mercredi, 25 mai 2011

Bourgeois plombe la formation (déjà).

Elio Di Rupo n'a pas encore vraiment eu le temps de commencer son travail de formateur que Geert Bourgeois et Jan Jambon lui tirent franchement dans les pattes. Rien d'étonnant : ils avaient fait exactement la même chose au début de la mission de Wouter Beke. D'après Geert Bourgeois, sur Terzake, Elio Di Rupo n'a pas de courage, il n'ose pas, il aurait dû — tenez-vous bien — rédiger sa note en huit jours ! Pffft. Même Bart De Wever a eu besoin de plus de temps que ça pour rédiger une note qui pourtant était tirée à 95 % de son programme de parti… Mais qui croit encore une seule seconde qu'il est possible de négocier avec des gens pareils ? 

Ou alors, il faudrait détacher quelques partis de la sacro-sainte N-VA et former un gouvernement sans eux. Mais oublions ça, même si Karel De Gucht ou Guy Verhofstadt présentent cette solution comme la seule possible aujourd'hui, ce en quoi personne de sensé ne peut leur donner tort, ce n'est pas avec l'Open VLD, le SP.a et Groen qu'on peut réformer l'État. Ils n'ont même pas une majorité côté néerlandophone ! Et le CD&V ne décollera pas de la N-VA, ça, c'est sûr. Non pas parce qu'ils aient peur, même s'il y a de ça aussi, mais surtout parce que la N-VA est le parti par excellence qui peut mener à cette note Octopus par laquelle les deux-tiers des CD&V jurent aujourd'hui. Pour le CD&V, la N-VA est à la fois un épouvantail et un outil de travail. Un adversaire et un partenaire. La seule question que l'on peut se poser, c'est de savoir si le CD&V comprend qu'il est en train de ruiner les structures du pays, au point, probablement, de l'amener à la séparation définitive.

Le mur est donc toujours le même qu'il y a six mois ou un an. Rien, mais alors rien de rien n'a réellement bougé. Continuer à se taper la tête contre cette montagne de briques n'a aucun sens. Cela renforce la N-VA qui joue à celle qui sait ce qu'il faut faire, le dit tout haut, prétend que les autres, surtout francophones, sont des incapables. Francophones, mais pas seulement. Suite à la proposition de De Gucht de continuer sans la N-VA, Siegfried Bracke (N-VA) a pour sa part réservé ses flèches les plus invraisemblablement arrogantes à Karel De Gucht dans un billet de sa main sur son blog. Lisez plutôt : «On a d'ailleurs l'impression que les hautes fonctions européennes ont le désavantage de couper [les politiciens] des réalités. C'est pourquoi une personne plutôt arrêtée dans ses opinions comme De Gucht dit quelquefois des choses plutôt stupides.» C'est vrai qu'il arrive à De Gucht de dire portnawak, notamment sur «la communauté juive». Mais ce n'est peut-être pas le rôle d'un partenaire gouvernemental potentiel de le crier sur son blog !

Bref, la N-VA tire dans toutes les directions au moment où il est patent qu'il vaudrait mieux ne pas faire feu de tout bois sur l'ambulance. Ce qui montre bien qu'ils n'ont qu'un agenda : le pourrissement de l'État belge. On me disait que je caricaturais lorsque je disais ça il y a un an. Je constate qu'aujourd'hui, même Luc Van Der Kelen le dit. Mais il se berce toujours d'illusions. Il croit que les notations négatives de Fitch vont pousser la N-VA à faire un vrai compromis. Quelle illusion ! Tout au plus vont-elles donner du grain à moudre à ces stratèges qui utiliseraient n'importe quel argument pour fustiger l'immobilisme belge. Bref, le blocage est toujours le même, et après un an, on semble n'avoir rien appris.

Je comprends qu'on tente tout pour montrer, au moins, que le PS n'abandonne pas et que les médecins resteront près du malade quoiqu'il en coûte. C'est logique. Mais c'est peut-être tout aussi dangereux que de quitter la chambre et d'exiger qu'il prenne ses médocs plutôt que de le regarder se suicider à petit feu tout en tirant à boulets rouges sur le coupable désigné : le docteur Belgique et ses étudiants. Aussi reviens-je avec toujours la même proposition : la grève des négociations, en réponse d'une part à l'idée brillantissime de notre bien aimé président européen de bloquer l'État tant «qu'on» n'aura pas la certitude d'une réforme à la flam(ing)ande, et d'autre part aux sempiternelles manœuvres de pourrissement de la N-VA. On est bien d'accord que cela risque de nous mener à la fin du pays. Mais ce qui se passe aujourd'hui comporte le même risque. À ceci près que personne ne comprend vraiment pourquoi, et qu'à l'arrivée, c'est l'ensemble de la classe politique belge qui se retrouvera dans le coin des incapables congénitaux. Refuser tout net toute nouvelle négociation avec la N-VA (et éventuellement le CD&V) aurait des conséquences difficiles à prévoir, mais aurait au moins le mérite d'être clair et d'imposer que l'on se pose des questions autres que celle de la capacité des Francophones à faire preuve de «responsabilité».

Or, si l'on doit négocier la scission, ou (soyons fou) un vrai gouvernement avec d'autres partenaires, il me paraît indispensable que les politiciens qui en seront chargés devront pouvoir compter sur le soutien de la population. Et à chaque jour qui passe, ils perdent une belle proportion de convaincus, de partisans, de téléspectateurs. Pour vous dire, mon billet «Belgian Circus» a été lu par quatre fois moins de gens que celui sur Fukushima ou que mon coup de gueule sur le «soutien» des partis traditionnels flamands à la proposition d'amnistie du Vlaams Belang que je continue à considérer comme négationniste. Autrement dit, les petits et les gros scandales intéressent toujours les Belges, mais la négociation, absolument tout le monde s'en bat les coucougnettes. Je l'avais dit déjà, et je le répète : insensiblement, chaque «avancée» des négociations nous rapproche du gouffre. Alors, autant dire stop. Dans trois ou quatre semaines, quand il sera patent que la mission Di Rupo est tout aussi impossible que les précédentes, je me demande bien qui regardera encore les infos politiques. Mais bon, les vacances approchent. Il paraît que les révolutions sont plus courantes en été. Tous à vos frites !

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mardi, 24 mai 2011

La crise politique belge est le miroir de la crise de l’Union Européenne.

Par Paul N. Goldschmidt

Directeur, Commission Européenne (e.r.)

Membre de l’Institut Thomas More

http://www.paulngoldschmidt.eu

 

Il ne faut pas se leurrer : l’embellie réconfortante de la reprise économique tant à l’échelle européenne que belge, reflétée par la croissance du PIB, cache une crise politique profonde alimentée par le fossé croissant entre nantis et démunis. 

 

Si la Belgique est sans gouvernement de plein exercice depuis « seulement » un an, le début de la crise remonte au moins à 2007 lorsqu’il a été impossible de concrétiser une réforme institutionnelle, pourtant nécessaire. Au niveau européen, cela fait 12 ans, depuis l’introduction de l’€, que l’Eurozone cherche à se doter d’un gouvernement « économique », censé compléter le dispositif pour en faire une « Union Economique et Monétaire ». 

 

Dans les deux cas, un évènement spécifique a servi de révélateur : en Belgique ce fut la victoire incontestable de la NVa lors des élections législatives de 2010 et, en Europe, la crise financière qui, à partir de 2008, allait se transformer en crise économique engendrant à son tour, à partir de 2010, celle de la dette souveraine  limitée à ce jour à des pays périphériques de la zone Euro.

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dimanche, 22 mai 2011

Manifestation ce lundi devant le ministère de la Justice

COMMUNIQUE DE PRESSE DE l'ASSOCIATION POUR LA MÉMOIRE DE LA SHOAH


«L'Association pour la Mémoire de la Shoah organisera un rassemblement contre l'amnistie devant du ministère de la justice, ce lundi 23 mai, 115 boulevard de Waterloo à Bruxelles, de 12:30 à 13:30.

Les manifestants demanderont la démission du ministre Stephaan De Clerk qui a invité à oublier le passé, s'opposeront à l'adoption de la loi sur l'amnistie ouverte à la discussion par les partis flamands, demanderont en revanche la constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur la responsabilité de l'État belge dans la déportation des Juifs de Belgique ainsi que la modification de la loi relative aux pensions de dédommagement des victimes civiles de la guerre en sorte que toutes les victimes de la Shoah de nationalité belge et résidant en Belgique puissent enfin en bénéficier.

L'AMS invite les associations, les groupes culturels et les partis politiques qui se sont opposés à la loi sur l'amnistie à la rejoindre ce lundi, avec leurs drapeaux, calicots et slogans.»

Indignez-vous ! 

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samedi, 21 mai 2011

Stefaan de Clerck : une gerbe belge qui donne la gerbe.

On savait que Stefaan De Clerck (CD&V) semblait tenté par l’oubli de la collaboration, de la délation et de la déportation des Juifs belges (tout cela va de pair). On découvre aujourd’hui qu’il s’est en sus laissé aller à «célébrer» la mémoire de l’icône virginale du fascisme flamand, Joris Van Severen, le Leider du Verdinaso (Association des Nationaux-Solidaristes pannéerlandais). En 2010, au nom du ministre de la Justice Stefaan De Clerck, c’est carrément l’État fédéral belge qui a donc envoyé une gerbe de fleurs (une couronne, en fait) orner une plaque commémorative en mémoire du premier fasciste flamand, dont le mouvement, qui oscillait entre mussolinisme et nazisme, était de surcroît virulemment antisémite et a d’ailleurs fourni les plus brutaux parmi les chasseurs de Juifs de la Vlaamse-SS, particulièrement à Anvers. Je démontre dans mon prochain livre à paraître début juin aux Éditions de l’Arbre, que l’image de brave flamingant catholique-conservateur antinazi et philosémite que les nationalistes néo-flamingants ont construite autour de ce personnage est très largement usurpée, et que Van Severen s’apprêtait plus que probablement à collaborer. Maurice De Wilde, historien flamand bien connu, a notamment relevé que le Verdinaso avait approché le NSDAP d’Adolph Hitler dès 1932 pour obtenir des subsides et que des sommes auraient été versées par les nazis au Verdinaso via les Pays-Bas. En apéritif à cette plongée vertigineuse dans la haine du Verdinaso envers les Juifs que vous pourrez lire d’ici deux semaines, je vous propose une petite page d’histoire pour comprendre pourquoi Stefaan De Clerck est pour le moins malvoyant en matière de collaboration et d’antisémitisme, et pourquoi le débat sur une potentielle amnistie est faussé dès lors que des politiciens «démocrates» du CD&V et de la N-VA, représentant Bruges et la province de Flandre orientale, n’hésitent pas à soutenir des commémorations intolérables.

(Illustration : dessin paru dans Hier! Dinaso, organe du Verdinaso, en 1933. L'on voit ici l'ordre des "menaces" sur le monde. Le Juif d'abord, le franc-maçon ensuite, le communiste enfin.) 

HierDinasoAntisemite.png

 

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jeudi, 19 mai 2011

Discrimination linguistique : la Belgique «condamnée» par l'Europe.

Patatras, crac boum hue et boem pataat. La Belgique est enfin "condamnée" par la Commission européenne pour discrimination à l’embauche sur base linguistique. Ceci concerne la fonction publique locale. Sur plainte d’un citoyen autrichien (non, non, mijnheer De Wever, pas d’un Wallon, d’un Au-tri-chien), la Commission fustige le fait que « les candidats à un poste dans la fonction publique locale sont tenus d’obtenir en Belgique un certificat prouvant leurs connaissances de la langue de la région d’affectation (francophone, germanophone ou néerlandophone) s’ils n’ont pas fait leurs études dans la langue de cette région. À la suite d’une plainte déposée par un citoyen autrichien, la Commission européenne estime que ces dispositions sont discriminatoires, disproportionnées et contraires à la législation de l’Union en matière de libre circulation des travailleurs. C’est pour cette raison que la Commission a demandé à la Belgique de supprimer ces conditions discriminatoires et de mettre sa réglementation en conformité avec le traité et la législation européenne. » 

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mercredi, 18 mai 2011

Belgian Circus : tout est mini dans notre nid.

La mollusqueté de ce pays est à l’image de la mollusqueté de sa classe politique et inversement. Elio Di Rupo vient d’être nommé formateur. Bien. Il n’a pas l’ombre d’une chance, et s’il en avait une, pouvons-nous vivre avec un ministre des finances N-VA, Jan Jambon par exemple, qui s’est un jour écrié «sortez les Wallons de leurs hamacs», ou avec un ministre de la défense genre Ben Weyts que les négociateurs appellent «Ben Laden» ? Pouvons-nous penser l’espace d’une seconde que nous pouvons donner des responsabilités internationales à des gens qui veulent la fin du pays ? L’espace d’une microseconde ? J’ai ma réponse. 

 

 

 

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Vendredi 13 à Fukushima. L'épouvante crève l'écran.

Par Guy De Halleux, citoyen radio-créatif.

Je me réveille ce vendredi 13 et allume mon ordinateur… Le Soir nous parle de Michelle Martin désirant faire son Monseigneur Vangheluwe, de Wouter Beke qui nous dit qu’il a bien fort bossé, des trains en rade à Namur et, surtout, des 120 millions d’euros qui sont à gagner en ce jour de chance. Comme chaque matin depuis deux mois, je me mets à surfer sur les sites donnant des informations sur Fukushima ! En consultant le site de la NHK (télévision publique du Japon), j’apprends que Tepco annonce la fusion totale du combustible du réacteur 1 et que la cuve est trouée en plusieurs endroits. Les Japonais disaient donc au monde que l’accident majeur, celui redouté par tous, avait lieu depuis deux mois. Le corium (magma nucléaire issu de la fusion) ronge donc la cuve depuis le premier jour ! Dominique Leglu (directrice Sciences et Avenir) est la seule francophone à publier un article très clair sur son blog où elle évoque la très forte probabilité de la fusion totale des deux autres réacteurs ! Je n’en crois pas mes yeux ! Je vais sur tous les sites de nos médias francophones de notre beau pays du temps suspendu pour voir si ces informations capitales sont relayées. Eh bien non ! Rien… RAS, rien à signaler ! Je me dis que ce n’est pas possible, qu’ils sont tous endormis. Je m’en vais les réveiller ! À la rédaction du Soir, on me branche sur l’adjoint de madame Delvaux… Et c’est un répondeur qui me prie de laisser un message. Ce que je fais en disant le pourquoi de mon appel, donnant les références des publications et en laissant mon GSM ! Idem pour la libre Belgique ! Aujourd’hui, j’attends toujours un retour de leur part ! Seule la Dernière Heure (oui, oui la DH) a répondu à mon appel et a sorti une demi-page dans l’édition de samedi « De nouvelles fuites à Fukushima ! » Ils signalent la fusion du cœur dans l’article où l’on apprend que la sûreté nucléaire était au courant « Ce n’est pas nouveau ! ». Pour eux, peut-être pas, mais pour le vulgum pecus, c’est une révélation d’Apocalypse ! 

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Virus négationniste au CD&V.

Ce qui est honteux dans l'attitude des partis démocrates flamands, c'est qu'en faisant mine de « comprendre» la loi négationniste du Vlaams Belang (voir plus bas), ils disent en quelque sorte aux Flamands : « vous avez tous collaboré, mais vous aviez de bonnes raisons de le faire». Double mensonge. Aux élections de 1938, à peine 14 % des Flamands ont voté pour le VNV (parti national-socialiste et antisémite flamand). Pas pire que la Hollande ou la France d'aujourd'hui. Dire ou faire mine que la Flandre était un pays de collabos est donc une véritable insulte envers tous ceux qui n'ont pas participé à cet incivisme organisé, c'est-à-dire, la grande majorité des Flamands d'alors. Or, en permettant l'examen de la Loi du Vlaams Belang, les partis flamands pratiquement unanimes (à l'exception remarquable de Groen!) donnent corps à ce fantasme qui n'arrange en fait que les extrémistes qui, depuis 1946, travaillent d'arrache-pied à la reconnaissance du fait que les collaborateurs n'étaient rien d'autre que des héros. 

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vendredi, 13 mai 2011

L'antiliste Schindler.

(Le texte suivant a été traduit de l'allemand avec accent autrichien, hurlé sous une moustache avec une grande mèche, du haut d'une tribune posthume, à Thulé, version Walhalla.)

Chers Kameraden,
amis SS,
chère famille Gœbbels, 
chers descendants,

Aujourd'hui est un grand jour. Nous allons peut-être enfin voir notre honneur rétabli. Non, pas dans cette Allemagne nauséabonde qui nous rejette comme si nous étions des assassins (nous n'avons finalement tué que quelques cloportes qui ne méritaient de toute façon pas de vivre), mais bien chez notre voisin belge, qui a si bien collaboré avec nous pendant la guerre sublime qui n'était qu'un premier pas vers la déification de la race aryenne et l'élimination physique de toutes les autres. Car aujourd'hui, pour la première fois dans ce pays, le Sénat a voté l'examen d'une Loi qui nous rétablit en fait dans notre honneur. Imaginez : nos amis Waffen-SS flamands et wallons, nos grands camarades August Borms et Léon Degrelle, les héros du Front de l'Est comme ce sympathique Raymond Tollenaere (qui a écrit « les Juifs doivent être exclus, c'est une question de santé publique » — un héros !), les chasseurs de Juifs anversois, et ceux de la Légion Wallonie et de De Vlag qui ont si bien surveillé les convois de déportés dans lesquels nous affamions le bétail juif, tzigane, communiste, socialiste, libéral, ainsi que les ordures de terroristen qui vomissaient leur humanisme et leur démocratie en assassinant lâchement nos amis SS ; eh bien figurez-vous que tous ces gens formidables vont peut-être pouvoir être réhabilités intégralement ! Heil moi-même !

Mais ne soyons pas trop optimistes. Rien n'est joué. Nous nous doutons bien que la plupart de ces crétins de démocrates n'iront pas plus loin. Mais qu'à cela ne tienne ! Le fait qu'ils acceptent déjà d'en discuter montre que petit à petit, nos idées cessent de déranger profondément ces imbéciles, et que petit à petit, les gens qui nous trouvent de bonnes raisons d'avoir agi comme nous l'avons fait retrouvent une place dans la société belge. Nous n'en espérions pas tant ! Et en tout cas, pas aussi vite !

Ce n'est pas par hasard si ce sont surtout nos amis flamands qui ouvrent ainsi un débat que nous attendons avec impatience : le Vlaams Belang y a fait un travail formidable d'effacement de la mémoire. Hargn hargn hargn. Excusez-moi ce ricanement, mais c'est vraiment trop agréable de voir à quel point ces petits cons de démocrates se laissent avoir à cette idée que mes bons collaborateurs de Flandre auraient agi par simple flamingantisme, alors que je sais moi que la plupart d'entre eux étaient aussi sûrs de la préséance de notre race de seigneurs que je ne l'étais moi-même, au point qu'ils étaient parfois plus violents encore que nous ne l'étions. Ils avaient même un côté un peu barbare, à l'instar de nos SA (paix à leur âme), quand ils cassaient du Juif avec haine comme si ces derniers étaient des êtres humains, alors que nous ne voyions pas pourquoi nous devions haïr ce genre d'animaux, que dis-je, d'insectes, que dis-je, de choses.

Et depuis le Walhalla, je sais bien, moi, que la plupart des Flamands d'hier ne nous aimaient pas, et que bien trop d'entre eux regardaient nos défilés avec horreur. Aujourd'hui, on a réussi à faire croire à leurs petits-enfants naïfs que tous les Flamands ou presque ont été condamnés, alors que les Belges, petits zizis, n'en ont en fait jugé et condamné qu'un minable 0,74 %. Mais n'est-ce pas à l'avantage de notre idéologie que le vote d'aujourd'hui convainque l'Europe qu'au final, la Flandre a, de tout temps, aimé les nazis ? Ah ! Quelle revanche face à ces 123 policiers de la région d'Anvers qui ont stupidement résisté, et que nous avons torturés et massacrés lentement ! Quelle revanche face à tous ces résistants flamands et wallons qui doivent aujourd'hui se retourner dans leur tombe, ne plus pouvoir dormir, souffrir comme les martyrs qu'ils ne seront jamais plus, au bénéfice de nos amis Borms et Van Severen ! Mais quel délice d'imposer à nos opposants d'alors le monstrueux spectre de l'oubli ! Ah ! Quel pied ! Savoir que les plus « courageux » des résistants flamands se prennent aujourd'hui en pleine gueule le crachat de la négation, l'insulte suprême : le déni qu'ils aient jamais servi la Flandre ! Nous gagnons une grande victoire, mes amis ! Je vous le dis : une énorme victoire !

J'ai dit que nos collaborateurs flamands étaient quelquefois barbares ? Admettons que nous avons pu l'être aussi, un peu, de temps en temps. Ne soyons pas trop critiques envers ces Belges qui nous ont servis, et quelquefois même précédés, quand ils ne nous dépassaient pas en courage (ach ! Léon Degrelle ! quel type formidable !) Car leurs descendants ont obtenu de ce Sénat démocrate qu'il discute de — tenez-vous bien — l'indemnisation des collaborateurs condamnés, et même de leurs familles ! Et cela, sans examiner le fond de leurs dossiers, mais uniquement le préjudice financier qu'ils auraient subi ! S'ils sont toujours vivants, bien sûr. Vivants…

Ah ! la vie ! Ach que je regrette de ne plus pouvoir jouer avec mon chien dans mon nid d'aigle en écoutant Heidrich me raconter comment des SS avaient mis tous les habitants d'un petit village ukrainien dans leur église, et y avaient bouté le feu ! Ah ! Qu'il racontait bien : je croyais entendre les cris des enfants et des mères qui commençaient à brûler ! Délicieux moments que ceux-là, perdus à jamais ! Et ces liquidations à Kiev où mon ami Himmler m'avait raconté, un peu honteux, s'être évanoui parce qu'il s'était pris dans le visage le sang d'une jeune fille qu'on exécutait devant lui, juive, nue comme les trente mille autres Juifs qui étaient tués par balle cette semaine-là ! Qu'est-ce que j'ai ri de cette histoire !

Et quelle belle organisation quand nous pouvions les déshabiller, les obliger à se placer déjà l'un après l'autre dans la fosse, sur les autres corps sans vie (mais la vie d'un Juif ou d'un Ukrainien ou d'un Serbe ou d'un Noir ou d'un Tzigane ou d'un communiste ou d'un socialiste ou d'un libéral était-elle digne d'être appelée « une vie » ?) pour ensuite leur tirer une balle dans la tête ! Imaginer ces corps nus, humiliés, tremblants, rangés l'un à-côté de l'autre sur des dizaines d'autres corps déjà morts, qui attendaient, les yeux secs de terreur, la balle qui ne manquerait pas d'arriver, sursautant à chaque détonation qui les rapprochaient un peu plus du trépas ! Et quel plaisir que d'imaginer mes braves SS arrachant des bébés à leurs mères, et les précipitant dans la mort au sommet de l'angoisse ! Et les râles de ceux qui, pas tout à fait morts, coincés au milieu de milliers de cadavres, étouffaient doucement sous la terre sans même pouvoir bouger ! Ah ! quelle odyssée délicieuse que fut notre vie de 1941 à 1945 ! Ah ! Que ça me manque ! 

Mais nous ne sommes pas oubliés, mes amis ! Les sénateurs du Vlaams Belang, et pratiquement tous les sénateurs flamands (à l'exception de ces mauviettes de Groen!) ont ouvert la voie vers une plus grande reconnaissance encore ! Car si les pauvres victimes de cette répression odieusement orchestrée par des démocrates avides de sang nazi ne sont plus en vie, ce sont leurs héritiers jusqu'au troisième degré qui pourront obtenir le remboursement du préjudice financier causé par la condamnation de leur ancêtre nazi ! Jawohl ! Les petits-enfants de notre ami August Borms, qui avait visité les usines IG Farben à Auschwitz (où nous faisions trimer nos esclaves qui en crevaient, et auxquelles nous vendions des femmes juives de préférence pour des expériences médicales qui les faisaient mourir à petit feu dans d'atroces souffrances), oui, ces petits-enfants pourraient, si cette Loi était votée, recevoir de l'argent pour les bienfaits de leur aïeul ! Les petits-neveux de Léon Degrelle pourraient eux aussi recevoir des euros (malheureusement plus des Reichsmarks, tout se perd), et peut-être même par dizaines de milliers, pour le terrible exil auquel ce brave Wallon, ce formidable SS, ce merveilleux antisémite a dû se soumettre à cause des antinationalistes belgicains !

Bien sûr, une fois encore, nous ne sommes pas naïfs. La Loi ne passera pas. Mais le seul fait qu'on en discute permet d'avancer petit à petit dans la société flamande l'idée que nous n'avions pas tout à fait tort, qu'il y avait bien une vérité dans Mein Kampf, que finalement, le gazage et le brûlage de millions de Juifs, de Tziganes, d'opposants, l'élimination des handicapés et des communistes, et au minimum, la participation de quelques milliers de nazis flamands à cette œuvre bienfaitrice pour notre Race n'étaient pas un acte si grave. En tout cas, les vrais fascistes de Flandre, même s'ils sont malheureusement minoritaires, se frottent les mains, dansent, font la fête. Quelle belle victoire symbolique ! Quelle extraordinaire reconnaissance de la justesse de leur combat ! 

Ah ! quelle habileté ont eu nos héritiers de Flandre (dommage que les fascistes wallons n'aient pas plus de succès) : ils ont réussi à faire croire à leur population que les Borms, Tollenaere, De Clercq, François se battaient pour la Flandre ! Hargn hargn hargn ! (excusez-moi ce second ricanement, mais c'est décidément trop agréable). Je trouve, si vous me le permettez, qu'ils sont bien plus brillants encore que nous ne le fûmes, quand nous avons récolté un tiers des voix aux élections allemandes de 1932. Jamais, à cette époque, les socialistes allemands n'auraient laissé passer une Loi de cet ordre que nous leur aurions proposée ! Nos immondes socialistes allemands s'opposaient alors à nous, avec vigueur et force. Tout comme nos stupides libéraux refusaient d'entrer dans notre logique. En Flandre, nos héritiers ont au contraire réussi à convaincre leurs libéraux et leurs socialistes de voter pour la discussion d'une Loi qui nous réhabiliterait. Ah ! que je regrette d'avoir tant méprisé ces Flamands pendant la guerre ! Avec le recul, je dois bien avouer que je n'ai pas été juste. Ils me permettent aujourd'hui d'espérer qu'un jour, en Allemagne, l'on ait la même présence d'esprit, et que l'on propose d'indemniser les familles des condamnés de Nuremberg pour leur pendaison, la famille d'Heidrich pour son assassinat par des salopards de Terroristen tchèques et slovaques, et ma famille à moi pour mon suicide forcé. Aujourd'hui, ce que la Belgique a fait est un petit pas pour l'homme, mais un grand pas pour l'inhumanité !

Le plus beau dans cette grande victoire pour l'effacement de la soi-disant mémoire des soi-disant êtres de races inférieures, c'est que parmi les gens qui ont voté pour l'examen de ce texte que des crétins démocrates français, allemands ou hollandais qualifieraient volontiers de « négationniste », il y avait le fils du président de leur abominable Union européenne qui s'est construite contre nos idéaux et contre notre démocratie, la seule véritable ! Car figurez-vous que le propre fils d'Herman Van Rompuy a voté « oui » ou plutôt « ja » à ce texte qu'un de Gaulle ou un Churchill aurait qualifié de « nazi » sans autre forme de procès. Ces deux-là aussi se sont pris mon crachat en plein visage aujourd'hui. Ah ! Que je me sens bien, ce soir !

Et pour vous tous, mes amis, mes frères, mes camarades, mes SS, mes Sonderkommandos de la Shoah par balle, mes Sipo-SD, mes Gestapistes, mes inventeurs du Zyklon B, mon bon docteur Mengele, mes dénonciateurs, mes hommes de main, mes braves chevaliers de la Division Wallonie et des Vlaamse-SS, et — allez, dans la mort, soyons magnanimes — même mes encombrants SA, je vous fais suivre la Liste Antischindler. Celle des parlementaires qui ont voté pour la prise en considération de ce texte formidable, pour un débat public sur les bienfaits de notre national-socialisme, qui ne pourra, à terme, qu'amener la Belgique à ce que j'ai toujours voulu : une séparation inéluctable et définitive. Ce sera ma dernière victoire posthume, car j'aurai tout fait pour que cela arrive avec ma Flamenpolitik, et avec un peu de chance, ça finira bien par arriver. Et ce sera le premier pas vers une réhabilitation totale et incontestable que nous appelons tous, Gœbbels, Himmler et moi, de nos vœux ! 

En 1940, Churchill se demandait après avoir bombardé Berlin : « quand va-t-il venir ? » Et je lui répondais ce que je lui dis aujourd'hui : « Aber geduld ! Geduld ! Er kommt… » … Zurück !

Heil moi-même !

A.H.

 

AntiSchindler-Liste

Les sénateurs belges qui ont voté pour l'examen de la Loi « négationniste » aujourd'hui au Sénat.

Bert Anciaux, SP.a
Frank Boogaerts, N-VA
Yves Buysse, Vlaams Belang
Jurgen Ceder, Vlaams Belang
Dirk Claes, CD&V
Rik Daems, Open VLD
Sabine de Bethune, CD&V
Alexander De Croo, Open VLD
Patrick De Groote, N-VA
Guido De Padt, Open VLD
Filip Dewinter, Vlaams Belang
Jan Durnez, CD&V
Inge Faes, N-VA
Cindy Franssen, CD&V
Liesbeth Homans, N-VA
Louis Ide, N-VA
Bart Laeremans, Vlaams Belang
Nele Lijnen, Open VLD
Lieve Maes, N-VA
Danny Pieters, N-VA
Elke Sleurs, N-VA
Helga Stevens, N-VA
Guy Swennen, SP.a
Martine Taelman, Open VLD
Marleen Temmerman, SP.a
Bart Tommelein, Open VLD
Güler Turan, SP.a
Anke Van dermeersch, Vlaams Belang
Karl Vanlouwe, N-VA
Peter Van Rompuy, CD&V

N'ont malheureusement pas pu voter pour parce qu'occupés ailleurs (entre autres) :

Wouter Beke, CD&V
Bart De Wever, N-VA

 

Je dédie ce pamphlet à tous les résistants belges, néerlandophones, germanophones et francophones, à tous les prisonniers de guerre belges, néerlandophones, germanophones et francophones, à tous les belges qui, n'ayant pas eu la possibilité, la force ou le pouvoir de s'opposer aux nazis et à leurs collaborateurs, ont néanmoins toujours haï ces régimes, qu'ils aient été néerlandophones, germanophones ou francophones, à toutes les victimes du nazisme qui, aussi bien en Flandre qu'en Wallonie, ou à Bruxelles autant que dans les Cantons rédimés ont péri sous le joug nazi avec la complicité de ces gens dont on envisage aujourd'hui d'oublier la participation au pire régime qui ait jamais existé.

Met dank en met absolute solidariteit aan Max Devries, en aan alle andere Vlaamse verzetters en soldaten, flaminganten, communisten, socialisten, liberalen, die zich vandaag zeer eenzaam moeten voelen. Dit is niet Vlaanderen, dit is maar een aantal opportunistische politici. 

À la mémoire de mes grands-pères, l'un prisonnier de guerre du rôle linguistique néerlandais, l'autre grand résistant du rôle linguistique germanophone.

Met hartelijk en vriendelijk dank aan alle senators van Groen!, blijkbaar vandaag de enige Vlaamse senators die nog een beetje verstand en moed hebben.

 

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mercredi, 11 mai 2011

La matraque.

Ricardo voulait aller voir un concert au festival Steenrock, qui a lieu devant le centre de détention 127 bis, à l'attention des personnes qui y sont enfermées. Il s'est retrouvé à l'hôpital après avoir été battu à coups de matraque par un policier. Ricardo affirme qu'il n'a pas opposé de résistance et qu'il n'a lui-même pas attaqué physiquement le policier avant la dégelée qu'il a prise. Je n'ai pas l'habitude de transmettre des témoignages unilatéraux, mais celui-ci me semble plutôt crédible. Je le diffuse donc sous réserves, ainsi que dans la suite, le communiqué de la CRER qui organise le festival, sous toutes réserves aussi.

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