lundi, 13 juin 2011
Un an et tous dedans.
Il y a précisément un an, le 13 juin 2010, je publiais deux papiers sur ce blog. Dans le premier, j'annonçais qu'on retournerait aux élections cette année. Jusqu'ici, les événements ne m'ont pas donné tort. Ce papier, je l'avais publié avant même que les résultats officiels ne soient connus. Dans le second, je donnais une image de la N-VA que l'on peut contester, mais qui précédait le raisonnement précédent (vous me suivez ?) À l'occasion du premier anniversaire de ces élections qui non seulement n'auront pas permis aux partis de s'entendre, je vous propose de relire ces deux papiers qui sont diablement actuels.
Au soir des élections, j'étais sur Twizz, et j'y disais que la seule solution serait une coalition des partis démocrates. Scotchés à la N-VA, aucun parti flamand n'a osé. D'où le NoGov : avec la N-VA, comme je l'avais prévu, aucune entente n'est possible. Cette semaine, suite à la sortie des Secrets De Bart De Wever, un journaliste du Standaard twittait que mon livre n'apportait rien de nouveau (un peu facile vu la masse de choses qu'il contient, mais j'y reviendrai). Et pour cause, beste collega, (cher collègue), la news, je l'apportait il y a un an déjà. Alors que dans votre journal, on attend toujours, un an après, qu'elle paraisse.
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samedi, 11 juin 2011
Superbart, ge zijt geDaan
Eh, les Wallons, les Francos, les fransquillons, les frouzes, les ceusses qui trouvez que le flamoutch n'est pas une belle langue, voici que vous allez écouter de la chanson flamande en boucle tout le week-end. Si,si, je vous le dis. Parce que vous allez vous brancher sur le site du Standaard qui a cette fois pris une (très) bonne initiative. En demandant à plusieurs personnalités d'écrire une lettre, soit à Elio Di Rupo, soit à Bart De Wever (oui, je sais, toujours mettre les deux sur pied d'égalité, c'est un peu fastoche : Elio n'a pas inventé le Nogov, il aurait au moins fallu proposer aussi Wouter Beke, mais bon), De Standaard a eu la surprise de voir arriver Daan (du talent, de l'attitude, du son…) avec une chanson à Bart De Wever. «Ton pays n'est pas mon pays». Et un clip du cadreur et reporter de guerre Daniel Demoustier. La chanson est déjà sur le site de la RTBF (avec traduction française). Quant à moi, ne comptez pas que je vous traduise quoi que ce soit. Je vous dis juste : «et pour les francos, la même chose». Les mots sont dur, le ton est radical. Et pour une fois que Daan chante en vloms, et vous dit «godverdomme», vous n'allez quand même pas bouder votre plaisir ?
Je sais. À la première écoute, vous vous direz peut-être que ce n'est pas un style de musique très populaire au Sud. Mais à la troisième écoute, à la deuxième peut-être déjà, vous serez happé. C'est juste un tube. Demain, la chanson sera en téléchargement gratuit sur le site du Standaard.
Un tube indispensable : ce clip vaut 10 passages de Bart De Wever à De Slimste Mens. Alors, téléchargez, échangez, envoyez, internationalisez. Ce week-end, vous allez écouter du rock flamand. En boucle.
J'avais rencontré Daan à Ceci n'est pas un Pic-nic. Et contrairement à ce qu'il disait en radio ce matin, il est tout sauf pompeux. Et que ceux qui pensent encore que les humoristes (dag Bert…) et les artistes sont juste des rigolos aillent se faire voir.
Daan, jouw land is wel mijn land.
P.S. : en principe, je ne reprends pas l'information déjà parue en mainstream media, mais dans ce cas, si je ne l'avais pas fait, je ne me le serais jamais pardonné.
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vendredi, 10 juin 2011
Les Secrets de Bart au Bar (de l'Europe)
J'ai eu le délicieux plaisir d'être l'invité du Bar de l'Europe sur TV5 Monde, que vous pouvez voir sur grand écran ce samedi 11 juin à 18h20 (TV5Monde) et à 19h20 (La Trois). Dans cette émission, que j'aime beaucoup pour son format court et sa rigueur, Paul Germain reçoit, à son bar, «des invités de toutes nationalités, des acteurs de la vie politique européenne, des militants comme des analystes, des journalistes…» Le sujet : l'Europe et les relations entre nos institutions et le reste du monde.
Chaque invité se voit proposer un mets et une question d'une personne qui ne partage pas tout à fait — et de préférence pas du tout — son opinion. Pour le mets, j'ai eu droit au gâteau d'anniversaire du #nogov. Pour l'opposant, Paul Germain a eu le bon goût de me soumettre à la question de «mon ennemi préféré», Charles Bricman, l'auteur de Comment être belge (Flammarion, collection Café Voltaire), un livre dont j'ai beaucoup aimé le style et le récit, mais dont je ne partage pas les conclusions, nul n'est parfait.
Charles a pour sa part eu la délicieuse attention de me poser une question «sans malice» (et elle l'était), directe et nécessaire, que je vous propose de découvrir ainsi que l'ensemble de l'émission proposée en ligne ici ou il est dit que je suis, aussi, un «provocateur» (j'assume).
Et lorsque vous aurez terminé, histoire de rêver un peu de la Belgique d'autrefois, celle où le nationalisme n'avait pas vraiment cours et où nous pensions que vivre ensemble était la chose la plus naturelle du monde, je vous recommande chaudement de revoir l'émission du 28 mai, qui était consacrée à un homme d'État probablement trop grand pour notre petit pays, qui est de droite alors que je suis de gauche, qui est plutôt néerlandophone alors que je suis plutôt francophone, mais du temps de qui l'on ne se demandait pas si la Belgique allait avoir, un jour ou l'autre, un gouvernement. Vous aurez reconnu Guy Verhofstadt.
Oh, mais tiens ! J'ai réussi à pondre un billet moins long que le livre de Charles !
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mercredi, 08 juin 2011
Premières interviews : La Une, La Première, Twizz et chat au Soir.
Je serai au 13 heures de La Une (RTBF) ce Jeudi 9 pour parler des Secrets de Bart De Wever
Ensuite, vous pourrez chatter avec moi en temps réel sur le site du Soir vers 15 heures.
Je passerai ce vendredi à 7h20 sur La Première et à 7h40 sur Twizz.
À suivre…
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mardi, 07 juin 2011
Les Secrets de Bart De Wever, la couverture dévoilée.
Le compagnon idéal de vos vacances.
Les Secrets de Bart De Wever vient de sortir aux Éditions de l'Arbre,
(ISBN 978-2-87462-077-5)
«Enquête inquiétante dans les coulisses nationalistes» (Le Soir)
«Un brûlot de 439 pages établit les liens entre le nationalisme flamand et l'extrême droite» (La DH)
«…souvent avec un petit ton pamphlétaire qui n'est pas pour déplaire» (La Libre)
«…ça risque de ne pas plaire à tout le monde» (Métro)
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dimanche, 05 juin 2011
Respect.
Le débat de Mise au Point ce midi aura montré que tous étaient d’accord sur une chose : il faut apprendre le néerlandais. C’est une question de respect. Et surtout, après l’avoir appris, il faut le parler, et si possible le mieux possible. Sinon, on le viole. Dans les trois premières minutes du débat, les intervenants, surtout néerlandophones, avaient balayé le caractère raciste des phrases de Vic Van Aelst d’un revers de main. D’ailleurs, Onkelinx serait bien plus raciste pour avoir dit que le nationalisme était un cancer, dit le journaliste du Belang Van Limburg. Voilà bien la raison pour laquelle on ne peut tenir un débat sérieux dans ce pays. D’un côté, le racisme consiste à fustiger toute une communauté, francophone en l’occurrence, et à se plaindre que des «noirs francophones» bénéficient de prêts à bas taux d’intérêt en Flandre. D’un autre, le racisme consiste à critiquer le nationalisme. Onkelinx, Maingain, Deleuze, Milquet e tutti quanti sont des racistes, nous disent les flamingants. Mais Vic Van Aelst, non. À peine. Et puis, c'est "notre" faute. Mais lorsque Bart De Wever massacre le PS d’une phrase bien sentie, ce n’est pas du racisme, c’est de la politique. Allez comprendre ! Allez surtout comprendre comment un journaliste professionnel, chevronné, pas spécialement flamingant, ne parvient plus à faire la différence entre l’amalgame de toute une population d’une part, et une critique, acerbe fût-elle, contre le nationalisme, contre un parti, contre un politicien. Comment voulez-vous qu'un débat ait un sens quelconque si déjà on est à ce point pas d'accord sur le mot "racisme" ?
D'après l'OVV et la N-VA, Je suis une sorte de raciste parce que j’ai fustigé le panneau «Dilbeek, waar Vlamingen THUIS zijn».
Bon.
Tout le monde se sera toutefois mis d'accord sur le fait que ne pas apprendre le néerlandais était un manque de respect, sauf José Happart, qui justement aurait dû l'apprendre en tant que bourgmestre d'une commune à forte minorité, puis à majorité néerlandophone. À ce sujet, je voudrais quand même faire quelques mises au point, justement…
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vendredi, 03 juin 2011
Je serai à Mise au Point ce dimanche
Je serai sur le plateau de Mise au Point ce dimanche 5 juin 2011, à 11h50. Le sujet de l'émission sera "Le nationalisme flamand sombre-t-il dans la haine ?"
La présentation de la RTBF : «'Je veux bien être solidaire des Turcs, mais plus des Wallons'. Les propos du célèbre avocat flamand Vic Van Aelst ont enflammé le climat Nord - Sud, cette semaine. Pour cette nouvelle recrue de la NVA, 'les Wallons plument la Flandre qu'ils considèrent toujours comme une colonie'. Outrés, les francophones attendaient de Bart De Wever qu'il condamne ces propos. Le leader de la NVA les a cautionnés, au contraire, déclarant y voir de 'nombreuses vérités historiques'. Vic Van Aelst a-t-il dit tout haut ce qu'une majorité de Flamands pensent tout bas ? Le conflit communautaire est-il en train de sombrer dans la haine ? Comment expliquer la radicalisation du nationalisme flamand ? Est-elle fondée sur une frustration - voire même une rancoeur - légitime ? Comment faire la part des choses entre clichés et vérités ? Francophones et Flamands sont-ils encore capables de s'entendre ?»
Parmi les autres invités, il y aura :
Jan Peumans, NVA, président du Parlement flamand
Hervé Hasquin, ancien ministre et historien
Christophe Deborsu, journaliste RTBF et auteur de Dag Vlaanderen
Marc Reynebeau, historien et journaliste du Standaard
Rudi Dierick, secrétaire politique de l'OVV (Overlegcentrum van Vlaamse Verenigingen)
N'oubliez pas, avant l'émission, de regarder à 11h30 le très sympathique Revu et corrigé avec Pierre Kroll, Christian Carpentier (La DH) et Eric Boever (RTBF) et après l'émission, l'invité de L'Indiscret (12h40) sera Paul Magnette pour parler du climat.
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Vic Van Aelst, propagateur d'instincts gréraires.
Dans mon dernier article sur Vic Van Aelst, je suis passé à côté de l’essentiel. Et je me suis laissé enfermer dans le piège du communautarisme. On en est là. La question Van Aelst n’est pas communautaire, elle est juridique. Mais parce que, systématiquement, les attaques de la N-VA visent les Francophones, ceux d’entre nous, les Belges, qui ont la caractéristique «francophone» dans leur panel d’identités, se sont sentis visés, et ont instinctivement formé un groupe identitaire. C’est le «on ‘nous’ a attaqués» qui provoque cette réaction simiesque et grégaire. C’est probablement l’effet le plus pervers du nationalisme. Il crée un paysage identitaire dichotomique en envoyant ses messages depuis une source «identifiée». En s’attaquant aux Francophones, Vic Van Aelst établit un amalgame flamand d'abord : il prend la parole au nom de «nous, les Flamands», ce qui est évidemment un abus, puisque les Flamands ne sont pas tous, loin de là, «derrière» Van Aelst. Mais, plus grave, lorsque Bart De Wever, qui se targue de représenter un petit tiers des Néerlandophones, soutient Van Aelst, sachant que le Vlaams Belang est sans aucun doute sur la même longueur d’onde, on arrive à une représentativité fictive de près de la moitié des Flamands.
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mardi, 31 mai 2011
Vic tord Hugo ou les chroniques de la haine (v.a.) ordinaire.
Lors de ma querelle avec Paul Magnette (on y reviendra, j’espère, lorsque mon prochain livre sera sorti, dans neuf jours ; le ministre énergique m’avait promis un débat qui ne le sera pas moins), j’avais reproché à mon camarade PS d’avoir affirmé que la N-VA n’était pas un parti raciste du fait qu’elle ne pratiquait pas l’islamophobie ouverte. Je lui faisais remarquer que le racisme le plus pernicieux, le plus dangereux, est celui que certains politiciens — des populisticiens plus exactement — développent vis-à-vis de la communauté voisine, celle avec qui l’on vit, celle qui est immergée dans notre société tout en exprimant une certaine différence (cela dit pour ceux qui regardent les différences au lieu de s’attacher aux ressemblances — ik ben een Brusseleir).
Toutes les communautés du monde pratiquent ce genre de racisme banal. C’est celui du café du commerce, celui des Francos stupidos qui affirment que les Flamands seraient tous nazis et celui desFlamins crétins qui prétendent que les Wallons seraient des chômeurs chroniques. Ça déblatère comme ça autour du zinc dans tous les sens depuis qu’un certain Neandertal a vu arriver Homo Sapiens Sapiens sur son territoire, qui a fini par en perdre — horreur suprême — son neandertalische karakter. C’est banal, universel, bénin. Mais quand les partis politiques instrumentalisent ce petit racisme du quotidien, ils lui donnent une tout autre dimension. Ces partis sont généralement nationalistes. La N-VA est nationaliste. Comme dans tous les partis nationalistes, ses ténors sont des gens banals et sans étoffe. Des gens ordinaires. De Wever et ses gaufres, Bracke et son désamour petit-bourgeois pour la grande culture flamande, Bourgeois et son jacobinisme néerlandolâtre (il critique les cours de West-vlaams, chose que je trouve insupportable ; j’ai moi aussi des «buikgevoelens», mais positifs, pour certains dialectes) ; Vic Van Aelst, esprit minuscule à la langue fourchue qui tord Hugo chaque matin pour s’assurer qu’il n’aura jamais à lire sa langue minable. Ils haïssent ceux qui savent transcender les différences et adapter leurs idéaux à la réalité humaine : Guy Verhofstadt ou Hugo Schiltz, par exemple, tous deux trop grands pour ce petit pays. Des hommes qui ont pourtant donné au mot flamand des belles lettres et de splendides reflets. Mais les frustrés de la haine ordinaire ne peuvent percevoir ce qui fait leur grandeur. Ils ne connaissent pas cette dimension.
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jeudi, 26 mai 2011
Procès Mertens : prescription médicale pour état souffreteux.
Ce mardi 24 mai, Pierre Mertens et ses avocats étaient en Chambre du Conseil pour l’affaire qui oppose l’écrivain, prix Médicis, et un homme politique néerlandophone belge du nom de Bart De Wever. Pour cause ? L’écrivain aurait accusé «à tort» le politicien de négationnisme. Petit retour historique. En août 1942, le commissaire en chef d’Anvers réquisitionne des agents de la police anversoise pour barricader les rues et procéder à «l’éloignement de Juifs». Le même mois, la police anversoise ira jusqu’à rafler des Juifs de façon autonome. Elle arrête un nombre supérieur de gens à celui demandé par l’Occupant nazi. Enfin, elle use de violence pour trouver les personnes visées et les arrêter. Il s’agit donc bien d’une rafle comparable à celle du Vel d’Hiv à Paris. La rafle du 28 août 1942 envoie ainsi 1.243 personnes dans les camps d’extermination, sur un total d’environ 3.000 arrêtés par les autorités anversoises et remis aux SS. Les trois-quart d’entre eux seront très probablement gazés dès leur arrivée à Auschwitz (si l’on prend la proportion générale de 70 à 75 % des Juifs gazés immédiatement après l’arrivée des convois). En opérant pour le compte de l’Occupant, Anvers se distingue ainsi d’autres villes et communes belges qui ont, elles, refusé de prêter leur police pour l’arrestation et la déportation des Juifs.
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