vendredi, 03 février 2012

Bart De Wever est-il négationniste ?

Je n'ai jamais fait mystère de mon soutien à Pierre Mertens dans l'affaire qui l'oppose à Bart De Wever. Ce dernier lui reproche en effet de l'avoir diffamé en le qualifiant de "négationiste". C'est ce mardi 7 février 2012 que la chambre du conseil se prononcera dans cette affaire. Il est très probable qu'elle se contente d'évoquer la prescription, ce qui permettrait à Bart De Wever d'une fois encore manipuler l'opinion publique en faisant usage d'un droit qu'il sait par avance tronqué. Quoi que la justice décide, il pourra tirer un profit politique de la situation, comme je le montre dans l'extrait des Secrets de Bart De Wever que je vous offre pour l'occasion, à savoir tout un chapitre (dans la suite de l'article). Au minimum, la question n'est pas tant de savoir si Bart De Wever est ou non un négationniste, mais bien si l'on a encore le droit en Belgique, à partir des propos pour le moins révisionistes qu'il a tenus, d'écrire tout haut qu'on le pense. Autrement dit, de savoir si notre pays est encore une terre de liberté où la mémoire du pire événement de tous les temps peut être défendue, ou un espace étriqué où l'homme politique peut se permettre toute fantaisie sur le sujet sans avoir à en répondre, d'une part, et en traînant ceux qui le critiquent devant une justice (devenue symbolique) d'autre part.

Dans le communiqué de presse diffusé par Pierre Mertens à l'occasion de ce procès, les défenseurs de l'écrivain s'interrogent : "Saura-t-on enfin ce que recouvre le terme de négationnisme au cœur de la loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale ? Dans l’Affaire De Wever contre Mertens, le procureur a requis de classer sans suite sur base de la courte prescription prévue par le décret de 1831 sur la presse. Dans ce cas,  Bart De Wever – qui a attaqué Pierre Mertens pour diffamation -  serait certes débouté, mais le débat sur le négationnisme de « minimisation »  porté par Pierre Mertens, n’aura pas été pleinement entendu par ses juges. Dans le climat actuel, peut-on se permettre d’enterrer cette affaire initiée par le leader nationaliste, alors qu’elle met en lumière les enjeux éthiques d’un populisme nouvelle vague qui réapparait partout en Europe, et qui développe une nouvelle version du négationnisme, fondée sur la banalisation des actes de complicité de la Shoah? C’est le mérite de Pierre Mertens, professeur de Droits de l’Homme à l’U.L.B., d’avoir osé ce débat."

 

Et de préciser que la Chambre du conseil pourrait — ou non — à la fois reconnaître la prescription, ce qui est difficilement évitable, et "ajouter des considérations sur le fond.  Comme de déclarer la plainte irrecevable parce que traiter le plaignant de “leader résolument négationniste” ainsi que l’a fait Pierre Mertens  dans son  article publié dans Le Monde en 2007, ne relève ni de la  diffamation ni de la calomnie. Dans ce cas, il faudra bien que soit acté ce fait grave : l’homme politique populiste, historien de formation, a bien nié publiquement un fait historique avéré par la commission parlementaire consacrée à la responsabilité des certaines autorités belges dans la déportation des Juifs à Anvers en 1942. L’utilisation de termes polémiques exprimant l’indignation d’un écrivain renommé ne peut justifier sa condamnation, comme le réclame l’homme politique. (…) Poser la question préjudicielle ce serait aussi rappeler que la loi doit être respectée et que le débat judiciaire est un droit. Il est trop facile de déposer plainte en justice en sachant d’avance que les juges vont acter l’inévitable prescription… et de profiter de l’effet d’annonce de la plainte pour occuper le devant de la scène médiatique. La justice ne peut être instrumentalisée." À présent, pour mieux comprendre ce dossier, voici le chapitre Le Démocrate ? des Secrets de Bart De Wever parus aux Éditions de l'Arbre en juin 2011


(©Marcel Sel et Éditions de l'Arbre, reproduction interdite de l'extrait sauf mention expresse du copyright comme ci-avant et de l'URL de ce billet).

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mercredi, 01 février 2012

Étude Mise au Point : Magda Michielsens me répond.

Suite à mon article Radio Mille Collinekes, à propos de l'étude ("étude" selon moi) de Magda Michielsens sur Mise au point, celle-ci m'a fait parvenir sa position sous forme de commentaire. Comme elle m'a — avec une certaine dérision — qualifié de "gentilhomme", je 'ai d'autre issue que de considérer son commentaire comme un droit de réponse et d'en faire un billet. Bien sûr, j'y joins aussi quelques commentaires, en italiques.)

Cher Monsieur Sel, après tous les mots gentils que vous m'avez adressés, je ne peux que vous considérer un monsieur, voir un vrai gentilhomme. Je me sens aussi flattée de voir que vous, sans doute la grande exception chez les francophones, avez pris la peine  non seulement de lire attentivement l"étude", mais en plus de lui consacrer 9 pages. Ne doutant pas de votre sincérité, je me vois quand-même obligée de relever quelques (petites) erreurs que vous avez commises (sans doute involontairement) dans votre article, par ailleurs de grande qualité. Je procède dans l'ordre de l'article.
 

 

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Groen et la N-VA ensemble à Anvers ?

C’est le PTB/PVDA qui soulève le lièvre dans un article récent où le parti des travailleurs explique pourquoi il n’y aura pas de cartel entre le PTB/PVDA et Rood ! (un schisme du parti socialiste anversois) aux prochaines élections. Rood ! (avec point d’exclamation) négocierait en fait plutôt avec Groen (qui vient de supprimer son point d’exclamation) pour «ne pas perdre son identité propre» qu’une collaboration avec le PTB lui ferait «perdre». Une petite phrase dans l’article attire l’attention : «Groen Anvers a récemment indiqué qu’il n’exclut pas une coalition avec la N-VA ou l’Open Vld […]» Étonnant, non ? J’avais raté l’info au moment où elle est parue : de fait, le 29 décembre 2011 (pas franchement un jour où l’on suit l’info de près), Gazet Van Antwerpen titrait «Le rapprochement entre la N-VA et Groen! est notable» et précisait «Zowel Liesbeth Homans (N-VA) als Meyrem Almaci (Groen!) sluiten zo’n coalitie na de verkiezingen niet uit.» En français : «Tant Liesbeth Homans (N-VA) que Meyrem Almaci (Groen!) n’excluent pas une telle coalition après les élections».

 

Bigre !

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mercredi, 25 janvier 2012

Radio Mille Collinnekes

Synthèse : une étude publiée par un ex-professeur de l'Université d'Anvers fait en ce moment le tour des forums flamingants, avec le soutien d'un certain nombre de journaux, dont Knack (équivalent du Vif/L'Express). La chercheuse Magda Michielsens y "démontre" que Mise au Point et en particulier Pierre Kroll font partie d'une campagne de haine flamande sciemment organisée. De telles accusations auraient en temps normal requis une recherche digne de ce nom et une "étude" à la méthodologie irréprochable. Or, le travail de Mme Michielsens est en-dessous de toute norme. Son point de vue, "de sensibilité flamande" est assez étonnant : selon elle, critiquer la N-VA revient à critiquer tous les Flamands. Un tel délire pseudo-scientifique méritait une déconstruction au scalpel. La voici. Bonne lecture !


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Étude «universitaire» d’une arroseuse arrosée.

Magda Michielsens est un ancien professeur de l’université d’Anvers (notamment). Elle est spécialisée dans la condition de la femme et un peu moins dans les médias. Elle n’a a priori aucun rapport avec la N-VA. Le 18 janvier 2012, elle publiait une «étude» intitulée «Vlaanderen Scherp Gesteld» (La Flandre sous la critique), qui arrangeait pourtant bien le parti de Bart De Wever. Le sujet ? L’analyse d’une et une seule émission de débats télévisés d’une et une seule chaîne belge, la RTBF. L’émission ? Mise au Point. L’objectif ? Savoir si le programme est coupable «de présenter sciemment une chose ou une personne négativement, avec pour but d’influencer l’opinion d’autrui sur le sujet en question.» Autrement dit, de diaboliser. Magda Michielsens précise qu’elle veut savoir si la RTBF y mène : «Une forme de propagande, donc, mais dans ce cas précis, comme dans le cas de Radio-Mille-Collines [qu’elle a évoquée précédemment en parlant d’Yves Leterme], dirigée contre une (grande) communauté.» Et bien sûr, l’universitaire parvient bientôt à la conclusion que Mise au Point est bien au cœur d’une campagne de diabolisation (des Flamands) de la même nature (mais espère-t-on pas de la même intensité) que celle que la radio rwandaise avait lancée envers les «cancrelats tutsis». Elle l’avoue : elle est parvenue à cette conclusion bien avant la fin de sa «recherche». Mais il fallait s’y attendre… Parce que dans cette «étude» (universitaire ?), à peu près tout est biaisé.

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samedi, 21 janvier 2012

Bac à sable

Un de mes lecteurs, Paul, a publié un commentaire où il disait que mon blog était en train de devenir un bac à sable. Il a parfaitement raison. Il y a une différence entre publier des articles et répondre à des commentaires qui partent dans tous les sens, particulièrement lorsqu'ils proviennent, non pas de lecteurs désirant débattre, mais d'exaltés qui répètent inlassablement les mêmes poncifs, mûs par une idéologie ou une autre plus que par le désir de donner une opinion personnelle. Il y a des jours où le blog ressemble à une tribune parallèle d'un parti nationaliste. Je passe plusieurs heures par jour à lire, à intervenir, à tenter d'empêcher les dérapages, et à émettre mon opinion, ou à redresser des images tronquées. Et ce faisant, je n'ai plus le temps d'écrire plus d'un article par semaine. Ça ne va plus.

Bien sûr, ces discussions m'amènent du monde. Même quand je n'écris pas pendant deux semaines, j'accueille ici un bon millier de visiteurs. C'est tentant de continuer comme ça, évidemment. Mais si le prix est de ressembler aux forums non-modérés de certains journaux et magazines, une foire d'empoigne où seule l'imbécillité gagne encore des points, je préfère perdre la moitié de mes lecteurs. Et garder les vrais lecteurs, et ceux qui réagissent en apportant une information, pas en niant l'évidence, ou en militant sur mon blog pour l'un ou l'autre séparatisme. Je prends donc des mesures.

Dorénavant, et à partir de désormais, je modèrerai les commentaires avant toute publication. Ceci est mon blog, je suis donc en droit de publier ce que j'estime intéressant. J'éliminerai d'office tout commentaire trop partisan, insultant, ainsi que les amalgames. J'éliminerai toute insulte directe, et tout message trop proche d'une logorrhé de parti, quelqu'il soit. Je prends le risque d'être vu comme un censeur. La liberté d'expression, je la respecte absolument, mais considérant que chacun est libre d'ouvrir un blog, et d'y pondre les articles de leurs choix, je ne vois pas en quoi je devrais accepter des commentaires qui, par exemple, mettent en doute mes capacités intellectuelles ou professionnelles. 

Désormais, et à partir de dorénavant, les commentaires (beaucoup) trop longs, les insultes, les textes méprisants, les commentaires grossiers et les idéologies que je ne partage pas n'auront plus droit de cité sur ce blog. Ceux, en revanche, qui alimentent le débat n'en auront que plus d'espace, et la lisibilité d'Un Blog de Sel en sera améliorée. J'aurai également plus de temps pour commenter l'actualité, donner mon opinion, préparer des articles plus précis et plus nombreux. Et surtout, je n'aurai plus à répondre aux invraisemblables provocations de certains.

Voici donc le blog 2.0. Bienvenue à toutes les personnes de bonne volonté.  

02:35 Publié dans Nouvelles de Sel | Lien permanent | Commentaires (116) | |  Facebook |  Imprimer | | | |

mercredi, 18 janvier 2012

Jésus est anversois et Dewever veut son prépuce.

Une telle info mérite une brève. Selon P-Magazine, Bart De Wever aurait été contacté par un journaliste (Raf Sauviller) qui aurait retrouvé la trace du prépuce du petit Jésus, qui fut autrefois gardé dans la cathédrale d'Anvers. Elle y disparut en pleine iconoclastie. Sauviller l'aurait retrouvée dans une correspondance ancienne. Malheureusement pour lui, personne ne sembla s'y intéresser. Jusqu'à ce que Bart De Wever fut informé de l'extraordinaire nouvelle. Commentaire du Mamamouchi anversois : "Ceci est trop beau, trop drôle pour ne pas s'en occuper. Ramener cet objet à Anvers serait un succès historique. Bien sûr, que je veux (bien) y contribuer". On espère qu'il cherche plus à nous amuser qu'autre chose. Parce que penser que le prépuce de Jésus "appartiendrait" historiquement à la ville d'Anvers me paraît un tantinet prétentieux. Et tristement comique. Mais les Gantois vous diront peut-être que ça n'a rien d'étonnant de la part d'un Anversois : au XVIè siècle, un "linguiste" du cru nommé Becanus avait expliqué que l'anversois était la langue originelle, partant de l'idée que "Diets" ou "Duutsch" (le nom du dialecte en langue locale) provenait de "d'outste" ("la plus ancienne [langue]"). 

Mais ne soyons pas mauvaise langue : si Sauviller n'a trouvé aucun Anversois pour soutenir son action pour ramener le bout de zizi du Christ, ce n'est pas pour rien…

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mercredi, 11 janvier 2012

Les Francophones de Flandre à l'ONU.

Voici un communiqué de presse que je viens de recevoir de l'association des Francophones de Flandre et que j'ai décidé de publier intégralement. Ceux-ci ne demandent pas que l'administration leur réponde en français. Ils ne demandent pas de modification du statut linguistique de la Flandre. Ils demandent simplement d'avoir le droit d'organiser (et de voir sponsorisés) des activités culturelles en français. Le communiqué intégral est dans la suite. À vous de juger.

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Un Pardon, pour changer.

Cette fois, ce n'est pas un article que je vous invite à lire, mais une nouvelle. Eh oui, de la fiction. Avec un fond de vérité. Et pour changer, je ne vous invite pas à la lire sur ce blog, mais bien sur le site de Onlit.be — qui a récemment publié une nouvelle de mon ami Jean Bofane intitulée Mollili, que je vous invite à lire également. Cet excellent éditeur en ligne a donc bien voulu publier cet inédit de ma plume intitulé “Un Pardon". Bonne lecture !

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mercredi, 04 janvier 2012

Grimbergen fait mousser Kronenbourg. Mais pas Maes.

Il y a deux semaines, le Canard enchaîné publiait un petit article sur Grimbergen, intitulé «Grimbergen met le français en bière». Il y était question, bien entendu, du guichet de délation linguistique établi par la commune. L’article donna à un lecteur du journal satirique français l’idée d’envoyer une lettre identique à deux entreprises. D’abord, à Alken-Maes, qui distribue la bière Grimbergen en Belgique, ensuite à Kronenbourg, qui possède la marque. Le lecteur y avertissait les deux entreprises qu’il ne pourrait plus boire de la Grimbergen étant donné les actes de la commune du même nom. Et c’est là que ça devient comique. Car les réactions des deux brasseurs, reprises par le Canard enchaîné, sont quelque peu… disons… différentes. Et révélatrices.
 
Chez Kronenbourg (France), on n’y va pas par quatre chemins. «Non seulement nous comprenons, mais nous partageons votre indignation face à des propos inqualifiables [de la commune de Grimbergen] (…) Et nous sommes atterrés qu'un élu politique puisse tenir des propos aussi insensés et indirectement porter atteinte à la réputation de notre bière.» En revanche, chez Alken-Maes, on est un tantinet plus timoré : «nous souhaitons préciser que cette initiative émane de l'administration communale, et qu'il n'existe aucun lien entre cette dernière, d'une part, et notre brasserie de l'autre […] Alken-Maes est une entreprise active dans toute la Belgique et qui adopte une position de neutralité en matière de convictions religieuses, d'usage des langues ou de préférences politiques.» Et de préciser : «L'initiative qui est à la base de votre réaction n'est donc liée en rien à notre brasserie ni à notre bière Grimbergen, et nous regretterions que sur ces bases, vous ne puissiez plus déguster notre produit.»
 
C’est quand même curieux, non ? Une entreprise qui adopte une «position de neutralité» en matière d’usage des langues ? Car il ne s’agit pas de ça. Il s’agit bien d’une pratique parfaitement inconstitutionnelle, contraire au droit européen, révoltante pour toute personne censée, et pour Kronenbourg. Une pratique qui porte clairement ombrage à une marque qui n’a, de fait, rien à voir avec la commune du nom, à ceci près que celle-ci a sali ce nom, et que si j’étais monsieur Alken-Maes, je serais aussi furieux que monsieur Kronenbourg. Mais le dire tout haut risquerait de m’aliéner les clients flamingants qui, eux, savourent désormais doublement la Grimbergen : pour ses indéniables qualités brassicoles d’une part, et pour le surplus de caractère flamand associé à son nom désormais synonyme de délation linguistique d’autre part. Tiens. Du coup, je me demande ce qu’écrirait le distributeur belge d’Orval si la commune homonyme se mettait à inciter ses habitants à dénoncer les commerçants qui y parlent néerlandais…

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mardi, 27 décembre 2011

Ntango ya ba Falama. Ou la génération spontanée des Congolais flamingants.

Tout le monde a vu les manifestants pro-Tshisekedi marcher dans Bruxelles (et Anvers) avec des drapeaux indépendantistes flamingants, des portraits de Bart De Wever, le logo de la N-VA et l’une ou l’autre pancarte qui dans un autre pays aurait été qualifiée de raciste. L’une d’entre elles porte l’inscription : « Vive les Flamands. Les Wallons les voleurs ». On se croirait dans un meeting du Vlaams Belang, ou de l’arrière-ban radical de la N-VA. 

 

Bien des journaux ont commenté cette étrange association. D’autant plus tristement cocasse que la N-VA ne fait pas mystère de sa politique de regroupement familial qui reviendrait, si elle était appliquée, à renvoyer un certain nombre de ces manifestants au Congo, purement et simplement. Le parti de Bart De Wever a en effet proposé d’interdire à toute personne arrivée par regroupement familial d’en faire venir une autre par la même filière. En d’autres termes, un fils de Congolais arrivé après son père pourrait épouser une Congolaise et avoir des enfants, mais ne pourrait plus les faire venir en Belgique. Alors, quand les anti-Kabila ont brandi des drapeaux flamingants, au Nord comme au Sud, on a rapidement conclu à une excentricité plutôt amusante, et l’on s’est contenté d’expliquer que «les» (sic) Congolais pensent que les Francophones soutiennent Kabila et que les Flamands, à l’instar de Karel De Gucht ou de Bart De Wever, sont pro-Tshisekedi par nature.

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