mercredi, 04 juillet 2012

Éric Van Rompuy, ou la charité qui se moque de l'hôpital.

La twittosphère est en émoi. Un ponte du CD&V, Éric Van Rompuy (le frère d’Herman, membre du même parti et flamingant jusqu’au bout des ongles) s’est soudain rendu compte que la N-VA était indépendantiste. Selon lui, Bart De Wever mènerait la Flandre droit à l’indépendance, et le gouvernement flamand à la rupture. Double crime de lèse-majesté. Pourtant, c’est ce même parti chrétien-démocrate et (très) flamand qui s’est, voici 8 ans, mis en cartel avec une N-VA alors groupusculaire. À cette époque, la formation de Bart De Wever était pourtant déjà clairement indépendantiste et clairement antisocialiste. Ça n’a pas empêché le CD&V de faire ami-ami avec elle et de l’emmener au pouvoir en Flandre, avec… les socialistes. Depuis 2010, cela fonctionnait relativement bien. Tout ce petit monde vivotait ensemble, avec toutefois des aspirations plutôt opposées, du moins entre les socialistes et la N-VA ; le CD&V couvrant à peu près tout le spectre qui sépare ses deux partenaires gouvernementaux, du mouvement ouvrier chrétien proche de la gauche aux conservateurs proches de Bart De Wever. De même au niveau du flamingantisme, où le CD&V compte aussi bien de vieux belgicains comme Mark Eyskens que des flamingants qui, il y a peu, militaient pour un confédéralisme poussé, ce qui revenait à une scission du pays. Et parmi ces derniers, on trouvait… tiens, tiens… Éric Van Rompuy en personne.

 

Alors, qu’est-ce qui s’est passé ? 

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vendredi, 29 juin 2012

Coup de pute de fils de pub à Brusselicious.

Un publicitaire sait qu’une mauvaise pub, c’est toujours une pub. Au risque, donc, de faire de la pub à une mauvaise pub, voici une histoire qui montre l’esprit de solidarité et de respect qui règne chez les fils de pub. Dans toute bonne histoire, il faut une victime et un coupable. Je prendrai avec délectation le rôle de la victime. Car quelqu’un a reçu un Gold Award du Creative Club of Begium (CCB pour les intimes) à ma place. C’est ce qu’on appelle un cas d’école de violation du droit d’auteur. Et comme un award est une affaire publique, je ne vois pas comment préparer ce plat qui se mange froid autrement qu’en public. L’histoire est gourmande, elle concerne Brusselicious.

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samedi, 23 juin 2012

Accord papillon et décret bourgeois : le prix de l'incertitude.

Suite à la confirmation de la décision du gouvernement flamand d'interdire la représentation des bourgmestres francophones (c'est eux qui sont visés), je reposte ce billet du 14 octobre qui éclaire un peu la question et prédisait déjà une chute des partis traditionnels flamands pour les prochaines élections.

Après avoir attentivement relu l’accord papillon, le décret Bourgeois portant notamment sur la nomination des bourgmestres ainsi que l’échange en commission du 4 octobre entre Geert Bourgeois et Joris Van Hauthem (Vlaams Belang), je constate que j’ai été un peu rapide (et pas tout à fait juste) dans ma couverture de la non-nomination des bourgmestres — (tout comme Le Vif, du reste). Je vais essayer de préciser ce que tout cela cache, avec un peu plus de justesse qu’hier, pour la nomination des bourgmestres.

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lundi, 18 juin 2012

Pour la paix de nos enfants, cognons-les à sang !

Or, donc, ce dimanche, des néonazis défilaient tranquillement dans les rues de Bruxelles à la suite du Parti populaire — mais sans s’y mêler —, pendant que des jeunes ouvriers chrétiens, des socialistes, des anars, et des membres de la FGTB se faisaient tabasser par la police avec une violence inouïe à la station de métro Trône. Les images rappellent même furieusement celles du ratonnage des Algériens à la station de métro Charonne à Paris en 1962, telles que filmées par Rachid Bouchareb dans son film «Hors-la-Loi». Les images du film seulement : il y a eu huit morts à Charonne, et un seul blessé (hospitalisé) à Trône. Selon la DH, les insultes racistes des policiers étaient de la partie, et le journaliste présent raconte : «La charge policière est brutale. Elle ne distingue pas les manifestants des autres personnes présentes dans le métro. “T’es journaliste ? On s’en fout !” nous lance l’un d’eux pendant que ses collègues frappent dans tous les sens : manifestants, voyageurs, journalistes… “Arrêtez !” crie une femme. “On ne sait plus respirer !” Toujours sans succès. Bilan de ce vrai lynchage policier : deux hommes en sang dont un – Snatsh de son surnom – a dû être évacué en ambulance. Tabassé par la police (il en avait quatre ou cinq sur le dos), Snatsh présente une large ouverture sur le crâne. Il est resté inanimé durant quelques minutes dans le métro avant que la police ne le remonte à la surface tel un sac de patates. Les secours l’ont réanimé. Ils ont même sorti le défibrillateur, au cas où…» 

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jeudi, 14 juin 2012

Épire, ou la fin de l'empire européen (sur ultragonzo)

Les éditions La Boîte à Pandore, qui fait partie du même groupe que Les Éditions de l'Arbre qui avaient publié mon Bart De Wever, publient aujourd'hui La Face cachée de la Crise grecque  de Vangelis Demiris, correspondant grec, notamment de la télévision publique. En 200 pages, Vangelis nous brosse un tableau de la pire crise qu'un pays de l'Union ait connue depuis sa fondation. Une véritable descente aux enfers. Tout le monde en prend pour son grade, la droite, la gauche, les dirigeants européens, les intérêts partisans et le protectionnisme allemand, les agences de notation, les ambitieux, les spéculateurs, et les Grecs eux-mêmes. J'ai bien dit : sans concessions.

Il faut lire ce livre aujourd'hui pour comprendre ce qui est réellement en jeu en Grèce et en Europe. Il traduit des mots comme "austérité" par des réalités, comme ce chef d'entreprise aujourd'hui obligé de faire les poubelles pour se nourrir. 

Et comme ce mois-ci, je me vous à l'ultragonzo exclusivement, pour en savoir plus, lisez mon papier sur le blog d'Ultragonzo 2.0

 

Vangelis Demiris, La Face cachée de la Crise grecque, La Boîte à Pandore, 199 pages. 

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Photo : Vangelis Demiris, son livre, et Marcel Sel lors de la conférence de presse

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mercredi, 30 mai 2012

Je me fais Zemmour sur Ultragonzo.

Donc, ce mois-ci, je suis plutôt actif sur ultragonzo.com , le site des chercheurs de subjectivité. C'est là que vous trouverez mes billets jusqu'au 25 juin. Et un relais sur ce blog pour vous informer de mes nouveautés. Donc, j'y ai écrit "Zemmour de rire". Entre autre choses, j'explique en prenant et vérifiant les exemples qu'il utilise pour "expliquer" la Belgique, pourquoi il n'est pas à la hauteur de ce qu'on lui prête en matière de qualité journalistique, d'honnêteté intellectuelle et peut-être même de culture. Mais le pire, c'est que j'ai dû y prendre la défense des néoflamingants, tant l'inexactitude des informations de Zemmour tendent à l'insulte. Bonne lecture ! En voor de Vlamingen hetzelfde !

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vendredi, 25 mai 2012

Ultragonzo, un autre journalisme.

Depuis ce matin zéro heures, une dizaine de fous dangereux ont lancé une expérience journalistique qui renoue avec les grandes heures de l'ultrasubjectivité, Ultragonzo.com . Inventé par Hunter S. Thompson dans les années 60, le journalisme ultrasubjectif, ou journalisme gonzo refuse le principe inapplicable de l'objectivité et présente au contraire un point de vue totalement subjectif où les émotions ressenties par le reporter ont autant d'importance que les faits dont il parle. Thompson s'est rendu célèbre par une série de reportage sur les Hell's Angels avec lesquels il a vécu un an.

L'objectif du journalisme ultrasubjectif n'est pourtant pas de limiter les faits à un seul point de vue, celui du journaliste, mais d'atteindre la zone de subversion des pouvoirs par une plongée dans le réel, les émotions qu'il suscite. Dans les années 80, les magazines alternatifs français (comme Actuel, Rock&Folk, etc.) s'étaient largement inspirés du gonzo, mais d'ultrasubjectif, les reportages étaient souvent devenus plutôt égocentriques, une ode à l'auteur lui-même, qui devenait vite lassante. Les gonzonautes d'ultragonzo.com reprennent les choses au début. Avec une liberté totale de forme et de fond, ils explorent la relation entre l'information et l'être. Plus qu'une provocation, les premiers textes du site (déjà bien fourni) montrent que l'explosion de la forme journalistique classique amène au contraire une plongée dans l'univers du réel, au cœur des faits, loin des idéologies et des poncifs.

Ce mois-ci, je serai donc moins actif sur mon blog, pour alimenter ultragonzo.com. Outre mes premiers textes (309% de fierté et Enculé), vous pouvez y découvrir les talents de quelques gonzojournalistes d'un mois, dans tous les domaines, de la musique à la télé en passant par la société et la politique. Rien que les bios des gonzonautes valent déjà le détour. N'oubliez pas de passer par Lorem Ipsum Dolor, sorte de mode d'emploi en live aux sources du gonzo par Candy Says. 

Bonne visite gonzo ! Accrochez-vous, ça tache. Et ça décoiffe. Ultragonzo.com est tout particulièrement recommandé aux journalistes en mal de nouvelles expériences ! Gonzooooo !

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jeudi, 24 mai 2012

Vlaanderen, une Charte sur un toit brûlant.

Régulièrement, "la Flandre" indépendantiste se rappelle à notre bon souvenir. Ah non, pas "indépendantiste", mais "autonomiste". Pardon. Si je maintiens le mot "indépendantiste", je vais me faire bouffer tout cru. Et régulièrement, le gouvernement et le parlement flamands avancent l'un ou l'autre pion en direction d'une future indépend… oups… autonomie. Le tout évidemment dans un cadre bien belge. Cette fois, c'est fait, une charte, prélude à une constitution, nous dit qui est réellement cette Flandre. Mais sans tout à fait nous le dire clairement. Kris Peeters, ministre-président de la Région et de la Communauté flamandes l'a présentée en grande pompe hier après-midi.

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lundi, 21 mai 2012

Pour les enfants, c'est Uccle, mais pas Ukkel.

MISE A JOUR CI-DESSOUS

Suite à mon billet sur l'ignominieuse règlementation linguistique de Zaventem, l'un de mes commentateurs a eu la bonne idée d'aller voir ce qui se passait dans la commune où j'habite, à Uccle. Et patatras, sur le site néerlandophone de la commune (bilingue de droit), il y a bien des liens en néerlandais vers les brochures d'activités pour enfants, sauf que ces brochures elles-mêmes sont uniquement… en français ! Je pense que ceci n'est pas conforme à la législation. Force est de constater qu'Armand De Decker, toujours prompt à fustiger les "excès" de ses anciens amis du FDF n'est lui-même pas très regardant en matière de courtoisie linguistique (d'autant qu'ici, il s'agit de respecter la Loi). Il me répondra qu'il n'y a pas plus de 3 ou 4% de Néerlandophones dans sa commune. Mais avec les moyens dont elle dispose (l'une des plus riches de Belgique), on pourrait au minimum espérer une promotion claire des activités en néerlandais ou bilingues, et idéalement, un site en anglais et en allemand, dès lors que Waterloo le fait !

Bien sûr, il ne s'agit pas ici d'un règlement contraignant qui impose une langue, inscrit dans les tables de la Loi et je sais par expérience que toutes les langues sont autorisées lors de ces activités ludiques. Mais une telle négligence dans l'information est d'autant plus inacceptable qu'elle donne du grain à moudre aux nationalistes du Nord, qu'elle crée une incertitude d'accueil pour les parents d'enfants néerlandophones et les expats et qu'elle donne une image minable de cette commune qui jouxte deux communes à facilités et ramasse une belle masse de pognon frais chaque année. 

Pour info, monsieur De Decker, tout près de chez moi, il y a des rues qui s'appellent Dieweg et Kauwberg ou chemin Avijl. La maison que j'habite appartenait il y a cinquante ans à un quidam qu'on appelait "de Zwette Louis" et non "Louis-le-noir". Dans mon quartier, les gens se parlent encore bruxellois et les chemins et rues sont truffés de références à cet héritage flamand. Alors, s'il-vous-plaît, faites un peu honneur à l'histoire de la commune que vous dirigez. Et revoyez-moi illico ce site et cette politique stupidement et égoïstement "francophile".  

As ge da ni rap dôd, Menier De Decker, zal ik a zegge de noste ki dakik a zee : ge zet ne schieve lavabo. En dat in a kas !

MISE À JOUR

Un ancien échevin ucclois me fait parvenir les remarques suivantes : "ceci remonte à de très nombreuses années où les activités parascolaires néerlandophones étaient gérées par l'enseignement néerlandophone, et ce à leur demande! C'est le Candelaershuys, la maison communautaire flamande qui gère ces activités! La commune s'est chargée d'organiser les activités parascolaires du côté francophone. Depuis plus de 10 ans, la commune a intégré et reconnu la communauté flamande de manière significative en ouvrant une bibliothèque néerlandophone, en fêtant la fête flamande et en organisant diverses activités culturelles avec le Candelaershuys...Celle-ci n'a pas pensé à demander à la commune de publier ces infos sur le site communal. C'est une idée qui peut être reprise. Il faut noter aussi, que toute personne peut mettre son enfant au parascolaire francophone s'il le souhaite! (…) J'ai dailleurs initié de nombreuses activités intercommunautaires comme un festival rock organisé par 6 associations de jeunesse( 3FR et 3 NL)! »

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dimanche, 20 mai 2012

L'Europe se crashe à Zaventem

Ça devient si courant que les journaux ne savent plus trop comment aborder le sujet, et du coup, ils ne l’abordent pas. C’est très bien pour les stratégies nationalistes, et leur aspect scandaleux qui se banalise doucement. Les faits : le 14 mai 2012, la commune de Zaventem vote un nouveau règlement pour les services d’accueil de la petite enfance et les «plaines de jour» organisées par la commune. (Pour info, en Belgique, les «plaines de jour» sont des services d’accueil ludique des enfants en période de vacances, qui impliquent une organisation et des animateurs, à ne pas confondre avec les plaines de jeux elles-mêmes, comme beaucoup de journalistes belges et étrangers l’ont fait à Liedekerke).

 

Dans ce nouveau règlement, l’article 7 est totalement en opposition au Traité de Lisbonne et à la Constitution belge : «Zaventem est une commune flamande. Sur la plaine de jeux, il ne peut être parlé que néerlandais, tant par les animateurs et les parents, que les enfants.» L’on notera la maladresse, volontaire ou non, de la formulation. Dans un règlement qui concerne spécifiquement les plaines de jour, la formulation précise que «sur la plaine de jeux », l’on ne parle que néerlandais, sans repréciser que cela ne concerne que les jeux organisés (par la commune). Certain interprèteront donc que Zaventem interdit effectivement aux gens de parler leur langue maternelle dès qu’ils sont sur une aire de jeu. Ce n’est pas ce que dit le règlement en lui-même quand on tient compte de son préambule. Mais cette formulation négligente pourrait autoriser l’un ou l’autre garde champêtre à penser que… et à virer des enfants qui ne parleraient pas néerlandais entre eux des balançoires et toboggans. Inquiétant.

 

Mais là n’est pas le pire…

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