jeudi, 06 février 2014

N-VA, des projections qui tranchent dans Le Vif.

interrupte.jpgLe Vif publie aujourd’hui un article intitulé «La N-VA triomphe en Flandre et parade toujours à la chambre». Un titre un peu nostradamussien, suivi d’une intro un rien — comment dire — footballistique : «Le parti nationaliste devrait exploser au parlement flamand et progresser au fédéral en mai prochain. Le CD&V se maintiendrait. Voici les pronostics de Nicolas Bouteca, politologue à Gand, pour Le Vif-L’Express.» Bon. Nous avons donc des pronostics sur le résultat des élections… et en nombre de sièges, s'il vous plaît ! Dans le corps de l’article, Olivier Mouton précise toutefois que «ces conclusions sont à prendre avec des pincettes». Ouf ! On a cru un moment que les dés étaient jetés… 

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mardi, 04 février 2014

L’Église et l’Euthanasie : un combat pas très catholique.

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(Mise à jour intégrant une mise au point des Médias catholiques francophones belges et le remplacement de laïc par laïque dans la plupart des cas pour plus de clarté.*)

 

Ce week-end, j’ai vécu une petite passe d’armes violente, selon lui très pacifique sur le thème de l’euthanasie avec le community manager des Médias catholiques belges francophones (MCBF), le canal d’info officiel de l’Église catholique. Ça m’a valu de me retrouver sur le site Info.catho.be. La raison ? Le manque de respect supposé des mécréants apostats brebis égarées «athées» envers le droit à la liberté d’expression de Mgr Léonard. Ma très grande faute : ne pas avoir été d’accord avec l’édito de samedi de Francis Van De Woestyne (La Libre) qui défendait le droit à la libre expression pour Mgr Léonard. Mea Culpa, mais pour ma part, je pense qu’on ne peut pas évoquer ce droit sans mettre en balance le caractère relativement peu laïque de notre société où l’on ne peut plus tout dire dans ce débat entre laïcité et religion pourtant fondamental pour notre démocratie et probablement pour les cultes aussi…

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vendredi, 31 janvier 2014

Pas de néerlandais, pas de crèche !

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La chaîne régionale de la Périphérie flamande de Bruxelles RingTV nous apprend que les crèches de la région flamande devront désormais être affiliées à Kind & Gezin (Enfant & Famille), l'office flamand de la petite enfance. Y compris lorsqu'elles ne sont pas subsidiées — il s'agit alors d'entreprises privées. Le seul problème, c'est que le Législateur flamand a décidé que cette affiliation ne peut se faire que lorsque le (la) responsable de la crèche est en mesure de présenter une attestation d'une connaissance active du néerlandais, même lorsque l'établissement se trouve dans une zone à majorité francophone, et même s'il ne se destine qu'aux francophones.

Il semble que cette connaissance implique 4 à 5 années d'études (à temps partiel), ce qui entrainera des licenciements (de ceux qui ne parviennent pas à obtenir le diplôme ou n'ont pas le temps de suivre des cours du soir régulièrement) ainsi que la fermeture de toutes les crèches dont les dirigeants n'auront pas acquis, d'ici un an environ (la fin de la période de transition) une connaissance « active » de la langue de Vondel. Ceci vaut bien entendu aussi pour les crèches anglophones, par exemple.

Les nouvelles règles font suite à un décret de la Région flamande dont le but est apparemment de renforcer la néerlandisation des crèches de Flandre, et d'inciter à engager plutôt des néerlandophones qui, même s'ils ne maitrisent pas du tout le français, savent au moins le néerlandais — peu importe la langue des enfants eux-mêmes ! D'après Kind & Gezin, tous les responsables de l'organisation de la crèche devront disposer d'une telle connaissance. Le ou la remplaçant(e) du (de la) responsable, également, mais avec une période de transition jusqu'en avril 2019. De plus, il doit y avoir au moins un(e) accompagnateur(trice) au sein de la crèche qui dispose d'un diplôme de néerlandais actif (la forme exacte d'un tel diplôme n'est même pas connue). Et seules les crèches où absolument tout le monde parle couramment néerlandais pourront être subsidiées… Néanmoins, Kind & Gezin a le culot d'écrire que «la langue utilisée dans le lieu d'accueil des enfants est libre. L'article 30 de la Constitution garantit que l'usage des langues est libre en Belgique.» Mais se contredit immédiatement en ajoutant que dans les crèches de langue autre [que le néerlandais], l'on doit «tout de même gérer les langues de manière que le néerlandais ait une place dans le fonctionnement» !

Outre l'entorse au droit de la minorité française de Flandre (environ 360.000 personnes, soit un petit cinq pour cent de la population), il s'agit ici d'un frein évident à la libre entreprise et au libre établissement, dès lors que des conditions linguistiques sont imposées aux propriétaires d'une crèche indépendante et non subsidiée. Le résultat va aussi à l'encontre des engagements mêmes de Kind & Gezin, puisque dans la seule commune de Rhode-Saint-Genèse, la moitié des crèches pourraient fermer, réduisant de moitié les 260 places disponibles et supprimant pratiquement tout accès des Francophones à un accueil de leurs enfants en français. Les crèches néerlandophones étant elles aussi déjà saturées, ils n'auront apparemment d'autre recours que de chercher à Bruxelles, où les places manquent déjà. Mais que voulez-vous ? Les nationalistes ne résolvent jamais les problèmes. Soit ils les créent, soit ils envoient la patate chaude de l'autre côté de leur frontière. Ou, comme dans le cas présent, ils font les deux. J'attends qu'on m'explique en quoi ce décret sert les enfants. À moins bien sûr que pour le gouvernement de Kris Peeters, un enfant francophone n'ait pas la même valeur qu'un enfant flamand.

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mercredi, 22 janvier 2014

La DH. Avec «D» comme Dutroux ou comme Debout les Belge?

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Je ne reproduirai pas un mot de la lettre de Marc Dutroux publiée parcellairement par La DH et d’autres. Ce sont les élucubrations d’un psychopathe, ça n’a d’intérêt que pour un élève psychiatre ou criminologue. Ce n’est pas une info, et ce document ne contient en lui-même aucune info. C’est un courrier privé d’un assassin condamné qui cherche à minimiser ses crimes ignobles, au père d’une de ses victimes. Si ce dernier ne veut pas en parler, de quel droit la presse en parlerait ? 

Il y avait d’autres raisons de se taire. Après l’affaire Dieudonné et ses répercussions en Belgique via Laurent Louis (du parti Debout les Belges dont le slogan «Réconciliation et Unité nationale» est un calque d’Égalité et Réconciliation, l’organisation du sulfureux Alain Soral), en parler revenait à donner corps aux insinuations obscènes du député. Je rappelle qu’il a abusé de la tribune de la Chambre pour diffuser publiquement des détails intimes de l’autopsie de deux des victimes du pire pédophile que notre pays ait connu. Il s’improvisait alors médecin légiste et livrait des pseudo-conclusions insoutenables, réveillant peut-être, sans le moindre scrupule, la douleur des parents ; ajoutant le sadisme à l’opportunisme le plus vil. Le même Laurent Louis a, plus récemment, abusé de la même tribune pour prétendre que des Juifs («le sionisme») avaient sciemment organisé le Génocide nazi, une rengaine qui le rattache de facto aux pires révisionnistes et excuse l’épouvantable régime nazi. 

Quand un journaliste reçoit un dossier en provenance d’un tel personnage, le publier revient à entrer dans sa logique. Est-ce le cas pour La DH ? 

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lundi, 20 janvier 2014

Reportage RTL-TVI ce mercredi sur Bénédicte et Dipika, que la Belgique ne veut plus voir.

 

Dipikamasque.jpgDans un précédent article exclusif, je vous avais raconté l’histoire choquante de Bénédicte Van de Sande, cette maman belge condamnée de facto à l’exil au Népal pour y avoir adopté, aimé, et élevé une petite fille, Dipika. Cette dernière ne pouvant obtenir de visa d’une diplomatie belge qui se calfeutre derrière la législation. Si Bénédicte veut rentrer en Belgique auprès de son mari, Gyanendra, elle n’a pas le choix, elle doit abandonner la fillette qu’elle élève depuis deux ans à un orphelinat népalais. C’est sa seule échappatoire possible, et c’est ce que lui recommandent des institutions belges — mieux vaut créer des Cosette que résoudre un problème… Quant à Gyanendra, impossible pour lui de rejoindre sa femme et sa fille au Népal : ce sont les revenus de son magasin brugeois qui permettent à Bénédicte et Dipika de vivre, petitement. Pire : si Gyanendra devait avoir des problèmes de rentabilité, ou une incapacité temporaire, elles se retrouveraient sans toit… sur le toit du monde !

Toutes ces informations, je les ai données le 25 novembre 2013. Plusieurs médias (notamment la RTBF, RTL-TVI, La Libre, De Standaard, Twizz Radio — aujourd’hui DHRadio — et Le Canard enchaîné) avaient alors relayé. Mais politiquement, deux mois plus tard, pratiquement rien ne s’est passé, hormis quelques frémissements de couloirs, principalement chez les bleus (les socialistes ne mouftent pas, le CDH non plus). Seules les sections jeunes du CDH et du MR ont réellement réagi (sur Twitter). Côté flamand, même chose : seuls les libéraux ont demandé plus d’information sur l’affaire. Je vous tiendrai au courant si quelque chose se concrétise. Dans les coulisses, plusieurs personnes remuent ciel et terre pour tenter de trouver une solution. Un site Web a été créé, ainsi qu’un groupe Facebook. Côté politiques, on y trouve surtout des… N-VA ! Mais hormis adhérer au groupe, là non plus, pas de réactions concrètes. 

Un comité de soutien spontané s’est formé, qui a exploré plusieurs pistes. La piste juridique d’abord. Mais elle est chère et le couple a peu de moyens, notamment du fait que des milliers de kilomètres les séparent depuis plus de deux ans ! La piste politique aussi. Demain, 21 janvier, les 150 députés belges recevront une lettre des parents de Dipika. On verra qui réagira. Bénédicte et Gyanendra espèrent beaucoup du moindre article et bien sûr, de la diffusion, ce mercredi à 19 h 45, du reportage de Julie Denayer sur l’affaire Dipika dans l’émission Indices (RTL-TVI) présentée par Georges Huercano. 

«Nous avons été touchés par le témoignage de cette maman dans la presse et nous avons voulu comprendre leur décision d'aller chercher Dipika directement dans son pays alors qu'ils avaient entrepris toutes les procédures habituelles en Belgique», me confiait la réalisatrice. Pour mieux comprendre cette affaire, et comment l’adoption de Dipika a pu tourner au cauchemar, Julie Denayer a donc retracé le parcours de ce couple et entendu d’autres candidats-parents adoptifs dont les expériences n’ont rien de rassurant. Vous y découvrirez même que, dans des cas de ce genre, il est plus simple de recourir carrément à l’illégalité que de faire confiance à notre système juridique, politique et diplomatique ! Oui, il y aura des révélations exclusives. Et un petit côté quasi communautaire : «nous voulions [aussi] comprendre pourquoi Kind & Gezin (Enfant et Famille, l’office flamand de l’enfance) avait stoppé les adoptions en cours alors que du côté francophone, elles ont été clôturées», conclut Julie Denayer.

Une émission à voir absolument pour comprendre comment un État de droit civilisé peut, par défaut d’intérêt de l’ensemble de sa classe politique, condamner une femme à l’exil perpétuel pour avoir simplement voulu adopter… une petite Népalaise abandonnée un mois après sa naissance !

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lundi, 13 janvier 2014

Le prix d’une vie au pays de Maggie.

Article paru dans Marianne Belgique en décembre 2013.

Grâce à la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH), on peut désormais estimer la valeur d’un « illégal » en Belgique.


C’est l’histoire d’un Arménien d’environ cinquante-cinq ans, décédé en juillet 2012 suite au refus de l’Office des Étrangers de lui accorder une autorisation de séjour pour raison médicale — un droit consacré par l’article 9ter de la Loi sur l’accès au territoire. Il protège les personnes qui ont un besoin vital de soins médicaux. La survie de notre Arménien dépendait d’une transplantation hépatique. Mais les autorités belges lui avaient refusé le Sésame. Le quinquagénaire s’est donc défendu devant la Cour européenne des Droits de l’Homme. Le 6 juin 2012, celle-ci donnait à la Belgique l’ordre d’assurer d’urgence « des soins médicaux appropriés […] » Des mesures apparemment pas prises à temps, puisque l’homme décéda un mois plus tard ! Risquant d’être condamné par la CEDH, notre pays a donc négocié une transaction financière avec la famille du défunt pour faire classer l’affaire. Le montant de la transaction : 40.000 €. La vie d’un « illégal » en Belgique vaut donc un petit 4x4 sans trop d’options. Dans le meilleur des cas ! Mais ce n'est que le sommet de l'iceberg.

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vendredi, 03 janvier 2014

Afghans : Le "moratoire" déjà violé ?

Demain matin, Fahim Sofi, citoyen afghan enfermé actuellement en centre fermé, doit être renvoyé en Afghanistan par le vol de 8h15. Or, la veille de Noël, lors d'une réunion entre demandeurs d'asile afghans d'une part, Elio Di Rupo et Maggie De Block d'autre part, il a été proposé aux Afghans — qui affirment risquer leur vie dans ce pays que nos édiles déclarent sans danger (sic) — de réintroduire leur dossier, ce qui semblait revenir à un moratoire de fait. Il n'en est donc rien dans les faits. À moins bien sûr que Maggie songeait plutôt à ce qu'ils réintroduisent leur dossier… depuis l'Afghanistan. Enfin, voilà. Les déclarations de nos ministres ne semblent plus suivies d'effet du tout. Ne serviraient-elles qu'à leur campagne électorale ? 

Rien n'a donc changé. La dureté est toujours de mise. L'incohérence aussi, puisque le ministre des Affaires étrangères déconseille toujours pour sa part d'aller en Afghanistan, pays dangereux. 


(source Isabelle Marchal)

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samedi, 21 décembre 2013

La douche de Lampedusa cache le mur de la Méditerranée.

L’image a choqué. Rendez-vous compte : des réfugiés en file indienne obligés de se déshabiller pour se faire doucher avec des produits désinfectants ! Autrement dit, chimiques ! Quelle honte ! Quelle horreur ! Un homme en jaune douchant les demandeurs d’asile l’un après l’autre… carrément ! L’un après l’autre ! Et tout ça, dans le froid ! Bon, l’image ne les montre pas grelottant, se protégeant le torse des bras comme toute personne nue dans un vrai froid. Mais voilà, on évoque le froid, ça augmente encore les frissons du téléspectateur et ça fait une news qui buzz. Ajoutez-y un homme ramassant les vêtements qui seront lavés, les lançant plutôt que de les déposer et mimant d’un air débonnaire aux Africains qu’ils doivent ôter leurs vêtements. Scandaleux, obscène, cet air débonnaire ! Mon Dieu ! Mais quelle Europe est-ce là ? Pour souligner encore à quel point cette scène est atroce, Giusi Nicolini, la maire de Lampedusa, explique à la RAI que cela lui rappelle «les camps de concentration». Lesquels au juste ? Ceux où l’on faisait lentement crever des prisonniers politiques dans un peu toutes les dictatures politiques ? Ou ceux où l’on faisait croire aux femmes, enfants, et hommes qu’ils allaient prendre une douche alors qu’il y avait du gaz mortel (chimique, donc) dans les pommeaux ? 

 

J’aimerais d’ailleurs savoir si le mot «douche» et «concentration» ne sont pas associés pour abuser d’une horreur véritable en nous érigeant cette scène en une sorte de remake de la Liste Schindler. J’aimerais en être sûr, parce que quand je lis les réactions les plus officielles (de la Commission européenne en l’occurrence, par le biais de la libérale Cecilia Malmström — Suède), ça parle de «traitements épouvantables». Je répète : «épouvantable»…

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mercredi, 11 décembre 2013

La N-VA est diaboliquement démocratique !

Lundi, sur La Première (RTBF), au Forum de Midi, il était question de la N-VA. Le thème : «N-VA au pouvoir, le chaos ?» Fabienne Vanden Meersche posait la question à Dave Sinardet, Pascal Delwit et Olivier Mouton, auteur d’un article sur les déboires de quelques communes dirigées par le parti de Bart. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas répondu à la question d’un éventuel chaos au niveau fédéral après les élections de mai 2014. Étrange. C’est quand même ce qui nous intéresse… À peine Olivier Mouton a-t-il eu le temps de rappeler qu’en 2010-2011, Bart De Wever avait eu l’occasion de participer au gouvernement belge que… voilà, voilà. En revanche, comme toujours quand il s’agit de la N-VA (et exclusivement de la N-VA), on a passé beaucoup de temps à rappeler que «c’est un parti démocratique». Le spectre de la diabolisation flottait-il dans le studio ? Bizarre quand même que lorsque Bart De Wever prétend que la Belgique n’est pas démocratique, ou que le PS étrangle le pays, là, on ne parle jamais de diabolisation ! Quand ses amis du VVB expliquent que la Belgique oppresse la Flandre, oh, non, ils ne font pas de diabolisation. Et quand son superflamand Marc Demesmaeker évoque le «génocide culturel» francophone envers les Flamands, lui non plus ne fait pas de… dites-le avec moi : «dia-boli-sation» ! 

 

En fait, le joker Duivel est absolument réservé à la N-VA…

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jeudi, 05 décembre 2013

Pour la Belgique, la petite Dipika ne vaut même pas un panda.

L’info passe. Quand elle nous gêne, on la fait passer plus vite encore. Le lundi, on nous parle de la faim dans le monde, le mardi, nous avons déjà oublié. Mais la faim, elle, tenaille autant ce quart-monde le mardi, le mercredi, le jeudi, le vendredi, et tous les jours suivants, 365 dans l’année, cent années par siècle.

Il y a une petite semaine, j’ai publié un article qui a été lu par quelques dizaines de milliers de personnes. Il parlait de Bénédicte, bloquée au Népal dans des conditions éprouvantes, de son mari Gyanendra, qui travaille à Bruges pour tenter de résoudre la quadrature du cercle financier — de plus en plus pénible — et de leur fille adoptive Dipika, qu’ils ont élevé pendant déjà deux ans — surtout Bénédicte par la force des choses — et qu’ils devraient abandonner au Népal s’ils veulent se retrouver, ou si Bénédicte veut rentrer en Belgique. C’est la loi, m’explique-t-on. Celle que les gens «d’en haut» ont votée pour notre bien. Et Bénédicte et Gyanendra ne l’ont pas scrupuleusement suivie, gronde-t-on. «C’est bien triste pour eux», lis-je ici et là, «mais ils n’avaient qu’à» ! Voilà ! Ils n’avaient qu’à ! Vouloir à tout pris être parents, c’est bien légal évidemment. Mais si l’administration vous promet (ou vous laisse entrevoir) que vous pourrez vivre ce bonheur un jour prochain et qu’elle faillit ensuite à sa promesse, asseyez-vous là, taisez-vous et surtout, ne prenez pas d’initiative ! Elle vous sera reprochée, y compris par les libéraux qui, au quotidien, vous chantent l’esprit d’initiative comme valeur fondamentale du monde de demain. Et si, par malheur, cette initiative bouscule votre vie, annihile votre aspiration à une situation familiale normale, ou vous pousse petit à petit dans la misère la plus noire, eh bien, c’est tant pis pour vous ! Si en plus, vous êtes allé.e chercher un peu de bonheur, un peu de justice, un peu d’amour maternel à Katmandou, surtout restez-y et tenez-vous le plus loin possible du consulat. On ne vous y dira qu’une chose : on ne peut rien faire. Vous n’aviez qu’à. Voilà. En Belgique, on pense comme ça !

On dit que les Belges sont sympathiques. Moi, il y a des jours où j’ai plutôt l’impression que pas mal d’entre eux ont un cœur, oui, mais de pierre. De pierre froideDe pierre griseDe pierre morte

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