vendredi, 15 novembre 2013

La tête de Turc d’Assita Kanko

Assita Kanko vient de publier une défense acharnée de Taubira dans Le Vif, non sans "nuancer" en s'attaquant à l'antiracisme primaire. Le moment idéal pour ressortir ce petit billet paru dans Marianne en juillet de cette année).


Assita est conseillère communale MR à Ixelles et cadre d’une « grande banque ». Elle est le joker « intégration » du parti libéral, de plus en plus enclin à tolérer les discours un peu xénophobes : quand Alain Destexhe retwitte un hommage aux « Français de souche », son président ne proteste pas ! Assita, elle, est noire, née au Burkina Fasso. Elle n’est donc pas suspecte de « racisme ». Arrivée en Belgique en 2004, elle a depuis obtenu la nationalité. Pas suspecte non plus de sentiments anti-immigrés. Alors, elle dit sans se gêner à La Libre que « c’est quand même sur [son] salaire que l’on prélève de quoi entretenir celui qui a choisi de ne parler que le turc… », vous proposant de compter, comme elle, ce que ce Turc vous coûte ! Mouais… Déjà, pourquoi un Turc ? Il y a aussi des Russes, des Chinois, des Uruguayens, des Balubas… Et combien de Turcs à Bruxelles ne parlent ni français, ni néerlandais ? De ceux-là, combien ont « choisi » ? Car tout le monde n’a pas le don des langues… Enfin, combien d’entre eux sont sans travail ? Si on lit bien Assita, il y en a donc un. Le Turc. Ça doit être comme cet Américain que je connais, qui ne parle qu’anglais. Mais il faut dire qu’il a un diplôme et du travail. Tout comme elle, fille d’instituteur, tête bien remplie, qui a pu faire des études. Les rares Turcs qui arrivent encore à Bruxelles ne peuvent pas en dire autant… Alors, moi, je ne la trouve pas très solidaire des autres immigrants, Assita. Mais bon. À ce qu’on m’a dit, cette femme de tête n’en fait qu’à sa tête… de Turc !

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jeudi, 14 novembre 2013

LA VERITEE • Une députée bruxelloise va essayer de survivre avec 180.000 € pendant un mois.

«C’est en voyant Didier Bellens [patron de l’opérateur télécom privé/public Belgacom NDLR] à la télévision que l’idée m’est venue», déclare d’emblée Carla Dejonghe, députée Open VLD de la région bruxelloise. «Ce monsieur m’a fait pitié : devoir jouer Saint-Nicolas pour Elio Di Rupo, alors que les barbus sont déjà très mal vus ces temps-ci, et qu’il n’est même pas musulman, vous comprenez, c’est inhumain !» La volonté farouche de Didier Bellens de rester à son poste à la tête de l’entreprise de télécom a fini de la convaincre. Le cri désespéré de cet éternel enfant à qui l’actionnaire principal, l’État belge, veut arracher son beau jouet contre un parachute même pas doré a touché la députée. Mais la mauvaise presse lui a d’emblée fait un mauvais procès. Ainsi, l’agence Belga, truffée de journalistes francophones qui ne parlent même pas le néerlandais, a mal compris Carla Dejonghe. Et La Libre a reproduit l’information Belga sans vérifier ! «Heureusement qu’il y a les blogueurs pour dire la Véritée» nous confie-t-elle, complice.

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mercredi, 13 novembre 2013

Cigarette électronique : Onkelinx veut 50.000 cancers de plus?

La cigarette électronique à la nicotine est strictement interdite en Belgique. Pourtant, selon la RTBF. La Royal Society de Londres invitait ce lundi 200 spécialistes pour parler de la cigarette électronique. Et plusieurs des intervenants ont souligné que « le passage des fumeurs traditionnels à la cigarette électronique pourrait sauver des millions de vies ». Dans les pays où elle est disponible, un tiers des personnes souhaitant arrêter de fumer ont recours à la «e-cigarette». Et pour cause. Pas de goudron, pas de métaux lourds, des dizaines et des dizaines de produits mortels absents et une température de combustion proche de celle d’un grog. Et aussi, le retour du souffle et du goût. D’où un succès croissant de la « vapote ». Un succès qui fait peur aux groupes pharmaceutiques qui produisent les gommes à la nicotine et autres produits de remplacements. Il faut dire que la cigarette comporte des produits terriblement addictifs (non, ce n’est pas la nicotine) qui en font une véritable machine à tuer, vendue librement à peu près partout, et profitant principalement à l’industrie du tabac et… à l’État. Quoique ses revenus sur le tabac soient en chute libre. De 2,4 Mia € en 2009, ils sont passés à 1,7 Mia € en 2011. Mais l’industrie du tabac s’adapte déjà à l’e-cigarette.

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mercredi, 06 novembre 2013

Il faut libérer Bernard Wesphael, ou le 4e pouvoir en jachère.

Il est toujours difficile de défendre un point de vue objectif dans le cadre d’un drame personnel. Une maman est décédée brutalement, un papa est accusé de l’avoir tuée. Les familles et les amis sont forcés de choisir un camp, sans toutefois savoir. C’est dramatique, on ne peut qu’être solidaire, mais ça ne peut nous empêcher d’exiger que la justice travaille correctement, quelles qu’en soient les conséquences éventuellement choquantes. 

L’affaire Wesphael est en fait très simple : une femme est décédée et l’instruction vise à savoir si elle s’est suicidée, comme l’affirme Bernard Wesphael, ou si elle a été victime d’un homicide voire d’un assassinat (qui implique la préméditation), même si cette piste semble exclue vu les circonstances (mais apparemment retenue par le parquet). Aujourd’hui, on est au stade de l’instruction. Les informations qui atterrissent dans la presse sont des fuites dont on ne peut garantir la pertinence : même les certitudes de la police ne sont pas des vérités, ce sont seulement des certitudes de la police. C’est notamment ce que j’ai voulu montrer dans l’affaire Sverdloff, où la police était certaine que son amie Cindy s’était cassé le nez en tombant par terre, alors qu’aucun policier n’était présent !

Et c’est là que le bât blesse, car comme l’explique brillamment Jan Nolf dans un article paru dans Knack (ce sera votre leçon de néerlandais du jour), le seul cas où un parlementaire peut être maintenu en détention sans levée d’immunité parlementaire est le flagrant délit. Et en l’occurrence, il est loin d’être établi. Il doit s’agir d’un «crime qui se commet actuellement ou qui vient de se commettre». Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’interprétation brugeoise est très, très souple avec ce principe. Il est évident qu’il n’y a d’abord pas de certitude qu’il s’agit d’un crime (il y a des présomptions basées sur des analyses qui, si l’avocat de Bernard Wesphael dit vrai, ne sont même pas encore versées au dossier), et encore moins que le crime, s’il y en a un, a été commis juste avant l’arrestation de Bernard Wesphael. Le moins qu’on puisse dire est que le flagrant délit est très, très loin d’être avéré. Pourtant, comme le précisait Jan Nolf sur Twitter, l’art 158 du Code pénal «sanctionne tout officier qui arrête un représentant sans autorisation et en dehors du cas de flagrant délit». Ce qui signifie que, s’il n’y a pas flagrant délit, le seul délit ayant été commis avec certitude est celui… du parquet de Bruges…

Ceci pour dire qu’il n’y a pas matière à hausser les épaules en disant «ouais, mais on est quasi sûr que c’est lui, et «vient de se commettre» est suffisamment vague pour justifier qu’on le maintienne en détention, et en plus, ce serait pire s’il s’évadait. Non, ça, c’est de la justice de café du commerce. Le droit, dans un État de droit, concerne tout le monde, y compris celui que tout le monde soupçonne parce que justement, il est toujours possible qu’un coupable que tout le monde a pris pour sûr soit innocent. Les règles de droit n’ont pas été inventées et établies au cas où, encore moins pour êtres enfreintes, mais parce que la justice a, petit à petit, affiné son fonctionnement suite à des injustices, ou pour protéger — c’est le cas de l’immunité parlementaire — des élus contre des manipulations politiques. Bien sûr, il s’agit ici d’une affaire «privée». Mais là encore, la Loi ne prévoit pas d’exception. 

Ce qui est curieux, c’est qu’hormis Jan Nolf, je n’ai lu une défense de ce point de vue pourtant fondamental que sous la plume de Marc Uyttendaele, dans le Soir. Mais aucun journaliste ne semble avoir décidé d’en parler et la plupart des journaux et magazines font pédale douce. Même ceux qui ont défendu à raison la libération conditionnelle de Michèle Martin n’ont pas encore pris la plume pour demander la libération immédiate de Bernard Wesphael, ou du moins que le Parlement wallon se prononce de toute urgence (c’est déjà très tard) sur la levée, ou non, de l’immunité parlementaire du député. Et même là, nous avons un problème : dès lors que la certitude du parquet de Bruges semble ferme comme du roc, dès lors que Wesphael est déjà en prison, il semblerait inévitable que le Parlement conclue à la levée de son immunité. Ce qui revient à dire que désormais, il n’y a plus qu’à dire que les enquêteurs sont «certains» de leur coup au point de violer une règle fondamentale du droit démocratique pour que l’immunité soit levée. Ce genre de précédent est détestable.

C’est pourquoi la seule conclusion sociétalement acceptable serait : «il faut libérer Bernard Wesphael», et avant que le Parlement ne statue sur sa levée d’immunité parlementaire. Et ensuite, il faut expliquer à la population pourquoi cette décision doit être la même, qu’il s’agisse d’un membre d’un petit parti, d’une formation majoritaire, de l’extrême gauche ou de l’extrême droite. Cette opinion fait pourtant peur, apparemment, aux médias belges. Et ça, c’est probablement ce qu’il y a de plus effrayant dans toute cette histoire. Parce que lorsque les trois pouvoirs agissent en dehors des règles qu’ils ont établies, ou que la question de la légitimité de leur action peut être posée (et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est le cas), il ne reste plus que la presse. Amis journalistes, à vos crayons !

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mardi, 05 novembre 2013

Le Mayeur du Web serait-il stalinien ?

Si la chose est avérée, elle est honteuse, monstrueuse, ignoble, innommable. Sur son blog, Anne Löwenthal, blogueuse bien connue, explique qu'elle a été censurée par Facebook (voir message ci-dessous) pour un statut dans lequel elle critique de manière parfaitement normale la politique d'Emir Kir (PS, le bourgmestre de Saint-Josse qui a orchestré l'évacuation des squats de Gésu) et d'Yvan Mayeur (PS, le futur bourgmestre parachuté, et peu démocratiquement en plus, de Bruxelles-Ville). Anne Löwenthal ne peut plus « liker, commenter, publier nulle part (ni sur ma page, ni sur celles que je gère à titre professionnel)» ce qui est évidemment une entrave peu banale à ses activités et à sa liberté de s'exprimer. Au passage, voilà de quoi rire bien fort quand quelqu'un s'aventurera encore à vous expliquer que les Anglo-saxons ont une vision bien plus libérale que nous de la liberté d'expression ! Mais non, ils sont bien plus étriqués, surveillés, censurés ! 

 

On se doute évidemment que Zuckerberg n'a pas le moindre intérêt dans nos affaires belgo-belges. Autrement dit, cette censure, car c'en est une, et de belle facture, a plus de chances d'être due à une intervention de quelqu'un du Parti socialiste qu'une intervention autonome de Facebook. Si c'est le cas, c'est gravissime et pour plusieurs raisons. D'abord, parce que ça donne du grain à moudre à la N-VA. Si le PS a décidé de démontrer que Bart De Wever a raison de fustiger ses pratiques, eh bien, il a réussi. Ensuite, parce que partout en Europe, la gauche traditionnelle a fui ses propres valeurs et que l'électeur ne s'y retrouve plus. Les plus raisonnables iront à droite ou au centre ou chez les verts, mais combien d'électeurs déçus par ces partis socialistes qui les ont trahis vont voter au-delà de la ligne rouge ? 

Enfin parce qu'après l'attitude xénophobe de Fadila Laanan à l'encontre de Jean Quatremer, et après qu'elle a bloqué jusqu'au compte Twitter d'une chaîne dont elle a… la supervision (la RTBF), après les manœuvres invraisemblables à l'Hôtel de Ville de Bruxelles, et le recasage du bourgmestre fraîchement élu à un poste où il gagne autant pour le remplacer par un profil apparemment choisi pour les avantages électoraux qu'il peut présenter, après les révélations sur le revenu de la patronne du SAMU social, après celles sur les bienfaits des cabinets Onkelinx pour le bureau d'avocats de son gentil mari, et je passe Bellens bien sûr, ce parti n'est déjà plus qu'un chancre, et je pèse mes mots, repoussant et inutile, nocif et malfaisant, particrate jusqu'au bout du nœud pap', bref, la dernière formation politique à laquelle un Bruxellois devrait songer aux prochaines élections régionales. Et c'est encore plus pénible quand on a le cœur à gauche.

Bien sûr, il y a le bénéfice du doute. Il est mince, mais il est réel. Sauf que le fait que la censure passe par une tierce personne et qu'il ne sera probablement pas possible de détecter qui elle est en fait un acte qui ajoute à son ignominie la plus vile lâcheté. Si c'est du PS que ça vient, on pourra dire que le parti aura bien appris la leçon de la STASI en matière de manipulation et de censure. Sinon, mettons que je n'ai rien dit.  

 

J'espère que la famille socialiste va se réveiller, que des militants et des élus vont enfin sortir de leur réserve et dire ce qu'ils pensent. Dans un pays où le nationalisme menace, où les populistes sont sur tous les fronts, laisser n'importe laquelle des formations traditionnelles s'enfoncer dans un tel marais n'est pas une faute. C'est un crime. 

 

P.S. : Il n'y a pas de PS. 

 

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dimanche, 03 novembre 2013

N-VA : au secours, les réflexes "francophones" sont de retour !

À peine Bart De Wever a-t-il publié le manifeste de son parti que les réflexes habituels s’enchaînent. Pour commencer, il y a le «réflexe francophone». Une forme étrange et très sophistiquée d’égocentrisme parfois encore un peu autoflagellatoire. Alors que la N-VA parle à «la Flandre» (néerlandophones de Bruxelles inclus) et à personne d’autre — cf. le refus d’envoyer un représentant aux deux émissions de débat francophones de ce dimanche — dès le lendemain de la publication de ses textes de congrès, Alain Gerlache en appelait dans De Morgen au «projet des Francophones», sous-entendant (c’est mon interprétation, Alain) que ceux-ci crient un peu facilement haro à la N-VA sans faire l’effort de présenter un projet. Admettons. Mais demande étrange quand même, alors qu’il n’y a pas de «front flamand» sur un projet similaire : les laïcs flamands veulent un (con-)fédéralisme régional, les catholiques flamands le veulent communautaire, le Belang veut l’indépendance, la N-VA veut une indépendance déguisée en confédéralisme extrême; Groen veut un fédéralisme soft. Mais il faudrait que les Francophones aient non seulement un front, mais aussi un projet commun pour… la Belgique ? Hola ! La Belgique n’est pas (que) francophone. Seul un projet commun avec des partis de toutes les communautés a un sens si l’on veut «répondre» à la N-VA. S’il y a quelque chose qu’il faut faire, c’est donc de négocier entre partis des trois communautés, deux par deux, par exemple.

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jeudi, 31 octobre 2013

La N-VA joue quitte ou double.

Les propositions de texte de congrès (ce sont des propositions, à amender par les membres du congrès) de la N-VA sont une douche froide, mais ils n’apportent pas le moindre élément neuf. La douche froide, les frissonnements ne sont provoqués que par la mise au net de ce que nous savions déjà. Une précision qui comporte un risque. En développant son idéologie en un masterplan suffisamment clair quant aux intentions du parti, la N-VA impose à l’électeur de faire un choix complet, un choix clair : pour ou contre la Belgique fédérale ? Pour ou contre la sécurité sociale fédérale (donc nationale) ? Pour ou contre une Belgique à deux, et à deux seuls, les autres États fédéraux (Bruxelles, la Communauté germanophone) n’étant que des éléments de décor ? Le 25 mai 2014, les Flamands seront amenés à choisir plus ou moins en connaissance de cause cette fois, et sans pudibonderie nationaliste : ce sera pour le tout, ou contre.

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vendredi, 25 octobre 2013

Du Jambon chez les Waffen-SS, fin d'un tabou à la VRT.

Un tabou vient de sauter. Hier soir, le programme Terzake de la VRT ouvrait sur une attaque frontale des néonazis de la NSA (Nouvelle Alternative solidariste) envers Jan Jambon. Ce groupuscule — dont l’antisémitisme a notamment été révélé voici quelques années par une émission néerlandaise — a publié cette semaine une photo de Jan Jambon, le bras économique de Bart De Wever, tenant un discours lors d’une réunion du Sint-Maartensfonds, le club des ex-combattants flamands du Front de l’Est. Un lieu où les regrets pour l’erreur commise en s’engageant alors ne sont pas le thème principal de discours, au contraire : plusieurs de ces anciens Waffen-SS ne font pas mystère de leur fierté pour leur engagement passé.

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jeudi, 24 octobre 2013

United Colors of Zwarte Piet

L’ONU a dit ci, l’ONU a dit ça. L’ONU est un machin. L’ONU, c’est du blabla. L’ONU est malade du politiquement correct. L’enquête menée par une enquêtrice de la section droits humains des Nations-Unies sur le Zwarte Piet (Père Fouettard néerlandais) est présentée comme chose jugée et instrumentalisée par tout un chacun. Les Néerlandais, plutôt choqués par l’accusation de racisme (pourtant récurrente en Hollande même), se rebiffent contre ce doigt pointé par… excusez du peu… l’ONU ! Cette dernière remet aujourd’hui les pendules à l’heure : Verene Shepherd (Jamaïque) qui aurait lancé cette enquête ne serait pas représentative de l’organisation. Elle est bien présidente du Groupe de Travail sur les Personnes de Descendance africaine. Mais aucun jugement n’a été prononcé et ce qu’elle a dit ne regarde qu’elle pour l’instant. Autrement dit, la presse néerlandaise s’est enflammée pour l’opinion d’une honorable universitaire — pas de l’ONU — qui s’est trompée, elle aussi, de cible.

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lundi, 14 octobre 2013

Occident de Parcours

Qu’est-ce qu’on est beaux, nous, les Occidentaux ! Voyez Hollande : prêt à envoyer des avions punir Bachar el-Assad pour avoir utilisé du gaz sarin contre sa population ! Oui, nous portons haut les valeurs humanitaires ! Exemple : l’accueil des réfugiés syriens. La semaine passée, Joëlle Milquet appelait à créer 4.000 places pour ces fugitifs désespérés. Mais après que Maggie De Block a rappelé que 895 d’entre eux étaient déjà arrivés en Belgique en 2013, la ministre de l’Intérieur a reculé. Car 895 hommes, femmes et enfants, ça fait tout de même près de… 0,12 % du nombre de réfugiés syriens actuellement au… euh… Liban (742.000) ! Un pays qui comme la Jordanie (519.000) peut se permettre d’accueillir toute la misère du monde ! Nous, on ne peut pas : on a besoin de notre argent. Au total, on n’accepterait donc pas plus de 50.000 de ces réfugiés dans toute l’Union européenne (dont 5.000 en Allemagne…) Hauts les cœurs : ça fait déjà un petit dixième de ce que l’immense et richissime Jordanie héberge ! Quant à la France, si généreuse en paroles dures contre Damas, elle a reçu 700 réfugiés cette année. Soit un petit vingtième du nombre de Syriens arrivés en… Algérie. Mais bon, l’Algérie, c’est le Maghreb, un mot qui signifie occident en arabe. Au final, ce sont donc bien des Occidentaux qui accueillent le mieux les Syriens : mais ceux du sud de la Méditerranée. Au Nord, on parle beaucoup, on s’agite, on palabre. Mais quand il s’agit de mettre notre bel humanisme en pratique, c’est le désert… des Tartuffes !

Chronique parue dans Marianne Belgique le 5 octobre 2013

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