagne est constituée de combien d'États fédérés ? 16. La Suisse de combien de cantons ? 26. Et la Chine, de combien de régions ? Une bonne vingtaine. Cette dernière comprend aussi 56 «nationalités» quand la Suisse parle quatre langues (même si le romanche n'est plus parlé que par un gros demi-pour cent de la population). Et contrairement à la Belgique, l'Allemagne (même si elle reconnaît quatre minorités linguistiques, frisonne, danoise, sorabe et tsigane ) est une zone grosso modo unilingue. Vous voyez où je veux en venir ? Non ? Suivez-moi, et n'oubliez pas la petite pièce pour le guide.

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mardi, 26 octobre 2010

Comment la note De Wever s'est retournée contre la N-VA.

À trois reprises, dans Terzake, ce soir, Jan Jambon a dit «nous avons» en parlant du contenu et de la rédaction de la note De Wever de dimanche passé. C'est donc bien la N-VA qui l’a rédigé, et pas Bart De Wever «seul», «contre son parti», comme il l'avait précédemment affirmé. Pourtant, ce dimanche-là, dans De Zevende dag et ailleurs, les responsables de la N-VA prétendaient «attendre» la note Bart De Wever, comme si elle venait de l'extérieur et qu’ils n’en connaissaient pas le contenu. Joëlle Milquet avait donc indiqué à juste titre lundi dernier que la N-VA possédait la note avant tout le monde, la veille. C’était plutôt évident : Bart De Wever n'aurait jamais osé boucler cette «proposition» sans consulter son parti d'abord. Il fallait qu'elle soit acceptable y compris au niveau d'un congrès du parti, où il faut 2/3 des voix pour faire passer ce genre de texte. Et il fallait ensuite que celle-ci soit tout juste inacceptable pour les Francophones.

Les fuites vers la presse, deux heures avant la diffusion officielle du texte auraient donc logiquement été organisées par les nationalistes. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'ils espéraient forcer un «oui» des partis flamands (le lendemain), après avoir pris leur opinion publique à témoin, conférence de presse aidant — et comme ils connaissent bien le paysage politique du Nord, c'est ce qui est arrivé. Ce faisant, le «non» des Francophones, qu'ils n’attendaient pas avant le lendemain, aurait alors mis ces derniers dans une situation délicate : l’opinion flamande l’eût interprétée comme un recul des Francophones sur un texte préalablement accepté par tous les partis flamands. Récapitulation de la stratégie : la note fuit vers 15 heures, pour que la presse puisse «l’analyser» et en faire la publicité (les pièges étant bien dissimulés, ça leur donnait tout juste le temps de la trouver acceptable) dans les journaux du lundi matin. Les partis flamands allaient forcément donner leur réponse ce même lundi, après les traditionnels bureaux de parti. Le lundi à midi, on aurait alors eu un «oui» flamand suivi, pour le pire (dans l'optique de la N-VA) d'un «oui mais» francophone (et dans ce cas, il ne restait plus qu'à insister sur le «mais» pour montrer que les Francophones ne sont jamais contents), ou — mieux encore pour De Wever — par un «non» simultané ou postérieur au «oui» flamand, qui aurait permis, dramatisation aidant, de décrédibiliser l'ensemble des partis du Sud et de ressouder le «front flamand». Imaginez que les Francophones eussent dit non après que toute la presse flamande eut présenté le texte comme un compromis généreux et audacieux de De Wever ?  Message : «voyez, il est impossible de s’entendre avec ces mollassons de Francophones qui nous ont menti sur leur volonté d’aller vraiment à une réforme de l’État !»

Mais les Francophones ne sont pas tombés dans ce piège grossier. Et du coup, tout a changé en un week-end. Revue de détail.

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vendredi, 22 octobre 2010

Le rattachement, une question Magnettique.

L'inénarrable Paul Magnette est en train de devenir le rigolo du PS. Pourtant, contrairement à Michel Daerden, il n'a pas le profil d'un… euh… amateur de boissons… comment dire… euphorisantes. C'est dans une interview de la Libre Belgique que notre lutin facétieux a sorti une idée pour le moins saugrenue. Au préalable, il a bien précisé que l'idée d'un rattachement de la Wallonie à quoi que ce soit était ridicule. Il y aurait, selon lui, en tout et pour tout «trois» Wallons qui appelleraient à un rattachement de la Wallonie à la France. Déjà, on se demande comment un homme politique éminent peut ainsi nier que le rattachement à la France recueille un certain succès — minoritaire, certes, mais non-négligeable — en Wallonie où, plus on se rapproche de la frontière de notre voisin, plus cette attrait est perceptible. Si l'on se réfère aux sondages divers sur le sujet, 14 % des Wallons privilégieraient cette approche, et près de la moitié d'entre eux ne seraient pas contre… entendez que si les circonstances les y obligeaient, ils voteraient pour.

Lorsqu'on sait que seuls un tiers des Bruxellois ont pour premier choix une fédération Wallonie-Bruxelles, même si ce pourcentage ne tient pas compte du second choix, on imagine que si la Wallonie devait se retrouver toute seule, hors de l'UE, le rattachement à la France serait une option à prendre plus au sérieux. Il est toutefois vrai que la fédération Wallonie-Bruxelles est aujourd'hui l'option politiquement la plus réaliste en cas de Plan B (B comme Belgique résiduelle, je suppose), et que ce ne sont pas les populations qui décident, mais les politiques et/ou la minorité la plus engagée (la Tchécoslovaquie s'est scindée contre l'avis de la population ; la Bastille a été prise par deux ou trois dizaines de milliers de Parisiens, sur une population d'environ 700.000, soit moins 5 à 10 % de la celle-ci).

Et comme si réduire quelques centaines de milliers de Wallons à deux ou trois fous furieux ne suffisait pas, le bilingue de service du PS se croit obligé de préciser qu'un rattachement à l'Allemagne serait plus logique qu'un rattachement à la France. On se demande si Paul Magnette se rend compte de ce qu'est une interview et du fait que, journalisme d'urgence aidant, seule la phrase la plus originale — même dite sur le ton de l'humour — passera le mur de l'info, un mur qui nous envoie chaque jour une centaine de milliers de briques, dont nous retenons, pêle-mêle celles qui ont le mérite de détonner. La Wallonie, un Land allemand ? Hoffentlich spricht der Magnette auch ein bisschen Deutsch… Mais poussons un peu plus loin l'analyse. État des lieux des potentialités de rattachement.

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dimanche, 17 octobre 2010

Double ultimatum. Et puis boum.

(Mise à jour tout en bas)

Le mot n’a étrangement pas été lancé dans la nature journalistique. Pourtant, cette semaine, la N-VA a lancé un ultimatum. Et même un double ultimatum. Premier ultimatum : si la mission de clarification de Bart De Wever échoue, la N-VA déposera et défendra une Loi scindant l’arrondissement électoral de BHV. Ultimatum. Tous les partis flamands, même ceux qui contestent la méthode, ont déjà annoncé qu’ils soutiendront la mise à l’agenda de cette Loi. Or, à l’intérieur de cet ultimatum, Bart De Wever en a aménagé un autre : il présente publiquement un texte de compromis, avec l’exigence que les 7 partis acceptent d’ici lundi midi. Le moment est idéalement choisi : il permet d’une part aux bureaux de partis de se prononcer lundi matin, et d’autre part, de déposer cette semaine la proposition de Loi sur la scission de BHV en cas de blocage. Analyse.

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