vendredi, 06 septembre 2013
Meninportequoi !
La bourgmestre de Menin veut interdire au personnel de la ville d’encore répondre en français aux nombreux Belges francophones et Français qui y résident ou qui y passent. Du coup, gros émoi sur les réseaux. Tant des Flamands que des Wallons ou Bruxellois polyglottes ou unilingues sont montés aux barricades de Twitter en riant leur honte de voir ainsi, une fois de plus, la Belgique ou la Flandre se racrapoter au nom de la défense d’une langue. Certains ont raillé la maire Martine Fournier parce qu’en plus de faire de la xénophobie linguistique, elle porte un nom français ! Bizarre. Porter un nom français aurait-il des vertus particulières ? Pige pas.
D’autres ont plus justement ri du fait que, maladroite autant que mal à l’aise dans son rôle de flamingante de la semaine, Martine ait décidé d’imposer à son personnel communal d’utiliser la langue des signes ou des pictogrammes pour expliquer «voor een identiteitskaart moet u naar lokket 3» («pour une carte d’identité, vous devez vous rendre au guichet 3». Ou, plus complexe : «Ah, u bent een Fransman, dus moet u eerst naar uw vorige gemeente gaan die een document X-RZBT 5 (Europees gestandardiseerd) naar ons moet sturen en nadien krijgt u een papier van de gemeente Menen waarmee u terug naar hier moet komen om een aanvraag voor residentie in te invullen, wel niet met een vulpen, want dan copieert het niet goed op de tweede bladzijde.» Traduction : «Ah, vous êtes français ? Dans ce cas, vous devez d’abord vous rendre dans votre commune précédente qui nous enverra un document X-RZBT 5, suite à quoi la commune de Menin vous enverra un papier avec lequel vous devrez revenir pour remplir une demande de résidence, mais pas avec un stylo-plume, parce que ça ne copie pas bien sur la deuxième page». Good luck, Menen !
15:30 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (46) | | Facebook | Imprimer | | |
jeudi, 05 septembre 2013
À 19h10 sur La Première (RTBF)
Vous m'entendrez ce jeudi à 19h10 dans CQFD (Ce qui fait débat) sur la Première, présenté par Arnaud Ruyssen, en compagnie de deux autres chroniqueurs, Xavier Cannone et Étienne de Callataÿ. L'émission invite, du lundi au jeudi, trois commentateurs ("polémistes" dit la réclame) issus des médias ou d'institutions diverses, mais surtout représentant les courants de pensée les plus variés, pour commenter deux sujets d'actualité sans tabous. Vous pouvez réécouter les émissions précédentes en cliquant sur le lien ci-avant. Je passerai dans l'émission environ toutes les deux semaines, et je vous tiendrai bien entendu au courant à chaque passage. Bonne écoute !
10:28 Publié dans Nouvelles de Sel | Lien permanent | Commentaires (3) | | Facebook | Imprimer | | |
Belgique, l'alpha de la fiscalité, l'omega de la justice.
C’est une info du Tijd, ce matin. La société Omega Diamonds, d’Anvers, avait bénéficié, dans une affaire de fraude fiscale à hauteur d’un milliard d’euros (!), d’une transaction libératoire consentie par l’Inspection spéciale des Impôts et le parquet d’Anvers. Pour une somme globale de 160 millions (!!!), les criminels en association de malfaiteurs voyaient leur casier totalement blanchi, échappaient à des années de prison, bref, s’achetaient une virginité. Franchement, pô cher. Seize pour cent de la somme fraudée est un chiffre dont tout petit indépendant rêverait dans ce genre de cas. Votre serviteur a ainsi été taxé à 100 % sur 6.000 euros d’intérêts de retard nés d’un simple changement de politique au sein des inspections du fisc, sans la moindre volonté de frauder.
10:20 Publié dans Humeurs brèves, Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (27) | | Facebook | Imprimer | | |
mardi, 03 septembre 2013
Pour une expression musulmane plurielle (Humeur invitée)
Ceci est un billet invité. Les signataires sont au bas du texte. Le commentaire de l'envoyeur : "Dans ce contexte où l'islam et la communauté musulmane belge est imaginée en bloc monolithique, il était important pour nous de réaffirmer notre attachement au pluralisme intracommunautaire."
La diversité d’opinions ainsi que de positionnements rend compte de l’état de maturité d’une communauté. En effet, l’existence de différentes pensées qu'elles soient « traditionnelles », « modernes » ou même « avant-gardistes » ne doit pas donner lieu à des situations de conflit ou pire d’excommunication. Le conformisme à une pensée unique sacro-sainte a provoqué un déclin intellectuel et sociétal, alors que l’évolution née de la critique argumentée et de la curiosité intellectuelle avait fait et continue à faire en certains endroits la richesse foisonnante des cultures des peuples musulmans. Nous avons l'opportunité et la capacité de renouer avec cette évolution et cette richesse.
11:14 Publié dans Humeurs du Nord, Humeurs invitées | Lien permanent | Commentaires (32) | | Facebook | Imprimer | | |
jeudi, 29 août 2013
Obertoneke ou la lepénisation de Destexhe - MàJ
Note: l'avant dernier paragraphe avait sauté au moment de la mise en ligne. Il est en italique.
Plus rien ne l’arrête. De carte blanche (extra-blanche) dans La Libre au (re)tweet ouvertement raciste, l’aiguillon radical du MR (avec Jacqueline Galant) prend les chemins les plus épineux sans le moindre scrupule. Il faut dire que ce lundi, sur Bel-RTL, Charles Michel, le président du MR a plus ou moins soutenu son remuant spadassin en déclarant que «c'est la liberté de Destexhe de s'interroger sur la manière dont le Centre pour l'Égalité des Chances utilise l'argent public». Or, dans la dernière opinion de Destexhe dans La Libre, il ne s’agissait pas simplement de «s’interroger sur la manière dont le CECR utilise les fonds publics» : Destexhe proposait carrément sa définition du «racisme». Celui-ci ne porterait que sur la haine des «Noirs» et, tout de suite après, des «Blancs». Eh oui, ce fameux «racisme antiblancs» cher aux nouveaux pourfendeurs de l’antiracisme ! Et puis, il osait : « En Belgique, le racisme est devenu marginal (sic) au même titre que l’homophobie (sic), autre cheval de bataille des professionnels de l’indignation (sic). Un pays homophobe (sic*) pourrait-il avoir un premier ministre homo […] Un pays raciste pourrait-il avoir son JT le plus regardé […] présenté par une femme d’origine arabe ?»
22:06 Publié dans Humeurs brèves, Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (46) | | Facebook | Imprimer | | |
mercredi, 28 août 2013
Pourquoi la Belgique n’est pas «sauvée».
Article écrit suite à l'interview de Vincent Laborderie dans L'Écho
Comme beaucoup, j’ai ma vision idéale d’une Belgique gérable. Elle passe par un fédéralisme d’équilibre qui remplacerait les deux grands blocs par plusieurs cantons plus petits afin d’en finir avec la confrontation permanente entre la Flandre et la Wallonie, la communauté néerlandophone et la communauté francophone. Ces cantons pourraient correspondre aux anciennes provinces, avec une exception pour la région germanophone, ou pourraient réunir les anciennes provinces par deux, par exemple. Une province de Brabant bilingue, avec des caractères linguistiques protégés (pour Beersel, par exemple), me plairait beaucoup. On aurait alors un modèle plus proche du suisse ou il y a également des querelles communautaires, mais elles restent plus locales et ne pourrissent pas continuellement l’État. Ce modèle me paraît tout à fait compatible avec les aspirations de Vincent Laborderie avec lequel je me frite (normal, on est en Belgique) depuis un bon moment déjà. Non pas parce que nous ne voulons pas la même chose, mais parce qu’il fait, à mon avis, une analyse tendancieuse des faits. Sinon, Laborderie milite pour une Belgique fédérale à quatre régions et sans communautés, et franchement, faute de mieux, je m’en contenterais également.
16:14 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (60) | | Facebook | Imprimer | | |
vendredi, 23 août 2013
Le nationalisme Demotte (de beurre).
Ça délire sec au Sud. Voilà que notre ministre-président wallon et francophone exclut les Bruxellois ! Oui, il les exclut de sa «nation» et de son «identité». Obnubilé par une tendance initiée au PS par Paul «Nationman» Magnette (auteur d’un livre sur la grandeur et la misère de l’idée nationale), il a cru devoir inciter les Wallons à un nationalisme, oui, mais attention : celui-ci serait bisounours, sympa, rigolo, youkaidi, youkaida, halli hal… oups, mince, j’allais atteindre le point Godwin sans même m’en rendre compte !
Cet appel à la Nation wallonne, Rudy l’a fait en fustigeant, évidemment, le nationalisme flamand qui, lui — houla ! gaffe ! — est un «venin» ! Ce faisant, Demotte n’aura finalement eu qu’à prononcer le mot nation pour derechef faire du nationalisme. Eh oui ! Car le nationalisme (identitaire, s’il faut préciser) implique notamment qu’on fasse du nombrilisme sur son «peuple», sa «nation» à soi et cela impose presque systématiquement une dose au moins infinitésimale d’übermenschitude. Et à entendre Rüdy Demötte, c’est bien «son» nationalisme qui est «meilleur» que celui d’en face. Cette sale habitude überkekchose provient du fait que dès qu’on veut mettre en évidence les caractéristiques pseudovalorisantes de sa «Nation» à soi, l’humain, trop humain, ressent le besoin de le faire en se comparant à «l’Autre», qui est forcément moins bien, évidemment. C’est plus facile à comprendre, hein !
18:17 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (94) | | Facebook | Imprimer | | |
jeudi, 22 août 2013
Frères musulmans, ma réponse à Julian.
Julian Schaak a répondu à mon dernier article sur l’Égypte. Réponse intéressante mais attendue. Son point de vue me paraît entrer exactement dans ce que j’appellais «l’eurocentrisme (dialectique)», à savoir une application des valeurs développées en Europe autour de la démocratie à des pays où les conditions de vie, le débat (ou plutôt la guerre) politique ne permettent pas la moindre comparaison. D’emblée, Julian explique qu’il répond à un article que j’aurais publié sur «le coup d’Etat militaire en Egypte», prenant donc le parti de sensibiliser le lecteur occidental à un «crime de démocratie». Or, les événements en Égypte se vêtissent difficilement de ces concepts très complexes et très élaborés tels que nous les connaissons en Europe. Déjà, «la démocratie» est une notion très imparfaite ici (j’en prends pour exemple les intimidations dont le Guardian font l’objet suite aux révélations de Snowden), mais elle correspond à un idéal vers lequel nous voulons tendre et que nous brandissons lorsque nous nous sentons menacés (dans le cas de Snowden par exemple ; quand Aube Dorée influe sur des partis installés ; quand le CPAS d’Anvers supprime des droits à la femme d’un combattant syrien sans passer par une cour de justice, etc.) Ce mot, c’est une arme.
15:56 Publié dans Humeurs d'Ailleurs | Lien permanent | Commentaires (21) | | Facebook | Imprimer | | |
mardi, 20 août 2013
Egypte. L'Occident se mord la queue.
L’Occident est pris au piège. Qui doit-il soutenir ? Le général Al-Sissi qui a la faveur de bien des intellectuels égyptiens, mais qui est à l’origine, et d’un coup d’État, et d’un massacre ? Les pro-Morsi, ce Frère musulman qui a tenté de transformer une révolution démocrate en succès islamiste ? Dans le premier cas, il croit abandonner l’une de ses valeurs fondamentales, la «démocratie». Dans le second, il s’acoquine avec une galaxie de manifestants, pas tous mal intentionnés, mais dans laquelle on trouve aussi les jihadistes violents, et qui soutient les Frères musulmans, un mouvement qui prône une vision totalitaire de l’Islam — je le montre plus loin. À la rigueur, l’Occident ne retrouvant ses valeurs dans aucun des deux camps pourrait, au final, ne soutenir personne. C’est évidemment le plus simple. C’est ce qui se profile. Ne pas trop s’en mêler. Et demander, placidement «l’arrêt des violences». Point. Une phrase à ce point idiote qu’il vaut mieux ne rien dire du tout et se contenter alors d’un «c’est un problème interne à l’Égypte, nous ne pouvons rien faire». Mais non, la réponse européenne semble passer par une suspension de l’aide à l’Égypte pour cause d’atteinte à la démocratie. Bizarrement, d’une telle suspension, il n’était pas question lorsque le gouvernement de l’islamiste Morsi grignotait petit à petit les libertés fondamentales et fermait, par exemple, une chaîne de télévision qui lui semblait hostile !
12:19 Publié dans Humeurs d'Ailleurs | Lien permanent | Commentaires (50) | | Facebook | Imprimer | | |
mardi, 30 juillet 2013
Les couillons.
Vous travaillez dans un parti ou une entreprise ? Vous êtes indépendant et vous avez des clients ? Alors, ne tweetez pas ! Bon sang ! Ne vous exprimez pas ! Non, non, non ! Évitez Facebook ! Fermez votre petite gueule de quidam ! Ne parlez pas en public ! Vous n’avez pas droit au chapitre ! Vous êtes péon, plèbe, serf, corvéable, mais en silence ! Si vous parlez, si vous plaisantez, au moindre dérapage, vous risquez de perdre votre emploi ! Finis les soirs au restau ! Bonjour la queue au chômage !
En revanche, si vous êtes élu(e), ministre ou député(e), vous pouvez gentiment vous lâcher, comme Alain Destexhe qui, le 13 juillet, retweetait suite au drame de Brétigny : «Un Français de souche ne caillasse pas les pompiers, le SAMU. Encore une grosse différence.» Un piaillement tout ce qu’il y a de raciste. Pas simplement xénophobe, mais raciste. Mais Destexhe est député, donc, il peut…
00:05 Publié dans Humeurs du Nord | Lien permanent | Commentaires (139) | | Facebook | Imprimer | | |