vendredi, 26 juillet 2013

Antisémitisme à Aartselaar ? "Elle s'est cassé le nez toute seule" (police).

Billet paru dans Marianne Belgique le 6 juillet 2013 suite à mon interview du commissaire Crabbé et une interview complémentaire de Ruth Sverdloff (1)

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Face au récit hallucinant de Ruth Sverdloff, une police qui «sait».

Mai 2013. L’ancienne championne de tennis israélienne Ruth Sverdloff s’installe avec sa fille et son épouse Cindy Meul dans un immeuble à appartements de deux étages, dans une rue aérée d’Aartselaar, en banlieue d’Anvers. Elles ont la quarantaine. Ruth a cessé de travailler pour s’occuper de sa fille qui a de très graves problèmes de santé. Cindy est une jeune grand-mère, une «vraie Flamande » du cru. Elle revient dans son village natal après vingt ans d’absence.

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mercredi, 24 juillet 2013

EXCLU «J’ai crié “Vive la république” ».

Intro

(témoignage dans la suite)

C’était devenu une tradition. Lors de la prestation de serment des deux derniers souverains belges, un député ou un sénateur a crié «vive la république». Pour Baudouin Ier, on attribua ce cri au député communiste Julien Lahaut (ce serait en fait Georges Glineur qui aurait lancé le cri, Lahaut ayant suivi avec plusieurs autres). Julien Lahaut fut assassiné sept jours plus tard. Pour Albert II, ce fut le sulfureux député Van Rossem, qui cria «Vive la république d’Europe, vive Julien Lahaut». À son cri, de nombreux députés répondirent «vive le roi» et le président du Sénat, Frank Swaelen, prit immédiatement parti : «Monsieur, votre comportement est inqualifiable et scandaleux, et tout le pays vous jugera !» Au passage, une étrange déclaration dans un État de droit moderne. Pour l’intronisation de Philippe, toutefois, pas de cri au moment de la prestation de serment. Le Vlaams Belang, par exemple, n’était tout simplement pas présent et la N-VA n’avait envoyé qu’une délégation, ce qui en soit valait un «vive la république» plus puissant, même muet : ces deux partis représentent ensemble près de 45 % de l’électorat flamand, la première communauté du pays en nombre.

 

On s’est demandé si la tradition, vieille déjà de plus d’un demi-siècle, serait respectée avec Philippe. La plupart des journaux ont fait comme si pas. Rien à signaler. Il est vrai qu’un député représente plus de monde qu’un quidam. Mais devant la colonne du Congrès, un homme, dans la foule, a bien crié «vive la république». 

 

Réponse : des huées scandalisées, des «vive le roi» et «vive la Belgique» appuyés, une intervention policière rapide et quelques coups. Il faut comprendre que la liberté d’expression en Belgique a ses limites. On n’en appelle pas à la république quand un nouveau roi rend hommage aux Belges tombés pour la patrie, comme chair à canon contre le Kaizer, contre l’ignominie nazie. 

 

En 1914, ils sont tombés après l’assassinat de l’héritier au trône d’Autriche par un Serbe, prétexte pour les impérialistes et les nationalistes, monarchiques ou républicains, qui rêvaient d’en découdre et envoyèrent nos pépés à la boucherie. En 1940, ils sont tombés pour la liberté, la démocratie, et contre le racisme. Mais elle est risquée, la liberté de crier «vive la république» en leur mémoire, au moment où notre chef d’État leur rend hommage. Pourtant, parmi ces morts qu’on honorait, il devait bien y avoir quelques républicains qui doivent en avoir un peu marre qu’on les utilise au bénéfice de la pensée unique d’une Belgique forcément et éternellement monarchique.

 

On comprend que, spontanément, la foule présente se fâche, elle qui admire sincèrement nos souverains, elle que même un grand journal plutôt à gauche entraîne à penser cet événement comme un acte de fusion et de remerciement de la monarchie aux hommes tombés pour elle (et jamais l’inverse : aucun monarque n’est tombé pour la Patrie). Un salut de la nation représentée, ce jour-là, par le roi (des Belges). Mais à la réflexion, il est étrange que le cri n’entraîne pas le débat et, pire, qu’il soit caché aux lecteurs de nos journaux : les Belges républicains n’auraient pas le droit, eux aussi, d’avoir une part de ce gâteau-là, de cet hommage-là ?

 

Pour lancer ce débat, je diffuse ci-dessous une lettre, de P.L., l’homme qui a crié «vive la république» à la colonne du Congrès ce 21 juillet. Il raconte sa journée, le pourquoi, les doutes, sa décision finale. À vous de juger…

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lundi, 22 juillet 2013

Philippe Premier, Filip dernier ?

Un moment de fusion nationale. La Belgique qui donne l’impression de vivre. Les journalistes qui en oublient qu’ils sont journalistes. Ils guettent chaque moment positif, oublient de relater les autres. Ainsi, quand le roi abdiquant déclare qu’il faut chérir la liberté de la presse, Claire, épouse de Laurent, fait une grimace amusée du style «eh ben, dis donc, hein, la presse, parlons-en». Dans l’instant qui suit, Laurent lui susurre quelque chose à l’oreille. On est en 2013, pas en 1830. Mais parfois, on a un doute…

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vendredi, 19 juillet 2013

Destexhe ou l’imposture - Mise à Jour

Mise à jour du 19 juillet 2013 (voir en bas)

Il se rappelle à notre bon souvenir régulièrement. Son blog dit «non» au «politiquement correct». Il bataille ferme contre la gauche et le centre. Il adhère au MR, il est député de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il passe son temps à taper sur d’autres, mais que produit-il ? Je vous parle d’Alain Destexhe, l’imposture politique et humaniste dans toute sa splendeur. Revue de détail…

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vendredi, 05 juillet 2013

Antisémitisme à Aartselaar ? Mon enquête dans Marianne Belgique demain.

Mon billet "On est venus finir le travail des nazis" a fait bouger pas mal de monde. Il faut dire qu'il a été lu plus de 100.000 fois en trois jours. La DH et La Libre ont rapidement réagi, la première en m'interviewant et en publiant, dès le lundi, une double page sur l'affaire. Le sujet a même intéressé certains journaux en ligne français, comme Rue 89, Paris Match en ligne, Arrêts sur Image, qui m'ont tous cités. Le Soir a envoyé Marc Metdepenningen rattraper l'absence d'info, m'oubliant au passage. La RTBF et RTL ont également consacré une séquence à l'affaire au journal du soir, indiquant que le sujet faisait rage sur les réseaux sociaux, sans mentionner que c'est ce blog qui a transformé un fait divers en affaire à surveiller. L'aveu par les grands médias que les blogs sont aussi des sources à relayer et à respecter n'est toujours pas rentré dans les mœurs, apparemment… 

Enfin, Joëlle Milquet a annoncé qu'elle lançait une enquête sur les agissements de la police d'Aartselaar, après la publication de mon billet. Ceci n'explique pas forcément cela, mais le constat est là.

Et enfin, Marianne Belgique m'a demandé de continuer mon enquête. Demain samedi, le magazine publie mes nouvelles révélations suite à de nouveaux entretiens avec la police et Ruth Sverdloff. Deux versions opposées, dont l'une semble un peu trop sûre. Car dans cette affaire, la police "sait". Et c'est bien ça qui inquiète. Je ne vous dirai pas un mot de plus, je réserve l'info à Marianne.

Dans le même numéro, Candice Vanhecke prend le pouls de la communauté juive.

Bonne lecture !

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samedi, 29 juin 2013

Fadila Laanan, ministre de l’inculture, de la critique interdite et du blocage en série.

image001.jpgFadila Laanan, la ministre belge francophone théoriquement chargée de la Culture et des Médias, va donner une conférence de presse anti-Quatremer à Couleur Café. Au lieu même où le multiculturel et le transfrontalier sont mis à l’honneur, elle y oppose ainsi une vision étriquée, nationaliste, chauvine, et gamine, par-dessus le marché, de la société belge, de son honneur, de ses dirigeants. Le reste du temps, elle le passe apparemment à bloquer les importuns sur Twitter. Cela revient à les empêcher de lire automatiquement ses twits de ministre. Après avoir bloqué un compte de la RTBF — dont elle a la tutelle… hem, hem — qui a eu le malheur de critiquer son dernier petit joujou dont je vous parle plus loin, elle est passée à l’attaque systématique…

 

 

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«On est venus finir le travail des nazis»

20130628183558055.jpgElle ouvre sa porte garnie d’une mezouzah. Face à elle, le couple de jeunes voisins bien propres sur eux qui, depuis des semaines, hurlent dans l’escalier que les Juifs n’ont rien à foutre ici. À une heure du matin, à trois heures du matin, à cinq heures du matin, ils tambourinent à la porte pendant de longues minutes, hurlent «sales Juifs», «Juifs puants» et tout ce que l’antisémitisme a pu produire comme horreurs… Mais ce 24 mai, c’est à 10h30 qu’ils frappent à la porte. La femme est dans son chez-soi, au téléphone avec sa grand-mère. Elle raccroche, va à la porte. Elle se demande ce qu’ils veulent. Elle est seule dans l’appartement. Elle ouvre. «On est venus finir le travail des nazis», disent le garçon et la fille qui sont face à elle. Incrédule, n’ayant pas bien compris ce que ces jeunes voulaient, la femme répond «faites ce que vous avez à faire». Alors, les deux se ruent sur elle. La femme la prend à la gorge, l’homme la cogne, ils la jettent au sol. Elle perd conscience. 

Quand la femme reprend ses esprits, le couple de voisins est tranquillement rentré chez lui, un étage en dessous. Elle ne parvient pas à rassembler ses idées. Elle est couverte de son propre sang, son corps n’est plus qu’hématomes, elle a mal au ventre, elle a le nez cassé, une large coupure au poignet. À côté d’elle, un miroir brisé, tombé ou jeté d’une armoire. Elle ne sait pas, elle était inconsciente. Elle appelle sa grand-mère, qui appelle la police. La police ne vient pas. 

Ne voyant rien venir, ni police, ni ambulance, la femme appelle elle-même le central.

Finalement, l’ambulance arrive. La police aussi. Mais elle n’établit aucun constat. Elle n’interroge personne. Elle ne dresse pas de PV. Il ne s’est rien passé, pensez-vous, des Juifs ! En bas de l’immeuble, une policière bavarde même avec les deux jeunes proprets, et rit avec eux alors qu’on emmène la femme couverte d’hématomes, de sang, le nez cassé, se tenant le ventre, qui ne parvient pas à parler clairement, en état de choc. Quant à la presse, elle met des semaines à se réveiller, et s’en tient à la version du commissaire de police : c’est bien sûr la femme qui a agressé les deux jeunes, dans le hall, et d’ailleurs, elle était ivre. La seule plainte que la police locale enregistre, c’est celle des deux jeunes proprets. La femme n’y a pas droit. Affaire sans importance, elle n’est même pas classée, elle n’existe tout simplement pas !

Vous l’aurez compris, cette histoire se passe bien sûr à Aachen, en Allemagne, en 1936. 

Ah non, pardon, je me trompe. Cette ratonnade a en fait eu lieu à Aartselaar, en Belgique, le 24 mai 2013. 

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vendredi, 28 juin 2013

Du Sel dans ProChoix

Pro Choix, le magazine de Fiammetta Venner dont Caroline Fourest est rédactrice en chef, a publié dans son numéro d'été (N° 58) mon texte "Femen, je vous aime (presque)", paru également sur ce blog (je vous laisse chercher, sinon, achetez ProChoix).

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vendredi, 21 juin 2013

Les 4 agents musulmans et les ispice di counasses

Sommes-nous bêtes ? Le Belge (ou le Français ou le Suisse) est-il incapable d'intégrer la notion d'exception ? Nos journaux sont-ils encore en état intellectuel de nous l'expliquer ? Les faits : dans la police de Bruxelles, quatre agents musulmans refuseraient, selon Het Laatste Nieuws, de saluer les femmes, qu'il s'agisse de leurs collègues ou de citoyennes. Voilà. À partir de là, les petits xénophobes islamophobes habituels tiennent et brandissent un exemple de la nocivité de l'islam. Pendant ce temps, à Reims, un islamophobe arrache le voile d'une jeune musulmane et lui lance des invectives. J'imagine qu'un journal occidentophobe soudanais pourrait sans peine s'emparer à son tour de ce genre d'incident xénophobe pour affirmer que la chrétienté ou l'occident sont nocifs par nature…

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mercredi, 19 juin 2013

Belgique à Papa, y’a pas !

On m’a souvent reproché d’en être resté à la «Belgique à Papa». Cryptoreproche qui équivaut en politique belge à la fameuse «pensée unique» ou au «politiquement correct» si chers à certains droitistes, envoyés dès que quelqu’un (de gauche) a des arguments un rien trop déstabilisants. C’est commode. La «Belgique à Papa», c’était la Belgique unitaire, bien sûr. Aujourd’hui, chez certains, le concept s’est étendu à la Belgique fédérale. «Cher petit Belge, tu dois accepter que les Flamands sont la majorité dans ce pays et comprendre qu’ils aient envie de faire ce qu’ils veulent chez eux.» Mais bien sûr ! C’est la moindre des choses. Pour autant que le «chez eux» en question s’arrête à la frontière linguistique. Sinon, la seule chose que j’accepte de comprendre, c’est qu’ensemble, nous sommes chez nous et qu’ensemble, nous faisons des compromis équitables, aussi pour les Wallons et les Bruxellois.

Le plus drôle, aujourd’hui, c’est que certains analyses et politiciens qui nient obstinément le «danger» que la N-VA représente pour la Belgique (j’ai dit «pour la Belgique» pas «pour les Belges»…) et assurent que, ni les prochaines réformes de l’État, ni les prochaines élections n’auront raison de mon beau pays (mon beau bordel de pays serait plus juste), n’hésitent pas une seconde à prétendre que l’implantation d’un stade belgo-bruxellois en Flandre (à Grimbergen) est une solution formidable qui va annihiler les communautarismes, mettre à mal les flamingants rabiques, en gros, rapprocher les régions et les communautés, hallelujah, wadesmadana ! 

 

 

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