vendredi, 19 octobre 2012
Le bal des dénis-oui-oui.
On vit de drôles d’heures. Certes, rien n’indique que la N-VA soit encore sur une courbe de progression. Pour autant, les belgicains peuvent difficilement crier victoire. Si les partis traditionnels flamands donnent plus ou moins l’impression d’avoir recouvré une certaine raison, ils sont néanmoins sous pression. Une pression qui les incitera à se raidir quelque peu dans les négociations sur la 6e réforme de l’État. La Belgique doit trouver 4,5 milliards, et si elle les cherche un peu trop du côté des taxes, la N-VA pourra cibler le «gouvernement taxatoire» et recruter quelques électeurs de plus. Si elle les cherche un peu trop du côté des économies, les régions qui ont le plus besoin de services sociaux, à savoir la Wallonie et Bruxelles, se verront imposer un appauvrissement supplémentaire, et qui dit appauvrissement dit augmentation de la délinquance. Avec à l’arrivée, là aussi, un argument de choix pour la N-VA.
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mardi, 16 octobre 2012
Bye bye BelgiëBarst™ ?
MISE A JOUR mardi 16 à 14h : après recomptage, je note que même en nombre de sièges, la N-VA ne fait pas 30% mais bien 29,6 %. Texte adapté.
Il y a plusieurs façons d’interpréter ces élections. Depuis hier soir, je n’en vois qu’une dans les médias. Alors, je vais jouer la contre-partition. Et elle va vous surprendre. Vous verrez pourtant que ça se tient. Alors, c’est quoi, mon laïus d’aujourd'hui ? Bart De Wever a perdu les élections provinciales ! Oui. Perdu ! La preuve : alors que son parti emportait près de 32 % des voix «flamandes» au Sénat en 2010, il n’a récolté ici que 28,5 % aux élections provinciales. Si l’on tient compte des sondages qui lui attribuaient encore très récemment de 35 à 40 % au niveau fédéral, on constate qu’il n’a absolument pas «cassé la baraque». Au contraire — si l’on considère que les provinciales ne sont pas si locales que ça, mais comparaison n’est pas raison —, la N-VA s’installe, effectivement, mais elle stagne. Victoire, peut-être. Mais pas délirante. Alors pourquoi la presse affirme que Mister Bart a progressé ? Je n’en sais rien. Bart De Wever a bien affirmé à la télévision flamande qu’il dépasse largement les 30 % aux provinciales et jusqu’ici, personne ne l’a contredit. Mais pour ma part, j’ai fait le compte sur base des informations de la Région flamande : sur les 4.090.023 votes valables, 1.167.152 iraient à la N-VA. Faites le compte, ça fait 28,54 %. Grosso modo le score du parti à la Chambre en 2010. Alors, où Bart De Wever est-il allé pêcher ses 33 % ?
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samedi, 13 octobre 2012
Let’s Twizz again
Il y a deux ans, le soir des élections, je me trouvais dans le sympathique studio de Twizz, consterné comme tout un chacun par le succès de Bart De Wever et de sa N-VA. Les têtes n’étaient pas à la fête. Mais le souvenir de la soirée, lui, est excellent. L’accueil chez Twizz est toujours agréable, et ça s’entend du reste au ton détendu de la station.
Cette année, Charles Van Dievort m’a de nouveau proposé de passer la soirée électorale chez Twizz, et ça promet d’être une soirée pas comme les autres. N’attendez pas une simple litanie de résultats. Oui, il y aura de l’analyse (avec notamment Francis Van de Woestyne, Vincent Slits, Hélène Remy et Nicolas Rymen). Oui, il y aura des résultats, avec quelques zooms sur les communes aux enjeux symboliques (Schaerbeek, Uccle, Charleroi, Namur, Liège, Anvers et j’en passe) et sur certains partis bien ou mal partis (N-VA, FDF et d’autres.) Oui, vous aurez les scores des personnalités politiques les plus en vue, et la science de Caroline Van Wynsberghe, politologue de l’UCL, vous éclairera tout ça. Vous entendrez les grosses têtes politiques répondre aux questions de la rédaction, et Paul Grosjean (rédacteur en chef de Lobby) ne manquera pas d’intervenir. Mais surtout, oui surtout, le tout sera animé par Maxence Lacombe et Pierre Chaudoir, alias les Flingueurs de l’info, et je tenterai d’ajouter à cette préparation alléchante une petite dose de piment sans laquelle je devrais du reste changer de nom.
Et le plus beau, c'est qu'il ne faut même pas avoir de radio : vous pouvez nous suivre en direct ou en différé sur http://www.twizzradio.be/ ! Autrement dit, ce dimanche, vous n'aurez aucune excuse : Pour découvrir l’autre façon de vivre les élections, c'est sur Twizz que vous écouterez, de 18 h à 21 h ! Tot dan !
P.S. : ça se lit que j'ai fait de la pub dans ma jeunesse ?
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vendredi, 12 octobre 2012
Nobel oblige.
Une fois sur trois environ, les jurés du prix Nobel de la Paix tombent dans l’excès d’aquavit au moment du vote. Cette année ne fait pas exception à la règle. Ils ont donc choisi « l’Union européenne », choix motivé par sa contribution « pendant plus de six décennies à promouvoir la paix et la réconciliation, la démocratie et les droits de l'homme en Europe ». Dont acte. Et un très mauvais choix. Et là , j’entends déjà certains crier « mauvais européen ». Euh, ben non, justement. C’est le contraire. S’il y a une Europe dont je rêve, c’est bien l’Europe de la paix militaire comme civile. Mais ce n’est pas celle-là qui a été encensée.
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jeudi, 11 octobre 2012
Le Jour J de l'Année A. Avec A comme Anvers.
« Elle résiste quand même bien, hein, la Belgique » C’est Christophe Giltay qui m’a dit ça un jour. Un pays dont on a annoncé la fin déjà mille fois, et qui existe toujours. Étrange ! Même s’il a fallu, pour qu’elle survive, lui donner des structures abracadabrantes. Même s’il a fallu mille fois, dans chaque partie (belgicaine, flamingante, wallingante, fédéraliste, républicaine…), ravaler sa fierté, sa salive, son combat, souvent obsolète. Cela dit, chaque fois qu’in extremis elle fut sauvée, ce fut au prix d’un arrangement douteux sinon létal à terme. Elle avait deux jambes de longueurs différentes ? Au lieu de lui mettre une semelle à un pied, on lui a mis deux jambes de plus qui, marchant à contresens des deux premières, l’immobilisent. Elle avait un cerveau manichéen ? Au lieu de construire des ponts entre les deux hémisphères, on lui a scié la boîte crânienne en deux, bouché l’interstice au Walen Buiten, et cette fois, ce fut le cerveau, scindé définitivement qui se mit à donner à chaque jambe un ordre différent. La Belgique n’est plus immobile depuis, mais elle tourne en rond et manque de se ramasser à chaque tour. Elle louchait, un œil rivé sur la séparation et un autre sur l’union ? Au lieu de lui imposer des verres correcteurs qui eussent permis aux deux yeux de regarder dans la même direction, on a raccordé chaque œil à un des deux demi-cerveaux, et désormais, non seulement elle pense différemment, mais en plus, elle voit deux choses complètement opposées. Et pourtant, elle tourne !
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vendredi, 05 octobre 2012
Bruxelles, c'est Jerusalem
S'il faut le dire plus clairement pour qu'on comprenne, dites-le moi. Dans une interview à De Tijd, Geert Bourgeois (N-VA) explique sa vision du conféderalisme: chacun ses impôts, chacun sa sécurité sociale, son marché du travail, ses structures salariales. Il dit aussi ce que j'ai dit depuis un bon moment: 2014 est l'année A pour la N-VA. Bourgeois énonce ce qu'on pourra encore faire ensemble: l'armée et la gestion de Bruxelles, que la Flandre de la N-VA ne lâcherait pas. Pour des raisons idéologiques, évidemment, mais aussi financières: Bruxelles, c'est plus du quart du PIB "de la Flandre" et un transfert fiscal de plus de 6 Mia €. Et bien evidemment, Bruxelles serait cogérée par les deux États. Comprenez bien ce que ça signifie: enclavée en Flandre, la Capitale sera à la merci de ses décisions et la Wallonie n'y pourra mais. Et plutôt qu'une majorité à Bruxelles, les Francophones deviendront une minorité en Flandre. Comme je l'ai maintes fois expliqué, ce confédéralisme, c'est tout bénef pour la Flandre, la misère pour la Wallonie et la perte de sa richesse et de son autonomie chèrement acquise pour Bruxelles. Bourgeois explique que "Bruxelles serait une sorte de Jérusalem". Et il ne comprend probablement pas à quel point il a raison. Sauf que ce ne serait pas juste Bruxelles Est qui serait occupée, mais toute la ville, par des natiobalistes. Avec des conséquences imprévisibles quant aux réactions de la population.
Didier Reynders nous explique depuis plusieurs années qu'il y a moyen de discuter avec une N-VA au pouvoir, de ce que nous voulons encore faire ensemble. Eh bien, voilà , maintenant, il sait. L'armée. Enin, ça, c'est la version Bourgeois, parce que Bart De Wever explique que l'armée, ce sera à terme une compétence européenne. La monnaie l'est déjà . Que reste-t-il à négocier? C'est simple: une aumône pour la Wallonie qui empêchera tout investissement un tant soit peu sérieux, et la négociation d'une fiscalité et d'une sécu pas trop, trop différente entre Bruxellois flamands et Bruxellois wallons dans la "capitale" de l'UE où la ségrégation fiscale et sociale sera en vigueur, comble des combles! Ah oui, j'oubliais: l'armée est déjà placée sous la direction de généraux néerlandophones. C'est 1918 à l'envers. En voor de Walen, hetzelfde.
Les Flamands auront les cordons de la bourse et les Wallons le droit à la mendicité. À Bruxelles, les médecins unilingues seront interdits d'hôpitaux. Quant à la construction d'écoles francophones ou le financement de l'enseignement dans la Capitale, elle reviendra à la pauvre wallonie… Bref, les conditions de la N-VA sont inacceptables. N'en déplaise à Didier Reynders qui ferait bien de troquer sa casaque de Dalladier pour celle de Danton.
Car il faut être clair, et je m'adresse avant tout aux journalistes flamands: une victoire de la N-VA en 2014 signifie purement et simplement la fin de la Belgique, dans des circonstances qui pourraient s'avérer tragiques. D'autant plus si, d'ici-là , la crise nous amène à une situation grave en Wallonie et à Bruxelles (24% de chômage déjà …) N'est-il pas temps d'expliquer ça à l'électeur moyen de la N-VA, qu'il puisse au moins faire son choix en connaissance de cause? Je sais, chers confrères de Flandre, que vous pensez la scission impossible. Mais c'est très mal évaluer les Bruxellois et les Wallons. Si leur avenir économique est meilleur sans la Flandre qu'avec elle dans une perspective confédérale où ils auront tout à perdre, ce sera le clash. Et ils feront ce qu'il faut. Pendant que vous niez l'évidence, le Centre et le Sud se préparent déjà à l'aprés-Belgique. Et si les Flamands veulent garder "leur argent" en sus de celui de Bruxelles parce qu'ils ne se trouvent pas encore assez riches, ce qui les amène à militer pour une scission plus ou moins confédérale, du côté des Wallons et Bruxellois, ce serait purement et simplement une question de survie. Vous pouvez obtenir une autonomie honnête (sans Bruxelles, donc) par des actions pacifiques et honorables, encore faut-il respecter tous vos citoyens. Mais quand il sera question pour Bruxelles et la Wallonie de simplement éviter le grand plongeon vers la misère et la soumission, n'attendez surtout pas de vos concitoyens du Sud qu'ils vous fassent des cadeaux. It's gonna get nasty. À force de vous répéter en boucle, dans vos cercles intellectuels, que les Bruxellois et les Wallons sont gentils et incompétents, vous avez oublié qu'ils ont beaucoup en commun avec les Flamands: ils sont placides très longtemps, mais quand il s'agit de défendre leur bifteck, les agneaux se transforment en loups.
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jeudi, 04 octobre 2012
Bruxelles, tu l'aimes ou tu la quittes !
Un jour que j’avais pris le volant d’une voiture française à Bruxelles, je me suis demandé ce que les autres chauffeurs avaient tout à coup contre moi. Refus de priorité, klaxons en tout genre, jusqu’au mec devant moi qui a attendu le dernier moment pour passer à la limite du rouge à un carrefour, m’obligeant ainsi à attendre que le feu soit à nouveau vert. Voyant qu’il n’avançait pas, j’avais donné un discret coup de klaxon qui m’a valu un doigt d’honneur. Hébété par tant d’agressivité subite, qui venait en sus de l’agressivité habituelle du conducteur bruxellois, je m’arrête, je vais dans un magasin, et au retour, je remarque la plaque d’immatriculation de la voiture : c’était une 75. Immatriculée à Paris. Je n’y avais pas fait attention au départ, parce que le propriétaire du véhicule venait d’un tout autre département. J’ai éclaté de rire. Je venais tout simplement d’expérimenter l’amour immodéré du Bruxellois pour le Parisien, une vieille histoire que j’avais presque oubliée. Cet épisode salé se passait dans les années nonante, bien avant l’arrivée massive de «Parisiens» fortunés à Bruxelles.
La semaine passée, quatre correspondants français à Bruxelles se sont exprimés via Twitter sur la propreté de la ville et la vulgarité de certains chauffards. Je vous livre les noms de ces journalistes en pâture — c’est mon côté délateur : ce sont François Beaudonnet (France 2), Alain Franco (RTsuisse, Le Point et RTL), Hughes Baudouin (LCI) et Jean Quatremer (Libération). Qu’est-ce qu’ils n’avaient pas fait là ! Réagissant l’un à l’autre, se mettant en copie, leurs récriminations furent bientôt perçues comme une attaque en règle de «Parisiens condescendants» contre la belle cité de Bruxelles, une bataille honteuse et déplacée, d’une arrogance inadmissible. Ils reçurent une volée de gazouillis en retour, sur le thème du «si t’es pas content, rentre chez toi». Eh oui. Bruxelles, on l’aime ou on la quitte, donc. Et si on l’aime, on ravale ses critiques, pigé ?
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mardi, 02 octobre 2012
Pour vaincre les canons nationalistes, jetez vos armes !
Exclusif : Patrick Janssens avait approuvé l’interview des Inrocks !
Ce week-end, dans Le Soir, le bourgmestre d’Anvers, Patrick Janssens revenait sur son interview publiée dans les Inrockuptibles la semaine passée. L’article, disponible en ligne, était intitulé « Il y a un risque que la Flandre devienne indépendante ». Comme tous les titres d’articles, il était déduit le plus logiquement du monde de l’interview. C’est en effet ce qu’on peut conclure, primo du potentiel de victoire de Bart De Wever, et secundo, des déclarations de Patrick Janssens à David Doucet, des Inrocks : « Je ne vais pas vous dire [que Bart De Wever] est dangereux, mais que son but n’est pas de gérer Anvers, mais de rendre la Flandre indépendante. Son discours consiste à dire que si les choses ne vont pas, c’est à cause du gouvernement fédéral. Selon lui, il suffirait que la Flandre soit indépendante pour que tout aille mieux ». Lorsque le journaliste français lui demande si Bart De Wever peut devenir « incontournable au plan national s’il gagne ses élections », le bourgmestre d’Anvers lui répond notamment : « Je crains que Bart De Wever utilise ses fonctions de bourgmestre pour promouvoir l’indépendance de la Flandre. Il risque de prendre la ville en otage de ses intentions séparatistes. »
Une semaine plus tard, Le Soir lui posait la question suivante : « Vous avez dit aux ‘Inrocks’ : ‘si Anvers tombe aux mains des nationalistes (de la N-VA), il y a un risque que la Flandre devienne indépendante’. » Réponse de Patrick Janssens : « Je ne l’ai pas dit comme ça. Je donne peu d’interviews aux médias étrangers parce qu’il y a toujours un risque qu’ils grossissent les propos. C’est ce qui s’est passé ici ». Dont acte. Les Inrocks auraient « grossi les propos » du bourgmestre ! Or, j’ai pu me procurer une copie de l’interview non corrigée telle qu’elle a été envoyée le 18 septembre 2012 à Bart Govaert, l’attaché de presse (et porte-parole) de Patrick Janssens. Et hormis l’une ou l’autre coquille, elle est identique au texte de l’interview définitive. Bart Govaert a bien approuvé l’interview ! Pourtant, moins d’une semaine après sa parution, Le Soir révèle que Patrick Janssens « dément les propos que lui ont prêtés les Inrockuptibles, à savoir que selon lui, le but de Bart De Wever n'est pas de ‘gérer Anvers, mais de rendre la Flandre indépendante (…) Si Anvers tombe aux mains des nationalistes, il y a un risque pour que la Flandre devienne indépendante’ et qu‘une large couche de la population (à Anvers) se reconnaît dans le vote d'extrême droite’. » Vérification faite, le texte de l’interview de Patrick Janssens approuvé par son porte-parole dit pourtant bien clairement : « Ça veut tout simplement dire qu’à Anvers, il y a une large couche de la population qui se reconnaît dans le vote d’extrême droite. » Ba-da-boum !
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vendredi, 28 septembre 2012
The Line : Le ridicule m'a tuer !
La Flandre institutionnelle n'a pas peur du ridicule ces jours-ci. Suite à des plaintes de (rares) citoyens tâtillons qui ne supportent plus de voir le moindre mot de langue étrangère figurer sur leurs beaux bus, le gouvernement flamand va renforcer les règles publicitaires en la matière pour De Lijn (« La Ligne », la société de bus de la Région flamande) en dépit de la Constitution belge qui précise que la langue est libre en Belgique, sauf pour l'administration ou la justice. Une pub ne concerne de toute évidence ni l'une, ni l'autre. Mais Moeder Vlaanderen est plus forte que toi, préciserait la N-VA. C'est là que ça devient (encore plus) comique.
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Le Printemps wallon & bruxellois
Il y a quelques semaines, L'Aurore — Éditions numériques m'a demandé de préfacer un ouvrage intitulé « Le Printemps wallon et bruxellois. J'ai trouvé l'idée géniale. Il s'agissait de réunir en un livre numérique les programmes des quatre grands partis francophones, et leurs réponses à un certain nombre de questions posées par des électeurs. Le tout à un prix très abordable, mettons deux paquets de frites. Ce qui m'a plu dans cette initiative, c'est qu'elle correspond à un besoin fondamental aujourd'hui : celui, pour le citoyen, de se reconnecter à la politique. Aujourd'hui, les partis ont de plus en plus tendance à s'adresser à nous comme l'on s'adresserait à des idiots. Ils semblent penser que nous choisissons nos élus sur des affiches avec une jolie photo, et parfois, un slogan quelconque qui conviendrait aussi bien au parti d'en face. Ils nous imposent des lipdubs souvent imbéciles et des slogans ridicules. Pour utiliser un calque de l'anglais, la campagne pour les communale m'a parue — à quelques rares mais notables exceptions près — pathétique. Mais n'est-ce pas aussi notre faute ? N'avons-nous pas abandonné l'idée de voter intelligemment, faute de nous intéresser à ce qui constitue pourtant le cœur de notre démocratie, la politique ? N'avons-nous pas écouté le voisin déblatérer sur untel ou untel, nous assurant qu'il était nul, pour voter un peu au vogelpik, formant notre conviction sur base de on-dits, ou parce que celle-ci ou celui-là a « une bonne tête » ? Quand avons-nous, pour la dernière fois, interrogé un ou deux représentants communaux et écouté ce qu'ils avaient à nous dire ? Quand avons-nous lu un programme avec un minimum d'attention ?
La crise est là . Elle n'est pas seulement économique et financière. C'est aussi une crise des valeurs, de la relation du citoyen à son élu. Ce n'est donc pas un hasard si, tant au nord qu'au sud, des initiatives sont nées, qui tentaient de rapprocher le citoyen des politiciens. En Flandre, l'excellent blog Vragende Partij (partie demanderesse) de la VRT joue ce rôle, profitant de la quasi-universalité du web. Côté francophone, bepolitics.be s'y est mis également. Mais ce petit livre à 4,99 euros, disponible pour toutes les bonnes liseuses, vous offre un panorama complet des progammes, ainsi que des réponses aux questions que le citoyen belge se pose. CDH, Écolo, MR et PS vous parlent en direct, vous pourrez comparer leurs réponses. Alors, cette année, n'allez pas aux urnes sans avoir lu ce livre. C'est un bien précieux. C'est votre lien avec votre démocratie. Ah oui, j'oubliais : j'ai évidemment accepté de rédiger la préface. Et rassurez-vous, j'ai fait court !
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