mercredi, 22 juin 2011

Pour De Standaard, j'ai bien été (un francophone) paresseux.

Suite à ma demande de droit de réponse, De Standaard me répond par une fin de non recevoir par la voie d’Anni van Landeghem, rédactrice en chef «opinion» (En bas de cet article, la version originale en néerlandais). Je maintiens que plusieurs articles du Code de Déontologie journalistique du Conseil des Journalistes flamands ont été violés dans au moins deux billets dont je fais l’objet dans De Standaard. Après la version originale du courriel du Standaard, j’énumère les points de ce code qui ne me paraissent pas avoir été respectés. 

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mardi, 21 juin 2011

Les étranges standards journalistiques du Standaard.

Le lendemain de la sortie des Secrets de Bart De Wever, De Standaard a publié une critique du livre basé sur un travail journalistique des plus intrigants (traduction ici) : un journaliste qui avoue ne lire qu'ici et là et qui ensuite me qualifie de "paresseux", c'est bizarre pour un journal ayant une aussi bonne réputation (à l'étranger). Quelques jours plus tard, (le 16), Christophe Deborsu a cru devoir en rajouter une louche, utilisant des arguments des plus bizarres, comme le fait qu'il y ait un bouton Paypal sur mon blog. Il m'accuse évidemment de promouvoir Bart De Wever et de lui donner des voix. Et le 17, c'était au tour de Luckas Vander Taelen de peaufiner le travail en tronquant des citations de mon livre, en les traduisant un peu à sa guise et en sortant des phrases de son contexte. Vander Taelen est un mandataire Groen!. On se demande bien qui, en Flandre, ne défend pas bec et ongle Bart De Wever, sans même lire mon livre ! Mais c'est vrai qu'un brûlot, ça brûle les doigts. j'ai donc demandé au Standaard un droit de réponse global pour ce "marcèlement" textuel qui prend évidemment bien soin de ne pas donner la parole à l'auteur lui-même. Ce n'est pas le livre qui est attaqué ici, ni son contenu — il faut lire d'abord pour le faire me semble-t-il — mais le principe même d'une révélation d'un certain nombre de faits que le journal ne conteste pas (et que jusqu'ici personne n'a pu contester), contrée par des attaques sur la personne de l'auteur.

De Standaard n'a pas le monopole de cette présentation unilatérale : sur le site HLN.be, de nombreux internautes écrivent que je ne parle pas le néerlandais. Trois personnes, dont moi, ont essayé d'envoyer un commentaire disant simplement que je parle bien néerlandais. Ces commentaires ont systématiquement été "modérés". Apparemment, dire que je parle français va à l'encontre de la charte des commentateurs du Laatste Nieuws. Les messages antiwallons, les appels revanchards, en revanche, ne posent pas de problème. Exemple : "Celui qui s'appelle "sel" et élève la propagande de guerre au rang de littérature récoltera du "poivre" et des éternuements ; à la guerre comme à la guerre." Ou "Ils feraient mieux d'écrire un livre sur le fascisme et la haine antiflamande  de la mafia du PS." (oui : expliquer que la N-VA a des relations avec l'extrême droite est strictement interdit en Flandre, mais parler de fascisme en ce qui concerne le PS, c'est à tous les coins de rue !)

Heureusement, entre tous ces commentaires très orientés, provenant peut-être de la N-VA elle-même vu leur uniformité, il y a quelques commentaires de néerlandophones inquiets, dont un est des plus justes : "comment pouvez-vous critiquer le livre sans l'avoir lu ?". Eh oui…

Dans la suite de ce message, lisez le droit de réponse que j'ai envoyé au Standaard, en français et en néerlandais, dont on verra si le journal m'accordera ce droit légal et obligatoire sous certaines conditions. 

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vendredi, 17 juin 2011

Fukushima : 3 fois Tchernobyl, en 10 fois pire.

(NOTE : un Collectif des Irradiés spamme des rédactions entières avec un "communiqué" faisant référence à cet article et faisant croire que je suis en quelque sorte mêlé à leur action. Je tiens à dire que je me désolidarise totalement de telles pratiques qui s'apparentent à du harcèlement textuel. Ceci ne retire rien à l'intérêt et à la qualité de l'article ci-dessous.)


Un article de Guy de Halleux.

La sous-information de la population par les médias accompagne l’inertie de l’action internationale face au désastre de Fukushima.
Nos médias traditionnels, journaux, radios, chaînes de télévision, à de rares exceptions près comme France-Inter, RFI, Sciences et avenir, ne nous informent pas correctement de l’évolution de la situation à la centrale de Fukushima. Dès lors, il est difficile pour le « grand public »  de se faire une idée précise de l’étendue du désastre….et se trouve incapable de juger la frilosité hypocrite de l’(in)action de la communauté internationale.

 

La situation à la centrale de Fukushima ou « Tout va très bien, madame la Marquise…mais il faut que l’on vous dise juste un tout petit rien ! »
La situation s’aggrave  de jour en jour à la centrale…En ce 6 juin, on peut résumer la situation de la manière suivante…Les réacteurs 1, 2 et trois ont complètement fusionné et les cuves sont poreuses au point de laisser passer le corium (lave nucléaire) au travers des cuves. Ceci est déjà en soi, trois fois l’accident le plus grave qui puisse arriver dans un réacteur nucléaire, et cela au même endroit ! La radioactivité augmente au point d’atteindre une vapeur d’eau dégagée de 4 sieverts/heure ! En plus, les sous-sols des trois réacteurs contiennent à ce jour plus de 100.000 tonnes d’eau radioactive. Jamais une eau aussi radioactive n’a existé. Les sous-sols sont tellement pleins qu’il ne reste plus que 27 cm dans le bâtiment du réacteur 1 pour qu’elle ne déborde ! Et la saison des moussons au japon débute fin du mois, en principe.

 

Tepco annonce qu’ils espèrent commencer à pomper l’eau ce 20 juin., le temps de mettre en place les cuves de stockage, entre-autre …

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jeudi, 16 juin 2011

Vic Van Aelst : Bart De Wever se fiche de nous !

Ô combien je suis content d'avoir sorti mon livre maintenant. D'abord, De Standaard me donne raison en éludant le débat dans leur critique de vendredi passé (je vous en reparle demain) et en me faisant passer pour un "paresseux", qui ne débite que "des généralités" que chacun connaît. Si c'est le cas, pourquoi les trois-quarts de ce qui se trouve dans mon livre ne s'est jamais retrouvé dans De Standaard ? Passons.

Ensuite, Bart De Wever montre qu'on ne peut en aucun cas se fier à ce qu'il raconte quand il prétend rassurer les Francophones, par exemple en disant que Vic Van Aelst n'est qu'un de ses 20.000 membres et qu'il ne peut pas les contrôler tous. Car voilà qu'avant le discours qu'il doit donner le 8 juillet à Beersel, le cerbère du parti est attendu le 22 juin à la N-VA De Pinte-Zevergem, et avec quelle impatience ! Un simple membre ?

Le communiqué de la N-VA est éloquent. C'est "personne de moins que Vic Van Aelst qui projettera ses lumières sur divers thèmes", un "orateur d'envergure" qui dira "tout ce que vous avez toujours voulu savoir, mais n'avez jamais osé demander sur les mégaprocès, la justice, sur un pays qui ne fonctionne plus." Ben tiens ! Et le racisme de ses déclarations sur les "noirs francophones" ne gêne pas la N-VA, apparemment. Pas du tout, en fait. Au contraire. Là aussi, Bart De Wever me donne raison. Il n'a pas besoin de respecter une "vérité politique". Il raconte n'importe quoi pourvu que ça flatte son électorat, ses adversaires, les Francophones. Et ensuite, il n'en a plus rien à fiche. Il fait ce qu'il veut, même si c'est exactement l'opposé de ce qu'il a raconté. Et il le fait ouvertement encore.  

Ainsi, l'invitation lancée par le parti pour son super-dupeur-doberman est une débauche de superlatifs. Il est question d'un "célèbre avocat de haut niveau en droit criminel. Il a plaidé pas moins de 71 affaires d'assises […] Il n'a pas peur de la controverse." Et quand la N-VA reprend les mots de Vic Van Aelst, ce n'est pas pour lui reprocher sa virulente francophobie teintée de xénophobie. C'est au contraire pour lui permettre d'assumer ses débordements verbaux :  "La vie est trop courte pour garder gentiment sa langue dans sa bouche. C'est vrai que je ne reste pas sagement dans les clous. […] Si l'on doit éviter de marcher sur les pieds de tout le monde, on ne touche plus le sol".

Ô combien je suis content d'avoir suivi les conseils de ce conseils-là. Je ne garde pas ma langue dans ma bouche. Je ne reste pas sagement dans les clous. Je n'ai pas peur de marcher sur les pieds des uns et des autres. Sauf que moi, je n'attaque pas toute une population. Seulement une idéologie. Et ça, pour De Standaard, venant du Sud, c'est apparemment déjà beaucoup trop.C'est toute la différence entre la "démocratie francophone" et la "démocratie flamande". Espérons que les vrais démocrates flamands s'en rendront compte. À temps.

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mercredi, 15 juin 2011

Débat chez Filigranes avec A. Destexhe et C. Bricman

Ce lundi 20 juin à partir de 18 heures, j'aurai le plaisir de débattre sur le thème «La Belgique ? et après…» avec Charles Bricman (auteur de Comment peut-on être belge chez Flammarion) et Alain Destexhe (qui vient de rééditer Le Mouvement flamand expliqué aux Francophones à La Renaissance du Livre) à la librairie Filigranes, avenue des Arts 39-40, à 1040 Bruxelles. Le débat sera modéré par Fabrice Grosfilley (RTL), un fin connaisseur du sujet également, auteur d'un Carnet Politique de haut vol. Une séance de signatures est prévue à la fin de la rencontre.

Merci de réserver au 02/626 06 70 ou par mail à info@leseditionsdelarbre.be

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L'Étoile et le Vampire

Il y a presqu'exactement deux ans, une jeune fille faisait la une de l'actualité. Kimberley était son nom. Souvenez-vous, elles avait demandé à un tatoueur de lui graver trois étoiles sur le visage. Elle se serait endormie pour se réveiller avec 56 astres sur la joue, le front, sous les yeux. Très vite, on lit que le tatoueur était coupable, qu'elle était «victime». Étrange histoire. Aujourd'hui, elle abandonne les poursuites qui lui coûtent trop cher. Et se fera retatouer quand même… En lisant ce dénouement bizarre, je me suis souvenu qu'à l'époque, Kimberley m'avait inspiré une nouvelle. Rien de politique. Je donnais une vérité, pas la sienne, mais une que j'avais reconstruite. Une vérité vraie, je vous jure qu'elle est vraie. Mais c'est la mienne. À vous de voir. Ouvrez le PDF pour lire l'Étoile et le Vampire.

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La N-VA(elst), le bal des hypocrites.

Un internaute vivant en région néerlandophone me fait parvenir ce tract de la N-VA Beersel qui invite à une "Fête flamande", avec barbecue, concert, discours et animations pour enfants (you-kaïdi, you-Qaeda). C'est le 8 juillet, mais il n'est pas douteux que la véritable occasion est la tournée annuelle des têtes pensantes de la N-VA qui commence quelques jours avant et finit quelques jours après la fête «nationale» flamande du 11 juillet. Les discours seront indubitablement liés à ce grand événement que les nationalistes préparent chaque année avec beaucoup de précision sur un thème général plus ou moins imposé. Ainsi, l'an passé, c'était l'identité flamande, que des pontes du parti n'ont pas hésité à mettre en parallèle (ou en opposition ?) avec l'identité juive, prenant en exemple les Juifs hassidiques d'Anvers, qui "montrent leur 'être un peuple' par leurs vêtements."

Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse dans ce tract. Ce qui est plus important ici, ce sont les personnalités du parti qui vont s'exprimer le 8 juillet à Beersel (banlieue immédiate de Bruxelles). Il y a là Ben Weyts — appelé "Ben Laden" par certains négociateurs Francophones (d'où le you-Qaeda ci-avant) — qui ne manquera pas de rappeler que la terre flamande appartient à la langue flamande qui appartient aux Flamands (ou plutôt aux Flamingants). Mais surtout, il y a aussi le désormais tristement célèbre Vic Van Aelst qui a tenu des propos racistes d'une virulence célinienne à l'encontre des Wallons, mais aussi des "Noirs francophones". Le problème ? Non seulement Bart De Wever n'a pas remballé ce Le Pen de banlieue, mais en sus, il a habilement récupéré ses déclarations francophobes à une soi-disant "frustration latente" (buikgevoel) que beaucoup de Flamands ressentiraient vis-à-vis des Francophones. Autrement dit, le président nationaliste a critiqué le mode virulent de Vic Van Aelst, mais il a néanmoins mis le scandale à profit pour, une fois encore, entretenir les rancœurs historiques dans son électorat et ailleurs. Mode imagé : Van Aelst pousse son cri comme pousse un champ (chant?) de haine. De Wever récolte les gr(h)aines l'air de rien et les ensemence dans le champ voisin sachant que ce genre d'idées, comme les OGM, finissent par infecter aussi les champs environnants.

Mais surtout, suite aux déclaration "raciales" de Van Aelst, nombre de haut-responsables du parti nationaliste, président inclus, ont prétendu pour excuser leur refus de contrer le cerbère Van Aelst qu'ils ne pouvaient pas contrôler ce que disaient chacun de leurs 20.000 membres. Admettons. Mais s'il n'est qu'un membre parmi d'autres, beste nationalisten, pourquoi lui donner une tribune dans la tournée de la fête nationale flam(ing)ante ? J'ai lu ici et là des commentateurs qui se disaient rassurés quant aux bonnes intentions de Bart De Wever pour avoir découvert que l'avocat parachuté à la N-VA ne figurerait pas sur les listes N-VA à Anvers. "Voilà la preuve", on dit certains, "qu'il a été désavoué par Bart-le-gentil-nationaliste-démocrate !" Et personne n'a semblé relever que quelques jours plus tard, Vic Van Aelst lui-même a expliqué qu'il n'avait jamais eu l'intention de concourir à Anvers… Si ça, ce n'est pas de la méthode Coué !

Eh oui, donc, comme toujours, cette soi-disant mise sur le côté du Vic(team), ce n'était rien d'autre que du vent. La vérité, apparemment, c'est que ce que Vic Van Aelst a dit, et son ton, c'est finalement ce que pense le parti, qui l'envoie donc propager son profond rejet de tout ce qui est francophone (et particulièrement à la fois noir et francophone) aux portes de Bruxelles, dans une commune où vivent un bon tiers de Francophones et d'expats. Bravo, Bart, pour ce nouvel écran de fumée ! Bien des Francophones et des Flamands un peu naïfs l'ont une fois de plus gobé comme un dinosaure gobe un œuf de caille : sans même se rendre compte qu'il était un peu pourri.

Vic Van Aelst n'est donc pas un fauve isolé. Il est le magma tapi au fond du NVolcAn, à la lave soigneusement filtrée pour que ne s'échappent du cratère que quelques fumeroles apparemment innocentes. L'odeur de souffre, on la met de côté, aussi bien chez les démocrates flamands que chez ceux du Sud. Circulez, y'a rien à voir. Ça fonctionne si bien que Charles Michel (MR) vante aujourd'hui une solution "de droite" avec la N-VA et crie en cœur avec le lion que les socialos sont salement gauchos. Je crois que je vais écrire un nouveau livre. Je vais pour cela m'inspirer du titre du superbe livre de Dimitri Verhulst. Je l'intitulerai "La Moulitude des Choses".

Ah, oui, j'oubliais. Il y a quand même une bonne nouvelle, et je me dois d'être honnête quand la N-VA donne des signes de bonne volonté : sur le tract, il est précisé que les boissons seront à prix démocratiques. Eh ben voilà qui nous rassure : il y aurait donc bien quelque chose de démocratique à la N-VA !

 

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mardi, 14 juin 2011

Bourgeois pas gentilhomme

Cette fois, la non-nomination de Véronique Caprasse, "élue" bourgmestre de Crainhem par la majorité communale, ne fait suite à aucune faute de sa part. Le ministre flamand (N-VA) de l'Intérieur Geert Bourgeois a pourtant refusé de nommer cette nouvelle bourgmestre démocratiquement élue. Les raisons ? Elle n'a pas promis qu'elle respecterait la "circulaire Peeters" que la Flandre a établies dans les communes à facilités, et qu'une chambre flamande du Conseil d'État n'a pas déclarée inconstitutionnelle — ce qu'un tribunal francophone a récemment contredit. Le ministre Bourgeois a considéré qu'il n'avait pas à se soumettre aux jugement d'un tribunal francophone ! Cette circulaire a également été critiquée par une assemblée du Conseil de l'Europe, ce que le gouvernement flamand a considéré comme une ingérence… Ces mesures interdisent notamment aux échevins (adjoints au maire) de ces communes de la banlieue bruxelloise généralement à majorité francophone d'énoncer un seul mot de français lors des conseils communaux. Étant donné que contrairement aux échevins, les conseillers communaux sont de simples citoyens élus et ne peuvent être soumis à une règle linguistique en vertu de la Constitution belge, la Flandre impose en ce qui les concerne aux bourgmestres de les "obliger" à ne jamais utiliser une autre langue que le néerlandais.

Autrement dit, une cour (flamande) du Conseil d'État a laissé passer un règlement interne qui oblige des bourgmestres à faire quelques chose… d'inconstitutionnel. De la démocratie bizarrement appliquée. Et puis surtout, la Flandre interdit strictement d'envoyer un document communal en français aux Francophones : on doit l'envoyer exclusivement en néerlandais, et à chaque document, le citoyen qui souhaite l'obtenir en français doit faire une demande particulière. Les facilités (constitutionnelles) garantissent pourtant aux Francophones d'obtenir leurs documents en Français. Ne pouvant annuler ces mesures sans une loi spéciale pour laquelle il leur faut l'accord des partis francophones, les gouvernements flamands successifs, dirigés par de chrétiens-démocrates (le parti d'Yves Leterme et Herman Van Rompuy) ont donc joué la carte des tracasseries administratives pour en réduire la portée et se sont fichus des recommandations du Conseil de l'Europe autant que de l'esprit de la Charte des Minorités que M. Van Rompuy, en tant que président du Conseil européen (le Conseil des Ministres et Chefs d'États de l'Union européenne) est censé faire respecter. La Circulaire Peeters interdit également à un bourgmestre francophone d'une commune (flamande) à majorité francophone de dire un seul mot de français au personnel francophone, et notamment, celui de l'école francophone. Kafka exposant Ubu multiplié par la racine du mal.

Ayant refusé de garantir qu'elle appliquerait ces mesures qui contreviennent évidemment au Traité de Lisbonne, et dont la constitutionnalité prête à caution, la bourgmestre a donc vu sa nomination refusée par la Région flamande. Son prédécesseur avait également vu sa nomination annulée pour avoir envoyé des convocations en français aux Francophones, et en néerlandais aux Néerlandophones, une graaaaaaave entorse à l'intolérance flamingante au pouvoir en Flandre (qu'il faudrait jumeler à la Slovaquie, par exemple, qui a pris des mesures assez semblables envers sa minorité hongroise). Mais ici, la non-nomination n'intervient pas après un fait soi-disant "répréhensible", mais simplement sur une évaluation de l'engagement du bourgmestre à appliquer des directives qui contreviennent aux Lois, après une entrevue avec Geert Bourgeois, ministre flamand très jacobin. C'est en quelque sorte un jugement posé avant tout crime. Une vision de l'esprit de la justice citoyenne qui n'a rien de démocrate, mais c'est normal : la N-VA n'est pas un parti démocrate et nous le montre ici encore.  

Car lorsqu'une bonne vingtaine de bourgmestres néerlandophones ont refusé d'organiser des élections,  ou lorsque trois d'entre eux ont avoué "filtrer" leurs habitants (à la télévision !), afin d'éviter que les entrepreneurs ne louent ou ne vendent des biens situés sur leurs communes à des Francophones ou des expats, le ministre Geert Bourgeois a fait mine de ne rien voir ni de ne rien entendre, évoquant le fait que tout ce qui peut arrêter ou freiner la francisation et l'internationalisation de ces bourgs mitoyens de Bruxelles était bon à prendre. L'État de Droit a ses limites en région flamande, et il est clair qu'un citoyen francophone n'est pas traité de la même manière qu'un citoyen flamand, déjà aujourd'hui. À méditer avant de dire tout haut : "la N-VA est un parti démocrate". 

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La Flandre est 36e, dessous.

Beaucoup de gens pensent que la Flandre est l’une des régions les plus productives d’Europe et la Wallonie, l’une des plus «pauvres». Hélas, ce n’est pas du tout ça. Je montre dans mon dernier essai que la province de Liège se placerait 67e parmi les régions françaises, et que la Wallonie (y compris le Hainaut) n’aurait pas à rougir face à la Picardie, la Basse-Normandie, la Lorraine, la Franche-Comté, le Poitou-Charentes, le Limousin, l’Auvergne, le Languedoc-Roussillon ou la Corse. En gros, toute la France est une junkie ou presque. Elle ne ferait pas non plus si mauvaise figure au Royaume-Uni ni en… Allemagne : la formidable capitale de Berlin a un PIB à peine 18 % plus élevé que la Région wallonne, qui ne serait absolument pas dernière dans la liste de Länder (en PIB/ha  en SPA du moins) ! Ach ! Deutschland unter Perfusion… 

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lundi, 13 juin 2011

Ce lundi, il y aura du Sel en français, en néerlandais, en Suisse et sur FR3..

Mise à jour

Je serai ce lundi à 12h40 dans l'émission RTL+ sur RTL-TVI (direct)

om 18u zit ik in de studio van TV Brussel (direct)

de 18h20 à 19 h, je participerai à un débat (par téléphone-direct) à la Radio Suisse Romande

et vers 23h45, dans son Soir3 de la nuit (édition nationale), FR3 diffuse mon interview réalisée par Pascal Verdeau jeudi dernier (différé).

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